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 i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)

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Maureen S. Hanson
    i wanna take you out tonight ; i wanna make you feel alright

Maureen S. Hanson


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MessageSujet: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeDim 20 Sep 2009 - 14:09


    I WON'T SOOTHE YOUR PAIN, I WON'T EASE YOUR STRAIN
    STARRING MOE AND LUST


    i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) 002og



    Silencieuse, sombre, pure.
    Les lumières éteintes, l'obscurité me recouvrait telle une étreinte amoureuse. La pénombre surplombait toute ma chambre . Seule dans le noir, je contemplais en silence le plafond un léger rictus se dessinant sur mes lèvres écorchées. La pénombre rongeait mon corps frêle. Les bruits incessants des voitures qui allaient et venaient me distrayaient le temps que je réussisse enfin à me rendormir. Les ténèbres triomphantes m'enveloppaient et mes paupières se refermèrent délicatement. Un léger bruit, mes yeux s'ouvrirent. Mes problèmes de sommeil s'empiraient. Depuis quelques jours, je n'arrivais par à fermer l'oeil. Pour une obscure raison, je veillais toute la nuite. Je réfléchissais, je me torturais. L'obscurité m'engloutissait lentement. Les genoux collés à ma poitrine, je balançais d'avant en arrière pour me rassurer. Le noir m'obstruait la vue et j'aimais cela. Aveuglée, asoiffée, ardente. J'étais une flle sanguine. Mon coeur battait, ralentissait. Je voulais me faire mal délibérement, j'étais sado. Je voulais avoir mal. Ne serait-ce que pour me sentir vivante. Et pourtant, j'avais l'impression d'être mourante. Un beau matin, les yeux clos j'aurai pu me jamais réveiller. J'avais peur. Tout simplement, la peur de mourir me collait à la peau. J'en frémissais à chaque vague de douleur. Ma respiration haletante, j'osais à peine respirer. Quelques secondes, quelques minutes. J'allais m'étouffer encore et encore jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle. Un souffle salvateur. Je goûtais amérement le plaisir de la mort. Mon corps tremblant de tous ses membres se raidit. Une crise, j'étouffai un cri. Seule dans la pénombre, je luttais contre ce mal irascible de destruction. Je ne voulais pas mourir. Pas maintenant. Je sombrai alors dans le tourbillon de mes rêves ostentatoires.

    Lundi. Déprime ...
    J'ai toujours détesté les lundis car j'ai toujours cru que les lundis étaient le commencement de la fin. C'était un début de semaine, alors que pour moi, c'était la fin de tout et de rien : l'apocalypse. La tête prise dans un effroyable étau, je me réveillai dans un sursaut. Je tremblais légérement : j'étais encore en vie ; je regardai ma chambre en recherche continuel d'un quelconque réconfortant. Sur ma table de chevet, trônaient quelques clopes : des LUCKY STRIKE, mes préférées. J'en allumais une avec mon briquet argenté, puis je pris une bonne bouffée. La fumée chatouillait divinement ma gorge puis, j'expulsai la fumée odorante de mes lèvres écorchées.

    J’ai toujours aimé la souffrance. Je me complaisais à exacerber mes déceptions, mes réflexions amères ; la communication boiteuse avec mes parents adoptifs, l’incompréhension des autres enfants dans l’ensemble cruels et limités et avec qui je ne pouvais donc prétendre aucune connivence, mise à l’écart qui se prolongea jusqu’à la fin de l’adolescence quand je compris qu’il valait mieux paraître savoir moins que les autres et, à tout prendre, avoir l’air bête … c’est à peu près à ce moment-là que je commençai à pressentir que la vie était absurde, ce qui me fut confirmé par de nombreuses lectures, que je touchai du doigt le mal être, que la question « à quoi bon ? » revint de plus en plus souvent et me parut intolérable, les diverses corruptions de l’être humain en qui je voulais croire, le trou noir de l’avenir qui amènerait inéluctablement la mort, et le véritable trou noir, et d’autres réflexions du même ordre contre lesquelles je ne cherchais même pas à me débattre. Puis j’ai eu une overdose. Je n’ai rien ressenti d’abord, qu’une forme abjecte de satisfaction de voir réaliser cette intuition que j’étais faite pour souffrir. Et cet étonnement : je ne souffrais pas. La prise de conscience eut lieu devant ces larmes, quelques heures après la réanimation. J’eus le souffle coupé, l’impression qu’une gerbe d’étincelles éclatait dans ma tête … La crise m’effraya moi-même. Non par véhémence, mais parce qu’elle était incontrôlable. Par un paradoxe étrange, la contemplation de mes émotions m’avait mise à l’abri des souffrances que j’appellerai tangibles, parce qu’elles ont une origine définie, j’étais une machine à ressentir, pleurant quand je voulais pleurer, riant quand je voulais rire. Mais la douleur occasionnée par l’arrêt de ce cœur n’était pas contrôlable, et ses manifestations ne m’étaient pas intelligibles ; par exemple, ce qui me fait le plus de mal quand je pense à cet incident, c’est de ne pas savoir où regarder, et de regarder le ciel. J’avais dix-sept ans à ce moment-là, quand j’ai compris que la souffrance n’était pas qu’un moyen d’échapper à la platitude, d’accéder au sublime. Pourtant, ce n’est pas cette épreuve et la douleur qu’elle me causa et me cause encore qui ont fait de moi ce que je suis. J’ignore tout de ce désespoir hurlant contre lequel je ne peux rien. n'ai envie de rien, je ne sais pas quoi faire, je ne veux pas dormir, je ne veux pas rester éveillée. Je n'ai pas faim. Je ne veux pas être seule, je ne veux voir personne. J'ai l'impression d'être en sursis. La vérité se fait jour avec lenteur et me laisse vide. J'essaie de me rallonger, tentative infractueuse, toutes les parties de mon corps se liguaient pour demander grâce. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je finissais de fumer par une unième clope pourrissant à chaque bouffée mes poumons. Je ne sortis deux, trois fois de la chambre pour prévenir que je ne me sentais pas bien et jque je n'irai pas en cours. Au lieu d'aller à la fac, je restai dans ma chambre jusqu'à ce que la lune céleste pointe le bout de son nez. Vingt-et-une heures.

    Lundi, je détestais les lundis.
    Et pourtant, cela me plaisait d'une façon assez surprenante que je me mettais à écrire toutes les choses qui me passaient par la tête, du moins sur un journal intime. Ce journal intime que je tenais entre mes mains, seule cette immense pièce. Je grattais sur une feuille immaculée la noirceur de mes péchés. Prisonniés sur de la matière, les mots resteraient gravés à jamais. Pour l'éternité. Allongée de tout mon corps sur le lit à deux places, j'observais le plafond : une sorte de néant qui fascinait. Un vide que je trouvais intéressant, reflétant un vide sensoriel. Sensible, mon corps bouillonnait. J'entendis des pas près de ma porte, puis la personne frappa son poing contre le bois verni. Habillée d'une simple chemise, je me précipitai sur la porte pour l'ouvrir. J'eus le souffle coupé. Eberlué, mon coeur battait atrocement. Lui, lui. C'était lui. Je le dévisageai intensément. Son regard plongé dans le mien, mon corps s'engourdissait peu à peu. Je ne voulais pas perdre le contrôle de mes jambes et pourtant, elles faiblirent mais il me rattrapa juste à temps. Son bras entourant délicatement mes hanches, je sentais ses doigts chaleureux sur mon ventre. Il me remonta doucement vers lui. Nos regards brûlant intensémement me destabilisaient. Mon respiration devenait saccadée : j'arrivais à peine de respirer. Lust, mon ange destructeur. Nos visages à proximités, nos corps résonnaient avec délectation. Je passai mes bras frêles autour de son cou sanguin, puis logeai ma tête près du col de sa chemise noire. Il serra l'étreinte, mes bras l'embrassaient passionémement. Et je murmurai : - tu m'as manqué, aujourd'hui. Joue contre joue, j'inspirai son parfum délicat. Je passai mes doigts dans ses cheveux, il caressai doucement les miens. Puis, il déposa ses lèvres sur mon front. Je brisai l'étreinte à contre coeur. Il attrapa doucement ma main pour la serrer dans la sienne. - lust, pourquoi ? Ma gorge se noua, une boule se forma alors. Je retenais mes larmes, en regardant silencieusement les lèvres de mon ami d'enfance. - pourquoi es-tu parti ? là, tu ne peux fuir, comme la dernière fois. réponds-moi, s'il te plaït. j'ai besoin de savoir. , demandai-je pressante. Nous nous assîmes sur mon lit, puis j'attendis sa réponse.
    Main dans la main, nous voila réunis


Dernière édition par Maureen S. Hanson le Jeu 1 Oct 2009 - 19:53, édité 3 fois
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Lust Holloway
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Lust Holloway


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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeDim 20 Sep 2009 - 19:31

STILL FALLING


    Dans le registre, sois riche et consomme, je remportais amplement la palme. Coco, poppers, mesca..., je me noyais dans l'absurde abandon des substances hallucinogènes qui constituaient mon amère réalité illusoire ; grâce à l'éther j'allumais mon cerveau endolori d'un apaisement malsain, et je me laissais consumer dans ma propre débauche ; j'étais desespérant d'abattement et cette débauche agressive m'octroyait peut-être un peu plus de charme. Du prince immoral, enfoiré et salaud, sautant toutes les jolies jeunes filles dans une quête sans faille de la luxure, j'étais passé sombre représentant de l'accablement, noyé dans son martini aux effluves acides, allumé à l'héro. Je ne me sentais plus vivre, mon âme déjà amplement mutilée s'enfonçait dans les gouffres des ténèbres de la débauche jouissive mais vénéneuse ; je n'avais plus d'âme, je n'avais plus de but, je n'avais plus rien. Moi, Lust Holloway, multi millionnaire bientôt à la tête de la banque la plus puissante d'Angleterre, monarque émérite des fêtes VIP et de leurs filles faciles aux longues jambes, je plongeais un peu plus dans ce gouffre de perdition dont je ne voulais pas sortir. Je ne voyais plus, je ne ressentais plus, si ce n'était la chaleur brûlante de l'alcool au travers de ma gorge. Mon coeur jusque là fait de glace et de roc, semblait s'émietter face à l'amère réalité qui s'offrait à moi : depuis longtemps, j'avais eu pour amusement de jouer avec les autres, pantins entre mes doigts manipulateurs. Mais voilà que la vérité s'offrait à mes yeux : j'étais seul, et n'avait sans doute personne à aimer. Mis à part ma jeune soeur qui je le savais ne me trahirait jamais, aucune personne ici bas ne pouvait se targuer de me connaître et de vraiment m'être loyale. Toutes étaient parties, laissant mon myocarde en lambeaux et imbibé de cette ciguë que j'éxécrais et qui me foutait la gerbe : j'avais toujours été le meilleur en tout, aujourd'hui j'excellais dans la lypémanie trop sombre. Tout cela en vérité me mettait hors de moi, j'avais toujours été en quête de perfection, avec cette volonté d'être au devant de la scène, d'être vu par tous, qu'ils m'aiment ou qu'ils me haïssent, l'important était que l'on parle de moi... Et aujourd'hui je prenais conscience que la majorité de mon public me haïssait. Rien de très surprenant en soit, et ce n'était pas cela qui m'affectait outre mesure, mais au vu de la solitude terrible qui m'accompagnait, je commençais à comprendre que rien ne me rattachait à cette terre. Triste réalité qui me mettait hors de moi, je ne comprenais pas comment j'avais pu être aussi aveugle. Pire encore, cela ne m'intimait pas de demeurer un garçon plus sympathique ni même honnête ou chaleureux, le cynisme et la perversion faisaient partie de moi, c'était ainsi. Aussi, j'étais condamné au délicieux châtiment de solitude : jeune homme diablement bien entouré, je n'avais en vérité personne. Car elles étaient parties. Hazel, ma Hazel, m'avait laissé, envolée dans les brumes de la nuit sans même se retourner, elle s'était improvisée putain de voleuse, s'emparant de mon coeur comme on vole à l'étalage, et m'avait pillé jusqu'à mon dernier battement. Je me haïssais de l'avoir laissée partir, plus encore je haïssais cette souffrance habitant mon palpitant lorsque je pensais à elle. J'étais tombé amoureux, elle en avait préféré un autre, puis était partie. Par la suite j'appris que ma délicieuse amante officielle du moment m'avait elle aussi délaissé au profit d'Enzo, ravisseur de ma Hazel, il s'était emparé de Jazzi qui avait fini dans ses draps. J'étais déjà farouche opposant de l'humanité, aujourd'hui je la détestais toute entière. Qu'elles aillent se faire foutre, et qu'elles sortent de ma vie.

