URBAN . LEGEND
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 SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu

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The Legend

The Legend


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MessageSujet: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeMer 29 Avr 2009 - 22:02

      Déjà vu
        « Scenario Collectif no.1 »


Citation :
On vit, on sourit, on rit. La vie est faite ainsi, des hauts et des bas ; des reprises de soi.
Ce soir était sans doute la soirée du siècle, voire du millénaire. Vous avez enfin fait la fête. Depuis votre retour, la tête n’y était plus pourtant, mais vous voila au cœur de la nuit, à nouveau réunit, célébrant cette renaissance, cet oubli, cette légende.
Il doit être dans les environs de quatre heures, la musique fait bondir la carrosserie, vous avez tous le sourire, sans doute est ce le taux d’alcoolémie qui vous met dans une telle euphorie. Quand bien-même, la vie est à nouveau belle, vous chantez, vous criez, vous vivez. En une seule soirée, l’esprit festif de tout étudiant est à nouveau là.
Vous êtes quatre dans la voiture d’Enzo Gillian Stevenson. Il n’empêche que cette nuit a été arrosé pour vous tous, mais le seul capable de garder le volant en état d’ébriété est bien monsieur Stevenson, ou c’est du moins ce dont vous avez été assurés jusqu’ici, jusqu’à cet incident …
Le quartier ouest, obscur et malfaisant selon sa réputation. Plus on s’approche de la forêt, plus ce quartier en est effrayant. La route pour retourner au campus frôle cette lisière sur plusieurs kilomètres. La route est vide, une lumière à peine visible éclaire les arbres, cette forêt des plus inquiétantes. Une ombre apparaît au centre de cette route. Une femme trappée d’une longue robe noire. Au dernier moment, un flash, un frisson, un tournent, un fossé. Une voiture d’or et déjà bloqué.
Il n’est pas fou, elle était pourtant là, à présent envolée. L’unique lampe sur plusieurs mètres clignote déjà, il fait froid. Personne ne l’a vu, ou n’ose se l’avouer. Le mystère reste entier.

      PARTICIPANTS


  • Adelle M. Rogues
  • Enzo G. Stevenson
  • Bella Parker
  • Noah A. McAllister
  • Alis T. Vaast


Dernière édition par The Legend le Sam 2 Mai 2009 - 18:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeMer 29 Avr 2009 - 22:56

    Ca sent la marijuana à plein nez, et sans doute le cuir des sièges empestait-il déjà de la sorte il y a longtemps. Il doit être quatre heures du matin, la nuit est encore noire, la musique encore tonitruante, les visages encore souriants. Les réverbères inondent les rues de leur lumière orangée, et c’est rassurant en quelque sorte. Ils ne sont pas la pour leur côté fonctionnel, mais bel et bien parce-que nous avons tous peur du noir. Nous autres humains comptons trop sur nôtre vue, c’est une évidence. La voiture démarre, je m’y suis engouffrée sans jeter un regard à qui que ce soit. Je snobe le reste du monde royalement, et c’est de manière aérienne et distraite que j’ai imposé à Enzo de me raccompagner. De une, le connard qui m’a ramenée à cette fête s’est barré avec sa Lamborghini sans m’adresser un mot, et de deux, je suis trop déchirée pour voler une voiture ou en emprunter une. Je remet donc ma vie entre les mains d’Enzo et de ses amis, ce qui n’est pas rassurant du tout en fin de compte. Nous sommes cinq, le don Juan, moi, une fille que j’ai déjà croisée à l’université, une véritable beauté qui, bien qu’elle n’atteigne pas ma magnificence, me donne de très vilaines envies. Je crois que c’est une amie de Tara ou un truc du genre. Il y a Alis, que je ne connait que trop bien, et puis il y a un autre garçon. Il n’est pas vraiment sexy, il est beau. Très beau. Le genre d’éphèbe russe que l’on ne croise que sur le papier glacé des magazines de mode étrangers. Bref, des passagers de choix pour un voyage plein de zigzags. Enzo à l’œil torve et, dès qu’il passe la première, je pressens les crissements hystériques des pneus contre le bitume. Il tire sur le levier de vitesse, je dodeline, il le tourne, le pousse, se crispe sur le volant, le tacot oscille et j’ai l’impression de lui faire l’amour. Le cri silencieux de ma jouissance fantasmagorique se perds entre les mèches blondes qui tombent, éparses et sauvages, sur mon visage divin. Les trois enfants à l’arrière s’agitent, je pressens comme une tension, mais je n’ose pas fixer le rétroviseur, de peur d’être submergée par tant de vulgarité. J’ai décidé que ce soir, je serais une pucelle tout droit descendue du paradis, et je n’ai pas l’intention de me laisser corrompre. Trop tard. Mon visage s’oriente vers le conducteur, je me lèche la lèvre inférieure, caresse ma canine gauche, le scrute de mes yeux en amandes, mon vert émeraude se faisant lubrique, et je me sens si sale et si vile en cet instant que je pourrais dégouter Satan lui-même. Enzo a l'air retourné et je le soupçonne d’avoir été pris d’un soubresaut de désir à l’instant même où j’ai posé mon regard sur lui, sur ses cuisses, puis plus prêt, plus insistante. J’ai envie de lui, j’ai envie de son corps et je voudrais le tuer, le dépecer pour m’approprier sa carcasse, m’approprier son être. Je le sens qui répond à mon appel et le surnaturel de la scène m’emporte. Un virage, un peu sec, et tout s’arrête.



    Nous roulons encore et toujours, la nuit noire nous guette, nous charme, nous mange. Je ne sais plus ce qui se passe dans la voiture, j’entends juste des voix au loin, et l’ambiance doit être électrique. Je suis en dehors de tout ça, en dehors de leur monde, en dehors de leur amour. Je sais qu’Enzo et moi partageons des choses incroyables, qui dépassent l’entendement humain, que nous nous complaisons dans le malsain de nos caresses estudiantines, confrères dépressifs incestueux sur les bords. Je sais qu’entre Enzo et moi c’est plus que de l’amour, et je sais tout aussi bien qu’Alis et moi sommes des âmes sœurs timides, prudes enfants qui s’observent de leurs yeux curieux et pourtant bienveillant. Je sais que je suis belle à en mourir, à en tuer, je sais que je suis belle et sujette aux rêves fous de tous ces imbéciles dans cette voiture. Je le sais mais je m’en fout, parce-que ça ne me rend pas plus heureuse que ça. Ma beauté me propulse sur le devant de la scène, entre les griffes viles et perverses de mes adorateurs qui me veulent du mal pour leur bien. Me torturer pour éjaculer, tout en restant bien proprets, un poil ravagés, mais proprets quand même. Si j’avais pût me réjouir de leur fascination je serais heureuse. Mais non, je ne sais pas ce qui peut me rendre heureuse et j’ai beau chercher, je ne trouve toujours pas. Alors je vais les laisser tranquilles, ne pas entrer dans leur monde, parce-que si jamais c’était le cas, ils finiraient tous par s’entretuer pour un de mes regards, et que leur haine me convient tout à fait. Doucement mes yeux se ferment et je deviens sourde à tout secours.



    Le sang gicle, s’étale sur les murs et coule le long de mes doigts. Je massacre, un à un, tous les pauvres minables élèves de cette université de débauche. Je laisse mon hystérie de sociopathe latente éclater au grand jour, et armée d’un fusil à pompe, les défigure, désatellise leurs crânes, désintègre leur cervelle, pulvérise leurs sourires, les réduisant en chair sanguinolente, pendant sur leurs visages ternes de la plus laide des façons qui soit. Leurs yeux se révulsent et ils tremblent, agités d’un dernier spasme. Je suis devenue un de ces élèves fous qui soudainement massacrent leurs camardes de classe pour finalement se tirer une balle dans la tête. J’aurais pût commencer par là, mais j’ai une revanche à prendre. Ce sont eux qui ont fait de ma vie un enfer, ce sont eux qui m’ont jeté leur amour haineux au visage, eux qui m’ont forcé à payer pour être aussi belle. Ce sont eux qui m’ont tenu rigueur d’être une déesse parmi les hommes. Ce sont eux qui ont entrepris de ternir la lumière qui m’irradiait. Une tête tombe et des voix dans ma tête apparaissent. Je tue, encore et encore, et à chaque mort les mots s’intensifient. Ils finissent pas être audibles et, après s’être timidement mais surement dévoilés, me hurlent leur nom : Une chanson d’Automne, de Paul Verlaine. J’ouvre les yeux.



    Il fait toujours nuit noire, je ne me suis assoupie que pour une ou deux minutes. Il semblerait bien que les sanglots longs des violons de l’automne aient finalement blessé mon cœur d’une langueur monotone. Ce massacre n’était qu’un songe morose, et les feuilles se contenteront de jaunir lorsque mon visage merveilleux sera traîné dans la boue. Nous passons sur un dos-d’âne et je retombe sur mon siège violement, poussant un petit cri. Je rigole nerveusement, sans que ça ne soit naturel. J’incline ma jolie petite caboche et fixe Enzo, qui quitte la route des yeux un instant, sans que ça n’y change grand-chose. Mes pupilles vert émeraude se perdent dans les siennes et je le sens qui frissonne de plaisir, mon essence glaciale se glissant dans son échine, et je le ressens finalement fondre, réchauffé par la douceur changeante de mes émotions. Mes lèvres s’étirent en un sourire parfait, sincère, le premier depuis sept ans, le plus beau des sourires jamais imaginé. Je souris à pleine dents, mes canines se faisant carnassières, gourmandes, et mon visage candide, rieur. Je ne sais pas ce qui m’avait prise en cet instant, mais je n’avais jamais été aussi belle qu’en cette seconde, seconde pure de bonheur. Seconde éphémère, déjà le temps filait et ma peau se glaçait. Déjà je revenait à mon état de beauté brisée. Déjà la vie me sacralisait de nouveau. Mon regard se détourna d’Enzo pour se perdre dans le noir complet de ces quatre heures du matin, j’étais redevenue un fantôme. Déja mon âme disapraissait, chassée par l'opressant néant qui me protégait depuis si longtemps.

    Et je m'en vais
    Au vent mauvais
    Qui m'emporte
    Decà, delà
    Pareil à la
    Feuille morte.
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Enzo G. Stevenson
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeDim 3 Mai 2009 - 22:56

    Sa tête se balance de gauche à droite, ses épaules suivent la cadence. La carrosserie rebondit. Ses amis s’enflamment. La musique, corps et âme. Enzo se surprend à chantonner les quelques paroles broyées du morceau qui passe à l’instant-même sur son lecteur. Ses doigts tapotent sur le volant, ses yeux se ferment, s’ouvrent. Adieu la route, adieu la vie. Bonjour l’envie, le plaisir, l’euphorie.
    Léger, comme rarement il avait été, comme plus jamais il n’avait eu l’occasion d’y gouter depuis déjà de nombreuses semaines. L’alcool certes, la cigarette peut être, le joint sans aucun doute. Une soirée comme qui dirait arrosée, mouvementée, déchantée. Une soirée qui libère toutes les pressions, chaque tension, une soirée signe de liberté. La nuit n’est qu’évasion. Le jour, telle une prison. Cette lune avait comme des effets thérapeutiques. Alternative.
    Il ne suffisait que d’une chose, l’euphorie s’emparant de chaque âme, libérant les esprits. Dévoilant chaque parcelle de vulgarité, d’ébriété, de vérité. Enzo pouvait enfin respirer après une course effrénée pendant des jours entiers. Il n’était certes pas heureux, ni joyeux, ni un quelconque sentiment de béatitude, aussi ridicule qu’il soit, idiot en tout cas. Il n’était pas libre de son emprise non plus. Il respirait uniquement. C’était suffisant à cet instant.
    L’ambiance y était peut être. La voiture explosant sous le poids de tels corps. Cependant, l’idée d’être au coté de la plus créature la plus incestueuse qui soit, provoquait les plus puissants frissons en soi. Enzo bouillonnait, s’efforçant d’ignorer cet être malfaisant, cet être surpuissant uniquement par sa beauté, sa fragilité… Chaque fois qu’Elle osait poser son regard sur lui, ne serait qu’au coin de ses yeux émeraude, un sursaut l’emportait. Il fallait résister, ne pas céder. Uniquement rester concentré sur cette route, longue, sinueuse, scabreuse. Sombre. Mais comment ignorer l’effet qu’elle provoquait. Comment ignorer sa beauté. Comment ne pas lui résister. Elle savait se faire désirer, certes. C’était bien là son seul pouvoir. Mais ne fallait t’il pas lui montrer.
    Enzo évite de tourner la tête, la droite est un coté dangereux. La gauche l’est sans doute encore plus. Le rétroviseur donne un minuscule reflet. Le siège arrière. Cette voiture était loin d’être un refuge, était loin d’être une fête. La pression, un sentiment qu’il accompagnerait tout au long de cette route. Il en serait libéré une fois dans cette chambre, une fois loin de Bella, uniquement accompagné d’Adelle, ou aucune barrière n’aura lieu d’être. Son regard, il suffisait d’un unique regard pour le déstabiliser, l’emporter. Il s’écorche la lèvre, ses dents acérées ne pouvant s’en empêcher. Elle l’observe, elle les observe. Se sentir espionner n’était pas réellement une bonne idée. Cette voiture comme ensorcelé. Au fond, rien n’est jamais simple. Même l’alcool, même le pouvoir de l’euphorie général, ne pouvait enlever le passé, ne pouvait l’effacer. Rien ni personne ne pouvait le faire oublier. Les problèmes, omniprésents, étouffants. Ils pouvaient détruire une vie. Ou serait-ce l’amour tout simplement. Bella n’était que ca, un pas à franchir, une porte à ouvrir, et il y plongerait, y voguerait, se noierait. Cette porte se devait d’être fermé à clé, et d’y rester. Mais encore une fois, comment résister ? La peur a beau être le sentiment le plus tenace qui soit, la vie trépasse, dépasse les interdis, les envies, les promesses.
    Il s’était fait le chevalier servant de cette âme sœur durant cette nuit, depuis des jours déjà. La protéger, comme une idée échappée.
    La légèreté laissant place à la réalité. Regarder devant soi. C’était sans doute plus raisonnable, quoi qu’Enzo n’ait jamais eu une moindre raison. La route était là, la vie de ces gens aussi. Ses pieds dérapaient légèrement sur les pédales. Sa main passait difficilement les vitesses. Ses doigts resserraient le volant en guise de résignation. Il se retourna vers l’arrière. Noah et Alis perdu sous un amat de fumée, il ne cherchait plus à comprendre, il avait déjà tout deviné.
    Encore une fois, c’était plus fort qu’un aimant. Trop intense, trop puissant, trop imprégnant. Un simple geste d’elle était érotique. Un simple regard de lui aurait été orgasmique. Ce n’était pas qu’un geste, c’était bien plus beau que ca. L’adjectif employé n’est sans doute pas bien choisit. Aucun mot n’aurait pu être à la hauteur de cette chose devant ses yeux. Rien n’aurait pu la décrire, personne n’aurait su la détrôner. Un sourire. Non plus des pleures, non plus de la haine, un sourire. Surprenant, envoutant. Rien n’aurait pu être aussi magnifique que celui-ci. Il en tremblait, ses mains l’échappaient. Sa bouche s’entrouvrait. Son sang fusait. Ses yeux se noircissaient, signe de pensée trop peu catholique. Il en fallait si peu pour la haïr, vouloir la voir mourir. C’était un crime, une telle créature. Aucun être de la nature ne pouvait être aussi exquis. Tout porte à l’excès, à un tel point qu’on voudrait vomir cette vie. Tout détruire. L’anéantir. La désirer à n’en plus finir.
    Elle le quitte à nouveau, disparaît dans son néant. Il reste troublé, ses mains entrain de trembler. Elle ne peut pourtant le toucher à une telle extrémité. Cela sonne comme une impossibilité.
    Les yeux rivés vers cette bande sans aucun sens, ses lèvres s’articulent, sa langue bouge en rythme.
      « Une blonde écervelée qui n’a d’autre atout que sa beauté pour arriver à ses fins. Ca marche plutôt bien. »

    C’était comme un jeu, la rabaisser, comme une arme de guerre, un sabre laser en plus moderne. Des mots, il suffisait à adoucir pour quelques secondes seulement cette haine. Ou serait-ce cette passion les anéantissant.

