| | | TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe |  |
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The Legend
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|  Sujet: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe  Dim 8 Fév 2009 - 23:40 | |
| « TOPIC COLLECTIF #10 ;
Avertissement d'outre-tombe»
SITUATION : - Citation :
Vous voilà engagés sur un sentier qui ne présage rien de bon. Un sentier apparemment que peu ont osé emprunté jusqu’à présent. Pourtant, si vous voulez avoir une chance de retrouver votre camarade, il ne faut reculer devant rien. Pas même devant la peur. Tous les quatre, vous avancez, peu rassurés. Vous tentez de plaisanter, mais les rires sonnent faux. L’inquiétude est palpable. Vous vous sentez comme oppressés au cœur des ces bois. Le ciel sombre au-dessus de vous paraît sur le point de vous punir d’une faute dont vous n’avez pas connaissance. L’atmosphère est pesante, vous le sentez. Mais aucun de vous n’ose l’exprimer à voix haute. Vos pas finissent par vous mener à l’endroit le moins propice à vous remonter le moral ; le cimetière. Pas des plus réjouissants n’est-ce pas ? Vos regards se posent sur les nombreuses dalles de pierres qui s’étendent sur des centaines de mètres. Une seule question vous traverse l’esprit ; que fait un cimetière au beau milieu des bois ? Mais vous n’avez pas le temps de vous attarder sur la question. Déjà, vous vous avancez, intrigués. Vous traversez les tombes envahies par les mauvaises herbes. Vos pas sont lents, peu sûrs. À mesure que vous atteignez le centre de cet endroit lugubre, une brume paraît s’infiltrer entre les tombes, entre vous. Une brise se lève, des bruissements légers se font entendre. Tout pour vous donner froid dans le dos. Puis, vous vous rendez compte peu à peu que des inscriptions couvrent les dalles froides. Inscriptions sonnant comme des malédictions. Ce lieu aurait-il été le théâtre de terribles évènements ? Votre angoisse monte d’un cran, tandis que l’un d’entre vous, plus téméraire, s’approche afin de déchiffrer ce qui est écrit sur l’une des tombes qui vous entourent. Mais à peine a-t-il avancé d’un pas que le sol se dérobe sous lui. Et le voilà entraîné dans une chute qui paraît interminable. Vous avancez alors prudemment pour voir s’il va bien. À plusieurs mètre au-dessous de vous, votre camarade a l’air sonné, voire inconscient. Et alors que vous réfléchissez à un moyen de le sortir de là, votre regard se pose sur l’inscription en face de vous. « Vous voilà prévenus » { ECRIT SELON TARA L. O'COLLINS } INSCRIPTIONS : | |
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| | Sujet: Re: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe Lun 9 Fév 2009 - 3:55 | |
| [C'est naze, je sais. Mais puisqu'il faut bien commencer quelque part x3]
Schplaff.
Voilà le bruit intéressant que fit Noah en tombant la tête la première dans une belle motte de terre, fraîchement remuée. Les poings soudain serrés, il retint le chapelet de jurons qui lui était immédiatement venu à l’esprit, et c’est avec peine qu’il se releva. De bon matin, il avait eu la bonne idée de sortir de sa tente, et d’entamer une petite marche revigorante. Bien entendu, il avait mis de côté toute objection de son esprit, du genre « je suis incapable de me repérer dans ma propre maison », ou encore « je me suis déjà perdu en allant rendre visite à mon voisin… ». Non non non. A tout cela, Noah n’y avait strictement pas pensé. C’est que cette forêt avait tendance à vous inversez les neurones : chaque matin, il se demandait ce qui allait lui tomber dessus aujourd’hui, si les rires, ou quoi que ce soit d’autres, qu’il avait en permanence l’impression d’entendre, révèleraient enfin tous leurs secrets. A genoux, le jeune homme poussa un profond soupir, essayant tant bien que mal d’ôter la terre humide de ses vêtements et de sa peau. Peine perdue : il était arrivé ici malchanceux, et il ignorait s’il pourrait un jour se débarrasser de cette poisse qui semblait le poursuivre depuis. Une branche basse, une flaque d’eau devant sa tente, une motte de terre plus profonde que prévu… tous les obstacles semblaient lui être réservés, et il s’étonnait encore d’avoir peur. Inutile d’ajouter que sa bonne humeur avait bien du mal à revenir, en sachant qu’en temps normal, elle se donnait déjà rarement la peine de venir. Réajustant tant bien que mal sa veste, Noah se releva d’un mouvement souple, avant de pousser un grognement mécontente, devant l’ampleur des dégâts. Il était bon pour la corvée de lessive dès ce soir, alors qu’il venait justement de s’en taper une, la veille. Que dire, que faire. Il aimait de moins en moins le « camping », et détestait littéralement cette forêt, ce qu’il lui prouva derechef en jetant un regard mauvais aux alentours.
Il sursauta lorsqu’un nouveau cri retenti au loin. Levant les yeux au ciel, il reprit sa marche en direction des bruits, qu’il devinait provenir du campement : il tournait en rond depuis quelques heures déjà, et il avait finalement retrouvé son chemin grâce à des cris retentissants. Il avait du se passer quelque chose en son absence, mais il n’avait pas honte d’avouer qu’il s’en fichait pas mal. Il avait déjà eu sa dose d’aventures et de frayeurs pour aujourd’hui, tant pis s’il n’était pas encore midi. Noah comptait bien passer le reste de sa journée enfermé dans la relative sécurité de sa tente. Toutefois, alors qu’il était maintenant assez proche pour apercevoir les va et vient incessants de ses camarades, au travers des arbres, il ne pouvait faire autrement que de s’étonner de cette agitation. Tout cela était pour le moins inhabituel, et sa curiosité commença à le titiller. Lorsqu’il sortit de l’ombre de la forêt, pour la lumière faiblarde du campement, il manqua se faire renverser par un des étudiants, qu’il évita de justesse. A voir son visage paniqué, il ne pu empêcher une pointe d’inquiétude de faire irruption dans son esprit. Que se passait-il au juste ? Et puis, il pouvait de toute façon dire adieu à la tranquillité de sa tente, vu le boucan qui régnait au dehors. Poussant un nouveau soupir, il prêta de nouveau plus attention à ses vêtements souillés qu’à son entourage, mais ne pu s’occuper de sa toilette plus longtemps, car on le bousculait de nouveau. Etouffant un juron, il retint d’une main l’étudiant trop pressé : « Il se passe quoi, là ? » A l’autre de l’observer un instant, les yeux ronds. Manifestement, il venait de manquer l’évènement du siècle. « Danae a disparu : elle n’était pas dans sa tente ce matin, et personne ne sait où elle se trouve. » Noah haussa un sourcil. « Danae ? C’est qui celle-là… ? » Le pauvre garçon en face de lui écarquilla davantage les yeux, et l’Ecossais le relâcha vivement, tant il craignait que l’autre ne lui fasse une syncope. L’étudiant fila sans demander son reste, non sans lui jeter un dernier coup d’œil effaré, quoique… peut-être plus méprisant qu’autre chose, il n’aurait pas su dire avec précision. Ma foi, il s’en fichait bien : tout ce qui importait pour le moment était de savoir ce qui s’était passé exactement, et surtout, à quoi rimait tout ce remue-ménage. S’il y avait bien eu une disparition, on devait bien avoir organisé des équipes de recherches non ? Ou quelque chose de ce style…
Noah aperçu Enzo du coin de l’œil, et c’est sans hésiter qu’il se dirigea vers lui. Il ne doutait que si quelqu’un était au courant de quelque chose, c’était bien lui. Mais alors qu’il était encore à quelques pas du jeune homme, il le vit se précipiter vers lui, accompagné de deux autres demoiselles. Noah les connaissaient toutes deux de vu, bien qu’il avait déjà eu l’occasion de côtoyer la première, elle devait s’appeler… Maera quelque chose. Bref, là n’était pas la question. A peine fut-il à portée de voix que son ami lui fit un rapide résumé de la situation. Quant à la raison de la présence de ces jeunes filles avec lui, elle était simple : ils s’apprêtaient à partir de leur côté, à la recherche de la disparue. « Bref, si je comprend bien, je me vois dans l’obligation de vous accompagner ? » leur lança-t-il d’un air circonspect. Noah soupira, alors qu’Enzo acquiesçait silencieusement. Visiblement, après un rapide coup d’œil en direction des filles, il était le seul à crever de trouille rien qu’à l’idée d’allez se perdre à nouveau dans ces bois maudits. Bien sûr, il revenait d’une ballade solitaire : mais il n’avait pas été bien loin, et il n’était pas encore question de disparue. Toutefois, pas question de se défiler : il n’était pas encore prêt à avouer à tout le monde à quel point il était habité par la Peur, et le meilleur moyen de le dissimuler était encore d’accompagner ces trois jeunes gens dans leur folle escapade. L’itinéraire avait déjà été décidé, ils iraient droit vers l’est.
