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 Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana }

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MessageSujet: Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana }   Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana } Icon_minitimeLun 6 Avr 2009 - 19:45


    Pleure, mon ange. Les larmes sont les pétales du coeur.
    FT. Enzo&Kiana.




    Kiana tombe. Quelqu’un l’a poussée. Mais elle n’a pas le temps de voir de qui il s’agit qu’elle a déjà dévalé les escaliers qu’elle s’apprêtait à descendre afin d’aller rendre visite à Enzo. Sa tête a violemment heurté une marche et le sang s’est répandu sur le sol. Elle est restée ainsi, inconsciente. Lorsqu’elle ouvre les yeux, Enzo est là, il la tient dans ses bras. Cette vision divine la fait doucement sourire. Il l’embrasse, lui souffle des mots doux, l’allonge sur l’herbe fraîche d’une magnifique clairière ensoleillée, au sud de laquelle coule un petit ruisseau illuminé par les rayons de l’astre du jour. Le spectacle est merveilleux, tout simplement. Un étrange sentiment de bien-être s’empare d’elle, tandis qu’elle s’empare des lèvres de son petit ami. Il glisse ses doigts dans sa chevelure brune, sur ses hanches, ses seins, son cou. Leurs vêtements ne tardent pas à joncher le sol, et c’est avec amour qu’il lui fait l’amour pour la deuxième fois. Aujourd’hui, elle peut profiter pleinement de l’acte, qui se déroule dans le plus grand respect de l’autre. Et lorsqu’enfin, ils atteignent tous deux les portes du plaisir ensemble, le jeune homme lui susurre quelques délicieux mots à l’oreille. Des mots qui la font vibrer aussitôt qu’il les a prononcés.


    « Je t’aime Kiana. »

    Kiana sourit expressément. Maintenant, elle est heureuse. Il le sait. Lui aussi sourit. Lui aussi est heureux. Grâce à elle, uniquement. Il a oublié toutes les autres, vraisemblablement. Plus rien n’a d’importance que son regard posé sur elle, guettant impatiemment sa réaction. Celle-ci ne se fait pas attendre. Elle dépose ses lèvres contre les siennes et entrelace tendrement ses doigts aux siens avant de glisser sa tête contre son torse en sueur. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle sait où elle va, elle sait ce qu’elle veut, ce qu’elle fait. Elle est avec l’homme qu’elle aime et qui l’aime, elle est dans ses bras, tout contre lui, qui la sert amoureusement et jalousement de peur qu’elle s’enfuie, comme elle a pu le faire auparavant. Non, aujourd’hui, tout est si clair, si évident. Ils peuvent enfin vivre leur amour au grand jour, comme dans les contes de fées. D’accord, Enzo n’a pas le profil du prince charmant ordinaire, blond aux yeux bleus, adorable, irréprochable, mais il est son prince à elle, et cela suffit amplement à la satisfaire. Oh que oui, elle est satisfaite. Le regard duquel elle le couve exprime toute la joie qu’elle ressent grâce à lui, et la gratitude qu’elle éprouve envers lui. Il lui fait connaître des sensations que jamais elle n’aurait imaginées sans lui. Il est son essentiel, ni plus ni moins. Son univers, sa vie.

    « M-Moi aussi Enzo. »

    Ces mots avaient traversé la barrière de ses lèvres froides et pâles sans qu’elle ne se réveille. Ses paupières bougeaient rapidement, signe qu’elle rêvait. Parfois, quelques soupirs s’échappaient de sa bouche, et des frissons s’emparaient de ses bras nus. Oui, elle avait froid. Ou était-ce des frissons de plaisir, procurés par sa délicieuse intimité qu’elle vivait inconsciemment avec ce charmant garçon ? Quoiqu’il en soit, les battements de son cœur, rapportés par l’électrocardiogramme, s’accéléraient parfois, ce qui voulait probablement dire que les deux jeunes gens s’étaient de nouveau rapprochés, sans doute voulant célébrer leur relation toute nouvelle, passionnée et amoureuse. Un rêve des plus merveilleux, vous en conviendrez. C’est probablement pour cette raison que lorsque tout devint noir soudainement, l’étudiante paniqua. Elle ne voyait plus rien. Enzo avait disparu, la clairière aussi. Et un violent mal de crâne la fit brusquement redescendre sur terre …

    « Humm … »

    Peu à peu, la brunette ouvrait les yeux, les refermait aussitôt, la lumière blanche l’aveuglant totalement. Sa tête était assaillie de nombreux flashs, des images, des sons, des odeurs, tous ses souvenirs envahissaient littéralement son esprit sans lui laisser une seconde de répit. Elle attendit quelques instants, avant d’enfin daigner garder les yeux ouverts et d’observer silencieusement la pièce. Grande. Très blanche. Vide. Elle distinguait mal la silhouette des objets, ne parvenait qu’à voir une forme vague mais de laquelle elle devinait aisément une télévision, une table de chevet et … Un siège. Une personne ? Ainsi, elle n’était pas seule ? Etait-ce donc un hôpital ? Très probablement, sa chambre à elle n’était pas aussi fade ! Cela expliquerait également ce pourquoi elle avait la nette impression qu’on avait passé sa tête sous un rouleau-compresseur. Que s’était-il passé ? Son cerveau semblait lui refuser l’accès à cette information pour le moment. C’était extraordinairement frustrant, elle se promit de réessayer plus tard. L’important pour l’instant était d’identifier ce jeune homme ( ? ) qui avait eu la délicatesse de lui rendre visite. Et d’en apprendre un peu plus sur ce qu’elle faisait exactement ici.

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Enzo G. Stevenson
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MessageSujet: Re: Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana }   Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana } Icon_minitimeLun 13 Avr 2009 - 15:37

    Les battements de son pied sur le sol blanc s’accéléraient constamment. Un bruit si récurant. Enzo tapait du pied, sans pouvoir résister, sans pouvoir se contrôler. Cette tension l’imbibait tellement.
    Un chewing gum se faisait torturer dans cette cavité que l’on appelait bouche, encore bien trop imbibé d’alcool. Cette gomme qui aurait du être mâcher, était tout simplement martyriser.
    Apparemment, il était interdit de fumer dans un hôpital. Il fallait donc résister. C’était une grande première, Enzo Gillian Stevenson n’ayant pas fumé depuis plus d’une heure, quel miracle. Spectaculaire. Quoi que le chewing gum lui allait très mal … Si l’on écoutait les conseils, cela permettait de réduire le nombre de cigarette par journée. Il n’en était pas persuadé.