    Mille et une fois, j'avais retourné mes problèmes dans ma tête d'héritier camé et alcoolique ponctuel ; même soufflé à la vodka, à la mescaline et aux substances médicamenteuses, je pensais à elles, puis à ma situation de débauché qui m'amusait cyniquement. Je n'avais rien perdu ; elles ne m'avaient jamais appartenu, ce que je croyais réel n'était en vérité illusoire. Assis au bar du club de striptease dont le fronton provocant clignotait du nom de "Ecstasy" comme pour me pousser à consommer un peu plus, je portais mon énième verre de whisky aux lèvres, ne prêtant guère attention aux mains frêles et audacieuses d'une jeune fille parcourant mon torse. Cette fille auprès de moi, prête à tout pour se mettre à genoux, faire sauter le bouton de mon pantalon et attirer mon attention, j'ignorais si elle était blonde, brune ou rousse, j'ignorais jusqu'au jour et l'heure qu'il était, j'ignorais ce que j'allais faire, et où je me dirigeais. Peut-être partir de l'Alabama ; fuir, c'était le seul moyen ridicule que je trouvais pour repartir de zéro. En arrivant ici en Amérique, je pensais que je pouvais gommer mon passé pour recommencer une nouvelle vie, mais comble de l'ironie exaspérante, cela avait été pire. J'étais sublime, dans mon rôle de héros dramaturge,frappant de beauté froide et paradoxale et cynique à souhait à vous en glacer le sang. De l'extérieur, beaucoup enviaient ma situation : j'étais jeune, riche, entouré de superbes créatures, et toutes les portes s'ouvraient devant moi. Mais le paradis qu'ils entrevoyaient n'était qu'un enfer dantesque : j'avais vendu mon âme et je n'avais plus rien, j'allais même jusqu'à jouer à la roulette russe avec mon propre flingue pour faire passer le temps. Le bon Dieu n'est qu'un con ; il n'a pas voulu de moi jusque là, la balle ne partait jamais pour venir percer ma putain de tempe. Mon verre alors vide, je le posais sur le comptoir avant d'enfouir mon visage dans ma main : non par abattement absurde, celui dont font preuve ces moins que rien qui ne savent que se plaindre tout en louant une pute pour bien dormir la nuit, mais parce que l'alcool et les médicaments me montaient à la tête ; mon esprit embrumé peinait à suivre les flash aveugles et fluorescents des néons de la boîte de striptease. Quelques secondes passèrent, ou bien quelques minutes, une demi-heure peut-être, je l'ignorais car je n'avais plus conscience du temps, lorsqu'enfin je relevais la tête, mon regard pénétrant et sombre fixant le miroir renvoyant mon reflet de jeune homme classy vêtu d'un costume Armani ; j'avais l'air sobre et je demeurais toujours Lust Holloway, mais intérieurement je n'existais plus. Quittant alors mon tabouret, je me dirigeais vers la sortie et fit preuve une fois encore d'une nouvelle insouciance à la con : je pris le volant de mon Aston. Plus d'une fois, j'aurais dû mourir ; des courses de voitures aux overdoses possibles de drogue, en passant par le jeu de la roulette russe, maintes fois j'aurais dû finir sous terre, mais je persistais à penser que Dieu ne voulait pas de moi. Ni même le Diable, d'ailleurs, à moins que je n'étais Lucifer en personne ce qui aurait expliqué nombre de choses.

    Je démarrais en trombe et savais déjà où me rendre : Maureen. Elle aussi, avait subi l'ignoble souffrance de l'abandon, par ma faute, de surcroît. Et si je me savais égocentrique en me prétendant monstrueusement seul, je savais pourtant qu'elle était là. Je ne pouvais pas aller jusqu'à demeurer certain qu'elle aussi, ne me trahirait jamais, mais pour le moment, elle était à mes côtés. Elle. La seule personne, hormis ma jeune soeur, qui ne voyait pas qu'en moi ce monstre de cynisme et d'amusement malsain ; avec elle j'étais humain et attentionné, j'avais la douceur perdue et le regard bienveillant, à ses côtés je devenais presque rédempteur de l'humanité qui n'était plus mon ennemie. J'avais besoin de la voir, de la sentir vivante, de voir qu'elle faisait partie de mon monde. Etrange instinct de survie et qui pourtant m'était vital ; ce soir je me dirigeais en direction de la résidence des Zeta. Frappant à la porte, je ne sentais pas mon coeur battre, mort sous les décombres de l'alcool et de l'abattement , jusqu'à ce qu'elle ne m'ouvre la porte. Sa beauté et sa présence me foudroyèrent ; elle était vivante. J'eus un sourire en coin non sans la dévisager, sentant mon palpitant tressaillir faiblement comme pour se maintenir en vie face à tant de noblesse décadente et de beauté éthérée, puis sentant qu'elle allait défaillir, j'esquissais un geste pour la rattraper. J'avais senti ses tremblements, j'avais appréhendé l'instant où, trop faible, elle ne tiendrait plus sur ses jambes : nous étions tellement proches que nous pouvions sentir l'auto-destruction l'un de l'autre. Et Maureen implosait d'une beauté lugubre qui n'était que faiblesse, mutilation et desespoir. Mes doigts s'enfoncèrent tendrement sur la chair de ses hanches fines alors que je la blottis contre moi. Silencieux j'avais besoin d'écouter son coeur battre, à défaut du mien qui était mort, j'avais besoin d'écouter le rythme cardiaque d'un vivant, et pas n'importe lequel. Je m'embrasais de passion, de désir et même de reconnaissance, j'implosais d'une jouissance qui pour une fois n'était pas malsaine, et le coup me fut dur à encaisser : je prenais conscience que j'avais besoin d'elle. Et puisque toutes les personnes ayant joué ce même rôle étaient parties, allait-elle me quitter elle aussi lorsqu'elle sentirait qu'elle constituait l'un de mes piliers ? Sa main délicate passa dans mes cheveux sombres alors qu'elle me murmura quelques doux aveux dont je répondis par un baiser tendre sur le front ; malgré l'alcool coulant dans mes veines, j'avais pleine conscience qu'elle était là, contre moi.

    - lust, pourquoi ? Mon regard plongea dans le sien tandis que j'appréhendais la suite. Les yeux de la douce trahissaient un mal être qui lui nouait la gorge et gardait ses mots en otage. Pourquoi es-tu parti ? là, tu ne peux fuir, comme la dernière fois. réponds-moi, s'il te plaït. j'ai besoin de savoir.

    Le silence se fit : qu'avais-je à répondre en l'instant après tout. Car j'avais toujours su, depuis le jour où je l'avais revue par un concours de circonstances à Greenville, que cette question reviendrait sur le tapis. J'avais toujours su que je ne pouvais pas définitivement éviter le sujet ; j'avais des explications à lui donner qui étaient nécessaires pour le deuil du Lust qu'elle avait connu en Angleterre.

    - Ca n'a jamais été à cause de toi, Moe. Rien que pour toi, je serais resté là-bas si cela avait été possible, mais il y a des choses devant lesquelles on ne peut que fuir... Je suis désolé, de t'avoir abandonné.

    La blottissant d'avantage contre moi, je posais ma tempe contre la sienne, avisant un point insivible au sol. La sincérité de mes mots rendait le moment plus touchant encore, car j'avais besoin qu'elle comprenne que rien n'était de sa faute, mais que tout était de la mienne, comme à l'accoutumée. Plus encore, et fait miraculeux, je m'excusais de mon attitude égoïste et cruelle ; aujourd'hui je comprenais mieux ce qu'elle avait pu ressentir. Et je la serrais encore contre moi, comme par peur de la perdre, avant de la prendre par la main et d'aller m'asseoir à ses côtés sur son lit trop grand pour elle seule. Le silence se fit, le temps que mes obsidiennes ne pénètrent les siennes et que ma main ne déplace une de ses mèches de cheveux derrière son oreille délicate.

    - Entre nous j'aimerai pouvoir fuir de nouveau. Quitter l'Alabama... J'y songe de plus en plus.

    Je n'ignorais pas la portée cruelle de mes paroles, mais cette fois je prévenais ma jolie Moe d'un futur potentiel départ. Je n'en pouvais plus de cette vie, de ces gens qui me trahissaient tout en me pensant inhumain , c'était quitter ce trou perdu ou me tirer une foutue balle. Malheureusement, je n'étais pas adepte du suicide, j'étais trop bien pour ça. Avisant le regard de ma douce qui en disait tant, je compris que cette fois, je ne pouvais éviter le sujet. Ma voix suave se fit murmure alors que mon visage se fit grave.

    - Je ne pouvais pas rester là-bas avec du sang sur les mains. J'ai tué une personne Moe. Et pas avec un flingue ou une arme blanche, mais avec un putain de pied de biche qui n'a pas même laissé le soin aux flics de reconnaître son identité au premier coup d'oeil.

    Mes aveux étaient directs, quoique je parlais avec lenteur, comme pour lui permettre de souffler. Plutôt que de tourner autour du pot et de l'achever par un tel secret ignoble, je préférais jouer la franchise une seule fois pour toute. Serrant ma main dans la sienne, j'espérais qu'elle ne fuirait pas à son tour.


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Maureen S. Hanson
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeLun 21 Sep 2009 - 23:06



    AND I GIVE UP FOREVER TO TOUCH BUT I KNOW YOU FEEL SOMEHOW




    Les mains serrées contre ma poitrine, les genoux tendus droit devant moi, le noir m'entourait. L'obscurité, les ténèbres.
    Mes yeux qui ne s'étaient pas habitués à la noirceur des locaux, tenté de discerner un quelconque trait, une quelconque esquisse. Quelque chose qui se rapprochait d'un être humain. Embrigadée dans le tourbillon polycéphale des tentations ostentatoires, la poussière m'encerclait, m'entourait et m'étouffait. Vous savez, le monde est divisé en deux, il y a les lumières, puis il y a les ténèbres. C'est sibyllin, je vous l'accorde... Depuis ma naissance, j'ai toujours cru que j'étais née dans un bain de sang. Un bain d'hémoglobine dans lequel je me confortais à cause d'un manque maternel sûrement. Car ma naissance aurait été le problème. Un problème, un erreur que mon paternel a tentée d'effacer coup après coup, coup de rein après coup de rein. Impuissante, faible et pure. Je trouvais néanmoins une existence dans cette flaque sanguine. Je suis une fille sanguine. Le liquide coagulait autour de mes traits de porcelaine, qui colorait les joues d'un rouge communiste. D'un rouge criarde. Mes mains en était recouvertes. Ne sortant que de mon visage empourpré et de mes lèvres écorchées. Je m'allongeai alors de tout mon corps sur le sol froid et sulfureux. Le contact du froid envoya alors un agréable frisson au niveau de l'échine. Je tremblais alors ; une sensation salvatrice parcourait tout mon corps en une décharge divine. Mon oreille collée au marbre, je n'entendais que le néant et les battements de mon cœur. Mes paupières se plissaient, puis s'ouvraient délicatement. Plus le flaque de sang grossissait, plus je disparaissais. Tâtant chaque parcelle de la mare, j'entendais à peine le bruit. Le néant, le délicieux néant me recouvrait. Le silence doux et noir auquel mes oreilles se complaisaient. Mes membres ne bougeant plus, je tentais alors de fixer un point invisible. Surprise, j'étais surprise de regarder mes larmes couler abondamment sur mon visage immaculé. Pure et innocente, je ne pouvais plus bouger. Il s'était acharné encore plus fort que d'habitude. P faisait parti de ces hommes foutus, accros aux paradis et au péché véniel, amoureux de toutes celles qu'ils n'ont pas encore eues, et qui finiront seuls. Le temps n'existe plus chez P, à six heures du matin, le sablier renversé sur la tranche est inerte, immobilisée par la voix du bourreau, les chansons d'un autre âge, l'alcool intemporel et sur le canapé, la fille aura toujours huit ans. En position fœtus, j'ai le souffle coupé, l'impression de m'être pris un coup de poing entre les deux yeux, une douleur atroce m'irradie tout entière, de celles qu'aucun mot, qu'aucun geste ne peut consoler et qui fait ruisseler sur mes joues ces larmes amères, ces vraies larmes dont on oublie le sens à force de les verser pour des futilités et qui pleurent une existence pathétique et lubrique. Je rampai vers la porte, traînant mes jambes amorphes.

    L'illusion sanguinaire s'effaçait, mais j'étais toujours une fille sanguine. Mes mains tremblantes s'écrasent sur ma bouche ensanglantée, je courbe la nuque, mes jambes me soutiennent à peine. P n'allait pas tarder à revenir d'ici peu. Mon corps endolorie glissait sur le sol, mes avant-bras bougeaient tous seuls essayant d'atteindre cette foutue porte. Les ténèbres me recouvraient, mais un léger rayon lumineux traversait au bas de la porte. Encore quelques mètres, puis tout sera terminé. Je devais franchir cette putain de porte. Quelques mètres, plus que quelques mètres. Mes coudes éraflées, mon menton légèrement ouvert mes mains sales s'agrippaient au tapis du salon. Mes yeux étaient recouverts d'un voile sombre. Il faisait noir, je ne voyais rien. Pourtant, un minuscule rayon me guidait vers l'extérieur. Mes doigts bougeant vers ce halo, effleuraient chaque atome, chaque molécule. Ne serait-ce que pour sentir la douce chaleur embraser lentement ma main minuscule. Des pas, je fermai les yeux machinalement pour ne pas voir l’horreur de ce qui s’en suit. La porte grinçait légèrement, c’était le signe qu’il était rentré. P était de retour. Je pinçai mes lèvres jusqu’à ce que le goût ferrique de l’hémoglobine remonte dans ma gorge nouée. Je sentais mon pouls s’accélérer. Il approchait. Puis, le silence se fit. Le temps était suspendu. Je n’entendais plus que mes respirations qui se faisaient de plus en plus saccadées. Une main effleurait mes joues couvertes de bleus ignobles, puis ces mots sortirent : - tu es en sécurité maintenant, moe. tu peux ouvrir les yeux maintenant. Cette voix, j’aurai pu la reconnaître entre mille. Cette voix était unique, mon souffle revint lentement, cette main chaleureuse qui irradiait ma peau cadavérique. Mes yeux s’ouvrirent, puis dans un geste défensif je m’écartai de la lumière nuisible à mes yeux fragiles. Le noir me recouvrait moi, la fille sanguine. La lumière l’enveloppait d’un voile lumineux que des larmes vinrent à se couler une par une. Mon visage déformé par une émotion bien trop vive décrivait délicieusement. Il arborait alors un sourire tendre. Je voulais croire à ce sourire, je voulais croire à cette main qu’il me tendait, je voulais croire en son être aussi torturé que le mien. – je vais te porter. accroche-toi. Et puis, tout devint lumière autour de moi. Je n’ai jamais lâché cette main depuis.

