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 || weight of the stevenson.

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Enzo G. Stevenson
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MessageSujet: || weight of the stevenson.   || weight of the stevenson. Icon_minitimeLun 10 Aoû 2009 - 22:30

        || weight of the stevenson.

          with agnessaa ivanova


    La pluie tambourine sur le pare brise, rythme alternative sans aucune dérive cette nuit. Goutte à goutte, puissante et survolté, prête à briser la vitre, effondrer cette voiture et me noyer. Cette pluie si brutale qu’elle serait dédiée à vous tuer. J’ai roulé, roulé sans fin... l’allure semblait folle sous mon sang déjà contaminé par l’alcool, mais cette vitesse à la pointe de la technologie me semblait pourtant telle une éternité, une éternité pour enfin y arriver. Cette voiture sans superficialité ni bancalité est à l’arrêt, cette voiture attend sagement le moteur encore chaud et virulent. Je serais apte à faire demi-tour et quitter ce soi-disant parking perdu dans cette banlieue glauque à souhait. Il fait nuit, les arbres ruissèlent sous l’épaisseur de la pluie, ces branches se déstabilisent et se fissurent, trop peu solides pour résister à la folie de cette ville. A cet instant, je n’ai que deux possibilités, la première déjà citée, la deuxième évidente, le pourquoi je me suis rendu ici. Il suffirait simplement d’ouvrir la portière et de me laisser écraser par cette tempête. S’il ne suffisait que de ca … Une symphonie résonne dans mes tympans, s’alternant à longueur de temps, mêlant présage apocalyptique et autres substituts face au vide crépitée par instant. S’il ne suffisait que de boucher mes oreilles. S’il suffisait encore une fois… Je sais pourtant que c’est là, au fond de moi et que cela ne disparaitra pas. Comme ce besoin maladif de sortir et d’éclater face à sa maison. D’éclipser sa porte et de m’enfreindre sous sa demeure.

    Il fait pleine nuit, et je me demande encore comment j’ai fait pour ne pas être arrêté par une de ces stupides patrouilles de police. Sans doute ai-je été si rapide, ou alors le quartier n’était déjà plus garder. J’évite pourtant de penser à de telles futilités. Ma salive se contente de houspiller ma gorge, comme si meurtrière elle voulait m’étouffer. Je sens mon pouls surpasser toutes limites empreinte de réalité, je sens que ma poitrine est prête à exploser, je sens mes doigts quitter doucement le volant, se glissant sur le cuir neuf de ma Volvo. Je sens bien trop de sensation, ce corps se délectant face à mon propre néant. Souffle saccadé, pulsassions cardiaques irrégulières. Ma chair s’effritant de toute part si je me retiens une seconde supplémentaire à empêcher mes yeux de s’écouler. Car une fois mes muscles relâchés, mon corps dépossédés de sa froideur et de sa rigidité, je fonds lamentablement.

    Une larme. La fierté devrait s’insuffler dans mon esprit déjà anéanti. J’ai tenu tout de même une semaine sans elle… Deuxième larme, le corps se repliant déjà. Je cède enfin sous le poids du manque. Ma main frotte ma joue droite. Et je sais pourtant que je suis un homme, non pas un pion incapable de résister. Pour finir ma tête s’éponge sous le volant. Quel magnifique mélodrame je me condamne à endosser à longueur de journée, mais encore pour combien d’année… Pleurer, pleurer aussi lamentablement qu’il m’ait été donné de faire et d’être. Car l’espoir est sans doute descendu encore plus bas sous terre que moi-même je n’irai jamais. Cette foi sanguinaire avec une queue et une tête. Je ne sais pas si j’y ai réellement cru à vrai dire, pourtant dans ses yeux j’aurai pu lire tout l’espoir possible et imaginable. Alors que nos deux flammes sont imprégnées de souffrance et de désespoir. Mais je voyais en elle mon repentir. Il s’est pourtant enfui, cette soif de sauvetage inconcevable désormais partie bien loin, aussi loin ai-je pu me mettre par rapport à elle durant une semaine. La renier, complètement renier ce en quoi je me suis attaché, ce en quoi j’ai cru et j’ai espéré. Car elle était là, et que j’étais enfin quelqu’un. Mais qu’aujourd’hui ca me parait définitivement révolu, ma place volée, prise, brulée, complément laminée. Cette envie folle de lapider l’être infâme qui a détruit mon unique chance de survie.

    Tout est mort, tout s’évapore. Je n’ose pas lever les yeux vers sa résidence, je n’ose pas retracer le chemin que j’ai parcouru, encore moins cette semaine de torture. Je le devrais pourtant … conter ô combien tout m’a été inlassablement prit et détruit ensuite, ô combien je suis perdu. Je devrais revenir à cette idyllique sensation meurtrière qui nous a affligés pendant des semaines. Entre torture, miracle, larme, joie, désespoir, et honte. Entre les limites que ne nous nous étions jamais dites, ce que je lui apportais, ce qu’elle me donnait, ce que je lui faisais subir monstrueusement et la façon dont elle me détruisait alors qu’elle se devait de porter mon malheur sur ses épaules déjà mortes. Où un simple geste nous assainissait de toutes peines, mais nous faisait rencontrer nos plus grandes pertes. Où l’élixir n’était pas un produit bon marché vendu dans la superette d’à coté, mais le fruit du génie démoniaque issu d’un miracle. Car au fond c’était moi le produit vendu en pharmacie censé apaiser son manque, son cœur dépossédé. Sauf que je ne suis qu’un produit dédié à se rebeller et à ne pas admettre sa piètre condition ouvrière. J’exagère certes. Il est impensable que je sois considéré pareillement, bien trop suprême pour être à ce point rabaisser. Car au fond, chaque jour entre nous n’était qu’une page, sans cesse une nouvelle page, démesurément passionnante et accablante. S’écrire une histoire inconcevable entre deux êtres désespérément torturés. Entre le dieu et la piteuse fourmi qui a pourtant tout à donner. Car au fil des jours, à deux, nous avions décidé d’écrire l’histoire, L’Histoire bombé d’entraide malencontreuse. Des pages et des pages survoltées, bâclées, déchirées, éperdument tendres tout autant que violentes. On ne choisit pas toujours les personnes en qui l’on croit, en qui l’on s’entrevoit… Ces personnes si considérables qu’en quelques mois vous pourriez y donner votre vie. Une drogue, Agnessaa n’est qu’une drogue … Dont on m’a bloqué l’accès, une drogue qui ne peut décidément plus se donner à moi, à moins de crier au péché, ce péché déjà bien trop enfreint que pour encore respecter la fidélité de son cœur, de son corps …

