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 this dirty guilty mind called love ; PV

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MessageSujet: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeMer 15 Juil 2009 - 18:13


Découvrez Daft Punk!




this dirty guilty mind called love ; PV Lustbann


this dirty guilty mind called love



Et d'autres, dont la gorge aime les scapulaires,
Qui, recélant un fouet sous leurs longs vêtements,
Mêlent, dans le bois sombre et les nuits solitaires,
L'écume du plaisir aux larmes des tourments.

charles baudelaire - femmes damnées




    Je me balance doucement, au grès de mes humeurs. Mes bras s’étirent, mes mains se joignent et mes hanches roulent avec élégance. J’ai fermé les yeux, mes mèches brunes parsemant mon visage, seule ma respiration se fait entendre. J’expire doucement, longuement, chaudement, et ma suffocation érotique semble être un art plus qu’un vice. Les néons verts de ce club désert éclairent mes traits avec violence et m’arrachent un sourire. Je ris au éclats, révélant mes canines acérées. Mon bonheur carnassier se dessine sur mes lèvres rougies par cette nuit de baisers incessants, et mes doigts graciles descendent le long de ma silhouette pour retrousser le bord de ma robe excessivement courte, dévoilant un peu plus de mes jambes. Je me laisse tourner doucement, un bras toujours en l’air, qui doucement regagne ma chevelure, alors que tendrement je dévoile encore et encore mes cuisses bien trop fines pour me laisser paraître en bonne santé. La musique de ce récent tube pop bourdonne et je n’en écoute que les vibrations. Je suis seule sur la piste, et tous les yeux des pochtrons accoudés au comptoir sont rivés sur moi. Des motards quinquagénaires en ne plus savoir qu’en faire, leurs barbes grises tombant disgracieusement sur leurs poitrails velus, surplombant la bedaine inéluctable de leur vieillesse impatiente. Je les entends déglutir difficilement, douloureusement, tandis que leurs langues râpeuses viennent caresser nerveusement leurs lèvres gercées, tremblantes d’envie à mon égard. Il faut dire que je suis sans doute la plus belle des créatures qu’ils aient jamais vu d’aussi près. Mes longues jambes rachitiques, d’une pâleur fantomatique, sur lesquelles repose mon torse fin au possible. Mon visage angélique, brisé, comme la plus belle des petites filles qui se serait allègrement plongée dans tous les vices possibles et imaginables. Mon bracelet luminescent scintille de sa lumière rose fluo dans la pénombre de la pièce, et ma carrure chancelante ne cesse de se mouvoir sensuellement, telle une vipère, dans les eaux troubles de ces six heures du matin. J’ai passé la nuit à faire la fête, sans jamais m’arrêter, et je ne sais même plus comment j’ai atterri ici. Je n’en ai que faire, rien ne m’atteint plus. Cela fait des années que de la vodka coule dans mes veines, je ne répond plus de rien et ne tient plus compte de rien. Mon existence, si existence il y a, ne se résume qu’à une suite infini de shots de tequila perdu entre les rails de coke de mes soi-disant amis que je baise vite et mal sur les banquettes arrière de 206 crasseuses et plus viles que les limousines de n’importe quel fils à papa aussi classieux que le dernier des porcs en manque de chatte. Dieu merci, je suis nihiliste et je nie en bloc toutes les théories humanistes qui ont sut naître depuis la préhistoire. Je ne suis rien ni personne, je n’existe pas. Et vous non plus.


    Au rythme des hurlements qui résonnent dans mon crâne, mais mains empressées viennent caresser mon visage, ébouriffer ma chevelure, et je ne m’arrête pas. Comme si la scène était passée en accélérée, mes gestes me semblent incontrôlables et pourtant divins. Je blanchis de seconde en seconde, et mes yeux cernés sont noircies par le col, mes lèvres affamées se tordent en des moues aguichantes. Je suis la consécration de l’héroin chic, et je pourrais rivaliser avec la plus imbibée des Kate Moss. Un type s’est avancé, s’approchant de moi. Il est sans doute jeune, enfin, plus que les autres clients de cette boite. Il doit avoir la quarantaine, et son costar BCBG me donne la vision d’un homme marié, cadre actif et pourtant un peu lassé de cette vie monotone. Sans doute est-ce la raison de sa présence. Je n’hésite pas, altruiste, à lui donner ce qu’il attend, et le rejoins très vite. J’empoigne sa cravate fermement, avant de me laisser glisser le long de son corps, mes escarpins léopards resplendissant de cette lueur émeraude qui inonde la pièce. Je me relève, laisse mon dos caresser son torse d’une manière plus que sexuelle, et ma joue vient se presser contre la sienne. Ma chevelure anthracite ne cesse de lui flatter le menton, et je le sens défaillir sous la puissance de mes assauts. Lui qui était déjà en mon pouvoir à l’instant où ses yeux se sont posés sur moi, il vendrait maintenant père et mère pour pouvoir goûter à mes lèvres. Je ne l’y forcerait pas. Ma danse se fait plus saccadée, mes déhanchés plus violents, et les lumières tremblent tant et si fort que j’en perds le peu d’esprit qu’il me restait.


    Sans un mot je le jette contre le mur carrelé des toilettes pour hommes, et vient tirer sur l’encolure de sa chemise bleu clair. Les boutons craquent, volent, et je dévoile son torse. Il est puissant, il est beau. Je ne me suis pas jetée sur un laideron. Pas que je fasse la difficile, c’est le pur hasard. Ma langue vient titiller son buste luisant de sueur, et il pousse un soupir rauque. Ses mains incertaines viennent se plaquer sur ma taille et je m’en empare pour les glisser sous ma robe. Je lui fais retirer ma culotte avec une certaine condescendance mais il semble apprécier qu’on le dirige. Je décide donc de défaire sa ceinture, et mes doigts la tirent avec vitesse. Je la retire d’un coup et elle claque dans les airs tandis que je la lâche pour déboutonner sa braguette. Je tire sur son pantalon avec force, révélant un caleçon terne. Le gris se mêle aux bords noirs et je me sens étrangement bête dans cette position. Je m’interroge un instant sur mes motivations et en oublie sa main qui caresse l’intérieur de mes cuisses avec excitation. Je ne sais pas où je vais, ni où je suis. Le problème est sans doute d’où je viens. Je crois que j’aurais put me reconstruire malgré les violences de mon père. Je suis sûre que quelqu’un de bien intentionné m’aurait sortie de mes vices. Mais Enzo a fait son apparition, m’a ravagée comme il avait l’habitude de le faire et s’en est allé. Je ne le maudit pas. Je n’en veux pas aux connards d’être des connards. Les croyant prient, les vaches meuglent, et les connards ruinent la vie de pauvres connes dans mon genre. Dépitée, je répond d’un vois absente aux délires suffocants de mon amant.

      « Tu es la plus belle créature qui ai jamais put exister sur cette terre. Tu es une merveille, tu es ma merveille tu …
      - Non. Je ne suis qu’une pute parmi tant d’autres ».


    Je n’ai pas cillé, mon regard vide toujours fiché dans la lumière blafarde du néon bleuté de ces W.C. En ce moment, je hais tous ces fils de putes fortunées qui écument les bars pour étaler leur arrogance et leur richesse en croyant vraiment qu’il ont tout compris à la vie et que c’est pour ça qu’ils sont tristes. Je hais ces pauvres imbéciles qui baisent n’importe qu’elle chatte en pleurant ensuite les guerres qu’ils ne mèneront jamais et l’absence totale d’un but dans leur vie. Je hais ces cœurs de pierres qui se plaignent de vivre sans amour alors que j’existe. Je hais ces salauds qui ont peur de m’aimer. Tout serait si beau et simple, si seulement quelqu’un m’aimait. Si quelqu’un m’aimait sainement. Ca n’est malheureusement pas le cas.


    Doucement, je m’exécute. Je gobe, lèche, suce, mordille, aspire, avale. Tout ça en silence, si l’on omet mes gémissements de douleur. Les larmes ruissellent le long de mes joues pâles et ça n’arrête pas. Je pleure au milieu de ma fellation tandis que ma victime ne cesse de crier son désir. Ses mains puissantes viennent appuyer ma tête contre son bassin et il se fait de plus en plus violent. Je ferme les yeux, essaie d’oublier tout ce qui m’entoure. J’essaie de ne plus avoir conscience de la situation, je n’y parviens pas. Je l’entend gémir, sans s’arrêter, m’insulter, me dire des choses vulgaires qui me font me sentir sale, et je ne réalise pas que c’est la première fois que je pleure durant l’acte. Je ne sais pas si c’est Greenville ou ma fatigue, mais je suis perdue au beau milieu d’un viol. Je voudrais hurler mais ne peux pas. Je voudrais hurler mais mes forces me quittent. Je bat des cils, mes paupières clignotent au rythme de la musique et des lumières, je sens ma bouche s’alourdir. Je voudrais vomir, mes paupières tombent, tout tourne. Je me hais et je suis maintenant certaine d’exister. Je souffre, encore.
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Lust Holloway
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Lust Holloway


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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeMer 15 Juil 2009 - 21:35

hj : je confirme j'adore tes rps *-*
j'ai tenté une réponse à la première personne,
j'espère qu'elle sera à la hauteur de ton post ç___ç

    C'est la paranoïa qui suinte par tous les pores du mur ; vive, intenable, acide. Les enfants de l’ecstasy ne sont plus en sûreté, finie l’impression de ne faire qu’un. On est des malades mentaux distincts, brûlant de quitter cette atmosphère empoisonnée pour retrouver un lit chaud et un thérapeute sympa. La réalité est en marche... Où suis-je ? Qu’ai-je fais ? Est-ce que ça valait le coup ? Et à propos, que s’est il passé ici ? Tu n’as plus qu’à espérer sombrer dans l’inconscience, car tu ne pourras pas dormir.... Et là, nous tous, enfants de la génération chimique, on vous dit : allez vous faire mettre. Vous savez où vous pouvez vous la foutre votre putain de sensation de bien être allumée à la coke ? Elle n'existe pas. Oui je suis trash, cru et violent, je n'ai même pas assez de diplomatie et de sens du respect coulant dans mes veines pour vous desservir mes pensées avec un peu plus de retenue et de courtoise ; ce soir, ce qui coule dans mon sang de bourgeois horripilant, c'est les restes de ces substances hallucinogènes qui provoquent en moi un manque et qui m'allument le cerveau à la paranoïa. Tiens, on y revient.
    On me connaît ici, en vérité on me connaît partout où je vais : Lust Prince Holloway, héritier de la première banque de Grande-Bretagne, ou le junkie invétéré de ces demoiselles qui hait son monde plus qu'un fêtard à la gueule de bois exècre un verre de vodka au réveil. Mon crédo, c'est live fast and die young, et en cela je vomis littéralement tous ceux qui m'entourent, incapable de m'attacher vraiment, haïssant au sens propre mon entourage car ces derniers me donnent le tournis, embarqué dans une spirale sans fond. Par ailleurs ceux qui sont présents ce soir autour de moi, je ne les connais pas vraiment, ils s'accrochent à moi parce que je leur ouvre les portes des clubs VIP comme celles des pubs crasseux, mais aussi et surtout parce que j'ai ce truc en plus que beaucoup d'autres n'ont pas : j'ai l'âme d'un meneur. Mis à part Joe, ce grand type baraqué aux lunettes noires, plus communément surnommé affectueusement "Le Black", et qui demeure un dealer et un ami (on appelle ça la fonction pratique du deux en un, pour les radins les plus purs), je les connais à peine. En face de moi, ce blond gringalet au rire nerveux mais au comportement louche ne cesse de faire tourner sa pillule pastel entre ces doigts ; lui dans le jargon des dealers, constitue ce qu'on appelle la clientèle "strass" : le genre de gars qui vous achète quelques grammes pour se donner une sorte de prestige auprès des amis, mais qui peine à rouler sa feuille pour en respirer la poudre. Autour de lui, d'autres personnes, d'autres visages, et tous me regardent avec admiration, me complimentent ou cherchent mon attention, vexés néanmoins de voir que je leur répond à peine, ou que je ne leur octroie qu'un simple sourire en coin. Car je ne suis pas comme tous ces riches qui vous jouent la carte du faux ami aisé à approcher pour étendre son réseau d'influence, je ne suis même pas un cliché de la Gucci Pride, j'aime le champagne mais le mélange à la vodka même bas prix, je côtoie les soirées caviars comme je fête à la pinte de bière dans le pub crasseux du coin les vingt-et-un an d'un ami camé, junkie et -faut-il oser le dire- pauvre... Les deux mondes sont les miens ; celui du dollar américain comme celui de la misère des trottoirs, et en cela je me gausse aussi bien de ces bourgeois trop bien fringués alors même que mes propres costumes sont griffés de la même marque Cerruti ; excepté que moi, je peux aller me balader dans les quartiers à risques sans qu'on ne vienne me piquer ma rollex, on m'attribue plutôt des poignées de main.