    L'instant, le moment. - ça n'a jamais été à cause de toi, moe. rien que pour toi, je serais resté là-bas si cela avait été possible, mais il y a des choses devant lesquelles on ne peut que fuir... je suis désolé, de t'avoir abandonné. Un retour en arrière vertigineux. Des images me revinrent à l'esprit. Puis des cris résonnaient dans mes tympas, les miens vraisemblablement. Son départ brutal m'avait déchiré mon coeur, redoutable poignard dans le dos. A l'époque, complètement déchirée j'aurai pu lui crier qu'il était le beau connard qu'elle n'avait jamais rencontré de toute son existence de damnée. J'aurai beau le traiter de tous les noms ce jour-là funeste. Le lendemain de son départ avait été très difficile à avaler. Encore aujourd'hui, un goût amère restait au travers de la gorge. Seule dans cette salle de bain, j'observais le néant à m'absorber, m'engloutir lentement tandis que mon coeur arrêtait de battre. Mes lèvres remuaient le cruel prénom, en boucle comme un disque rayé. Une forme d'illusion se dessinait alors devant moi, dans cette pièce glaciale où les miroirs trônaient majestueusement ; je crachais alors sur la facticité des sentiments. Mes yeux se fermèrent brutalement, puis chaos. Blotti contre lui, je sentais son palpitant battre : il était vivant, il n'était pas une illusion. Il me serra encore contre lui, l'odeur délicat d'alcool s'engouffra dans mon nez qui traversa tout mon corps en ébullition. Tempe contre tempe, je pouvais entendre ses doux murmures. La sincérité, une noblesse de caractère qu'on attribuait rarement à Lust Holloway. Cette part de lui-même ne m'était pas inconnu, cette sincérité ne m'appartenait qu'à moi. Du moins, juste l'impression. Une impression d'être importante à ses yeux. Lui, il m'était précieux. Une légère caresse sur mes cheveux, puis il continua plongeant son regard brûlant dans le mien. Il serra lors ma main plus fort : - entre nous j'aimerai pouvoir fuir de nouveau. quitter l'Alabama... j'y songe de plus en plus. J'étouffai alors un léger sanglot. Je serrai sa main un peu plus fort. Non, je ne voulais pas. Je ne pouvais l'accepter. Pas encore une fois. Il ne devait pas me laisser. Non, il doit rester auprès de moi. Mon visage d'ange se déforma légèrement. Le sien avait l'air complètement abattu, comme s'il avait lutté contre ses démons toute la journée alors qu'il savait parfaitement que ses petits démons allaient revenir tôt ou tard pour semer le splendide chaos. Un chaos où j'aurai ma place. Moi, la fille sanguine à côté de mon ancien amour. Ma gorge s'enflammait. J'écoutais attentivement le divin Lust, tout en gardant mes larmes sur les sentiers battus. Rien ne devait déborder. Ma main dans la sienne, je le dévisageai alors et me glissa à l'oreille quelques aveux (les aveux funestes) - je ne pouvais pas rester là-bas avec du sang sur les mains. j'ai tué une personne moe. et pas avec un flingue ou une arme blanche, mais avec un putain de pied de biche qui n'a pas même laissé le soin aux flics de reconnaître son identité au premier coup d'oeil.

    La vérité. L'intolérable vérité vint me frapper au visage. L'étau se resserrait, mon crâne en feu je regardais le vide, mon parquet ciré. Mes mains tremblèrent légèrement. Une crise passagère : mes poumons se gonflaient anormalement. Je suffoquais. Je fermai les yeux, puis respirai un bon coup : cela allait passer. Je lis alors de l'inquiétude dans les yeux de mon invité. Des gouttes de larmes jaillirent de mes yeux azurés sans je ne puisse les retenir plus longtemps. Des larmes au goût délicieusement amer. Je pleurais pour lui, pour notre enfance perdue, notre adolescence perfide. Je pleurais sa peine, sa douleur, sa tristesse. Je voulais arrêter. Je ne pouvais lutter. Mes yeux m’ont trahi. Les flots perpétuels sur son visage immaculé, j’étais devenu martyr. Dans un accès de folie, je le renversais brutalement sur le lit. Je le regardai, je le toisai les larmes mêlés à ma rage naissante. Mon énergie se consumait, mais je ne voulais pas. Je ne voulais pas céder cette fois-ci. – lust. ne pars pas. s’il te plaît, ne me laisse pas. je ne pourrai plus tenir, continuer à vivre comme si tu n’avais jamais existé. J’écoutais l’absurdité de mes propos qui traduisaient mon désarroi, ma complainte. Allongé sur le matelas, il me regardait ébranlé. Eberluée par ma soudaine colère, je tentais de calmer mes larmes cruelles en m’allongeant contre le splendide cadavre d’Holloway ; je perdais pied à chaque instant. Craignant de devenir plus folle que je ne l’étais déjà. Je me blotti docilement contre lui, ma tête lové sous son cou sanguin. Je déposai alors un baiser ardent sur son cou brûlant. – je ne pourrai pas supporter de te perdre une deuxième fois. Mes lèvres effleurèrent chaque parcelle de peau de son cou. L’envie de le mordre me vint à l’esprit ; goûter son sang exquis. M’abreuver de lui, le vider de substantifique moelle. Je le voulais tout entier. Les vampires ont de la chance : ils se nourrissent des autres.
    Nous, on est obligés de se dévorer nous-mêmes. Mes lèvres remontèrent jusqu’au visage, j’embrassai alors ses joues comme lorsque nous étions jeunes. Je m’attardais sur ses lèvres. Je voulais les sentir contre les miennes, les goûter. Je me ressaisis. Il me regardait me calmer doucement, redevenant la Moe qu’il connaissait. Je levai soudainement du lit. – ne bouge pas, je vais me changer. Stupide excuse. Je voulais pas céder, je ne voulais pas lui céder. Ce sentiment universel qu’était l’amour m’était banni à jamais, car j’aimais trop. Beaucoup trop. Autant d’amour ne pouvait être contenu dans un corps si frêle que le mien. Je déboutonnai la chemise recouvrant mon corps brisé qui descendit sur le sol. En sous-vêtements, je recherchais quelque chose à mettre. Quelque chose de sage. Je sentis alors derrière moi sa présence. Quand ses mains touchèrent ma peau, je frémis. Irrésistible caresse. Il caressa la cambrure des mes hanches, pour remonter sur mon cou gracile. Mon cœur cognait fort contre le paroi de ma poitrine , sentant le sang se profilait dans tous mon organisme. Ma raison s’était éteinte en quelques secondes. Je me retournai. Nous nous dévisageâmes longuement, avant que je daigne enfin à faire le premier pas. Mes lèvres se posèrent sur les siennes une première fois, une deuxième plus insistante, puis une troisième brûlante que je sentais que mon corps fondre. Accrochée à ses lèvres, je savourais le plaisir interdit.

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Lust Holloway
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeMar 22 Sep 2009 - 10:42

    Les aveux terribles n'avaient pas tant été difficiles ; pour moi en tous cas, ils ne l'avaient pas été. Depuis longtemps j'avais fait le deuil de cette vision d'horreur : ce cadavre baignant dans sa marre visqueuse de sang, les lambeaux de chair s'émiettant de sa mine dévisagée qui n'avait plus rien d'humaine, et moi-même, ce pied de biche à la main, le sourire victorieux, la chemise tâchetée ignoblement d'hémoglobine. Et le rire nerveux de Joshua, Stephen se pliant en deux pour vomir l'excès de vodka, de mesca, choqué par cette scène dantesque et insupportable. Il y avait bien longtemps que j'avais appris à apprivoiser le monstre ne moi, celui qui, je l'espérais, ne surgirais jamais plus, ici en Alabama. Mais pour elle, ma Maureen, si délicate, dépravée et éthérée nymphe de la décadence, je savais que la vérité serait dure à combattre ; je n'avais jamais été pour elle qu'un Lust présent, charmant, attentionné, le Lust que personne d'autre qu'elle ou Feather ne peut voir, et qui pourtant existe. Savait-elle, insouciante beauté, que j'étais un salaud notoire capable des plus ignobles crimes m'entâchant jusqu'aux coudes ? Savait-elle que j'avais comme elle cet arrière goût ferreux d'hémoglobine contre le palais... Nous deux, âmes sublimées par nos propres tortures, portions si magnifiquement bien la douleur en étendard que nous nous en amusions : combien de fois dans les rues de Londres, nous avions roulé à vive allure, une bouteille à la main et le rire aux éclats, ivres d'insouciance, de connerie, d'alcool blanc et de shit. Elle, c'était moi, en plus pur, mais en aussi soufreuteuse. Nous étions les représentants ultimes de la mutilation de l'âme, nous entaillant jusqu'à la moëlle tout en y prenant du plaisir, l'incarnation humaine d'une partouze à grandeur nature et d'une débauche édifiante, nous étions le summum même de l'indécence euthanasiée à notre propre déprime violente et agressive. Nous nous vengions du monde en lui crachant à la figure et en avançant plus vite que lui. Tôt ou tard, à force de vouloir vivre aussi rapidement, je savais néanmoins que nous finirions par mourir jeune, mais c'était là une hypothèse qui ne nous faisait pas peur. Et nous étions là, à nous mutiler pour nous purifier, vomissant les excès de souffrance terrible par des attitudes immorales, saoulés par notre propre dépravation qui nous était en vérité salvatrice ; nous nous étions trouvés : c'était l'un auprès de l'autre que nous nous détruisions à la perfection. Mais je vis alors dans ses yeux des perles humides monter au coin de ses prunelles satinées : elle suffoquait de cette vérité impromptue, son ami d'enfance était un tueur, et pas n'importe lequel. Un assassin achevant ses victimes au métal brut pour mieux lui arracher la chair ; c'était ce qu'on appelait être une bête humaine. Mais cette nuit-là, je n'avais pas été moi-même, ou peut-être que si, au contraire, c'était embrumé de shit et de coke que je me faisais Lucifer, ayant pour mission d'emmerder Dieu tout puissant et de lui arracher le bail du paradis... A y penser, peut-être était-ce pour cela qu'il ne voulait pas de moi : ce salaud me laisserait crever à quatre-vingt ans et quelques, et non pas vingt-neuf comme je le souhaitais.

    Ses yeux embués de larmes fixèrent un point invisible sur son parquet ciré, et dores et déjà je me demandais à quoi elle pouvait penser. Quel terrible fléau d'aimer une personne, de la vouloir pour soit, ancrée dans la chair et l'âme au point de vouloir posséder son esprit et d'y lire ses songes... Je me sentais égocentrique et salaud notoire, amant excessif voulant posséder sa moitié d'une avidité morbide, mais je voulais véritablement savoir ce qui traversait son esprit : allait-elle être dégoutée de ma présence, effondrée, sublimée, perdue ? Allait-elle me foutre à la porte ou me rire au nez pour finalement flancher et tomber sous son propre poids si frêle... Je la toisais, inquiet, j'analysais le moinde de ses regards vacillants, le moindre de ses souffles, de ses gestes, de sa poitrine se soulevant sous sa respiration, et les secondes s'étirèrent en un temps interminable, insupportable, ignoble... Puis le verdict tomba, énervée, elle me poussa brutalement sur le lit ; j'étais tant surpris par cette Moe que je ne connaissais pas que je ne pouvais que la regarder avec incompréhension, allongé dans ce lit trop grand pour elle, j'entrevoyais bien plus sa colère que son geste brutal et impromptu. Mes lèvres s'entreouvrèrent, mais sa colère me rattrappa farouchement.

    – lust. ne pars pas. s’il te plaît, ne me laisse pas. je ne pourrai plus tenir, continuer à vivre comme si tu n’avais jamais existé.

