D o m i n o _ qui fait monter la flamme du péché. Fini

Respirez. Les lampes blanches l’aveuglaient. Poussez. Elle plissa les yeux. Respirez. C’était flou, son souffle manquait. Souffler. Elle était en sueur. Elle n’entendait plus que les battements de son cœur. La table d’opération lui faisait un mal de chien, saloperie de mal de dos, bientôt elle n’allait pas tarder à sombrer et ses foutus chirurgiens n’étaient même pas capable de s’en rendre compte. Elle sentit une déchirure, une saleté de douleur, elle jura. Un soulagement, comme si un poids énorme s’était envolé de son ventre. Encore un, et le supplice sera fini. Les voix des chirurgiens étaient à peine audibles, qu’est ce qu’ils lui voulaient encore ? Ca doit finir. Nouvelle déchirure. Une grimace de souffrance parcourut son visage, elle sentit une main glaciale sur son front, ou peut-être était-ce son front qui était brûlant ? Soit. Cette fois-ci, la douleur était beaucoup plus intense, anormal. Si seulement elle avait pu persuader son mari de ne pas aller dans ce maudit hôpital ! Elle avait beau crier dans la bagnole, il ne l’écoutait pas. Elle avait eu envie de le tuer entre deux contractions, mais elle était trop faible. Elle savait que c’était tous des incapables, des bons à rien. Elle était prête à parier qu’elle allait y laisser sa peau. Le son restait coincé dans sa gorge, elle voulait hurler, frapper, jurer sur ses cons qui la laissaient souffrir. Un dernier souffle, un cognement dans la tête, une lumière blanche, ni aveuglante, ni désagréable cette fois-ci. Elle était douce… Avaient-ils eu la bonne idée de changer les ampoules ? Un long et interminable bip sonore résonna dans la pièce. L’étreinte de sa main se relâcha.


Encore cette voix aigue, lente et désagréable. Cette voix qui a le don de vous taper sur le système nerveux, elle cognait dans mes tempes comme un tambour. Mon père quant à lui ne s’en préoccupait pas, il était naïf… tellement naïf ! Une chose que je n’avais pas attrapé de lui, j’avais se don de comprendre les choses assez vite, de reconnaître les personnes tel quel sont vraiment. Je devais sans doute tenir ça de ma mère, du moin c’était se que j’avais pu comprendre de mon paternelle. Je flairais le coup foireux à des kilomètres, pendant que lui, croyait toujours qu’elles étaient là pour sa belle gueule et non pour son immense chambre forte de papiers verts, qui devaient certainement valoir des millions de dollars. Pitoyable. J’en avait vu passé des dezaines, et jamais pour bien longtemps. Talons aiguilles, plumes ridicules sur leurs chapeaux, tailleurs, rouges à lèvres brillants, cheveux satiné, lissé à en être cramé, ou permanenté à en être fourchus. Bref toutes ses choses ridicules et puériles qui font pensée aux…filles.

- Domino, Alesha est arrivée. Cria-t-il vers ma direction pour ensuite baiser la voix. Ne t’en fais pas alee, domino est un vrai petit ange. Je vais te laisser avec elle quelques minutes, vous pourriez faire connaissance.
- Ne t’en fais pas mon chéri. Le dernier mot sonnait tellement faux qu’il me parut grincer dans mes oreilles. J’ai un don avec les enfants…

Je levai les yeux au ciel, chargea le fusil à bille que mon père m’avait offert. Il avait enfin renoncé à m’offrir des poupées, des maquillages ou encore des bijoux… Bref le genre de chose que l’ont offre à une fille lors de sa Noël ou autres fêtes quelconques. Il avait toujours voulu avoir un garçon, tombé sur une fille comme moi l’avait donc mis aux anges. Il était bien sur quelques fois dépassé par mon vocabulaire ou mon comportement, j’étais une fille des rues. Pas extravagante, ni choquante, ni même vulgaire, j’utilisais juste certains mots assez directs. Je ne crachais pas à m’en sécher la gorge comme tous autres les garçons, je n’étais pas impolie, j’étais juste sincère, parfois blessante. J’étais juste, moi-même. Avec mon caractère légèrement fort. D’accord, mon foutu caractère. A l’année de mes 15 ans, il avait jugé le moment idéal pour m’offrir son ancien fusil à bille. J’hésitais à le prendre entre mes mains de peur de le mettre en miette – Drôle d’idée vous allez me dire – Il était assez précieux à mes yeux. Ses talons résonnaient sur le carrelage de la cuisine, dans quelques instants je pourrais tester mon agilité. J’attendais juste le moment propice. 5…4 …3…2…1…

