Parce que parfois, on y perd plus que des plumes. {PV Anthony} - Terminé -

Anthony avait apporté son appareil photo et une guitare avec lui. Contrairement à d’autres qui avait choisis d’explorer les parages, il avait passé la première partie de l’après midi au campement à prendre quelques photos des lieux et l’autre à gratter l’instrument à corde en attendant la tombée de la nuit et le retour de ceux qui s’étaient éloignés… Les étudiants, membres des confréries Kappa Gamma et Zeta Beta, n’étaient arrivés que depuis peu de temps. Il s’agissait, plus précisément de leur deuxième soirée et déjà, certains étudiants, les plus trouillards d’entre eux, prétendaient et racontait à qui voulait l’entendre que quelque chose d’anormal était en train de se passer dans les bois et que la légende n’était peut-être pas complètement fausse. À ces paroles insensé, Anthony ne pouvait s’empêcher de sourire, amusé par leur théorie et la situation en général. « Basta! » leur répondit-il ensuite, un sourire au coin des lèvres, et d’un ton neutre. Rationnel, le jeune homme continua machinalement, en arrêtant de pincer les cordes à guitare ; « C’est ridicule. C’est plus souvent la peur qu’autre chose qui cause ces hallucinations auditives et visuelles... »

Pour lui, malgré les craintes et les réticences de certains, ce n’était que ça, des divagations et puis, il ne s’agissait que de leur deuxième soirée et déjà, l’alcool coulait à flot. En fait, l’alcool n’avait pas réellement cessé de couler depuis leur arrivé… Ce n’était donc pas étonnant que certaines personnes croient dur comme fer avoir vu ou entendu certaines choses. Il n’y avait cependant pas de quoi s’inquiéter…

Ceux qui avaient quitté le campement étaient revenus depuis un moment... Le soleil se coucha tranquillement, laissant place aux festivités. La veille, Anthony avait beaucoup trop bu. Ils venaient d’arriver et ils avaient voulus fêter... Il avait, au départ, eu beaucoup de plaisir mais le réveil fut très pénible et ce soir là, il y avait eu aversion, la seule odeur de l’alcool lui donnait la nausée. Il avait donc préféré reprendre ses forces pour le lendemain et les jours à venir, de plus, Tony n’était pas de ceux qui avaient nécessairement besoin d’alcool pour s’amuser… Il avait apprit, quelques années auparavant et ce, à ses dépends, ce qu’était les effets néfaste de la surconsommation d’alcool.

D’ailleurs, il ne l’avait pratiquement pas quitté des yeux depuis son retour au campement, en début de la soirée. Elle, Tara le « fantôme », ce le hantait à certaine occasion. Elle qui, assit sur un tronc, s’était mise à boire…

Les bouteilles et les joints de marijuana s’étaient mis à circuler autour d’eux... Assis prêt d’autres membres de la confrérie, loin de Tara, Antho avait néanmoins refuser chacune des offres qu’on lui avait faite ce soir là. Il était complètement ajeunt et certainement l’un des seuls qui avait encore toute sa tête.

Par moment, l’ « amoureux transi » jetait de bref coup d’œil à la petite alcoolique qui semblait n’avoir envie qu’une chose, se changer les idées. Idées qui ne devait plus être très clair à présent, avec tout l’alcool qu’elle avait ingurgité. D’ailleurs, Anthony sourcilla en voyant, du coin de l’œil, la jeune femme blonde accepté une nouvelle cannette de bière qu’un jeune homme d’une autre confrérie venait de lui tendre. Il n’était pas intervenu, il n’avait aucune obligation et n’avait pas à le faire, surtout…

Anthony tourna la tête dans une direction opposée lorsqu’une voix familière s’adressa à lui. C’était deux membres de la confrérie qui ne semblait pas comprendre qu’on puisse boire de l’eau en soirée.

-Hey Antho, t’es malade vieux?
-C’est pas parce qu’on ne boit pas d’alcool ou qu’on ne boit que de l’eau qu’on est forcément malade, Mick! D’ailleurs, si j’en avais bu un peu plus hier soir, j’aurais été beaucoup plus en forme….