    Les mots se coincèrent en travers de ma gorge, encore troublé par cette moe sanguine et affaiblie que je ne connaissais pas. Comment lui dire qu'ici, j'avais tout perdu, jusqu'à mon coeur et mon âme, comment lui avouer que je sentais qu'on allait me dépouiller encore, que ce gun dormant à ma ceinture allait un jour ou l'autre trouver sa véritable place contre ma tempe. Je n'eus guère le temps de débloquer quelques mots, que déjà elle s'allongea à mes côtés, divine et éthérée, tandis que moi mutilé et allumé au whisky, j'ignorais si sa peau était glacée ou brûlante, les deux à la fois peut-être. Par réflexe, je posais ma main sur sa hanche alors qu'elle blottit sa tête au creux de mon cou, humant mon parfum chaud et épicé, sans doute mêlé à des odeurs de fumée de cigarettes, d'alcool fort et d'envies lubriques. Puis ses lèvres, si douces lèvres, y déposèrent un baiser ardent qui éveilla mon désir brutal ; ce baiser sur ma peau, sensuel et délicat, ne fit qu'accélérer un peu plus ma respiration alors que je me contenais. Divinement, avec prestance, je luttais.

    – je ne pourrai pas supporter de te perdre une deuxième fois.

    Et ses lèvres de parcourir ma peau dans un frôlement lascif ; je n'en pouvais plus de cette implosion d'envie et de désir ; les baisers logés au creux de mon cou avaient toujours été mon point faible, je m'abandonnais facilement à quiconque trouvais mon talon d'Achille lubrique. Et de surcroît, c'était Moe. Mes doigts posés sur sa hanche délicate s'enfoncèrent dans sa chair blanche et délicate alors que je fermais les yeux, sentant mon coeur battre enfin pour des battements d'envies charnelles : j'étais vivant, mais je me contenais de lui sauter à la gorge, réprimant mes pulsions avec ardeur. Quelle atroce vérité que d'avouer que ma seule envie, était encore de la plaquer sur le dos, de lui voler des baisers ardent et de lui ôter peut-être trop brutalement ses vêtements. Je me perdais dans cette envie de luxure partagée avec elle, sa douceur animait ma bestialité et mon appétence, mais il me fallait réprimer mes pulsions. Avec elle, je ne voulais pas être brutal ou tortionnaire, je voulais être prince. Alors, comme pour annoncer une mise en garde, quelque chose, n'importe quoi trahissant mon excitation contenue, quémandant à la douce de stopper son délicieux supplice, ma voix suave se fit murmure.

    - Moe...
    – ne bouge pas, je vais me changer. .

    Sage décision ; bien qu'elle était parvenue à se calmer, je peinais à freiner les battements intempestifs de mon coeur provoqués par l'envie lubrique et primaire. Elle se leva alors, et j'en profitais pour me relever, m'asseyant sur le rebord du lit je remettais mes esprits en place : je n'avais pas le droit d'aller plus loin, pas avec elle, pas avec cette malédiction cruelle pesant sur mes épaules. Serrant la mâchoire, mon visage parfait se ferma sur ma propre décision : je devais partir. Me levant alors, je me tournais brièvement vers Maureen me tournant le dos, prônant des au revoir lascif que je ne lui émis pas : ses courbes semi-nues attirèrent mon attention et mon myocarde de nouveau, se sentit vivant. Ignorer tant de beauté n'était que blasphème, je ne voulais pas me faire hérétique de tant de lascivité innocente, et comme fatalement attiré, je me dirigeais vers elle. Le visage fermé mais plein de charisme, la démarche assurée mais lente, je savourais chaque seconde que cette vision délicieuse m'offrait, jusqu'à arriver à la hauteur de sa silhouette frêle. Lentement, mes mains audacieuses se firent conquérantes, glissant sur les courbes de ses hanches à lui en arracher de délicieux frissons ; mon geste lent et sensuel se délectait de chacun de ses frôlements d'une langueur à la rendre folle, alors que mes obsidiennes braquées sur mes mains remontant son échine suivaient la course lascive de mes doigts arrivant à son cou. Je dégageais alors toujours avec langueur ses cheveux d'ébène que je glissais sur le côté, avant de me pencher et de y lui déposer un baiser brûlant ; elle se retourna. Je fixais avec tendresse et envie sa beauté foudroyante tandis qu'elle me dévisageait ; je pouvais sentir le moindre soubresaut de son palpitant tant il était en véritable communion avec le mien. Puis elle se pencha, me volant un baiser sage que j'accueillis avec douceur, un deuxième plus brûlant qui attisa mon désir, et un troisième animant ma passion. Nos langues se lièrent alors que glissant mon corps contre le sien semi-nu, je la poussais avec sensualité vers le mur contre lequel elle vint bientôt se heurter avec délicatesse. Mes mains d'abord sages se perdirent dans la jungle raffinée de ses cheveux, jusqu'à descendre à la recherche de la moindre parcelle de sa peau brûlante ; le galbe délicieux de sa poitrine caché par un sous-vêtement de dentelle dont je fis glisser la bretelle, ses hanches divinement sculptées, ses côtes saillantes, son ventre chaud, la cambrure de ses reins et ses cuisses trop tentantes. Nos respirations s'accélérèrent sous le feu de l'envie, alors que ma main audacieuse vint à la recherche d'une de ses cuisses, la soulevant à la hauteur de ma taille pour mieux l'y loger ; ma demande de se glisser sensuellement à son entrejambe demeurait des plus explicites alors que je me débarrassais de ma veste sombre qui tomba à terre dans un bruissement d'étoffes. Je la voulais, plus qu'aucune autre fille, plus que n'importe quelle coke de qualité, je la désirais si fort que j'en mordis sa lèvre perdu dans ma passion fervente... Parce que c'était elle, et parce que c'était moi, entre nous il ne pouvait y avoir que osmose ; c'était Moe, ma Moe. A cette pensée qui ne trouva sa place que l'espace d'une demi-secondes parmi toutes mes envies lubriques, je tiltais alors que je me voyais aller de plus en plus loin ; je ne voulais pas la perdre, pas elle, pas une de plus. Etait-ce vraiment si avisé de coucher ensemble ce soir, pour que je ne m'attache encore plus, pour que j'y pense, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle obsède mes pensées, et jusqu'à ce qu'elle me trahisse et me tourne le dos, elle aussi ? Persuadé qu'elle me trahirait comme toutes les autres, je me bloquais alors, je devins plus froid, mes lèvres quittèrent les siennes non sans l'avoir mordu une dernière fois, de colère néanmoins, avant d'ôter mes mains de son corps. Tempe contre tempe, je crispais ma mâchoire et devins glacé et glaçant.

    - Je ne peux pas aller plus loin. Tu vas m'aimer pour une nuit, peut-être deux, et toi aussi tu vas partir, comme toutes ces putains.

    Mes obsidiennes se plongèrent dans ses prunelles satinées d'une sévérité blessée ; je la reniais d'un seul coup, car mon subconscient était persuadé qu'elle ferait comme les autres. Les malédictions ne loupaient jamais de s'appliquer. J'avais la rage au ventre et au coeur, je la haïssais à l'avance de sa future trahison que je me persuadais être imminente ; je n'avais plus confiance en toutes ces créatures féminines auxquelles je m'attachais. Un soupir s'échappa de mes lèvres alors que je baissais la tête, posant ma main sur mon revolver endormi à ma ceinture. Il avait toujours été rare que je ne traîne une arme à feu avec moi, mais depuis mes dernières déconvenues, la Russie était devenue ma meilleure amie : vodka et roulette morbide. Et si Moe partait elle aussi, je ne pouvais plus assurer une quelconque présence de ma part en Alabama, comme elle me l'avait supplié. Je me haïssais de souffrir au point de vouloir percer ma boîte crânienne, mais la douleur entraînant la folie est si belle, qu'on ne peut que lui pardonner. Empoignant mon arme à feu sans un mot et sous le regard incompréhensif de ma jolie brune, je la portais à ma hauteur avant, contre toute attente, d'ouvrir le cylindre de métal qui ne fit tomber qu'une seule et unique balle roulant au sol dans un bruit de plomb. Mon regard ambré glissant sur Moe, je lui tendis alors le flingue vide.

    - Pour me sauver...

    Je n'avais rien d'autre à dire, mon geste parlait de lui-même, de plus je n'étais pas un adepte des grands discours touchants. Je savais que remettre une arme d'envergure à une autre âme souffrant autant que moi n'était peut-être pas la meilleure idée, mais Moe était la seule à pouvoir se porter garante de ma propre vie. Si elle partait au moins, j'arrêterais mes conneries morbides... Foutaises en vérité, car étant pote avec nombre de dealers, je pouvais même me trouer la tempe au gun dernier cri sortit sur le marché : riche et exigeant jusqu'au bout.

    - Promets-moi de ne pas t'en servir. murmurais-je en soutenant son regard.


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Maureen S. Hanson
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeMar 22 Sep 2009 - 21:10



    YOU KEEP PUSHING AND PULLING ME DOWN TO YOU, BUT I DON'T KNOW WHAT I WANT



    FLASHBACK

    voici venir le temps où vibrant sur sa tige ...
    - maureen. Le goût du fer me montait à la gorge en m'irritant les infimes parois et titillant avec acharnement mes cordes vocales. Aucun mot ne sortit de ma bouche. Les yeux toujours clos, le soleil m'irradiait de ses rayons. La lumière éclarait chaque parcelle de mon visage endormi. Je sentais son souffle chaud caressant avec douceur mes joues empourprées. Vint se poser une main délicate sur mon front, l'effleurant et le touchant. Je fronçai les sourcils. Il caressa chaque pli du front, en dessinant des cercles. - maureen. tu as encore fais un cauchemar ?, me demanda-t-il, inquiet. Nos corps enlacés, je blottis ma tête contre son torse nu. Attirée par une telle chaleur, je me sentais en sécurité. Près de lui, j'oubliais l'espace, le temps et les saisons. Sept heures du matin. - oui. encore le même. P n'était pas là, il n'y avait plus que lui. Rien que lui. J'ouvris délicatement les yeux. Mon regard se posa alors sur son visage serein. Je lui souris, il baisa ma main avec une douceur, un geste qu'il ne réservait qu'à moi. Rien qu'à moi. Nos jambes entremêlées dans ce lit à deux places, mes mains caressèrent les cheveux de mon ami d'enfance. - lust. Lorsque nous éions enfants, nous passions nos journées à rester au lit même nos soirées : jouant aux cartes, se chatouillant l'un et l'autre et parlant de tout et de rien. Le seul, l'unique. La personne en qui j'ai confiance, celle que j'aime le plus mais il ne le saura jamais car je ne suis pas assez bien. Je ne le saurai jamais, car j'étais une fille sanguine. Lui, il était mes nerfs. Lui qui m'a sauvé de la folie : il s'est couché près de moi dans cette flaque de sang abondant. Je n'étais plus seule : - on sort ce soir ? Ses lèvres se posèrent alors sur mon front. - oui.

    chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir...
    A deux cents à l'heure dans les rues de Londres où il ne fait pas bon traîner quand nous sommes au volant, nous mêlons l'alcool à la bey, la beu à la coke, la coke aux ecstas, les mecs baisent des putes sans capotes et jouissent ensuite dans les copines de leurs petites soeurs, qui se font de toute manière partouzer du soir au matin. Nous sommes en plein délire, emportés dans une course effrénée de gaspillage gargantuesque, de luxe luxurieux. C'était l'effervescence : le bonheur à l'état pur. L'Aston Martin filait dans la nuit. Les lumières des lampadaires m'aveuglaient, et pourtant mes yeux se forçaient à regarder. Le vent s'engouffrait sous mes cheveux bruns. Je me levai alors de mon siège goûtant avec délice le vent sur mon visage déformé par les drogues. Je riais. Oui, je riais à propos de cette existence pitoyable et pittoresque. J'en riais à en perdre haleine et l'intro de The End était diffusé sur les ondes. Ces notes lancinantes qui troublent l'aube et le silence, c'est bien notre histoire avortée, de rires oubliés, de sentiments non dits, le regret de sentir que tout est fini, et qu'on n'y peut rien. « The is the end. », dit Morrison, tout bas. Je n'ai envie de rien, je ne sais pas quoi faire, je ne veux pas dormir, je ne veux pas rester éveillée. Je n'ai pas faim. Je ne veux pas être seule, je ne veux voir personne. J'ai l'impression d'être en sursis. Je suis complétement défoncée. La vérité se fait jour avec lenteur et me laisse vide. J'essaie de me réasseoir, tentative infractueuse, toutes les parties de mon corps se liguent pour demander grâce. - maureen, par pitié. assis-toi. Une main sur le volant et l'autre serrant la mienne, Lust me suppliait, s'inquiétait. - ma puce, s'il te plait. les sons et les parfums tournent dans l'air du soir...Je caressai doucement ses cheveux, je voulais pleurer, je voulais crier son prénom. Je voulais crier, je voulais crier. Je m'écroulai sur mon siège serrant très fort sa main chaleureuse. Cokée jusqu'à la moelle, je riais mais des larmes amères coulaient sur mes joues. Je n'en peux plus. Nous ne sommes plus vivants, c'est un leurre. Nous nous sommes embourbés dans la nuit et la coke. Nous hantons les endroits sordides, à l'est, dans ces quartiers dont nous ignorons jusque-là l'existence, nous nous vautrons dans la saleté des autres, nous nous nourrissons de vapeurs glauques, de rencontres vaines, et de cette omniprésenté putréfaction de l'âme qu'on ne retrouve que la nuit, et à laquelle nous aspirons malgré nous. Nous nous jouons la comédie de la vie, mais nous sommes plus morts que vifs. Des cadavres animés. Je m'essoufle... mon désir de poursuivre est syncopé. valse mélancolique et langoureux vertige ... Je n'en pouvais plus ... Je me tapai un trait. Chaque jour, j'assistais à l'abaissement de l'homme que j'aime, son menton qui heurtait la table, ses mains tremblantes qui vidaient le sachet, qui façonnaient les lignes, et elles disparaissaient en un dixième de seconde dans le geste saccadé qu'il faisait pour les aspirer, don entier de son êtrre où je suis une intruse. Le nez plein, les yeux vides. On ne parlait plus. chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir... J'avais en permanence un goût de métal dans la gorge, je ne sentais plus mes gencives, je saignais du nez tous les matins. C'était le huis clos, l'autarcie. On n'appellait plus que notre dealer. On essayait de tout essayer. Hier, on avait fumé du crack. Plaque de verre, billet roulé, cristaux immaculés. Je lui avais volé son vice. le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ... Ca ne devrait pas se vivre à deux, mais on le vivait ainsi. Nous étions heureux. On se traînait dans des endroits abjects, on faisait la fête avec les pauvres, c'étaient les plus désespérés. Six heures du matin, quelque part, des poubelles et des gens. Le jour faisait semblant de se lever. Mais c'était la nuit pour toujours. valse mélancolique et langoureux vertige ... Et j'étais la seule à le savoir. Il le savait peut-être aussi, je ne lui demandais pas, on ne se parlait plus. Son geste las pour ouvrir les portes de son Aston. Je montais machinalement. Et on écoutait Aerodynamic, des Daft Punk, et ça me donnait envie d'aller très vite et très loin ; et on poussait à deux cents sur les quais déserts, et tout était derrière nous en un éclair, et je me disais que j'avais envie de crever, que ça me serait égal en ce moment précis, crever à côté de Lust, à deux cents dans Londres, défoncée à l'escta et à la vitesse, avec les guitares hurlantes des Daft Punk saturant l'air ambiant, se jeter du haut de Tower Bridge, car dans nos yeux chromés, notre destin s'était brouillé, se planter devant Big Ben, et défoncer la porte du British Museum pour aller rendre le dernier soupir devant Impression soleil levant, crever les larmes aux yeux, à côté de l'âme soeur, en face d'un chef-d'oeuvre, et je me rendais compte que mon nez pissait le sang, et les cloches sonnaient, et nous étions arrivés. le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ...

    - moe. vomis ! , m'ordonna-t-il en tenant mes cheveux en arrière. Je vomissais, je vomissais toutes mes conneries, tous ces verres de vodka et toute ma fierté. Il caressait mes cheveux, m'encourageant. Je gerbais, je puais. Les manches retroussées, Lust me souleva dans ses bras, mes bras enlaçant son cou sanguin. Je sentais battre son corps à tout rompe contre ma poitrine. Blasée, désabusée et affaiblie, des frissons parcouraient mon corps frêle. Il me fit asseoir sur le bord de la baignoire, il enleva mon haut puis s'assit près de moi. Je n'étais pas lucide sinon je ne l'aurai pas laissé faire. Mes sens à l'air, je dévisageai avidement mon sauveur. Je le voulais, je ne voulais que lui. - lust, lust. Je l'enlaçais, j'embrassaiss son visage entier. Il se laissait faire, chose qui me détasbilisa. Mon corps se blottit alors contre le sien. Je respirai son parfum, son être puis je murmurai : - je t'aime, lust holloway Sa machoîre se raidit. Mes mains se baladèrent sur son corps. Il m'avait déjà vu nue plusieurs fois et pourtant, il n'osait pas me toucher. Je le serrai encore plus fort dans mes bras, je ne voulais pas le lâcher. Jamais. Il m'appartenait. Il me repoussa gentiment, puis prit le pommeau de douche. De l'eau froide en jaillit, je frémis à son contact. Il nettoya mes cheveux, puis mon visage pour me rafraîchir. Il arrêta, puis m'enveloppa d'une serviette. Il me rhabilla d'un de ses pyjamas, me porta encore jusqu'à son lit. - maureen, il faut que tu dormes maintenant, hein. Il s'allongea près de moi, en me chantant une berceuse. Je me blottie contre lui, puis je fondis en larmes en silence. Une larme roule sur ma joue, puis une autre. Je ne peux plus les retenir, c'est le trop-plein des émotions contraires qui bouillonnaient en moi qui s'épanche sans que je puisse rien faire. Trop vécu trop jeune, et trop seule. Je ne mérite pas qu'on s'occupe de moi. Je ne comprends pas. Je n'ai besoin de personne. On cherche l'amour, on croit le trouver. Puis on retombe. Du haut. Mieux vaut tomber que ne jamais s'élever ? Tu fais de ta vie un calvaire. Des visages implorants, la solitude, des mains sales, un bébé qui pleure, la nuit, le néant... Le néant est une question de point de vue ... Des bras m'enserrent et annihilent ma détresse, je sens une caresse dans mes cheveux, sur mes yeux qui brûlent, sur mes joues inondées, sur mes lèvres avides. Je ne sais plus pourquoi je pleurais. Je pleure plus. Plus vraiment ? Ca coule toujours mais c'est parce que je ne peux pas l'arrêter. Je suis si bien. L'espoir renaît du fond du gouffre. Ré-illusionnée. Peut-être que ce sont des larmes de joie .... Je ne sais pas. Nous nous endormîmes l'un près de l'autre, nos jambes entremêlées, nos corps meurtris blottis l'un contre l'autre. Le lendemain, nous recommencions encore, encore et encore ...

    FLASHBACK (END)


    le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ... Je savourais mon plaisir interdit. Mon coeur battait beaucoup trop fort, mon corps ne m'appartenait plus ; il pouvait faire de moi ce qu'il voulait. Le désir montait, le sang bouillonnait dans mes veines. Ma langue caressait la sienne, je goûtai sa salive, un mélange délicat de clope et whysky de grande marque. Lust avait toujours eu du goût : l'alcool, les drogues et les femmes. Une certaine pudeur se lisait sur mon visage. Pourtant, il m'avait déjà vu nue un nombre incalculable de fois. Sûrement que je me sentais enfin désirée par quelqu'un. Désirée par lui. Ce que j'avais espéré depuis longtemps. J'étais jalouse de toutes les filles avec qui il a baisé. Toutes, sans exception. Je leur vouais une jalousie cruelle et injustifiée mais je le regardai donner du plaisir à ses inconnues alors qu'un inconnu me sodomisait. Mais je l'aimais d'une façon imaginable. Un amour inconditionnel que je gardais rien que pour moi. Un amour dont il ne serait jamais au courant car j'étais trop lâche ou bien que j'avais peur de sa réaction : la peur du rejet est humain, n'est-ce pas ? un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir ... Ses douces mains se logèrent dans mes cheveux noirs de jais, pour descendre une des bretelles de mon sous-vêtement. Des frissons agréables et intenses parcourèrent toute mon échine. Nos corps s'attiraient, nos corps se mêlaient, nos corps résonnaient d'un écho suave et sauvage. Une certaine bestialité animait ses gestes. Une bestialité qui me déconcertait et pourtant, je me sentais si proche de lui que jamais auparavant. Il me poussa doucement contre le mur d'une sensualité inattendue. Mon rythme cardiaque s'emballait. Je goûtai ses lèvres une ultime fois avant qu'il me soulève de ses bras protecteurs au niveau de sa taille pour me coller à son corps ; il voulait entrer dans mon intimité, je pouvais le sentir jusqu'à mes entrailles. Le désir devenait plus en plus forts, nos respirations étaient irrégulières et pourtant si transcendantes. Sous le coup de la passion, il me mordit la lèvre ce qui attisait encore plus le désir, l'envie d'entrer en moi. Il s'était débarassé de sa veste d'un coup sec. Nos corps enlacés, je sentais son regard brûlant sur moi, un regard intense qui me déstabilisait. Il avait envie de moi comme j'avais envie de lui. Entre nous, l'osmose débouchait à la quintessence, l'explosion de nos sens les plus primitifs ; je le désirais hardement. Je voulais son être, je voulais mon Lust. Son coeur et son corps, je les voulais tellement que cela frisait l'obsession. le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige ... Soudain, il se braqua. Plus distant, plus froid. Nos lèvres se détachèrent les unes des autres, en me mordant avec plus d'animosité. Déconcertée, je le dévisageai : je ne comprenais plus. Je ne le comprenais plus. Puis, ses mains se dégagèrent de mon corps brûlant d'une fièvre qui s'estompait peu à peu. Je fis une tentative d'approchement, mais il me dit d'une voix cruelle : - je ne peux pas aller plus loin. tu vas m'aimer pour une nuit, peut-être deux, et toi aussi tu vas partir, comme toutes ces putains. Mes yeux s'écarquillèrent d'effroi, mêlé à de la surprise. Nous nous dévisageâmes en silence. Mes membres collées au mur, je ne pouvais plus bouger, ni parler. Voilà ce qu'il pense de moi : je n'étais qu'une simple pute pour lui. J'étais comme toutes les autres : celles qu'il baisait, puis qu'il jetait comme des malpropres. Mon coeur se déchira, j'eus le souffle coupé. Et là, je la vis, l'arme salvatrice. Un gun, un simple gun qu'il brandissait vers moi. Incompréhension, destruction. Je ne le regardais plus, je regardais l'arme meurtrière. Une balle tomba et roula sur le sol. Je n'entendais plus qu'un sour écho, puis il me tendit l'arme sanglante. Moi, à la fille sanguine. - pour me sauver... Je le fixai, sans vraiment le regarder : ma vue se brouillait et je ne voyais plus qu'une silhouette, son ombre. - promets-moi de ne pas t'en servir. Une larme roula sur ma joue, puis une autre. Je ne pouvais plus les retenir, c'est le trop-plein des émotions contraires qui bouillonnaient en moi qui s'épanchait sans que je puisse rien faire. un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir...Trop vécu trop jeune, et trop seule. Je ne méritais pas qu'on s'occupe de moi. Je ne comprenais pas. Je n'avais besoin de personne, en général. On cherchait l'amour, on croyait le trouver. Puis, on retombe. De haut. Mieux vaut tomber que ne jamais s'élever ? Tu fais de ta vie est un calvaire. Des visages implorants, la solitude, des mains sales, un bébé qui pleurer, la nuit, le néant ... Le délicieux néant n'est qu'une question de point de vue. du passé lumineux recueille tout vestige ...

    - tu es injuste., dis-je en jetant l'arme vide que je posai doucement sur le bureau. - tu es injuste. partir comme toutes ces putains, alors pour toi je ne suis qu'une salope. comme toutes celles que tu as baisé, hein ? Tristesse se mêlant à la colère, je tentais de me calmer à l'approche d'une soudaine crise ; je redoutais ces crises plus que tout. Je ne pouvais pas enfermer tout ce que je ressentais. Je me sentais opressée par tous ces sentiments exacerbés que mon palpitant ralentissait sa cadence. J'ai pour réputation de ne jamais mâcher mes mots, et il savait parfaitement. - comment oses-tu me comparer à elles ? tu sais mieux que moi de quoi je suis capable, rien que pour toi. mourir pour toi, même mourir avec toi. Je le toisai du regard. Je m'avançais violemment vers lui, en tirant sur le col de sa chemise, puis je tonnai : - où pourrais-je partir, lust ? ce n'est pas moi qui suis parti du jour au lendemain sans avoir prévénu personne. mon dieu. tu ne peux pas savoir à quel point tu m'avais manqué ; le lendemain même, mon cousin me retrouve innaminée sur le carrelage de la sain de bain : overdose. je ne suis pas morte, comme tu vois. t'aurais bien aimé, n'est-ce pas ? au moins, tu aurais moins de remord. Tandis que je prononçais ses paroles blessantes, je sentais mes membres trembler. Mes jambes cédèrent. Mes genoux tombèrent brutalement sur le sol. Je ne sentais plus rien. A genoux, face à mon bourreau, je perdais peu à peu mon souffle. Trop d'émotions fortes que je ne pouvais plus canaliser. L'étau qui m'enserrait les tempes me contraint à garder les yeux me contraignait à garder les yeux ouverts sur le spectacle de ma déchéance. Un corps endolori, affaissé, agité de soubresauts, recouvrait tant bien que mal de simples sous-vêtements. Des mains qui se tordent. Un visage détruit. Des yeux enfoncés, hagards. Une bouche figée. Un teint hâve interrompu par un filet de sang coagulé sous mes genoux. Je recherchais dans mes yeux la lueur qui m'était familière. Il n'y en avait pas. Je contemplais une étrangère. Une étrangère aux yeux éteints. J'étais spectatrice de ma propre déchéance. Je suffoquais, mon corps allongé sur le sol se tordait, mon visage déformé par la douleur. Je ne pouvais plus respirer. Des larmes coulaient abondamment sur mes joues. J'ai pu murmurai : - lust, pars. laisse-moi mourir si ce que tu souhaite. laisse-moi, s'il te plaît. tu voulais partir, voilà une occasion. ma mort te serait bien égale, de toute manière. j'étais stupide de croire que je pouvais t'aimer encore depuis tout ce temps. Je ris nerveusement. Mon délire avait commencé. J'étais souffrante, victime de l'hyperventilation : je ne savais plus ce que je disais. Un délire mortel et déchirant. Je perdais le contrôle de tout mon être. Je convulsionnais. Mon coeur brûlait contre la parroi de ma poitrine et mes poumons allaient exploser. Je fermai alors les yeux pour ne plus être spectratrice de mon corps en destruction. ton souvenir lui en moi comme un ostensoir...
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Lust Holloway
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeJeu 24 Sep 2009 - 21:10