    Nous voilà donc tous assis dans le carré VIP ; le coin où les riches pensent être les rois du monde parce que leur banquette ocre est sous la coupe de trois lettres qui vous octroie le droit de sabrer des bouteilles de champagne à cinq cent dollars. En une soirée, nous dépensons un salaire entier d'un ouvrier ayant transpiré la sueur de son front pour parvenir à nourrir sa famille, mais ne cherchez pas à nous faire culpabiliser, nous n'avons aucun relan de conscience. La preuve étant que moi comme Joe ou encore cette rouquine allumeuse, ne nous cachons pas derrière de grands paravents pour respirer la poudre blanche que je viens de tracer à la black card. Moi le premier donc, après tout ne suis-je pas le prince de la soirée comme toujours, j'inspire sèchement tandis que la paille de papier suit le sillage de la trainée fine qui va me conduire tout droit au paradis. Je me relève, renifle quelque peu tandis que ma main vient frôler mon nez d'un réflexe bref ; c'est le signe de ralliement de tous les toxicomanes en manque ou repus. Ce soir donc, nous sommes nombreux, une douzaine peut-être, et nous n'avons rien de particulier à fêter, si ce n'est la nuit que je vais sans doute passer avec la rouquine et les deux blondes allumeuses qui ne cessent de tenter de m'aguicher depuis tout à l'heure. Mais je ne réponds pas positivement à leurs avances, je n'en ai pas l'envie ce soir, je préfère ma coke à une partie de jambe en l'air pour le moment... ou peut-être est-ce simplement parce que leurs têtes ne me reviennent pas. Elles sont fines, élancées, créatures sublimes aux jambes galbées et halées, mais au niveau du visage elles n'ont rien d'exceptionnel, j'irai même jusqu'à dire qu'elles sont presque laides. Mais soit, je penserais à Petra Nemcova pendant notre partie de baise intensive ou toute autre mannequin anorexique et aux hanches saillantes qui, en vérité, ne m'excite pas vraiment. Je suis moi-même loin d'être un apollon tout en muscle ; l'addiction à la drogue me coupe l'appétit et je n'en ai que faire, aussi j'avoue que les courbes généreuses des demoiselles m'attirent bien plus. Ce qui n'est pas le cas des trois silhouettes squelettiques portant sur elles du Dolce & Gabana qui s'allongent contre moi ou viennent apposer leurs mains frêles sur mes cuisses. La moins blonde d'entre elles avance alors ses lèvres à mon oreille, et dores et déjà je comprends qu'en vérité, la demoiselle est brune mais les néons affolés m'ont empêché jusqu'ici de voir véritablement à quoi elle ressemble, ou peut-être est-ce parce que justement, j'en ai rien à faire. Elle me murmure des mots doux à l'oreille, suivi d'avances explicites qui me font sourire, et pourtant je ne réponds pas mais m'affale sur la banquette ocre, une cigarette à la main que je viens de rouler, avisant d'un oeil terne et désintéressé Joe qui décroche son téléphone. Il me le tend alors, et je comprends qu'à l'autre bout du fil se trouve une personne que je ne connais pas, mais qui veut tout de même parler à Lust Holloway, parce qu'être en contact avec un dealer bourge ayant autant d'influence, c'est fun, et pour un peu qu'on ait une petite amie blonde à lui présenter pour une nuit, ça peut vous ouvrir des portes. J'entends ma voix suave et incandescente s'élever dans le vacarme de la musique sourde ; je murmure et pourtant le son de mes paroles porte dans une sensualité détonnante et froide.

    « Fuck off. Qu'il aille se faire foutre, je parle pas aux inconnus. »
    fis-je alors dans une ironie cinglante.
    « Il dit qu'il est occupé là, rappelle plus tard. »

    Joe hausse les épaules tout en raccrochant quand je lève mes yeux au plafond avant de lâcher un soupir, las et exaspéré. Comme quoi, il est absurde de se fier aux apparences ; le grand baraqué aux airs de caïd imperturbable se montre poli et courtois, quand le petit blanc bourge et rachitique est la pire ordure que vous puissiez trouver... Enfin peut-être pas. Et déjà je soupire de nouveau, je m'ennuie ; il faut constamment m'étonner sans quoi je me lasse vite et vous n'êtes plus dans mes bonnes grâces, aussi sous le regard presqu'implorant d'une partie de ma cour, je me lève et quitte le carré des rois pour me dégourdir les jambes et m'avancer vers la piste, ou tout du moins ce bar où ne sont accoudés que des gens de mon 'espèce' ; des partisans de la Gucci Pride, mais en plus vieux, plus laids, et moins virulents. On me laisse y aller seul, visiblement ils ont compris que je les enverrais ballader s'ils venaient à me suivre, car j'ai envie de faire la connaissance de nouvelles têtes, bien que ceux assis sur la banquette ne sont déjà que des personnes que je ne connais pas. Mais je consomme à l'excès : alcool comme drogues, filles comme adrénaline, et je pousse le vice jusqu'à consommer mon propre entourage : je les teste, les allume, les utilise et les jette parfois, lorsqu'ils ne m'amusent plus. Mais pas tous, fort heureusement, car dans le fond je demeure tout de même un être humain primaire, animal social qui jette les autres dans la fosse aux lions. Je m'avance donc sur la piste afin de me rendre plus directement vers le bar, je n'ai pas envie de la contourner, je n'ai d'ailleurs jamais besoin d'éviter les obstacles, ce sont eux qui m'évitent pour ne pas être affublés d'un procès ou d'une mauvaise rencontre avec une barre de fer rouillée. Des mains frêles se posent sur moi, des prostituées de luxe m'aguichent, et je sens la brume assaillir mon cerveau qui me fait comprendre que la coke commence à faire son effet. Les couleurs se mélangent, la musique sourde se contorsionne sous le rire trop aiguë de ces pimbêches, mais moi, junkie invétéré, parvient par le biais de mon expérience gargantuesque en matière de substances hallucinogènes à contrôler encore un tant soit peu mon corps et mon esprit. J'aime ce mot, "gargantuesque", on a que peu l'opportunité de le placer dans une conversation. Mais soit, en l'instant c'est le mot martini qui prime dans mon esprit comme enfin, je m'approche du bar. Je tape ma main sur le comptoir, appelle le barman et lui commande un furtini ; ce n'est pas tant que je n'ai plus envie de mon alcool blanc au profit d'un cocktail au champagne, mais c'est tout ce que mon cerveau allumé au shit, à la coke et au veuve-cliquot parvient à me faire déblatérer. Dans mon attente patiente, je me tourne brièvement et aperçois au loin un homme en costard rentrer dans les toilettes masculines en compagnie d'une belle brune qui lui tient la main -à défaut de la braguette pour le moment- ; encore un qui va se taper un coup contre les paroi froides des murs carrelés d'un lieu public. Peut-être est-il marié, sans doute, et je parie déjà qu'il n'a même pas pris le soin d'ôter son alliance ; ce salaud va se taper une jeunette dans les chiottes d'une boîte tout en s'excitant sans doute devant son anneau doré qui lui rappellera son infidélité. Dieu que je le comprends, c'est grisant en un sens, même si je n'ai jamais compris ces histoires absurdes de mariage. Ma coupe se vide peu à peu, et je n'écoute qu'à moitié cet homme d'affaire penché vers moi, légèrement plus sobre mais déjà fort attiré par les billets verts que je représente. Il s'introduit : Billie Hepwood, trader en puissance qui aimerait me racheter des parts d'action de ma grande et prestigieuse banque. Va te faire foutre, Billie, tu n'as même pas le prénom d'un bourge coincé, si encore tu t'étais appelé Edward, je t'aurais fait une ristourne. C'est tout ce que je lui répond, un sourire en coin, carnassier et amusé, et déjà Billie sent que, plus tard, je serai un riche banquier puissant difficile à plumer. Il sent que je le plume déjà, par ailleurs. Après cette interlude forte amusante, je pose ma coupe à moitié vide sur le comptoir et décide de me diriger vers les toilettes ; car la coke me donne cette impression de chaleur me laissant suffoquant, quand en vérité mes poumons fonctionnent tout à fait normalement et qu'ils sont parfaitement rassasiés en oxygène, mais ça mon esprit de junkie embrumé l'ignore.

    Je passe donc la porte et mon regard noisette se pose brièvement sur les deux silhouettes que j'ai vues entrer quelques longues minutes auparavant ; je les avais presque oubliés. Loin de m'en trouver choqué en vérité, je ne les détaille néanmoins pas plus que cela : j'aime la luxure, et on m'attribue souvent le vice de la perversité, mais mater les autres faire leurs affaires ne m'excite pas franchement. Aussi je me dirige vers les lavabos, fait couler l'eau sans même savoir pourquoi, quand finalement mon regard accroche le miroir par réflexe lorsque j'entends l'homme souffler un râle rauque. Je toise alors dans un froncement de sourcils la silhouette féminine qui soudain me rappelle quelqu'un, et enfin son nom me revient : Hazel. Dans quel guêpier s'est-elle encore foutue, celle-là.... Je l'aurai volontiers laissée terminer son boulot si je n'avais pas perçu ces larmes roulant sur ses joues qui me laisse plus entrevoir chez elle une attitude portée par le désespoir, le trouble et la perdition que véritablement le plaisir et l'envie. Je me retourne alors, conscient que j'aurai beau parler ou gueuler, le mec en costard trop porté dans sa jouissance ne me répondrait pas. Aussi je m'avance vers eux, empoigne le cadre par le col avec virulence, ne manque pas de frapper son crâne contre la paroi d'une intransigeance sèche au passage, et le pousse aussi loin que possible, l'éloignant alors de la brune à genoux. Dores et déjà, je sais qu'il ne répondra pas violemment ; les cadres comme les hommes d'affaires sont tout juste bons à faire du harcèlement sexuel envers leurs faibles employées et à déplier la page boursière du New York Times, mais en dehors de cela, ce ne sont que des couards tremblant sous la violence, même la plus dérisoire. Et déjà, j'empoigne Hazel par le bras et la force à se lever d'un coup sec. Mon regard se fait envers elle assassin, tandis que je sais déjà que je ne serai pas des plus tendres avec elle.

    « Qu'est-ce que tu fous ? Tu joues les putes outragées maintenant ? Réponds ! »

    Je ne sais pas pourquoi je suis hors de moi, je ne sais même pas pourquoi j'agis ainsi. Je ne suis pas son mec, je ne suis pas son ami, je ne suis même pas son maquereau ou son dealer, mais je sais que la voir plus bas que terre me met dans une rage monstrueuse. On n'a pas idée, de faire de Cendrillon une prostituée...
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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeMer 15 Juil 2009 - 22:49

    J’ai l’impression d’assister à un docu-fiction sur la hausse de la criminalité dans les bas-quartier, tournée caméra au poing pour plus de réalisme. La violence qui vient s’installer dans votre petit crâne jusqu’à lors parfaitement hors d’atteinte, embourbé dans sa sérénité naïve et insupportable de faux-espoirs. La violence qui s’installe en déboulant de son impétueuse prestance, saccadée et rapide, qui hache et hache le rythme auquel bat vôtre cœur. La violence qui surgit dans les toilettes aveuglément blanches du plus crasseux des pubs crasseux du trou du cul de l’Alabama, lui-même trou du cul du monde. Je suis arrivée à un point de non retour et la main de Lust, agrippant le col de mon BCBG d’amant avec l’agressivité dont j’étais pleine il y a quelque seconde ne fait que me rappeler l’horreur dans laquelle je baigne. Mon corps se lève, j’ai l’impression que quelque chose me tire, mais c’est un quelqu’un, c’est Lust. Lust est plus quelqu’un que n’importe qui, tant et si bien que c’en est exaspérant. Et je pèse mes mots. Son regard bien trop expressif me donne envie de lui balancer mon poing dans la figure, mais je me retiens. Sa main enserre mon poignet, j’expire douloureusement, j’ai atrocement chaud, je sens mon corps trembler et mes jambes flageolent sans que je ne puisse leur commander. Je me mords la lèvre et me fait si maladroite que ma canine l’entaille jusqu’au sang. Le liquide vermeille goutte peu à peu, tâchant mon menton, me rendant plus superbe encore que je ne l’ai jamais été. Je me demande si Lust est heurté par ma beauté. Je me demande s’il me trouve attirante, désirable. Je me demande s’il prend conscience de mes charmes. La totalité des hommes hétérosexuels sur cette terre donneraient tout pour s’attirer mes faveurs, mais j’ai un doute pour lui. Sa phrase aurait pourtant dut me certifier que oui, mais mes esprits continuent de se faire hésitants.


    Les doigts blancs de ma main libre ne tardent pas à venir caresser l’encolure de la chemise outrageusement coûteuse de mon prince charmant, tandis que mes jambes se croisent avec nonchalance, donnant lieu à la pose la plus désinvolte et tentatrice et esthétique du siècle, voire du millénaire. Je ne porte plus qu’un soutien gorge de dentelle noire, surplombé de ma robe noire sobre comme seul Prada sait le faire, et mes escarpins léopard de chez Jimmy Choo, parce-que je suis une inconditionnelle des plaisirs faciles et universels. Il ne faut pas croire, je suis pauvre. Vraiment très pauvre. Je n’ai aucun bien autre que ma garde robe. Je ne possède absolument rien d’autre. Je ne vis que de l’argent que certains de mes amants croient bon de me donner et loge dans un motel encore plus miteux que ce pub. Mais bon, vivre d’amour et d’eau fraiche pas vrai … Si seulement le service des eaux de Greenville pouvait se montrer professionnel.