Lorsque l’étudiant voulu tourné une nouvelle fois la tête dans la direction de la jeune femme, quelques instants plus tard, Tara n’y était plus. Il entendit finalement, à l’autre bout du campement, sa voix particulière et si douce à son oreille, remettre un jeune homme à sa place. Anthony s’excusa auprès de ses compagnons, des fêtards qui s’inquiétait déjà à savoir s’ils manqueraient d’alcool d’ici la fin de leur séjour, et qui lui tenaient compagnie depuis le début de la soirée. Antho se leva, alla déposa sa guitare qui ne l’avait pas quitté un peu plus loin et il marcha dans la direction que Tara avait emprunter, quelques instants auparavant.

Le jeune homme ne s’était pas posé de question. En l’a voyant quitté le campement, seule et dans cet état, il l’a suivit tout naturellement… Ce ne fut pas évidemment, ils n’avaient ni l’un, ni l’autre prit une lampe de poche avant de s’aventurer sur ce petit sentier. Il parvint finalement à elle, après s’être légèrement égaré. Lorsqu’il parvint à retrouver le chemin du petit sentier, ce fut une Tara paniqué qui demanda, à voix haute et tremblotante, s’il y avait quelqu’un.

-« C’est le grand méchant loup, Tara. » dit-il en se rapprochant encore un peu. « Qu’est-ce qu’il t’a prit de t’aventurer seule dans le bois, sans lampe de poche, dans cet état et sans prévenir personne ? »

Anthony avait quitté le campement pour s’aventurer dans l’un des petits sentier des bois. Il n’avait pas peur du tout, mais il était incertain... Ses yeux lui jouaient des tours et il ne voyait pas grand-chose devait lui, dans ces bois sombres et obscurs. Il n’y avait que des arbres… et des arbres. Aucune trace de la belle irlandaise blonde. Depuis qu’il avait quitté le camp, il lui arrivait de recevoir des branches d’arbre dans le visage ou encore de marché à travers, ce qui lui semblait être, des fils d’araignée. Ce fut le cas à l’instant... L’italien, qui ne craignait pas les insecte mais qui n’apprécia pas la sensation, marmonna et se plaigna à voix basse. Ensuite, il fit un pas de plus. Il marcha sur un tas de feuilles d’arbre sec et celles-ci cédèrent sous son poids.

Ils fesaient noir, mais de là où il était, Anthony pu tout de même apercevoir la réaction de Tara... Et ce qu’il ne put distinguer, il le devina en entendant sa voix… Elle fut tout simplement terrorisée en distinguant le bruit sourd des craquements des feuilles qui s’étaient cassé sous les pas du jeune italien. La jeune femme ne pouvait pas prétendre le contraire, son corps frêle et crispé ainsi que son souffle irrégulier l’a trahissait. Alors qu’elle reculait, Anthony s’avançait encore d’avantage dans les bois pour la rejoindre, il fit un dernier pas en avant, sortant des arbres. En attendant sa voix masculine, Tara sourit et elle s'adoucie également. Le jeune homme en fut heureux, bien qu’il ne le lui dit pas explicitement… Sa réaction aurait pus en être tout autre sous l’effet de l’alcool… et dû aux évènements passés également.

En tout les cas, malgré les reproche d’Anthony, Tara, souriante, ne lui en fit pas. Au contraire. Lorsqu’il arriva, presque, à sa hauteur, elle lui sourit et elle répliqua qu’elle savait que le grand méchant loup saurait être là pour veiller sur elle et pour la protéger. Anthony lui sourit, en hochant doucement la tête. Se passant la main sur la joue, l’arrêtant sur son menton, il lui répondit en reprenant sa marche…

-"Ah… Si seulement tu savais, Tara, mon petit chaperon rouge!" dit-il en se rapprochant encore d’avantage. Il fit ensuite plusieurs pas, passant tout prêt d’elle, espiègle, furtivement et il alla s’asseoir sur un rocher, de l’autre côté, prêt de l’endroit où elle s’était posé précédemment pour se rafraîchir… Il l’a regardait faire, un sourire au coin des lèvres. Elle était belle, et il l’admirait, elle, la petite alcoolique, en silence. Anthony se dit, intérieurement, qu’elle n’avait jamais été plus belle qu’en ce moment précis. Elle était vulnérable. Naturel, aussi. C’est ce qu’il aimait…