    Je finis par relever la tête, être mélancolique ne me colle décidément plus à la peau. Ce n’est plus de mon ressort de verser une larme au passé, d’enlacer ses souvenirs de fleurs. Et j’ai pourtant du mal à dire que cette époque est bien révolue, courte époque d’ailleurs. Si infimes moments de bonheur, cette joie qui n’en était même pas. Je sanglote pourtant encore, mes lèvres frigorifiées n’ayant d’autre choix que de trembloter lâchement dans l’air. J’entrouvre les yeux vers son jardin, la façade de sa maison noircie par la nuit. Aucune lumière n’a l’office d’éclairer la maison, rien, uniquement le noir inéluctable. La lune embrumé et un lampadaire à des kilomètres lumières seuls encore apte à m’offrir une vision un tant soit peu lucide. La pluie garnissant le tout d’un effet ludique et hypnotique. Ma main se glisse dans la poignée, comme si j’étais enfin décidé. Il m’en a fallu de si peu pour enfin sortir, uniquement l’attrait de ce qui nous a si bien caractérisé.

    Les gouttes acharnées m’éventrent, comme je l’avais si bien prédit. En à peine quelques secondes, je me retrouve trempée de la tête au pied sans rechigner. Je ne bronche pas, encore trop perdu dans mes pensées, à ressasser. Je continue le long périple de notre histoire, jusqu’à parvenir au dernier moment essentiel qui a construit ce nous imaginaire. De mon index je traverse la minceur de ma lèvre inferieur, s’égouttant toujours autant. Ces lèvres qui en ont connu bien d’autres, ces lèvres qui n’avait pourtant jamais cru enfreindre les siennes. Car jamais l’essence du derme n’avait été aussi réparatrice et aussi sainte qu’avec elle. C’était pourtant nous dépasser que d’avoir osé pour ma part effleurer ses lèvres, ca n’avait duré qu’un millième de seconde peut être … trop court pour avoir réellement un sens, du moins j’essaie de me le convaincre incessamment. Trop étrange pour faire partir de notre réalité. Je ne trouve aucun mot pour décrire la déraison de mes sentiments, et je ne me sens même pas apte à être perspicace quant à son sort, son ressort. Je ne comprends pas, ce que je ressens, ce qui l’éprend. Et j’ignore encore bien plus pourquoi elle s’est enfuie, sans mot ni dire. Il est logique que je la respecte bien trop pour la considérer comme une conquête de plus. Il est tout autant clair qu’elle se donne corps et âme à son immuable et salopard de Naël, mensonge, infernal trahison qu’elle s’inflige, qu’elle lui injure. Car elle m’a trahie, car elle s’est renié, elle et son combat, car elle m’a abandonné, moi et mes innombrables efforts, moi et mon sens de la équité, alors qu’elle poursuit l’injustice à mes yeux lorsqu’elle s’enfonce à nouveau dans ses bras, les siens non les miens. Je n’ai aucun droit à la jalousie, à l’éprise intempestif, je n’ai pourtant pas le choix, c’est plus fort que moi. Il ne la mérite, ni moi d’ailleurs, mais qu’importe…

    Je finis par déglutir à cette image détestable d’eux se fondant sur ses draps, ses draps que j’ai parcourus avec sainteté et honnêteté. Ces uniques draps que j’ai traversés avec la foi candide d’un Stevenson pour la première fois loin d’être l’être malfamé. Car j’ai tellement de rage à ne plus refouler que mon regard grimpe, que mon astre se plonge dans les étoiles. Supériorité suprême que d’être aussi âcre que mon cœur, desséché et à jamais répugné par l’humanité. Tel un homme qui se redresse sous la pluie, tel un homme aussi sombre que le néant si enivrant. Je jette un regard un coin, parcourant les environs, apte enfin à passer à l’attaque, alors que je viens à l’instar de cette décision de me condamner envers mes principes, sauf que je n’ai de là aucun fondement. Mais il va s’en dire que chaque pas que je plonge dans sa pelouse verdâtre me fond dans une faiblesse que je ne me serais jamais cru apte à enfreindre, car je rabats tous les murs de ma force illusoire, car je plonge la tête la première dans ce qui va droit à ma perte. J’ai pourtant les arguments pour, tout m’appartient, rien ne me résiste. Il suffit d’y croire pour oser et réussir, il suffit simplement d’y croire, quelques secondes, voire minutes. Le temps de traverser l’havre garnissant le devant de sa tendre et miteuse maison. De toquer violemment à sa porte, de ramasser quelques cailloux le long du chemin et d’effriter la fenêtre de sa chambre. Caillou de plus en plus gros, quitte à briser sa vitre pour enfin la réveiller, pour enfin la revoir et la toucher. Ou simplement lui parler, savoir qu’elle me regarde et que c’est aussi suffisant que cela. Respirer le parfum qui lui appartient, un doux mélange fruité et peiné. Voir sa frange dégarnie et ses cheveux ébouriffés sous l’effet du sommeil. Aimer … Sa lampe de chevet s’est allumé, une lumière jaunâtre empli ce petit rectangle sur la façade. Je vois son rideau s’entrouvrir, et j’ai cette timide intuition qu’elle se recouchera et qu’elle me laissera mourir sous cette pluie d’une pneumonie. Ne perdons cependant pas espoir. C’est simple, si dans deux minuscules minutes elle n’est pas sortie par la porte d’entrée, celle-ci sera défoncée. Elle ne sait jamais rendue compte à quel point j’étais indéniablement puissant, à quel point je pouvais tout dévaster, absolument tout. Elle n’a surement jamais comprit à quel point elle était indispensable, et à quel point si elle osait me renier, je lui ferais payer. Lui faire payer bien pire que ce qu’elle a déjà connu sous mes fracas, alors qu’elle n’en est sans doute toujours pas remise. Elle a certes son cœur à nouveau drapé par le plaisir de l’amour empreint de vomissures, mais je n’ose admettre d’avoir été aussi facilement remplacé. Alors qu’au fond, je n’ai jamais été …

