Et si on faisait la paix ? { ft Alis }

In juste ? Lui ? Cette idée le fit rire. Un éclat de rire fendit l’air telle une lame de rasoir. Il faillit même s’étouffer avec sa fumée en tirant la bouffée de sa cigarette. Décidément, elle était vraiment drôle cette petite. Heureusement pour elle, il était plutôt de bonne humeur ce soir. Même si elle lui avait révélé qu’elle le trouvait pas beau réellement. Il gardait ça en tête, le mettant de coté, pour mieux le ressortir dans une situation plus intense.
Mais en tout cas, le moment présent était plus intéressant. Lui, ne l’écoutait pas ? Elle n’était jamais vraiment venue s’expliquer sur quoi que cela soit-il. Et puis il ne l’avait jamais jugé. Il avait juste constaté, un constat bien salé sur ce qu’elle était réellement ! Comparé à la plupart des gens, lui écoutait avant de prendre la parole, il préférait parler en dernier, laissant les autres exposant leurs idées. Lui jugeait par ce qu’il voyait seulement, il ne prenait jamais de décisions trop hâtive. Comparé à elle. Il avait bien remarqué son comportement devant tous, et il avait sentie une étrange chose. Il avait juste observé, rien fait. Et elle ne lui inspirait que du mépris, il ne se sentirait pas à l’aise d’aimer une telle fille. Parce qu’elle croyait que le monde entier tournerait autour d’elle lorsqu’elle parlerait de nouveau ? Que parce qu’elle s’est tu durant des années qu’elle savait maintenant tout du monde ? Parce qu’elle avait regardée les autres qu’elle avait compris comment tout fonctionnait ? Non, il n’était pas d’accord ! On ne connait jamais bien un personne, que l’on parle ou non, que l’on soit sourd ou non, aveugle ou non, on ne connait jamais bien une personne !
Lui, comparé à elle, il pouvait vivre normalement en étant jugé. Cela, il s’en foutait, tant que les personnes qui le jugeaient restaient dans leur coin. Il se fichait pas mal de ce que les autres pensaient ou faisaient à son égard. Après tout, il avait tout pour être heureux, il mangeait à sa faim, buvait à sa soif, et avait encore ses parents. Sa jeunesse était plutôt réussie, il avait une certaine liberté. Oui, il était libre de faire ce qu’il voulait, et s’en foutait de ce qui l’entourait. Elle, elle était son contraire, son opposé. Qui a dit que les opposés s’attiraient dans l’amour ? Non, il avait tout pour la repousser, la détester, la haïr. Elle était coincée, renfermée, elle n’en valait pas la peine ! Elle ne savait que vivre dans le passer. Que croyait-elle qu’il allait être pour elle ? Un ami de plus ? Un être à ses pieds, un de plus ? Elle pouvait toujours rêver. Il était borné, têtu tout ce qu’elle voulait. Mais il était libre. Libre comme elle ne l’était pas. Elle était emprisonné dans ses idéaux, dans ses pensées. Et à ce stade, comment comptait-elle vivre réellement ?
A trop vivre dans le passé, on finit par trébucher dans le présent, cela était connu.
Il tira une bouffée de sa clope, la laissant continuer son discourt. Il préféra ne pas répliquer tout de suite. Non, elle avait son temps de parole. Il écoutait les gens. Et même s’il ne paraissait pas les regarder, il voyait le moindre fait et geste. Lorsqu’il détestait quelqu’un, il était un cauchemar. Et il faisait un parfait ennemi. Parce qu’il la haïssait comme si elle pourrait devenir son amie du jour au lendemain. Il croyait en la force des choses, dans le pouvoir du destin et de l’inversement des situations. Le fait qu’elle soit le centre du monde ne le dérangeait pas plus que ça, tant qu’elle ne l’atteignait pas, tant qu’elle ne le touchait pas, cela l’affectait peu. Mais être ainsi, par ce vil stratagème, il ne supportait pas.

« Hm. Je ne te demande pas de me raconter ta vie, je n’en ai cure. Nous ne vivons pas au pays des Bisounours, tout n’est pas rose. Réveille-toi ! Ce n’est pas parce que tu étais muette durant un laps de temps long que tu peux te permette de tout comprendre…Hm je pense que tu joue essentiellement de cela. Ne crois pas que tout le monde connait ton histoire, et arrêtes de te justifier. Ta vie ne me regarde pas. Et puis je ne te juge pas, je constate simplement. Si tu veux réellement que tout cela s’arrête, apprends à te taire, mais sous le bon sens. Ne crois pas qu’en écoutant les autres tu les comprendras. On ne connait jamais assez bien une personne. »

Il la regarda un instant, le silence s’installa peu à peu entre eux. Il espérait qu’elle avait compris son point de vu. Il n’avait aucune envie de l’enfoncer encore plus, mais elle l’avait vraiment mis en rogne. Si elle continuait dans cette voie, elle risquait de voir réellement un Alis en rogne, comme on en voit peu, voir jamais.