    Il fixe la route, ou serait-ce la vie au loin. Il fixe cette route sans en saisir le sens, ni ses bandes blanches. Il regarde au loin. Ses mains, telles des mécanismes rouillés, brisés, incapable de bouger. Ses pieds statiques. Seul son cœur s’accélère violement, seul son cœur est vivant. Son regard ne peut se tourner ailleurs que droit devant, sous peine de tremblement, d’anéantissement. La volupté de l’insouciance dévoilée, retombée, écrasée. Il revient à la réalité, fracassé, trop absorber par lui-même, par cette égoïsme inconcevable, et pourtant là, achevant tout sur son passage.
    Un ange trépasse, des flashs, un impact.
    Il croit rêver, ce ne peut être que sa conscience qui parle. La conscience le rappelant à l’ordre de ses sentiments, trop cachés, trop boursouflés.
    Kiana au loin. Tel un ange de la mort. Une comparaison si évidente. L’amour n’était que meurtre. Kiana a des mètres de lui, de cette voiture. Uniquement une femme bordée d’une longue robe noire, laissant échapper ses cheveux au vent.
    Ce n’était qu’une illusion, le rappelant à la raison. Elle n’avait d’autres choix que de disparaître dans la seconde qui suivait, lorsqu’il rouvrirait les yeux, lorsque son regard se poserait à nouveau au cœur de cette route, au cœur de ces arbres, de ce noir.
    La voiture roule à une vitesse folle, aucune pédale ne s’actionne. Les pneus grincent, la voiture tambourinent sous les coups trop puissants de la musique encore présente. Ni Adelle, ni Bella, ni Noah, ni Alis n’existent, ni cette vie. Le noir total, les paupières closent, l’instant de vérité devrait tôt ou tard sonner. Quelques secondes à peine, compter à tue tête. Un deux trois. Elle était toujours là.
    Son sang se classifiait. Le volant tourna violement sous la force de ses doigts. Rien n’empêcha la voiture de pénétrer en elle, de l’effacer à jamais. Il ne contrôlait à présent plus rien, aucune de ses mains n’étaient capable de guider cette voiture, faisant des voltes sur la route, laissant des traces noires sur son passage. Plus rien ne la guide, elle s’enfonce dans la terre, dans l’herbe, dans le bois, contre un arbre. Un choc, tout l’équipage propulsé en avant. L’alcool n’avait jamais été conseillé au volant.

    Quelques secondes de sommeil profond, d’oubli instantané. Comme si rien ne s’était passé. Ses yeux s’ouvrent, se ferment, le noir, une douce fumée volant dans l’air. C’était bien réel. Un nuage l’enveloppant, l’empêchant de réaliser ce qu’il venait de se passer. Un temps de réaction. Ses mains agrippent son visage, ses yeux se crispent. Il n’est pas blessé, personne ne l’est. Il n’aurait pas été assez fou pour blesser qui que ce soit. Uniquement tuer cette vision mortuaire qu’il était obstiné à croire réel. Il n’avait pu rêver, il n’avait pu fabuler, ca c’était réellement passer. Son esprit s’envahit de flash, le corps trépassant sous cette voiture, ses yeux toujours plongés dans le noir.
    Un geste violet s’actionna le long de son bras. La portière s’ouvrit d’un coup sec, son corps se releva à toute vitesse. Il était perché sur ses deux jambes flageolantes. Son corps tremblait telle une feuille morte, sans doute comme celle qui virevolterait sur cette route déserte. Une autre feuille la suivit. Il n’y avait qu’une chose sur cette route, des feuilles suivant le fil du vent. Elles étaient mortes, telle son illusion. Ternie, noircie. Finie. Cette brise froide, glacial transperçant les arbres, parcourant la route. Cette lampe, cette unique lumière sur des mètres clignotait, libérant uniquement une couleur verdâtre à peine visible sur ce chemin. Cette forêt, il n’y avait que ca. Cette forêt les entourant de toute part. Des arbres à n’en plus finir, le noir. Une ambiance à glacer le sang.
    Ses pieds glissent, s’effritent, à une allure si vive. Des pas rapides en direction de cette route. Stressé, bouleversé, psychoté. Son cœur était prêt à exploser, un magma en fusion. La route était vide. Aucun bruit, aucune âme qui vive. Quelques chouettes huaient des chants maléfiques au loin, le vent soufflait laissant résonner des paroles de mauvaises augures. La route était toujours vide.
    Il croit devenir fou, c’est impossible. La démence a désormais éprit son cerveau même au cœur de la nuit. Ses mains tapent sur son jean, ses doigts se frottent l’un contre les autres à sang. Une goutte tombe d’ailleurs de son front, pourtant aucune sensation.
      « Je suis pas fou, elle était là . ELLE ETAIT LÀ PUTAIN ! »

    Il se retourne violemment en direction de la voiture. Les quatre autres étudiants sont sortis, titubant en sa direction. A quelques mètres à peine maintenant.
    Ses yeux sont noires, si translucides, la peur, la folie. Ce n’était certes pas elle, son imagination le rendait encore plus fou, sa culpabilité le démangeant même sous ce taux d’alcoolémie. Ce n’était pas Kiana, c’était elle, la forêt. Les entourant, de toute part. Ses lèvres tremblaient. La goutte de trop venant s’effondrer dans le vase. Il devenait fou, à y croire.
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Bella Parker
Je viens dévaster ta pensée.
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeMar 5 Mai 2009 - 21:38

S’évaporer dans un univers obstrué par les mensonges d’un langage condamné.
SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Satc16cr1 SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Spnico10 SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Spnb3110-1
Illusion or Mirage ?




« Du jour au lendemain , tout bascule. Comment passer du noir au blanc sans effleurer le gris ? Tour de magie. C'est la vie qui s'effrite dans tes doigts, au contact de la flamme . Aiguisée est la lame . Dans mes yeux, les mots que je ne prononcerai pas. Et les dés sont jetés, mais avec toi Enzo, je perds. Le destin, peut-être, ou cette éternelle malchance. Je danserai pieds nus sur le sol après avoir vomi tes promesses. Je ne comprend plus rien. Je me laisse faire, et ça tire de tous les côtés, quand ça lâche, je tombe. Et j'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. Que la chute sois longue. Horrible manège. De la vie qui me secoue ,me trouble et m’entraîne dans un gouffre profond scandalisé par la haine. Et pourquoi la drogue s'immisce-t-elle partout ? Une colère sourde qui monte de ma tête pour descendre à mon cœur et s'éparpiller comme un feu d'artifice dans mes veines sucrés. Si seulement j’avais su. . Rien ne tournera jamais rond, ne jamais dire jamais ? Et si la Terre était plate. Je pourrais lui donner la main mais il est déjà partit. On aurait pu tomber ensemble dans le néant. Il ne reste que ce sale goût qui flotte dans l'air, un parfum de méchanceté, d'hypocrisie, de jalousie, de non-dits, de souffrance. Et j'en oublie l’amour ? Je ne veux plus en parler. Je suis mal tombée. Fumer tue, mais vivre tue déjà. Je m’allume une cigarette. Sans vous demandez votre avis, ainsi soit-il. »





__Décrire l’inexplicable, toucher l’inexistant, saisir l’intouchable et croire le surnaturel ; vivre l’incroyable, comprendre l’insensé, aimer le détestable et voir l’invisible ; réaliser l’illusoire, rêver l’inaccessible ou démontrer l’improuvable ?
Bella avait revêtu une robe haute couture très courte, lui caressant doucement le haut des cuisses et lui moulant avec sensualité sa poitrine tant désirée, le tout dans les couleurs rouges passion. Perchée sur de haut talons pailleté, un sac au bout de ses doigts manucurés, elle défilée avec grâce dans la boîte de nuit où elle avait décidé de s’évader pour cette nuit aux obscurs clartés.

__La foule tendre et rebelle l’entraîne dans de folle danse et son cœur s’emballe fatalement accélérant la cadence , elle se plait à se perdre parmi ses visages sans noms, ses éclats de rire s’engouffrant à travers tous ces sons. Et inlassablement elle marche et indéfiniment elle rêve, déambulant parmi les gens, cherchant cruellement une trêve. Elle se fait violence, les aiguilles tournent pendant que ses espoirs se fanent, ses envies se meurent et se déclinent dans une multitude de couleurs, des couleurs froides, fades, sans véritables éclats. L’insouciance ne s’improvise pas. Bella n’avait qu’une idée en tête ce soir, oublier et plus précisément l’oublier lui. Cela faisait bien trop longtemps qu’elle était emprisonné dans une sorte de tourbillon infernal depuis sa rupture avec lui. Maintenant elle allait tourner la page, la déchirer et la piétiner de ses hauts talons. Bella était une des filles les plus populaire de la fac de Greenville, adulée par sa beauté légendaire et sa présence hors du commun, elle avait le don de faire craquer tous les garçons du campus et de se faire aimé et jalousé par toutes les filles. Autant en profiter non ?
Une cigarette entre ses lèvres rosées, elle s’élança sur la piste et se laissa bercer par la musique qui l’encerclait de tout part, se fondant en elle, dévorant chaque parcelle de son être, puisant à l’essence même de son âme. Elle croisa plusieurs amis et connaissances, quelques éclats de rires la traversèrent, et son si beau sourire se redessina sur son visage angélique, comme autrefois. C’était comme une bouffé d’air frais, un nouveau départ.

Bella_« - tu me sers une dernière Vodka avant que je parte Chéri ? »
Barman_« - Mieux que ça ma belle, je te l’offre. »

__Un regard complice échangé, depuis le temps qu’elle venait ici, la jeune Parker connaissait bien le barman et il faut avouer qu’il était plutôt craquant. Bref, après avoir jeté un coup d’œil à sa montre, Bella estima qu’il était tant qu’elle rentre dans son grand appartement. Les yeux charbonné de noir, elle alla récupérer son manteau au vestiaire et se retrouva plongé dans la fraîcheur de la nuit sombre et mystique en franchissant les portes argentés de la boîte de nuit. L’alcool enivre, il prend possession du corps s’en imbibant avec une jouissance presque malsaine ; il usurpe les mœurs et s’ accapare des valeurs et des idéologies saines pour les faire sombrer dans un oubli éphémère mais puissant. Titubant en direction de la borne de Taxi, Bella payait les conséquence de cette élixir redoutable qui l’avait fait planée lors de sa soirée mouvementée. Vin de bohème se confondant avec une conscience tourmentée.

Bella_« - Taxi ! »
chauffeur_« - Je suis navré mademoiselle, le service est terminé. Nous sommes un jour férié aujourd’hui et il est plus de trois heures du matin, je rentre chez moi. »
Bella_« - Et si je vous paye le double ? »
chauffeur_« - Vous êtes très charmante mais .. »

__On ne peut pas rattraper les erreurs du passé. Car l’avenir y est irrémédiablement lié. La voiture bruyante d’Enzo Stevenson s’arrêta devant elle dans un crissement sourd avant d’émettre un grincement désagréable. La portière s’ouvrit sèchement laissant percevoir le visage ténébreux et diaboliquement magnifique de son ex petit copain, elle ravala son amertume en prenant bien soin d’éviter les prunelles sournoises de son ancien amour, tentant de digérer ce goût amer qui lui tiraillait la gorge. Il y avait également une blonde à ses côtés, splendide. Elle l’a reconnut d’ailleurs aussitôt c’était une des filles que sa meilleure amie Tara détestait le plus sur le campus, par solidarité elle en avait fait de même, ne cherchant pas à connaître cette blondasse écervelée. A l’arrière, il y avait Noah, son pire ennemi, un concentré de haine flottant presque autour de lui. Mais elle esquissa un léger sourire lorsqu’elle aperçut Alis, un de ses amis les plus proches. Il y avait au moins une personne qui tenait à elle et qu’elle appréciait sincèrement dans cette maudite voiture. Regardons la réalité en face, elle n’avait aucun autre choix ? Elle n’était pas en état de conduire, ce foutu taxi refuser de la prendre et il fallait bien que quelqu’un la ramène chez elle, c’était inéluctable. En revanche pourquoi lui ? Ho et puis peu importe après tout … Depuis quelques temps les conflits l’inspire, la tristesse encore plus.

__Bella pénétra dans la voiture, son orgueil coincé dans son œsophage, sa fierté s’évaporant avec la fumé de sa cigarette écrasée. Le ciel prenait des nuances obscures et le temps s’assombrissait peu à peu ; le vent devenait de plus en plus frais, glaciale. Bella resserra un peu plus son manteau autour de sa taille afin de se réchauffer, puis elle passa sa main machinalement dans ses long cheveux bruns qui retombèrent en cascade jusqu’en bas de son dos. Son choix était fait, elle allait se joindre à eux. Nuit volage, folie passagère : mystère habile, subtilement fragile. Elle évita soigneusement le regard d’Enzo, et se glissa à l’arrière de la voiture aux côté d’Alis qui la séparait de Noah. Elle aurai pu dire « merci » à Enzo, mais elle avait choisit la route du silence, gardant sa dignité. Bella avait la gorge nouée, comme un tourbillon suspendu. C'est comme cela, viscéral en un sens. Elle sortit une nouvelle cigarette pour se détendre, et ouvrit la fenêtre après en avoir proposé une à Alis. Une première bouffé de fumée prit possession de sa trachée et s’engouffra dans ses poumons. Elle respira à nouveau.

__Un choc lui fit lâcher sa clope et ses cheveux lui cachèrent la vue, violemment collé à son visage crispé par la surprise. Une sensation désagréable de vitesse incontrôlé, une envie de vomir, un goût acide remontant jusqu’au lèvres. Bella attrapa instinctivement la main d’Alis et ferma les yeux le temps d’un éclair. Le silence qui précéda ces quelques instants horrible fut encore plus pénible. Après avoir entrouvert les yeux et ciller légèrement elle se tourna aussitôt vers les autres occupant de la voiture, inquiète. Sa plus grande crainte ? Enzo et Alis. Elle ne pourrai pas survivre si elle perdait une de ses deux personnes qui comptait beaucoup trop dans sa vie. Tentant de se redresser dans la voiture qui sentait une dangereuse odeur de brulée, elle murmura assez fort pour que tous l'entendent.