Schplaff.
« MAIS C’EST QUOI CE SENTIER DE… ! » s’écria Noah pour la centième fois. Il trébuchait tous les deux pas, et ne manquait pas une racine un peu trop apparente. Il s’étalait pour la énième fois depuis le début de leur recherche, et si ça n’avait rien d’agréable pour lui, ça avait au moins l’avantage de détendre une atmosphère qui devenait plus en plus pesante. « Pas la peine de te retenir Enzo, ris tant que tu le voudras, je m’en balance… », Ce qui était absolument faux bien sûr. « Ca va allez, Noah ? » Grace s’était approchée, et le regardait d’un air désolé, et le regardait avec un curieux mélange de pitié et d’amusement. Levant les yeux au ciel, il s’arracha à l’étreinte de son bras, et prit quelques pas d’avances sur le reste du leur petit groupe. La brume s’épaississait autour d’eux, et il devenait de plus en plus difficile d’y voir clair. Qu’il soit le seul à se ramasser des racines malveillantes relevait de la pure injustice, à ce niveau… Il n’eut pas le temps d’allez plus loin dans ses pensées, qu’il se sentit violemment poussé en avant, alors que Maera poussait un cri. Noah heurta le sol avec violence, et il ne pu retenir un grognement de douleur, alors que son menton touchait une surface dur et froide. Les yeux clos, il tentait d’oublier les étoiles qui envahissaient son champ de vision, et c’est seulement une fois que la jeune fille se fut relevée, qu’il pu se redresser légèrement. Grace s’inquiétait du sort de la jeune femme, qui avait apparemment trébuché, tandis qu’Enzo semblait tout à coup fortement intéressé par… Noah se releva lentement, et écarquilla les yeux. Une des deux filles poussa un cri étouffé, et quelqu’un s’agrippa à son bras, tandis qu’il prenait tour à tour conscience du spectacle qui s’étendait devant eux. C'est Maera qui, la première, brisa le silence, en prononçant le mot qui les faisait d'hors et déjà tous trembler de frayeur : « On dirait… un cimetière… »
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| | | | Kayla H. Ashmore
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| | Sujet: Re: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe Mar 10 Fév 2009 - 23:56 | |
| [DESOLE C'EST PAS GENIAL DU TOUT =S]
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? »
Racine, Andromaque.
Journée calme et paisible à l'horizon. Rien ne pourrait gâcher cette sérénité qu'éprouvait la jeune Maera. Non rien. Elle allait bien, rien à redire. La veille, elle n'avait même pas pris la peine d'essayer de dormir dans sa tente et avait filé rapidement vers la magnifique clairière qui lui ouvrait les bras, comme chaque soir. Elle n'avait pas résisté et s'était plongée dans la gueule du loup sans demander son reste. Puis elle était tombée dans les bras de Morphée comme une fillette serrant son ours en peluche. Piètre comparaison, je sais. Aucun rêve, aucun cauchemar. Comme d'habitude. Mais pour une fois, elle avait eu un embryon de quelque chose dans sa tête dans la nuit. n début minuscule et indécelable de rêve. Aucune idée. En tout cas, elle s'était sentie soudain très calme, et très reposée. Mieux encore que d'habitude. Le Serpent avait enfin fui bien loin d'elle, ses sifflements agaçants s'étaient tus, et ce pour longtemps. Elle l'espérait. Si bien dans son corps et dans son coeur, la demoiselle avait décidé de se lever tard. En tout cas, pas avec les premiers rayons du soleil. Ou du moins elle flânerait tranquillement autour du camp sans vraiment y entrer ni s'en éloigner. Elle voulait simplement s'imprégner totalement du sentiment qui résidait en elle, jusqu'à la dernière goutte puisqu'elle savait que tout ceci serait éphémère, et fuir l'effervescence dans laquelle était plongé chaque matin le campement. C'est ce qu'elle fit. Elle se promena, écouta de la musique, fit son jogging matinal avant d'aller se laver dans le source proche du camp. Lorsqu'elle revint, l'ambiance avait changé du tout au tout. Tous était regroupé autour des restes du feu, tous discutait de vive voix, ne s'écoutant pas les uns les autres. Tous avait les traits tirés par la fatigue mais surtout pas la peur. La jeune fille sut tout de même tirer quelques informations de différentes conversations, des bribes de mots lancées un peu partout et au hasard, elle en avait reconstitué quelque chose. Danae venait de hurler à la mort après avoir disparu de sa tente sans laisser de trace. Danae, la splendide présidente de sa confrérie : les Zeta Beta. Maera avait souvent eu affaire avec la demoiselle. Une jeune fille respectueuse et respectable, à l'écoute, serviable et pourtant qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Une vraie présidente. Les réunions s'étaient toujours bien déroulées grâce à elle, et la jeune Ashmore ne voulait aucunement perdre une fille comme celle-ci. L'essaim d'étudiants s'agglutinait surtout autour de trois personnes : Aogan président des Kappa Gamma, Enzo, et une blondinette portant le prénom Tara. Alors qu'elle s'avançait vers eux à grands pas, Maera sentit sa sérénité fléchir et s'estomper peu à peu. Comme elle s'en était doutée, tout était éphémère. Les émotions plus qu'autre chose. Malheureusement.
La jeune femme avait compris ce qu'il se passait assez vite. Il fallait tout mettre en œuvre pour retrouver la femme perdue. Pour cela, rien de mieux que de diviser le groupe d'étudiants en petits groupes de quatre afin de parcourir toute la forêt sans laisser une zone. Le sien fut rapidement constitué. Enzo avait tourné son splendide regard dans le sien et l'avait fixée longuement, comme lui seul savait le faire. Il allait falloir continuer ce jeu même pendant ces recherches car ils venaient de décider qu'ils partiraient ensemble à la découverte de Danae. Cela risquait d'être riche en émotions. Puis une nouvelle jeune fille dont le nom était inconnu à Maera croisa leur route, elle devait sûrement connaître le jeune homme puisqu'ils discutèrent quelques minutes avant de se mettre d'accord : elle participerait à l'excursion. Ils firent les présentations, elle se nommait Grace. Puis les divers groupes discutèrent entre eux, de qui irait où, dans quel but, comment se joindraient-ils... Bref ce genre de choses. Ce fut à ce moment là que Maera s'esquiva, aussi discrète qu'un chat pour aller préparer un sac à dos avec quelques objets qui pourraient leur être utiles. Comme des cigarettes, une lampe torche, une couverture et quelques trucs à manger. Lorsqu'elle revint sur ses pas, elle apprit qu'ils allaient se diriger vers l'est et, aux côtés de ses deux nouveaux acolytes, elle rejoint un jeune homme avec qui elle avait déjà dû traîner. Noah si elle se souvenait bien. Enzo le connaissait, comme tout le monde ici apparemment. Pourquoi fallait-il qu'il soit si populaire ? Etait-ce ce charisme ou cette torture intérieure qui attirait les gens ? Maera n'y comprenait rien, surtout qu'elle aussi était tombée dans le piège de ses beaux yeux, mais jamais ô grand jamais elle ne lâcherait prise et ne perdrait ce jeu cruel de sadiques perturbés. Tout eux. Le garçon expliqua la situation au nouveau venu chez lequel on pouvait lire une peur panique, le reflet de ses yeux le trahissait. Mais elle se tut, elle n'était pas effrayée, comme d'habitude. Elle n'était pas seule, il n'y avait pas de quoi. Et le Chant était là, ce qui signifiait que tout allait pour le mieux. Cependant il avait l'air d'accepter de les accompagner, de toute manière il valait mieux cela que rester seul au campement. Surtout pour quelqu'un habité par la peur. La demoiselle garda le silence, il n'y avait rien à dire, à part peut-être qu'il était l'heure de partir. Mais le groupe le comprit sans l'aide de personne puisqu'ils se mirent à avancer droit vers l'est. C'était parti.