    Je continue de tripoter les boutons de son col doucement, sans réelle nervosité, mon taux d’alcoolémie ne me le permettant pas. Je défait le premier, puis le second, et finalement le troisième. J’écarte doucement les deux pans de chemise et glisse ma main sur son torse, plus méchante et vile que ne saurait l’être le plus fou des savants fous du plus controversé des James Bond. Je me lèche la lèvre, à la manière d’un canidé, avec avidité, et me fait si impressionnante en ce moment que je saurais faire plier n’importe quel être humain sur cette terre. Tous se seraient soumis à l’aide d’un seul de mes regards, tous auraient posé le genoux à terre et baissé les yeux. Tous sauf Lust… Smoking d’Enterrement à une soirée White, Bourré au Kir quand les amateurs de bières se rencontrent, il a toujours été du genre à se faire remarquer. Le poisson qui nage à contre courant. Je lâche un petit rire mesquin et mes yeux émeraude se plongent dans les pupilles noisettes du futur-banquier.

      « Je peux me faire méritante pour toi, si tu veux. », et alors que mes lèvres s’approchent du lobe de son oreille pour le mordiller doucement, je lui glisse à l’oreille, chuchotant avec toute la perversité possible, « Est-ce que c’est-ce que tu veux Lust ? Est-ce que tu veux que je sois ta pute ? »


    J’éclate de rire à nouveau, d’un rire froid et intransigeant, d’un rire méchant et brisé, d’un rire triste et déçu, d’un rire défaitiste et désabusé. Je ne pleure plus, et mes larmes ont séché. Le goût de sperme, de sueur et de sang se mélangent dans ma bouche, je voudrais cracher mais quelque chose me pousse à me cramponner à Lust. Comme s’il avait été le dernier rempart qui m’empêchait de tomber dans un gouffre sans fond. Si j’avais osé, je lui aurais hurlé de ne pas laisser filer ma main, je lui aurais hurlé de m’aimer pour que je vive, je lui aurais hurlé tant de chose. Mais ma méchanceté et ma fierté de salope toxicomane se faisaient si oppressantes, encore et encore. Comment pouvais-je me plaindre de mon malheur si je n’étais moi-même qu’une épave résolue ? Comme réclamer la joie lorsque l’on acceptait sa peine ? Et si je l’acceptais, alors pourquoi me sentais-je constamment pleine de blessures, de souffrances, comme si j’avais été une plaie béante ? Toute ces questions tournoyaient dans mon esprit, et mon regard se fit mélancolique un instant, mes pupilles fixant un point imaginaire au loin. Je sentit Lust qui me toisait, mais ne bougeais pas. Soudainement, je me rétractai, laissai filer sa chemise, le laissai filer lui, comme si je venais moi-même de me précipiter au bas d’une falaise. Je reconnais Aerodynamic au loin, et je ne pense même pas aux combinaisons bizarres de Daft Punk, je veux juste disparaître. Je tourne le dos à Lust, m’avance vers le mur des W.C, et vient me planter devant le miroir mural qui surplombe les lavabos. J’appose mes mains sur la surface, mes bras totalement étirés, laisse ma tête dodeliner de droit à gauche pour finalement observer mon magnifique reflet d’un œil lointain, en coin, avec un désintérêt artificiel, factice. Lentement mes iris s’approchèrent de la glace pour me regarder plus en détail. Mon visage si pâle que l’on y distinguait quelques veines violettes, mes yeux cernés au possible, mes pupilles dilatés, ma bouche en sang, ma chevelure ébouriffée, sauvage. Un ange miséricordieux qui se serait vêtu de la beauté infinie d’une Muse de cet Olympe fantasmagorique. Divine incarnation du burlesque, déesse pitoyablement déchue, je me sens soudainement revigorée. Je sais pourquoi je suis là, ici-bas, pourquoi je vis, et je vais m’y employer. Si la seule chose dans laquelle je m’illustre est la descente aux enfers, autant m’y consacrer entièrement, sans plus attendre. Je fait volte-face, et commence à m’avancer doucement vers Lust. Je commence à baisser ma robe, jusqu’à mes seins encore cachés de mon sous-vêtement superbe, avant de finalement descendre à mon ventre, puis vers le haut de mon bassin. Je laisse tomber, avec l’indifférence froide de celle qui n’attend plus rien de la vie :

      « Puisque Dieu le veut, je suis çà toi comme je suis à tous les autres. Prend moi Lust, prend moi et fais toi plaisir, parce-que tu ne connaîtras jamais meilleure passion que moi. Vis l’extase pour une heure, voire peut-être deux si ton état le permet, et culpabilise jusqu’à ce que tu meures. Laisse-moi te salir, ce ne serait que pure justice. »


    Et inéluctablement, je lâche les rebords de ma robe taille 34, qui tombe au sol dans un doux bruit de velours qui se plie. Je suis presque nue, seul mon soutien-gorge me recouvrant, et ma chevelure noir de jet atteignant le bas de mes hanches, perdue entre les mèches rebelles et les anglaises qui tentent de s’imposer. Je suis en plein délire, je suis au bord de l’overdose, du coma éthylique, de l’orgasme. Je ne sais plus ce que je dis, à qui je le dis, pourquoi je le dis et ce que l’on en dira. Je n’en ai que faire, je veux laisser mon corps s’exprimer, vivre, et dévaster les terres déjà ravagées sur lesquelles j’exècre la vie que l’on me donne sans vouloir la reprendre. J’aurais voulu êtres assez courageuse pour me suicider, j’aurais voulu êtres assez bonne pour que l’on m’aime, j’aurais voulu être assez orgueilleuse pour refouler ma peine. Je n’ai aucune de ces qualité, je ne suis qu’un pâle monstre perdu dans les polaroïds vieux et ternes d’un monde fou, salis par l’éternité hystérique qui passe sur mon corps comme un rouleau compresseur agacé de mes pleurnicheries. Je ne sais même plus si je devrais m’en plaindre, seule m’apparaît la réponse de Lust, mon unique et dernier rempart que je m’obstine à détruire.
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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeJeu 16 Juil 2009 - 0:54

    Je la vois, chancelante et au bord de l'apoplexie, elle m'horripile et me fascine à la fois, et ça m'exaspère. Car de toutes celles que j'ai côtoyées, draguées, sautées, approchées, charmées, il n'y en ait pas une seule qui a cette même attitude vaporeuse, ce même regard et ce même sourire qui se jouent sur des vers d'Apollinaire. Elle est là, noyée dans sa propre débauche, faible et inconsciente à la fois, elle brille par sa faculté à être unique, parce qu'elle a un truc en plus, ce truc qui n'a même pas de mots, et c'est cela aussi, qui m'horripile. Car moi, j'ai toujours été au-dessus des autres, il a toujours fallu que je me fasse remarquer, que l'on braque les yeux sur moi, qu'on me craigne, m'envie, me respecte, j'ai toujours eu ce truc en plus impalpable et si agaçant, et la voir sur mon même piedestal me fout presque la nausée : aurais-je cultivé mon je-m'en-foutisme corrompu et mon côté salaud pervers pour rien ? Et cette fragilité qui émane d'elle, qu'elle tente d'abattre par sa fatalité à ne pouvoir être une autre personne ; je sens que quelque part elle veut s'en sortir, mais le refuse encore car elle sait que sans cette décadence, malgré tout, elle serait malheureuse. Voilà pourquoi chaque fois que je croise sa route et parvient à la sortir des plus dépravées ou dangereuses des situations, je la hisse au rebord avant de tourner les talons : libre à elle de se laisser couler une fois que j'ai le dos tourné, je sais qu'elle se sent paradoxalement libérée avec cette eau emplissant ses poumons. Je n'ai jamais vu personne se complaire avec autant de prestance dans son auto-mutilation : là où beaucoup se retrouvent pathétiques à se vautrer dans leur mélodramatique narcissique, elle a cette faculté de rendre cette attitude glauque diablement belle. Et bien sûr, qu'elle est divine, malgré la maigreur de son corps frêle faisant saillir ses hanches, cette maigreur qui habituellement ne m'excite pas, mais en l'instant, et en tous temps en vérité, elle m'a toujours mis hors de moi. Lorsqu'elle saura aligner deux mots sans penser à son Enzo ou sans paraître fantôme dansant vous filant entre les doigts, elle pourra venir me parler. Peut-être est-ce aussi pour cela, qu'elle est diablement fascinante ; on ne peut pas la garder en cage... Quoique Enzo y est parvenu, lui. Je frissonne de dégoût et esquisse une moue de mépris en pensant à lui, il y a longtemps que notre amitié respective est morte, se muant en une inimitié farouche, en fait je l'envierai presque d'être parvenu à rendre dépendant Hazel de la sorte. J'en ferai presque payer la demoiselle, par ailleurs , si elle me veut, alors qu'elle aille se faire voir. Je ne suis pas un trophée de seconde zone, on m'a tout entier, on se donne à moi corps et âme, je veux m'approprier les courbes de ma partenaire comme obnubiler ses pensées ; avec moi c'est tout ou rien, je ne prône pas les excès par pure vantardise, c'est vraiment dans ma nature. J'oublie ces pensées qui me foutent la nausée et tourne mon regard de plomb vers le cadre ; et dans ses yeux se lit la frustration, mais beaucoup moins que la peur. Il a compris que malgré mon costard propre et griffé, je ne suis pas un bourge comme les autres : j'ai la violence acide qui me ronge le coeur en plus du parfum qui vous chamboule et me rend imposant, mais surtout, j'ai cette agressivité mordante plaquée sur mon visage parfait qui lui fait comprendre que je ne fais pas dans les détails. Peut-être même sent-il l'odeur âpre du sang souillant mes mains dans les prémices de mon passé, je n'en sais rien, mais quoiqu'il en soit, il se rhabille, se fige, a peur de passer la porte car je n'en suis pas loin. Mais bientôt mon attention se détourne ; les mains à la fois tremblantes et fermes d'Hazel caressent le col de ma chemise immaculée, glissent sur mon torse presque dénudé par ses soins, et dans un réflexe impromptu, je dégage ma tête pour ne pas sentir ses doigts sur ma peau. Je n'en ai pas envie, ça me révulse presque, malgré sa beauté et sa débauche, sa perdition et son côté brisé. Ca devrait m'exciter, m'inspirer, me retrancher dans les moindres impacts glorifiants de la luxure que je porte en prénom, mais ça me révulse au contraire. J'ignore encore pourquoi, mais ne vais pas tarder à le savoir.

    « Je peux me faire méritante pour toi, si tu veux. Est-ce que c’est-ce que tu veux Lust ? Est-ce que tu veux que je sois ta pute ? »

    Elle me dégoûte presque de souiller sa beauté transcendante ainsi, dans des chiottes crasseuses et se vendant au premier venu. Je ne dis pas que la pudeur et la chasteté lui sieraient mieux, mais je sais qu'elle peut s'abandonner dans une débauche plus prestigieuse que celle qu'elle est en train de faire. Être dépravée tout en étant respectée, ce n'est pas infaisable, la preuve je suis moi-même un pervers adepte de toutes les pratiques charnelles ; j'ai goûté les filles aux effluves chaudes de chocolat, de champagne, de vodka, j'en ai prise beaucoup entre deux portes voire entre deux étages dans un ascenseur, des blondes, des rousses, des brunes, des vierges comme des catins... Et pourtant, je suis respecté, et pas simplement pour les billets verts que je représente. Ce soir, elle ne m'aura pas, ni les soirs suivants, pas comme cela du moins, quand bien même je sais que ce qui la pousse à agir comme cela, ce n'est pas moi mais la coke ou la drogue qui nage dans ses veines de petite princesse junkie, qu'en sais-je. Moi ou un autre, elle se serait tout autant jeté dessus, je le sais mais m'en vexe pas pour autant, car sans vraiment la côtoyer, je la connais un tant soit peu puisque je sais quelles sont les conséquences néfastes de la décadence qui vous happe dans son tourbillon sans fin. On agit selon notre bon plaisir, on ne calcule pas ses gestes, prisonniers de notre propre désir enflammé, on se lance corps et âme tout en sachant que l'on va se brûler les ailes, et on se contorsionne dans nos propres flammes. Ca nous purifie autant que ça nous fait mal, mais on continue tout de même... Comme si on avait le choix, de toutes façons. Je recule la tête d'un geste agressif quand ses lèvres vinrent mordiller mon oreille dans un souffle sensuel et chaud, et dores et déjà je sais que ce cadre encore présent déglutit difficilement ; il aurait tout donné pour être à ma place. Par ailleurs, ils auraient tous tout donné pour se retrouver dans ma situation, et cette fois je ne le pense pas par pur narcissisme aiguë, parce que je suis simplement le mec le plus riche d'Angleterre sans doute, mais parce que je suis envié par une délicieuse créature dont le sang vermeil sèche sur son menton délicat. Et comble du blasphème, je me refuse à elle, ne réponds pas même favorablement à ses avances, ni même ne ressent la moindre vague de désir. Pourquoi donc est-ce que je m'évertue à la repousser quand je sais que je pourrai abuser d'elle , moi aussi. Après tout, je ne suis pas un ange, j'ai déjà profité de demoiselles allumées à l'ecsta sous l'euphorie du moment, j'ai déjà échangé ma petite amie avec celle d'un pote camé pour une nuit, j'ai même déjà défiguré un pauvre type dealer et accro à coup de barres de fer... Alors me taper une fille divine dans les chiottes, ce n'est pas cela qui va me filer mauvaise conscience. Mais ce n'est pas qu'une fille, c'est Hazel, celle qui me fout la rage tant elle paraît ombre blanche et ange déchu.