    Je n'allais pas bien, j'avais le coeur au bord des lèvres, prêt à imploser, la volonté de me cogner la tête contre les murs. La douleur jusqu'au bout des doigts, coulant dans mes veines comme du poison que j'aurais aimé faire taire par n'importe quel moyen ; et pour m'interdire une telle souffrance je m'arrachais mentalement le coeur, l'opération fut facile mais peu efficace. Et pour taire la honte de cette faiblesse qui me rendait humain, je me montrais froid et distant ; la demoiselle en face de moi avait tout pour alléger mon agonie et me sentir tellement mieux, pourtant je la repoussais, égoïste et méfiant, mon coeur la haïssait par avance, persuadé qu'elle ferait comme les autres. Je la jugeais trop vite, j'étais un monstre ingrat d'incompréhension abusive, après tout il s'agissait de ma princesse, ce n'était pas n'importe quelle délurée qui me ferait passer mon mal par un peu de plaisir contre un mur et en me faisant passer au creux de ses reins. Mais la douleur parlait pour moi, je souffrais de cette ignoble injustice, j'imploserais de nouveau, c'était certain, si Moe me quittait. Je voulais simplement l'entendre dire qu'elle ne partirait pas, qu'elle n'aimerait que moi et moi seul, j'étais désespérant d'égoïsme sur ce point, mais dieu que cela m'aurait fait du bien. Au lieu de cela je me perdais dans la froideur engendrée par cette propre souffrance qu'elle ne pouvait pas décrypter ; je lui mordais la lèvre avec ferveur, si je ne m'étais pas retiré aussitôt, je l'aurais infligée d'une morsure vénéneuse allant jusqu'à goûter son sang. Puis ma sentence tomba, cruelle, assassine, injuste : je lui reprochais un fait incertain, celui de l'éventuel abandon, alors que c'était moi qui étais parti. C'était moi qui l'avais abandonnée alors que Moe avait toujours tremblé devant les méandres londoniennes, sans moi elle pouvait tomber à tout moment. Mais je l'avais quittée, sans jamais reprendre contact avec elle, sans une excuse, sans un mot, et c'était moi à présent qui lui vomissais ma rancoeur infondée. La douleur consumée me donnait des envies inextricables de meurtres, pas contre elle, mais contre moi peut-être, ou contre le foutu premier passant qui croiserait ma route ; l'hémoglobine de mon myocarde infirme et arraché m'emportait dans une violence explosive, j'avais cette envie de force brutale sans pouvoir expliquer pourquoi, une sorte d'expiation ultime ou d'exorcisme irréaliste. Après l'envie charnelle de chair, la passion de l'homicide incontrôlé reprit le dessus. Je me congratulais, finalement, de lui remettre mon flingue... Quoiqu'après tout, un colt permet une mort rapide et propre, l'arme blanche ou la batte de baseball, elles, laissent des dégâts immondes et qui va bien au delà d'une simple vision d'horreur vous soulevant le coeur. L'avantage, c'était que cela pouvait être défouloir. J'étais présent tout en étant ailleus ; la brume de l'alcool ne me permettait pas de véritablement penser correctement, ma logique était décousue rendant mon attitude encore plus complexe et déviante, mais la douleur me prenait tant au coeur qu'elle ne cessait de me rappeler à la réalité, j'étais entre deux mondes : celui du délire abusif de l'abrutissement blasé au whisky et la coke, et l'autre de la souffrance que j'éxécrais au point d'en reporter presque la faute à Moe. Je l'aimais pourtant, c'était pour cela que je me montrais si froid. Lui faire du mal aussi bien, ce n'était pas humain. Plongé dans les méandres d'un paradoxe sans fond, j'avais envie d'elle, ici et maintenant, de lui témoigner mon envie, mon amour autant que ma haine, avec passion et violence. Mais l'angoisse de la voir partir, la peur de la faire mienne pour la voir s'éloigner, m'aurait tué sur place, et je n'avais plus la force de jouer mon propre requiem, aussi je ne pus que mettre un terme à tout cela, avant de lire l'incompréhension puis la colère dans ses yeux. C'était légitime, mais j'étais à des lieux de penser à cette même logique, égocentrique primaire que j'étais. Elle m'empoigna par le col, d'abord surpris, mon regard se fit noir mais se radoucit aussitôt, je ne pouvais pas lui en vouloir, je ne pouvais pas me montrer bourreau, je ne voulais pas la regarder ainsi, comme je le faisais avec les autres.

    - tu es injuste.. tu es injuste. partir comme toutes ces putains, alors pour toi je ne suis qu'une salope. comme toutes celles que tu as baisé, hein ?
    - Moe ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.


    Je ne comprenais pas, en vérité je ne comprenais plus. Tout allait trop vite pour mon esprit de drogué et d'alcoolique de passage, je ne savais plus où nous en étions ce soir, je ne savais plus pourquoi j'étais ici, pourquoi Moe à moitié dévêtue, divine et éthérée dans ses sous-vêtements de dentelle, avait ces larmes au bord des yeux et ces lèvres cerise frémissantes. J'hochais la tête en fronçant les sourcils, incapable de comprendre ; les paroles qui avaient franchi la barrière de mes lèvres n'avaient pas pris la bonne tournure. Moe n'avait jamais été comme ces traînées, elle était juste... Moe. Je n'avais pas d'épithètes, ni verbes, ni tournures de phrases assez grandioses et grandiloquentes pour exprimer ce que je ressentais à son encontre, elle était mon ressenti, elle était mon âme soeur, elle était un tout mystique et insaisissable ; je n'avais pas voulu faire cette comparaison que je ne pensais pas. Si par ailleurs, elle n'avait pas été elle, si cela avait été une autre jeune fille en face de moi, il y avait longtemps que ma réponse aurait été cynique et cassante, pour mieux achever mon interlocutrice. Mais jamais, je ne pouvais me faire bourreau de ma princesse, pourtant ce soir cela semblait être le cas malgré moi.

    - comment oses-tu me comparer à elles ? tu sais mieux que moi de quoi je suis capable, rien que pour toi. mourir pour toi, même mourir avec toi. En vérité, tout cela je l'ignorais, malgré notre complicité plus que fusionnelle que nous avions eue à Londres, j'avais toujours été incapable de voir ce genre de chose ; la pureté de ce genre de beauté ne m'était pas accessible, j'étais trop aveuglé par mon propre monde pour cette divine décadence. Mon coeur alors, loupa un battement : il n'allait plus tenir. - où pourrais-je partir, lust ? ce n'est pas moi qui suis parti du jour au lendemain sans avoir prévénu personne. mon dieu. tu ne peux pas savoir à quel point tu m'avais manqué ; le lendemain même, mon cousin me retrouve innaminée sur le carrelage de la sain de bain : overdose. je ne suis pas morte, comme tu vois. t'aurais bien aimé, n'est-ce pas ? au moins, tu aurais moins de remord.

    Le réveil afficha vingt-trois heures vingt-six lorsqu'il vit mon coeur cesser de battre une deuxième fois. Je n'avais plus les mots, en vérité je n'avais plus rien. Incapable de réagir, sous le choc des aveux de Maureen, je la dévisageais sans pouvoir répliquer, restant néanmoins stoïque. Quel monstre avais-je été, partir de Londres et la laisser derrière moi pour recommencer à zéro, et dans ma quête d'une vie nouvelle je n'avais même pas songé à lui faire une place, alors qu'il aurait été si facile de l'emmener avec moi en Alabama. Pourtant à l'époque j'avais conscience que je n'avais pas la force de le faire ; regarder Maureen, elle et son si joli sourire triste, m'aurait rappelé à ces terribles souvenirs londoniens, ceux que je voulais oublier. Aujourd'hui si j'en avais fait le deuil, à l'époque je ne pouvais plus me regarder dans un miroir, et Moe n'aurait fait que constamment me renvoyer mon reflet abject. J'aurais aimé la secouer, lui dire que je la voulais en vie, qu'elle était diablement conne de penser tout cela ; moi sans elle je n'étais plus rien. Lust Holloway, l'héritier de la première banque d'Angleterre, prince de la débauche et de la luxure décadente, n'était rien sans son amie d'enfance frêle et tremblante, le comble de l'ironie. Une personne, mon monde tout entier tenait sur les épaules d'une personne, à présent qu'Hazel était partie. Je ne parvenais pas à encaisser ses aveux, la vision de ma princesse sur le carrelage m'était insupportable mais avait le mérite de me rappeler à la réalité ; je n'étais qu'un putain d'égoïste. Soudain ses jambes cédèrent, ne supportant plus son faible poids elle tomba à terre, en pleurs et tremblante, abattue par mes mots atroces qui avaient été plus efficaces qu'une rafale d'un M49. N'ayant pu la rattraper à tant, je m'accroupis inquiet à ses côtés, et passais mes mains dans ses cheveux dont certaines pointes demeuraient humidifiées par ses larmes abondantes. J'approchais mon visage du sien, la prenant dans mes bras avant que ses mots troubles ne s'échappent de sa gorge.

    - lust, pars. laisse-moi mourir si ce que tu souhaite. laisse-moi, s'il te plaît. tu voulais partir, voilà une occasion. ma mort te serait bien égale, de toute manière. j'étais stupide de croire que je pouvais t'aimer encore depuis tout ce temps.

    Cette dernière phrase, combien de fois l'avais-je déjà entendue, mais cette fois était différente. Ma mâchoire se crispa, je me remémorais son premier aveu du coeur, cette nuit où penché sur la baignoire je faisais couler de l'eau sur sa peau d'opaline. En vérité, c'était mieux ainsi ; je ne voulais pas qu'elle aime un type comme moi, elle méritait mieux. C'était d'une pensée banale et typique à avouer, et pourtant cela demeurait la vérité ; avec moi elle souffrirait d'autant plus, j'ignorais par quel moyen, quand et comment, mais jamais je ne parviendrais à lui apporter du bonheur, j'étais tout simplement incapable de faire du bien aux autres. Avec Moe pourtant, c'était l'osmose, mais tant que nous restions amis. Si elle m'avait appartenue, je me serais montré jaloux à l'extrême, et possessif excessif, je pouvais aller loin, si loin que cela me faisait peur. La serrant contre moi, je posais ma main sur sa tête brune avant de l'enfouir délicatement dans mon cou, sentant ses perles salées humidifier le col de ma chemise blanche.

    - Ne pleure pas pour moi, ne pleure jamais pour un salaud. Je t'aime Moe, ne laisse jamais personne te faire croire le contraire, même moi.

    Ce "je t'aime", je ne savais pas même d'où il sortait, il me semblait même que c'était bien l'une des premières fois qu'il franchissait mes lèvres. Je ne pouvais expliquer un tel aveu sans que ce dernier n'écorche ma gorge, je le pensais si fortement, que cela m'avait été naturel ; il résumait tant de chose : ma culpabilité de l'avoir abandonnée, de lui avoir fait du mal, de la blesser ce soir, et de la voir dans cet état... Néanmoins un "je t'aime" venant d'un coeur mort, j'ignorais ce qu'il valait : plus ou moins qu'un palpitant en pleine santé, telle était la question. Etait-ce une déclaration qu'un prétendante peut faire à l'une de ses amantes, je l'ignorais, en vérité j'entrevoyais -ou plutôt mon myocarde entrevoyait- plus quelque chose comme diablement plus transcendant : plus tranchant que l'amour mielleux de deux amants que nous n'étions pas, c'était autre chose qu'un amour subi par le coeur et qu'un couple se dit l'un à l'autre pour justifier la fornication. C'était plus subtil que cela, c'était fusionnel. Je ne pense pas que j'étais amoureux, je l'ignorais, mais j'aimais Moe au point de l'avoir dans la chair. Je ne comprenais pas mon propre coeur, j'étais incompréhensible même pour moi même, j'étais un sujet d'une richesse incroyable pour n'importe quel psychologue en manque de grands sujets encore jamais explorés. Non ce n'était pas un "je t'aime" conventionnel et régi par les lois de la société, ce n'était pas même un "je t'aime" décryptable. La poitrine délicate de Maureen se mit alors à se soulever de plus en plus rapidement, et je compris non sans une désagréable surprise qu'elle peinait à respirer ; perdue entre deux larmes, il me semblait fort bien qu'elle faisait quelque chose plus communément appelé hyperventilation. Moi qui pensais la connaître, j'ignorais qu'elle portait jusqu'à cette faiblesse dans son corps chétif. Légèrement paniqué, je fus pris d'un réflexe peut-être désespéré mais délicat ; je posais mes lèvres sur les siennes et l'embrassais avec douceur. L'envie de lui donner mon souffle, de lui offrir mes poumons et jusqu'à la moindre parcelle de mon oxygène s'y logeant, était telle que ma princesse semblait se calmer légèrement. Certes elle peinait encore à respirer, mais sa crise étrange demeurait moins impressionnante. Sans un mot, et qu'elle le veuille ou non, je la pris de nouveau dans mes bras avant de me remettre sur pied ; blottissant la petite princesse contre mon buste, je la menais au lit sans lui demander son avis. Qu'elle se débatte ou qu'elle ne se montre résignée, elle n'avait guère le choix. J'allongeais sa silhouette brisée et à moitié nue sur le matelas trop dur, m'asseyant à ses côtés je pris le soin de remonter les draps sur son corps froid avant de poser ma main sur son front pâle et brûlant.