« Ça ne vous dérange pas si je... ? » Maera tendait un paquet de cigarettes qu'elle comptait bien entamer aujourd'hui; De toute manière, qu'ils acceptent ou non, c'était la même chose. Si elle avait envie de fumer, ce n'était pas eux qui allaient l'en empêcher, personne n'avait réussi jusqu'à présent à la faire changer d'avis. Aujourd'hui, cela ne changerait pas. Elle en sortit donc une de son paquet qu'elle plaça entre ses lèvres avant d'en proposer à chacun. Enfin elle l'alluma à l'aide de son briquet puis tira une longue taffe sur la cigarette. Rien de mieux pour se détendre. Elle recracha la fumée en s'appliquant à faire de magnifiques ronds. Le groupe ne progressait ni trop vite, ni trop lentement. Une allure qui ne pouvait les fatiguer rapidement, ce qui était le mieux afin de ne pas s'abimer quelque chose. La jeune fille jetait de temps en temps des regards aux membres de son groupe. Grace : une totale inconnue qui avait l'air plutôt gentille, elle s'inquiétait pour Noah à chaque fois qu'il tombait par terre. Parlons en de ce spécimen, il n'avait pas l'air rassuré dans ces bois avec eux, et sa maladresse n'arrangeait rien. En effet, chaque racine, chaque trou, chaque caillou sur le chemin étaient pour lui, il fallait qu'il trébuche dessus avant de s'étaler de tout son long, sous le regard légèrement moqueur de Enzo. Et Enzo, c'était Enzo. Toujours aussi physiquement parfait, toujours aussi attirant et désirable. Toujours lui. Pour le moment, le jeu n'avait pas démarré, et la demoiselle n'y comptait pas encore. L'ambiance n'était pas à cela, mais plutôt à l'inquiétude, aux soupçons et à la recherche. Pourtant ils partageaient toujours des regards significatifs. Leurs yeux se croisaient durant quelques minutes, une conversation silencieuse qu'eux seuls comprenaient.
La démarche féline, les sens aux aguets, Maera ne pouvait s'empêcher de ressembler à un chat. Elle essayait de percevoir chaque bruit qui l'entourait, chaque mouvement autour d'eux. Ce qui se trouvait être difficile avec Noah qui tombait toutes les deux secondes, mais elle restait stoïque et ne faisait aucune remarque quant à cela, s'appliquant deux fois plus. Elle se trouvait aux côtés de Grace, devant les deux jeunes hommes. Elle n'arrivait pas à empêcher le tortillement de ses hanches, même si l'ambiance n'était pas à l'amusement, le jeu était toujours de mise. Pourtant rien de tout cela n'était calculé à l'avance, elle ne faisait pas exprès de passer ses mains dans ses cheveux noirs, de les glisser derrière sa délicate oreille afin d'apporter les effluves de son délicieux parfum jusqu'au narine d'Enzo. On voyait bien que rien n'était prévu car jamais elle ne se retournait pour le regarder, un sourire charmeur aux lèvres. Elle était impassible, concentrée sur la tâche qu'elle s'était fixée. Entendre ce qu'il se passe autour d'eux. Les protéger d'un danger potentiel en quelques sortes. Pourtant elle ne prévenait pas le jeune Noah dès embûches qui parsemaient la route alors qu'elle les enjambait avec une facilité déconcertante, sans même regarder le trajet de ses pieds. Pourtant il ne fallut qu'une seconde pour qu'elle perde le contrôle. Le Chant s'était arrêté, son murmure rassurant et réconfortant avait fui bien vite comme s'ils entraient en terre maudite. Un signe. Le groupe la dépassa alors qu'elle s'était arrêtée afin de comprendre. Un brouillard épais s'installait peu à peu, on ne voyait même plus le chemin sur lequel ils progressaient depuis quelques temps déjà. Noah se trouvait juste devant alors qu'elle reprenait la route rapidement afin de les rejoindre. Tout se passait pour le mieux, ses sens la guidaient parfaitement car le Chant avait repris, doucement, presque indétectable. Avant de se taire une nouvelle fois. Puis elle trébucha sur une des nombreuses racines qui jonchaient le sol, poussant un léger cri de surprise, elle s'étala complètement sur celui qui se trouvait devant elle. Noah. Rapidement, elle se releva gracieusement afin de ne pas écraser le jeune homme de son poids, certes léger mais pas invisible. Elle épousseta rapidement ses vêtements sans même remarquer ce qu'Enzo regardait attentivement. Ce n'est qu'en relevant les yeux vers ce qui se trouvait devant elle que Maera comprit pourquoi personne n'avançait. Elle poussa un léger cri de surprise et vit du coin de l'œil Grace s'agripper à Noah. La scène qui se présentait sous leur regard était plus qu'effrayante. Ce lieu ne devrait aucunement se trouver ici, puisque personne n'avait jamais vécu ici, et personne n'avait osé s'aventurer aussi loin juste pour... enterrer des gens. Il y avait bel et bien des dizaines de tombes qui se trouvaient là, sous leurs yeux abasourdis. Des dizaines de corps se trouvaient sous la terre qu'ils étaient en train de fouler. Un filet de sueur froide glissa le long de son échine, la faisant frémir de stupeur. Pour se rassurer, elle se rapprocha légèrement d'Enzo avant de poser une main sur son poignet. Il n'y avait ici rien d'érotique, ce n'était pas une tentation ni rien. Maera avait juste besoin de se réconforter puisque le Chant avait totalement cessé, laissant place à un silence assourdissant qui lui perçait les tympans. Le jeune homme devait sûrement la regarder les yeux ronds, mais ses iris noisettes ne se détournaient pas de leur cible, les pierres tombales. Finalement, la demoiselle décida de prendre la parole, disant tout fort ce que le groupe pensait tout bas.
« On dirait… un cimetière… »
Alors que tout le monde observait le lieu, la jeune fille fut comme poussée par un sens et avança de quelques pas, se séparant presque à contrecœur du contact qui s'était formé avec Enzo. Rien ne se passa. Elle se tourna donc vers ses compagnons et avec un signe de tête qui se voulait aussi rassurant que le sourire qui éclaircissait son visage elle leur proposa de la suivre. Elle préféra ne pas faire d'autres pas, attendant que quelqu'un réagisse. On ne sait jamais, peut-être que certains d'entre-eux ne voudraient pas pénétrer dans ce lieu maudit, auquel cas, ils seraient sûrement obligés de rebrousser chemin de quelques pas.
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| | Sujet: Re: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe Mer 11 Fév 2009 - 22:22 | |
| « Liz, tu vas où ? demanda une petite voix encore endormie.
- Aurais-tu oublié que c’était aujourd’hui le départ ? Allez bouge tes fesses ! Tu vas nous mettre en retard, répondit avec amusement une jolie brune. »
Elle n’eut droit pour réponse qu’un simple grognement de désapprobation et emplie de paresse. Sans attendre que sa sœur daigne enfin ouvrir ses mirettes, elle sortit précipitamment de la tente s’afférant activement aux bagages. Toujours au chaud dans les couvertures, la petite paresseuse n’était autre que Grace Justice Newtown qui n’avait aucune envie de sortir de son lit et encore moins de plier bagages. Cela pouvait d’ailleurs paraître bizarre en voyant le nombre considérant d’étudiants soulageaient de n’avoir rien vu de suspect, et de partir très bientôt. Mais la brunette ne faisait pas partie de cette bande de peureux, bien trop curieuse pour ne pas être parvenue à en apprendre plus sur ces lieux. Non pas qu’elle était complètement folle et voulait à tout prix voir des événements paranormaux, mais elle sentait rien n’avait été dévoilé, que la forêt était une excellente petite cachotière que personne n’avait osé ou parvenu à percer à jour. C’était frustrant. Mais Grace n’osait en toucher mot à sa sœur, probablement parce que celle-ci lui aurait de suite fait les gros yeux. Et les rares amis qu’elle avait même proche, elle avait aussi peur de leur réaction. Alors elle gardait sa déception pour elle, refoulant une violente envie d’aller seule dans la forêt pour trouver ce qui lui avait échappé, tout cela par respect pour sa sœur qui aurait bien trop inquiète.