Il se surprit à penser à ce soir là, où ils s’étaient découverts et offert, l’un à l’autre. Ne vous détrompez pas, il n’était pas particulièrement nostalgique, mélancolique, mais la scène qui se déroulait, à l’instant, sous ses yeux la lui rappelait, tout simplement… L’italien secoua, lui aussi, la tête, chassant ces idées, ces souvenirs, de son esprit par la même occasion. C’est à ce moment que la charmante irlandaise reprit la parole, lui demandant à son tour ce que lui, il fessait là. Antho ne lui répondit pas immédiatement. Silencieux, il soutenu son doux regard bleuté pendant un court instant, son perpétuel sourire en coin aux lèvres. Amusé.

-" Quoi ? Tu crois que je ferais ça ? Je me moquerais de la blonde irlandaise parce qu’elle a abuser de l’alcool, qu’elle ne sait plus se tenir en équilibre sur ses jambes et qu’elle panique en entendant des bruits de pas ? Jamais! En gentleman que je suis, je ne songeais qu’à te ramener saine et sauve au campement… Bon, entre toi et moi, et parce que tu ne te souviendras certainement plus de rien lorsque le soleil se lèvera, c’est vrai… J’ai eu de mauvaise pensée sauf que je n’ai pensé à t’égarer en foret qu’un court moment, et j’ai rapidement changé d’idée ! Tu me manquerais trop… Et surtout, je ne pourrais plus me moquer de toi, à l’avenir, après ces nombreuses soirées arrosées qui s’offrons à nous dans les jours à venir."

Les choses était plus qu’ambiguë entre Anthony et Tara, du moins, à ses yeux à lui. Elles l’avaient toujours été, et ce, depuis cet espèce de « coup de foudre » tardif qu’avait éprouvé l’adolescent au lycée, en jouant son Roméo. S’il en était ainsi, c’était en grande partie parce qu’ils n’avaient jamais prit le temps de discuter, de faire le point sur ce qui s’était passé, plusieurs années auparavant, et surtout, sur ce qu’il en était à présent. Pourtant, l’italien l’aurait souhaité. À l’époque, il avait même essayé de le faire mais la jeune femme avait toujours préférée fuir, le fuir. Elle l’avait ignoré et Antho avait finit par se faire à cet idée. Il l’avait accepté, bien malgré lui puisqu’on le lui avait tout simplement imposé… Et par respect pour celle qu’il appréciait tant, il n’avait rien tenté par la suite. Il y avait souvent pensé mais jamais il ne l’avait fait. Ils avaient finis par prendre des chemins différents. Ils étaient passés à autre chose, tout simplement.

Cependant, jamais on n’oublie son premier amour, jamais on ne s’en remet complètement. Anthony n’était pas différent de tous les autres. Les parfums du passé, l’ont toujours ramené à elle et malgré les années, ses sentiments ne semblaient pas avoir complètement disparus, ils n’avaient pas changé. La flamme s’était, peut-être, éteinte temporairement mais en la revoyant à l’université et en l’a côtoyant, elle s’était trop rapidement rallumée... Ils étaient amis, ils n’avaient toujours été que ça et cette fois, le jeune homme ne cherchait pas à obtenir plus ou à obtenir des explications sur leur passé. Il n’avait pas envie de la perdre une nouvelle fois, même s’il lui arrivait encore de se demander ce qu’ils auraient pus être et si les choses auraient pus être différente… Si seulement la jeune femme n’avait pas eu si peur de se mettre à nue… Au sens figuré, pas au sens propre! Bien qu’il ne se soit jamais empêcher de profiter de son statut de célibataire, Anthony a toujours préfèré ce qu’une vrai relation a à offrir, contrairement à sa belle qui refuse de s’attacher et qui privilégie les aventures d’un soir. Il se surprend à, parfois, envier ceux qui ont la chance d’être à ses côtés… Bien qu’ils ne soient toujours que de passage… Et il ne l’a comprend pas. D’ailleurs, n’est-ce pas plutôt le contraire qui se produit habituellement ? N’est-ce pas les hommes qui fuient, généralement, les relations sérieuses comme la peste ?