Bella_« - Personne n’a été blessé ? Alis, Adelle, Noah ? »

__Elle demandait des nouvelles de santé à Noah son pire ennemi, qui l’eu crut ? Mais pourtant elle était sincère, et il en était de même pour Adelle qu’elle n’avait jamais vraiment considéré. Mais Bella était une âme pure et était dotée d’une bonté qu’elle cachait souvent derrière ses airs de midinette et sa beauté extravagante. Après s’être aperçut qu’Enzo avait déjà disparut, elle ouvrit la portière et se précipita hors de la voiture, les jambes tremblantes. Lorsque les pensées sont vagues et illogiques, elles deviennent de vulgaires idéaux résidant temporairement dans un esprit embrumé. La jeune fille observa enfin Enzo -qui déambulait sur la route- depuis le début de leur virée en voiture. Elle se dirigea vers lui et posa ses mains sur ses épaules le forçant à la regarder. Les mots giclèrent tous seul de ses lèvres, le ton étant un mélange d’angoisse, d’inquiétude et d’énervement.

Bella_« - Putain Enzo ! Tu veux tous nous tuer ou quoi ? »

_Tu serais l'ange et moi, le diable. Deux amants au charme impitoyable l'un et l'autre la proie d'un mirage indicible esclave et maître de leur désir ignorant le bien et le mal. Je serai l'ange et toi, le diable insensible aux louanges, aux blâmes du commun des mortels deux amants en cavale évadés de l'enfer et du ciel hors la loi du bien et du mal. J'aime me damner dans tes bras j'aime provoquer aux plus extrêmes limites du plaisir l'impudeur souveraine
de ma féminité affolée de désir et te voir indolent et serein à la lueur du jour offrir à mon regard la blanche nudité de ton corps apaisé dans les bras de l'amour. Je te hais définitivement et amoureusement Enzo stevenson.
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeMer 6 Mai 2009 - 20:17

« Into Dust »

    La musique tourne et tourne. Elle le fait depuis des heures déjà, et il ne sait plus où se trouve Enzo. C’est qu’à l’instant même, il s’en fiche bien. Ses doigts serrent son énième verre à l’en briser. Il se complait à se comparer au récipient, à la facilité avec laquelle il se briserait s’il se laissait tomber là, maintenant, du haut de sa « chaise » (il ne savait déjà plus comment appeler cette chose sur laquelle il était assise). De sa chaise, de son égo, voire de son… amour ? Un ricanement amer lui échappa, alors qu’il contemplait toujours le fond de son verre, où agonisaient deux glaçons. Il grimaça, sentait déjà tout son être lui réclamer à nouveau sa dose d’alcool. Il buvait comme il fumait : trop. Beaucoup trop. Et cela depuis son retour de la forêt. De cette stupide forêt qu’il ne parvenait pas à effacer de son esprit. Il ne pensait qu’à cela. Jours et nuits. A chaque minute. Elle était là, tapie dans un recoin de son esprit, et y restait. Il avait tenté de secouer la tête, de se saouler, de se faire mal, il s’était même envoyé à l’hôpital après s’être pratiquement ouvert le crâne, récemment. Ses nuits, il les passait les yeux grands ouverts, à fixer un plafond qu’il ne voyait pas dans l’obscurité. Noah Aaron McAllister se trouvait passablement ridicule et insensé, mais ne parvenait pas à faire autrement que d’avoir peur. Ca l’obsédait. Ca le bouffait. Pouvait-on mourir de peur ? Il aurait rit au nez de celui qui lui aurait posé une question pareille, quelques mois plus tôt. Aujourd’hui, il ne riait plus. Ou alors, c’était un rire sans joie. Affreux à entendre, comme à émettre. Il se foutait les jetons, et autour de lui, on le regardait avec une lueur étrange dans le regard, celle qui disait : « mon dieu, il est complètement timbré ». Et il ne contredisait pas ces regards. Car manifestement, oui, il devenait complètement timbré. Et saoul.

    Il lâcha enfin son verre, et respira beaucoup mieux, comme si ce n’était pas le récipient mais lui, que l’on avait serré à en crever jusqu’à présent. Une nouvelle grimace naquit à la commissure de ses lèvres, alors qu’il quittait péniblement son siège, dont il n’avait toujours pas retrouvé le nom exact. Et mine de rien, ça le contrariait. Etait-il donc déjà si entamé pour oublier un mot aussi simple ? Un grognement mécontent lui échappa, et une fille pouffa non loin de lui. Noah ne lui prêta aucune attention, concentré qu’il était sur son équilibre qui s’avérait précaire. Appuyé au bar, son attention se porta sur la piste de danse, où il distinguait vaguement des corps qui s’effleuraient, s’entremêlaient, dansaient… quelqu’un lui avait dit un jour qu’il avait eu un orgasme en pleine piste de danse. Ca lui avait semblé ridicule. Aujourd’hui, ça avait au moins le mérite de le faire sourire, un petit sourire moqueur, certes, mais un sourire tout de même. C’est qu’ils étaient si rares depuis quelques temps, qu’il les compterait presque. Non pas qu’il soit du genre à sourire habituellement, mais il n’avait pas toujours été si sombre et comme shooté en permanence. Il toussa, et c’est alors qu’il vit enfin celui qu’il cherchait. Il aurait voulu le rejoindre, mais à peine avait-il lâché le bar que le monde autour de lui, se mit à tanguer férocement, et il se rattrapa tant bien que mal à son tabouret. Ah. Finalement, le mot lui était revenu. Malheureusement, il n’en était pas moins contrarié. Et il ne savait plus s’il devait sourire, rire, pleurer, se plaindre. Hurler. Il voulait juste sortir. Prendre l’air. Respirer. Et il priait pour qu’Enzo le voit, prenne pitié, et l’emmène loin de ce club enfumé, où il peinait à garder les yeux ouverts et la conscience allumée. Qu’une divinité ait eut pitié de lui à ce moment, il n’aurait pu le jurer, mais son ami tourna soudain la tête dans sa direction, et lorsqu’il le vit, immobile et regardant résolument dans sa direction, sans doute s’était-il dit qu’il était grand temps de rentrer. C’est que Noah n’était pas du genre à boire. Encore moins à boire trop. Et là… là, manifestement, il ne tiendrait plus longtemps éveillé. Le blondinet vit les lèvres de son ami se tordre, alors qu’il le rejoignait près du bar. Lui non plus n’était pas très claire, mais toujours bien plus que lui. Personne ne dit rien, Enzo passa simplement un bras autour de la taille de son ami, qui s’appuya contre son épaule. Même ainsi, rester debout n’avait rien d’une sinécure.

    Forcément, il avait fallu qu’il trébuche. Et forcément, juste quand Enzo faisait un pas de côté, s’éloignant ainsi un instant de Noah, l’empêchant de prendre appui sur lui. Forcément. Alors il tendit le bras dans le vide, et curieusement, alors qu’il n’avait même pas eu le temps de réaliser qu’il partait en avant, un bras le retint au niveau du ventre, lui coupant un instant le souffle. Les yeux écarquillés, il respirait bruyamment, fatigué et imbibé d’alcool. Mais il aurait reconnu sa poigne entre dix, son odeur entre vingt. Sa silhouette entre mille. Il recula vivement, échappant au contact d’Alis, se prenant de plein fouet Enzo. Il étouffa un juron. Quelques minutes après, il était assis à l’arrière, près de son fantôme à lui. Une blondinette était assise à l’avant. Il ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adams, mais fronçait les sourcils dès que son regard se posait sur elle. Il n’aimait pas qu’on tourne autour de ses hommes. Non, il n’aimait vraiment pas cela. Il s’efforçait de garder Alis loin, très loin de ses pensées, regardait résolument dans le direction opposée. Mais son profil se dessinait dans la vitre, et la chaleur de sa présence, si proche, lui réchauffait les entrailles et les organes génitaux. L’alcool visiblement, n’avait pas le don de le rendre impuissant… Il leva une main, la posa sur la fenêtre, effleura de son index les contours du visage du jeune homme. Il ne s’aperçut même pas qu’Enzo s’était arrêté pour prendre Bella. Il ne voyait plus rien. A part ce reflet, là, dans la vitre, ce reflet qu’il effleurait, si froid sous son index. Noah frissonna. Il voulait le toucher. Là. Maintenant. Mais les souvenirs de la forêt affluaient, et il se sentait honteux. De ses gestes. De son indécision. La voiture fit une embardée. Il tourna la tête. Et il la vit.

    Grande. Brune. Si belle. Trop belle. Il pouvait distinguer ses lèvres écarlates, et sa robe noire. Vision sans nom, qu’il pouvait toutefois nommer. Pour elle, il avait renoncé à aimer les femmes. Pour elle, il avait accepté sa vie. Une bouffée de désir s’empara de lui, et sa main accrocha la première chose qui lui venait : le genoux d’Alis, la naissance de sa cuisse. Et il serra. Serra…

    Lorsqu’il revint à lui, il n’osa pas ouvrir les yeux. Le noir était si doux. Le noir était si simple. Personne ne bougeait autour de lui. Peut-être étaient-ils morts. Oui, peut-être. Et lui aussi. Après tout, n’était-ce pas elle qu’il avait aperçu, là-bas, sur cette route ? Si belle. Si désirable. Inimitable. Comment aimer une autre femme après elle ? Impossible. Un sourire s’attarda sur ses lèvres, qui disparu bien vite, alors que Bella hurla tout à coup leurs noms dans l’habitacle. Un mal de tête atroce s’empara soudain de lui. Il était dégrisé semble-t-il. Un grognement lui échappa. Et il ouvrit les yeux, lentement. Lentement. Sa main serrait quelque chose… lorsqu’il vit qu’il s’agissait de la jambe d’Alis, il l’ôta vivement, comme brûlé. Il déglutit péniblement. Il avait mal. Quelque part. A la jambe. A la tête. Au cœur ? Partout. Il grimaça, et s’extirpa péniblement de la voiture, à la suite des autres. Enzo hurla quelque chose, là-bas, là où se trouvait la Mort, car ce ne pouvait être qu’elle, quelques instant plus tôt. « Elle était là putain. » Oui. Oui, elle était là. Cette femme… non. Non, ce ne pouvait pas être la Mort… non. Impossible. Ce n’était qu’une image. Un mythe. La Mort en elle-même, n’existait pas. Pourtant, la forêt autour d’eux, semblait leur crier le contraire. Noah, inconsciemment, se rapprocha d’Alis. Il leva les yeux vers le sommet des arbres, puis vers Enzo, que monopolisait Bella. « Elle était là. » murmura-t-il. Et il frissonna.
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeVen 8 Mai 2009 - 0:14

    Si seulement il n’était pas né. Si seulement ses parents ne s’étaient pas rencontrés, n’étaient pas tombés amoureux. Tomber. Voila un verbe étrange pour un mot qui définie un sentiment si doux, à la base. Doux mais tellement superficiel. L’Amour, avec un grand A. Tomber n’allait pas avec. Cela signifiait qu’on ne pouvait se battre contre ce sentiment hein ? Qu’on était obligé d’obtempérer, de se rabaisser. Il ne pouvait pas. Cela était contre sa nature, contre son gré. Jusqu’ici, il ne s’était jamais posé la question. N’avait jamais réellement réfléchi. A quoi bon ? Cela lui était égal, ne l’atteignait pas. Il s’était toujours senti immuniser de ce sentiment. Il voyait certaine demoiselle pleurer pour cela, lui ne faisait que les réconforter. Il ne comprenait pas. Il n’en avait jamais été victime. Il ne connaissait qu’attirance, désir, plaisir. Surtout. Il n’y voyait pas d’importance. Il n’y voyait aucun intérêt. S’aimer pour se détruire ensuite. A quoi bon ? C’était un sentiment inutile, et puéril. Et puis, il savait qu’il n’était pas fait pour ce genre de chose. Il n’était fait que pour aimer une nuit. Donner du plaisir une fois, peut-être deux, parfois souvent, de temps en temps. Oui. Ce genre de choses seulement. Mais pas plus. Il n’était tellement pas intéressé qu’il ne se posa même pas la question. Il ne s’était jamais imaginé plus tard, ne s’était jamais imaginé qu’il rencontrerait la personne de sa vie. Qu’il finirait ses jours avec. Oh non, cela était bien trop loin de son imagination, bien que très débordante. Ce n’était pas son genre, sa façon de voir la vie, sa vision des choses, du futur. Du moins, on se demanderait presque s’il a une réel vision du futur.
    Il était sans voiture depuis déjà 3 heures. Il se sentait très frustré. Et puis nu, puisqu’on y est. Alis était le genre de conducteur très...spécial. Dangereux, surtout, en fait. La dernière voiture qu’il avait eu en train les mains avait fini écrasée contre un arbre alors qu’il rentrait avec une amie, d’une soirée. Oui bon, il comptait passer une petite nuit tranquille avec la dite amie. Sauf que, alcool plus de drogue ne faisait pas forcément bon ménage. Il avait l’habitude pourtant. Sauf qu’en voiture, comme à chaque fois, il ne se sentait plus. Surtout qu’elle n’était pas à lui...Mais à son père. Il risquait certainement de se faire enguirlander. Et alors ? Son père aurait dû son douter qu’il n’allait pas être très clean dans la voiture. Et puis, comme on dit, tel père, tel fils. Son père ne faisait pas mieux. Il lui était arrivé de fumer un joint en buvant du cognac, tout en conduisant. Alors bon, on ne se demande pas où le fils a été chercher de telles idées.
    Il entra dans la boîte. Il ne savait pas quelle heure il était. Et ne cherchait pas à le savoir. A quoi bon ? Il avait toute la nuit devant lui, et personne à voir. Oui, il allait pouvoir squatter avec des amis, fumer et boire jusqu’à pas d’heure. A croire qu’il le faisait tout le temps. Cela n’est pas faux. Se tremper dans l’alcool et les bonnes doses, rien de mieux. Il n’avait pas quelque chose de spéciale à oublier, rien qui lui dise plonge toi dans ce gouffre, trompe ton ennui, oublie ta vie un instant. Non absolument rien. Même pas la foret, qui avait pourtant fait peur à beaucoup. Qui avait fait naître une trouille d’enfer chez la plupart des participants. Lui restait stoïque à ce propos. Il n’avait rien découvert. Sauf cette tête blonde nonchalante là-bas. Chancelant, tenant un verre à la main. Que buvait-il ? Cela n’était pas son genre. Du moins, pensait-il. Il était dans un état réellement déplorable. Une force peut-être transcendante, un lien invisible, une attirance pas si nouvelle que cela, un moment d’inattention, et il se retrouva à quelques pas de lui, et puis il à le retenir, parce que ce cher Enzo avait fait un pas de côté, et qu’il a fallu que l’autre trébuche. Un réflexe, un mouvement, un geste qui lui semblait pourtant anodin pris une autre tournure. Le blondinet sentait l’alcool à plein nez, mais cela ne retint pas l’attention d’Alis. Le sentir seulement contre lui, la, un instant seulement, le troubla. Il se sentit faillir, tressaillir, son cœur bondit. Une chaleur du fond de son être l’envahit. Il ne se serait pas douté un instant qu’il aurait eu une telle réaction envers lui, suite à leur dernier entrevu. Oh tiens, oui, cette dernière rencontre, ces retrouvailles. Dans la foret. Il se rappelait qu’il était « censé » être en colère contre lui. Mais pouvait-il réellement l’être ? Il le mettait dans tous ses états, alors franchement, le pouvait-il ? L’ignorer simplement, et puis, au final, fuir. Cette pensée le mettait d’autant plus hors de lui. Non, il n’était pas ainsi ! Non, il assumait totalement ce qu’il faisait. Sauf ça, sauf lui.
    Cette idée le déchirait, le brisait. Il ne voulait pas s’en rendre compte, il ne voulait pas y prêter attention. Il refusait cette idée, et il n’avait jamais eu à faire cela auparavant. Elle le brûlait, le brisait, l’envahissait, l’écorchait. La colère, cette haine qu’il avait à son encontre grandissait. Pourquoi lui, pourquoi une nouvelle fois, pourquoi. Pourquoi. Ce n’était même plus une question. Il aurait aimé que ce soit une autre personne peut-être. Se sentait-il trop bien pour lui ? Non, il n’était pas si enfantin. Si pathétique. Il se sentait trop...Trop attaché. Et cela le révoltait. Il aurait aimé être une autre personne peut-être, réfutant son orgueil et s’offrir un lui, une bonne fois pour toute. Ne pas jouer à ce jeu idiot. Mais sa fierté était plus forte. Ne pas fuir, ne plus fuir. Si facile à penser, lorsque le cœur crie amour et haine, lorsque le corps n’obéit plus, lorsqu’on se sent perdu et envahit par un sentiment incertain, indéfinissable.