- Doum, qu’elle plaisir de te…

Elle avait fait une première erreur en franchissant le seuil de cette maison, mais en plus de ça elle avait eu l’audace de me surnommé « Doum ». Et surtout de commencer avec cette voix énervante. C’est à ce moment là que je me retournai et tira vers sa direction, mon épaule partit en arrière sous le choc, le bruit de la bille qui sifflait l’air était une mélodie. Elle traversa le jardin d’une vitesse incroyable. Avec la distance qu’elle dû traverser, elle ralentit légèrement et s’écrasa contre la cuisse dénudée de la dénommée Alesha. Celle-ci émit un grincement de douleur – parce que ça ne ressemblait pas à un cri tellement il était aigus – et tomba dans l’herbe fraîche. Il fallait dire qu’elle avait légèrement exagéré la chose, une simple étreinte sur le coup aurait suffit à calmer la douleur. Je jetai mon fusil au sol, délicatement tout de même, et me dirigea vers sa direction. Lorsqu’elle releva la tête du gazon, on pouvait apercevoir des mottes de terres et d’herbes accrochés dans ses mèches blondes fichtrement bien lissées. Lorsqu’elle allait se rendre compte de son état – en plus de son bleu énorme sur la cuisse – elle allait certainement ne plus revenir pendant plusieurs semaines. Ce qui me permettra de ne plus avoir ce mal de chien à la tête, un brin de satisfaction se lu dans mes yeux…J’entendis alors les grands pas de mon père qui se précipitaient vers nous, avec le cri que cette dinde avait fait échappé, on peu comprendre qu’il avait l’air désemparé. Je pris donc la peine de prendre mon ton le plus désolé et mal en point qu’il soit. Il fallait dire que je jouais extrêmement bien la comédie, à croire que c’était un don chez moi.

- Ho mon dieu lecha…
- A..lè..sha…
]- Je suis vraiment désolée vous m’avez fait une de ses frousses, vous avez tellement une voix si… Perçante…

J’insistai sur le dernier mot et c’est alors que je vis dans ses yeux cette lueur de rage fulminante. Mon père bal butta des paroles incompréhensibles qui voulaient certainement signifier qu’il était désolé pour ce malentendu – c’était un mot qu’il aimait utiliser. Il la releva délicatement, posant sa main sur sa hanche, comme si ce geste était innocent, et l’emmena dans sa cuisine.