    J'entends la musique sourde de la pièce d'à côté tambouriner contre les murs froids, j'entends aussi le souffle rapide de l'autre enfoiré qui se tasse et peine à s'espacer, je le sens qui la regarde alors qu'elle s'avance vers le lavabo. Et déjà mon image se complaît dans le reflet du miroir crasseux ; je la vois autant que je m'y vois, en arrière plan, mon regard noisette braqué sur le visage d'Hazel qui s'y reflète maladroitement. Ce n'est pas moi-même que je toise, je n'ai jamais été narcissique de toutes façons, contrairement aux apparences. C'est elle que j'observe, j'analyse et me tient aux aguets, prêt sans doute à intervenir au moindre de ses faux pas. J'ai peut-être l'air d'un prince charmant, je n'en sais rien, après tout on nous a aussi élevé aux contes de fées, à la Gucci Pride. Excepté qu'à la fin le prince ne se marie jamais avec la princesse pour préserver son pactole si elle vient à divorcer deux mois après. Nous n'avons pas les mêmes valeurs ni la même vision des choses, mais à la base, on a été élevés plus ou moins dans les mêmes conneries. Et la voilà qui se retourne, sa beauté transcendante me foudroie mais paradoxalement je ne la désire pas, pas plus que je reste figé. Peut-être parce que sa splendeur presque métaphysique se heurte à mon charisme inéluctable, que sais-je, mais je sais seulement que cette rencontre entre nos dons émanant de nous clashe et se foudroie, il y a comme de l'électricité dans l'air, le genre de chose qui se produit tous les mille ans... Elle s'avance et commence peu à peu à baisser sa robe, marchant d'une démarche féline, hésitante et vaporeuse ; même quand elle n'est pas sobre elle semble éthérée. Dieu que c'est énervant. Mais je ne cille pas, mon regard reste trop noir sans pour autant desservir une agressivité négative. Si je suis aussi froid et sévère, c'est seulement pour la protéger, et non pour me faire bourreau, elle le fait bien assez ; le rôle de tortionnaire est déjà attribué à la protagoniste qui se flagelle elle même, pourquoi donc prendrais-je le second rôle. Pour autant j'en ai déjà oublié jusqu'à l'existence du quarantenaire faisant des infidélité à sa femme, alors qu'elle commence à se dévêtir bien que mes yeux dardent les siens, sans jamais venir caresser ses courbes.

    « Puisque Dieu le veut, je suis çà toi comme je suis à tous les autres. Prend moi Lust, prend moi et fais toi plaisir, parce-que tu ne connaîtras jamais meilleure passion que moi. Vis l’extase pour une heure, voire peut-être deux si ton état le permet, et culpabilise jusqu’à ce que tu meures. Laisse-moi te salir, ce ne serait que pure justice. »

    Ca y est, enfin, je comprends pourquoi ce jeu me révulse et que je ne veux pas la toucher. Je ne veux pas être celui qui abuse d'elle, en vérité je ne veux pas être un autre qui s'ajoute à un autre, je ne veux pas qu'elle se souvienne de moi comme le type qui s'est fait gracieusement altruiste, comme les autres, en la prenant ici et maintenant, se soumettant à sa beauté et à son appel ennivrant de prostituée débauchée. Oh que non, je ne veux pas être comme les autres. Je ne sais même pas si je la veux, pour moi elle est trop éthérée pour qu'elle devienne un coup d'un soir... De toutes façons, la belle est amoureuse, dit-on, enfin je l'ignore en vérité mais ce sont les rumeurs qui courent. Par ailleurs cela n'en serait que plus logique au vu de sa dépendance pour Enzo. Sauf que moi, je ne couche pas avec les demoiselles qui pensent à d'autres mecs une fois dans ma couche, on ne me prend pas par dépit mais par envie. Si je dois me faire produit, alors je me ferai produit de luxe. Appelez-ça de la mauvaise foi si vous le souhaitez, pour moi c'est simplement ma propre éthique égocentrique ; coucher avec des nanas follement amoureuses d'un autre que moi, non merci. Et pourtant, combien ne se seraient pas faits prier face à ces aveux suaves et sensuels, combien se seraient jetés sans vergogne sur la belle dénudée... Ah mais moi, je ne fais pas partie de ce lot-ci, je ne fais pas partie du lot tout court, si elle veut se faire unique, alors moi aussi. J'entends l'autre quarantenaire qui s'avance enfin, et mon palpitant s'affole d'une rage monstrueuse quand je comprends soudain que lui aussi, la voit nue. Ca me met hors de moi, car je sais déjà qu'il la dévore de son regard porcin ; je suis peut-être un enfoiré mais je sais respecter la beauté quand j'en vois l'allégorie, contrairement à beaucoup. Aussi je me retourne vivement, et ma voix basse, grave mais suave se fait venin menaçant. Je vais frapper, s'il ose encore la regarder, encore et encore, lui exploser le crâne contre le sol jusqu'à empourprer les joints du carrelage de son sang de bourge, jusqu'à vider sa gorge de plaintes d'agonies. Et la menace terrible semble se lire dans mes yeux, car je le vois qui tremble presque.

    « Dégage avant que j'explose ta cervelle contre le mur. » Il déglutit, son palpitant s'affole comme il ose un pas hésitant vers la porte. Mais il se fait trop lent pour moi, et m'exaspère. Aussi je me répète en l'assénant d'un ordre agressif. « Dégage ! »

    L'homme s'éxécute et court vers la porte qui s'ouvre en un grincement sinistre et laisse entrer un court instant une musique plus sourde. Je me retourne vers Hazel, trop froidement peut-être. Il est temps de mâcher mes mots encore moins, mais je ne sais même pas si elle comprendra ce que mes mots acerbes lui porteront, tant elle me semble trop allumée.

    « Et toi tu la fermes et tu te rhabilles. Tu me dégoûtes Hazel. Regarde-toi, tu te fais si laide. »
    Je m'arrête, le mépris se lit sur mon visage alors même qu'en vérité elle me fascine toujours. Je sais que j'y vais fort, elle a déjà Enzo pour lui parler ainsi. La différence réside que moi, je le fais pour son bien. De toutes façons je ne me vois pas parler avec douceur à une auto-mutilée, c'est comme tendre un plat délicieux à une anorexique ; c'est beau à voir, mais ça ne s'ingurgite pas. « Tu peux tenter encore, je ne te prendrais pas, ni maintenant ni demain, ni même si tu me le demandais à genoux. Remets ta robe, on s'en va. »

    En vérité, je pense bien qu'elle s'en foute, que j'ai envie d'elle ou non, mes mots ne sont là que pour lui faire comprendre qu'elle doit arrêter ses avances délirantes qui ne servent à rien sinon à vomir son propre mal être. Car je sais que ce n'est pas ce qu'elle veut, je sais qu'elle se vend comme une poupée gonflable parce qu'elle pense n'être bonne qu'à ça, je sais que son dernier des désirs, c'est que moi aussi, je la traite comme la prostituée qu'elle pense être. Aussi la fin de ma phrase se ponctue par une pointe de douceur pas franchement compatissante, mais déjà tellement moins froide. Ce soir, je ne la laisserai pas rentrer à son motel miteux, s'il le faut je l'embarquerai chez moi pour garder un oeil sur elle. Certes je me ferai gardien de Hazel pour une nuit seulement, c'est dérisoire, mais c'est mieux que rien.
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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeJeu 16 Juil 2009 - 20:51

    Mes yeux roulent dans leur orbite et j’en ai presque le tournis. Encore quelque chose à ne pas tenter lorsque l’on est une épave. J’attrape ma robe et vient la serrer contre ma poitrine, recouvrant mon intimité d’un pant du tissu, qui tombe avec grâce. Je le toise de mon regard glacial, glacé, glaçant, et sait qu’il n’en souffre pas tant que ça. Lentement, je remet ma robe, enfile ma culotte, ajuste mes escarpins léopards et me plante en face de lui. Je finis par hausser les épaules d’un air résolu et lâche, comme si cette simple phrase suffisait à réprimer tous ses élans de bonté plus que douteuse :

      « Très bien, comme tu voudras ! Des occasions comme celle-là t’en auras pas trente six mille, mais tu fais comme tu veux. » je laissais un silence planer, avant d’ajouter, dans un chuchotement espiègle, « Pisse-froid. »


    Je me détourne et sort des W.C sans un mot, comme si cette scène avait déjà disparu de mon esprit. J’ai d’ailleurs presque peine à me remémorer ses paroles. Peu importe. Rie n’a vraiment d’importance, rien ne mérite vraiment que j’en tienne compte, seule ma douleur me préoccupe. L’entretenir, la soigner tel l’amour maladroit d’un jeune couple d’amants, la garder violente et sourde pour me persuader d’être en vie. Je souffre, donc je suis.


    Pressée de quitter le pub, je bouscule les gens sur mon passage jusqu’à ce que j’atteigne la porte, que j’ouvre à la volée, pour me jeter au dehors avec toute la haine du monde. Il serait sans doute temps de cesser ces jeux, pitoyablement mélodramatiques, et de vraiment en finir. Comme si le monde en avait vraiment quelque chose à faire de mon malheur. Comme si qui que ce soit se souciait réellement de moi. Je suis atrocement seule, et ce depuis bien longtemps. Je n’attise plus que la haine ou la pitié, le mépris et le dégoût. Lust en est un bon exemple, Enzo aussi, et Tristan m’a fuie. J’aime trop mes semblables pour qu’ils me rendent cette affection. Ou alors peut-être que ce ne sont pas mes semblables, que je ne suis pas vraiment humaine, et que c’est là que réside le problème. Je ne carbure qu’à l’amour et en suis profondément amputée. J’aime trop de monde et trop fort, et ne reçoit rien en retour. Je crois que je pourrais chérir n’importe qui pour vivre. Mais personne ne semble vouloir me gratifier d’une réciproque.


    Il a plut, et l’atmosphère est humide. Presque autant que le sol, tâché de ci de là de grandes flaques d’eau. L’odeur des Pins de la forêt voisine embaume la rue, de la terre mouillée aussi, et une lointaine senteur de tournesols. J’imagine que je devrais en trépigner de joie, comme la plupart des âmes sensibles de cette ville. Je n’y parviens pas. Seule une profonde mélancolie se dégage de ce parfum audacieux, et un même parfum antique se dégage de cette mélancolie. Je m’enlise dans les sables mouvants de ma tristesse, et c’est sans volonté aucune que j’élève dans les airs une main livide, avant qu’elle ne soit happée par le reste de ma rancœur contre moi-même.

    Je me laisse tomber sur un banc trempé, nonchalamment posé sur le sol bétonné de l’allée. J’ai l’air d’une statue, et j’aimerais en être une. De nombreuses comparaisons me viennent à l’esprit, mais elles sont énervantes de mécontentement. Mes yeux sont rivés sur le ciel, noir, orageux, et seules quelques étoiles se laissent admirer, perdues entre les nuages sombres quoi grondent au dessus de nos têtes. Un temps magnifique, encore, dont je ne peux pas profiter. Toujours cette solitude qui me lacère, de parts en parts. Je manque cruellement d’amour tellement ceux que j’ai connu m’ont martyrisé. Et pourtant je continue d’en demander, comme une droguée en manque de sa dose. Nocif sur le long therme, mais si revigorant sur l’instant. Aussi crus-je bon de souffler du bout des lèvres, avec la candeur d’une enfant éplorée, à l’encontre d’un homme qui n’était peut-être même plus là :

      « Si mon malheur t’inspire autant de gêne Lust, pourquoi ne pas simplement fermer les yeux et passer ton chemin ? Pourquoi insiste-tu pour m’aider une nuit durant et me laisser replonger ensuite ? »


    Cette question était inévitable. Je n’avais toujours pas réussi à mettre un mot sur les sentiments qui nous liaient Lust et moi. Il venait à mon secours lorsque la peine se faisait trop présente et me jetait ensuite, tandis que j’alternais entre mépris, haine violente et honte résolue. Il jouait les princes charmants et moi les princesses rebelles, murmurant à qui voulait l’entendre qu’elle se complaisait dans sa mouise, alors qu’elle ne rêvait que de chuchoter à l’oreille de son prince combien elle lui était gré de vivre, d’exister. Trop d’émotions se mélangeaient à l’approche du banquier pour que je puisse être sûre de nôtre relation, pour que je puisse préciser ces liens qui nous raccrochaient l’un à l’autre. Il était peut-être mieux d’en rester là, mais pourtant je brûlais d’insatisfaction à toujours répéter les mêmes mots, les mêmes actions. Je voulais que l’on avance, je voulais vivre pleinement ce que nous réservait mon destin, aussi déprimant fut-il. Quoiqu’il ressentit pour moi au fond de lui, je voulais l’en extirper, tirer ce sentiment des profondeurs de ses entrailles, le révéler à un soleil rouge de désir et de sang, l’exacerber comme seule moi en était capable, et embrasser goulument les conséquences de nos révélations illuminées.

    Jusqu’à lors, Lust s’était toujours contenté de me relever, de me tirer de cette boue dans laquelle je me vautrais, pour me réprimander ensuite, de ses critiques simples, claires, vraies. Il faisait partie du cercle très privé des personnes capables de me blesser. Aussi, j’étais sans doute amoureuse de lui, comme je l’étais de Tristan et d’Enzo. Trois hommes se partageaient mon cœur, et pas un seul d’entre eux n’était capable de répondre à mes attentes comme il le fallait. Je n’étais plus sûre de rien.