Il avait toujours raison. Il savait ce qu’il disait, même si parfois on avait tendance à le juger trop vite. On disait de lui qu’il était parfois con, qu’il ne pensait qu’à coucher avec les autres, à s’amuser, à boire et fumer, un vrai dévergondé quoi. Et pourtant, il était bien plus intelligent qu’il n’y paraissait. Il savait tirer profit de tout. Il savait s’en sortir malgré le fait qu’il eut vécu dans un monde plus « rose », qu’il ait été très choyé par ses parents. Il pouvait se sortir de n’importe quelle situation et il avait bien plus à apprendre aux autres qu’on pouvait le croire. Après tout, il venait de le lui dire, on ne connait jamais assez bien une personne.
Un sourire fondit ses fines lèvres. Elle ne le comprenait pas ? Il était illogique et bizarre ? Tien donc. Cela ne l’étonnait pas bizarrement, qu’elle dise ça de lui. Elle a certainement été l’une des rares personnes à vraiment voir son comportement, tel qu’il était réellement. Oui, parce que la plupart des gens se contentent de l’image qu’il donne, celle du solitaire qui rigole et qui n’hésite pas à sortir une vanne par ci par la, quant il le faut. Ce fêtard qui s’envoie en l’air à tout va et qui fume des joints comme on mange des petits pains. Qui boit de la tequila comme on boit de l’eau.

Elle par contre, elle l’avait compris mieux qu’elle ne croyait. Elle avait su voir à travers cette image, et cela ne le faisait que sourire, une fois de plus. Elle se trompait lourdement sur ses observations, du moins, ce qu’elle avait crue en tirer. Il était difficile à cerner, plus difficile que se qu’on croyait qu’il était et elle l’avait compris. Il n’avait jamais niée qu’elle ne fût pas intelligente, il venait juste d’en avoir la preuve. A moins, avec lui, elle avait su regarder promptement les gens. Voila un petit pas dans l’avenir intéressant. Mais tout cela ne faisait que l’amuser, il savait qu’elle ne pouvait pas deviner ce qui lui passait par la tête, tandis que lui savait comment la détruire à petit feu. Il avait les cartes en main et en jouait, c’est un rôle...Plaisant. Oui, il en jouissait comme un enfant jouit lorsqu’il reçoit ses cadeaux de noël. Sadique ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Méchant ? Pas du tout. Enfin, je pense.
Elle ne supportait donc pas qu’il soit comme il est, mais cela était parfait, cela l’arrangeait, ainsi il avait de bonnes raisons de ne pas l’aimer plus que ça. Il pouvait éclater sa bulle, sa parfaite bulle. Elle pensait sérieusement que tout le monde allait l’accueillir à bras ouvert lorsqu’elle sortirait de sa transe ? Naïve. Pauvre petite, il n’était pas ce genre de personne. Il la fascinait peut-être ? Le jeune brun savait que, de toute façon, il n’était pas commode, et si elle avait su voir cela, ça ne faisait qu’accentuer son plaisir à la détruire. Elle était tellement plus intéressante que toutes ces filles avec qui il avait déjà eu des aventures. Enfin dans sa vie, il y avait certaines filles bien sûr qu’il ne considérait pas comme simple objet de débauche mais... Tout de même. Cette brune était bien particulière.

Tout ce temps où elle parla, il garda le silence, ne faisant que cloper et observer le ciel. Dire qu’il ne l’écoutait pas serait puéril, il l’écoutait, et plus attentivement qu’il n’en donnait l’air.
Mais il tourna tout de même lorsqu’elle lui dit qu’elle était loin de le détester ? Hm, comment devait-il donc le prendre ? Il garda néanmoins un visage neutre et impassible, flegmatique. Il n’avait aucune envie de lui dire ce qu’il ressentait, tout simplement parce qu’il était vide. Il n’avait rien à répliquer et n’en avait plus envie à vrai dire. Cette conversation n’avait ni queue ni tête. Il plongea juste son regard dans le sien, et la voyant approcher, bien qu’il su son intention à l’avance, il la laissa faire. Lorsqu’il sentit les lèvres de la jeune femme effleurer les siennes, un demi-sourire orna ses lèvres. Après tout qu’avait-il à perdre ? Et puis lorsqu’il vit la larme couler, il sut que de toute façon, ça n’en valait pas la peine après tout. Il vaut mieux battre un ennemi en jouant à son jeune. Sa main droite lâcha la cigarette qu’elle tenait, et ses deux mains vinrent sur le visage de la jeune femme, dont l’une essuyer délicatement la larme coulante. Pour toute réponse, ses lèvres rejoignirent à nouveau les celles de la jeune femme. Il ne savait pas vraiment pourquoi il régit ainsi, mais le goût n’était pas désagréable. Loin de là.