Intrigue no.2

Nombre de messages : 143 Age : 31 Date d'inscription : 17/08/2008

« INTRIGUE NO.2 »

Mise en situation ;

7EME JOUR

Il y a des semaines, voire des mois que ce voyage était en préparation, vous le saviez tous, aujourd’hui était Le Jour. Plus communément appelé le départ. Certains se réjouissaient d’avance de pouvoir enfin quitter cet endroit maudit, comme soulagés, d’autres s’avouaient déçus que cette aventure arrive à sa fin, certains pour la fête d’autres pour cette énigme non élucidée. Mais vous saviez que ce matin même, il était temps de se lever, de refaire les valises à l’envers, de défaire les tentes, d’éteindre les feux…
Le jour s’était levé il y a à peine quelques heures, il était tôt. Une dizaine d’étudiants s’activaient déjà paisiblement sur le campement, dans le calme, pour ne pas déranger la plupart qui dormaient encore. L’ambiance était douce, même si maussade. La forêt s’était comme calmée ce matin même, contrairement aux jours précédents où les événements avaient défilé à une allure effrayante. Rien n’aurait pu présager ce qui était venu briser le silence matinal, rien. Un cri perçant, si fort étant venu de nulle part, d’entre les arbres, comme s’éparpillant dans chaque recoin de la forêt, sous chaque rocher, plissement de feuilles. Un cri humain, féminin, … effrayant. Si frissonnant. A hérisser les poils des étudiants déjà levés, et de ceux couchés. D’un bond, d’une cinquantaine de sursauts, tout le monde était réveillé, tout le monde l’avait entendu, sans comprendre ce que c’était, sans comprendre d’où il venait. Les tentes s’ouvrirent avec ferveur, comme unique peur. Tous se retrouvèrent la tête bouleversée, sur le campement, debout, se regardant sans y comprendre quelque chose. Aucun cri ne parvenait plus à présent, jusque le lourd écho qui effleurait encore leurs oreilles, le vent tourbillonnant autour d’eux, les feuilles s’efforçant de résister à la tempête qui allait les guetter, la terre humide sous leurs pieds.
Ce cri aurait pu provenir de n’importe qui, il était indescriptible, seule la puissance d’une faiblesse pouvait le trahir. Ca aurait pu tout aussi bien être un inconnu, un inconnu des bois … Ca aurait très bien pu être un des leurs, une amie à eux… Ils en étaient persuadés. Tara O’Collins fut la première à la pressentir.

« Enzo … »

de sa voix tremblante, plus qu’inquiétante.

« Danae n’est pas dans sa tente… »

Elle ravala doucement sa salive, alors qu’Enzo la regardait d’un air incompréhensif.

« Arrêtes un peu, ce n’est pas elle »

« Je te dis que si ! »

s’écria-t-elle, pleine de fureur envers son ami.

« J’ai reconnu son cri … »

Elle paraissait totalement affaiblie, plus qu’inquiète. Danae Richardson, quiconque serait désarmé face à sa disparation. C’était la présidente des Zeta Beta, la fille tant aimée, si respectée. Ce ne pouvait être elle.

« Tu en es certaine ? »

Tara hocha la tête, les larmes aux yeux. Elle avait comprit ce qu’il venait de se passer, elle le pressentit plus fort que jamais.

« Ne bouges pas »

dit Enzo en essayant d’être rassurant, sans perdre le contrôle de soi. Tous les étudiants s’étaient rassemblés en masse sur le campement. Enzo tentait tant bien que mal de se faufiler, de trouver un passage, de trouver quelqu’un. Aogan Govent, président des Kappa Gamma, c’était le seul qui pouvait maîtriser la situation, même si à cet instant précis, il était loin d’en être capable.