Tout ce chemin qu’ils avaient fait et ils en était arrivé là ; Anthony était le spectateur d’une scène qui lui semblait si familière et pourtant… Il avait, un peu plus tôt, chassé les souvenirs qui lui était revenu et à présent, il ne faisait que la contemplé. Elle, surtout. Il s’était déplacé jusqu’à un rocher, où il s’était finalement posé. Et il l’a regardait, il aurait pu passé la nuit à ne faire que ça. La regarder. Elle qui fit une petite moue en entendant ses faux aveux, lui tournant ensuite le dos, un moment afin de reprendre sa jaquette qu’elle avait suspendue à un rocher. Anthony détourna le regard à cet instant, jetant un coup d’œil aux alentours. Puis, en se retournant, il vit la belle irlandaise marchée dans sa direction. Elle vint s’asseoir et elle lui sourit avant de sortir une cigarette de sa poche. La jeune femme la porta jusqu'à ses lèvres, comme on le faisait autrefois… D’un geste lent, et étrangement sensuel. Antho pouvait difficilement la quitté des yeux et lorsque le sien se tourna à nouveau vers son ami, ce fut presque impossible.

Revenant sur les propos qu’il avait tenu plus tôt, concernant l’équilibre et l’état de la jeune femme, Tara lui précisa d’abord qu’elle se tenait parfaitement sur ses jambes puis qu’elle n’était pas paniquée, elle avait été surprise. Anthony sourit… Elle n’avait pas su le tromper, il avait vu juste et puis, logiquement, n’importe qu’elle autre femme aurait eu cette réaction, surtout après avoir consommée de l’alcool. Même un homme aurait facilement pus se faire de fausse idée et craindre le pire. Après tout, pour certains il s’agissait d’un endroit dangereusement mythique…

-« D’accord. C’est vrai que j’ai peut-être exagéré les choses… Comparativement à un unijambiste, ce n’est pas si mal. Même que tu pourrais presque passé pour ajunt. Par contre, tu devrais retravailler ton jeu d’actrice, ce n’est pas très convainquant. »

Tara approcha une nouvelle fois sa cigarette de ses lèvres puis elle l’observa à son tour. Anthony en fit de même. Il soutenu son regard et après avoir gardé le silence, un court moment, Anthony reprit la parole. Ce fut plus fort que lui…

-« On ne t’a jamais dis qu’il n’y a rien de bon dans une cigarette ? C’est rempli de substance toxique, qui sont, pour la grand majorité cancérigène. C’est mauvais pour toi, ma belle et d’ailleurs la fumée secondaire n’est pas vraiment mieux alors c’est mauvais pour les gens autour de toi aussi, moi, en l’occurrence. C’est cinq minutes de ta vie et de la mienne que tu nous fais perdre… Au lieu d’en profiter… Ensemble, ou pas… »

Ils étaient assis sur un rocher à présent, l’un à côté de l’autre. Ils n’étaient pas particulièrement confortables, du moins, Anthony ne l’était pas mais à ce moment là, il n’aurait néanmoins pas changé de place avec personne d’autre… Le jeune homme écouta les quelques bruits, en arrière plans, qui émanait de la source d’eau derrière eux, et qui parvenait naturellement jusqu’à son oreille. C’était relaxant…

Jusqu’à ce que Tara réagisse aux précédentes réplique de l’italien. Ce dernier sourit en entendant le rire bref de son amie. C’était un rire particulier et ce rire, il aimait l’entendre… Ensuite, Tara reprit une nouvelle fois la parole l’informant sur ses vies antérieurs, ce qui fit sourire Anthony d’avantage.

-« C’est vrai ? Unijambiste… Alors ça explique tout! Bon, peut-être pas tout, mais une bonne partie, en tout les cas. Je t’ai déjà dis que dans une autre vie, j’ai été un Dieu païen, un castor et une scie ?! C’est complètement fous… D’ailleurs, en parlant de réincarnation… J’aimerais bien me réincarner plus tard en oiseau ou en arbre… Je suis certain qu’ils ont l’opportunité de voir bien des choses! Surtout dans ces bois et spécialement en ce moment, avec tous ces jeunes alcooliques en manque de sensation forte et ces étudiantes nymphomane.»