    Je fais les cent pas mentalement, alors que mon corps fixe continue à se statufié sous l’eau s’écoulant de mes cheveux, jusqu’à mon torse laissant ma chemise d’un bleuté devenir translucide, ma veste cachant le reste, et mon jean slim me collant au point où bouger ne m’apparait plus comme une solution. Je sers les dents, comptant les secondes tel un compte à rebours infâme. Je me surprends même à sourire, chose perfide que de passer des larmes aux rires. Je me trouve sans doute hilare, allez savoir. Ma patience se tordant avec le temps s’écoulant doucement, si doucement. Seconde après secondes, les yeux plongés dans le noir réveillés par la faible trace de lumière s’infiltrant au rez-de-chaussée. Je sais dès lors que le massacre peut commencer. Lorsqu’elle ouvre la porte, me regarde l’air ébahie complètement endormie. Elle et un pyjama ridicule, un de ces pyjamas de petites filles endolories dans leur lit au chaud, au calme, loin de la frénésie de la nuit et des hommes. Cette innocence irréfutable qu’Agnessaa porte quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle soit, quoi qu’elle puisse dire. Elle entrouvre la bouche et déjà, tel l’éclair, j’ai parcouru le peu d’espace qu’il me manquait pour m’accoler à son corps, pour accoler mon doigt à ses lèvres hébétées. J’esquisse un léger sourire dans la pointe de son regard plus brillant que jamais, à la fois pétrifié et avachit, resplendissant pourtant sous ce ciel voilé par l’incontournable noirceur. Elle n’a pas à parler, moi non plus. Mais qui a dit que je n’étais pas apte à défier toutes ses capacités divinatoires. Car cette nuit, ce ne sera pas à elle de décider ce que je dois ressentir, penser, ou renchérir. Cette nuit, ce sera moi, uniquement moi qui décide. Car l’idée de lui faire comprendre ce qu’elle peut avoir perdu, ce qu’elle peut avoir délaissé, me traverse l’esprit. Elle est peut être la seule à me connaître réellement, mais connaît-elle vraiment l’Enzo tenace, l’Enzo qui attaque. Faiblesse dont je fais preuve continuellement en son visage, force que dès aujourd’hui j’ai le droit d’encore lui faire subir, bien pire…

    Je finis par m’élancer, et outrepasser son corps figé retenant la porte d’entrée. Je m’égoutte sans aucune once de gêne dans sa maison, et ce vers, ce que j’ai très rarement fait, la cuisine. J’ignore ce qui m’intrigue, mais l’idée de se chambrée m’est si rébarbative que je n’ose m’imprégner dans les escaliers. Je pense qu’elle doit me suivre à l’instant, suivre ces traces mélange d’eau et de boue s’épongeant sur le sol de sa maison. J’ignore si ma colère me donne de la force, j’ignore si cette amertume me donne une telle assurance qu’elle en est dévastatrice. Mais il a été si souvent démontré que la haine était ressource de bien des pouvoirs, j’en suis la preuve incarnée, mais je n’aurai cru que j’en serais arrivée à cette destinée avec cette candide Agnessaa. Après tout je n’ai aucune raison de la détester, seulement d’haïr le possessif compulsif maladif que je suis entrain de devenir. Elle n’y peut rien, elle n’a fait que suivre le cours de sa vie, me décevant, m’écrasant sans mon consentement … sans en avoir l’intention. Car elle n’a pas encore apprit les réels notions de la vie et de ce qu’elle insurge dans vos veines. Elle comprendra bien vite, elle a déjà apprit bien des choses depuis sa tentative de suicide bousillé sous mes bras. Imbécile surpuissant que je suis.

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MessageSujet: Re: || weight of the stevenson.   || weight of the stevenson. Icon_minitimeJeu 13 Aoû 2009 - 2:44

    Je continue ma poursuite dans sa cuisine, tout ce qu’il a de plus bancale. Sa maison et ses meublés ayant plutôt un ton poussiéreux et dégarnis. Je vous l’accorde elle n’a jamais eu l’allure d’une gosse de riche apte à s’offrir luxe et modernité comme j’ai pu en être aspergé. Et je vous accorde aussi que niveau matérialisme et superficialité, je suis en bas de l’échelle. Qu’importe ce qu’elle a, tout ce qui importe c’est ce qu’elle est. Je me déplace sous des allures de torchons majestueux, un torchon bien trop arrogant et prétentieux pour qu’elle ne garde son sang froid plus d’une minute. J’ébouriffe mes cheveux, aspergeant encore plus les environs, et je finis par éjecter ma veste sur une chaise de sa cuisine. Me retrouvant entouré par les meubles de cette même pièce, je finis par me diriger vers une bouteille de vin perché en bas du frigo, déjà entamée. Faire comme si de rien n’était, uniquement écouter les couinements de mes chaussures humides. Faire comme si j’étais chez moi, et la désarçonner tout simplement. Mettre Agnessaa sous silence. Mettre Agnessaa sous obéissance. Je trifouille toujours sa cuisine, cherche désespérément dans ses placards un verre adéquat. Une fois trouvé, je m’assieds à la table meublant le centre de la pièce, elle y est déjà apposé, bouche bée.