    Trois jours, trois si longs jours. Ca paraissait déjà une éternité, dont il avait une si forte impression qu’elle allait encore se prolonger. Il se trompait peut être. Personne ne pouvait le savoir, ni le deviner. Elle seule pouvait décider de se réveiller, ou de se laisser bercer par cette lueur blanche au fond du long couloir où elle devait se situer. Ca tombe, cette lueur d’espoir n’existait même pas. La vie n’était que mystère, ou illusion peut être.
    Il était assis, si crispé, comme très peu de fois il l’avait été. Depuis qu’il était rentré, une ambiance si meurtrie s’était installé. Auprès de tous. Il passait ses nuits à cauchemardé, ses journées à verser des larmes invisibles. Comme si cette forêt lui avait prit le peu qu’il lui restait… le néant à présent, accompagné en supplément du seule être qui aurait pu le faire respirer à nouveau. Elle avait disparu. Son visage était terne, endormi, comme évanoui, si inanimé. Le seul signe de vie que Kiana laissait, c’était cet électrocardiogramme qui ne cessait de monter et descendre, des pics incessants, irréaliste à présent. Son cœur battait, certes. Mais était ce suffisant ? Il battait par raison de survie, sans pour autant battre pour lui consciemment.
    Il fixait ce cœur transporté sur machine à longueur de temps. Ou serait ce seulement aujourd’hui ? Il aurait eu trop peu de peine à venir la veille, ou le premier jour de ce sommeil prolongé. Il avait tenté l’aventure pourtant : poser un pied dans cet endroit tout autant hanté que la forêt. Il avait parcouru les couleurs, de gouttes de sueurs perlant sur son front. Ca devait être Tara qui l’avait convaincu de passer le cap, quelques mots avaient suffit à lui donner envie de revoir le doux visage de Kiana. Il aurait préféré s’en passer, mais il s’était découvert une nouvelle incapacité : se passer d’Elle.
    Le premier jour, il avait franchi la porte, mais un pas en arrière s’était suivit, et d’autres encore. Le deuxième jour, il avait prit le temps de l’admirer quelques instants. Courts pourtant.
    C’était dans ce même couloir qu’auparavant il s’était retrouvé couché, à coté de ce que l’on pouvait appeler son ancien meilleur ami. Joshua dans le coma. Toute comme Kiana.
    Dix huit ans avait été loin d’être l’âge de raison. Cette nuit là aussi.
    Des flashs lui revenait à chaque pas franchi, des souvenirs si marquants, qu’il regrettait tant. Sans doute la pire erreur de sa vie, cette nuit, lorsqu’il avait réellement tout perdu.

    Par chance, Joshua avait finit par se réveiller. Un mois après. Combien de temps pouvait durer le sommeil de cette demoiselle au bois dormant. A jamais peut être ?
    Enzo suffoquait, assis. Il se sentait seul comme jamais. Cette pièce vide toute vie. Il aimait pourtant la solitude, mais ce cas ci faisait exception à la règle. Une véritable torture de rester dans cet endroit. C’était pourtant un besoin vital de s’y rendre à tout prix. De la voir. Sa peau était terne, ses lèvres effrités, ses yeux fermés sans aucun espoir. Son corps posé sur ce lit qui avait pourtant l’air d’une tombe dans cette ambiance si macabre. L’endroit avait beau être d’un blanc éclatant, l’odeur de désinfectant reflétait celle de la mort.

    Il était bombardé d’un million de pensée, d’idée. Serait ce lui qui portait cette poise à quiconque s’accrochait à lui ? Peut être. Ou était ce pour le punir de haïr autant la vie ? Qui sait. Mais comment pouvait-il survivre en sachant que tous ses êtres chers n’étaient que poussière ? Aucune réponse ne lui venait en tête. La plus récurrente pourtant, était celle-ci : Comment pouvait-il se découvrir aussi attaché à elle ? Un comble de l’existence.
    Des dizaines, des centaines, des millions de questions qui fusaient dans son esprit bien assez rempli. Sans oublier de rajouter cette forêt, cette rentrée, cette ambiance, ces amitiés, … ce tout qui l’empêchait de se repérer –bien qu’aucuns repères n’aient jamais existé.
    Comme subsister ? Comment ne pas se noyer ? Comme perdurer ?

    Il avait finit par se lever, envoyer tout valser. Oublier les règles qu’il n’avait jamais eu l’intention de prendre en compte.
    Son sac était posé au sol contre cette chaise. Son paquet de cigarette venant agripper sa main. Ses pas lourds résonnaient dans cette pièce, l’unique bruit qui agrémentait l’ambiance. Il se dirigeait vers la fenêtre –le moindre des respects. La fenêtre ouverte, le paquet ouvert, le briquet ouvert. Le chewing gum s’envolant dehors, la cigarette sortant de sa boite. Il respirait enfin.
    Soulagement et évasion. Il suffisait de s’en priver quelque instant pour se rappeler à quel point elle pouvait faire du bien, cette cigarette, celle qu’on attend tant.
    Il y avait pourtant autre chose, pour lui couper à nouveau la respiration, pour le priver d’oxygène, pour le réveiller lui aussi de ce plaisir que procurait le goudron.
    Ce bruit sourd et flagrant. Les pics augmentaient violement ; se calmaient à d’autres moments.

    « M-Moi aussi Enzo. »

    Alors qu’il s’était retourné en direction de la machine, son regard s’agrippa aux lèvres tremblantes de Kiana. Elle avait beau semblé si loin, sa stupéfaction n’avait jamais été aussi grande. Un mélange de peur, d’enthousiasme, de soulagement. Il se sentait léger, d’un coup ; sans pourtant être persuadé de savoir d’où venait sa réponse. Mais son esprit était pourtant enseveli d’un amat de regret. Une frayeur insupportable, il l’avait deviné, avant même qu’elle n’arrive, avait déjà imaginé les nombreuses possibilités. S’enfuir en courant semblait une bonne solution. Elle venait pourtant de montrer un signe de vie, elle ne comptait pas mourir, elle voulait vivre, elle voulait l’aimer encore et toujours… peut être. Un amour inexpliqué, sans aucune logique. Ils passaient leur temps à se critiquer, à se rejeter, et après à s’enlacer. Dans cette forêt, la dernière fois qu’ils se sont réellement parler, ca n’avait pas forcement bien terminer… Cet amour qui résonnait uniquement comme un échec, il n’était même pas persuadé de l’aimer, et ne l’admettrait sans doute jamais si cela devait arriver.