    Il ne reprit réellement ses esprits que dans la voiture. Il était assis, à l’arrière, non loin de lui, il sentait Noah, sans même le regarder, il savait qu’il le voyait, il s’octroyait le droit de ne pas le regarder, fixant simplement le dossier du siège de devant, où se trouvait la jolie Adelle. Il ne la connaissait pas plus que cela. Elle partageait simplement avec lui cette fusion pudibonde. Oui, cet amour saint, décent. Et puis, au volant, Enzo. Un ami, simplement un ami avec lequel il lui arrivait de passer du bon temps.
    Il ne fallut pas à Alis un dessin pour comprendre ce qui se passait devant, entre Enzo et la belle blonde. Il était apparemment tombé sous son charme. Bizarrement, cela ne l’étonna pas. Cela le fit sourire malgré la situation. Sa situation. La voiture s’arrêta soudainement, ce qui le fit éveiller de sa petite transe. Et à travers la vitre, il put apercevoir une jolie jeune femme. Bella. Alis lui fit un demi sourire et puis presque à contre cœur, se déplaça pour se retrouver plus proche de... Noah. Il prit avec plaisir la cigarette que lui tendit la nouvelle arrivante. Et la laissa la lui allumer. Cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait pas eu le plaisir d’être avec elle. Elle n’avait pas changée, et il savait que plus en allant, dans cette voiture, eux cinq, cela n’allait pas être simple. Il le pressentait.
    Dans ses songes les plus fous, il laissa la fumé dessiner des ronds, puis elle l’enveloppa, et puis les enveloppa, se mariant avec celle de la miss à côté de lui. Pouvait-il donc dessiner des têtes avec. Ou bien des paysages. La fumer lui avait toujours rappelée les nuages. Nuages qu’il ne pouvait toucher, avec cette fumer, il le pouvait. Et puis l’odeur n’était pas désagréable, il aimait ça. Elle lui procurait une sensation extraordinaire. Et encore, cette fumée n’était pas cette qu’il préférait. Parce qu’il lui arrivait souvent de se prendre des bedos comme des cigarettes normales.
    Il fronça soudainement les sourcils. Et puis le néant. Par réflexe humain, il avait fermé les yeux, un bruit sourd se fit entendre, ses oreilles bourdonnèrent et il sentit sa main droite prise. Certainement par Bella, cela ne pouvait être qu’elle, de toute façon. Et puis sa main gauche, par instinct certainement, se mit au niveau de son genou, se rendant compte de la présence d’une autre. Elle lui procura un millième de secondes, oui, malgré le moment critique, l’obscurité, l’instant sombre, ce seulement moment, cet instant, ce simple effleurement de la main, sa peau contre la sienne, il se sentit transporter. Envahit d’un sentiment nouveau. Confiance. Assurance. Effusion. Il ne savait comment le définir. Il avait perdu, cet instant, tout ordre humain. Cette volupté le quitta néanmoins la seconde d’après, et il oppressa de plus belle la main du jeune homme, se mordillant sa lèvre inférieur. Geste orgasmique qu’il retiendra longtemps, et il n’espérait pas oppresser seulement sa main, mais également son cœur, son âme, tout. Parce qu’il lui en voulait pour tout ça, pour ce qu’il arrivait à faire de lui. Mais il quitta rapidement sa main, et lâcha celle de Bella. Il avait besoin de respirer, oui, un peu de vent ne lui ferait pas de mal, surtout après cette secousse soudaine. Il entendit Bella, sa voix lui venait de loin, de très loin. Et puis en un éclair, soudain, il comprit sa question. Pour toute réponse, il ne lui fit que hocher de la tête et puis s’extirpa de la bagnole, après les autres.
    La bouffée d’air pur et fraiche lui fit un bien fou, il chancela un instant et reprit les commandes de son être, de son corps, un instant oublié, perdu. Il les laissa parler, levant simplement les yeux vers le ciel. Ciel parsemé d’étoiles, poussières étincelantes. Il les trouvait ridicule à crier ainsi. Vraiment. De sa poche, il sortit son paquet de cigarette et les regarda à tour de rôle. Que fichait-il là ? Ah oui, il n’avait pas de voiture, c’est vrai. Charitable d’avoir bien voulu le ramener, cet Enzo. Mais le coup du fantôme pour justifier qu’il avait trop bu, ça ne marchait pas. Il les fixa un instant, et puis dit d’un ton posé, néanmoins froid : « Vous êtes ridicules. Lorsque vous aurez fini de vous chamailler comme des enfants, faites moi signe. Ah et puis Enzo... » Son regard se promena devant l’assemblé, le laissant s’appuyer sur Noah un instant de trop : « ..Tu devrais arrêter de boire. »
    Il tira une bouffée de sa clope et retourna à son occupation la plus ludique pour l’instant, regarder le ciel et ses constellations. A la limite, ce n’était même pas parce qu’il craignait pour sa vie, parce qu’Enzo avait failli les tuer. Non. Mais l’histoire en elle-même semblait très...mièvre.


    Dans le lot de la nuit allez brûle la vie,
    La vie comme un éclair, au plaisir de la chair,
    Le plaisir des plaisirs, j’ai la soif de vivre,
    La fièvre qui monte et puis toi, et puis toi
    Qui m’enivre, qui m’enivre…
    SAEZ •• debbie
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeVen 8 Mai 2009 - 18:44


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    Opaque, volage, la fumée s’échappe du capot enfoncé de toute parts. Elle s’élève, fière et pourtant hésitante, vers le ciel qui n’a jamais été aussi noir. Existe-t-il vraiment un ciel la nuit ? C’est comme si l’on pouvait toucher les étoiles du bout des doigts. Les yeux rivés vers ce non-ciel, les yeux rivés vers cet espace qui ne lui m’a jamais semblé aussi intersidéral, je souriait bêtement, comme réjouie par l’accident. Une pause, enfin. Nous qui roulions à toute allure vers nos vies, nous qui nous précipitions vers le renouveau de nos quotidiens, nous voilà bloqués à la lisière de la forêt. Le temps s’était arrêté, immobilisé, figé. A jamais.
    Des éclats de voix me parvinrent au dehors, et je n’y prêtai pas attention. Quelques cris, la voix d’Enzo, de Noah, de Bella. Puis une intonation indifférente, celle d’Alis. Mes mains se crispent sur ma ceinture, elle a tenu bon. Elle s’est enfoncée dans ma poitrine, m’a coupé le souffle, m’a gardée à l’intérieur de cette voiture. Cette lanière de cuir avait été ma seule barrière contre la mort, ma seule barrière contre l’absence de mal-être. Cette lanière me voulait du mal. Je soupirai doucement, agitant élégamment une mèche de cheveux devant mon visage.

    Il fait encore chaud dans le tacot, et je n’ai pas envie d’en sortir. La pare-brise est fissuré, et la fenêtre a explosé au contact d’une branche. Des morceaux de verre sont encore collés à l’embrasure et ils semblent murmurer mon nom. J’en attrape un, l’approche de ma joue, la pique, l’enfonce dans ma chair et tire. Je me dessine une jolie balafre, et je recommence, sur mon front cette fois-ci, puis sous mon menton, là où mon crâne rencontre mon cou. Le sang coule très vite et, à travers le rétroviseur, je le vois qui remplie mes plaies comme l’encre remplie les pages d’un cahier d’école. Je le vois ce sang, je le vois qui dessine ma douleur, le vois qui écrit mon histoire, le vois qui raconte ma haine, le vois qui hurle mon bonheur fou, mon bonheur lubrique à l’approche de mon décès. Le vois qui pleure ma survie. Je le caresse du bout de mon index, puis de chacun de mes doigts. Mon souffle chaud se fait enfantin et je le rassure, lui chuchote au creux de l’oreille que ça n’est que partie remise, que bientôt il me quittera. Je continue de contempler mon visage mutilé, et je le trouve beau. Beau de souffrance, beau d’insanité. Beau de crainte émerveillée. Je me trouve belle, ensanglantée de la sorte, et l’évidence me frappe. Mes larmes montent, je ne les réprime pas, je ris doucement, tellement cette joie inconvenante s’empare de mes membres. Je ferais un très joli cadavre.

    La porte de la voiture s’ouvre en grinçant, dans le silence dérangeant de la scène. Leurs yeux se tournent vers moi, car après tout j’ai bien mis dix minutes à sortir du ventre de ce monstre métallique. Ils avaient oublié ma folie pour la leur. Je sais que ça ne se reproduira plus, tellement mes plaies sont explicites. Il est clair que je les ai faites, tout comme en témoignent mes doigts ensanglantés, dans lesquels je serre encore les bouts de verre. Alors que le capot fume, qu’ils hurlent leur inquiétude, que leurs yeux deviennent fous, je m’accroupis devant le rétroviseur, et sous mes talons hauts les restes de la vitre éclatée craquent encore. Je rectifie ma coupe de cheveux, replace quelques mèches, mais laisse au tout ce côté sauvage qui était déjà là avant l’accident. Je suis belle à en crever et ça transparait encore plus maintenant que les secondes précédentes. Il est évident qu’aucune femme n’a jamais été aussi belle que moi. Jamais.
    Je tire sur ma robe noire, qui s’arrête au commencement de mes cuisses. Je suis outrageusement aguicheuse, et je m’en amuse. Mon collier de perles blanches est intact, bien qu’un peu poussiéreux, et mes chaussures noires vont bien. Tant mieux, ce sont des Pradas, une des rares paires potables cette saison… Comme les précédentes d’ailleurs. Mes yeux roulent et se rivent sur Alis. Sa silhouette atypique se découpe sur la lumière de la lune, et son corps est aussi noir que le charbon. Il est beau lui aussi, nous le sommes tous. A différents seuils et de diverses manières, certaines sont préférables aux autres, je le conçois. Mes mains se croisent dans mon dos, et je m’avance vers lui de manière candide. J’approche mon visage du sien et lui ravit sa clope avec une dextérité trahissant mes années de pratiques. J’aime vivre du tabac des autres. Aussi tirais-je dessus avec une nonchalance un chouïa érotique, avant de la lui rendre sans mot dire. Je suis sans doute la seule à avoir été revitalisée par ce carambolage, et c’est comme si toutes traces de drogue et d’alcool avaient disparu de mon organisme. Ce qui n’est pas le cas bien sûr, je suis au bord de l’overdose et du coma éthylique. Peu importe, je me sens pleine d’une énergie nouvelle, proche de l’euphorie, se nuançant pourtant du bonheur. Je veux m’agiter, je veux prouver ma folie hystérique, mais je ne veux pas vivre pour autant. Je suis encore plus paradoxale qu’avant mais ça ne m’atteint pas. Je me contient néanmoins. Je parcours mes compagnons de malchance du regard et m’arrête sur Bella, que je scrute. Elle a de très beaux yeux, magnifiques. On pourrait s’y perdre. Mon émeraude se coulant dans son saphir, je devine que coucher avec elle serait l’une des plus belles expériences de ma vie. Je suis soudainement prise par l’envie de faire une sex-tape mais une fois encore, je me contiens. Je me détourne de la belle pour diriger mon regard vers Enzo qui commence vraiment à me faire peur. Il est là à s’agiter, pris d’espèces de tics d’inquiétude. Il a mis un pied dans la folie, son regard me l’intime avec amusement. Il est beau comme cela, et j’aimerais le pousser jusqu’au bout de ce sentier sans retour. J’aimerai qu’il reste dans cette espèce de folie effervescente, je voudrais l’éblouir de ma magnificence et lui montrer le chemin. Je voudrais le conduire à une mort des plus grotesques, mais je ne le fais pas. Je me sens bien comme cela, à côté d’Alis. Je me sens rassurée par le sang-froid de sa bulle, et j’en ai oublié mes scarifications faciales. Le sang coule encore dans mon cou, bien que son afflux se fasse moins abondant. Ma gorge est rouge-orangée tellement le sang s’est rependu dessus. Mes yeux sont soulignés par le noir complet d’un crayon gras, et je ne cesse pas d’être belle. C’est comme si cette beauté allait en grandissant, ne cessant jamais de croître.
    Je regarde maintenant Noah. Il ne m’aime pas, sans que ça ai un véritable rapport avec moi. Il se contente de protéger ses amis comme une louve le ferait pour ses petits, ou comme une amante hystérique et libertine le ferait pour ses boytoys. Je ne m’arrête pas de le regarder, mon regard acéré s’insinuant dans le sien, crevant ses yeux pour m’insinuer dans son âme, comme du métal en fusion. Je lui brûle la rétine au plus haut degrés possible, voire impossible, et me refroidit de manière abrupte, déclenchant frissons électriques le long de sa peau, le long de ses veines. Je me suis immiscée dans sa chair et je sais qu’il n’ya rien de plus désagréable que l’un de ces regards. Je ne l’aime pas non plus, sa beauté m’agace. Elle me ressemble trop. Je finis par revenir sur Enzo, le fixant de manière ennuyée. Il tremble encore. Je n’hésite pas, je n’hésite jamais de toute manière. Je quitte Alis pour le pitoyable don juan en manque de reconnaissance.


    Mon poing s’abat sur sa figure, lui fendant la lèvre, d’où du sang commence à fuser. Je me suis avancée sans l’ombre d’un doute et il n’a rien vu venir. J’en ai marre qu’il soit dans son monde, j’en ai marre qu’il garde sa déviance égoïste jalousement. J’ai envie de faire partie de sa folie, et il ne m’en empêchera pas. Je ne sais pas si je l’ai ramené sur terre. Est-ce que la violence de mon coup de poing l’a réveillé, ou est-ce que ce contact suggestif l’a rendu encore plus dingue ? Ma chair froide qui caresse la sienne avec méchanceté, c’est presque sexuel. C’est plus que sexuel à vrai dire. C’est impressionnant, omnipotent, omniscient, bref divin. En fin de compte, c’est juste le délire libidineux de deux misérables tarés. Mes mains pâles s’élèvent, et mes doigts ornés de bagues d’argent prennent son visage, pour l’amener près du mien. J’entrouvre mes lèvres et je force l’entrée des siennes, ou alors peut-être se laisse-t-il faire… Je ne sais pas, je ne veux pas le savoir.