    Mon but n’a jamais été de la faire souffrir, ou peut être un peu au début. Mon but n’a jamais eu de consistance en sa présence. C’est elle qui m’a fait dévier, c’est elle qui m’a donné telle ou telle destinée, c’est elle qui a pourchassé en moi mes démons, pour ensuite les rassasier sous des tons affolants. C’est uniquement à cause d’elle si je suis là aujourd’hui, à succomber à mes envies, à mes incubes, à mon indéniable désir de me rassasier de ses yeux, de son corps, de ses gestes timides et mal-jugés, de ses mimiques désarçonnées et peinés, de son air farouche et peureusement perdu dans la voie lactée. Elle n’a pourtant rien de miraculeux à me fixer de ses yeux noisette sans aucune avidité, d’un air inquisiteur et pourtant lâche. J’ai peut être réussi après tout, elle n’y trouve rien, et finira bien par se lasser de me dévisager pareillement. Je suis là, je ne bronche pas. À déboucher la bouteille, à verser un fond de verre et à en délecter sa contenance dans ma bouche. Tel un expert surpassé par ses ambitions. Vin potable, sans grande consistance, égale à tout étalage de supermarché. Largement suffisant pour mes attentes bafouées depuis de nombreuses années. Tant que la boisson à un gout un tant soit peu alcoolisé, n’est il pas conféré que cela suffit amplement. Je m’en ressers un verre, montant jusqu’au dernière limite de ses capacités. Elle n’a toujours pas bougé, avec cette répulsive sensation qu’on passera la soirée à se regarder, sachant tous deux que cela ne suffira pas. Peut être pour elle, peut être pas. C’est justement ce que je suis venue chercher. Tout en étant parfaitement conscient qu’elle ne pouvait pas être indifférente, qu’elle ne pouvait pas me délaisser. Que personne ne pouvait délaisser Stevenson, qu’on ne détourne jamais le regard, sauf sous la crainte… Elle n’est pourtant pas effrayée, après tout mes attraits sont plus hypnotiques qu’il n’y parait. D’un charisme quasi spectaculaire, d’une splendeur irradiante, je l’ai toujours été. Mais qui n’a dit que ses qualités ne pouvaient pas être largement amplifiées…

    J’impose mon coude sur la table, et accoude mon menton par la même occasion. Je la scrute, sans y faillir, sans m’y détruire. Je m’égoutte à fièvre allure, parsemant sous mon passage une eau maudite. L’air avachi de mes cheveux n’a aucune once de déshonneur, se relevant déjà tendrement, s’hérissant. J’attends sagement qu’elle entrave à ma règle et entrouvre ses lèvres pour m’abrutir d’une quantité de mots insipides. Sous peine qu’au final, ce soit moi qui lance les premières hostilités, je me contiens cependant, imaginant à quel point sentir l’apesanteur de ses jambes sous la table, être transpercer de son regard est agréable. Douce sensation, à chaque fois plus enivrante, plus importante. Je dévie pourtant le regard, descend bien plus profond, pataugeant dans le pourpre liquide, avant de l’ingurgiter d’une unique gorgée, laissant quelques goutes trônés au fond du verre. Je continue ce cinéma inquiétant et navrant à l’affut du paquet humide au fond d’une poche de ma veste. Elle a très vite comprit le principe sous un unique de mes regards, et se lève à la recherche d’un cendrier dans le fond de ses armoires. Le déposant sur le coin de la table. Dernier enchainement absurde de ce jeu lugubre que je lui inflige en pleine nuit, sans aucune raison explicite : troisième verre servit comme le second, fumer d’une façon toujours plus exaltante, l’embaument de cet air infecte qu’elle a prit l’habitude d’englober dans sa pureté. Et je finis par me relever tout comme elle.

    Je glisse des pieds, la frôlant légèrement et me résignant un froncement de sourcils en sa direction. Elle ne doit pas saisir, elle ne doit pas comprendre ce que je désire réellement. Non ce n’est pas un jeu de séduction abrupte, il serait de loin peine perdue. C’est peut être ce jeu pour montrer mon étendue, mon poids et ce que je lui demande d’endosser dans chacune de mes foulées, dans chacun de mes pas longeant les murs, m’effaçant déjà dans son salon. Non ce n’est pas une stupide façon de l’hypnotiser et d’ensuite la capturer. Je suis certes vil, mais il y a des limites à toute puérilité débauchée. Je me surprends pourtant à fredonner le refrain d’une vieille chanson, ou seul l’air et l’atmosphère qui s’y dégage à une quelconque importance. Ce rythme qui, quoi qu’il fasse, vous éprend au delà des trippes. Alors que celui-ci se fait tout alterner en fonction de la fumée absorbée. Je me blottis lâchement dans son canapé, moelleux à ne pas en douter. Et je finis par me décider à briser ce silence si intenable qu’il nous aurait achevés dans nos méandres bien trop avancés. « Je te croyais plus avenante Agnessaa … Une serviette n’aura pas été de refus. » Replongeant cette phrase dans un ton suave à l’excitation grave, d’une fois haute et portée, alors qu’elle est déjà à l’entrée de la pièce. « Après une semaine, il t’aurait déjà fait oublier tes bonnes manières, même lorsqu’il s’agit d’amis … De plus en plus décevant, comme si ca ne l’était déjà pas assez. » Je détourne le regard, elle ne répond toujours pas, et j’ai cette sensation, comme lors de ces rares fois, que je n’aurai plus la force d’affronter son regard, si ce n’est pour réellement la rabaisser.