Puis, quant aux commentaires du jeune homme sur les talents d’actrices de Tara, qui selon ses dires précédent étaient à « retravaillé », la principale intéressée lui dit des plus sérieusement, qu’elle était « la meilleure actrice qu’il n’avait jamais rencontré »… Anthony sourit légèrement, en hochant doucement la tête, puis il détourna son regard pour le reporté droit devant lui, dans le vide. Honnêtement, elle n’avait pas tord. Il ne pouvait pas nié ce fait puisqu’elle était tellement talentueuse ou plutôt convaincante, qu’il en était tombé amoureux ! Évidement, il ne pouvait le lui dire…

-« Hum… Ouais, ouais. C’est vrai qu’en Juliette t’étais pas mal, mais faut croire que ça a changer depuis tout ce temps! Faut croire que la comédienne en toi a eu son apogée au lycée… » dit-il en retournant timidement les yeux vers elle…

Ce geste lui permit de voir la moue amusée de la belle irlandaise, qui détourna par la suite le regard à son tour... Pour le reporté finalement sur les bois qui les entouraient. Elle ne semblait toujours pas rassurés. En fait, l’avait-elle déjà été depuis l’arrivé des confréries étudiantes ? Il faut croire que non, et c’était d’ailleurs tout à fait craquant de la voir plus vulnérable qu’à l’habitude… Toutefois, un Anthony soucieux parvint à faire réapparaître un sourire sur son jolie visage, et oublié pour un court instant ce que ces bois représentait pour elle et pour de nombreux autres, en lui rappelant ce que ses cigarettes contenait et le danger, réel, qu’ils représentaient contrairement à ces bois. D’ailleurs, il aurait bien eu envie de la lui enlever, et peut-être même de venir la remplacé par ses lèvres et un baiser… Mais il ne le fit pas, il n’aurait fait qu’empirer les choses, déjà bien trop ambiguë entre eux, et de toute manière, après avoir soutenu son regard un moment, Tara laissa échapper la fumée de sa cigarette entre ses lèvres puis, en silence, elle l’écrasa sur le rocher.

Heureusement qu’il faisait sombre, puisque pour une raison plus que mystérieuse, Anthony rougit en entant la voix, basse et suave, de la jeune femme qui lui demandait ce qu’il voudrait faire des cinq minutes supplémentaires qu’ils venaient de gagner... L’étudiant laissa d’abord échapper un petit rire, par nervosité, peut-être.

-« Euh… Je dirais que t’en a récupéré que trois ou quatre… J’aurais opté pour un scrabble ou le monopoly mais avec seulement quelques trop courtes minutes, on n’y arrivera pas… »

Le vent s’était mis à souffler quelques instants plus tôt et il produisait, par la même occasion, des bruits divers provenant de la forêt. Ces bruits captaient l’attention de la jeune femme qui ne la quittait plus des yeux. Anthony s’était tût en l’apercevant. Il voyait bien qu’il y avait quelque chose, elle était anxieuse, agitée, angoissée…

-« Tara ? Ça ne va pas ? Lequel des serials killer tu crois avoir entendu approcher dans notre direction cette fois ? »

« Un Dieu païen, un castor et une scie, voyez-vous ça. Alors moi, en plus de l'unijambiste, j'ai été une Reine égyptienne et un cactus. Je suis sûre que tu le savais pas ! ».
Anthony sourit à ces paroles que Tara avait prononcé concernant leur pseudos vies antérieur… Non seulement parce que c’était, incontestablement, très amusant - et très fidèle au duo énigmatique et problématique (…) que Tara et Anthony formaient- mais également parce qu’il arrivait bien à s’imaginer la réaction de n’importe quel autre étudiant ou passant vis-à-vis de leur dialogue de fous… Et fous, étant le mot clefs de la phrase. D’ailleurs, il ne serait pas surpris qu’on les prenne pour des aliénés ou des schizophrènes à certains moments… Mais ils s’en moquaient. Finalement, il hocha doucement la tête pour appuyer ses propres paroles à venir.