    Nos langues se caressent avec perversion, et mes canines s’enfoncent dans ses gencives. Ce n’est pas un baiser amoureux, ça n’est pas un baiser passionnel, et ça n’est même pas animal. C’est la consécration de nôtre folie qui s’opère. Je suis plus que gourmande, je suis vorace. Mes lèvres se ferment, se rouvrent, et je continue de titiller sa langue, ne cherchant même pas à savoir s’il y répond ou non. Mes mains tiennent son visage sans fermeté, mais avec élégance. Je continue de lui rouler la plus belle et douloureuse pelle de sa vie, mordillant sa langue, nos canines s’entrechoquant, nos bouches ne faisant plus qu’une, mutant en un réceptacle de violence, de désir salace et de folie sacrée. Nos bouches sont devenues un temple de folie meurtrière qui devrait devenir un lieu de pèlerinage, et que divers fidèles azimuts devraient arpenter dans le plus simple appareil. Qu’ils baisent sur nos croix, qu’ils baisent sur nos langues, nous ne sommes plus que l’outil superbement immonde d’un inceste plus malsain que le viol, plus malsain que le meurtre, plus malsain que l’amour. Nous partageons une folie qui ne résulte que d’un trop plein de lucidité. Je continue de l’embrasser à pleine bouche, nôtre échange féroce ne fautant absolument pas par son absence de salive. Je ne manque jamais de ressources en ce genre de circonstances. Nos sangs se mélangent, coulent dans nos gorges, aussi délicieux que répugnants. Je finis par lui mordre la jointure des lèvres, qui rougit dans l’instant, et décolle mon visage su sien.
    Nôtre prière finie, nous pouvons contempler l’étendue des dégâts.

    Ma bouche et pleine de ce liquide vermeille, mon menton est rouge, le sien n’a pas plus fière allure, et je suis prise d’une honte soudaine. La situation était déjà assez dingue comme ça. En quoi avais-je besoin d’en rajouter ? L’horreur de la scène est à son comble, et nous sommes plus effrayants que la forêt, plus effrayant que les hallucinations collectives dont se targuent les deux amants perdus que sont Enzo et Bella. Tiens, Bella. Je n’ose même pas imaginer si elle m’en veut. Je suis au dessus de ça, toujours atteinte de cette hystérie merveilleuse qui suit au baiser. Si l’on peut appeler ça un baiser. Mes yeux étincelants se plongent dans les pupilles noires d’Enzo et je ricane doucement, le gratifiant d’un ironique : « T’as un peu de rouge, là. ». Je pointe les commissures de ses superbes lèvres du doigt, récolte quelques gouttes pourpres, et porte mon doigt maculé à mes lèvres. Je le suce de manière provocante, en récoltant chaque particule. Je le vampiriserait presque, me délectant de son sang comme d’une friandise. Mes yeux finissent par se baisser, et je me détourne de lui, revenant près de la voiture. Mon visage se lève de nouveau vers le non-ciel, scrute les étoiles qui brillent tellement plus à Greenville qu’ailleurs, et j’ai me surprendrais presque à sourire. Ma folie m’entoure de ses bras protecteurs, et je me sens étonnement en sécurité en cette minute. Je me sens en sécurité au milieu de ce fantasme horrifique et burlesque. Je n’entends plus les voix des autres, je n’entend plus les murmures de la forêt, je n’entend plus le souffle du vent. Je n’entend plus que le chant mortuaire des étoiles, je n’entends plus que ce récital onirique qui m’emporte au grès de ses notes doucereuses, s’agrippant à mon corps fragile de ses mélodies enivrantes, m’attirant à elles. J’étais devenue une constellation pour quelques instants, la plus belle de toutes. Pour quelques instants…
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Enzo G. Stevenson
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeSam 9 Mai 2009 - 22:53

    Son sang se liquéfie, son sang trésaille, vogue dans chaque courant qui l’emporte. De ca, de là. Il part, il va, vit, jaillit. Une fine lame s’infiltrant à chaque fois un peu plus profondément. Chaque membre paralysé, si blessé. Torturé. Sensation limpide, irrésistible et pourtant si fragile. Aux abords de la folie, seulement instantanée, ou serait ce de longue durée. Une démence pourtant enflammée, irradié de la surface de son visage, uniquement cristallisé dans chacun de ses organes, dépourvue de toute logique et si dévastatrice.
    L’alcool n’a jamais été une solution. La drogue sans doute encore moins. Mais ce n’est pas ce qui a créé cette illusion. Ce n’était pas une hallucination. Enzo avait toujours été dépourvu de toute logique, la démence tel un quotidien auquel on s’abstient tout commentaire. L’alcool une arme de guerre. Son unique pouvoir, détruire toute pensée, son véritable but, son combat envers la raison, les sentiments, le passé, le présent. Ce n’était ni raisonnable, ni réfléchi, uniquement agit. Il était certes alcoolique, sans assumer cette dépendance cruelle et à la fois futile. Mais plus rien ne lui faisait de l’effet, ces molécules s’infiltrant encore dans son sang ne lui coutait plus sa raison, il ne lui apportait que cette euphorie quelque peu libre, aussi vite détruite. Une fois habitué, on finit toujours par se lasser. Voila déjà quelques années que tout était devenu obsolète et que dans cette voiture, seul son désir le mettait dans un état second. Comme une transe passagère le mettant en ébullition, mais trop vite rattrapé par cette raison, trop vite rattrapé par des complications. Les remords guettent chaque pensée, analysant le moindre plaisir, au détriment d’autres désirs. On parle, on rit, on vit, sans imaginer ce qui se cache en dessous, ce qui lie chaque vie, chaque esprit. C’est si facile, et si difficile une fois passé le pas. Que l’on ne l’imagine même pas…
    Pourquoi une telle vision. Sans doute une punition. On ne choisit pas toujours la façon dont réagir, on ne choisit pas toujours sa vie, ni ses envies. On doit parfois se laisser guider, tout en se débattant stupidement. Cet ange était apparu, la déesse de toute nuit, l’être le plus sombre qui soit, le phantasme le plus implacable qui fut. Kiana telle qu’il aurait pu la rêver jour et nuit, en jouir éternellement aussi.
    Il n’y avait pourtant nulle âme qui vive au creux de la dérive. Nul fantôme encore présent et irradiant ses amis. Il avait beau l’avoir éventrer. Il aurait tout donné pour un unique instant avec Elle, avec cette déesse. Comme si la mort l’interpellait sans cesse, se rapprochant au plus près de l’unique véritable phantasme qui l’anime. Seul avec la mort.
    Un sourire narquois s’immisçait dans les particules noircies de son visage, enfumait la légère égratignure qu’il avait du se faire au contact de la vitre brisé. Un sourire malsain, comme si ce cauchemar dépassait ses désirs les plus fous. Il en devenait fou. Littéralement fou. La peur se mélangeant à cet amat d’érection. Trop de sensations, en contradiction. Des frissons, ses poils s’irisant, alors que le vent venait les refourguer fermement sur sa peau.
    Il était temps d’ouvrir les yeux, à nouveau. De se réveiller, de les regarder, les affronter. Ou serait-ce s’assumer. Hallucination, sans doute ; croyance morbide, il serait prêt à y croire à présent. Comme si cette forêt n’avait pas été suffisante, comme si cette aventure avait été effacée. Le couteau venait de planter son ultime coup, la révélation venant d’être provoquée si violemment. Cette dizaine de jours envolés en fumée, ressuscités à présent sous le coup du vent, encerclé de ce silence, aux frontières de cette forêt, aux frontières de l’enfer. Des petits crissements sourds, des portières qui claque, des pas, des voix. Sa chevelure ravagé par ses mains, signe inquiétant, ou appliqué constamment ?
      BELLA ; « Putain Enzo ! Tu veux tous nous tuer ou quoi ? »
    Il sentait ses mains entrechoqués ses épaules, les éprendre, les balancer, les serrer. Rage, colère, peine. Ses doigts le propulsant, ses épaules, récepteurs, transmetteurs. Ses yeux revinrent enfin à eux même. Comme un plongeon vers les siens. Sombre et démoniaque peut être. Comme si il avait voulu tous les tuer … se tuer lui-même. Peut être, mais pas cette nuit, pas aujourd’hui.
    Contact trop peu fréquent à présent, comme si le moindre pouvait devenir si conséquent, pouvait provoquer bien trop de sensation. Bella et ses mains, et son corps, et son être, et son âme. Bella Parker, un point c’est tout, un point et c’est la fin. Aucune définition n’aurait pu contenir Enzo en ce moment, aucun sentiment. Il dépassait toute réalité, toute superstition. Il dépassait la terre de toute sa chair. Il est impossible de tenir ses pulsions en laisse, il est encore moins possible de contenir cette haine de la vie et de ces multiples facettes.
    C’est elle qui aurait du mourir, pour qu’aucun remord ne l’atteigne, pour qu’aucun sentiment de la sorte ne se jette à nouveau sur lui, ou ne prenne vie à partir des pauvres graines qu’elle avait parsemé de toute sa beauté en son corps, en son cœur formé de béton armé.
    Qu’elles disparaissent, toutes ces pestes tout droit venues d’enfer. Qu’elles crèvent.
      ENZO ; « seulement toi, dans ce cas… »

    Il détacha d’un air désabusé les mains de Bella qui l’encerclaient comme figé, presque dégouté de l’effet qu’elle produisait, de la poussière qu’elle aurait du être, mais qu’elles ne sera jamais. Oh grand jamais.
    A peine surprit par une autre voix. A peine coupé en plein élan de colère, d’hystérie imaginaire. Noah.
      NOAH ; « Elle était là. »

    C’était dur d’imaginer un être aussi cher plongé lui aussi dans une démence paranoïaque. C’était si dur de l’imaginer prendre part à un tel délire, en dehors de toute logique. C’était bien le seul à y croire depuis le début. Celui qu’Enzo prenait au ridicule au départ, mais avait toujours respecté par de là cette amitié enchanteresse. Il avait finit par le soutenir en silence seulement, sans mot, ni dire. Il y avait finit par y croire tout comme lui, le cachant, l’ignorant. Aujourd’hui, il le crierait haut et fort, étant maintenant sur qu’il n’était plus le seul à divaguer, le seul à imaginer le pire. Il était deux à regarder cette forêt d’un tout autre regard, un regard meurtri et apeuré. Car il le savait, cette chose n’était pas réelle, et la seule excuse plausible était cette légende. Ce n’était pas lui, ce n’était ni l’alcool, ni les pilules. C’était elle et ca resterait ainsi. Décision fugitive.
    Il mit un temps pour réaliser le poids de ces mots. Le poids qu’il apportait à sa théorie, il lui fallut des secondes qui parurent une éternité. Redoublant les tremblements, redoublant la coagulation de ce sang. Cette nervosité se lisant sur son visage. Ces idées lui ressemblant trop peu marqué à l’encre indélébile sur son front couvert de goutte de sueur. Il n’avait rien su répondre mis à part un soupir, un soupir lourd et pesant. Il fut interrompu bien trop tôt. Bien trop promptement.
      ALIS ; « ..Tu devrais arrêter de boire. »

    La tête peut divaguer à tout rompre. Le cœur peut s’irriter à en crever. Les sentiments peuvent passer de l’un à l’autre en un instant. Frustration, peur, hystérie, et passion, atteignant la colère, voire même la haine. C’était si passionnant de voir à quel point une millième de secondes pouvait être un tournent aussi puissant. A quel point son regard pouvait dévier l’apesanteur et se trouver une toute autre victime. Viser Alis animé par la rage. C’était censé être un ami, une connaissance, qu’importe. C’était censé être l’homme dédié à son meilleur ami, ce qui crevait les yeux, il s’en balance, s’en contrefiche.
      ENZO ; « va te faire foutre Alis ! »

    Soudain l’envie de se défouler le prenait. Comme envouté par cette idée de le martyriser, de faire passer toute cette frustration ailleurs, loin de lui, loin de son corps, pour ensuite se laisser vanner. S’avancer simplement vers lui, sans même y réfléchir. C’était si simple, si facile, et à la fois utile.
    Son pied s’avança d’un centième de millimètre, il se posa aussitôt, comme une réaction au bruit puissant de la portière. Elle était enfin sortie, évasive, malsaine, inhumaine. Un bouleversement, un retournement de situation.
    Chacun de ces pas vers les quatre étudiants était telle une explosion, irradiant tout sur son passage, dévastant la moindre feuille débridée sur cette route déserte. Laissant les autres s’évaporer. Il n’y avait qu’elle, et il avait décidé de ne voir qu’elle. Son corps en effusion, souillé, scarifié. Avec ce sang à profusion, elle était sans doute l’ange le plus diabolique qu’il ait été donné à la population. Dépasser la perfection, surpasser l’atmosphère toute entière.
    Il leva les yeux au ciel, impossible de les baisser, de se rabaisser face à sa beauté. Les étoiles étaient certes belles, mais elles ne dépassaient en rien ce qui l’entourait. Ses mains tremblaient, son regard se détournait. Cette sensation l’entourant, celle que l’on ressent lorsque tout vous échappe, lorsque tout se fond entre vos doigts, telle du sable, fin, limpide, cruel. Tout disparaît, sauf votre corps, figé, à la fois excité et surmené. Cette sensation dont on ne peut se détacher. Plus rien ne vous appartient, plus rien ne Lui appartient. Un fantôme totalement déstructuré. Une quatrième dimension. Tel l’effet qu’elle avait toujours produit chez lui. Elle si parfaite, si superficielle à la fois. Déstabiliser chaque homme, chaque femme sur son passage, les réduire à néant d’un simple regard. Ce don qu’il avait sans doute en commun comme d’innombrables autres sentiments, peines, colères, haine. Cette beauté, cette souffrance. Ces blessures écloses dans une passion commune, dans une destruction qui n’est que lacune. Rien ne provoquait ce respect inexhaustible face au peuple. Cette perfection l’exaspérant uniquement ; l’empêchant pourtant d’avoir un quelconque raisonnement. Contradiction ne cherchant aucune réponse. L’ignorer uniquement, la seule chose qu’il l’éprenait pour l’instant.
    Un si court instant. La folie d’Enzo avait sans doute éprit tout âme encore en vie. Comme si il pouvait créer une atmosphère à lui seul, ou serait-ce au contact d’Adelle, encore plus irréel. Chaque pas qu’elle donnait vers lui était invisible, si imperceptible que seul le noir l’accompagnait, un tourbillon incestueux vers ses désirs, ses craintes les plus malsaines, coupé en pleine action, tel un élan prit au vol, retombé, frappé, giclé. Le sang s’évaporant à présent de sa lèvre inferieure. Goutte à goutte. En temps normal, sa douleur n’était que psychologique. Ce mal physique était tout aussi jouissif. Il avait très vite devenir orgasmique. Sans doute un cauchemar des plus désillusoires. Il aurait tout donné pour le vivre en réalité. La cadre était pourtant des plus navrants, à la fois frustrant et martyrisant. Se donner en spectacle était un art que très peu maitrisait finalement. La souffrance d’une beauté inépuisable que quiconque n’aurait pu en être capable. Mis à part les êtres les plus grotesques qui puissent exister dans l’univers. Rogues et Stevenson, l’art même de l’enfer sur terre. Sans doute une œuvre insaisissable, indescriptible, indéfinie. Aucun humain n’aurait pu la capter, elle était bien trop insensé pour être aimé. Un gout amer et tranchant, la seule chose que pouvait provoquer de telles pulsions. Imaginer ne serait ce qu’un instant le visage de Bella était un délire tout droit sortis de la troisième galaxie. Ca provoquait presque un rire, infernal et renfermé dans chacune de ses cavités. Intersidéral. S’en était si excitant et si navrant. Aucun baiser n’aurait pu propulser de telles bouffées en lui, si explosives, si inaccessibles. Ce n’était qu’un cauchemar, ce ne pouvait qu’être un de ces rêves si érotiques qu’il en devient maléfique. La souffrance, le sang, les blessures. Tout partager, comme si on s’autodétruisait. Il suffisait d’ouvrir à nouveau les yeux, de voir la réalité en fasse, de réaliser que cette illusion était aussi sotte que cette voiture enfoncé dans un arbre. Ce gout si répugnant était pourtant toujours présent, obnubilant. Le gout du mal, celui de satan. Il vivait toujours, au présent, face aux yeux d’Adelle le dévorant littéralement. Aucun être ne pouvait être aussi provoquant, s’en était presque écœurant. Sa gorge se resserrait à l’affut du sang décidé à se recycler. Son menton se faisait vil sous ce liquide. Ses yeux se carbonisant sous les siens, sous cette peau ravagé par l’hymne même de la colère, sous ce doigt bien trop excessif.
    Elle baissa le regard, laissant aller son corps à la dérive. Alors que le sien était tel un chien, puant, répugnant. Il se haïssait encore plus à présent. Cette démence démangeant chaque molécule. Pire qu’auparavant. Cette brulure mortellement ridicule ayant triplé de volume.
    Il releva les yeux, pinçant sa lèvre, ravalant encore une fois son propre sang, l’extirpant de ses lèvres. Plus rien ne le retenait dans ce monde de fou. Absolument rien.
      ENZO ; « quel hystérie. Ca vous dit pas une petite orgie ?! »