    Il regarda la porte, elle était si proche. Il observa le lit, et Kiana ouvrant doucement les yeux. Le choix aurait du être si vite fait, mais tout est compliqué entre les mains d’Enzo. Une simple décision s’annonce comme une guerre au cœur de son être. Après tout, c’était le maitre en ce qui concerne la fuite. Pourquoi pas encore aujourd’hui ?
    Mais pourquoi ne pas aller vers elle …

    Un pied se posa sur le sol, une vieille converse verte, l’autre suivit. La direction était bien définie : celle du cœur. Ce muscle, car il n’était rien de plus, lui dictait la meilleure conduite à suivre, ou du moins celle de l’instant, celle de l’envie, celle de l’amour malheureusement.
    Son corps s’assit sur les draps d’un blanc éclatant. Une de ses mains se posa délicatement sur la jambe de Kiana recouverte, invisible. Il la serra doucement. Un sourire se dessina en même temps sur son visage. Son visage terne et fatigué, des cernes noirs venues s’installer au dessous de ses yeux depuis leur retour, et même avant. Un visage qui montrait aussi les séquelles d’une soirée trop arrosée la veille, sans pourtant rien à fêter. Un visage qui montrait toute la peine qui l’avait pu ressentir, la peur aussi. Son visage délivrant déjà le moindre regret qu’il donnait à commettre ses gestes un à un : passer doucement son doigt le long de sa joue chaude, prendre sa main, et la serrer si fort, caresser ses doigts un à un, les observer tendrement, … prendre ses mêmes doigts, ceux de Kiana, et les transporter jusqu’au creux de ses lèvres …
    Enzo s’était rarement montrer aussi délicat.

    Elle semblait pourtant perdue, en totale incompréhension. Comme si elle ne contrôlait plus son corps, que seul Enzo guidait ce cours instant. Ses yeux s’ouvraient doucement, surtout difficilement. Il s’en contrefichait, elle était là, elle était réveillée. Son premier reflexe n’était pas d’appeler une infirmière et de constater son état, non, non, son premier reflexe était de s’inquiéter de par lui-même d’elle…

    « J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais … »

    Quelques secondes à peine. Quelques secondes qui signifiaient si peu, et qui pouvaient être bouleversé en un claquement de doigt. Jamais il ne lui était venu à l’esprit que les choses se passeraient différemment de ce qu’il avait pu imaginer ; jamais il ne lui était tenu d’imaginer Kiana ne se rappelant plus de lui … jamais.
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MessageSujet: Re: Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana }   Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana } Icon_minitimeLun 13 Avr 2009 - 21:16


    En ouvrant les yeux, Kiana ne s’attendait pas réellement à retrouver le garçon de son rêve assis en face d’elle ; elle aurait plutôt pensé voir ses parents, Tara peut-être, ou encore October. L’une de ses amies, en somme. Eh bien non. C’était lui, lui qui s’inquiétait, lui qui souffrait, lui qui caressait sa main avec douceur. Le temps qu’elle émerge, elle n’eut la présence d’esprit de se demander pour quelle raison elle était allongée dans ce foutu lit. Il y avait juste … Juste lui. Juste lui, ses doigts se promenant sur le bras blanchâtre de la brunette, son sourire impeccable, son regard tendre, doux et rassuré. Ce qu’il faisait ici, elle n’en savait absolument rien. Du peu qu’elle savait, ils n’étaient pas tellement proches. Il n’était d’ailleurs proche de personne, voilà qui faisait son originalité. Alors quoi ? Cas de conscience ? Amour jamais dévoilé ? Impossible à dire, dans les circonstances actuelles. Elle possédait de trop peu d’informations. D’autant que ses capacités intellectuelles étaient pour le moment franchement réduites, et elle n’était pas réellement apte à réfléchir correctement, à tenir un raisonnement convenable. Eh bien, pour l’instant, elle se contenterait de ce dont elle se savait capable. Prononcer quelques mots, observer ce qui l’entourait, analyser les expressions du merveilleux visage de ce garçon et sentir en elle son cœur battre à une allure folle.

    « J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais … »

    Sa voix, tel un murmure indicible, vint chanter aux oreilles bourdonnantes de la jeune femme. Celle-ci laissa un sourire s’afficher sur ses lèvres pâles et fines, bien qu’ornées d’une légère coupure sans doute due à sa chute. Pourquoi importait-il tant d’intérêt à ce qu’une vraie inconnue sorte d’un profond coma, dans lequel elle s’était enfermée durant trois longues journées ? La Belle au Bois Dormant émergeait enfin de son sommeil, et découvrait avec surprise que l’homme dont elle avait rêvé s’attardait auprès d’elle, comme s’il attendait impatiemment son retour.

    « Tu … Tu es le garçon de mon rêve. Enzo ?
    »

    De son rêve ou de ses rêves ? A voir. Le dénommé Enzo sembla surpris. Parce qu’elle avait hésité à propos de son prénom ? Enfin, ils ne se connaissaient quasiment pas, alors quoi ? Ca n’était pas parce qu’elle était discrète et qu’elle parlait peu qu’elle se devait de se souvenir de tous les noms de ceux qu’elle côtoyait ! Mais avant qu’il n’ait eu le temps d’ajouter quoique ce soit, un homme d’une cinquantaine d’année fit irruption dans la pièce.

    « Mademoiselle Delen ! Comment vous sentez- vous ? »
    « Je … Je crois qu’ça va. »
    « Bien bien. Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé ? »
    « Non j’ai … Je ne sais pas. C’est assez flou, en fait. »

    Qu’il était frustrant de ne plus savoir comment on avait occupé la dernière semaine de sa vie ! Toutefois, le sourire rassurant du bon médecin lui inspirait toute la confiance du monde. Ainsi, elle n’était plus si effrayée, malgré le voile noir qu’était jeté sur sa mémoire. Ca reviendrait sans doute. Quand bien même ça ne serait pas le cas, elle était persuadée qu’en si peu de temps, il n’avait pu se passer autant de chose. Pas vrai ?

    « Ne vous inquiétez pas, les amnésies post-traumatiques sont courantes dans ces cas-là. Vous n’allez pas tarder à retrouver la mémoire, je n’en doute pas. Votre bébé se porte bien également, ce qui est surprenant après votre chute. Nous vous ferons passer quelques examens plus tard, je repasserai vous voir. »

    Il fallut aux jeunes gens quelques instants pour réaliser le sens des paroles qui venaient de briser le silence qui les entourait.

