Sujet: Tic Toc stop the clock.. { Enzo} Mer 22 Avr 2009 - 14:28
« Satine ! Satine, reviens ici tout de suite. » « Non ! »
Ce non ferme avait claqué dans ma bouche. J’étais partie, la porte de la maison claquait.Mon maquillage noir menaçait de couler, je m’en foutais. Je disparaissais sous les yeux surpris de mon pauvre père. Le voilà que maintenant il voulait me donner des ordres. J’avais dix-neuf ans merde ! Il me traitait encore comme si j’en avais six. Le pire c’est que maintenant nous ne sommes plus seuls. Depuis quelques temps je vois une jeune femme blonde traîner à la maison. Il me la présente au début comme une amie et lorsque je les surprends à faire des choses pas très catholiques là leur statut change immédiatement. Je ne m’étais pas faite à l’idée d’avoir une femme dans ma vie, du moins je veux dire que dans mon cœur il y aura toujours maman. Peut-être que c’était lâche d’être égoïste de la sorte mais faut se mettre dans la peau d’une jeune adulte. Je n’ai pas eu une enfant rose et voilà que tout à coup débarque une bimbo. Ahh je déteste mon père, je déteste le monde. Je suis chamboulée, je sais plus quoi faire. C’est dans ces moments-là que j’ai besoin de bras protecteurs pour me consoler ou bien pour me dire que tout va bien. Avec mon côté légèrement solitaire et insociable, j’étais bien lotie. Je m’étais renfermée telle une huître renfermant une perle de nacre, depuis que ma mère était partie. Oui cela pouvait être difficile, j’étais une jeune fille pas trop facile à cerner, jouant de mes charmes pour arriver à mes fins. Alors quand mon petit monde s’écroule, je ne sais plus comment réagir. J’ai mon paquet de cigarette avec moi, j’en prends une et je marche le long de la rue. Je me fous du regard des gens, j’avance comme une âme en peine. Il faut dire que j’ai même pas laissée le temps à mon père de m’expliquer, j’étais partie comme une furie. Je me dirige vers le lac, cette immense étendue d’eau. Il y avait un petit ponton, et aussi une poutre suspendue à quelques centimètres d’eau. Il n’y avait personne, tant mieux. Il ne faisait pas très beau, le temps menaçait à l’orage. J’étais en léger débardeur blanc et en short. Je me foutais des frissons qui s’étendaient sur ma peau, la sensation du froid était secondaire. J’essayais de me reconstruire..de penser à ma mère, le seul port d’attache qu’il me restait. J’enlevais mes chaussures et m’avançait sur le ponton. Je rejoignis rapidement la petite poutre et m’engageait dessus. Je faisais l’équilibriste, et puis je ne pensais pas aux conséquences si je tombais dans l’eau. Je marchais lentement, faisant des aller et retours incessants. J’entendais l’orage criait et je sentais une ou deux gouttes perlaient sur ma peau dorée. J’en faisais abstraction et lorsque la pluie tomba de façon inquiétante, je me décidais à quitter la poutre. Sauf que celle-ci devenait de plus en plus glissante, je dus donc faire appel à mes souvenirs de gymnaste lorsque j’avais sept ans. Mes vêtements étaient déjà mouillés, je m’assis donc sur la poutre et je commence à avancer. Lorsque je pouvais atteindre le bord, je me relevais et courais me mettre à l’abri sous le saule pleureur. Mes cigarettes étaient mouillés mais je pu en allumer une. Mon maquillage coulait mais ce n’était pas grave. Mon corps entier avait froid et réclamait de la chaleur, ma tête faisait taire ses plaintes.
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