    Ce sourire divin galvanisant ses traits. Les pulvérisant en même temps.
      ENZO ; « Je trouve le cadre idéal personnellement. »

    Il s’extasiait devant sa propre démence. Cette forêt démontrant les plus improbables désirs. Il admirait cette ambiance macabre, cette lumière à mitant éteinte, prête à les plonger dans le noir des plus profonds. Le cadre était parfaitement idéal.
      ENZO ; « Et qui sait, le fantôme que j’ai écrasé va peut être aussi participé. N’est ce pas Noah. »

    Alors qu’il éprenait l’épaule de ce meilleur ami, cette homme qui n’aurait jamais du choisir de s’attacher à un tel être, le dépassant de toute stupidité.
    Il était sans doute prêt à se faire interner. A être enfermé avec sa propre hystérie, à en mourir. Il était définitivement prêt à en crever, à se dessécher.
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeSam 16 Mai 2009 - 1:05



"Sometimes, life will kick you around, but sooner or later, you realize you're not just a survivor. You're a warrior, and you're stronger than anything life throws your way."


SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu ClllopeSCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu ClllopeSCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Clllope


« Tout était si simple avant toi. Je suis morte de cet amour et pourtant je t'écris ces mots sans destinée, tombés de mon effroi afin qu'ils te disent là ou je subsiste, trace insignifiante, d'une passion détruite. L'espace, le temps, plus rien ne m'est possible. Tout n'est que vide infranchissable, tout est difforme, gigantesque, minuscule. Ma vie est vide, vide de toi. Le temps m'exclut, me rejette, ton refus est devenu celui de ma vie, tout est loin, tout est disparaissant. Désormais, ton impossible retour est devenu ma loi, chaque minute qui passe m'abandonne un peu plus à mon âme. Tous nos soirs ensemble, à l'heure fatidique, ta silhouette s'évaporant derrière cette porte bleu de nuit, nuit de solitude, l'heure du couvre-feu, la rafle, celle de toi-même, celle qui t'arrache à moi, happé dans la bouche du monstre sans repère, tu me quittais, me laissant là hébétée de silence, n'osant te retenir et te dire "reste avec moi". Dormons ensemble pour mieux nous réveiller. Tu as fais de ces murs blancs et noirs les couleurs de ton absence. Je sombre, m'enfonce, me noie. Je pourrais toucher ton absence, glycine bleue, lauriers roses, mouvements des vagues, au loin la citadelle est éclairée. Assise par terre te tournant le dos, je suis dans tes bras, tu me serres, me tiens, parles à mon oreille, dis-moi ce que je veux entendre, parle, muet, ton silence est comme ma mort, chaque minute plus présente, des mots de toi pourraient me sauver, mots de morphine. Contre ma douleur. Il faut que je continue de respirer pour pouvoir attendre ton retour. Je t'envois mon cœur, mon corps, mon esprit et mon âme, et les dépose au pied de ta porte, ouvre-moi, toi seul détiens le peu de vie qui me reste. Ton silence de nuits et de jours rend l'air dense, compact, je voudrais le fendre, le découper, le lacérer, je serai le passe muraille des heures et des jours qui nous séparent. Tu m'as laissée seule à jamais et mon corps asphyxiée sans liens, sans avenir ne sait plus respirer. Rupture d'un futur effondré, encerclement. Le temps n'a plus pour moi ni de haut, ni de bas. L'espace n'est plus pour nous ni d'avant, ni d'après le sablier est brisé, laissant sur le sol des poussières qui s'envolent, désemparées, de tes heures perdues, de tes secondes jetées, suspendues au-dessus d'un temps sans amour, vide d'une vie, dans aucun avenir. »
By C.M


__Le secouer, l’arracher de cette folie vicieuse et malsaine qui prenait peu à peu possession de son corps, le faire revenir à la réalité, le délivrer de cette transe qui le faisait chaque instant sombrer un peu plus vers l’obscurité. Ses deux mains attachés avec hargne sur les épaules d’Enzo, la jeune Parker n’avait qu’un seul objectif, qu’un seul but : ramener son bien aimé sur la bonne rive. Le sauver de cette main invisible qui l’écrasait dans les ténèbres et le faisait devenir un homme qu’il n’était pas, un homme dont elle avait peur. Inlassablement, la jeune fille secoua l’inconscient, avec vivacité dans un premier temps puis voyant qu’il n’avait aucune réaction, avec un plus de mollesse sans pour autant lâcher prise. Les yeux révulsés, les pupilles sombres et dilatées, Enzo trônait sur cette rue déserte au milieu de la nuit, comme si il avait été dénué de tous sentiments, comme si il était vide finalement. Du haut de ses yeux vert, il demeurais insensible, sur de lui et terriblement décalé par rapport au monde, à la situation, au contexte, à l’univers. Une lueur inquiétante brilla dans son regard, il fixa alors Bella de façon criminelle avant de vomir des insanités cruelles et blessantes.

Enzo_ «-seulement toi, dans ce cas… . »

__ Quoi de plus beau qu'une larme ? De plus sensible qu'une de ces gouttes de peine désespérément arrachées à l'âme ?

__Mourir. Se faire expulser de la surface de la terre, irradier complètement. Se faire voler son âme, dépouiller de son corps et vider de son propre esprit. Ne plus avoir d’espérances, de projets, de doutes, de choix. Ne plus avoir le droit d’esquisser un sourire ou d’émettre un éclat de rire, ne plus avoir le droit non plus de s’énerver ou de crier. Ne plus pouvoir pleurer. N’être qu’une ombre apeurée flottant parmis les limbes et s’effacer de la mémoire des gens, un peu plus à chaque page du calendrier déchiré. Etre enfermé dans une boîte en bois, inconfortable et trop étroite. Se sentir oppressé, non en fait puisqu’on ne peux plus rien ressentir étant mort. Privé de tout. Ni angoisse, ni émotion, ni sentiment. Rien. Etre enfouie dans la terre humide et sale, au milieu des vers qui prendront plaisir à grignoter chaque parcelle de votre corps, à décomposer votre chair et sucer votre sang. Jusqu’à la dernière goutte.
Bella déglutit sa salive avec peine en entendant les paroles de son sois disant parfait ex petit ami. Elle tituba un instant, étant elle même dans un état second, elle ne pouvait pas croire ce qu’elle venait d’entendre, elle refusait de penser qu’Enzo souhaite ce sort pour elle. A moins qu’elle se soit trompé sur toute la ligne, depuis le début. Enzo était peut être une personne mauvaise. Le temps de reprendre ses esprits, elle s’aperçut que ses mains pendaient dans le vent devant elle, ayant laissé échapper sa proie. Ramenant ses bars le long de sa taille, elle se retourna avec mépris, observant Enzo qui s’était déjà échappé. Fugitive.

__Enzo, toujours pris par sa folie idolâtrique se dirigea vers les autres restait en retrait. Il insulta Alis à la suite de son sarcasme. Le niveau de langage ne volait pas très haut, il planait indéfiniment. Bella se rapprocha alors de son seul véritable ami présent dans cette situation désastreuse et resta à ses côtés, lui lançant un signe de tête complice assez émouvant. Elle avait été blessé au plus profond de son âme et les paroles d’Enzo raisonnaient encore dans sa tête s’entremêlant et s’entrechoquant violemment « je veux te tuer.. seulement toi.. Toi.. ». La belle passa une main dans ses cheveux qui déambulèrent avec grâce, ses pupilles émeraudes étincelèrent dans la nuit noir, faisant ressortir sa beauté éblouissante. Même triste, la jeune fille paraissait magnifique et au dessus des autres. Sortant une nouvelle cigarette, elle l’alluma avec fougue, restant passive. Choisissant d’imiter Alis et de ne prendre pas partis de leurs délires irréels et sauvages. Le crépitement de sa cigarette la rassura, et elle inspira doucement, laissant sa clope se consumer au bout de ses lèvres rosées. La fumée l’entoura majestueusement, rendant sa silhouette légèrement mystique. Alis était une personne qu’elle connaissait très bien et qui comptait énormément pour elle, et le contexte devenait trop lourd pour elle. Avec tendresse, elle posa son regard émeraude sur son visage et se rapprocha avec douceur avant de se blottir contre ses épaules carré et son torse musclée. Enlaçant avec sincérité son ami terriblement sexy et qui était le seul à présent sur qui elle pouvait compter. Elle resta donc quelques minutes dans ses bras afin de lui prouver son affection, qu’il connaissait pourtant déjà.

__Ineptie. L’allure légère et la démarche sombre, les reflets de la chevelure blonde étincelante d’Adelle firent lever les yeux de la jeune Parker. Apparaissant comme l’ange de la mort, déambulant droit vers eux avec assurance et absurdité. Plus elle avançait et plus le visage de Bella devint blanchâtre et c’est avec horreur qu’elle découvrit une mademoiselle Rogue ensanglantée, les cheveux or rougis par ce trop plein d’hémoglobines jaillissant de son visage orangé. Le sang avait déjà eu le temps de coaguler par endroit malgré son abondance impressionnante. Bella serra Alis avec une force qu’elle ne se connaissait pas, mitigé entre la peur et la haine. Son esprit embrumé par des idées inconcevable, elle se demanda avec hébétude ce qu’elle faisait là et si tous ses évènement se produisait réellement en cette nuit endiablé où le diable lui même venait de faire son entrée. Mais l’enfer était loin d’être finie, Bella baissa les yeux un instant et aperçut le morceau de verre tranchant trônant dans la main de la jeune blonde, et à ce moment tout devint clair, limpide, atroce. C’était elle même qui c’était infligé ses blessures si hideuses. Mais qui était donc cette jeune femme désabusé et si sordide ? Hélas il y a toujours pire que le pire et quand on croit toucher le fond on se rend compte que la chute est encore longue avant sa fin définitive et rationnel. L’ange démoniaque fonça droit sur Enzo et Bella sentit sa tête lui tourner à l’idée que deux folies aussi sournoises se rencontre. Son ventre se retourna lorsqu’elle décrypta la scène effroyable qui se déroulé. Adelle frappa Enzo avec une sauvagerie instantané avant de s’écraser sur ses lèvres, pompant le sang de SON Enzo avec une avidité insalubre. Cette fille psychotique était Satan en personne, et Enzo se laissait faire s’enfonçant un peu plus dans sa démence. A croire qu’il on bu tous les deux dans le même verre.

Enzo_ «-Quel hystérie. Ça vous dit pas une petite orgie ?! (…) Je trouve le cadre idéal personnellement.(…) Et qui sait, le fantôme que j’ai écrasé va peut être aussi participé. N’est ce pas Noah. »

__Noah, il n’avait pas bougé depuis l’accident, il était là, tapis dans la pénombre d’une forêt qui l’engloutissait peu à peu. Il avait prononcé des mots étranges tout à l’heure, et c’était tut, noyé dans ses pensées sûrement obscurs. L’enchaînement des évènements suivant avait fait oublié sa présence à la jeune Parker qui culpabilisant observa discrètement au dessus de son épaule si le jeune homme se portait bien, ou du moins si son état n’était pas trop pitoyable. Après tout Noah était son pire ennemi alors pourquoi s’inquiéterait-elle pour sa personne ? Illogique. Tout ce qui pourrai la faire penser à autre chose que cette blondasse despotique et son amant égaré était la bienvenue. Mais à quoi bon fuir ? A quoi bon fermer les yeux et ignorer ce qui venait de se passer. Elle était Bella Parker, une des filles les plus populaires du lycée et appréciait de tous, elle savait se faire respecter et elle ne s’écraserait plus. Son amour pour Enzo l’a rendu vulnérable bien trop longtemps, il était temps qu’elle franchisse ce cap et passe à autre chose, mais avant elle avait bien l’attention de faire un massacre, la haine qui s’était accumulé depuis la virée en voiture allait bientôt exploser, il n’y aurait plus de limite, plus de raison, lorsque la peine laisse place à la colère, les conséquences peuvent s’avérer mortelle.

« Pour moi mon cœur, il n’y a pas d’âme sœur il n’y a que des dégât et puis l’amour sa rime toujours à rien quand sa parle de toi. »

__La jeune fille tira une dernière fois sur sa cigarette avant de la jeter avec rage et de l’écraser avec une classe prononcé sous ses talons hautes coutures. Elle se dirigea vers Enzo avec assurance, la même que celle de l’ange démoniaque, mise à part qu’elle était brune, ce qui était beaucoup plus joli que ce blond décoloré non ? Un sourire mesquin se forma sur ses lèvres et lorsqu’elle arriva à la hauteur du jeune homme, elle le toisa de haut en bas avec une pointe de provocation mais surtout de dégoût. Un regard que jamais on ne voudrait recevoir, un regard qui tiraille, qui vous blesse comme le ferai une balle en plein thorax, un blasphème, un poison qui s’entortille dans vos entrailles, une condamnation.

« Que je sois ton regret le plus tendre
Que je sois ton plus mauvais souvenir »


Bella_« - Regarde toi Enzo.. Tu es si répugnant, si repoussant.. Alis à raison, quand on ne tient pas l’alcool on s’abstient de boire non ? J’ai presque pitié de toi .. quand je te vois dans cet état je me demande comment j’ai fait pour t’aimer. Réellement. Tu n’es qu’une épave. »

__L’air toujours aussi dégoûté, elle se rapprocha encore un peu plus. Rien que la vision lugubre de son ancien amant lui donnèrent la nausée, la rage qu’elle éprouvait pour lui était trop forte pour être contenue ou encore contrôlé. Il fallait qu’elle se laisse aller afin de s’extirper de toutes ses mauvaises ondes qui la dévorait cruellement. La haine engendre la violence. Et la violence, le sang. Serrant le poing de toute ses forces, elle leva son bras au dessus d’Enzo mais se stoppa à quelques centimètres de son visage. Ses pupilles étaient devenus noir.