-« Non… Non, c’est vrai. Je ne le savais pas… Pour le cactus, ça ne me surprend pas, tu « piques » lorsqu’on tente de s’approcher trop de toi, qu’on vient te chercher ou encore qu’on te touche mais pour la reine égyptienne ? J’en suis tout simplement bouche bé! Surtout que, garde le pour toi, mais je suis la réincarnation de Marc Antoine… Ce n’est tout de même pas un simple hasard si mes parents m’ont donné le prénom « Anthony »… Dans la vie, il y a une raison à absolument tout! »

Après lui avoir dit qu’il venait de briser tous ses rêves et qu’il lui faisait de la peine, Tara joua le jeu… Elle prit un petit air triste et vexée, à la fois, puis elle détourna les yeux. Et elle était crédible! S’il ne l’a connaissait pas aussi bien, Anthony l’aurait probablement cru…

-« Bon d’accord, écoute. C’est beau de rêver, alors je retire ce que j’ai dis plus tôt ou plutôt, je rectifie ce que je t’ai dis… Peut-être as-tu eue ton apogée au lycée, simplement parce que, depuis, tu n’as jamais eu d’aussi bon partenaire de scène… Ce n’est pas donné à tout le monde d’être aussi bon comédien, de savoir mettre sa partenaire en valeur… Certains l’ont et d’autres ne l’ont pas… Je vais laisser la chance au coureur et ne pas te jugé trop vite, je ne t’ai pas vu jouer depuis… Depuis longtemps. »

Contrairement à certains, Anthony n’avait pas vécu de situation particulièrement rocambolesque, encore, depuis son arrivé dans cette forêt… Certains prétendaient avoir vu des ombres et des choses, d’autres avoir entendu des bruits étranges et certains, comme Tara, avoir frôler la mort. Pour l’italien, tout n’était qu’hallucination, malchance et exagération! Distraite, le regard ailleurs, Tara eut un nouveau frisson qui la parcoura et c’est à ce moment qu’Antho reprit la parole, se moquant, gentiment, des craintes de l’irlandaise, qui d’après lui, n’était pas fondé…

« Arrête, c'est pas drôle. Cet endroit me fiche vraiment la trouille. »
La voix de Tara s’était mise à tremblée… Et ses yeux se posèrent à nouveau sur lui. Il lui sourit simplement, ne voyant pas l’utilité de la parole pour l’instant. Ils restèrent silencieux un certain temps… Anthony l’a regardait simplement, les mains posées sur le rocher, derrière lui. Il ne pensait à rien d’autre. Pour dire vrai, il ne pensait à rien du tout… Il se concentrait sur elle, sur sa propre respiration et sur la sensation de bien être qui l’envahissait.

Puis Tara remis sa jaquette et elle croisa les bras pour se réchauffé, se fermant à lui par la même occasion… Elle balayait les alentours du regard et celui d’Anthony était posé sur elle. Les bois ne l’intéressaient pas, de toute manière, il n’y voyait pas grande chose dans cette forêt sombre. Aussi noir que chez le diable… Des résonances de la fête leur parvenaient par fragments mais Tara la fêtarde ne broncha pas…

-« Tu as froid, Tara ? » la questionna-t-il en posant l’une de ses mains sur l’une des épaules de la jeune femme frigorifiée. Sa main glissa jusqu’au dos de l’irlandaise, qu’il « frictionna » ensuite pour la réchauffée. « La chaleur humaine! C’est ce qu’il y a de mieux pour se réchauffé. C’est d’ailleurs un moyen de chauffage complètement écologique et révolutionnaire, tu sais! Bientôt, ils ne prendront même plus la peine de vendre du bois ou de l’huile de chauffage… Y aura plus que des gens nues, un peu partout et en prime, on économisera une belle petite somme d’argent… » dit-il en lui souriant.

Anthony « osa » lui faire sa mini analyse de ses vie antérieures, la comparant au cactus en appuyant ses dires sur des exemples implicite, des faits… Les leurs… Et la jeune femme, ne prononça aucune parole, elle eut pour seule réplique un nouveau rire. Antho fut soulagé puisque, sur le moment, il n’avait pas pensé au froid que ses paroles auraient pus causé entre eux. Ce n’avait pas été le cas, au contraire et heureusement… Il savait qu’elle laissait entrer certains hommes dans sa vie et qu’elle avait de nombreux amis, mais ces hommes qui avaient la chance de partager quelques instants avec elle, prenaient rapidement la porte… Elle les quittait pour une raison ou pour une autre, comme Trystan et lui-même. Ils avaient commis la plus grave des erreurs aux yeux de Tara, ils s’étaient attachés et en étaient naturellement tomber amoureux… Dès quelle ressentait que ça devenait sérieux ou que ça pourrait l’être, elle ressentait le besoin de s’éloigner. C’est ce qu’elle avait fait avec eux… Anthony ne lui en avait pas tenu particulièrement rigueur, contrairement à Trystan qui lui en voulait encore.