    « Mon … Quoi ?! »

    Kiana crut soudain s’étouffer. De quoi parlait-il là ? Il s’était forcément trompé : elle ne pouvait attendre … Un enfant. Non, c’était littéralement impossible. Le médecin sembla interloqué. Sans doute n’était-il pas habitué à faire ce genre d’erreur. La jolie brune soupira longuement, n’osa pas se retourner vers son ami et reporta son attention sur le vieil homme, qui arborait un léger sourire. Trouvait-il ça amusant ?!

    « Oh … Vous ne saviez pas ? Vous êtes enceinte, mademoiselle, de quelques jours seulement. Nous avons fait des prises de sang, et … Enfin. Je crois que je vais vous laisser, maintenant. »

    Comment était-ce possible ? Elle avait beau ne pas être vraiment calée en biologie, du peu qu’elle savait, pour tomber enceinte, il fallait avoir des rapports sexuels, or, elle était quasiment certaine d’être toujours vierge ! Ou avait-elle commis l’irréparable erreur d’avoir livré son intimité à un homme dont elle n’était pas amoureuse ? Car soyons réaliste, il était tout bonnement incroyable qu’elle soit tombée sous le charme d’un étudiant en si peu de temps, alors qu’il y avait de ça quelques semaines, elle ne connaissait personne ! Lorsqu’elle posa les yeux sur Enzo, la brunette comprit assez rapidement ; si elle était enceinte, il était fort probable qu’il en soit la cause. Mais n’étaient-ils pas un peu jeunes pour devenir parents ? Surtout si, comme son intuition le lui signalait, leur relation n’était pas encore tout à fait définie.
    Le médecin, visiblement mal à l’aise quant à cette horrible gaffe, déposa sa tablette sur le pied du lit et quitta la pièce dans un sourire gêné. Il pouvait bien l’être, oui ! Le froid qui venait de s’installer dans la chambre se faisait pesant, et Kiana ne savait comment y mettre un terme. Un long silence s’en suivit. De toute façon, était-il utile de parler ? Et qu’y avait-il à dire ? « Oh Kiana, je suis désolé de t’avoir mise enceinte ! » ou bien des promesses qu’il ne tiendrait jamais du style « Je vais prendre mes responsabilités et élever cet enfant, avec toi. », auxquelles elle n’aurait pas cru, après tout. Il était bien le pire des salauds du campus, non ? Du moins, c’était ainsi qu’elle le percevait aujourd’hui, suite à cette chute qui lui coûtait cher. Ce ne fut que de longues minutes plus tard qu’enfin, elle se décida à prononcer ces quelques mots, lesquels la fatiguèrent plus ou moins. N’oublions pas qu’elle ne s’était réveillée que depuis un quart d’heure environ, ce qui était très peu, après avoir dormi durant trois jours.

    « J-je suis désolée, je … Je ne me souviens pas. Il a dû s’en passer des choses pour qu’un garçon comme toi me rende visite. Quel genre de choses ? Expliques moi. S’il te plaît. »

    Souffla-t-elle d’une voix morne, fatiguée, las. Qu’il était pénible de ne pas se souvenir d’une personne à qui elle tenait vraisemblablement. Etait-il son petit ami ? Possible. Les bribes de son rêve lui revenaient parfois à l’esprit et étaient systématiquement suivis d’une nette accélération de son cœur, lesquels étaient retransmis par l’électrocardiogramme, ce qui était d’autant plus gênant. Savait-il à quel point elle était troublée de sa présence ou nourrissait-elle un amour purement secret, et à sens unique ? Car les derniers souvenirs qu’elle avait de lui s’avéraient assez vagues. Un jeune homme, à la réputation fort compromettante, que son amie –son nom lui échappait pour le moment – lui avait aimablement présenté, dans l’espoir de la dévergonder un peu, et qu’elle avait éconduit avec gentillesse, sans prononcer un mot. Autre fait étonnant : parler semblait être redevenu une habitude, c’était presque … Naturel. Qu’avait-il pu se passer pour que sa vie change autant en si peu de temps ? Etait-il la cause de tous ces bouleversements ? De cette grossesse ? Voilà des questions auxquelles elle ne demandait que des réponses.
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MessageSujet: Re: Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana }   Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana } Icon_minitimeMer 22 Avr 2009 - 21:38

    Ses doigts mélangés aux siens. Il ne contrôlait plus rien, ses envies libérées, son corps en vie, ses pulsions assouvies. Il respirait profondément, l’air entrait dans ses poumons si naturellement, plus aucun accros, plus aucune souffrance. La liberté, la vraie.
    Il se fichait du reste, il se fichait du monde. Il ne voulait qu’elle, ses doigts et ses lèvres. A quoi bon réfléchir aux conséquences, à ce qu’elle a pu endurer, à ce qui peut lui arriver à cet instant. Un égoïsme pure et à la fois si romantique, délicat … attendrissant surement.
    On est pourtant bien souvent réveiller en plein envol, comme couper en plein rêve, sans jamais s’y attendre, en descendant plus bas que terre, en s’effondrant tout simplement.

    « Tu … Tu es le garçon de mon rêve. Enzo ? »
    Tout avait défilé à une allure folle. Les événements plus succins les uns que les autres. Des révélations telles de coup de poing.
    Sa langue avait fourché. Sa mémoire avait flanché. Ses souvenirs s’étaient comme effacés. Enzo n’existait plus, il était pourtant bien vivant, en face d’elle, ayant pourtant lâché sa main, laissé retomber toute sa tendresse au creux de sa tristesse. Elle ne se rappelait plus de lui.
    « Hun ?! »
    Comme un cri de stupéfaction, des plus flagrants, encore plus que son expression. Il venait de retomber, en effet. Son nuage partit en fumée.