Après avoir profité du calme de la tente, toujours au ralentit, la timide Zeta Beta s’habilla vite fait avec ce que sa sœur avait consenti à lui laisser, pour ensuite se faufiler entre les personnes tout aussi afférer que Liz à mettre tout dans les valises. Elle alla de mauvaise grâce faire ses propres bagages, lorsqu’un grand cri d’agonie s’éleva de part la forêt. Tout le monde sans exception sursauta. Les regards curieux mais surtout stupéfaits et inquiets fusèrent entres les étudiants. Elle se trouvait proche de la scène quand les événements se produisirent. Aogan, Tara, Enzo : tous prirent la parole exposant au mieux les événements qui venaient probablement de se produire et de la suite que devait prendre la journée. Grace ne connaissait pas cette Danae, l’avait seulement vu de loin, mais étant une personne d’apparence de bonne constitution, elle n’était en rien un cas intéressant. Cela pouvait paraître presque cruel de classifier les personnes selon l’intérêt d’une observation, mais n’étant pas sociable pour un sous, la jeune fille n’avait pas d’autre moyen pour reconnaître les gens autour d’elle et les classer. Elle se sentit toute honteuse pourtant de ne point la connaître au vu de l’importance qu’elle avait pour certaines personnes. Lorsqu’il s’agit de faire des groupes de recherche, voulant essuyer sa faute, elle se porta tout de suite volontaire. De plus, l’un de ses cas les plus intéressants avait l’intention d’en former un. Elle se rappela de cette nuit dans la bibliothèque : le rouge lui vint instantanément aux joues. Mais pour une fois elle prit son courage à deux mains et s’avança du beau garçon.
« Hum … Enzo ? Je peux venir dans ton groupe ?
- Si tu veux.
- Très bien. »
Le jeune homme n’avait probablement aucun enthousiasme, mais la belle ne se dégonfla pas pour autant. Elle lui servit un sourire timide, pour le suivre ensuite dans tous ses mouvements. Une jeune femme se joignit à eux. Encore une personne que Grace n’avait pas prise en compte dans son vaste répertoire des personnes intrigantes. Mais le regard que l’inconnue jeta sur Enzo en disait si long que la brunette se chargea de garder un œil sur elle. Présentation faite, on dut expliquer la situation à un jeune homme inconnu – n’avait elle si peu de cas finalement ? – qui se mit en route avec eux. Durant le chemin, elle fut prise d’une audace folle : elle se permit de s’inquiéter et de paraître sociable. En fait, elle avait juste besoin de se persuader qu’elle pouvait être aussi autre chose qu’une timide observatrice malade de curiosité. Ainsi, Noah eut le droit à quelques « ça va ? ». Ayant peur d’en faire trop, elle se mit à la hauteur de Maeva qui était la première de la file.
Soudain, le paysage changea, et les arbres s’écartèrent, la brume s’épaissit. Puis soudain tout devint clair. Dans un mouvement de surprise, Grace s’agrippa à la première chose qu’elle trouvait : le bras de Noah. Se reprenant en même temps que Maeva mettait un mot sur le lieu, elle eut un sourire timide et enleva ses doigts du bras du garçon. Un cimetière … Mais pourquoi ici ? N’hésitant en rien, lorsque la jeune fille marcha en tête, Grace se mit à sa hauteur et acquiesça. Elle la suivrait. Il y avait bien trop de choses à découvrir en ces lieux pour se dégonfler à la minute où tout devenait intéressant. |
| | | | Enzo G. Stevenson
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| | Sujet: Re: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe Jeu 19 Fév 2009 - 0:29 | |
| L’aventure aurait du se finir aujourd’hui, il en avait décidé ainsi. La vie a toujours été contre lui, ne lui donnant jamais les bonnes raisons de se réjouir, le laissant pourrir. Cette vie cruelle et perfide, comme lui, avait décidé de continuer aujourd’hui, de pourrir les entrailles de son infime espoir de retrouver la civilisation, de se retrouver lui et ses habitudes. Il n’en pouvait plus. Non seulement parce que l’alcool commençait doucement à manquer cruellement et qu’il devait aller sur ses réserves, de même pour les cigarettes. Mais bien entendu ce n’est pas le pire, quoi que cette addiction allait le rendre encore plus fou qu’il n’est. Non c’était ces bois, ces bois infects, détestables, insupportables. Non ce n’était pas le camping qui le dérangeait, c’était ce nid qui grouillait d’étudiant débridé, ou alors trop peureux, ce rassemblement intempestif quasi intenable. Au début il avait apprécié, certes, à force, cette réjouissance s’était dissipée. Il se sentait oppressé bizarrement, bien que la forêt soit immense, fastueuse, encore plus époustouflante pour sa grandeur, il n’arrivait pas à trouver sa place, ne se sentait jamais pleinement seul. Cette ombre, ce bruit, ces vents, ce brouillard qui le suivait à la trace. Il rêvait d’une chose : se retrouver. Ces bois le perdait, l’engouffrait dans les abimes du doute.
Le doute … En partant de Greenville, en partant avec ces étudiants, en partant pour la légende, il n’y croyait pas, à ce mythe irréaliste. Enzo avait beau être dément, il avait les pieds sur terre. Trop réaliste, trop fataliste. Ca ne pouvait pas exister, des disparations, des traumatismes si puissants, des « habitants », … Comme quoi les gens pouvait être stupide et trop farfelu des fois, voire la plus part du temps. Se cherchant des excuses, des choses auxquels croire, des choses auquel avoir peur, pour s’accrocher au peu qu’il pouvait leur rester. Enzo n’était pas comme ca, et ne le serait sans doute jamais. Non, il était partit dans l’optique que cette forêt était vierge de toute vie, à part bien entendu animal. A moins que les animaux soient des mangeurs d’hommes, après tout … Il avait entendu tellement de connerie, qu’il n’avait qu’une envie : mourir de rire – au lieu de mourir bouffé par un loup affamé bien entendu. Non il était partit habité d’une unique idée, cette forêt était comme qui dirait saine, il n’avait aucune raison de s’inquiéter, de s’empresser à frémir au moindre coup de vent. Bien entendu, rien ne se passe comme on l’attend, jamais. On est persuadé d’une chose, on retourne transformé à jamais. Le premier jour s’était passé sans embuche, le deuxième avait été une claque en plein visage. Non ce n’était pas la forêt qui lui avait joué des tours dans cette grotte, c’était son destin qui le suivait lamentablement à la trace. Il en était certain cette après midi la, un peu moins quand les jours se suifèrent. Insomniaque à ses heures perdues, il avait mit ca sur le coup du changement. Les quelques heures enfuit dans la forêt, entre les arbres avec Kiana, et ces signes qui avait commencé à l’atteindre, non c’était le destin qui lui faisait signe de s’arrêter, d’arrêter ce manège. Et la continuité des choses ? Il avait mit ca sur le coup du hasard. Ce matin-même, il s’était sans doute aussi dit que la pauvre Danae Richardson était partie se balader et avait fait une découverte macabre, rien de bien grave. Mais c’était sans doute la goutte en trop, pire le vase qui était entrain de déborder en voyant Tara accourir emplie de peur et de certitude par la même occasion. Il lui était arrivé quelque chose de grave. Peut-être, peut-être pas. Comme une prémonition. Une intuition qui s’annonce véritable.
Enzo ne panique pas, voire jamais. Sa voix n’avait pas flanché, son air confiant avait persisté, il n’avait pas cédé. Il l’avait dit, qu’il était persuadé que c’était elle, comme quoi, il pouvait croire à une intuition sous le coup de la peur, celle de son amie. Danae était une personne comme une autre, parmi toute cette population sans aucun sens. Elle n’était qu’une femme charmante, et charmeuse à ses heures perdues comme il l’avait connu. Ce n’était qu’un modèle pour tous, un modèle d’intégrité, d’honnêteté et surtout d’engagement. Les Zeta Beta étaient très compétent, grâce à elle, qui était peut-être disparue à jamais au cœur de ses bois. Non il ne voulait pas y croire, ce n’était pas possible. Et pourtant le cri était bien la, la foudre avait bien frappé à quelques pas de leur campement, le ciel s’était assombri subitement, et l’agitation avait rendu l’air imbuvable. Les faits étaient la, il fallait s’y résoudre, comme qui dirait s’y accommoder. Aogan essayant tant bien mal de garder les troupes en place, la cohue générale, le bruit du débat incessant, comme un bourdonnement sournois dans les oreilles d’Enzo. Il rêvait d’une chose s’enfuir dans ces bois, pour une fois … Disparaître et ne plus jamais réapparaitre peut être. Quel bonheur que monsieur le président donne l’idée de faire des groupes et de partir voir ce qui était arrivé. Enzo s’en réjouissait, il rêvait de faire cavalier seul et retourner dans la grotte ? Mais jamais rien ne se passe comme on l’a prévu, jamais. Alors que la foule se dispersait, que la lumière s’éclaircirait doucement, il ne pouvait plus être seul.