    Lust est un être beaucoup plus sensible et humain qu’il n’y parait. Je ne crois pas que ce soit ce trop plein de sensibilité qui l’ai amené à être cet être froid et dur qu’il semble être. Non, Lust est juste intelligent, et sait à qui ou quoi ressembler pour dominer le reste du monde. Je fais partie des rares herbes folles qui ont survécu à sa main verte, et je ne rêve que de pourrir son champ de roses. Je souris doucement, tellement cette image me faisait jubiler : la mauvaise herbe amoureuse du jardinier. Un jardinier qui, aussi sournois et violent qu’il était, irradiait d’une beauté particulière. Une beauté bien plus que physique. Jusqu’à lors, seuls Tristan et Enzo en avaient été pourvus, tous deux de manière différente, mais chez Lust, c’était tout autre chose. Cette puissance transcendait la pauvre cruche que j’étais, transcendait pour tout dire tous les standards de la beauté. C’était sans doute de cela dont je tombais amoureuse, de cette beauté que recelaient quelques rares êtres humains qui croisaient ma route. Et je m’étonnais ensuite d’être criblée de blessures. Quelle imbécile de m’amouracher des dieux de ce bas-monde ! Mes yeux verts comme la surface des lacs de montagne dans lesquelles se perdent forêts de conifères, hypertrophiés, fixaient avec insistance une brique plus rouge que toute les autres sur le mur d’en face. Soulignés de col, il explosaient encore plus de cette myriade de reflets émeraudes qui les caractérisaient. La plus douce et triste des vipères qu’il ai été donné d’imaginer. Une fois encore, je questionnais Lust. Je ne voulais pas y aller par quatre chemins, je voulais être directe, franche, décisive. Je n’avais plus le temps de jouer à quelque jeu que ce fut, et je n’en voyais plus l’intérêt. Je n’avais plus la moindre envie de m’amuser avec Lust. Mes lèvres rouges de sang comme de maquillage se fendirent, se descellant telles les portes superbes de la huitième merveille du monde, et mes dents blanches, aiguisées, s’arquèrent alors que ma voix grave tombait, tranchante, et pourtant profonde, comme plusieurs échos divins en une seule et même phrase :

      « Est-ce que tu m’aimes ? »
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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeVen 17 Juil 2009 - 18:04




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I'll be waiting
With a gun


    Cette fille aura ma peau tant elle m'exaspère, mais en un sens je sais que cette même exaspération n'est pas celle que j'éprouve pour les pimbêches habituellement accrochées à mon bras. Je sais qu'il y a autre chose, je le sens, je le sais, et c'est peut-être bien cela qui me donne autant la nausée. Je ressens cette impulsion jusque là inconnue qui me prends aux tripes, parvient à mon cerveau, mon coeur, et fourmille jusqu'au bout de mes doigts ; je suis jaloux. Jaloux de ne pas l'avoir pour moi quand bien même je sais que même si c'était le cas, je ne parviendrais pas à m'engager en terme de fidélité. Cette pensée écorche ma fierté et éveille ma colère froide, c'est peut-être aussi pour cela que je suis aussi sec avec elle ; qu'elle aille au diable. En moi se mêlent tant de sentiments paradoxaux que je sais en l'instant que je suis un patient d'une richesse incroyable et d'une complexité transcendante qui mettrait en émoi plus d'un thérapeute aguerri ; je la veux mais ne la désire pas, je la sauve pour mieux la laisser, je suis près d'elle et distant à la fois. Notre relation est si étrange que je ne pense pas que la langue anglaise ne connaisse qu'un seul mot, adjectif, ou tournure de phrase quelconque pour la décrire. Elle et moi, c'est une affaire de ressenti, ça ne passe même pas dans les paroles qu'on s'échange, ni même dans nos regards qui se croisent, c'est quelque chose d'émérite que le commun des mortels ne peut pas comprendre. Son visage à la beauté sybarite se déforme sous le joug d'une expression glacée qui ne m'atteint pas, je ne cille pas je soupire, las et méprisant. Ce n'est pas tant que je la méprise elle, c'est que j'ai une sainte horreur de la race humaine, en vérité. Les regards explicites qui se braquent sur ma personne glissent sur moi comme une brise qui me serait juste incommodante, il y a longtemps que j'ai appris à me faire monstre d'arrogance en me plaçant sur mon piedestale et en me fichant bien de ce que les autres pensent de moi. Alors sa froideur passagère, elle peut se la garder, autant que les mots qui s'échappent de ses lèvres fines alors qu'elle se rhabille. Je ne sais pas si je l'écoute, corrompu dans mon égocentrisme légendaire, mais je lève les yeux au plafond comme elle vomit toute sa rancoeur ; possible qu'elle soit vexée. Peu importe, de toute évidence je ne suis pas connu pour ma diplomatie, et par ailleurs je ne me vois pas me soumettre à Hazel, aussi divine, immatérielle et éthérée est-elle. En outre, je ne me soumets à personne, laissez-moi vivre dans mon illusion délirante que je suis fait de plomb, que rien ni personne ne peut m'atteindre, que je suis intouchable et intouché, que mon palpitant est fait de coke et d'acides ; ça me satisfait amplement.

    Soudain elle tourne les talons et sort des toilettes ; le contraire m'aurait étonné, Hazel est aussi légère que le vent et trimballe ses jolies jambes partout où son esprit délicat et embrumé, voire même parfois déluré, lui somme d'aller. C'est un oiseau rare que l'on peut enfermer en cage mais dont on ne peut vraiment anticiper les réactions tant elle aussi se veut complexe. J'hoche la tête négativement, plonge une main dans la poche de mon pantalon comme la porte se ferme sur sa divine silhouette, laissant entrer de nouveau cette musique sourde hypnotisante, et sort mon téléphone portable dernier cri, pointant mes obsidiennes sur l'écran alors que je tapote brièvement un numéro. Je sais où elle va, et de toute évidence je sais également que dans son état, elle ne peut aller bien loin, aussi je reste étrangement serein, peut-être un peu trop je m'en foutiste, que sais-je. Je porte alors mon téléphone à l'oreille et la personne au bout du fil décroche aussitôt ; elle se répand en amalgames trop polis pour être vrais, comme je l'interromps pour ne donner que mon nom et raccrocher aussitôt ; mon voiturier a compris qu'il doit ramener mon Aston maintenant à l'entrée de la boîte. Enfin je sors à mon tour et fronce les sourcils sous le tambour assourdissant de cette musique frappant ma boîte crânienne qui me rappelle la rudesse du bitume, les cliquetis du métal et l'odeur de l'essence ; je ne sais pas véritablement pourquoi mais j'ai cette impression que ces notes génération usine met ici tout le monde en transe. J'avise le carré des rois : la moitié sont affalés sur le canapé déjà allumés aux acides, un verre de champagne à la main, criant, riant, baisant même pour deux ou trois d'entre eux, et j'entends leurs voix désagréables venir percer sourdement jusqu' à moi, scandant mon nom avec véhémence. Ma langue claque contre mon palais comme mon visage parfait dépeint de nouveau cette moue méprisante, et déjà je m'avance au travers de la salle, scinde la piste de danse en deux par mon simple sillage laissant derrière moi un parfum épicé, me dirige vers la sortie non sans donner un coup d'épaule sec afin de dégager les mains qui viennent s'y poser. Habituellement, j'aime les approches tactile, j'aime les corps à corps, en vérité j'aime tout ce qui peut rappeler les prémices du plaisir charnel. J'aime les frôlements, les touchers, les murmures suaves, les regards pénétrants et vils ; mais ce soir j'ai seulement envie de leur dire qu'ils aillent tous se faire voir. Pour autant ma soirée n'est pas véritablement gâchée ; moi qui m'ennuyait par faute de quelque chose venant divertir mon esprit de bourge insatisfait, voilà que je me retrouve à pister une donzelle qui sans doute, viendra me déverser tout son venin après l'avoir forcée à embarquer dans mon Aston. De toutes façons, je ne le fais pas par pure charité, je ne suis pas l'hospice, je le fais parce que c'est Hazel, voilà tout. Je n'ai pas besoin ni envie de l'expliquer, c'est ainsi. Enfin l'air frais s'offre à moi, la musique sourde et ennivrante associée à ces couleurs flashy de ces néons bon marché ne sont plus qu'un mauvais souvenir, mon esprit embrumé à la coke mais encore conscient se fait plus vif ; par ailleurs je me demande en l'instant si je ne devrais pas changer de dealer tant la poudre blanche n'a pour le moment que peu d'effets sur moi... A moins que je ne m'en rende pas compte, à moins que mon corps si souvent rongé par les acides s'est trouvé un réflexe immunitaire pour m'en faire barrière, je n'en sais rien. J'inspire une bouffée d'air frais tandis que je sors un paquet de Lucky strike pour m'en fourrer une au coin des lèvres et l'allumer de mon briquet d'argent ; rien de mieux que la nicotine pour bafouer la pureté de l'oxygène. Chez moi, il n'y a que l'héro que je prends pure, même les vierges que j'ai dépucelées et qui se vantent non souillées ont forcemment été touchée ou pelottées par des pervers en manque de chatte. Le propre de l'homme en vérité, c'est qu'il voudrait pour femme une vierge qui soit une vraie catin... Cette pensée parcourant mon esprit me fait rire subtilement et étire mes lèvres en un sourire en coin sombre et carnassier comme je relève la tête et recrache un nuage de fumée, toujours trop serein. Puis je la vois, assise à un banc, perdue dans ses propres ténèbres qui irradient bien plus que la pénombre de ce paysage de dramaturge, elle me tourne le dos de sa silhouette délicate et bien trop maigre. Je m'avance alors, me poste non loin d'elle quoique légèrement en retrait, debout, la clope à la main, l'autre se faisant libre plongeant dans ma poche comme je darde droit devant moi, toujours trop assuré et princier. J'entends les derniers mots d'Hazel s'envoler comme elle me semble assagie, ou du moins vidée et fatiguée de s'être autant donnée dans sa propre décadence ; ses poumons commencent déjà à se remplir d'eau.

    « Si mon malheur t’inspire autant de gêne Lust, pourquoi ne pas simplement fermer les yeux et passer ton chemin ? Pourquoi insiste-tu pour m’aider une nuit durant et me laisser replonger ensuite ? »
    « Parce que ce n'est pas à moi de finir le boulot. »

    Ma voix s'élève dans un murmure suave, grave et bas, terriblement moins froide et tranchante que celle qui résonnait quelques minutes auparavant entre les murs froids des chiottes crasseuses. Parce que je suis paradoxal aussi, aurait été ma seconde réponse, mais j'ai l'engourdissement des mots qui me prend ; je n'ai pas envie de m'étendre, je n'ai jamais été un grand bavard, bien que fier discoureur, et de toute évidence, elle sait déjà que je suis d'une singularité stupéfiante. Ma cigarette se consume entre mes doigts, se diminuant par les bouffées que j'en tire alors que je ne développe pas ma réplique, mais je sais qu'elle a compris ; c'est aussi à elle de tenter de s'en sortir, je ne peux pas mâcher le travail d'une auto-mutilée quand je sais qu'elle se jettera sur le premier rasoir ou scalpel qu'elle rencontrera. Le silence s'installe de nouveau, et je jette un coup d'oeil à ma rollex maudissant mon voiturier qui sans doute n'a pas encore compris que lorsque Lust Holloway ordonne quelque chose, c'est ici et maintenant qu'il faut le lui desservir. Non je ne suis pas un gosse de riche excessivement gâté, je ne suis simplement pas patient. Néanmoins la voix enchanteresse de Hazel rompt à nouveau le silence planant, et cette fois sa question me prend presqu'au dépourvu. Elle qui habituellement aime jouer, déguiser ses paroles en de savantes métaphores où il faut lire en filigrane, me pose une question d'un timbre sérieux, tranchant dans le vif du sujet.

    « Est-ce que tu m’aimes ? »
    « Pourquoi cette question ? »

    C'est plus fort que moi, il faut que je réponde par quelque chose de virulent qui érige ma défense telle des herses de métal. Mon coeur se bloque et s'enferme dans un écrin scellé, je ne parviens pas à ne pas me montrer agressif face à une question pourtant si anodine. Si j'avais voulu être salaud et pousser Hazel dans ses retranchements afin de la narguer elle et sa franchise tranchante, j'aurai été jusqu'à répondre par jeu, ce qu'elle voulait éviter. Je lui aurait répondu, et en toute honnêteté, que je n'aimais que ma voiture, mon Aston Martin. Elle est la seule, qui ne m'ait jamais déçue, et je le pense sincèrement. Mais il s'agit d'Hazel, et à elle je sais que je ne peux pas mentir, je sais que lui répondre par la provocation ou par un mensonge quelconque ne ferait que nous ramener au même point. Alors pour une fois, autant être sincère sur le registre des sentiments.

    « J'en sais rien. Je crois. »

    Mon regard noisette ne se défait pas de l'horizon comme je réponds d'un naturel effarant alors que ma cigarette se porte à mes lèvres. Il serait idiot de lui répondre par la négative ; quelque part je sais que j'ai des sentiments, dictés par mon palpitant et ma conduite plus qu'étrange envers Hazel. Il aurait été aussi stupide de répondre clairement par la positive, car sinon il y a longtemps que je me serai fait un plaisir de l'enlever à Enzo.

    « Qu'est-ce que ça change de toutes façons.»