    - J'appelle un médecin.

    Ma voix suave était déterminée et n'acceptait aucune réponse négative dans l'immédiat, sortant mon téléphone de ma poche, je composais le numéro du mien propre. Je n'aimais pas les toubibs, mais mes nombreux comas éthyliques m'avaient forcés à garder le numéro du meilleur professionnel de Greenville dans mon répertoire.

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Maureen S. Hanson
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeMar 29 Sep 2009 - 21:01




    Le bonheur est une illusion d'optique, deux miroirs qui se renvoient la même image à l'infini. N'essayez pas de remonter à l'image d'origine, il n'y en a pas. Ne dites pas que le bonheur est éphémère. Le bonheur n'est pas éphémère. Le sentiment ressenti et pris pour le bonheur quand on est amoureux, quand on a réussi quelque chose, c'est le sursis avant de comprendre l'erreur : l'être aimé ne ressemble à rien, ce que vous avez réussi ne rime à rien. Cela ne vous rend pas malheureux, mais conscient. Le bonheur ne se finit pas, il se rectifie. Nous avons inventé la lumière pour nier l'obscurité. Nous avons mis les étoiles dans le ciel, nous avons planté des réverbères tous les deux mètres dans les rues. Et des lampes dans nos maisons. Eteignez les étoiles et contemplez le ciel. Que voyez-vous ? Rien. Vous êtes en face de l'infini que votre esprit limité ne peut pas concevoir et vous ne voyez plus rien. Et cela vous angoisse. C'est angoissant d'être en face à l'infini. Rassurez-vous ; vos yeux s'arrêteront toujours sur les étoiles qui obstruent leur vision et n'iront pas plus loin. Aussi ignorez-vous le vide qu'elles dissimulent. Eteignez la lumière et ouvrez grands les yeux. Vous ne voyez rien. Que l'obscurité, que vous percevez plutôt que vous ne la voyez. L'obscurité n'est pas hors de vous, l'obscurité est en vous. Je portais la malédiction de la lucidité. Les yeux de mon esprit étaient grands ouverts sur la vie et contemplaient le vide. Et pourtant luisait en moi l'étincelle moqueuse d'un espoir indéfini, qui par instants me faisait oublier le goût amer de la moelle pourrie du monde, petite étincelle ténue, seule barrière entre moi et l'autodestruction. Bien que vouée aux affres du pessimisme, aux abîmes de la vérité, je vivais. Je vivais. Pourquoi ? Je ne savais pas. Chaque matin, je me dégageais des bras enchanteurs de Morphée, pétrifiée l'idée de ces heures interminables qui s'égrèneront lentement jusqu'à ce que je puisse me replonger dans l'oubli bienfaisant d'un nouveau sommeil. Comme il fallait bien passer le temps et s'empêcher de penser, je m'occupais. Le plus futilement possible. La superficialité est l'unique panacée à ma déprime latente. Et je la brandissais au-dessus de ma tête pour chasser mes idées opaques, j'en faisais un art de vivre.

    Je savais plus ce que je disais. J'avais dis ces paroles si insidieuses et si brûlantes que la pression pressée contre ma poitrine accélérait ma respiration qui devenait de plus en plus irrégulière. Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi. Totalement impuissante face au mal corporel. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète, je ne voulais pas qu'il me regarde comme ça. Avec ce regard si intense. Je le fixai pour garder les yeux ouverts encore un peu. Le visage déformé par la douleur occasionnée, je contemplais le sien jusqu'à moindre ride. Je voulais emprisonner ce visage dans ma mémoire pour toujours. Chaque trait de son visage, chaque pli de son délicat front, chaque parcelle de ses lèvres n'appelaient que le désir. Un désir de l'embrasser tellement fort, trop fort jusqu'à ce que nos lèvres puissent saigner. Je le désirais, je le voulais. Je ne pouvais résister contre ce sentiment prédominant dans mon myocarde dep. uis bien trop longtemps, un amour trop bien contenu. Il me serrait contre lui, ma tête se lovant près de son cou sanguin et brûlant. Je voulais lui parler, lui hurler que j’étais désolée. Je n’avais pas voulu dire ces mots destructeurs. Je ne voulais pas. Mes larmes continuèrent à couler le long de mon visage despotique. Il posa alors sa main chaleureuse sur mon front froid. Je frissonnais. J’agrippai à lui, je ne voulais pas le lâcher. J’abîmais délicieusement sa chemise de texture lisse ; j’aurai voulu planter mes ongles dans sa chair pour lui faire comprendre que j’avais mal. L’humanité souffre. Le monde est une vaste plaine après un carnage, jonchée d’agonisants qui râlent et qui se tordent. Les hommes, les « gens » déambulent, anonymes, et dissimulent une plaie béante sous leurs airs impassibles. L’humanité souffre. Et je souffrais délicieusement avec elle. Les mots ne voulaient sortir de ma bouche. Je le dévisageais intensément, puis il me dit dans un doux murmure : - ne pleure pas pour moi, ne pleure jamais pour un salaud. je t'aime moe, ne laisse jamais personne te faire croire le contraire, même moi.

    J’avais le souffle coupé, l’impression de m’être pris un coup de poing entre les deux yeux, une douleur atroce m’irradie tout entière, de celles qu’aucun mot, qu’aucun geste ne pouvait consoler et qui faisait ruisseler sur mes joues ces larmes amères, ces vraies larmes dont on oubliait le sens à force de les verser pour des futilités et qui pleuraient mon amour, un amour que je voulais garder auprès de moi. Je sanglotais pitoyable dans les bras de l’homme que j’aimais. Mes mains tremblantes s’écrasèrent sur ma bouche, je courbai la nuque, mes jambes me soutenaient à peine. Je discernais à peine les traits doux de mon ange déchu à travers l’écran lacrymal qui brouillait ma vision. Je perdais peu à peu de l’oxygène et dans un ultime geste de désespoir, je caressai sa joue. Je t’aime. Ces mots résonnaient sans cesse dans ma tête tel un écho sourd et lointain. Ses lèvres se posèrent sur les miennes ; la texture était douce et caressante. Son oxygène entrait délicatement dans mes poumons morts. Chaque souffle de vie, chaque souffle de sa vie je les voulais car je savais qu’il m’appartenait. Il n’appartenait qu’à moi. Il m’avait toujours appartenu. Bien que j’avais voulu l’effacer de ma mémoire, depuis l’overdose je ne voyais que son visage dans mes délires apocalyptiques. Je criais sans cesse son prénom dans mon sommeil. Je l’appelais encore et encore jusqu’en perdre haleine. Ses lèvres se pressant contre le mien, je goûtais une dernière fois à ses lèvres. La pression sur ma poitrine s’estompa peu à peu. J'aurais voulu me dégager de ses bras. M'enfuir. Loin de lui, loin du chaos loger près de mon palpitant. J’étais encore secouée, je ne sentais plus mes jambes alors qu’il me souleva hors du sol glacial. – lust, murmurai-je au creux de son oreille avant de fermer les yeux pour me laisser en sécurité car il était là. Il déposa mon corps rongé par une douleur intérieure, il s'inquiétait. Je ne l'avais jamais vu Lust perdre ses moyens jusqu'à ce soir où je voyais en lui une autre facette qui m'était étrangère et qui me fascinait au bout du compte. Je caressai mes lèvres en me rémorant ces mots qui n'arrivaient décidément pas à me sortir de la tête, car ils étaient ancrés à moi. A jamais. Désillusionnée avant l'âge, je dégueulais sur la facticité des sentiments. Ce qu'on nommait l'amour n'était que l'alibi rassurant de l'union d'un pervers et d'une pute, que le voile rose qui couvrait la face effrayante de l'inéductable solitude. Je m'étais caparaçonnée de cynisme, mon coeur était châtré, je fuyais l'affreuse dépendance, la moquerie du leurre universel ; Eros planquait une faux dans son carquois. L'amour, c'était tout ce qu'on avait trouvé pour aliéner la déprime post-coïtum, pour justifier la fornication, pour consolider l'orgasme. C'était la quintessence du beau, du bien, du vrai, qui refaçonnait leur sale gueule, qui sublimait leur existence mesquine. Moi, je refusais. Je pratiquais et je prônais l'hédonisme mondain, il m'épargnait. Il m'épargnait les euphories grotesques du premier baiser, du premier coup de fil, écouter douze fois un simple message, prendre un café, un verre : les souvenirs d'enfance, les amis communs, les vacances sur la Côte, puis un dîner : les auteurs préférés, le mal de vivre, pourquoi sortir tous les soirs, la première nuit , suivie de beaucoup d'autres, ne plus rien avoir à se dire, baiser pour combler les blancs, ne même plus avoir envie de baiser, se détacher, rester ensemble quand même, s'engueuler, se réconcilier tout en sachant que c'est mort au fond, aller baiser ailleurs, et puis plus rien. Souffrir ... - j'appelle un médecin.

    Médecin, je détestais les médecins. Et je ne voulais pas qu'il sache que ce n'était pas la première crise que je faisais. C'était parfois récurrent lorsque je subissais de trop fortes émotions. Parfois, la paranoïa prenait le contrôle de ma bouche. Je recrachais tout ce que j'avais enfouï si précieusement dans mon intérieur. Je me levai me jetant violemment contre le dos brûlant : - lust, ne l'appelle pas. s'il te plaît. Ma tête se posa sur son dos. - s'il te plaît, ne l'appelle pas. Mes bras entourèrent doucement son cou brûlant, puis je déposai mes lèvres sur sa peau chaude. Mon corps encore faible, mais mon coeur battait trop fort. Je ne pouvais plus contenir ce coeur que je voulais arracher. Nous étions l'un à l'autre notre seule planche de survie. Le garde-fou préservant de l'abîme. J'avais très vite compris que ses pensées étaient à l'image exacte des miennes. Mes baisers se faisaient de plus en plus pressants contre son cou. Il tentait de combattre mes convictions c'était dans le but unique d'éradiquer un mal-être semblable à celui dont il souffrait lui-même et dont il voulait m'épargner les effets délétères. Pieux mensonges... Qui croyait-il tromper ? Notre présence mutuelle annihilait pourtant notre douleur commune et bien que profondément blessée et en théorie vouée au spleen poue l'éternité, je me surprenais à me sentir heureuse. J'effleurai sensuellement chaque parcelle désirée de son cou du bout des lèvres en susurrant : - je vais mieux maintenant, comme tu vois. ne t'inquiéte plus. Je reprenais de plus en plus vite mon souffle alors qu'auparavant, je passais des heures au lit pour me reposer de ma crise parfois trop violente que mon corps en souffrait de plus en plus. - reste avec moi, ce soir. je ne veux pas que tu partes loin de moi. je ne veux pas que tu partes, je ne l'accepterai pas. Je fis basculer son corps d'éphèbe, sa tête posée sur mes frêles cuisses : - cette nuit, reste avec moi, s'il te plaït. ne pars pas. Nous avions toujours eu pour habitude de dormir l'un près de l'autre lorsque nous étions que tous les deux. Seuls au monde, dans notre lit où rien semblait pouvoir nous atteindre. Mes éternels cauchemars ne revenaient plus car mon ange déchu dormait près de moi. Dans ses bras, je me sentais protégée. Nous nous dévisageâmes intensément. Il caressa mon visage qui était à quelques mètres du sien. Je déposai alors le plus doux des baisers d'abord sur sa joue, puis je l'achevai par un baiser brûlant et fougueux.


Dernière édition par Maureen S. Hanson le Jeu 1 Oct 2009 - 19:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeMer 30 Sep 2009 - 21:50

    And as you move on, remember me,
    Remember us and all we used to be
    I've seen you cry, I've seen you smile.
    I've watched you sleeping for a while.