    Il n’était pas au bout de ses surprises, comme il n’aurait jamais pu s’en douter. Alors qu’il reste sans voix, il ne fallut que quelques secondes au médecin pour venir leur tenir compagnie, s’étant rendu compte du réveil de Mademoiselle Delen. La discussion débutait calmement entre les deux intéressés, alors qu’Enzo était bien trop préoccupé. L’idée de s’enfuir aurait du être choisie, une sortie de secours des plus excellentes, malheureusement cette solution était à présent déchue. Il allait tôt ou tard devoir expliqué sa présence dans cette hôpital tant redoutée, à ses cotés …
    Heureusement pour lui, cette échéance était légèrement repoussée.
    Il s’était reculé, presque levé, voulant à tout prix s’éloigner d’elle, de sa voix si fade et morne, celle du réveil, celle de la perte.
    Il écoutait d’une seule oreille la conversation, jusqu’à ce qu’un mot particulier vienne se glisser.
    « … Votre bébé se porte bien également, ce qui est surprenant après votre chute… »
    Tout deux s’exclamèrent au même moment.
    « Mon … Quoi ?! »
    « C’est une blague … »
    Enzo ne fit qu’un bond pour être à nouveau sur ses deux pieds. Ses jambes flageolant. Il tenait à peine debout. Il ne savait pourtant plus bouger, aucun membre n’aurait pu l’obéir, il n’aurait pas su réagir.
    Kiana était enceinte. Ca ne pouvait être que lui.

    « … Enfin. Je crois que je vais vous laisser, maintenant. »
    Il n’entendait rien, plus rien ne perçait ses tympans. Plus aucune réaction, plus aucune réflexion. Il était telle une statue de marbre fixant le vide. Un Apollon terrorisé.
    Kiana elle aussi restait statistique sur son lit. Dans ce silence si perçant, seule sa respiration se faisait entendre. Cet infime signe de vie prouvant de sa présence. Elle était en vie, une respiration pour deux malheureusement.
    Le médecin s’était à présent effacé de cette chambre blanche et glacial, où l’air se faisait presque inexistant à présent, comme si l’atmosphère le compressait, écrasant son torse et ses poumons par la même occasion. Si il y en avait eu l’occasion, il aurait finit par vomir, recracher ses entrailles, disparut. Une fin des plus parfaites. Il était pourtant là immobile, à regretter toute sa vie encore une fois.

    Regretter sa naissance, regretter son adolescence, regretter ce qu’il était devenu, regretter sa souffrance l’étouffant, le poussant à toutes sortes de choses si incohérentes. Il regrettait de vivre, il regrettait cette aventure, cette forêt, cette rencontre, cette nuit, cette pluie.
    Enzo était certes un inconscient de nature, impertinent, sans aucun savoir vivre, ni principe. Pourtant, il ne lui était jamais venu à l’esprit de sortir non couvert comme certaines pubs le dissent si bien. Il n’avait qu’un principe, c’était celui-là, l’unique.
    Il n’y avait aucune logique à la vie selon lui. Encore moins durant cette nuit. Après tout, il était partit avec la ferme intention de la haïr, comment pouvait il deviner que cette haine se transformerait en désir, trépassant devant les interdis… Jamais cette idée ne lui avait traversé l’esprit. C’était pourtant arrivé. Un souvenir merveilleux, comme rarement il en avait eu. Ce souvenir, cette ébullition de plaisir, venant se briser, venant s’effondrer entre eux. Ce souvenir qui n’était qu’à présent poussière, désespoir, erreur… la pire erreur qui puisse exister, ne pas se protéger.
    C’était arriver ainsi, ca n’avait pas été prévu, elle n’avait pas réagit, lui non plus. Comme si tout coulait de source, comme si tout était aussi logique que cette pluie au creux de ses feuilles, de ses arbres. Comme si tout était aussi beau que les gouttes s’éparpillant sur son doux visage au cœur de la nuit.
    Tout n’était que poussière. Son nuage envole en fumée. Sa vie trop désespérée.

    « J-je suis désolée, je … Je ne me souviens pas. Il a dû s’en passer des choses pour qu’un garçon comme toi me rende visite. Quel genre de choses ? Expliques moi. S’il te plaît. »
    Lui expliquer ? Mais quoi ? Qu’avait-il à dire ? Qu’il n’était qu’un imbécile, un empoté de première, inconscient qui plus est. Le pire salaud de l’université qui l’avait baissé dans un coin. C’était stupide. Il n’y avait rien à dire .

    Enzo ne répondait donc pas. Même si il l’avait voulu, aucun mot n’aurait pu sortir, sa langue était comme pétrifié, ses lèvres glacés, son cœur bouleversé, son esprit étouffé.
    Il se retourna et se dirigea finalement vers la fenêtre et son paquet déposé sur l’appui. Il avait finit par bouger, par y arriver. Quand il s’agissait d’une cigarette, tout était accessible.
    Un violent courant d’air traversa la pièce, la fenêtre étant toujours ouverte. Le froid s’étant déjà installé entre eux était à présent tel un mur, un bloc de glace les séparant, comme à jamais. Il fuma, continua. Il prit aussi une décision : partir, en finir.

    Il s’approcha de l’autre coté de la pièce, sa cigarette au bec. Il attrapa sa veste en cuir brun qu’il passa au dessus de son pull d’un vert foncé, il passa son sac en bandoulière par-dessus son épaule. Il était fin prêt à s’enfuir, en toute beauté, comme il avait toujours su le faire.

    « Il ne s’est rien passé, absolument rien. »

    Il se retourna à nouveau vers le couloir, il était peu accueillant, mais sans doute plus que cette chambre. Une infirmière se dirigea vers lui.
    « Monsieur, vous ne pouvez pas fumer i.. »
    « Et je vous emmerde ! »
    Un regard noir, des plus fatals. Il recracha la fumée en sa direction. Provoquant, impertinent. La peur avait disparu pour laisser place à la colère, il allait tout détruire une fois de plus.
    Un dernier regard en arrière, long. Elle était là, couchée sur son lit blanc. Elle était prête à le retenir, il ne se sentait pourtant pas capable de revenir.
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MessageSujet: Re: Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana }   Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana } Icon_minitimeJeu 23 Avr 2009 - 11:29