Bella_« - Je pourrais te frapper.. c’est ce qui excite maintenant non ? Mais cela voudrais dire me rabaisser à l’autre blondasse et il en est hors de question. »

__Elle lui tourna les talons, ses longs cheveux brillants suivant la cadence retombant dans son dos. Elle ne manquait pas de classe, et sa beauté était incontournable. Quelques soit les gestes ou les paroles qu’elles prononçaient, l’image qu’elle reflétait ne pouvait être que splendide. Bella était de marbre et afin de se libérer elle même, se retourna un instant avant de lui dire ses derniers mots.

Bella_« - Tu n’es plus rien pour moi désormais. »

__L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu.

__Le premier pion était éventré, maintenant il fallait s’occuper du second, l’élément complémentaire, la folie à l’état pure, le mal incarnée dans un corps féerique. Dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que l'homme lui même. Adelle aurai pu faire couler son sang souillé que cela ne l’aurait pas dérangée mais elle avait osée frapper son cher et tendre et pire encore elle s’y était introduite, mêlant sa langue infecté à la sienne, cadeau empoisonnée. Se dirigeant comme une furie vers la blonde rougis par son sang répugnant, elle lui accorda un coup de poing grandiose suivit d’un coup de talon en plein dans le tibia. La colère est une haine ouverte et passagère ; la haine, une colère retenue et suivie. Et Bella savait pertinemment ce qu’elle faisait, et son objectif prioritaire était de la faire souffrir, lui faire mal comme elle avait pu le faire en embrassant publiquement Enzo, sous ses yeux. Le mal qu’elle allait lui infliger à elle était physique, mais la réalité était qu’en ce moment précis Bella aurait tout donné pour la détruire. La voir Mourir. La faire Mourir.

Bella_« - Par contre pour toi je ne ferais aucune exception ! D’où tu oses toucher Enzo ? Tu n’es qu’une folle fanatique du macabre bonne à faire interner ! Tu as vraiment un problème ma pauvre fille ! Tu me dégoûtes. »

__Effusion de sang. Son ton était mauvais.

Bella_« - Tu te crois intéressante à nous faire un vieux remake de l’exorciste ? »

__Si personne n’intervenais, Bella serait capable de tuer de sang froid cette blondasse psychotique et adepte des hémoglobines rouges. Ses émotions la submergées avec une telle puissance qu’elle ne sentait plus ses jambes et ses temps battaient furieusement dans d’éternelles bouffées de chaleurs. Son jugement était faussée par la jalousie, la colère et l’alcool qui enivrais son cerveau tandis que ses tripes bouillonnaient. On ne touchait pas à Enzo. Il était à elle.

__C’est le paradis au beau milieu de l'enfer
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeSam 16 Mai 2009 - 3:06

    « LET ME SEE YOU STRIPPED DOWN TO THE BONES »

      SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Topicb10

    Un instant, il oublia ces corps qui s’agitaient autour de lui. La cime des arbres attirait inexorablement son regard, et s’il ne voyait pas grand-chose à cette heure de la nuit, Noah imaginait sans mal l’appel menaçant de la forêt. Il cru percevoir un mouvement, quelque part, dans l’ombre. Furtif, comme un oiseau qui s’envole. Il baissa les yeux, sa main droite tremblait. Mais plus rien ne bougeait. Pourtant, quelque chose en lui savait. Un mouvement, encore. Là. Tout près. A la lisière. A quelques pas de la voiture, qu’il regardait maintenant avec effroi. Sa main battait la mesure sur sa cuisse, et ses dents s’entrechoquèrent violemment. Un bruit. Un souffle. Un murmure… Il cessa finalement de trembler. Glacé. Figé. Incapable de bouger, ou d’émettre le moindre son. Quelque chose, là… les observait. Il entendait vaguement les bruits de leur pas, de leurs voix. Mais ces quatre êtres humains derrière lui, ne semblaient pas avoir conscience de ce qui vivait là, dans ce bois, et pas seulement au plus profond. Une voix claqua, sèche, l’arracha à ses rêveries macabres. A ses monstres. Celle d’Alis, qu’il aurait pu reconnaître entre mille. Il sentit son regard s’appuyer sur lui, mais Noah fit semblant de n’en rien voir. Il brûlait, bien que la forêt lui glaçait encore les entrailles. Sa peau lui faisait mal. Son cœur, son âme. Il sentait tous ces regards imaginaires braqués sur lui. Peut-être que s’il restait trop longtemps… oui, peut-être qu’il deviendrait fou. Complètement fou. Se retournant à demi, il vit la aussi « blonde ». Le visage neutre, le visage en sang. D’une démarche féline et assurée, elle avançait vers leur petit groupe dépareillé. Petit groupe de paumés, qui ne cessaient de se chercher, sans jamais vraiment se trouver. Enzo dont il ne connaissait pas les blessures les plus profondes. Bella qu’il n’avait tout bonnement pas envie de connaître. Alis, dont il ignorait si oui ou non, il se laisserait attraper un jour. Et si lui-même, seulement, saurait trouver le courage de le chasser…

    Qui était-elle cette femme ? Arrêtée à présent au milieu de la route, elle les dévisageait un à un. Elle prenait son temps. Des pieds à la tête. De la tête aux pieds. Il savait que son regard voyait tout. Voyait loin. Tout comme le sien. Noah dérangeait souvent par son regard : ses yeux clairs, comme faits de glace. Ses sourires en coin, ses sourires sans chaleur aucune. Il était peut-être beau, mais ce n’était pas cela qui attirait les regards, non. C’était ce froid qu’il répandait, ses paroles rares, ses regards glacials. Ses étreintes étaient dures, violentes. Ses bras étaient une prison de glace, dans laquelle il se plaisait à enfermer ses victimes. Et elle, cette blonde, elle semblait faîte de lave et pourtant, il sentait le blizzard qui s’échappait de son regard. Lorsque celui-ci s’arrêta sur lui, il ne cilla pas. Elle respirait l’assurance, persuader de le glacer jusqu’aux os. Mais glacé, il l’était déjà. Si sa peau se hérissait, c’est qu’il sentait encore les regards de la forêt dans son dos. Noah lui rendit son regard, lui rendit ce froid qu’elle lui passait. Ils arboraient le même sourire. Invisible et sans chaleur. Faits de beauté et de glace. Elle devait être aussi folle qu’il l’était. Elle lui ressemblait trop. C’était étrange de savoir qu’il aurait voulu là, tendre la main, la toucher, la faire sienne peut-être. Etrange aussi, combien sa vue lui était désagréable. Ils étaient trop semblables pour s’entendre. Trop aussi, pour s’ignorer. Il plissa les yeux, ses mains ne tremblaient plus. Elle détourna le regard, attirée soudain, par Enzo. Lui, ne la quittait pas des yeux. Qui avait-elle été pour son ami ? Qui était-elle encore ? Il serra les poings. Qui était-elle pour lui, pour eux ? Noah baissa les yeux, au moment où elle collait ses lèvres sur celles de son meilleur ami. Qu’elle le frappe, qu’elle le malmène. Il savait se défendre contre les poings. Mais contre les femmes… Enzo avait toujours été faible contre elles. Ou peut-être pas. Peut-être avait-il été fort un jour. Mais c’était cela justement, qu’il refusait de lui avouer. De quoi avait-il honte, de quoi avait-il peur. Il préférait baisser les yeux. Laisser la blonde le bouffer, lui sucer le sang, la moelle. Tout. La forêt hurlait toujours. Il frissonna encore. Il avait froid. Mal. Et peur. Elle parle, la blonde. Elle parle et sa voix brise tout, durant quelques secondes. Noah lève les yeux au ciel. C’est toujours mieux, que de les avoir rivé sur la forêt… La voix de son ami le ramèna sur terre, sur cette route, au bord de ces bois maudits. Il ne pu empêcher un sourire en coin de naître sur ses lèvres. Une orgie. Quoi de mieux en effet, pour oublier un instant la peur, le froid, et tous ces regards… Son regard accrocha un instant le profil d’Alis, et il dessina de sa pupille l’arrête de son nez, la courbe de son menton et de ses lèvres. Une chaleur inattendue, connue pourtant, remonta le long de sa colonne, pour se répandre dans tous son corps, jusqu’à son cœur et pas seulement. Sa mâchoire se crispa sous cet assaut de désir. Mais il ne fit pas un geste vers son tourment. Pas un. Il espérait juste que son trouble et son excitation lui parvenait. Qu’il les partageait. Qu’il souffrait. Beaucoup. A en crever. Pour lui. Uniquement pour lui. Il sourit encore.

    Une main étreignit soudain son épaule, et son regard se porta instinctivement à Enzo, qui se trouvait à ses côtés. Il ne l’avait pas vu approcher, avait à peine enregistré ses paroles. Ses yeux perçants scrutèrent les prunelles sombres de son ami, brouillés par l’accident, par l’alcool, par les femmes. Par la peur aussi. Et le désespoir. « Ce serait être déjà mort que de se taper un fantôme. Ne fais pas de propositions si dangereuses. » Répondit-il, même si personne au fond, n’attendait vraiment de réponse. Mais l’atmosphère était trop lourde, trop étrange, trop mortifère. Quelque chose clochait sur cette route. Quelque chose n’allait pas dans leur groupe. C’était au tour de Bella à présent, de monter dans l’arène. Blottit contre Alis depuis un moment, Noah ne l’en détestait que plus encore. Cette femme là, était trop. Toujours. Si ce n’était ses yeux, elle n’avait rien pour elle. Certains la trouvaient belle. Il la trouvait banale. Sans aucune originalité. La dernière fille qu’il se serait tapé. Elle se planta en face d’Enzo et lui, et déversa son fiel. Dieu, qu’elle devait être frustrée. Un sourire amusé se peignait à présent sur ses lèvres. « Il y en a encore qui croît à l’amour. » murmura-t-il d’un ton moqueur, alors que ses pensées, ses gestes et ses regards, s’égaraient en direction d’Alis. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose lui brûlait les entrailles. Il avait mal. Mais n’aurait su dire où. Peut-être était-ce juste partout. Il se mordit la lèvre inférieure. Brutalement, violemment. Jusqu’au sang. Il en sentit le goût de cuivre envahir sa bouche, courir le long de sa langue. Il aurait soudain voulu partager cette saveur avec ce brun là-bas, un peu à l’écart. De langue à langue, de lèvres à lèvres, de souffle à souffle. Il déglutit péniblement, se désaltéra de son propre sang, et pensa sérieusement à le bouffer. Le crever. Lui, là-bas, qui ne le regardait même pas.

    Bella frappa Adelle. Mais il ne regardait pas. Il passa son bras autour de la taille d’Enzo, et ce fut tout. Qu’elles se battent, qu’elles se crèvent. Aucune d’elles ne le méritaient. Il souriait, savait déjà qui était la plus faible, de celle qui criait et de l’autre qui se taisait.
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeDim 17 Mai 2009 - 3:05

    « Avant la destruction du cœur, il y a les secousses de l’âme. »

    Avait-il une quelconque idée de la situation ? Non. Y prenait-il seulement part ? Non. Ces disputes lui semblaient tellement crédules, vraiment. Mais il se garda de le faire remarquer. Il se sentait loin de tout ça, il se sentait élevé, dans une bulle impénétrable. Un monde irréel dont il était le seul maître, dont aucune entrée n’était autorisée. Pourtant, il était conscient, oui, conscient de la présence de tout ces corps non loin de lui. Il les sentait sans vraiment les sentir, il était dans une autre dimension, dans une vie. Sur un petit nuage, insaisissable être, vie, sentiments. Éloigné du vice humain, bien qu’il avait conscience qu’il était aussi piteux qu’eux, là. Ils se déchirent et lui, tel un spectateur, les regardait. Ce spectacle lui plaisait. Il souriait intérieurement de cette image pathétique qui se présentait devant lui. Une scène idiote, débile, crédule. Il avait conscience qu’il était lâche, peut-être, mais qu’y pouvait-il après tout ? N’était-il donc pas un simple humain en proie à cette amertume terrienne ? Il en ria intérieurement. Cette idée stupide qu’il se faisait de lui, et de tous ceux qui l’entourait. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas eu ce genre d’idées, son côté critique commençait à sérieusement reprendre le dessus. D’une part, il s’en agaçait lui-même, mais d’un autre côté, cela lui faisait un bien fou. Il fut tiré de ses pensées par la jolie brune, qui vint l’enlacer affectueusement. Il ne connaissait pas l’histoire qui la liait à celle d’Enzo, ou du moins, pas tout à fait. Il avait toujours estimé que ce genre de choses ne le regardait pas, et puis il n’en avait cure. Il avait déjà à faire avec ses propres problèmes. Mais voir Bella dans un état pareil ne lui faisait aucun bien, lui si sensible aux humeurs de ses amis proches. A cet instant, il aurait aimé se défouler lui aussi, utilisant la tête d’Enzo comme un Punshing Ball. Lui qui n’écoutant souvent que ses pulsions dût lutter intérieurement, bien heureusement qu’il avait ses mains occupées à autre chose. Comme serrer la jolie brune, plutôt que de s’occuper d’un idiot. Après s’être sentie plutôt calmé, il se sépara de Bella, reprenant sa cigarette et ses bouffées, et continuer à contempler le ciel. Il espérait intérieurement qu’une pluie fine vienne leur caresser le visage, histoire d’en ajouter une couche à cette atmosphère déjà sordide.

    Lorsque la blonde ensanglantée s’avança vers eux, il n’eut pas besoin de pressentir quoique cela soit-il. Il était aussi bizarre qu’elle et, d’ailleurs, ce devait être la chose pour laquelle ils se sentaient si bien l’un en présence de l’autre. Quant elle était là, la plupart des personnes les entourant avaient un certain malaise, lui, au contraire, se sentait plutôt serein, retrouvant, en quelque sorte, sa moitié, comblant son être. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’il vit son visage lacéré de coups, apparemment qu’elle s’était infligée elle-même. C’était une torturée de la vie, et on pouvait le lire aisément sur ses traits fins, la humble pute et ses allures bourgeoises, un ange déchu. Il la laissa faire, évidemment, et puis reprit sa cigarette, déjà à moitié consumée. La seule chose valable, la seule chose qui en valait la peine, en cet instant critique où la bêtise humaine était à son comble. Il se sentait aussi dérisoire qu’eux, et un sarcasme vint à le gagner.
    Le poing s’abattant sur la gueule de ce cher Enzo fit un grand bien à Alis. Mais il préféra détourner le regard de ce qui s’ensuivit. Une scène mêlant haine, passion et amour. Une scène qu’il ne comprenait pas, qu’il ne voulait pas comprendre et qui ne le regardait pas, surtout. Mais il ne s’en sentit pas mieux, par rapport à Bella. Il ne pouvait s’empêcher de penser à la miss, et ce que son cœur devait faire à cet instant. Lui n’aurait pas supporté...Si...Si... Il n’arrivait même pas à prononcer intérieurement son prénom, tant il s’en dégoutait. Oui, il ne ressentait que du dégoût parce qu’il n’arrivait même pas à lui faire face. Pour la première fois de sa vie, il ne se sentait pas à l’aise, ou d’humeur.