Perdue dans ses pensées, Tara n’avait pas encore prononcé un mot alors que son ami reprit la parole une nouvelle fois, au sujet du jeu de comédien de la belle irlandaise et de leur défunt duo… Elle sourit puis releva les yeux vers lui pour acquiescé, en quelque sorte. Elle avouait n’avoir jamais eu de meilleure partenaire de scène depuis cette époque, mais elle se moqua de lui en lui parlant d’un autre, d’un « petit binoclard qui bégayait » et qui était, selon elle, excellent. Anthony sourit amusé et il s’apprêtait à lui sortir une réplique quelconque lorsqu’elle reprit la parole avant qu’il n’en eut le temps. La petite moue amusée quitta le visage de Tara et elle reprit, sérieusement. Elle lui dit qu’elle avait apprécié de jouer à ses côtés et que c’était dommage qu’il soit partit… Le jeune homme hocha doucement la tête. Il ne ressentait pas le besoin de reprendre la parole, une nouvelle fois, sachant très bien qu’elle devait connaître les raisons, réels, de son départ et que ça ne pourrait que les mettre mal à l’aise d’en reparler. Quoi que, en fait, ils n’en avaient jamais parlé… C’est ainsi qu’elle détourna les yeux, une nouvelle fois, dans un silence pénible.

Finalement, c’est dans des moments comme celui-là que l’italien se disait qu’ils n’avaient pas changé tant que ça… Ils étaient encore incapables de se parler franchement et ils existaient encore beaucoup de sujets tabous entre eux… Comme leur passé, par exemple… Ce qui était arrivé autrefois et ce qui ne s’était pas passé. Et cette fois ci, en voyant Tara détourné les yeux, Anthony fit de même. Jusqu’à ce qu’elle remette sa jaquette et qu’il le remarque. Elle avait froid et il avait, spontanément, posé sa main sur elle. Il lui avait ensuite expliqué les bienfaits de la chaleur humaine, un sourire aux lèvres… Elle avait relevé la tête dans sa direction, elle souriait… Ils étaient plus proches qu’ils l’avaient été au départ, et ce qui devait arriver, arriva. Tara s’approcha encore d’avantage et elle déposa un baiser sur les lèvres d’Anthony. Ce dernier fut surpris, agréablement. Ses lèvres étaient sucrées. Puis, elle se releva. Évidemment, Anthony ne fut pas surpris des paroles qu’il entendit… Elle était désolée, elle n’aurait pas du, elle voulait retournée au campement… Elle s’apprêtait à lui tourner le dos, de se mettre en marche et de retournée au campement. Le jeune homme se mordit la lèvre puis il tendit le bras, lui attrapant la main. Il passa sa seconde main dans les cheveux soyeux de Tara, puis sur sa joue et il l’embrassa une nouvelle fois. Tendrement. Il en avait eu tellement envie, sans oser agir… Et maintenant qu’elle l’avait fait, un de plus ou un de moins…

Anthony avait un sentiment de déjà vu... Tara était prête à fuir, encore une fois. Seulement, il n’était pas prêt à la laisser partir, à peut-être, la perdre une autre fois. Il n'osait même pas se l'imaginé, il était même incapable de seulement se demandé s'il le supporterait.. Et cette fois, il n’allait pas la laisser faire sans un mot. Ils étaient sensé avoir grandit, maturé… Il eut l’intention de prendre la parole, de faire valoir son point, de s’exprimer mais il ne parvint pas à prononcer un mot... Le désir prit le dessus et ses lèvres se posèrent sur celles de son amie qui resta auprès de lui, prolongeant ce second baiser. Un second baiser magique. L’étudiant avait l’impression que son cœur allait exploser… Ce sentiment, Tara était la seule à le lui faire ressentir, elle était la seule à le lui avoir jamais fait ressentir. Elle fut également celle qui mit fin au baiser, décollant tranquillement ses lèvres exquises de celle d’Anthony. Ce dernier n’osa pas ouvrir les yeux, ni prononcé une seule syllabe de peur de la faire fuir, peur aussi de n'avoir que rêvé ce moment. Il savoura alors l'instant présent… Jusqu’à ce qu’elle lui lâche la main. Elle avait à peine ouvert les yeux, qu’elle regrettait déjà.