    La nouvelle était tombée, telle une bombe ravageant le cœur de la pauvre étudiante allongée dans son lit d’hôpital. Un bébé. La voilà, comme on le disait vulgairement, en cloque. Et qui plus est, incapable de mettre un nom sur le père supposé de l’enfant. Bon, loin d’être stupide, elle soupçonnait Enzo. Qui d’autre ? De qui diable pouvait-elle être assez proche pour se laisser aller au pire des vices, celui de la luxure ? Joshua ?! Allons, ils étaient amis tous les deux – ou en tout cas, ils l’avaient été –, et jamais elle ne s’était imaginée dans les bras du jeune homme. Jake, ce séduisant jeune homme, qui la courtisait depuis quelques semaines ? Possible. Possible oui, mais peu probable. S’il avait été question de lui, elle était persuadée qu’il serait assis à son chevet, à la place d’Enzo. Et il est vrai qu’elle ressentait une certaine attirance à son égard, cependant, elle ne se souvenait pas avoir osé le regarder dans les yeux ne serait-ce qu’une fois, sa timidité maladive n’aidant évidemment pas au rapprochement avec ses camarades. Jake aurait pris ses responsabilités, lui. Il ne se serait pas retrouvé à fuir, elle le savait. Pour autant, elle se sentait comme soulagée que ce soit Enzo, veillant sur elle comme sur la prunelle de ses yeux. L’aimait-il ? Peut-être. Le regard doux duquel il l’avait couvée était troublant, sans être désagréable. Et qu’en était-il de Jude ? Ils étaient plutôt proches aussi, tous les deux. Mais à ce point ? Non, vraiment, ce devait être le beau Stevenson. Sa réaction violente à l’annonce de cette grossesse confirma ses doutes. Soit il était le père, soit il ne supportait pas qu’un autre ait pu toucher à Kiana, ce qui reviendrait à dire qu’il en était amoureux. C’était donc là la raison de sa visite. Il était pris de remords. Ils avaient couché ensemble, elle se retrouvait à l’hôpital. Il venait la voir, parce qu’il regrettait. Peut-être l’avait-il blessée ? Elle en avait le sentiment oui. Mais elle songeait également que si elle ne s’en souvenait plus, ça ne devait pas être si grave.
    Et tandis que le brun sortait une cigarette de son paquet, enfilait sa veste et son sac en bandoulière, elle comprit que s’il partait, toute la tristesse qu’elle refoulait depuis quelques instants s’abattrait sur elle, lui assénant un violent coup dont elle ne se relèverait sans doute pas. Il était … Son antidouleur, sa morphine. Sa drogue ?

    « Enzo … Tu ne veux pas rester, je comprends mais … Veux-tu s’il te plaît appeler le médecin ? »

    Voilà qui était une manière bien étrange de lui demander de rester. La vérité, c’est qu’elle ne le retiendrait pas. S’il souhaitait partir, qu’il parte. Elle pourrait faire part de sa décision au médecin sans qu’il soit obligé de l’entendre. Ce devait être tout aussi difficile pour lui. Vraisemblablement, ils s’étaient beaucoup rapprochés, tous les deux, et pas seulement physiquement. Il devait alors avoir l’impression d’être trahi par une personne en qui il semblait avoir confiance. Si elle pouvait se rappeler, n’importe quoi, quelque chose, même d’insignifiant, peut-être cela le retiendrait-il auprès d’elle. C’était sûrement la seule façon d’attirer son attention, désormais.

    « J-je veux pas … Ce bébé c’est … Non. Je ne peux pas. Et je … Je suppose que si t’es là, c’est qu’toi et moi … Enfin j’imagine que … Que y a que toi qui pourrait être … Et tu ne peux pas m’laisser là, sans m’expliquer c’que j’fiche ici, sans m’dire c’que toi tu fiches ici, et sans m’dire comment c’est possible que je … »

    Ces mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Incapable de les prononcer, elle se contenta de soupirer et de reprendre son souffle doucement. Parler ainsi la fatiguait, et bien qu’elle aurait dû économiser sa salive après avoir dormi si longtemps, elle avait des choses à dire. Son « ami » avait véritablement besoin d’être rassuré, elle aussi, évidemment. Mais c’était tellement moins important. Qu’elle souffre, elle s’en remettrait plus tard. En revanche, lui … Lui, il allait trop mal. Il avait trop mal. Et elle voyait bien dans ses yeux : elle risquait de le perdre. Il voulait partir, l’abandonner, la laisser à ses pleurs et ses craintes les plus profondes. La solitude ne l’avait jamais dérangée auparavant. Pour que son cœur en soit meurtri ainsi, c’est qu’il avait dû se passer beaucoup, beaucoup de choses.

    « Reste, j’t’en supplie. Mes parents vont sûrement arriver d’ici peu, qu’est-ce que j’peux leur raconter si moi-même j’me souviens de rien ? »

    La raison qu’elle invoquait ici était bien la plus pathétique qui soit : ses parents n’arriveraient pas avant quelques heures, sans doute. D’ici là, elle aurait tout à fait le temps d’inventer quelque mensonge à leur faire gober. Non, en réalité, elle cherchait plutôt un prétexte, n’importe quoi qui le ferait rester. Sa réaction était sûrement naturelle, il venait d’apprendre qu’il devenait père. Alors oui, ce besoin de respirer, de sortir d’ici, d’aller s’engouffrer tout au fond d’une cachette secrète pour ne jamais en ressortir … Si seulement elle avait pu imiter sa conduite. Sauf qu’elle ne pourrait pas fuir. Ce bébé était bel et bien là, au plus profond d’elle, ancré en son sein, et elle n’était pas certaine d’avoir la force pour se débarrasser de ce fœtus naissant, grandissant, se nourrissant de ce qu’elle mangeait. Un enfant. Son enfant. Son bébé. Un petit Enzo junior. Elle se surprit à se demander alors si le gosse ressemblerait plus à son père ou à sa mère. Interrogation des plus stupides, étant donné que cet enfant ne viendrait pas au monde. Jamais. La brunette avait toujours voulu avoir des enfants. Mais maintenant, c’était tellement insensé, tellement inconcevable ! Elle était à peine majeure, n’avait pas de job, était toujours à l’université, n’avait personne pour l’aider – hormis ses parents, qui risquaient fort de la déshériter en apprenant sa grossesse inattendue – et n’était absolument pas capable d’assumer seule cette lourde responsabilité qu’était une petite bouche à nourrir. Dieu qu’elle se détestait d’avoir été aussi idiote. Depuis le jour de ses quinze ans, sa mère n’avait cessé de lui rabâcher la même chose : se protéger, se protéger, toujours se protéger. Et voilà qu’elle perdait sa virginité, et qu’en plus de cela, elle n’écoutait pas les conseils de Madame Delen. Eh bien, elle en entendrait longtemps parler après que cette histoire se soit terminée. Lorsqu’elle songea à la façon dont elle allait mettre fin aux jours du premier enfant qu’elle portait, sa joue s’humidifia soudainement. Des larmes ? Oui. Kiana pleurait. Elle pleurait la mort de son bébé. Certes, les papiers n’étaient pas encore signés. Mais c’était tout comme. Elle avait pris sa décision, l’avait exposée à Enzo, ne pourrait donc plus revenir en arrière. Et elle s’interdisait alors tout regret, de peur de changer d’avis. Elle tentait de se dire que c’était bien mieux pour elle, pour Enzo et pour le bébé, qui n’aurait de toute façon pas eu une vie des plus simples. A quoi bon ?
    C’est dans l’espoir de se changer les idées, d’arrêter de penser à cette chose horrible qu’elle envisageait sérieusement de faire, qu’elle reprit, et ce sans avoir obtenu de réponse de la part de l’étudiant, qui semblait hésiter à sortir de la chambre. Eprouvait-il des remords de la laisser seule dans un moment aussi difficile ?