« C’est Danae … qui a crié »

« Enzo arrête de te foutre de moi, c’est vraiment pas le moment »

« C’est elle, Aogan … »

Il prit de suite une mine déconcertée, il fredonna de ses lèvres tremblantes :

« Tu en es certain ? »

« Presque … »

Aogan ne perdit pas une minute, cherchant du regard un endroit en hauteur pour capter l’assemblée en pleine peur.
Au dessus d’un haut rocher, il prit une longue respiration et débuta son annonce.

« S’il vous plaît ! »

Tous les étudiants se retournèrent sur lui.

« Est-ce que Danae est là ? »

Aucune réponse, plus personne ne parlait, le silence régnait, la frustration aussi. Il leur fallut à tous quelques minutes pour comprendre ce qui était entrain d’arriver. Quelques secondes pour qu’ils réagissent et s’exclament d’épouvante.

« Que se passe-t-il Aogan ? »

s’exclama une fille non loin de lui.

« DANAE ? »

aussi fort qu’il le pouvait. Mais rien … L’écho meurtri de sa voix occupait uniquement les bois. Aogan reprit son souffle, essayant de garder pour lui ses mauvais pressentiments.

« CALMEZ-VOUS ! »

s’écria-t-il en voyant l’agitation devant lui.

« Ca tombe il ne lui ait rien arrivé, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. »

« Tu te fous de nous Aogan ? Tu n’as pas vu tout ce qui se passe ici ! »

« Je te signale que ce ne se n’est qu’une forêt ! »

« Et tu la trouves normale cette forêt, Joshua ?! »

Les deux protagonistes se sentaient envahi d’une rage l’un envers l’autre, d’avis si opposé, ou était-ce la frustration qu’ils ressentaient face à l’impuissance qu’ils avaient lors de cette situation ? Rien n’y faisait, Aogan s’empressa de les arrêter.

« Stop ! »

Il réfléchit quelque instant.

« Quelqu’un aurait entendu d’où est venu le cri ? »

Un nouveau silence s’aplatit sur les étudiants.

« On va former des groupes et partir à sa recherche »

« Ne comptes pas sur moi pour rester une minute de plus ici Aogan … »

« On reconnaît bien les lâches … »

D’une mine exaspérée, Aogan entreprit de répondre.

« Il y en a d’autres qui désirent partir ? et pour qui l’amitié ne représente rien ? »

Personne ne répondit, du moins clairement à la question. Chacun divaguait de son coté sur les diverses possibilités, sur les diverses solutions. La masse d’étudiants étaient en pleine fusion, en plein débat, ne se préoccupant plus d’Aogan. Certains avaient déjà formé des groupes pour partir au sud, à l’est, à l’ouest … D’autre au nord, là d’où ils venaient. De l’autre coté, l’énigmatique Aceedy Urban frôlait la lisière de la forêt, comme interpellée par celle-ci. Seule et persuadée de ne pas l’être. Au cœur de la cohue, Tara O’Collins et bien d’autres étaient persuadés qu’il venait d’arriver quelque chose de grave, bien qu’ils se persuadent que non. Tous pressentaient la gravité de la situation, ils n’étaient pas au bout de leur surprise.
Le ciel qui se noircissait au fil de l’ébullition des étudiants, devenait à présent aussi noir que la nuit, aussi dur que la roche, aussi effrayant que le pire de vos cauchemars. Un éclair fendit le ciel avec un grondement aussi fort que le cri précédent.
C’était le matin. Celui du départ, celui auquel tout le monde aurait du prendre part. C’était le début du véritable voyage.
C’est n’est que le commencement, celui qui vous prend au dépourvu.
Ce n’est que le premier événement d’une chaine sans fin