GRACE ; « Hum … Enzo ? Je peux venir dans ton groupe ? »
ENZO ; « Si tu veux. »
GRACE ; « Très bien. » Il n’aurait pas pu lui dire non, pas à elle. Pourtant, ils ne s’étaient plus parler depuis cette nuit la, dans la bibliothèque. Ou à peine. Il sentait constamment son regard se poser sur lui, à longueur de temps. Dès qu’elle en avait l’occasion. L’observer en long et en large. Il n’avait pas eu la force dès le début de la calmer, de l’en empêcher. C’était différent, il n’aurait pas su être méchant, pas après s’être ouvert à elle, ou du moins à moitié, ne serait ce que quelques miettes de lui, de son cas, de cette énigme qu’à lui seul il représentait et qu’elle, étudiante en psychologie, rêvait de résoudre. Il en serait incapable. Mais aujourd’hui, ce matin-même, partant avec elle, son plan paraissait à nouveau bouleverser. Il allait devoir se contrôler devant la copie conforme de son ancienne meilleure amie. Sans un moindre enthousiasme, sous une mine dépressive, il avait décidé d’acquiescer avant de partir, de l’emmener se balader, sachant que devant elle, il allait encore verser de lui-même. Par chance, le destin venait de lui sourire à cette instant précis, comme par magie. Maera brillante, toujours aussi resplendissante, même avec ce soupçon de fébrilité dans son masque de sérénité. Il la regarda, alors que Grace était un peu plus loin. Il la voulait, la, maintenant, tout de suite. Il en avait décidé ainsi, et cette fois ci, ses plans ne serait pas bouleversé, quitte à être déranger par la timide et réservée Grace, rien n’y ferait. C’était l’occasion ou jamais, de passer un moment avec elle, en finesse peut-être. Un long regard, comme une alchimie constante. Ils se comprenaient sans se connaître vraiment. Ce jeu allait donc reprendre ? Ou du moins pas encore.
ENZO ; « J’exige que tu m’accompagnes, Maera »
Cette phrase avait résonné comme un défi, le nouveau défi de la journée, qu’il allait infliger à la jeune femme, mais aussi à lui-même. Comme une envie de se surpasser un peu plus chaque jour. Résister.
Sur ce campement, l’agitation ne s’arrêtait plus, comme une constante fusion. Les groupes se formaient dans tout les sens, certains partaient à l’ouest, d’autres au nord, chacun criait de son coté, non pas des cris de joie, mais comme une reprise de soi. Après autant de jour de carnage, de fête, de démence et d’insouciance pour beaucoup comme Enzo, c’était comme une prise de conscience, comme un réveil brutal. Revenir à la réalité. Enzo ne s’en sentait pas prêt, bien que ce soit lui qui ait prit les choses en mains dès le début. Au centre de l’attention. Il se demandait d’ailleurs comment il pouvait paraître pour une personne responsable dans ce chao général. Comment Grace avait pu lui demander de participer à son escapade ? Lui partir à la recherche de Danae, ca paraissait presque insensé. A moins qu’il parte en compagnie de son amie Tara, là ca paraissait plus plausible. Non il allait bien partir avec cette inconnue qui n’en était pas une. Oui il allait bien partir avec cette cruauté ambulante de Maera, alors que chacun des pas de la jeune femme sonnait comme un supplice pour les yeux d’Enzo. Mais quel soulagement quand il su qu’il allait pouvoir reprendre les choses en mains en voyant Noah au loin. C’était la clé, le pilier. Il l’était peut-être en général, ce rare ami auquel il tenait tant. Mais imaginer Enzo entourer de deux jeunes femmes pour partir à la recherche d’une autre, ca paraissait tellement impossible. Avec Noah à ses cotés, ca paraissait tout de suite un peu plus ‘possible’.
Les yeux de son pauvre ami le trahissaient plus que jamais. Enzo avait comprit depuis longtemps que Noah n’était pas en confiance entouré de tous ses arbres, qu’il ne planait pas sur une insouciance constante comme le faisait Enzo. Il l’avait bien comprit, encore plus à cette instant. Leur projet se dessinait petit à petit, les présentations se faisaient librement, comme si Enzo était le seul à connaître chacun d’entre eux. La direction dicté était l’est, dans le plus pure des hasards ils comptaient emprunter un sentir quelconque et aller voir les alentours. Chacun les avait visités bien assez pour presque s’y retrouver, quoi que s’ils partaient trop loin, il finirait par perdre le fil de leur recherche, le fil de la conduite à suivre.
Ils marchaient sous une ambiance lourde, ce brouillard matinal ne se dissipait pas, comme si cette brume intense voulait les empoissonner. Enzo comprit d’ailleurs très bien pourquoi son ami n’arrêtait pas de tomber, de s’écrouler entre les racines. Bien que celui-ci soit le seul à être aussi maladroit. Mais il ne pouvait s’empêcher de s’esclaffer à chaque fois qu’il perdait l’équilibre, ne serait qu’un temps soit peu.
NOAH ; « Pas la peine de te retenir Enzo, ris tant que tu le voudras, je m’en balance… »
ENZO ; « Désolé, mais c’est plus fort que moi. Tu t’es vu ? »
Il ne put s’empêcher de reprendre ses rires moqueurs, bien que ceux-ci ne soient pas foncièrement méchants, c’était juste un moyen comme un autre de détendre l’atmosphère. Après tout Enzo avait bien fait de se réjouir de la compagnie de Noah, il avait au moins le don de le mettre à l’aise, même dans les situations les plus cocasses. En effet, voir se déhancher une fille qu’il hait au plus haut point, et de l’autre coté une qui l’observe comme si elle défait dénicher le nouveau scoop, ca devenait très vite irritant. Non Noah était la, à tomber à chaque trou, à chaque caillou. Il ne devait pas le prendre mal, mais dans cette brume le rire d’Enzo sonnait plutôt comme un son rassurant. Malgré tout il se reprit lorsque celui-ci était à nouveau debout. Reprenant leur marche doucement. Alors que Maera proposait une cigarette à chacun des participants, Enzo n’avait pas réfléchit une seule seconde, si il devait rester ici plusieurs jours supplémentaires, il allait très vite tomber à cours, autant profiter de la bonté d’une demoiselle mal intentionnée. Tout en lui laissant des regards à n’en plus finir, bien que le jeu n’ait pas encore commencer, non rien ne se passait. Leur escapade était calme, presque silencieuse. La seule chose que percevait Enzo s’était Maera devant lui, se déhanchant de son allure féminine – féline -, remettant ses cheveux derrière ses oreilles. Elle ne se retournait pourtant pas, regardant droit devant elle, fixant son but. C’était un supplice. Enzo se maitrisait, ou contrôlait son envie subite de faire demi tour et de s’enfermer dans sa tente ?
Une chose est sûre, ce que cette pulsion qui allait assouvir à l’instant fut bien vite coupé en plein élan. Il n’avait rien vu venir, absolument rien. S’arrêtant net devant les deux corps écrasé au sol. Comme quoi, Maera pouvait aussi être ébranlé et s’effondrer. Ils se relevèrent, alors qu’Enzo était préoccupé par une autre tout autre chose, ce qui se dessinait devant eux, au milieu du brouillard épais. Des tombes … Des petites dalles en pierre très anciennes, comme brouillé par les mauvaises herbes. Ces croix, certaines en bois. Cette ‘clairière’ a vous coupé le souffle. A écourter vos pulsassions cardiaques. Il en avait entendu parler, de ce cimetière, comme beaucoup d’endroits mystérieux dans cette forêt. Jour après jour, événement après événement, découverte après découverte. Il n’osait même plus regarder Noah et Maera étalé au sol se relevant tant bien mal, il fixait outrageusement l’étendue devant lui. Cette brume épaisse aplatie sur des mètres, ce brouillard s’étouffant à l’affut des pierres. Ce vent violent et à la fois fragile. Il le sentait, il sentait que celui-ci l’entrainait avec lui. Mais ce vent perfide baladait les feuilles une à une dans l’air. Des petits tourbillons à ras du sol. C’était beau, à la fois triste, sans doute trop effrayant pour être apprécier à sa juste valeur. Il aurait presque eu peur. Or jamais il ne se serait permit une tel chose, au contraire de Noah. Au contraire des filles…
MAERA ; « On dirait… un cimetière… »
Non ce n’est pas la découverte ‘si impressionnante’ qu’elle venait de réaliser qui lui fit sortir les yeux en dehors de ses orbites. C’était la main de sa jeune agrippant son bras. Ce n’était plus l’étendue qu’il fixait, c’était la jeune femme qui elle ne réalisait sans doute pas l’effet de ce geste dévastateur. Comme quoi les instincts reviennent toujours au galop au premier abord. Mais elle se sépara, elle partit, fit quelques pas. Se retournant, les incitant à la suivre, à découvrir l’endroit, à découvrir le pourquoi. Grace la suivit, elles avancèrent ensemble. Enzo statique, Noah immobile. Ils se retournèrent au même l’instant sur l’autre le regard indécis. Enzo n’avait pas peur, pas le moins du monde, Noah si, ses yeux, tout son corps, le trahissait.