    Mais la suite de la situation le tira de ses songes maladifs. Bella reprenant du poil de la bête. Décidément, cette fille ne finirait pas de l’étonner. Il la savait forte, et cela lui plaisait. Voyons voir, un petit combat se préparait. Il jeta sa clope par terre, l’écrasant de son talon. Il s’appuya contre la bagnole, et se délecta de la scène. Malgré les affinités qu’il avait avec chacune, malgré sa passion pour l’une, et sa sincère amitié pour l’autre, il les trouvait vraiment crédules. Tout cela n’avait pas de sens, et puis l’autre idiot qui propose une orgie dans un moment si critique, au lieu d’arranger ce qu’il avait provoqué. Mais dans quel monde vivons-nous donc ? Il se posait constamment la question. Les dernières paroles de Bella l’aurait presque fait rire s’il ne trouvait pas la situation si puérile. L’exorciste dans un si jolie corps, pourquoi pas, après tout ? Qu’avaient-ils donc à tous s’emporter ainsi ? A tous jouer à ce jeu idiot, se détester, s’aimer, se tuer. Débile. Pourtant, cela était exactement ce qu’il faisait. Mais ailleurs. Dans une autre vie, une autre dimension, un autre monde qui n’appartenait qu’à eux. Les paroles de Noah déchirèrent d’un seul coup cette atmosphère, déjà assez lourde. Il se tua, mena un combat pour ne pas le fixer de ses yeux. Sa dernière phrase l’aurait presque choqué. Mais flegme comme jamais, il ne fit rien, aucun geste, aucun regard. Parce qu’il ne le méritait pas. Non, il ne méritait pas ce qu’il lui faisait subir. Mais malgré lui, il laissa échapper ces paroles provocatrices : « Comme toi ? »
    Sa voix sonnait grave, mais on pouvait lire dans son regard une malice, une brillance nouvelle, de la provocation. Son instinct s’éveillait, et à vrai dire, il n’avait aucune envie de se morfondre dans son coin durant un si beau moment de déchirure. Puisqu’il se devait de jouer à ce jeu qu’il trouvait enfantin, autant lui donner un sens. Mettre de côté ses idées, ses critiques, et entrer pleinement dans un monde créé en l’honneur de l’amour vache, des règlements de comptes. Il aurait préféré certainement que la terre, sous ses pieds, s’ouvre en deux, et qu’il s’y enfonce pleinement. Ou bien que la porte des enfers s’ouvre devant lui et le happe pleinement. Plutôt que de vivre ses instants inutiles de sa vie, qui n’apporterait absolument rien, sauf du mépris pour la race humaine, et tout ce qu’elle était capable de faire. Il trouvait ses propos à la fois seyants et railleurs. Mais qu’y pouvait-il donc ? Lorsque l’homme engendre l’homme, et lorsqu’il n’a rien d’autre à faire qu’à y réfléchir. Et puisqu’on y est, étant un simple homme, Alis fuyait comme tout le monde, préférant se penser plus grand que ceux qui l’entourait. Fuir toujours, où se plonger dans un monde idyllique, utopique, grâce à un peu d’alcool et des filles. N’est-ce pas préférable que d’affronter les choses franchement ? Affronter ses sentiments infâmes, qui le déchiraient à chaque instant. Oui après tout, il n’était qu’un humain comme un autre. Et cela était bien la première fois, oui, la première fois qu’il ne voulait pas, ou plus, voir les choses en face. Souffrir en silence, laisser son cœur se consumer doucement, pour ne pas avoir à se défoncer encore plus l’âme. Il n’avait aucune raison de le faire, mais lorsque la personne concernée ne faisait pas mieux, qu’y pouvait-il après tout ? Il aurait aimé être, faire partie de ces gens qui persistent, qui veulent connaitre le pourquoi du comment on les rejetait. Mais il ne pouvait pas. Il ne se sentait pas apte à courir après une personne, une chose, dont l’intérêt lui échappait, dont le jeu était perdu d’avance. Du moins, croyait-il. Il se sentit s’enfoncer de plus en plus, dans un puits, un puits sans fond, dans un néant passionnel.
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MessageSujet: Re: SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu   SCENARIO COLLECTIF NO.1 ; Déjà vu Icon_minitimeJeu 21 Mai 2009 - 14:29

    « La vie n'a aucun but. Rien n'est durable.
    Même les œuvres de Shakespeare disparaîtront
    quand l'univers se désintégrera.
    »
    WOODY ALLEN.



    Force est de reconnaître que nous sommes dans une merde noire.

    Le poing de la magnifique Bella m’atteint en plein visage. Je tombe avec élégance, presque belle. Non, à vrai dire le « presque » n’a pas lieu d’être. Je suis et serais, pour toujours, la plus belle des inventions de Dieu. Pas la plus utile, pas la plus heureuse ni même la plus bénéfique pour cette Terre, mais la plus belle. Ce n’est pas seulement une évidence, c’est un fait immuable, une règle universelle qui ne saurait être dérogée. Je suis plus belle qu’Enzo, plus belle qu’Alis, plus belle que Noah, plus belle que Bella - et dieu sait que ça aussi, c’est évident- , plus belle que ce foutu fantôme - où devrais-je dire cette hallucination collective -, plus belle que cette situation, plus belle que l’horreur de la scène, et plus belle que tout ce qui vit ou ne vit pas en général. Le général n’est pas utile non plus, puisque je suis la plus belle. Point final.

    Enfin bref, je tombe donc avec l’élégance de … En fait là aussi, remarque personnelle, il n’y a pas de comparaison possible. Eh oui, dans le mille ! Je suis la plus élégante aussi. C’est ainsi que mon corps, surpassant même l’idée de la perfection, s’écrasa au sol avec une violence inouïe. Belle avait la classe et la force d’une bouseuse, aussi commençais-je à saigner du nez. Vraiment, elle qui m’était apparue comme magnifique venait de s’enlaidir à un point inimaginable. Ses yeux avaient perdu leur éclat, son visage sa froideur et sa régularité, sa finesse. Et ce définitivement. Déjà, elle s’acharnait sur mon tibia. Je repensais aux paroles d’Enzo. Quel pauvre crétin lui aussi. Une orgie. Quelle idée grotesque. A la limite, j’étais sans doute la plus expérimentée des cinq en la matière, mais l’idée de devenir leur chaperonne de la partouze ne me tentait guère. Dieu merci, Enzo ne savait se rependre qu’en sarcasme, et n’aurait jamais été capable d’une telle proposition avec sérieux. Quoiqu’en y réfléchissant … Enfin bref, j’en étais où déjà ? Ah oui … La superbe créature, qui venait de se transformer en immonde demeurée aux mœurs de préadolescentes perdue entre obsession et désespoir - et aux manières de cul-terreuses, je précise -, avait dans l’idée de me refaire le portrait. Soit, je n’allait pas lui dire non, je m’y étais déjà appliqué avec plus de soin et d’esthétisme qu’elle. Pauvre sotte.

    Je me relève, diablement belle, et la toise, lui étant supérieure en tout points. Mon dieu qu’elle était naïve. C’en était gerbant. Elle et son amour débordant pour l’autre con. Elle aurait autant mérité la mort que lui, si ce n’est plus. Mes yeux d’un vert vif, superbement venimeux, s’insinuent en son âme. Je lui déclame, d’une voix cristalline et posée, toujours charmante dans l’adversité :

    « Ecoute pauvre conne, tes emmerdes avec le reste du monde, c’est pas vraiment mon affaire. Tu veux t’enfiler Stevenson ? N’hésite pas, il est tout à toi. Il se persuade de n’appartenir à personne alors qu’il est la propriété de tout le monde. Qui a dit qu’on ne trouvait pas la liberté dans la soumission à outrance ? Pas moi en tout cas. Donc tu vas remballer ta jolie petite rage de pucelle désabusée et me laisser tranquille, me laisser être belle. Je ne t’effleurerais pas, tout simplement parce-que je n’en ai pas besoin. Je te suis inéluctablement supérieure et, comme le reste du monde, tu vas devoir faire avec. Pour ce qui est de l’exorciste, là aussi je t’invite à revenir sur tes pas. Il faut savoir faire la nuance entre possession et incarnation. »

    Je lui tourne le dos, mes dernier mots ayant claqué, glacials et pourtant si érotiques. Elle ne m’intéresse plus du tout et je ne ressens plus même un soupçon de désir à son encontre. Elle ne m’agace même pas, elle m’exaspère. Elle fait partie de ces gens vulgaires, de ces espèce de bulldozers du quotidien qui pénètrent dans vôtre monde sans même vous demander vôtre avis. Ce genre d’intrusions est d’une violence malheureusement trop commune. Je me dirige d’un pas ferme et décidé vers la voiture et saisit mon sac à main hors de prix, toujours sur le siège avant, à la place du mort. Quelle amusante coïncidence. J’étais à la place du mort et, en un sens, y serait pour toujours. Un flash me revient, mon viol. Ses doigts puissants et pervers qui prennent possession de tout mon être, mon plaisir coupable qui se fige en un cri douloureux, terrifié, horrifié. Je me sens défaillir de nouveau, et mes jambes flageolent. Je tremble, et ma beauté semble croitre encore et encore. Des larmes gagnent mes yeux et je voudrais hurler de joie, je voudrais hurler « Enfin humanité ! Enfin te revoilà ! », mais non, plutôt que de m’enjouer du retour incongru de ma sensibilité et de ses faiblesses, seule une phrase me vient et je jure, ô mon Dieu je jure que l’homonymie avec le cultisme roman de Sagan est totalement fortuite. Oui, je jure que c’est avec une effroyable sincérité que mes lèvres se sont ébranlées pour laisser passer le murmure torturé d’un « Bonjour Tristesse. » presque inaudible. Le liquide cristallin coule le long de mes joues et c’est un horrible moment pour me laisser aller aux aléas de mon traumatisme. Je me ressaisis, me redresse, et me recoiffe. Je tire sur ma robe et fixe le reflet de mes scarifications dans la vitre explosée de la voiture. Je pressens déjà les remords qui vont me prendre. Pas que le fait d’avoir « endommagé » mon visage me dérange, c’est surtout les retombées sociales qui vont se faire sentir qui m’inquiètent. Je vais d’abord devoir faire face au harcèlement de mes psychiatres de parents. Ils ne chercheront pas à me faire aller mieux, mais vont sans doute se lancer dans une bête compétition du genre « Le premier conjoint à trouver le problème existentiel de sa fille a gagné le droit de se vanter auprès de ses amis » Waouw ! Les quadragénaires et leurs mœurs, je vous jure. Bon, puisque j’ai des lignes à remplir et un rôle de narratrice à honorer - et parce-que je m‘ennuie -, laissez-moi vous compter l’histoire des mes géniteurs …

    Louise Rogues a toujours été une battante. Trop intelligente, un brin névrosée, elle sauta plusieurs classes et obtint son diplôme universitaire en avance. Elle devint psychiatre et eut un tel succès qu’on la considéra comme la nouvelle Sigmund Freud. Fine, elle en restait complètement branque. Lorsqu’elle rencontra Estéban, qui avait été son professeur, elle en tomba amoureuse très vite. Allant de rupture violentes en ruptures violentes, ils finirent par se marier, se trompant mutuellement, se livrant à l’échangisme et autres pratiques sexuelles déviantes, mais néanmoins saines pour la plupart. Oui, j’ai bien dit la plupart. Alors qu’ils traversaient une mauvaise passade conjugale, et qu’Estéban menaçait de quitter sa femme, de quinze ans sa cadette, cette dernière décida de tomber enceinte de lui, le poussant à rester avec elle. Ils réapprirent à s’aimer, et s’appliquèrent tellement à la tâche qu’ils oublièrent de s’intéresser à leur enfant, qu’ils avaient nommé Adelle pour la simple raison que c’était le nom de l’aide-soignante qui avait aidé à l’accouchement. L’arrivée du chérubin dans la famille ne les empêcha pas de continuer à pratiquer l’échangisme. Ca, c’est la version courte, et tout ce que je sais et veux savoir d’eux. Du reste, ils sont aussi névrosé l’un que l’autre, ce qui est sans doute le cas de tout bon psychiatre qui se respecte. Mon père vit dans l’ombre de ma génitrice, incroyablement célèbre - au même titre qu’Oprah, car oui, je suis l’enfant d’une célébrité -, et fait tout pour en sortir. Il se lancent des défis stupides et lui les prend tellement au sérieux que l’un d’eux s’est résulté par un divorce. J’avais sept ans, et il m’a hurlé, rageur, que je deviendrais une pute aussi prétentieuse et narcissique que ma, je cite, « enculée de fille de pute de conasse de génitrice, qui n’était potable qu’en cloque, et que tu aurais dû rester dans son ventre, parce-que tu me faisait moins chier en tant que fœtus qu’avec ta charmante caboche de blondasse décérébrée ». Ce fut la fin d’une relation qui ne s’était de toute manière pas prédite comme étant pleine de complicité et de papouilles adoratrices. Ma mère est nettement moins vulgaire, puisque plus aimée du reste du monde et, lorsque je lui annonçait mon avortement, elle me répliqua, charmante et un brin sincère « Tu fais bien ma chérie, ces choses là vous pourrissent la vie avant que vous ne puissiez dire ouf ! … Néanmoins, tu devrais prendre un peu de Xanax, je pressens une dépression post-traumatique… Et tu devrais te faire des tresses aussi, ça t’irait drôlement bien. » . Nos relations n’ont toujours pas changé, et je crois que ça explique, en partie, mon état. Bon, c’est pas que je cherche à me trouver des excuses, mais quand même. Il faut bien avouer qu’il y a pas mal de désillusions, voire de traumatismes, qui ont tôt fait de déterminer une vie : des attouchements sexuels, une obésité précoce, une passion pour le travestissement OU pour les films de Jean Claude Van Damme - bien qu‘il serait logique de combiner les deux - , ET lorsque l’on se rend compte que ses parents sont psys.

    Je finis par me décider à bouger et, doucement, je m’avance sur la route déserte. Mon corps superbe se profile et, dans le silence religieux de la scène, seules mes courbes semblent attirer l’attention. L’élégance divine de ma silhouette qui se découpe avec une netteté folle dans les rayons lunaires qui balayent la route est tout simplement à tomber. Mes cils sont comme figés et j’ai l’air d’une statue de pierre, ainsi posée au milieu de ce désert de vie, majestueuse. U.R.A fever des Kills retentit, mon téléphone vibre, et je le sort promptement de mon sac à main, le portant à mon oreille.

    « Allo ? » , prononçais-je sèchement . Une voix digitalisée se fait à entendre à l’autre bout du fil, et je fini par souffler d’une voix rauque « Je ne sais pas, tu devrais voir ça avec Ellen. Tant qu’on en a assez pour se défoncer nous deux, ça ira. .. Non, elle. .. Parce-que tu es SON dealeur, pas le mien. Le mien ne m’appellerait pas à quatre heures du matin pour m’emmerder avec le nombre de grammes que je lui ai précisé la veille… Oui … Tu … Va te faire foutre, connard. ». Je raccrochais précipitamment.

    Rangeant délicatement mon cell’ dans ma pochette Vuitton, je finissais par retourner près des autres, et fermait les yeux. Je dominais les lieus de ma puissance, de ma beauté. J’étais comme une énergie pure, pleine de vice incandescents, j’effrayais de ma consistance bourdonnante, trop profonde et belle pour que l’on n’ose me toucher. J’avais parfois du mal à regarder mon reflet, trop intriguée par mon existence. Comment se faisait-il qu’une créature telle que moi existe ? La réponse ne semblait pas vouloir venir, et j’avais beau chercher je ne trouvais toujours pas. Me saisissant à nouveau de mon portable, je constatais amèrement ne plus avoir de crédit. Oui, je sais, j’aurais pût demander au dealeur de mon amie de me ramener, moi et les autres, et sans doute aurait-il accepté mais … Qui a dit que j’avais envie de partir ?
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