    « Ca fait longtemps qu’je suis ici, hein ? »

    Sa voix était blanche, sans aucune intonation particulière. Il faut dire qu’elle avait assez de mal à avaler la nouvelle. Celle-ci la terrorisait littéralement. Un gosse. Et qu’allait-elle devenir à la fin ? Une mère célibataire, une assistée sociale ? Elle qui avait tant de rêves autrefois, voilà qu’ils étaient brusquement soufflés d’un revers de manche. N’était-ce pas une triste histoire que celle de l’étudiante prête à tout par amour mais délaissée par son petit ami qui, face à un obstacle assez conséquent, n’avait que le courage de fuir ? Bien sûr. Seulement, Kiana ne se plaindrait pas. Jamais. Elle n’avait, selon elle, que ce qu’elle avait mérité. Bien qu’elle ne se souvienne de rien ou presque à leur sujet, il était évident qu’elle avait été assez naïve pour offrir son innocence au jeune homme. Jeune homme à la réputation fort controversée, d’ailleurs. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’était la façon dont il l’avait envoûtée. Car oui, il était clair que si elle avait couché avec lui, c’est bien parce qu’il était important à ses yeux. Soit elle avait été franchement idiote, soit il avait su user de mots bien placés, de charmes qu’elle ne lui soupçonnait pas. Il était probable qu’il s’agisse des deux. Et plus le temps passait, dans cette pièce dans laquelle il semblait s’être arrêté, plus elle reprenait conscience des évènements qui s’étaient produits entre eux : elle était tombée éperdument amoureuse de lui, sans nul doute. Et ils avaient fait l’amour, à la suite d’une dispute – dont elle ne se rappelait pas vraiment la cause – et cela avait été la plus belle, la plus délicieuse nuit de sa vie.

    « Il y a eu l'éboulement .. Dans la grotte. Et tu ... Tu m'as pris par la main. Josh' s'est énervé, et je t'ai demandé de pas le frapper. J'me rappelle de ça. »

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MessageSujet: Re: Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana }   Pleure mon ange, les larmes sont les pétales du coeur. { Enzo ft. Kiana } Icon_minitimeVen 1 Mai 2009 - 2:05

    Ses pieds étaient enracinés. Il ne pouvait bouger, s’échapper, il était bloqué. Sa chair tout entière bouillonnait. Son âme tentait de s’évader, lui envoyant des coups violents dans chacune de ses cavités. Son cœur tentait d’exploser, tentait de se défaire des derniers monceaux de pierre. Son corps, emblème statique, insipide, fragile. Il ne pouvait se défaire de cette position. Figé, telle une statue. L’entrée de cette chambre. Pour la première fois de sa vie, il regardait en arrière, vers elle. Le couloir était là, droit d’avant, il suffisait d’avancer, de tout bousculer, d’envoyer valser le monde entier. Foncer, comme il l’avait toujours fait. Il restait pourtant pétrifié face à ce passé, si proche qu’il soit, si puissant qu’il fut. Il était encore présent, jusqu’à temps qu’un pied se pose au loin, dans au moins un autre recoin de cet endroit dévastateur, destructeur. Il n’y arrivait pas, il ne bougeait pas. C’était trop dure à présent, de se délier de tout, de n’être attaché ni à un quelconque objet, ni à une quelconque personne, ni à une quelconque vie, la sienne en l’occurrence. Il ne pouvait pas, cela dépassait ses capacités à présent, être détacher. Il avait changé, peut être, au fond quel différence cela pouvait-il changer, cette souffrance était toujours là, encore plus forte, toujours aussi grandissante. Elle ne disparaitrait donc jamais. Ce poids, cette amertume, ce mépris, cette peine, cette colère, … Jamais elle ne partirait. Cet étrange sentiment qui le définit. C’était lui, ca resterait à tout prix. Il ne pouvait s’y faire, ni s’en défaire. Respirer était la seule solution, ne pas bloquer sa respiration, lutter, continuellement. Un combat contre la haine. La vie avait toujours absurde, il l’assumait, le supportait.
    Tout s’amplifiait, tout le dévastait. Perché du haut de ses deux jambes, plus rien ne le maintenait. Son regard persistait, vide, vers Elle. Sans la regarder pourtant, sans chercher à la décortiquer, à l’admirer comme il avait pu le faire quelques minutes auparavant. Il la haïssait, elle n’était que le reflet de lui-même. Une erreur de la nature. Maintenant, une âme en peine. Il avait réussit encore une fois, même l’innocence pouvait être brisé par un semblant de Satan, même l’Ange pouvait être déstructuré, débrider … anéantie. Cela ne durerait pas toute la vie, elle survivrait, remonterait la pente. C’était la différence entre eux. Elle allait survivre, il allait mourir.

    « Enzo … Tu ne veux pas rester, je comprends mais … Veux-tu s’il te plaît appeler le médecin ? »
    Quelques sons lui parvenaient fébrilement. Son tympan n’agissait même plus en rythme. Auparavant cette voix n’avait été que mélodie, douce et fragile. Délice et plaisir.
    Là, maintenant, à cet instant. Supplice, tragique.
    Il pouvait partir, elle l’y autorisait, ne savant même pas qui il était, ne sachant même pas ce qui lui voulait au fond. Il était libre de son emprise. Son consentement, c’était son unique besoin. Son corps ne réagissait pourtant pas. Passive, non réactif. Non il continuait à la regarder, ne répondant pas à cette requête réelle, cette requête qui avait tout de la Raison.
    Il avait toujours était silencieux. Sous la lumière du jour, aucun mot ne sortait de sa bouche sans s’écorcher, sans l’essouffler ; Taciturne sous le soleil, sous la vie.
    Il se regardait. Silencieusement. Elle brisa l’atmosphère glaciale, laissant fendre l’apesanteur.