ENZO ; « Vous savez, je crois pas qu’on risque de trouver Danae ici, à moins qu’il ne l’ait déjà enterrer ! »
Non non Enzo n’avait pas peur, il n’avait jamais eu peur de la mort, ni de son symbole. Bien entendu cette constation des plus stupide n’était la que pour égayer le silence presque mortuaire qui s’était installé.
Il se retourna cependant sur Noah, avec un petit sourire à la fois narquois en apparence, mais rassurant dans le fond. Il ne l’aurait pas eu en temps normal, cette attitude trop optimiste, c’était uniquement pour lui, le rassurer.
ENZO ; « Mais de toute manière nous n’avons rien à craindre »
Cette toute dernière phrase était uniquement adressé à Noah, d’une fois plus calme, plus faible aussi. Il n’attendit cependant pas de réponse et s’avança pour rejoindre les deux jeunes femmes, bien qu’il voyait d’un mauvais œil, contre son gré, elle n’y pouvait rien, si elle l’analysait à longueur de temps.
De ses gras pas, cassant la brume froide, il arriva bien vite à la hauteur de Maera, se frôlant à elle. Le jeu n’avait pas encore débuté, et pourtant celle-ci le fixa, il lui rendit son regard. Rapprochant sa bouche du creux de son oreille.
ENZO ; « Ce n’est peut être pas le bon jour pour gagner apparemment »
Il acquiesça un petit sourire. ‘Sa bonne humeur’ n’était sans doute pas adéquate à la situation. | |
| | | | Invité
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| | Sujet: Re: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe Sam 7 Mar 2009 - 20:21 | |
| Durant quelques minutes, qui lui parurent des heures, rien ne se passa. Pas un mouvement, pas un bruit. Seule la brume prenait lentement ses droits autour d’eux, passant silencieusement entre les tombes et les troncs, rendant l’atmosphère du lien plus que surnaturelle. Noah avait l’impression de discerner des mouvements suspects derrière chaque pierre, derrière chaque brin d’herbe. Des frissons lui parcouraient le dos et la nuque, et s’il n’avait pas déjà pris ses jambes à son cou, c’est qu’il était déjà pétrifié par la peur. A vrai dire, il avait déjà oublié qu’il n’était pas seul : l’impression de lâcheté qu’il aurait donné à ses comparses lui importait peu. Il n’aimait pas cet endroit. Il n’aimait pas cette forêt. Noah n’avait pas de doutes : ce lieu était maudit, et cette excursion n’avait pas de sens. Sans doute finiraient-ils tous par crever, un à un, jusqu’au dernier, et la découverte de ce cimetière en était la preuve concrète. Il sentit plus qu’il ne vit qu’on bougeait sur sa gauche, et c’est l’air tout à fait neutre qu’il observa Maera passer devant leur petit groupe. Il avait repris conscience de sa non-solitude, mais également du fait qu’Enzo se trouvait juste dans son dos. Et cette petite anecdote suffit à le détendre, comme elle le faisait toujours. Sans doute était-ce pour cela qu’inconsciemment, il s’était dirigé vers le petit groupe que formait Enzo et les deux autres filles dans le campement. Car il savait pertinemment qu’il avait besoin d’une bonne dose de courage pour s’aventurer dans cette forêt maudite, alors qu’une des leurs, aussi insignifiante lui soit-elle, avait disparu de la surface de la terre. Evidemment, Noah ne comptait pas revoir cette Danaé de sitôt. Son cadavre devait pourrir dans un coin, depuis des jours peut-être. Il ne faisait pas confiance à cet endroit…
Le geste de la jeune femme, qui se voulait sans doute rassurant, eu pour résultat d’enraciner un peu plus Noah là où il se trouvait. Qu’il bouge de là ? Qu’il aille se perdre dans cet amas de tombes ? Etait-elle folle à lier ? Ce n’était pas lui qui irait volontairement se jeter dans la gueule du loup… n’était-ce pas évident que c’était là un piège tendu par la forêt ? Oh ! Mais il en deviendrait fou s’il ne trouvait pas quelque chose à quoi se raccrocher. Sa Peur le dévorait de l’intérieur, sa Peur ne lui laissait aucun répit. Sa mâchoire se crispa, alors qu’il sentit Grace lui lâcher le bras, pour s’avancer aux côtés de Maera. Et on s’étonnait encore du fait qu’il soit devenu plus gay qu’autre chose… Il n’avait pas honte le moins du monde : que des filles soient plus courageuses que lui ne le gênait pas. Il s’était accoutumé à sa couardise et ainsi, il était deux fois plus prudent que n’importe qui. Tous, qu’ils courent à leur mort : lui ne leur viendrait pas en aide, ni ne leur ferait la moral. Ils savaient tous où ils allaient. Noah se retourna soudain, avec lenteur, cherchant le regard d’Enzo, toujours placé derrière lui. Lui n’avait pas bougé, pas encore. Mais il le savait plus courageux, aussi. S’avancerait-il lui aussi ? Il n’en doutait pas. Il savait pertinemment que son ami ne croyait pas à la légende, du moins, pas tant que lui. « Vous savez, je crois pas qu’on risque de trouver Danaé ici, à moins qu’il ne l’ait déjà enterré. » Il ? Qu’entendait-il par là ? Qu’entendait-il par « il » ? Il frissonna plus violemment et rentra instinctivement les épaules. Peut-être allaient-ils pouvoir s’en aller à présent. Oui… s’ils ne risquaient pas de trouver la fille ici, pourquoi s’attarderait-il ? Le sourire rassurant qu’Enzo lui dédia eut pu l’encourager à penser ainsi. Mais les paroles qui suivirent le détrompèrent lourdement. « Mais de toute manière, nous n’avons rien à craindre. » Et le blondinet écarquilla les yeux, alors qu’il voyait son ami s’avancer vers le deux jeunes femmes. Ainsi, lui aussi était fou. Ca ne l’étonnait pas le moins du monde mais… lui, oserait-il seulement faire un pas ? Il déglutit péniblement, jetant un regard apeuré autour de lui. Les tombes lui semblaient de plus en plus menaçantes, et ils se trouvaient tous les trois là, en face de lui, visiblement bien décidé à avancer. Et lui… toujours pétrifié. Il vit son ami se rapprocher un instant de Maera, et sans doute qu’en tant normal, sa jalousie dévorante lui aurait donné suffisamment d’audace pour les suivre et ainsi interrompre cette proximité gênante… mais il n’osait pas. Comme s’il était enchaîné au sol. Et il ne parvenait pas à calmer le trouble qui s’était emparé de lui… quant à la peur, elle l’accompagnait depuis tant d’années qu’il n’essayait même plus de lui échapper.
« Non. Non… je ne vais pas là-dedans. » Dit-il en désignant le cimetière du menton. « Il faudrait que je sois vraiment dingue pour faire ça… » et là, il parut retrouver l’usage de ses jambes car il se laissa soudain tomber au sol, appuyant son dos à un rocher près du chemin, visiblement résigné à patienter. Ce qu’il n’avait pas encore prévu, c’est qu’il allait sans doute se retrouver bientôt seul, et là… là sans doute, regretterait-il ses paroles.