    « Il est aussi évident qu’on ne se débarrasse pas de moi aussi facilement. S’éviter autant de temps c’était largement suffisant ! » J’ose enfin lui lancer un de ces regards, si vifs, brulants, électrisants, alors qu’une auréole dorée doit déjà propulser ma tête à son plafond. Tapotant du pied, reprenant une gorgée de ce vin bon marché.


Dernière édition par Enzo G. Stevenson le Ven 28 Aoû 2009 - 16:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: || weight of the stevenson.   || weight of the stevenson. Icon_minitimeVen 28 Aoû 2009 - 9:26

agnenzo, mais à foooooooond quoi ♥ . que voici, que voilà; j'aurais du plus te faire attendre || weight of the stevenson. 264870 . ma bonté me perdra -----------> [ -]




    Avachie sur ce qui subsiste de mon lit, je ris à gorge déployée. J'ignore d'où vient cette excitation, cette diablerie mais je ris comme jamais je n'ai su rire. Mes hoquets se font nets, saccadés, tranchants à souhait et j'opte pour une piètre imitation de sorcière. Seulement ce n'est pas le cas, c'est de toute mon âme que je ricane; du plus profond de moi même est né comme un démon. Ces éclats ne sont pas stoppé par la vive douleur qui s'élance de mes côtes; je considère sa source et me rend compte que ce qui fut jadis mon lit n'est que tas de bois sur lequel mon corps git. L'un des rondins n'est plus qu'une écharde géante qui s'enfonce dans ma côte et m'écorche la peau. Mais je continue à rire nonobstant l'hémoglobine qui ruisselle sur ventre, semblable à une possédée pendant que s'affiche nettement ce que j'appelais auparavant ma chambre. Du tissu bleu lacéré en lambeaux orne les cadres de ce que sont censé être des fenêtres, dépourvues de vitres cependant. Un grand soleil pénètre dans la pièce, n'apportant aucune chaleur, crépitant ci et là, prêt à incendier la salle à tout moment; un soleil de feu, terrible, effrayant. A ses rayons, le sang qui transpire de ma taille grésille et chauffe à un tel point que de petites bulles se forment. Je bous. Modestement, sans la moindre frayeur; je bous telle une casserole d'eau sur le feu. Je me demande quelle sorte de créature de l'enfer suis-je devenue, et ce n'est pas la pagaille qui règne autour de moi qui vient m'apporter la réponse. Tant bien que mal je me dégage des milles et un morceaux de bois qui me mordent la chair, et m'aventure dans le capharnaüm qui se profile sous mes yeux. Ce que naguère je prétendais appeler livres, ne sont plus que résidus de feuille jaunâtre éparpillés ci et là sur le parquet grignoté par les mites. S'ajoute à ces papiers, des vetêments tantôt déchiré tantôt brulé mais si une larme de tristesse nait dans mon esprit, elle n'est pas destinée aux haillons. Je prie le seigneur de m'indiquer ce qui se passe, ce que mon corps tremblant de folie fait au milieu de ces limbes. Malheureusement rien ne se passe et je reste là assise sur les pages de Voltaire, ignorante et baignant dans mon sang.

    Quant tout à coup, la porte s'ouvre à l'horizontal et s'aplatit sur le sol en un fracas terrifiant mais qui accentue mes éclats de rire se faisant de plus en plus aigus. Un rictus tord mes lèvres et déforme mon visage lorsque j'aperçois dans l'embrasure de la porte celui que j'aime. Son visage est pareillement corrompu par la nervosité des rires et cela m'effraie. Naël s'approche de moi et je balance ma tête en arrière pour que mon cou soit totalement disponible à l'affut de ses baisers. Il ne porte rien d'autre qu'un torchon de bermuda et je remarque sur ses pectoraux des traces de sang séché qui se prolonge jusqu'à ses bras au fur et à mesure que le rouge s'intensifie. Mes yeux suivent ce parcours morbide et aboutissent à ce qui se trouvent dans ses paumes. Liquide écarlate, éclatant, du sang fuit ci et là pendant qu'au creux de sa paume ça bouge encore. Ça grogne tellement fort que je me demande où est passé mon pouls dans l'histoire. Bo-boum. Mes lèvres s'étirent en un sourire diabolique, immense qui fend mes pommettes. J'ai comme une déchirure sous les joues, ça me brule de partout, ça s'allume, enfle, et carbonise toutes mes particules atomiques. Mon œil intéressé se penche un peu plus sur la source d'un tel raffut et, non apte à comprendre, interroge mon bien aimé. Ce dernier pose dans ma main cette chose immonde, imbibée de sang, qui bat encore et encore sans arrêt, semblable à une horloge mécanique faite de chair. « Ça y est, ma belle; j'ai tué Enzo » . Pendant que d'allégresse s'écarquille mes yeux j'en viens à comprendre ce qu'est l'objet charnel que je tiens. Là, entre mes mains, bat le coeur d'Enzo Gilian Stevenson.