La trêve avait duré 1 semaine, je l’avais sous-estimé. Lorsque je me rendis compte que sa voix suraiguë était accompagnée j'avais l'impression que le ciel me tombait sur la tête. Elle avait fait une troisième erreur, et elle allait s’en rendre compte. J’avais 16 ans. Il me demanda de descendre, il avait deux personnes à me présenter, comme si je n’avais pas entendu ou deviner. C’est avec un pas lourd que je descendis les escaliers, une cigarette au bec. Ils avaient l’air si sage. La fille était la copie conforme de sa mère ; long cheveux blond en baguette, courte jupe plissée couleur crème. On aurait dit qu’elle sortait d’un emballage de poupée. Elle devait avoir mon âge. Le garçon était plus âgé ; cheveux en bataille foncé, yeux clair, mâchoire carré. Mes yeux traversèrent les siens sur un air de défit. Je m’appuyai contre l’encadrement de la porte, ils me dévisageaient tous, sauf le garçon. Une profonde bouffée de fumée passa dans ma gorge et atteignit mes poumons. Un nuage de fumée se dégagea de mes lèvres, leurs grands yeux ronds me perçaient. Un sourire narquois se dessina sur mon visage.
Le soir même j’appris qu’ils allaient habiter chez nous pendant un petit temps. Et merde ! La lame du couteau avait percé ma chair, je l’avais sans doute serré trop fort sans m’en rendre compte. J’enfuis ma main sous la table. La maison est assez grande pour nous tous, avait argumenté mon père. Il voulait que l’ont fasse connaissance. Devrais-je m’attendre à un mariage ? Pitié pas ça. J’imaginais alors Lecha dans la robe de marié de ma grand-mère, la tête qu’elle fera… Mon père y tenait beaucoup à cette robe. C’était celle qu’avait portée ma mère. Ironie du sors. Un sourire sarcastique se dessina sur mon visage. Elle était foutue.
La nuit était tombée, comme à son habitude le ciel était d’un noir intense, lorsque je fus habituée à l’obscurité, je descendis lentement de mon lit, non pas que je ne voulais pas faire de bruit de peur de réveillé les autres, ce qui m’aurait bien plus, je ne voulais juste pas que l’on m’entende. La porte qui donnait sur le jardin grinça légèrement. Lorsque j’atteignis le fond du jardin, je pus relâcher mes muscles. La porte en bois de la petite cabane crissa. Mes doigts tâtèrent les blanches de bois, la lumière s’alluma. C’était mon refuge, une petite baraque en bois au milieu de la luxueuse villa de mon père. C’était sans doute un moyen d’échapper à son monde. Quelque chose me sortit brusquement de ma rêverie. D’un geste habile je saisi le petit fusil qui était poser sur une table et me retourna.

- Pauvre con ! Tu es suicidaire ma parole ! Qu’est ce que tu fiches ici ?

Ses yeux bleus me dévisagèrent. Je croyais pourtant ne pas avoir été suivie, ni entendue. J’attendais une explication, pour ensuite le foutre dehors. Il me scruta dans les moindres détails lorsque son regard pétilla en se baissant légèrement, le claquement de ma main contre sa joue résonna dans la pièce.

- Putain tu es fichtrement bien douée ! Une vraie tigresse ma parole… Si tu veux toujours me mordre se sera avec plaisir.

Sa tête partit une deuxième fois vers la gauche, cette fois-ci c’était un poing qui avait frappé son nez. Lorsqu’il amena ses mains contre sa peau et qu’il jura, mon bouche s’approcha lentement de son oreille, il se tut, voulant avancer plus près de moi lorsque je lui susurrai lentement.

- Ce n’est pas avec ma bouche que je mords. Imbécile

Le souffle du vent me caressait la peau, je respirai l’air pour la dernière fois. La ville s’étalait devant moi comme si elle s’offrait à moi. J’avais l’habitude de venir ici lorsque je voulais vraiment quitter la maison. C’était un endroit ou beaucoup de mes pensées c’étaient entrechoquées, ou mes souvenirs c’étaient forger. Le quitter me donnais un pincement au cœur, pour moi c’était sur cette falaise que j’avais grandit. Ironie du sors. Je reniflai. Des pas s’entendaient derrière moi, il m’était familier. Lorsqu’une main se posa sur mon épaule je ne bronchai pas.

- Je savais que je devais me préparer à ton départ. Je n’ai jamais voulu admettre que ta place n’était pas ici… Tu n’es plus une enfant désormais… Et ça depuis longtemps…

J’ouvris ma bouche pour riposter mais il posa sa main sur ses lèvres et me fit un : « Chuut » remplit de sagesse. Je fixai ses yeux légèrement ridés par l’âge avec un sourire en coin. Il avait changé et moi aussi. Je me rendais compte que je lui en avais fais voir, mais il devait accepter ce que j’étais.

- Lorsque ta mère est morte en te mettant au monde. Un frisson parcouru ma peau. Elle est partie avec ton frère…

Je ne comprenais pas se qu’il voulait dire par là, je le dévisageai longuement pendant qu’il trouvait les mots pour m’expliquer.