    Un bolide à la robe noire roule alors jusqu'à nous alors que je jette ma cigarette à terre et l'écrase de mes splendides chaussures italiennes. Mon voiturier sort dans un sourire trop poli, me tends les clés tout en me saluant d'un signe de tête suivi d'un appuyé "Monsieur Holloway" alors que je lui tends nonchalement un billet en retour de mes précieuses clés. Puis j'esquisse un mouvement de tête vers mon Aston, m'adressant toujours à la divine Hazel.

    « Allez monte.»
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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeSam 18 Juil 2009 - 0:06

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Immense et rouge
Au-dessus du Grand Palais
Le soleil d'hiver apparaît
Et disparaît
Comme lui mon coeur va disparaître
Et tout mon sang va s'en aller
S'en aller à ta recherche
Mon amour
Ma beauté
Et te trouver
Là où tu es.

Jacques Prevert - Immense et Rouge




    Son signe de tête résonne comme un ordre sacré et je ne saurais lui désobéir. Lust voudrait veiller sur moi cette nuit, alors qu’il est six heures du matin et que déjà, la pénombre vespérale qui longtemps fut confidente de mes vices se retire, laissant place à un lever de soleil qui ne saurait tarder. Je repasse encore les réponses de mon prince charmant dans mon esprit, et je n’ai pas encore tout à fait réalisé. Il croit qu’il m’aime, et me l’a annoncé avec une incertitude propre au doute, comme si nous traitions d’un grave problème avec le plus grand calme du monde. En fin de compte, c’était sans doute un problème. Pourtant, je voulais le garder en vie. Pas que ce fut original, non, je me complaisais dans mes soucis, mais celui-ci était différent, d’un autre ordre. Un ordre des plus charmant. J’aimais Lust et ne voulais pas vivre en le niant. Mais cet amour était-il seulement dut à sa beauté, que je retrouvais chez Enzo ? Est-ce que j’aimais Enzo à travers lui ? Je ne le savais pas, comme lui ne savais pas avec certitude s’il était totalement épris de ma personne. Aussi je ne m’étonnais pas de la réplique suivante. Il était lucide, et je me devais de l’être à mon tour. On ne jouait plus. Pourtant, alors que je glissais ma tête dans l’embrasure de la porte de son Austin, alors que je lui murmurait du bout des lèvres la fatidique phrase qu’il n’aurait aucun mal à replacer dans son contexte, je sût avec pertinence que ce n’était pas de la perspicacité, ce n’était pas du réalisme mais du pessimisme.

      « Rien. Ca ne changerait rien. »


    Et je termine de m’introduire dans la sublime voiture de l’amant du chic. Je me laisse tomber avec élégance et légèreté sur les banquettes de cuir noir du véhicule et croise mes longues jambes blanches. Mes yeux d’un bleu océan rayonnent dans l’éclat du lampadaire toujours allumé de l’autre côté du bolide. Lust s’assoit à son tour, ferme la porte. Elle claque comme mon visage se détourne du spectacle, sèchement, surement, gravement. Le chauffeur démarre en trombe et nous avançons à pleine allure dans l’allée, avant de prendre le virage de manière si serrée que les pneus crissent sur le bitume en déclenchant un départ de fumée de poussière monstre. Déjà nous retrouvons la platitude des routes de ville.

    J’appuie mon charmant visage contre la vitre et fixe l’horizon au loin. Si ce n’est pas propre à l’horizon ça d’ailleurs. Divers immeubles se dessinent sur le ciel timidement bleuté, mais vite gagné de reflets rouges et orangés. Je distingue une percée de lumière et trépigne d’excitation. J’ai rarement l’occasion d’en voir, trop occupée à danser seule et saoule chez des inconnus. Lentement, le cercle de lumière pure se révèle, s’élève, m’irradie. Il n’est pas sortit tout entier, je n’ai pas conscience de la durée et de la vitesse du voyage, j’ai conscience de tout autre chose. Comme si la clarté éclaircissait tout autant le monde que les cœurs, je sais qui je suis, ce que je pense, et pour qui je ressens ce que je ressens. Doucement, je me retourne de nouveau et embrasse Lust au coin des lèvres, y laissant un goût de miel et de Gin Tonic, ainsi qu’un autre murmure lourd de sens.

      « A titre d’information, je t’aime aussi. »


    Et quelle information. Je ne sais pas pourquoi je le tient au courant d’ailleurs, lui qui semble si désintéressé de mes émotions. Je ne cherche pas à le faire souffrir. Après tout, lui certifier que son amour ne change rien à la situation mais qu’il est partagé peut ressembler à une torture. Pourtant, ça n’en est pas une. Je l’aime, c’est vrai. Je sais que je l’aime et que je pourrais l’aimer de toute mes forces, et oui cela pourrait changer quelque chose. Mais au fond, avons nous assez de volonté l’un comme l’autre pour nous rendre heureux ? Et puis après tout, qu’est-ce que me certifie que cet amour nous prodiguera cette volonté ? Je ne sais même pas si l’embrasser devrait me rendre heureuse. Je ne veux pas le savoir. Qu’il se contente de me ramener chez lui, qu’il se contente de me chaperonner, la balle et dans son camp. Qu’il en fasse ce qu’il veut, rien peut-être, peu m’importe. Je n’ai plus la force d’espérer, je n’ai plus la force de croire en un « nous » hypothétique, je n’ai plus la force de faire des projets imbéciles qui n’aboutiraient qu’à un amour malsain et cruel. Je n’ai plus la force de m’épuiser à aimer la mauvaise personne. Je n’ai plus la force de tenter d’être heureuse auprès d’un salaud. Si Lust n’est pas près à m’aimer autrement que comme l’aurait fait Enzo, alors je ne tenterai rien et laisserai mes sentiments se flétrir et pourrir comme de vulgaires ordures indignes du moindre intérêt. Mieux valait oublier ces émotions.

    Lentement, je laissais mon visage aller contre le dossier du siège comme je laissais mes esprits aller aux divagations, ou les divagations aller à mes esprits. J’étais revenue à Greenville pour l’enterrement de mon père, qui n’avait d’ailleurs pas encore eu lieu. Peu de personnes s’y rendraient sans doute. Je serais probablement la seule. Rendre hommage à l’homme qui m’a battue des années durant, a fait de moi cette épave alcoolique et en pleurs. Tel père telle fille, sans doute serait-il fier de moi s’il me voyait aujourd’hui. Je sais bien que non et rien que de repenser à lui mon cœur se serre. Un autre homme que j’aimais. De toute mes forces. Voilà d’où venaient mes problèmes sans doutes. L’amour que je portais à mon paternel surpassait tous les coups qu’il pouvait m’assener sous l’influence de ses bières. J’avais par la suite tenu à me caser et à m’amouracher d’imbéciles violents et haineux. Jamais je n’avais chéri un homme comme j’avais chéri cet imbécile alcoolique frustré et violent qu’était mon père. Je l’avais quitté à mes seize ans, une fugue. Depuis je ne l’avais plus revu, comme je n’avais plus revu Greenville. Et puis il y avait eu cet appel, il y a quelques semaines. Cet appel qui ne m’avait pas ébranlée au premier abord. Puis si. Je venais de le réaliser, mon père était mort. Le seul lien de sang que j’avais venait de s’envoler en poussière, car ma conasse de mère n’était plus ma mère. Il n’y avait plus eu que mon père au moment où elle nous avait abandonnés, et il venait de décéder. J’aurais voulu hurler, au lieu de quoi tomba une larme triste de mon œil fixe, de mon regard vide, froid, rivé sur la vitre teinté qui nous séparait du chauffeur. Je serrais les poings contre mon cœur et tremblait. Je n’avais jamais grandit, et actuellement, dans le reflet de la glace fumée, je savais ce que je voyais. Une petite fille désorientée qui venait de perdre son papa. J’étais bel et bien seule au monde.

    J’étais seule, seule, seule et encore seule. Personne pour m’aimer et me le faire ressentir. Il ne s’agissait même plus de bonheur, il s’agissait de la présence de quelqu’un. N’importe qui. Mais non, je me retrouvais sans personne pour me tendre une main dans laquelle glisser la mienne. Je ne pouvais me raccrocher à personne, et dans mon désert pas âme qui vive. C’était insupportable. Lust n’était pas dans ma situation. Il devait avoir de vrais amis, j’avais même entendu parler d’une compagne, une blonde. Peu importe. Je fermais mes yeux, cachais mes pupilles bleu vif derrière mes paupières élégamment charbonnés et me mordait la lèvre. Si seulement ma vie n’avait pût être qu’un long et fastidieux cauchemar dont j’aurais juste eu à me pincer pour sortir. Mais non. J’ai beau m’infliger souffrance sur souffrance, je ne me réveille pas. Mes poignets sont couverts de scarifications, mes souvenirs de tentatives de suicide ratées, mon foie de souffrances propres à l’alcoolisme, mon nez de farine, ma bouche de sang, de sperme et mon cœur reste inexorablement vide. J’aime sans retour. J’aime à en mourir, et pourtant mon agonie semble sans fin. J’ai dut rater quelque chose, et me voilà bloquée à l’avant dernière phase. Je veux m’extirper de cette torpeur vile et sadique, je veux m’extirper des griffes de ces tortures lentes et infinies et je sais qu’il n’y a que deux solutions : aimez-moi ou tuez-moi.

    J’aime Lust. Je ne devrais peut-être pas y revenir mais cette certitude m’envahie. J’aime Lust pour qui il est, et non pas pour qui il semble être ou pour la personne à laquelle il ressemble. Je l’aime et pourtant n’en souffre pas. Ou alors peut-être que si, mais que cette peine se mêle à la douleur constante que je ressens. Ca peut sembler pitoyable et de mauvais goût, mais je vis dans ce cliché. Je suis grotesque et pathétique, et c’est sans doute ce qui me rend aussi belle. Je suis touchante de tristesse. J’ai tout pour moi. Une beauté rare, un charme rare, une intelligence rare et une dévotion plus que rare. Et pourtant je suis malheureuse. Dieu m’a doté d’atouts merveilleux avant de ruiner mon être à coup de tragédies. J’aimerais rompre le cycle, rompre la malédiction, j’aimerai être aimée sainement, sereinement. J’aimerai être aimée avec toute la passion et la sincérité envisageables. J’aimerais que ce soit possible, alors peut-être est-ce pour cela que je donnait à Lust ces quelques mots :

      « Si tu devais m’aimer Lust, comment m’aimerais-tu ? »


    Trop de questions pour une heure aussi matinale peut-être. De plus, nous avions fait nuit blanche. Mais cela avait son importance. Comme il avait été mon rempart des jours durant, cet espoir le devenait à son tour. Moi qui parlait d’oublier, de cesser d’y croire, déjà je me faisais tout un film. J’étais bête à en crever, moi et mes grands yeux superbes écarquillés, rivés sur le visage impassible de mon prince charmant. Ma robe noire, vite passée sur mes dessous affriolants, mes escarpins panthères et mes cheveux bruns ébouriffés, je restais magnifique. Parfaite. Une gravure de mode, une étoile du cinéma, une peinture à sacrer chef d’œuvre. Et pourtant, quelle conne j’étais ! Sans même m’en rendre compte, je serrais l’index du banquier de ma main frêle, et mes lèvres tristes, mon expression froide contrastaient avec toute ma niaiserie en cet instant. J’étais écorchée, blessée fatalement, couvertes de plaies aussi physiques que spirituelles et pourtant j’en redemandais. Je tendais la joue avec entrain, je suppliais Lust de m’assener le coup de grâce. Je lui déclarais ma flamme en espérant un baiser de cinéma, quand il apparaissait évident aux yeux du reste du monde que ce salaud allait ruiner mes songes, allait réduire mes sentiments en charpie et m’abattre une fois de plus. On était plus à ça près…
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Lust Holloway
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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeSam 18 Juil 2009 - 19:37

    La belle ne se fait pas prier, à mon grand étonnement j'avoue, car j'avais pensé qu'il aurait fallu plus d'arguments pour la faire monter à bord. Peut-être est-ce cette fatigue chronique qui la fait baisser les armes, taciturne, peut-être est-ce les substances illicites ou alcooliques qu'elle a ingéré qui se dissipent dans son sang à en disparaître, peut-être est-ce la beauté grotesque de ce lever de soleil qui la rendent plus docile... Quoique ce mot ne s'applique pas à Hazel, je ne la vois pas docile, je la vois juste fervente et passionnée, ceux qui ont toujours tenté de la mettre en cage n'ont jamais rien compris ; c'est enfermée dans sa volière mais la porte ouverte, refusant d'en sortir, qu'elle est diablement divine. Elle monte alors, murmurant les mots que je voulais entendre ; ne partons pas dans une idylle qui n'aurait pas de fin, elle a son Enzo, et j'ai ma Jazzi... et potentiellement les autres filles qui partagent ma couche. Quoiqu'en un sens il est vrai qu'il serait véritablement grisant de voler ce joyau des mains de mon plus farouche ennemi, et pourtant je n'ai pas envie de traiter Hazel comme un objet, aussi si l'idée traverse mon esprit, je sais que je ne la mettrai pas à exécution. Ouvrant galamment la porte à la demoiselle, j'avise malgré moi ses jambes interminables s'engouffrer dans mon Aston comme je referme la porte avant de contourner mon bolide et de prendre place à mon tour. Je n'avance pas un mot, nous n'en avons pas besoin, et démarre ma si chère voiture avant de partir en trombe, faisant crisser les pneus ; j'ai toujours aimé la vitesse et je conduis mon Aston comme j'abuse de la vie : avec dextérité, rapidité, mais nerveusement. Contrairement aux autres, j'ai toujours su comment j'allais mourir ; pas d'une overdose non, c'est bon pour les gens qui n'ont pas d'imagination et qui pensent que la coke ou l'héro n'est que la poudre du riche alors qu'en vérité elle se démocratise. Je mourrai au volant de mon Aston, dans une des nombreuses courses dangereuses auxquelles je m'adonne. Et en un sens ça m'arrange car je veux mourir jeune et au comble de mon influence, je ne veux pas vieillir et devenir un banquier grisonnant profitant de son argent pour se taper des blondasses botoxées. Je veux mourir à vingt-huit ans, terrassé par mes excès qui me procurent jouissance. Car je juge les actes selon les jouissances qu'ils nous offrent, la sulfureuse extase est le but de mon existence, et ce jusqu'à ma mort qui sera glorieuse. Ce n'est pas un tabou pour moi, au même titre que la drogue, les putes, le kama-sutra ou autres, je peux vous parler de la mort comme je peux vous vendre ma coke, avec un sourire aux lèvres. Le paysage défile alors comme nous restons silencieux, en vérité ce silence ne me gêne pas, j'en profite au contraire pour vider ma tête de ces tambours incessants légués par la musique sourde qui a bien failli me donner la migraine. Fort heureusement, Hazel était là pour m'éviter une céphalée. Mais je sens la belle se pencher comme mon regard se concentre sur la route ; elle dépose alors un baiser au coin de mes lèvres, y laissant l'effluve sucrée de l'alcool et de quelque chose de plus candide ; de l'ambroisie peut-être. Néanmoins, je souris, amusé par ses propos et son attitude, mais d'un amusement qui n'est ni cynisme ni provocation, seulement de la tendresse complice, comme si elle était une de mes proches amies.