    Ploc . ploc . ploc . ploc . ploc .
    Non ! Si j'ai retenu un hurlement, mon crane est sur le point d'exploser sous l'effet la bombe qui vient d'y détonner. Pas Enzo. Je me refuse à épanouir les paupières, j'ai bien trop peur que le soleil ardent envahisse encore ma chambre. Toutefois j'agglutine la once de courage à celle de volonté que j'ai en moi et découvre mes iris. La pénombre plonge ma chambre dans une sorte de ténèbres rassurantes et accueillantes. La lumière m'horrifie et j'hésite à allumer la veilleuse autant que j'hésite à mouver le moindre de mes membres de peur de retomber dans mon cauchemar. En dépit de cela, mon élan de bravoure permet à mes bras fébriles de me relever sur les coudes. Sans bouger la tête, je fais rouler mes yeux de droite à gaucher afin d'analyser la pièce. Tout est fini. Ce n'était qu'un cauchemar. Bien que j'ai l'impression que l'écharde travaille encore mes reins et que le soleil agresse encore mes yeux. Et là, je ne sais pas, peut être la naïveté ou simplement la peur qui me pousse à vérifier si dans ma main ne git pas encore l'organe respiratoire d'Enzo. Je porte celle ci près de mes yeux pour m'assurer que tout ceci ne fut que chimère et enfin caresse mes lèvres me souvenant du rire atroce qui contractait ma bouche il y a quelques secondes. Avec application, j'essaie de me calmer, de reprendre un rythme cardiaque ordinaire, de chasser l'image du cœur d'Enzo battant à tout rompre dans ma main. Mais je ne le peux. Semblable à une pellicule diapositive, elle s'affiche devant mes yeux et me trouble la vue. Si bien que j'ai beau cligner de l'oeil, regarder de tout part; elle demeure. Qu'ai-je fais mon dieu ? Suis-je à blâmer lorsque mon corps, éternel rebelle s'est détaché de mon esprit, de toute raison ? Que la chair échappe au contrôle de la conscience ? Bien que je le veuille, il m'est impossible de regretter cette désobéissance car elle fut la plus délicieuse de toutes. Les lèvres du grand brun. A ce souvenir, je pince les miennes et passe ma langue dessus y cherchant à nouveau un peu de son essence. Jamais je n'aurai cru qu'il puisse me faire un tel effet. Celui que j'appelais monstre, égoïste, ange de malheur. Que d'un simple et fragile baiser il puisse m'arracher à tout mes principes. Et fallait-il que j'en aime un autre et qu'il m'en blâme. Que tout ces sentiments confus s'accollent au même moment, dans la même personne. J'aime Naël, j'en suis amoureuse comme jamais. Tout mon moi l'aime, et ce depuis toujours. Pourquoi alors n'ai-je jamais ressenti pour lui l'attirance qui se manifeste lorsqu'enzo est dans les parages ? Et pourquoi n'ai-je pas repoussé ce dernier lorsque ses lèvres ont butiné les miennes ? Je ne suis finalement qu'une traitre. Une trainée. Une de ces salopes qui arpentent les rues et les macadams. Ne sachant trop quel mal je tâte, ma plus grande espérance cette dernière semaine à été de m'en vouloir. M'en vouloir pour l'enfantillage dont j'ai fait preuve, celui de vouloir à tout prix gouter à sa peau. "Il n'en vaut pas la peine" est la phrase que je n'ai cessé de me répéter auparavant. Certes, il n'en valait pas la peine. Il fut un temps où tout était si simple. Tellement simple. Il lui suffisait de m'éventrer de ses mots et je m'enfuyais en pleurant à chaude larme. Ce temps est désormais révolu et Enzo n'est plus Enzo. Enzo a disparu derrière son blouson de cuir. Alors quoi, aujourd'hui enzo en vaut la peine ? Si ce n'est pas le cas, dans quel but n'ai-je cessé de rêver de lui ces derniers sept jours ? Pour quelle raison son visage n'a pas quitté mes pensées, ni ses mots quitté mes tympans ? Pourquoi j'entends sa voix grave, feutrée caresser sans cesse mes oreilles depuis notre innommable erreur ? J'ai si peur de la perdre. Mais sotte, je l'ai déjà perdu. Car ce n'est pas mon corps qui doit choisir, c'est ma raison et mon choix a été clair, net et précis. Naël. J'approuve. Je suis d'accord avec ce marché. Peut être est-ce pour cela que j'ai déjà abandonné le réel Enzo pour rencontrer toutes les nuits l'Enzo de mes rêves ? Celui de mes chimères, de mes cauchemars; car j'ai perdu Enzo Gilian Stevenson. J'aimerais dire cette fois qu'il m'a abandonné, qu'il m'a fait souffrir. Mais je ne suis qu'une gamine idiote. Car c'est moi qui ai tout foiré. C'est moi qui l'ai déserté, lui et sa beauté de Dieu grec. Lui et son talent pour me faire souffrir, le talent qu'il a pour que ça me plaise tant. Mais tout est fini car il est parti à son tour. Et il a abandonné celle qui l'a abandonné.

    Je m'enfonce dans le chaud de ma couverture bien que cette nuit là, comme tant d'autres, je ne saurai retrouver le sommeil. Et je ne veux pas que mes cauchemard me rappellent à quel point enzo est mort. A quel point Naël est puissant et destructeur. Dans la vie, dans mon coeur. Je me laisse bercer par le tapage chaleureux de la pluie contre la vitre jusqu'à ce que s'y heurte brutalement quelque chose. Je sursaute, mais dans le climat de peur où je me trouve, rien ne saura m'effrayer pas même une créature du diable. Sauf si celle-ci m'apporte le coeur d'Enzo. De nouveau, une petite chose s'y heurte et je devine alors que ce n'est ni la pluie, ni la grêle. Un petit caillou ricoche contre la vitre et se pose dans le cadre de la fenêtre. Ma respiration a un raté et ne quittant pas la fenêtre des yeux, hypnotisé je m'approche de la vitre. Cela ne peut être Naël; il sait que la clé se trouve sous une latte de bois. Mon regard balaye le petit jardin et n'y trouve rien. Personne. Derechef un ploc retentit contre le carreau. Dans ma poitrine, ça bat de plus en plus vite et ma salive se tarie sous ma langue. Je cherche à déglutir mais un hoquet douloureux vient heurter ma gorge. Cela fait mal, très mal. Puis je reprends mes forces et me hasarde dans les couloirs noyés dans l'obscurité. Allez savoir si c'est le lugubre de mon cauchemar qui me pousse à de tels actes suicidaires et masochistes, à me jeter dans la gueule du loup, tâter un feu que j'ignore. Je le fais pourtant, arpentant les murs et épiant les fenêtres à la recherche de l'hôte mystère. Toujours rien. Néanmoins j'ai le pressentiment qu'il est toujours là. Et qu'il ne s'en ira pas sans avoir eu ce qu'il veut. Est-ce pour cela que je courre vers un potentiel danger ? Oui. Évidemment. Bien évidemment. Je me fiche complètement de ma petite vie de fillette en sécurité, désormais. Désormais elle n'a plus aucune valeur. Plus rien n'a de valeur à présent, tout est si fade. Dépourvu de goût, d'odeur, d'émotions. Alors, petite fille consciente de l'aboutissement de sa course, je me précipite vers la porte d'entrée. Très vite, le vestibule se tamise d'orange et de blanc. Le verrou semble se fâcher sous la clé, mais la serrure finit par céder. Mon rythme cardiaque n'est toujours pas régulier, il ne l'a jamais été. La pluie tambourine contre le soupirail en une mélodie gracieuse annonciatrice de malheur. Enfin, à travers le tumulte de mon corps et l'atmosphère macabre, je presse la poignée sous mes doigts solides. Agnessaa n'est plus, elle s'en est allé avec sa timidité et sa fragilité. Agnessa n'est plus, c'est un jeune homme qui l'a, par un soir de pluie, kidnappé dans sa poche.