- J’ai toujours cru le voir à travers toi… Les médecins n’ont pas pu le sauver. Lorsque nous l’avons sortit du ventre de ta mère, il était déjà mort…
- Pourquoi aujourd’hui ?
- Je n’ai jamais trouvé la force de te l’annoncer domino…

Tous expliquais enfin, cela pouvait sembler étrange, mais j’avais toujours l’impression de faire vivre quelqu’un a travers moi, de connaître une partie de moi qui ne m’appartenais pas. J’avais un manque que je ne pouvais combler. Un vide étrange. Merde. Il me laissa, j’enfuis mes pensées entres les roches. Une larme coula sur ma joue.


Greenvile, je ne sais pas ce qui m’avait attiré ici, pas d’endroit extraordinaire, nature peu présente, un coin tout ce qu’il y a de plus banale. Etait-ce cela après tout mon destin ? Moisire dans une unniversité banale ? J’avais cette soif d’aventure qui me rongeait l’estomac, cette folie des grandeurs et mes rêves pleins la tête. Et pourtant j’y est poser mes valises, certainement par instinc. J’avais mis les pieds dans un monde que je détèstais ; le quotidien. Ironie du sors. Je ne vivais pas mal la séparation du – comme certain d’entre nous l’appel – cocon familial. Mon père n’avait toujours pas ouvert les yeux sur la blonde, cela faisait 4 ans cette année là. Je m’attendais certainement à ce qu’elle l’égorge pendant son sommeil… Soupire… Ces femmes et le fric… C’est alors dans l’unniversité de Greenville que je mis les pieds, valises à la main, les yeux rivée sur cette gigfantesque propriété. Il fallait aussi dire que j’avais une très mauvaise vue sur les unniversités, étant donné que celle de chez moi était tout ce qu’il y a de plus chrétien, j’avais d’ailleur eu le même enseignement à mon lycée. Et croyez moi, les bonnes sœurs en ont gardé un souvenir… Frappant. Sourire. Un boum sonore retentit lorsque je lâcha mes valises au sol, le parquet semblait fragile et l’odeur de la pièce sentait la lavande. Je grimaça, j’avais horreur de la lavande. Et lorsque je disais mes préférences on me regardais toujours avec des yeux ronds, tel des balles de ping pong, ca aussi j’en avais horreur, le ping pong… mise à part peut-être quand on commençait à ce les jetter dessus… la belle époque. Ce genre de réfléxions je le gardais pour moi, ça avait tendance à éffrayer les autres.

Mes premiers mois passèrent normalement, je m’amusais et essayais d’échapper au quotidien, ce que je réussis très vite. Je n’ai jamais compris pourquoi j’attirai les autres à venir à moi… On me trouvait toujours étranges, c’était a croire que les autres aimait ça. Intrigue. Attraction peut-être ? Plus j’étais méchante et plus ils revenaient, alors j’ai arrêter d’essayer de fuir le monde extérieur et je suis restée moi-même. J’aimais les soirées bien arosées, tout en restant raisonnable, j’aimais les soirée périeuses à faire de petites blagues. Je n’étais pas immature, malgrée mes conneries j’étais réfléchie et intelligente. J’était le blanc et le noir. La méchanceté et la gentillesse. Je n’étais ni une femme, ni un homme. J’avais un peu des deux. Androgine ? Je ne me qualifiait pas d’androgine…

C’est lorsque les meurtres ont commencer que tous ça à commencer à m’intriguer. Je voyais des gens se cacher, prendre des précautions. A quoi bon ? la mort fini toujours par nous rattrappé. Je n’avais pas peur de la mort. D’autrre s’en fichait, comme si ils trouvaient ça normal. En ce qui me concerne, c’était une ouverture pour rendre mon existence meilleure. Je ne cherchais pas à trouver le coupable, ni à chercher la solution, peut-être juste à mettre mon nez dans le danger… C’est ainsi que commença ma vraie vie…
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