    « A titre d’information, je t’aime aussi. »
    « T'es déchirée, Hazel. »

    Pour moi, elle nage juste en plein délire. Je ne sais pas si je dois la croire ou si je dois me fier à mes sens de psychologue à deux sous : peut-être est-elle juste heureuse de trouver en moi son sauveur d'une nuit, je n'en sais rien. De toutes façons nous avons été clairs l'un comme l'autre ; qu'il y ait entre nous des sentiments ou non, ça ne changera rien. Enfin je crois. Quoiqu'il en soit, je ne la prends pas vraiment au mot ; combien de demoiselles me l'ont déjà avoué, au creux de mes draps certes, mais peut-être tout autant allumées à l'alcool. Et dans le fond, peut-être que je préfère autant qu'elle ne pense pas ce qu'elle dit, je ne suis pas certain de pouvoir prendre soin d'une fille comme Hazel, j'ai le geste trop sec et agressif, le goût pour la luxure trop prononcé, en somme je ne suis pas un ange de tendresse ; j'aime le sang et l'amertume qu'il me procure, j'aime le trash et la décadence, j'aime ce qui choque et ce qui prêche par excès. Je ne pense pas qu'elle serait épanouie dans un monde comme le mien... Après, peut-être est-ce que je la sous-estime, en vérité je n'ai jamais pris en compte le fait qu'une femme pouvait me rendre plus attentionné et sentimental. Je sens alors la main de la douce se poser sur la mienne, et enfin mon regard noisette s'y pose comme mon visage reste impassible. Et pourtant je trouve le contact agréable, bien qu'inattendu et que la demoiselle ne s'en rende même pas compte. Je ne bouge pas néanmoins et repose mes obsidiennes sur la route, lorsqu'enfin je parviens à destination. Me garant devant ce qui me sert de logement étudiant ; une bâtisse magnifique rappelant les maisons à la française de la Louisiane, j'actionne le frein à main et coupe le moteur, lorsque la voix d'Hazel résonne de nouveau. Je la toise de mon regard pensif ; en vérité je ne comprends pas pourquoi elle s'attarde autant sur le sujet si, comme elle le prétend, elle pense que ça ne changera rien entre nous.

    « Si tu devais m’aimer Lust, comment m’aimerais-tu ? »

    La question m'étonne quelque peu, mais dans le bon sens : il n'y a que Hazel pour soulever des interrogations semblant aussi anodines mais pourtant pleines de sens et d'une profondeur liquéfiante. Mon regard ne se détourne pas du sien comme je cherche mes mots, je les veux sincères et vif, quelque chose dont je n'aurai pas besoin de m'étendre tout en demeurant des plus explicites. Quelque part, je sens qu'elle s'attend à ce que mon cynisme ne refasse surface... Il est vrai que j'aurai pu, mais devant l'honnêteté de la demoiselle qui à mes yeux demeure tant particulière, je lui dois bien le fait de mettre notre jeu de côté également.

    « Comme un prosélyte. Avec dévotion, avec tendresse, avec excès, avec véhémence. »


    Mon regard la toise encore quelques secondes dans un sérieux qu'on ne me connaît que peu, et je finis par ouvrir la porte et sortir de mon Aston avant de la contourner et de venir ouvrir la porte à la demoiselle. Je la fais signe de me suivre comme je m'engouffre dans le petit chemin fait de dalles menant jusqu'à la porte de ma résidence, non sans prendre le soin de verrouiller ma précieuse Aston d'une simple pression sur le bouton de mes clés. J'ouvre alors la porte, fais signe à la belle d'entrer, et appuie sur l'interrupteur qui révèle un salon magnifiquement moderne ; il est sobre, classe et trash à la fois, il me ressemble. Les canapés de cuir blanc se posent autour d'une table basse lustrée de couleur noire, face à un écran de télé géant qui en vérité ne me sert que peu, puisque je préfère la tournée des bars aux émissions américaines. Le bar s'affiche avec un encastrement au sein du mur, moderne et flashy, portant en son sein bon nombres de bouteilles ; en particulier des martinis coûteux, ma boisson préférée. Ici et là des tableaux d'une fortune inestimable, dont un que j'ai payé une fortune mais qui ne représente qu'une toile noire. Beaucoup voient en cette toile quelque chose qui n'est pas même une oeuvre d'art, et se demandent comment je peux jeter autant d'argent par les fenêtres ; pour moi c'est la consécration de la vicissitude, c'est le trouble de l'âme humaine, c'est la débauche et l'envie de crier la haine au monde, lorsque je la regarde. Je jette négligemment ma veste sur mon canapé de cuir avant d'amener Hazel dans une chambre d'ami , elle aussi très chic et pour autant on sent qu'elle a été le lieu de nombre de partouzes ; tout chez moi respire l'extase, la luxure et la volupté. Pour ceux qui ne sont pas habitués, je pense que ça doit leur en donner le tournis. Je lui dis de m'attendre comme je sors de ladite chambre afin de me rendre dans la mienne, pièce voisine. L'espace d'à peine une minute et me voilà revenu avec un T-shirt de couleur blanche en main que je tends à Hazel, cela lui fera office de vêtement de nuit. Ne vous fiez pas à la sobriété de mon vêtement, il est signé Versace.

    « Demain lorsque tu seras levée je te ramènerai chez toi. Enfin chez Enzo. »

    Son nom m'écorche le palais et cela s'en voit à ma moue presque dégoûtée et méprisante. Je n'ai même pas envie de m'étendre le sujet tant je ne peux même pas voir son nom en peinture. Une dernière fois, j'avise alors la belle Hazel, sans savoir pourquoi. Car je n'attends pas un merci, cela serait de trop entre nous.
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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeMer 22 Juil 2009 - 19:54

    J’imagine que je pourrais cesser d’être seule. Trouver un type quelconque qui, fou de mon corps, m’aimerais jusqu’à en mourir. Il m’épouserais, m’entretiendrais, me ferait des enfants et, une fois lassé de moi ou choqué par le travail du temps, me délaisserait au profit d’une plus jeune. Il ne m’abandonnerait pas, resterait à mes côtés mais cesserait tout bonnement de me regarder. Il finirait par me mépriser puis m’oublier, et nous finirions comme un couple aussi ordinaire que les autres. Instinctivement, je me doutais que je valais mieux que ça.

    Je ne sens plus rien, et je n’en ai pas tellement envie de toute manière. Je ne suis plus seulement fatiguée de ces amours qui me brisent, je suis fatiguée de mes vices, de la vie et même de mes ambitions suicidaires. Je suis fatiguée de l’existence, et je sais que ça n’est pas une bonne chose. Je suis si fatiguée que j’en souffre et mes pleurs ne sont plus hystériques, mais étouffés par ma respiration brûlante. Je voudrais que tout s’arrête, je voudrais que mes malheurs ne soient plus que des cauchemars dont je me serai réveillée, sereine. Ca n’est évidemment pas le cas. Peut-être qu’au fond ça n’est pas la faute d’Enzo, que ça n’est pas le destin. Peut-être qu’au fond, je suis une véritable ratée. Une pauvre conne qui a gâché ses chances et s’est vautrée dans la boue pour qu’on la plaigne. Manque de bol, je n’ai attiré que le dégoût, pas la compassion. C’est sans doute mieux. Comme j’aurais souffert que Lust ai eu pitié de moi. Lust qui m’a gentiment menée jusqu’à une chambre souillée de toute part, cela se sentait. J’en avait connu tellement du même genre, plus dépouillées et sales, ou plus opulentes et V.IP. Car oui, c’était possible. Pourtant, sa dernière remarque me dérangea plus encore que la crasse dans laquelle j’étais sensée m’assoupir. J’eu un rire mesquin, presque étonné, et lui crachait finalement, avec une espèce de tristesse terrifiée :

      « Enzo ? Tu te fous de ma gueule ? Tu voudrais me jeter dans les bras de ce connard, après tout ce qu’il m’a fait ? Toi qui te disais prosélyte, tu brûles bien vite ton icône ! », je détournai le regard et me levai de son lit, pour finalement continuer, toujours de cette petite voix ennuyée, « Et puis franchement, m’aimer comme un prosélyte ! C’est d’un banal… Tu ressembles à Enzo dans le fond. »


    Je me fichais de le blesser. Totalement. Le simple fait qu’il rapporte la conversation à Enzo avait suffit à me donner envie de le gifler. Je lui faisait des avances et il parlait de me raccompagner chez Enzo. Je fit volte-face, enlevai ma robe et mes escarpins, pour ensuite lui arracher le T-shirt des mains, que je revêtais sans entrain aucun. Une fois passé, je tirai sur les bords pour constater la douceur de la texture. Il était signé Versace, et ce détail me tira une grimace d’horreur. Tout me semblait si inutile. La marque du T-shirt comme le mobilier de la demeure, la haine de Lust envers Enzo, sa toile stupide fixée à ce mur stupide, l’alcool, le sexe, les autres. Tout me semblait si vain, hormis Lust et moi, nos deux corps brisés l’un si prêt de l’autre. Je fermais les yeux et saisissais sa main, avant de me hisser sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Mes lèvres se déposèrent sur les siennes et n’eurent même pas à forcer l’entrée. Comme si ça avait été naturel, nos langues vinrent se chercher, se scellant en un baiser de cinéma.

    Nous étions défoncés, saouls et vraiment fatigués, peut-être était-ce pourquoi nous continuions. Enfin, c’était sans doute pourquoi Lust ne me repoussait pas. Ma main timide s’était nonchalamment posée sur son épaule tandis que la sienne avait pris place sur ma taille. Nous ne cessions de nous embrasser, sans cette lubricité qui nous étais pourtant coutume. C’était un baiser amoureux, pas érotique. Là où j’avais l’habitude d’exhiber ma pratique au reste du monde, je me contentais de donner suite à nôtre entrain sans vraiment chercher à virer dans une passion folle. C’était discret, respectueux. Ca n’était pas encore la consécration de nos sentiments, ça n’était qu’un prélude. Un très beau prélude.



    Pour la première fois depuis très longtemps, Enzo quitta mes pensées. Je ne me laissais pas non plus guider par mon désir, seul une émotion chaleureuse et pourtant lucide s’était emparée de moi. Un amour nouveau, différent de ceux que j’avais éprouvé jusqu’à lors. Ma main descendit de son épaule jusqu’à son torse, et j’agrippai son T-shirt avec tendresse, prolongeant nôtre échange savoureux. Nôtre baiser avait un goût de miel et une espèce d’arrière-goût fruité, ce qui me surpris légèrement. Chaque baiser était différent, mais j’en avais rarement connu d’aussi agréables. Ca n’était pas son expérience ni la mienne, c’était autre chose. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’était le romantisme de la situation, pour la bonne et simple raison qu’il n’y avait rien de romantique. J’étais encore sale, j’allais mal, très mal, et mon avenir n’avait rien de réjouissant. Lust ne me sauverait pas, j’en étais éperdument consciente. Mais peu importait, j’avais besoin de ce moment et je ne comptais pas le laisser s’échapper. Nous n’étions pas du tout touchants, ni émouvants. Nous étions pitoyables de cruauté prétentieuse, et si endoloris par la vie que c’en était presque risible. Nous étions inquiétants d’ambiguïté, et donner naissance à cette amour tout en ne comptant pas y donner suite outre-mesure devait sans doute faire de nous des monstres inconscients. Mais nous étions terriblement beaux à voir. Je ne crois pas que Lust aurait pût trouver plus étrange et attirante fille que moi. J’étais faite pour lui comme j’étais faite pour tous les autres hommes de la terre. J’étais désespérante de beauté.