    L'être qui apparait sur le seuil de la porte a un teint d'albâtre et les joues creusées dans une mâchoire carrée, sculpté au burin. Dieu sait quel artiste a façonné ce visage, quel Michelange a ciselé cette statue sublime qui siège devant ma porte. L'averse a fait de lui une star hollywoodienne dans un vidéoclip branché et l'orage qui fissure le ciel ajoute de la beauté à la scène. Il ne se mouve point, se fichant pas mal de l'eau qui imbibe ses vetêments. Et je le regarde, stupéfaite qu'un rêve puisse autant se rapprocher de la réalité. Car si ma bouche s'ouvre en un cercle parfait ce n'est seulement car j'ai de loin sous estimé la qualité de mes chimères. Enzo a l'air tellement réel, et pendant qu'un flash de l'éclair nous plonge en plein jour j'ai l'envie folle de lui sauter au cou. Ce désir m'assaille et derechef je sens l'épine qui entrave ma respiration. Soudain, par petit paquets, comme une crème me caressant l'esprit, s'entrechoquent des souvenirs, des flashback, de ses mots, ses caresses. Puis une chose, manifestement inédite dans mes rêves, vient me sortir de ma paralysie. Son index se pose sur mes lèvres et je sens l'élixir de son derme parcourir les commissures de ma bouche. Du véritable. de l'Enzo. Du pur. Décidément, mes rêves deviennent géniaux. Toutefois quand il s'approche de moi suffisamment près pour qu'il me soit facile de considérer son visage, se passe une chose inattendue en même temps que nait en moi un instinct nouveau. Le sourire qui vient d'altérer son visage n'est pas irréel, non. Je le sens. Il est empreint de trop d'ironie, trop de rage et en même temps trop de peine. Un Enzo à l'état pur, un enzo que mes rêves ne sauraient reproduire. Il entre, disperse de l'eau ça et là dans le vestibule et, sans attendre entreprend sa quête. J'ai envie de sourire, car je crois que tout cela est vrai. Doux Jésus, je crois bien que c'est Enzo dans mon salon. Pendant un moment je me réjouie et, ravie ai hâte de souffrir à nouveau. Et brusquement, avec fracas dans ma tête, surgit le visage de Naël; et le contexte actuel me frappe de plein fouet. J'ai l'impression d'avoir les joues lacérés et je sais que la souffrance ne fait que commencer. Alors mes yeux s'emplissent de tristesse et brillent sous le poids des larmes. Plus rien n'a de sens, ni la visite d'enzo, ni le fait que je demeure bouche bée, et encore moins les perles de sel enfouies sous mes paupières. Mais je ne peux m'empêcher de jubiler. Enzo est là près de moi, et ce n'est pas un rêve. Quand il pénètre dans la cuisine, je sais que c'est du concentré d'enzo que j'ai sous les yeux. Cela me fait l'effet d'apercevoir un spectre mais curieusement cela me fait du bien. Comme si, après ce long hiver tout redevenait chaud en moi. Comme si Enzo était la couverture que j'ai trop longtemps réclamé, comme si cette semaine d'absence avait suffi à geler ma pauvre chair. Et puis, sans crier gare ; tout s'est réchauffé.




Dernière édition par Agnessaa Z. Ivanova le Mar 1 Sep 2009 - 12:23, édité 7 fois
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Agnessaa Z. Ivanova
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MessageSujet: Re: || weight of the stevenson.   || weight of the stevenson. Icon_minitimeVen 28 Aoû 2009 - 9:27