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| | | | Kayla H. Ashmore
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| | Sujet: Re: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe Jeu 12 Mar 2009 - 21:44 | |
| ][POURRI DE CHEZ POURRI]
Tout avait été mis en place pour que chaque étudiant soit confronté à la peur, qu'il la regarde dans les yeux avant de fuir. Car oui cette forêt était des plus effrayantes. Ses grands arbres dont les feuilles ne laissent que très peu filtrer la lumière, ses chemins sinueux mal dessinés et pas du tout entretenus, ses bruits faisant sursauter car en contraste avec le silence qui se fait parfois entendre. Le silence, parlons en. Réconfortant et pourtant peu rassurant. Car grâce au silence on peut TOUT entendre, le moindre bruit, que ce soit de pas, du vent dans les feuilles ou celui des animaux. Ce qui peut être vu comme un problème mais aussi une bénédiction. C'est comme ça que le prenait Maera, car s'il y avait du silence, elle pouvait entendre le Chant, son Chant. Et c'est tout ce qu'elle désirait. C'est pour cela qu'elle ne parlait pas et qu'elle se laissait marcher et divaguer au gré de ses envies, le Chant la guidait, elle ne se perdrait pas. Voilà la principal. Ainsi elle se trouvait en tête, aux côtés de Grace. Enzo et Noah derrière, à les suivre. Puis elle avait eu une soudaine envie de fumer, de se détendre encore plus qu'elle ne l'était. Sereine, comme à son habitude. Alors elle sortit son paquet avant d'en proposer à toute la troupe. Un seul accepta. Un seul : Enzo. Celui qui lui avait proposé, non plutôt ordonné de l'accompagner. Un jeu, un défi, rien de moins. Un de plus. Elle l'avait tenu bien sûr, elle ne pouvait pas faire autrement, c'était les règles. Leurs règles. Et maintenant, voilà qu'elle le fournissait en cigarettes. Pourtant elle ne lui lança pas un de ses nombreux piques, elle planta simplement son regard noisette dans le sien. Quelques secondes, pas plus. Un feu ardent brûlait dans le regard de la jeune femme et il l'avait sans nul doute décelé. Mais il fallait qu'elle se contrôle et pour cela elle ne devait pas le regarder plus de quelques secondes. Sinon elle était finie. Il dégageait un magnétisme si intense, c'en était presque effrayant. Mais elle n'aurait pu l'avouer. Alors ils avaient leur route, et Maera n'avait plus fixé une seule fois le jeune homme, ni aucun autre.
Tout s'était passé très vite. La jeune demoiselle avait été prise de court. Ce qui lui avait valu une magnifique chute sur Noah. Elle compatissait à son malheur. Mais la découverte qu'ils firent fut bien plus importantes que ce stupide trébuchement. En effet, devant leurs yeux effarés se trouvaient un cimetière. Des petites dalles, des petites croix blanches au départ qui avaient noircies car personne ne les entretenait, de la mauvaise herbe un peu partout. Mais principalement, des morts. Des dizaines de personnes étaient enterrées là, sous leurs pieds. C'était plutôt glauque, Maera en frémit après s'être relevée. Ses sens la poussèrent au contact avec l'homme qu'elle désirait le plus. Un simple contact dont elle ne fit guère attention, contrairement à lui. Malgré cela, elle ne le fixa pas plus. Elle restait les yeux rivés sur les pierres tombales. La peur s'était emparée peu à peu d'elle. Elle détestait cela, de ne plus être sereine. Alors pour se remettre d'aplomb, la demoiselle décida de prendre les choses et s'avança un peu plus. Très vite suivie par Grace. Apparemment elle était très courageuse, ce qui ne manqua pas de ragaillardir Maera qui s'accorda une esquisse de sourire. Au moins, elle n'était pas tombée sur une fille bête comme ses pieds, qui ne savait pas aligner trois mots à la suite et qui avait peur de se salir. Au contraire. Noah, lui, par contre, n'avait pas l'air au mieux de sa forme, il tremblait presque de tout son membre, ce qui étonnait assez la demoiselle. Elle n'avait pas l'habitude qu'un homme montre autant qu'il avait peur, elle ne dirait pas qu'il montrait sa lâcheté et sa faiblesse, car elle n'était pas du genre à critiquer gratuitement, mais c'était tout comme. Ses yeux balayaient les deux jeunes hommes qui restaient statufiés ici comme deux blocs de roche. Qu'attendaient-ils ? Le déluge, car bientôt il leur tomberait sur la tête, et elle voulait fuir avant. Finalement Enzo prit la parole pour dire quelque chose qu'elle avait deviné d'elle-même, car pas franchement stupide. Mais puisqu'ils étaient là autant continuer et ne pas revenir sur leurs pas, de toute manière elle sentait que c'était ce qu'il fallait faire. Peut-être découvriraient-ils quelque chose d'important ?
ENZO ; « Vous savez, je crois pas qu’on risque de trouver Danae ici, à moins qu’il ne l’ait déjà enterrer ! »
Ça devait être ça, il l'avait déjà enterré. Ce qui signifiait qu'Enzo la pensait bel et bien morte, comme elle s'en doutait aussi. Et pourtant elle était comme là, en leur présence. Ça devait être l'attrait du mystère et de l'inconnu qui l'avait poussée à être ici sinon elle serait repartie chez elle, attendant inlassablement des nouvelles de son frère. Qui ne viendraient sans doute jamais. Pendant un moment elle se sentit pathétique d'y avoir cru tellement fort. Pendant un moment ses épaules s'alourdirent comme si elle portait un poids d'une centaine de kilos sur celles-ci. Elle était tellement perdue dans ses pensées obscures qu'elle n'entendit pas les paroles qui se voulaient rassurantes à l'égard de Noah. Elle ne perçut même pas ce souffle, ni ce parfum et encore moins le bruit de ces pas. Alors qu'elle les connaissait par cœur. Elle les avant tant analyser. On voyait donc que son esprit était tourné ailleurs sinon elle aurait esquissé un geste, que ce soit d'approche ou au contraire de fuite. Pourtant elle ne fit rien. Elle pensait. Son cœur se serrait au fur et à mesure qu'elle allait plus loin dans ses idées. Sa respiration se saccadait. Ses doigts furent pris de tremblements. Puis son corps entier comme si elle retenait des sanglots. Ce qui n'était pas le cas, jamais plus elle n'avait pleuré depuis ce jour, elle ne recommencerait pas devant de purs étrangers et surtout pas ici et pour lui. Pourtant, rien n'y faisait. Elle ne se contrôlait plus. C'est pourquoi elle fut des plus surprises lorsqu'elle sentit un corps se frôler au sien. Des mots résonner à ses oreilles. Un souffle chaud caresser sa peau. Sa tête se releva alors, se laissant divaguer elle plongea ses yeux noisettes dans ceux du jeune homme. Ne se rendant pas compte qu'ainsi elle pouvait partager toutes ses émotions. Elle ne se contrôlait plus. Nillem, son frère, avait su la faire sortir de sa sérénité habituelle et si elle ne faisait pas attention elle allait subir les conséquences de ses actes. Pendant un instant, elle voulut se laisser tomber dans ses bras, se laisser aller dans son étreinte. Mais cette idée ne fit qu'effleurer son esprit. Déjà elle reprenait ses esprits, et ses yeux papillonnèrent pendant quelques secondes, le temps que son regard se fasse plus froid qu'il ne l'avait été pendant un moment. Enfin elle le regarda, et analysa ses paroles, avant de détourner le regard et de balayer le lieu.
ENZO ; « Ce n’est peut être pas le bon jour pour gagner apparemment » MAERA ; « Je crois surtout que tu n'es pas prêt de gagner. Simplement, aujourd'hui tu as une excuse. Mais le jeu continue. »
Ses paroles planèrent dans l'air quelques secondes avant qu'une bourrasque de vent ne les fasse s'envoler loin d'ici. Déjà leur moment d'intimité était terminé. Une esquisse de sourire charmeur se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle croisa son regard. Puis elle fit un nouveau geste. Sa main droite se leva comme si elle allait le gifler, mais c'est une légère caresse qu'il reçut. Elle frôla sa joue gauche, sa joue chaude, tout en penchant sa tête vers la droite. Puis elle se secoua et rompit le contact pour tourner son corps entier vers Noah qui venait de s'agenouiller par terre. Elle fit un demi pas vers lui pour mimer un geste d'aide qu'elle ne lui apportait sans doute pas. Et répondit à ses paroles.