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La légende

; informations complémentaires

Il y a des centaines d’années d’ici, cette forêt avait déjà dominé le territoire. Des centaines d’années que les immenses arbres ont eu l’occasion de voir passer des peuples par milliers. Tous venus conquérir son vaste territoire, sans jamais le dompter. Un seul s’est vu dominé les lieux, après de rudes épreuves …
Dans un lointain passé, quelques personnes seulement avaient réussi à vivre dans ces lieux sournois. S’imprégnant d’un nouveau mode de vie, prenant soin des lieux, les gardant uniquement pour eux. C’était chez eux. Mais le monde a toujours été d’une cruauté perfide, même à leur époque. Reculés au plus profond de la terre, aussi loin de la civilisation. Alors qu’ils vivaient une vie paisible, à si peu, le monde est parvenu à arriver à leur niveau, ainsi qu’à briser l’harmonie qu’avait trouvée la forêt, à briser l’âme du peuple vivant dans les bois. D’autres voulaient dominer le territoire, les habitants les en empêchaient aussi fort qu’ils le pouvaient, sans doute pas assez… Ils les ont tués. Ce peuple dont le seul but était d’être coupé du monde.
Les corps trop encombrants ont été enterrés en plein cœur de la forêt, le cimetière dédié à leurs corps, la forêt dédiée tout entière à leurs âmes. Leurs âmes … Là où réside tout le mystère, la plus grande des énigmes. Par une colère surhumaine, une soif de vengeance intenable, les mythes auraient eu tendance à nous indiquer que l’âme détachée du corps n’aurait pas su s’en aller, n’aurait pas su se libérer de l’emprise de son ancienne vie, trop prise sur le vif, sur le coup de la haine. Elle n’aurait pas su monter au ciel selon certaines croyances, elle n’aurait pas pu pénétrer dans un autre corps selon d’autres. Elle n’aurait eu d’autres choix que de s’infliger à elle-même la pire des malédictions, errer à jamais, jusqu’à ce que sa soif de vengeance, son envie de revanche ne soit nourrie. Massacrée par eux, par elle-même.
Chaque âme, ce peuple d’âmes vagabondes a hanté les bois avec une telle ferveur, la pire des colères. Les années se sont écoulées, une éternité jusqu’à ce que quelqu’un ne revienne sur leurs chemins, ne montre son corps fin, son air humain. Ils auraient cru être à jamais soulagés, ils n’étaient pas au bout de leurs peines. Ils se sentaient prêts à faire subir à leur tour le pire des massacres. Ce petit groupe de personnes, les faire mourir, les faire souffrir. Mais quelle ne fut pas leur surprise en voyant qu’à présent ils n’étaient plus les seules âmes invisibles. Comme si cette malédiction qui les frappait pour l’éternité, allait anéantir quiconque succomberait à leur envie de vengeance. Le monde se construisait doucement, évoluait, la forêt restait intacte, nettoyée par le « peuple mort »
Ils étaient nombreux à aller et venir, beaucoup ne faisaient que passer, certains restaient et empiétaient sur leurs terres sacrées. Nombreux ont été ceux qui ont subit la mort cruelle des âmes, des esprits vengeurs. Aussi nombreux sont devenus des âmes à leur tour. Certains réussissaient enfin à s’évaporer, les plus anciens à s’en aller en paix. Les plus jeunes, tout aussi en colère, restaient campés sur leurs positions, restaient à guetter l’heure nouvelle d’une vengeance.
Chaque parcelle de cette forêt immense gardée par un peuple tout aussi immense, ils étaient nombreux, formant des groupes, s’installant dans chaque recoin. Succombant à leur vie pénible, à leur solitude. À jamais pris au piège parmi les arbres.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux encore présent. Nombreux sont ceux qui cherchent à faire fuir, à punir tout ceux qui tentent de détruire les parcelles de terre, de vert. Certaine ne cherchent qu’à s’amuser, ne serait-ce qu’un peu, les effrayer, les rendre insomniaques, leur faire croire à leurs pires cauchemars.
Mais personne n’est au courant à par eux … Un jour peut-être. Quelqu’un percera le mystère.
Un jour, peut-être ce jour ci. Cette cohue d’étudiants prêts à tout, à qui rien ne fait peur. Ils se sentent prêts à relever le défi, le défi de leurs vies, sortir vivant d’ici.

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