    Pourquoi est-ce la tristesse qui domine mes traits à présent ? Ses mains semblent chercher quelque chose et avec toute la désinvolture dont il a toujours su faire preuve, il saisit une bouteille de vin jeté au bas du réfrigérateur. S'en verse un verre. Deux. Trois. Cependant que je le regarde se délecter de mon hébétement. Il s'en donne à cœur joie. Mais il est totalement impotent. Incapable de savoir que la vérité se peint sous mes iris et non pas sur mes lèvres. Il est inapte à comprendre et c'est peut être ce qui m'attire tant chez lui. D'ailleurs, malgré que le froid de l'hiver ai agressé la chaleur que logeait encore sous mon pyjama brodé, je ressens encore ce feu sous ma chair. Parce qu'il est là. Simplement pour ça. Il pourra certainement pleuvoir des cordes, neiger ou encore geler, je serais toujours bien au chaud; tant qu'enzo sera là. Il décuple ses capacités de fouteur de merde et je n'en suis pas lasse. J'ai envie de le regarder foutre la pagaille chez moi, dans mon cœur, dans ma tête, de partout. J'en ai tellement envie. Pourtant il ne sait pas que je vois clair en son jeu, et qu'aujourd'hui il ne peut plus me blesser. Mais je l'encourage à continuer le désordre qu'il sème avec ce stupide alcool qui empourpre ses lèvres, puis tel un aimant, lorsqu'il se lève je fais de même et dirige mon corps vers le sien. Nous sommes face à face, et j'ai envie de lui crier d'arrêter. Que nous avons tellement changé tout les deux. Que plus rien n'est comme avant et qu'il est inutile d'essayer de retourner au passé. Que ceux qui jadis appelions agnes et enzo ne sont plus. Que nous ne sommes plus que l'ombre de nous même et qu'après tout ce que nous avons traversé, il est vain de s'accrocher. J'ai envie de lui crier qu'il m'a manqué plus que jamais je n'ai manqué de personne. Et l'ombre d'un instant j'ose espérer que le vin altérera assez ses pensées pour qu'il m'accorde son pardon. Mes cris d'excuses s'évanouissent dans ma gorge pendant qu'il gagne le salon. Il m'adresse une moue et un sourcil qui se fronce et pendant une seconde je crois à une tentative de séduction. Celle ci s'avorte lorsque mes joues rosissent et que je me souviens qui nous sommes.

    Il fredonne un air que je déteste et le sait, mais j'ai comme l'impression que cette action fut machinale et non destinée à me heurter. J'ai comme l'impression qu'enzo est perdu lui même dans le bazar de sa mascarade et je devine que son improvisation me fournira bientôt la réponse à la question qui me tiraille : dans quel but ? Il s'assied dans l'un des fauteuils pendant que debout à l'entrée je le scrute, affichant toujours mon air stupéfaite. Ciel, il est tellement beau. A ce moment là, il est tellement beau que je suis prête à lui donner tout ce qu'il voudra. L'ancienne naïveté revient au galop et je me surprend à l'admirer pendant qu'il crache trois phrases aussi détendu qu'à sa coutume. La première n'est pas difficile à encaisser, elle arrive à mon visage, l'effleure puis s'effrite tel de la poussière. Par contre la deuxième m'apporte enfin ma réponse et, comme je l'imaginais laboure mes entrailles. J'ai mal de nouveau. Seulement, une chose a changé, la douleur n'est plus similaire. Cette fois j'ai mal pour lui. Toute la douleur qu'il aurait du subir, je la porte dans mon ventre. Car il ne sait comment souffrir, car bien trop de fois je me suis dévouée pour cette abominable corvée. Comme ce soir. Et j'ai au creux des reins la souffrance que, égoïste, je lui ai faite subir. A cet instant, je m'en veux tellement. Puis arrive la troisième phrase, et je la reçois comme un coup d'électrochoc dans tout mon corps. Je suis secouée de tremblements et mes cheveux de miel grésille sur ma tête. Nous avons tellement changé. C'est cette phrase qui vient me donner le courage de pénétrer dans la salle, doucereusement, ne le quittant point du regard pendant que ma mâchoire se relâche en une moue de tristesse et que mes sourcils s'arquent vers le bas. Je ne suis plus qu'à quelque millimètres de lui et même assis, il a des allures de géant. Mon vulgaire fauteuil en toile est devenu un trône depuis que ses bras se sont posés sur les accoudoirs. Ma tête se penche, dévoilant mon visage empreint de douleur à la lumière du clair de lune qui taillade la pénombre du salon à travers les gouttes de pluie. Je m'agenouille à ses pieds pendant que mon crane, lourd de chagrin se pose sur l'accoudoir près de son bras gauche.
    ( ... )

    J'ignore ce qui m'a poussé à faire ça. Une partie de moi croyant en une illusion, une simple hallucination mais très puissante. Une autre à bout, n'en pouvant simplement plus, ayant craqué. L'autre, complètement inconsciente, une enfant, faisant abstraction de la raison et de la justice. Juste une gamine, mais une gamine injuste. Celle qui s'est à nouveau laissé séduire par la beauté fatale de cet homme, qui a rêvé de prolonger le baiser qu'il avait commencé. La même enfant qui, le visage effleurant son bras, a déposé un baiser sur ses phalanges. Et dans l'ironie de la situation, s'est emparé de la bouteille de vin et l'a porté à sa bouche. Elle a bu, bu encore et encore. Elle a tellement bu qu'elle n'a pas remarqué que le vin s'était tari et qu'il n'en restait plus une goutte. Elle a continué de boire, boire de l'espoir, de l'oubli, de la liberté. Elle en avait tellement soif. Puis enfin, elle s'est rendu compte que la bouteille était vide. Alors elle a regardé Enzo, les yeux brillants d'ivresse et les paupières battant sous l'ébriété. Cependant, l'enfant n'était pas ivre. C'est dans sa totale conscience qu'elle a faiblement relevé la tête et hissé son visage jusqu'à celui d'Enzo. Toujours trop grand et trop éloigné d'elle, elle s'est contenté d'un caprice. Elle a tendu ses lèvres et fermé ses yeux en essayant de gagner encore un peu de territoire. Puis elle a senti une douceur froide roder ses lèvres et pour la première fois, elle n'a pas su contrôler son corps. La main de la fillette s'est plaquée dans le cou blanc du grand brun au teint de craie, et l'autre s'est incrusté dans ses cheveux. Très vite, très fort, de toute sa petite force, elle l'a tiré vers elle, l'a pressé ardemment contre elle. Plus rien n'avait d'importance à ce moment là, elle voulait juste vivre au bord de ces lèvres froides.
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