Un endroit calme et reposant ... { LIBRE }

La petite chapelle. Je me rappelle qu'elle était magnifique quand je suis arrivée ici. Bon, c'est vrai que je vis ici depuis sept ans mais je sais que cet endroit m'émerveillait. Pourtant, je ne suis pas croyante, loin de là ! Depuis que mes parents sont morts, je dois bien avouer que je ne crois plus en rien. Même quand les services sociaux m'avaient appris qu'ils avaient retrouvé une vieille tante éloignée de la famille, je n'avais pas réagi, à leur plus grande surprise et déception. Il faut dire que la perte de mes parents a été un réel choc pour moi, encore aujourd'hui, alors que ça fait plus de huit ans que cet évènement s'est passé, j'en fais encore des cauchemars. Il m'arrive de me réveiller en pleine nuit et de hurler de toutes mes forces, je continue de pleurer une fois la nuit tombée, pour que personne ne puisse me voir. Quand je suis arrivée ici, ma grande tante qui était en réalité la nièce de la marraine de mon père, m'avait promis de ne rien dire à personne, sur le fait de la soudaine venue alors que personne n'avait jamais entendus parler de moi. On avait juste expliqué que j'avais besoin de changer d'horizons. Personne ne savait pour mes parents, ni sur le fait qu'ils ne soient plus de ce monde ni de ce qui les avaient enlevé à moi. Encore moins de ce que j'avais fait dans cet accident, que j'en étais la réelle cause ... Mais bon, ça faisait sept ans que je vivais sans parler de mes parents, sans parler de mon passé et encore moins des coups que j'avais les premiers mois de ma venue, seule ma tante savait que je me faisais battre dans mes anciennes familles d'accueil ... Tous les soirs et tous les matins, avant de me coucher et en me levant, je pense à Brennan, ma petite soeur, que j'ai dû laisser derrière moi. Personne ne sait réellement ce qui est advenu de mon adorable petite soeur aux grands yeux vert pétillant de malice. Je n'ai que vingt ans et pourtant, je fais preuve de beaucoup de malchance. Perdre mes parents à douze ans, ma soeur quelques mois plus tard et enfin, mon adorable petite fille que je fais placer dans un foyer alors que je n'ai que seize ans. Je sais ce que c'est que de se retrouver dans ces familles et tous les jours, je regrette d'y avoir envoyé ma fille mais, je sais aussi que je n'aurais pas sus élever un enfant et puis, imaginer les rumeurs. Sabra Porter enceinte de son petit ami alors qu'elle n'a que seize ans ... Si ces rumeurs n'avaient fait que me toucher moi, je ne me serais pas caché, mais je sais que cela aurait aussi touché la vie de ma tante et ça, je n'aurais pas pus me le permettre, pas après tout ce qu'elle avait fait pour moi ...
Dans ces moments-là, quand je me sens mal ou accablée, je me rends à la petite chapelle. Je sais qu'il n'y a plus personne, où alors que très rarement, mais ça me fait du bien de me retrouver dans un endroit comme celui-là. Abandonné ou pas, la chapelle reste mon endroit favoris dans la région, même si je sais qu'elle se trouve dans les mauvais quartiers. Tellement de légendes circulent dans cette ville. Enfin, celle de la cité ne sont pas vraiment des légendes, juste des ragots lancés comme ça parce que c'est la partie de la ville la moins bien entretenue et où il fait le plus sombre. Malgré tout ça, je n'en tenais pas vraiment compte. La preuve, alors qu'il était passé dix heures du soir, qu'on était vendredi et que tous les jeunes de la ville devaient être à des fêtes, moi je me tenais devant la chapelle. Pas une très bonne idée j'avoue, on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer, mais en ce moment j'avais vraiment besoin d'être ici, le seul endroit où je me sentais bien, où je me sentais vraiment chez moi. Non, je n'étais pas croyante, mais j'aimais me retrouver ici. Je montais donc les trois marches avant de me retrouver devant les grosses portes en bois massif. Les poussant, je me retrouvais devant le grand vitrail qui était resté intact, malgré tout ce que les meubles avaient subi. Une image d'ange me fixant fit place et je me dirigeais un peu plus en avant, frottent mes bras nus. Peut-être que j'aurais dû mettre un gilet avant de sortir, avec mon t-shirt blanc et noir, je n'étais pas vraiment couverte. Les talons de mes bottes claquaient à chacun de mes pas sur le carrelage usé de la chapelle. Je m'arrêtais au premier banc et m'y installa, il était l'un des rares à ne pas avoir été cassé, des jeunes s'étant amusé à venir mettre le bazar. Fixant le mur, je commençais à penser à tout ce qui me tracassait depuis jeudi matin. N'oublient rien, une fois que ce fut fait, je poussais un soupir et m'enfonçait un peu plus dans ma place. Ne m'apercevant pas que quelqu'un était entré, je ne pus retenir un hurlement en sentant une main se poser sur mon épaule ...