Ces paroles qu’il venait de prononcé, elles étaient un peu aussi pour se convaincre lui-même qu’il n’en était rien, pour ne pas l'effrayée… Tara se détourna de lui, puis elle s’excusa. Lui, pendant ce temps, il ne l’avait pas quitté des yeux. Il s’apprêtait à répliquer mais elle l’en empêcha, lui demandant de ne rien dire, de ne pas la regarder comme ça.

-« Ne pas te regarder, comment ? Je te regarde comme je l’ai toujours fais et pas autrement! (...) Je t’ai bien vu, tu sais. Je te connais, je te vois tel que tu es, Tara. Et malgré toute tes peurs, tes incertitudes, je t’aime… Et je ne crois pas ce que tu dis! Tu ne fais pas que du mal autour de toi, au contraire! En tout cas, pas plus que tu ne souhaite en faire! Seulement, tu paniques… Et pourtant, tu ne le devrais pas. Tu devrais plutôt craindre ce que toi, tu peux ou tu veux te faire. C’est toi qui t’empêches de vivre quelque chose de spécial, avec moi… ou avec un autre ! »

Anthony fit une courte pause mais à son tour, il l’a coupa. Il s’emportait et ce fut à son tour de partager avec elle tout ce qu’il avait sur le cœur…

-« Et surtout, ne t'excuse pas, Tara... Parce que si tu le fais, je devrais le faire aussi alors que je n'en ai pas envie! Aucunement… Je ne suis pas désolé, au contraire! Si tu savais comme j'en avais envie, depuis... Depuis trop longtemps! Et même que, j'en ai encore envie... Et si je ne me retenais pas… »

Se mordillant la lèvre, Anthony ferma les yeux à ces mots, un bref instant… Il s’emportait, et il craignait, connaissant Tara, que ça ne les sépare une nouvelle fois. Seulement, il était déjà trop tard. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était croisé les doigts et espéré que cette fois çi, les choses seraient différente. Au moins, un peu.

« Tu mérites quelqu’un de bien. Et je ne suis pas cette personne. Tout ce dont je serais capable, c’est de tout gâcher. »

Après avoir prononcée ces paroles, la jeune femme fixa la source. Elle fuyait son regard. Anthony lui laissa un moment, incrédule… Il soupira finalement à la fois amusé et chagriné. Il avait parfois du mal à la comprendre... Alors que la plupart des femmes ne demandaient que ça, qu'un homme soit prêt à s'impliquer et à se donner entièrement, sans condition, elle c'était tout le contraire! C'est ce qu'elle fuyait... C'est probablement ce dont elle avait le plus peur.

-« Je mérite quelqu’un de bien ? Et toi, t’es quoi ? Tu n’es pas quelqu’un de bien, peut-être ? C’est n’importe quoi… Pourquoi est-ce que tu ne serais pas cette personne ? Tu sais, je suis assez grand pour prendre mes propres décisions, faire mes propres constatations… Tout ce que tu me dis, c’est du n’importe quoi! Ce sont des excuses, des raisons que tu te donnes pour me repoussé… Pour ne pas qu’on soit ensemble, pour nous séparer… Pour ne pas avoir à nous donner une chance! Pour restée seule. Si tu ne m’aimes pas, je peux comprendre… Je peux le concevoir, c’est possible! Et même que, je peux l’accepté et faire avec! Mais ne me dis pas que tu n’es pas CETTE personne, Tara ou que ça ne vaudrait pas la peine de se donner une chance, une toute petite chance, simplement parce que tu serais, selon toi, capable de tout gâcher… »

Anthony soupira une nouvelle fois, après avoir récité son monologue, après s’être exprimé pour la première fois, ouvertement et devant elle… Il s’approcha à nouveau et d'avantage de Tara et hésitant, il déposa sa main sur son épaule.