    « J-je veux pas … Ce bébé c’est … Non. Je ne peux pas. Et je … Je suppose que si t’es là, c’est qu’toi et moi … Enfin j’imagine que … Que y a que toi qui pourrait être … Et tu ne peux pas m’laisser là, sans m’expliquer c’que j’fiche ici, sans m’dire c’que toi tu fiches ici, et sans m’dire comment c’est possible que je … »
    Il ne pouvait plus partir. Non ce n’était qu’une illusion. C’était pourtant si facile à deviner, les femmes sont tellement ridicules à déchiffrer. Enzo était pourtant trop décontenancé pour ne serait ce qu’y penser. Il suffit qu’elle reparle de ce bébé. Son sang voguait en elle, ses gènes. Ils avaient beau vouloir disparaître, pourrir dans une poubelle, il avait tout réussit. Même à perdre le contrôle de la seule chose qu’il savait contenir. Ses spermatozoïdes. L’erreur est humaine. Il n’est qu’une erreur, une bavure de la nature. Une goutte de plus, une goutte de trop. Malheureusement, sa promesse était envolée en fumée. La protéger ? La faire souffrir oui.
    « ce sont des choses qui arrivent »
    il n’avait pas réfléchit, ni ressentit le poids de ses mots. L’indifférence, l’insouciance, la légèreté. Tout était revenu au grand galop. On ne perd jamais sa véritable nature. L’ignorance, l’ironie, le sarcasme.
    Un nouveau froid se faisant ressentir. Alors que ses mots avaient été à peine prononcés, juste essoufflés. Envolés. Ecrasés.

    « Reste, j’t’en supplie. Mes parents vont sûrement arriver d’ici peu, qu’est-ce que j’peux leur raconter si moi-même j’me souviens de rien ? »
    Sa stupidité l’aurait presque exaspéré. Un rire remonta le long de sa gorge, lui chatouilla le cou, les cotes. Il rit, méchamment, vulgairement. En la méprisant. Ses parents…
    L’humain est incapable d’être honnête. L’humain est incapable d’être direct. L’humain ne sait pas faire part de ses sentiments. Il est incapable. Il suffisait pourtant de prononcer quelques mots, de les livrer, les libérer. La liberté. C’était ca la véritable liberté, penser à haute voix, envoler toutes les barrières, vivre, léger. Aucun homme n’en est capable. Ni femmes. Pourquoi passer par divers alternatives, alors que la meilleure solution est de faire part de la vérité, la plus sincère, la plus fulgurante, la plus enivrante. Il suffisait de laisser libre court à son imagination. Il aurait suffit malheureusement.
    il était maintenant prêt à partir. Il lui fallait juste un instant, le temps d’enregistrer chaque parcelle de son visage à quelques millimètres. D’enregistrer cette air terne et sans aucun sens que son visage agrippait. Un instant, il lui aurait suffit d’un instant de silence.

    « Ca fait longtemps qu’je suis ici, hein ? »
    « Trois jours »
    Il était trop tard. Sa voix pénétrait à nouveau en lui, comme la toute première fois. Magique ou plutôt maléfique.

    Sa cigarette est entièrement consumée dans sa main. Elle s’était évaporée seule. Les cendres s’étant effondrées sur le sol à de nombreuses reprises.

    « Il y a eu l'éboulement ... Dans la grotte. Et tu ... Tu m'as pris par la main. Josh' s'est énervé, et je t'ai demandé de pas le frapper. J'me rappelle de ça. »
    Josh. Son nom sifflait dans ses oreilles. Ce souvenir aussi, ses poumons rétractés, sa respiration coupés, ses doigts entrain de trembler.
    Il n’était plus conscient, il était envouté, survolté, immaculé. Il était blanc de toute haine, blanc de toute peine. Il vivait à travers le passé. Quelques secondes enchantées. Se remémorant chaque moment. Il était si facile de se laisser aller au fond. Ses yeux, la toute première fois. Sa voix, la seconde fois. Son corps, la troisième fois. Son cœur, la quatrième. Ses secrets, la cinquième.
    Tout était si naturel.
    « Je t’ai sauvé de ton mutisme … de cet éboulement. Tu m’as parlé, à moi. »
    Il fit un pas, c’était encore plus fort que ca.
    « Tu m’as cherché, m’a déstabilisé. J’ai refusé, je t’ai repoussé ! C’est si absurde, elles me veulent toutes, uniquement pour elle, tu es exactement pareil. Je ne voulais pourtant pas, ni te faire souffrir, ni te pourrir… C’était plus fort que moi pourtant, c’était fulgurant, incontrôlable. Sans doute ton regard. »
    Sa salive se ravala au fond de sa gorge, ses yeux se fermèrent un court instant. Le temps de reprendre sa respiration. Son corps s’accélérant. Il était trop difficile de revenir dans le passé.
    Un pas encore une fois, un autre. Son regard, enfoncé vers elle, encore plus proche à présent.
    « On a du s’observer durant des heures tu sais, dans ces bois… se chercher. L’apothéose a été cette nuit là… la pluie, l’orage, toi. Je n’aurai jamais cru que débaucher une vierge effarouchée aurait été aussi enivrant. Sous le coup de l’impulsion… Il y avait, et il y a toujours, un mur immense entre nous, ce nous qui n’existe même pas d’ailleurs. Tu n’as rien comprit, tu n’as même pas essayé. »
    Il était à présent à quelques millimètres d’elle. Son visage se rapprochait dangereusement du sien, sans aucune mauvaise intention. Seuls ses mots le guidaient.
    Son regard pouvait pourtant porter quiconque à confusion, à l’éruption des sens. Son simple regard aurait pu transporter n’importe qui au septième ciel. Un regard tel qu’il lui adressait à l’instant aurait commit un orgasme à la plus têtue de toutes. Kiana restait de marbre.
    « Aujourd’hui, tu es ici. Je t’ai suivi. Mais encore une fois, ca parait impossible … »

    Il se recula brusquement. Cette fois ci, son pas fut décisive, confiant, parfait.. Son attitude déstabilisante. Maitre de soi. Une apparence. Un couloir pourtant traversé d’une seule traite. Il retrouvait enfin la liberté. L’air frais, léger, caressant sa joue. Ses mains tremblaient, elle cherchait à tout prix une cigarette. Elles n’étaient pas capables de la maintenir pourtant, ni de l’allumer malheureusement.
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