    Il était presque huit heures du matin, nous étions cloitrés dans cette chambre sombre, son T-shirt orgueilleux sur ma carcasse, son désespoir empreint de fascination flottant autour de son corps avide de sexe. Avide de tout par la même. Je le soupçonnais d’être de ces amoureux de la vie qui ne vivaient qu’à travers l’opulence. Il voulait de tout et en grande quantité. Je me mis à penser que ça devait le rendre malheureux. Je l’étais tout autant que lui sans pour autant être demandeuse de toutes les merveilles du monde. Je n’étais pas esthète, lui si. Peut-être qu’il m’aimait pour cela. Il ne trouverait jamais plus pure incarnation de la beauté qu’en mon être. Cette beauté qui était subjective semblait pourtant claire à ceux qui croisaient mon regard. Comme il le pensait, j’avais cette allure éthérée que tant de fille rêvaient de posséder sans jamais y arriver. Il fallait me rendre à l’évidence. Ma tristesse me rendait attirante.

    Je finit par rompre nôtre baiser qui n’en finissait plus. Me détachant de lui, j’éloignais mon visage du sien dans un soupir vicelard. Sa bouche était rougie, presque autant que la mienne, et il la gardait entrouverte, encore sous le choc de ce qu’il venait de se passer. J’avais entrainé tout cela, et je m’évertuait à lui faire du mal. Je voulais quelques minutes de bonheur intense, nostalgique, transcendant, même s’il fallait le blesser pour cela. Mon amour pour lui était sans doute malsain et bien que je l’aimais pour qui il était, je ne savais pas si je l’aimais comme il le fallait. Peut-être que je l’aimais mal. En cette seconde, j’espérais qu’il ne m’aima pas du tout. J’aurais tellement aimé qu’il m’accorde ce repos temporaire sans vraiment s’en soucier. J’aurais voulu qu’il se contente de tirer son coup sans en tenir compte, comme tous les autres bâtards qui m’avaient baisée durant les précédentes années. Mais ça n’était pas le cas, et je savais qu’il allait me faire l’amour, véritablement. Je le ressentais si fort que j’en étais pétrifiée.

    M’avançant timidement ver lui, j’ôtais ce T-shirt qui ne m’avait servi que quelques minutes, me retrouvant en sous-vêtements. Du coton et de la dentelle noire qui contrastaient vigoureusement sur ma peau pâle. Au-delà de mon sex-appeal plus qu’explosif, la terreur qui m’avait saisie attirait le regard. Je m’approchais de lui, tremblante, et j’espérais qu’il se douta de l’effort que cela me coûtait. Fébrile, je lui chuchotait doucement, avant d’apposer mon front contre son buste froid et distant.

      « Ca n’est pas grave si tu ne me sauves pas Lust. Je continuerais de t’aimer. »
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MessageSujet: Re: this dirty guilty mind called love ; PV   this dirty guilty mind called love ; PV Icon_minitimeVen 31 Juil 2009 - 16:03

    Je ne relevais pas sa tirade désagréable ; combien de fois avais-je été déjà confronté à des demoiselles de la sorte, à sortir reproches sur reproches, à exhumer leur jalousie, colère, malaise contre moi, parce que j'étais le salaud de l'histoire, parce que j'étais beau riche et populaire, parce que j'étais agaçant. Parce que gueuler contre moi, mine de rien, ça vous gonflait un peu l'estime, c'était se donner l'illusion que l'on contrôlait une partie du monde en osant ouvrir sa gueule face à l'hériter de la première banque d'Angleterre, croire que l'on était héros parce qu'on haussait un peu la voix face à moi, le junkie violent qui pouvait vous en mettre une, simplement parce que vous l'exaspériez. Mais toutes, avaient ce point commun ; elles le faisaient en tremblant, faibles et au bord du désarroi, elles me reprochaient des "Pourquoi tu ne m'aimes pas Lust, aime-moi", d'une voix faussement sèche avant de venir me supplier de ne pas partir, conscientes que leur coup de gueule n'avaient aucun effet sur moi, si ce n'était que de les encourager à dégager de ma vie. Je n'ai jamais eu besoin d'engueulades de la sorte ; traitez-moi de salaud, pervers, débauché, qu'importe, je sais déjà qui je suis, alors pensez-vous que cela me fasse mal. Je suis plus malin que les autres, j'ai appris à ne pas vivre au travers du regard des inconnus, ce sont eux qui, pour la plupart, survivent à travers moi, parce que je représente à moi seul le succès et les clés du soit disant bonheur, et que je peux leur ouvrir bien des portes comme les leur refermer au nez si l'envie m'en prend. Mais pour Hazel, tout est encore différent, elle gueule parce qu'elle sait que ma haine envers Enzo m'aveugle, que je ne veux pas la toucher, que je me fais froid et distant en paradoxe de mon aide apportée, que je me refuse de me faire complètement prince salvateur parce que mon esprit est borné et me souffle qu'Hazel ne veut que lui. Alors ça me dégoute, autant sans doute que ça la dégoute elle de tout ramener à mon rival. Je sens qu'elle veut que je parle d'elle, et non de ce qu'elle vit ou de ce qu'elle s'attribue être, mais c'est plus fort que moi, j'ai presque besoin de lui faire des reproches à travers ma phrase qui paraît banale ; en somme je lui offre presque le châtiment cruel de la rappeler à son bourreau, car elle attise ma colère à ne voir que lui. Ca me dégoute autant que ça me vexe, et peut-être n'a-t-elle pas tord quand elle parle d'icône brûlée un peu trop vite. Mais peu importe, tout se consume sous mes doigts, elle devrait le savoir, elle qui ne fonctionne pas tant différemment que je ne suis. Je lève donc les yeux vers le plafond, exaspéré, je suis le mépris et l'agacement incarnés, avec ce charisme écrasant en plus. Elle peut dire ce qu'elle veut, car quoiqu'il en soit je sais que les cokés ne tiennent jamais une conversation affligeantes de banalité et des plus cohérentes, même moi je ne sais même plus ce que je pense, ce que je ressens, ce que je respire, j'ignore même si je ne me suis pas déjà jeté dans mon lit et que je suis simplement en train de rêver.

    Elle se changea alors, et j'avais beau vouloir lui être salvateur, je ne l'étais pas entièrement, pas plus que je me faisais son prince ou son héros complètement respectueux de la princesse endormie ; aussi mon regard ne s'était pas détaché de son dos divin alors qu'elle endossait mon vêtement qui valait une fortune. Je l'observais à la dérobée, toisant ses courbes tracées à l'encre de chine ainsi que ses cheveux tombant au creux de ses reins, je ne pensais pas à mal, pour une fois , pas plus que j'avais mes habituelles idées pernicieuses. J'observais comme l'on regarde un chef d'oeuvre : avec du recul, à en chercher le sens, à en comprendre les émotions, et pour les plus aguerris, à tenter d'en comprendre la technique, le tracé, les couleurs et le point de chute. Je me perdais en pensées dérisoires et abruties par l'héroïne respirée plus tôt ; je voyais en Hazel des oeuvres de Botticelli ; quelque chose entre " l'allégorie du printemps" et "la naissance de vénus". Sans doute à cause de sa peau d'opaline et de cette aura étrange émanant d'elle, quoiqu'il en soit dans mon esprit, je compris alors qu'elle était à elle seule un parabole, quand j'ignorais encore ce que moi j'étais... une affabulation peut-être. Je secouais brièvement ma tête pour sortir ces étranges pensées allumées à la drogue dure, lorsqu'Hazel revint vers moi et se hissa à ma hauteur pour partir à la recherche de mes lèvres. Je ne la repoussais pas, dans un premier temps, parce que je n'en avais pas envie et que je voyais là juste une affection ou un geste dérisoire pour se souhaiter bonne nuit ; en vérité je ne me posais pas même la question : j'étais fatigué, camé, et je peinais à comprendre où j'étais et ce que je faisais. Finalement nos langues se lièrent dans une passion commune, rien qui demeurait purement sexuel ou trop violent, la douceur prévalait au contraire autant que la fièvre de nos sentiments communs. Si je devais vous prescrire un remède pour vous aider à accepter vos sentiments, alors je vous déléguerais de la coke ou de l'héro ; vous êtes persuadés avoir votre âme soeur en face de vous, et vous pouvez crier des je t'aime à la face du monde à en crever, ça ne vous rendra que plus heureux. Mon coeur s'accéléra, autant que mon désir sans doute, j'eus pour envie de la pousser délicatement sur le lit, mais la fatigue me figea sur place, à moins que ce n'était l'absence totale de contrôle sur mon système nerveux, endormi par la poudre blanche. Mes mains se posèrent sur sa taille alors que le baiser se prolongeait, j'étais incapable de penser mais seulement de ressentir ; en l'instant je la voulais pour moi ici, toujours, tout le temps, à en crever. Qu'elle soit déprimée, cokée, abrutie, dépravée, elle restait pure et éthérée, et mon myocarde s'agitait d'un trouble que je ne lui connaissais que peu. J'enserrai d'avantage mes mains sur ses hanches, la volonté inconsciente de la garder pour moi sans doute, et en l'instant je mourrai d'envie de lui dire de rester, que tous les deux nous aurions notre propre vie de débauchés, à consommer sans cesse au lit et à rire au nez des autres, à lui offrir ce qu'elle désirait et à me damner pour la rendre heureuse. Hors j'ignorais ce qui pouvait lui apporter du bonheur. Peut-être que ce qu'il lui fallait, c'était une collocation saine avec d'autres filles de son âge, qui se goinfreraient de pop-corn les jeudis soirs devant un film de Johnny Depp avant d'entamer une bataille d'oreiller. Cliché, mais peut-être salvateur. J'avais envie d'elle plus encore que je n'avais eu envie de toutes ces filles faciles aux longues jambes qui avaient froissé mes draps, car pour la première fois, je désirais me donner sous le clairon de mes sentiments sincères, plus que par pure luxure de débauché. J'avais envie d'elle, et pas seulement pour son corps diablement divin ; je voulais son coeur, son âme, jusqu'à la moindre parcelle de sa peau je la voulais ancrée dans mon être et dans ma vie, quand bien même je n'avais pas une existence des plus saines... Mais qui ici-bas, après tout, peut se vanter de mener une vie de saint ? Puis le baiser prit fin et je ne pus que la regarder avec un certain étonnement, moi qui pensais que la belle avait purement déliré après m'avoir murmuré cet aveu quant à ses sentiments à mon égard, voilà que je me mettais à douter : peut-être n'avait-elle pas menti. Elle se cala alors contre moi avant d'ôter le vêtement de coton de ses épaules, se retrouvant en sous-vêtements. Un message qui m'était des plus clairs et qui pourtant me destabilisa un instant ; moi-même j'ignorais si l'on devait coucher ensemble, ici et maintenant, à sceller un pacte entre dépravés, ou si je devais tenir mon rôle salvateur jusqu'au bout et ne pas la toucher. Peut-être serais-je le premier à ne pas vouloir d'elle alors qu'elle me faisait des avances, peut-être que je n'avais pas envie de la conforter dans l'idée qu'elle était juste bonne à donner du bonheur aux hommes, peut-être que j'avais imaginé notre première fois dans un grand hôtel après avoir traité tous ces clients bourgeois de gros cons et partir en riant se siroter un cocktail millénium, rayban sur le nez pour ajouter un peu plus à l'ironie de nos propos. Je l'enserrai contre moi, le regard étrangement perdu alors que je la sentais trembler ; et dans ma tête les souvenirs d'Hazel à genoux devant cet homme marié faisaient monter en moi un dégoût profond : plus que jamais, je savais que je n'allais pas la jeter sur le lit pour la transformer en poupée gonflable, à l'effigie de tous les autres types qui avaient fait pareil. Moi, Lust Holloway, vingt-ans, grand adepte de la luxure et des parties à plusieurs, refusait de coucher avec une fille diablement sexy simplement pour redorer son estime et lui faire comprendre qu'elle n'était pas une putain. Une première.

    « Ca n’est pas grave si tu ne me sauves pas Lust. Je continuerais de t’aimer. »
    « J'y arriverai. »

    J'ignorais si c'était l'héroïne qui me faisait parler, mais je savais que sobre, ces mots ne seraient jamais sortis de ma gorge. Parce que je n'avais rien d'un prince, bien que les intentions étaient là, et parce que je savais également qu'il serait véritablement difficile de sauver Hazel. C'était demander au plus camé des toxicomane de troquer sa daube contre une vie saine ; il en avait l'envie, mais sa dépendance le rendait inerte. Réprimant mes ardeurs et mon envie de la faire mienne, je déposais un baiser suave dans son cou, révélateur de l'envie que j'avais pour elle, et pourtant je m'abstins. Mes mains parcourant ses courbes ne purent s'empêcher de caresser sa peau nue alors que j'avançais doucement afin de la faire reculer, la déposant bientôt sur le lit comme je sentais mon palpitant s'agiter d'une excitation vaine. Je luttais pourtant contre mon désir brûlant, et ce n'était guère de tout repos. M'allongeant contre Hazel je finis par poser mon front contre le sien avant de fermer les yeux et de sourire, presqu'amusé.

    « Accorde-moi une faveur et dors. Ou je n'arriverai pas à me retenir plus longtemps, mais je ne veux pas céder Hazel. »

    Je ne voulais pas céder, mais je demeurais un homme malgré tout. Un homme amoureux de surcroit...


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