ENZO ; Call me God

« Je me jure sans cesse que l’Etre devrait disparaître. Je me convaincs que seul, nous pouvons tout vaincre.
Je t’ai pourtant croisé, au détour de cette confrérie, au détour de ton sourire. Dans cet infime rire est née à nouveau ma vie. Tel un oxygène, sain et limpide, loin du gaz toxique que je m’inflige. Seule cette chaleur pénétrant.
Gentille, douce, frivole, une source de bonheur. Car nous avons tous besoin d’un bol d’air, car l’homme n’est pas fait pour être seul, car même moi j’y ai droit.
Une amitié immuable, survolant toutes les autres. Tout est dit, tout est partagé. La seule qui pourrait me sauver.»

« La vie passe, trépasse. Certains restent, certains partent.
Je ne saurais expliquer pourquoi il est toujours là, pourquoi je m’attache comme ca. Je suis peut être faible, je tombe dans la sensiblerie, je retombe ans cette amitié sournoise. Elle n’en a pourtant pas l’aspect, ni le contenu. Telle une illusion, si charnel, irréel. Telle l’inconscience lorsque je l’aperçois. Non, je ne comprends pas. Je ne sais pas. Sans lui, je ne serais sans doute plus moi. Lui et sa jalousie, lui comme si je l’appartenais. Nous et nos secrets.
On a beau s’aduler, s’aimer, en tout bien tout amitié. Nous sommes fermés. La simple idée de me livrer, serait sans doute une des pires erreurs, j’en ai bien peur. T’expliquer que tout n’est qu’illusion, ce ne peut pas être ma mission. »

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« Je te fuis, je t’évite à tout prix. Ce bonheur telle la peste, cette amour telle la rage, cette passion telle une punition. Je cours à toute allure, je détourne les couleurs, les murs. Je remuerais ciel et terre pour effacer dans ton regard tous mes regrets.
Ca ne pouvait pas durer, un tel paradis ne perdure jamais. Une utopie irréaliste, une harmonie infantile, un rêve que j’ai trop longtemps sommeillé. Un rêve que je ne peux oublier. Ces trois mots que tu as osé me susurrer, comme à jamais gravés, ces mots qui ne peuvent s’envoler, que je ne peux assumer.
Si je pouvais, je remuerais tout l’univers pour croire à nouveau en la vie, pour croire en mes envies, pour t’aimer aussi. »

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« Je n’ai jamais cherché à ce que l’on me comprenne. Je n’ai jamais voulu que l’on me déchiffre. Etre un mystère, c’était mon désir le plus cher. Elle est arrivée, telle une fleur, pureté, légèreté, somptuosité. Elle m’a simplement regardé, droit dans les yeux. Je n’aurai sans doute pas du soutenir son regard, je n’aurai pas du livrer ces quelques étincelles. Elle a su capté la moindre parcelle de moi-même, que j’en crève. Elle m’analyse, en silence, elle me cherche, et à la fois me déteste. Ô combien je voudrais qu’elle disparaisse. Ce serait sans doute la pire erreur que je pourrais faire. Elle m’attire, elle m’extirpe de mon enfer personnel, elle me rend vil, subtile, et à la fois si volatile. Je n’arrive pas à me contenir devant une telle perle, j’en deviendrais presque tendre, tel cet enfant qui sommeille en moi. Une faiblesse qui fait renouer en moi trop de colère, et trop de larme en elle. »

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« Je souris, je ris, je revis. Ces souvenirs si bien enfuis. Moi, mon enfance, ma béatitude. Elle, un souffle chaud, caressant mes lubies, mes folies. Je me rappelle encore quand nous étions si petits, à sauter à gauche et à droite, dans chaque arbre. Je me rappelle ô combien elle m’a toujours soutenu, combien je l’ai toujours aidé. Nos maisons côtes à côtes, nos jardins explorés jusqu’à la dernière miette. Nos familles déchiquetés sous nos paroles, sous notre colère ; celle qu’on partageait, et que l’on partagera indéfiniment. Tu étais une amie, la plus merveilleuse qui soit, tu le resteras. Pour toi, j’étais autre chose, quelque chose d’aussi fort, de bien trop fort. Tu étais un volcan qui manquait d’exploser à chaque instant, j’étais aveugle pourtant, je ne sentais ni cette chaleur, ni cette douleur. J’aurai du réaliser, ou aurais-je du aussi t’aimer ? Ca n’aurait pas pu arriver, toi et tes parents divorcés, ton salaud de père partant à l’autre bout de l’univers. La stupidité avait régné en maitre. Mon ignorance, ta fuite. Notre séparation, douloureuse, brulante, omniprésente. Je n’étais certes pas encore assez écorché à cette époque là, tu fus la pire blessure qui soit. Seul, seul au monde, sans toi. »

« ... »