NOAH ; « Non. Non… je ne vais pas là-dedans. Il faudrait que je sois vraiment dingue pour faire ça… » MAERA ; « Alors je pense qu'aujourd'hui tu seras vraiment dingue. A moins que tu veuilles rester ici - silence - seul. »
Après cela, Maera se retourna de nouveau vers le cimetière qui se trouvait face à eux, et elle entra un peu plus dedans. Bizarrement la sérénité était revenue. Comme si le fait d'être près d'Enzo pendant quelques secondes l'ait rassurée. Le Chant lui-même était revenu, lui montrant qu'elle ne devait pas s'inquiéter concernant son frère, et le son se faisait plus fort à chaque pas, comme si c'était logique et écrit qu'elle fasse cela. Elle s'éloignait de plus en plus de ses camarades et pourtant cela ne la dérangeait pas plus que ça. C'était logique. Elle devait faire cela. Ils la suivraient. Ou resteraient en arrière. Elle s'en fichait. Elle ne remarquait plus les sons inhumains et effrayants qui l'entouraient, son ouïe était fixée sur le Chant.Elle n'entendait pas non plus le froissement des feuilles sur lesquelles on marche ou qu'on écarte pour mieux voir. Elle n'entendait rien de tout ça. Elle n'entendait rien et ne voyait rien non plus. Ses sens n'étaient plus autant en alerte que lors de leur marche. Elle s'était totalement abandonnée au bras du Chant, comme une fille dans l'étreinte de l'homme qu'elle aime. Maera n'était plus vraiment la même, comme si le cimetière la changeait. Comme si le cimetière avait un effet sur les gens qui pénétraient en ce lieu... | |
| | | | Invité
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| | Sujet: Re: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe Dim 22 Mar 2009 - 16:21 | |
| [Attention les yeux >.<] Grace n’avait pas peur. Certes, elle avait sursauté, s’était tenue au bras du pauvre Noah tremblant, mais ça n’avait été que de la surprise. Car enfin, après tous ces jours passés à chercher la moindre chose inexplicable, le moindre indice sur cette légende, elle pouvait enfin se perdre corps et âme dans sa curiosité maladive. Ce cimetière était signe de délivrance pour son mal, cette impatience qui avait été sienne depuis longtemps déjà. Elle n’avait pas hésité une seule seconde à rejoindre l’intrépide Maera qui semblait elle aussi s’être abandonnée dans une chose qui devait lui être agréable. Ses pieds foulaient le sol avec tant de bonheur qu’elle n’avait même plus la notion de danger. Quel danger pourrait-il y avoir à connaître, à savoir ? Dans sa logique imperturbable, aucun. Mais bien entendu, son inconscience allait sûrement lui coûter cher.
Contre toute attente, ce fut Noah, le peureux dans l’âme, qui la fit revenir sur terre. Son inquiétude débordante d’abondance l’avait touché. Il n’avait pas tord. La petite brune se fit alors hésitante : entre son objectif et sa vie, quelle était la chose la plus importante à ses yeux ? N’importe qui, qui en serait venu à de telles hesitations, aurait probablement choisi la vie plutôt que le savoir. Mais malheureusement, la brunette ne faisait pas partie de ces gens-là. Son cœur et sa raison s’affrontaient dans son corps fragile. Elle ne savait plus à qui se fié entre ses deux parties qui se faisaient de plus en plus distinctes. Elle avait toujours les conseils avisés de sa sœur pour faire la part des choses et ne pas tomber dans le cercle vicieux des envies et des peurs. Mais là, personne ne serait apte à l’aider dans son choix qui se faisait savoir comme de vie ou de mort. Fermant les yeux, gardant les oreilles bien ouvertes pour entendre les autres discuter, elle réfléchissait à la situation avec beaucoup de concentration. Avait-elle réellement le choix en y repensant ? N’allait-elle pas regrette amèrement, et sûrement toute sa vie, si elle partait rejoindre le camp ? Si, et elle le savait. Ainsi son destin était scellé. Enfin scellé était un bien grand mot, cela ne lui déplaisait pas tant que ça. Ce moment de doute, il devait de toute façon bien arrivé après tant d’enthousiasme pour aller sur un chemin dont elle ne savait rien et qui pouvait être celui de la fin.
Chassant toutes pensées funestes de sa tête, elle se tourna vers Noah qui n’avait toujours pas bougé de sa place. Avait-il donc si peur ? Manquait-il tellement de curiosité ? Grace, même en essayant longuement, avait du mal à comprendre le jeune homme. Certes, douter n’avait rien de grave, avoir peur non plus puisque ce sentiment aidait à rester en vie, mais avoir si peu de courage l’intriguait. Après tout, elle avait bien observé multiples représentants de la gente masculines et ces derniers faisaient tout leur possible pour passer pour des invincibles aux côtés de jeunes filles. A moins qu’elle et Maera ne soient pas représentatives de la féminité, ce dont elle doutait, le peureux était vraiment anxieux. Et cela n’aiderait sûrement pas le groupe à avancer. Pourtant, Mademoiselle Newtown n’était pas mécontente de faire le voyage avec lui, au moins il y aurait une personne capable de ressentir le danger même si c’était dans son extrême. Car elle avait bien l’impression que les deux autres avaient le même mal qu’elle à définir le danger.
Trop timide pour rassurer le jeune homme, la brunette décida de rester en retrait. Elle détourna son regard des autres pour tenter d’apprivoiser le cimetière de son regard. La brume qui englobait le tout rendait impossible de voir le lieu en son ensemble. Fronçant des sourcils pour se concentrer, elle ne put voir que les trois quatre rangers de tombes qui les attendaient. N’ayant aucune envie de les attendre, plus par peur de douter à nouveau que par envie d’être seule, elle mit un pas devant l’autre lentement se décrochant du groupe doucement. Elle atteint la première rangée qui leur faisait face bien rapidement. Elle se pencha pour admirer les inscriptions illisibles sur la pierre. Elle laissa glisser ses doigts qui se rétractèrent sous la brulure du froid. Alors qu’il ne faisait pas si froid dans la forêt, ce lieu était glacial. Elle resta là, attendant tout de même le reste pour ne pas subir le froid seule. Elle, si solitaire, n’avait plus envie de l’être à la vue de ce qui les attendait.
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| | | | The Legend
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| | Sujet: Re: TOPIC COLLECTIF #10 ; Avertissement d'outre-tombe Mar 7 Avr 2009 - 21:17 | |
| La brume qui enveloppait le cimetière se faisait plus épaisse, plus pressante. Plus terrifiante peut-être. La brise parcourait les tombes, talle un murmure glacé qui tentait de les prévenir. Qui tentait de les faire fuir. Mais eux, pauvres fous, n’étaient apparemment pas conscients d’un tel avertissement. Eux préféraient s’aventurer sur des lieux qui leur étaient interdits. La curiosité dominant toute peur. Ou était-ce le simple désir de se montrer fort devant le danger ? Voilà que trois d’entre eux s’avançaient d’un pas sûr, ou du moins le faisaient-ils croire. Délaissant un camarade à l’arrière. Ne pouvaient-ils pas simplement l’écouter et repartir tous ensemble ? Non, leur curiosité macabre les menait déjà au travers des dalles de marbre froid et rendu terne par le temps. Les inscriptions les intéressaient apparemment. Trop peut-être. L’une des jeunes femmes s’en était approché, elle-même éloignée du groupe. Et si elle était sur le point de payer cher cet intérêt soudain pour les inscriptions mortuaires d’un vulgaire cimetière ? Non, pas cette fois. Peut-être la chance était-elle de son côté. Mais les esprits n’étaient pas tranquilles. Ils s’agitaient. Aussi fort que le vent qui agitait les feuilles d’arbres au-dessus de leurs têtes impuissantes. L’un d’eux était leur cible. L’un d’eux allait être la proie de leur amusante et douce vengeance. Et c’est alors que l’un des jeunes hommes, celui qui s’était aventuré plus avant dans le cimetière, rebroussa chemin. Pour aller retrouver son prudent camarade ? Trop tard. À peine avait-il esquissé le mouvement du retour que le sol cédait sous son poids. Un craquement soudain se fit entendre et sa silhouette disparut dans les profondeurs, tandis que la brume ne leur laissait aucunement la possibilité de s’orienter. Était-il blessé ? Où était-il passé ? Tant de questions qu’ils se posaient. Pauvres fous ! La seule à la quelle ils auraient dû pensé, était simplement ; où est la sortie ?
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