    Elle sans moi, moi sans elle, c'était un fait inconcevable, et pourtant fut un temps, cela avait été le cas. J'en venais à me demander à quel point j'avais pu être monstre à ainsi la laisser derrière moi ; j'imaginais son magnifique cadavre de poupée de porcelaine affalé sur le carrelage froid de la salle de bain, la vue brouillée par ses délires illusoires ectoplasmiques menés par la drogue dure et la poudre blanche, overdose visiblement entraînée par mes soins, après mon abandon. J'avais le coeur émietté après de tels aveux, je m'en voulais tellement que j'étais prêt à tout pour me faire pardonner, la prendre dans les bras et partir, partir avec elle, partir je ne savais où, mais partir ensemble. Là où personne ne nous retrouverait, là où l'on pouvait vivre notre débauche à deux, à jouer aux cons comme notre jeunesse nous l'intimait ; certes nous ne serions peut-être pas totalement heureux, mais nous serions ensemble. Puis la réalité me rattrapa, elle était là, suffocante à mes pieds, et moi, petit gosse de riche, j'avais derrière moi un empire financier à gérer que je portais comme chaîne de mon existence. Nous n'aurions jamais tout cela, et de toute évidence nous n'aurions pas même le simple bonheur des honnêtes gens ; une maison bien rangée, des enfants, un chien, une voiture étincelante pour me mener au bureau.... Je n'étais même pas certain que nous en avions envie, tant nous vomissions la galère routinière des gens dits normaux. Je ne savais donc pas ce que l'avenir nous réservait, je me perdais dans le doute et l'inquiétude semée par la respiration saccadée de Moe, et brouillée par les effluves de whisky embrumant encore mon esprit. Puis la réalité me sauta aux yeux : je pensais la connaître par coeur, tant elle et moi avions eu nombre de moments de complicité, à rouler tel des yankees soufflés à la coke à deux cent à l'heure dans les rues de Londres, ou plus tendrement blottis dans les bras l'un de l'autre le temps d'une nuit platonique. Malgré nos emportements, malgré l'alcool que nous ingérerions en quantité, malgré mes parties à plusieurs, malgré ces hommes venant lui quémander des nuits de plaisir pour mieux la plaquer le lendemain matin, malgré nos âmes souillées à la débauche, notre relation était pure. Nous ne faisions qu'un, sans aucune affaire lubrique, il ne s'agissait que de sentiments forts et fusionnels, c'était d'une nature indescriptible qui ne trouvait pas sa place dans le vulgaire langage humain. Nous, cela passait par les regards, les sourires et les gestes, même touchés par la grâce de la souffrance, nous irradiions de toutes part... Du moins j'irradiais, je n'avais pas encore compris que Moe baignait dans les ténèbres quand moi je lui apportais de la lumière, jusqu'à ses aveux. La posant alors sur le lit, je sentais mon coeur s'agiter d'une culpabilité atroce : en fait, je ne la connaissais pas. J'ignorais le mal qui la rongeait, j'ignorais le mal qu'elle s'était fait en me voyant partir, j'ignorais tout, sans doute la moitié d'elle-même, et cela me secoua atrocement. Même la personne que vous pensez connaître est en réalité une source de mystère : moi qui voulais la posséder dans son entier, je ne la connaissais pas même sur le bout des doigts après tant d'années. C'était pathétique et sublime à la fois, c'était d'un paradoxe terrible et troublant... c'était mon quotidien. Et l'inquiétude me gagnait, bien que son souffle s'apaisait je ne parvenais pas à me détacher de cette faiblesse qui s'était emparée d'elle, mon téléphone à la main j'entreprenais avec résignation d'appeler un médecin, bien que je savais que sur ce registre, Moe demeurait comme moi. Les drogués n'aiment guère les toubibs, ils sont ceux qui vous scandent haut et fort que votre vie n'est pas saine quand on a envie de leur crier à la gueule que la leur est d'une décrépitude terrible et d'un désintérêt édifiant. Mais qu'importait, je ne voulais pas la laisser dans cet état, en réalité je ne voulais pas la laisser tout court. Malgré cette peur de la perdre, de m'attacher encore et toujours, jusqu'à la voir partir, j'étais en outre intimement persuadé qu'elle me lâcherait à l'apogée de la béatitude de mon coeur pour elle... J'ignorais sur quoi je fondais cette injustice envers Moe, peut-être que l'angoisse de la perdre était-elle que je commençais à douter trop fortement, ou était-ce simplement un instinct de survie : sans elle, je n'étais plus. Des bruissements d'étoffes s'ensuivirent lorsque je sortais mon téléphone de ma poche, et je la sentis soudainement se jeter sur mon dos, m'entourant de ses bras délicats. Interrompant mon geste que je voulais salvateur envers elle, je tournais alors la tête vers ma princesse dont le souffle s'apaisait peu à peu.

    - lust, ne l'appelle pas. s'il te plaît. s'il te plaît, ne l'appelle pas.

    De nouveaux ses caresses, ses lèvres sensuelles sur ma peau brûlante ; je sentais mon coeur s'accélérer sous cet élan de désir retenu. Comment se faisait-il que jusque là, je ne l'avais jamais encore désirée à ce point. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle me donnait à voir innocemment ses courbes délicieuses, mais ce soir il semblait ressortir autre chose, comme un élan de conscience de ma part, éveillé par la désillusion de mes dernières aventures. Je savais intérieurement que j'avais beau vouloir lutter, je ne parviendrais pas à la repousser : je n'en avais pas vraiment envie. Ses caresses sur la courbe de mon cou éveillèrent mon appétit et mon désir, bien que j'avais toujours conscience que c'était Moe, et non pas une de ces vulgaires poupées finissant habituellement dans mes draps. Nos souffles plus prononcés et saccadés trahissaient ce désir mutuel alors même que mon esprit embrumé me sommait de résister, mais plus les secondes passaient, et plus j'oubliais pourquoi. Elle me murmura alors d'autres paroles, je ne savais d'ailleurs même pas si je l'écoutais ou non, plus à l'écoute de ses caresses et de mes envies qu'autre chose jusqu'à ce qu'elle me fasse basculer, ma tête sur ses genoux, son divin visage à quelques centimètres du mien seulement.

    - cette nuit, reste avec moi, s'il te plaït. ne pars pas.

    Entre cette phrase et ce qu'elle avait prononcé quelques secondes auparavant, je ne savais plus. Elle me demandait de rester, de ne pas partir, comme tout mon corps réagissait à sa douce langueur. J'abaissais les armes, je ne résistais plus ; elle m'embrassa langoureusement, d'un baiser que je ne pus que lui rendre. Mon regard se fit de braise alors que je me redressais lentement, mes lèvres toujours contre les siennes, m'évertuant à inverser les rôles et à étendre la belle sur le dos avant de venir me pencher au dessus de cette dernière. Je voulais la posséder, je la voulais pour moi, encore et toujours, et à jamais, dans une vénération qui n'avait plus de limite je la dévisageais de mes yeux de prosélyte converti à sa beauté. Qu'elle se donne à moi encore, et je mourrais pour le rouge de ses lèvres que je commençais alors à caresser du bout des doigts, sans que jamais mes prunelles d'une nuit d'ébène ne viennent se détacher d'elle. Et quel était ce battement de coeur, affolé, qui n'en finissait plus, s'agitant dans une frénésie insoutenable au point de lâcher... Déposant des monceaux de baisers au creux de son épaule dans le parfum de cette chaleur épicée, j'ôtais alors ma chemise et me dénudais, abandonnant tout espoir de résister à l'appel de son corps fragile de déesse. C'était gravé : la nuit finirait dans ces draps riches d'une tendresse et d'un amour pur et étrange que nous nous échangerions, ardente et frissonnante, dépeinte de la sueur de nos corps s'unissant alors sous les rayons de la lune, dans des baisers passionnés et des regards tendres que je lui portais.

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Maureen S. Hanson
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeJeu 1 Oct 2009 - 21:22



    Whenever I'm alone with you
    You make me feel like I am free again
    Whenever I'm alone with you
    You make me feel like I am clean again




    hands down i'm too proud for love but with eyes shut it's you i'm thinking of Mes lèvres sur les siennes, le désir hardent transperçait ma gorge d'une brûlante fièvre. Caressant voluptueusement sa nuque de mon souffle chaud, je ressentais chaque fibre de son être effervescent. Mon palpitant battait de plus en plus vite à chaque effleurement sur son cou sanguin. Je ne l'avais pas autant désiré qu'à ce moment-là. Je ne le désirais pas, je le voulais. Lui, tout entier. Je parsemais son cou de baisers harmonieux. Tous aussi sensuels que les autres. Un de ses points faibles, je présumais ; il se laissait aller oubliant quasiment tous ses soucis actuels, s'abandonnant à mes caresses lascives. Peut-être le corps légèrement engourdi par l'alcool certes, mais je sentais son âme se soulevait vers moi quittant cet enveloppe charnelle morne. Je voulais m'insinuer dans sa substantifique moelle, le dévorer de l'intérieur alors que je savais parfaitement que son appétit serait plus insatiable que le mien. Lorsque nos lèvres s'embrassaient, je croyais chaque seconde de ma vie chaotique s'embrasait. A la commissure de mes lèvres, j'emprisonnais sa lèvre inférieure. Mon baiser se fit langoureux, sulfureux. Mes lèvres appelaient ardemment les siennes. Il me répondit majestueusement en rendant un baiser ravageur. but how we move from A to B? it can't be up to me 'cause you don't know. Nos lèvres s’évertuaient à rester accrocher aux unes aux autres alors que mon corps de poupée porcelaine se retrouvait allongée, torturé par son regard de braise. Nos lèvres se pressaient de plus en plus. Nos souffles saccadés se mêlèrent, de plus en plus prononcés ils trahissaient un désir intense et évident. Je me consumais sous son regard aimant et désirant plus que mes lèvres. Lui au-dessus moi il me contrôlait corps et âme.

    Les battements de mon cœur se fracassaient contre le paroi de ma poitrine. Chaque pulsation représentait chacun de ses baisers déposés sur mon épaule. Le contact des ses lèvres contre ma peau me fit frémir. Je me délivrai des dernières pièces de tissus qui emprisonnaient mon corps des caresses de mon amant. Il se débarrassait de sa chemise qui se retrouva sur le sol avec mes sous-vêtements. Nos corps couverts de magnifiques draps, nous nous consumons. J’enlève un à un les boutons de son pantalon qui glissa hors du lit, et nous étions emportés par notre passion mutuelle sans pouvoir la réprimer ; nous glissions lentement vers l’inévitable étreinte. Mon regard plongé dans le sien, j’y pouvais y voir mon corps prendre du plaisir, se courber au moindre coup de reins ; nos va-et-vient lascifs ne passaient guère pour un simulacre. Nous nous abandonnions à nos instincts primaires, nous étions parti loin. Les murs, ce chambre n’existaient. Seuls subsistaient nos gémissements. Il explorait tout mon être, mon corps livré à ses mains habiles. J’étouffai alors un cri de peur que mes camarades nous entendent. Il caressait doucement mes cheveux. Mes lèvres se posèrent tendrement sur son cou. Mes ongles voulant se planter dans sa chair, je m’efforçais de garder ma bestialité à l’intérieur et pourtant elles s’enfonçaient divinement dans la peau brûlante de son dos. Mes mains crispées sur sa peau, nos gémissements, sa voix qui me rendait folle : nous allions connaître l’apogée. La fièvre qui nous animait, ne faisait qu’augmentait, décuplait ma jouissance. De la sueur suintait de nos corps, de nos membres confondus. Nous étions la même âme dans deux corps hétéroclites, et quand ceux-ci s’unissent d’un amour paradoxalement ardent, nous ne formions plus qu’un. Un seul être mystique. J’offrais mon cou à ses caresses, je passais alors mes mains dans ses cheveux. Je faisais de mon souffle l’écho des battements de son cœur, de mon corps le reflet du sien. L’acte sensuel devait aboutir à l’union parfaite de nos corps tandis que nos râles rauques se perdirent dans la nuit vaste et sombre. eye to eye, thigh to thigh. i let go i think i’m a little bit, a little bit, a little bit in love with you but only if you're a little but, a little bit, a little bit in lo-lo-lo-lo-love with me

    Des années de pur bonheur. Partagé. Des souvenirs désordonnés, et cette sensation aux creux du ventre quand je les évoquais dès mon réveil. Les rideaux filtraient très peu les rayons assassins du soleil. Chaque petit rayon effleurait gracieusement ma peau nue. Les yeux ouverts sur le néant, je baignais dans un bonheur parfait. Des souvenirs disparates me vinrent à l'esprit. Un entrelacs de rires, de jambes, de fumée. Les effluves de Lucky Strike et de Black Stones entremêlées. Une phrase de piano pleine de langueur. L'hiver, puis le printemps. Ses mains crispées sur ma peau d'albâtre. L'obscurité radieuse qui régnait dans ma chambre quand je dormais dans ses bras. Nos discussions exaltés et nos inlassables étreintes. Le désir qui renaît aussitôt satisfait. L'oubli total de ce monde insignifiant. Juste lui, juste moi. Nos membres confondus. Nos rires accordés. Après la jouissance, l'entente. Et noyer mon regard dans ses yeux limpides. Allumer une cigarette qu'on fumait à deux. Ne plus rien désirer, ne plus rien redouter. L'imperfectible satieté du corps à corps, du coeur au coeur bercé par la musique extatique de mots d'amour qui m'étaient destinés ; délicieuse lassitude qui freine quelques instants l'enthousiasme de la passion. Nos deux êtres épuisés gisaient côte à côte, en silence et exultaient uniquement d'être ensemble. Promenant mes doigts le long de la courbure de ses reins. La force tranquille de son corps étendu dont le seul contact me brûlait la peau et l'âme. Non, je n'avais peur de rien quand j'étais dans ses bras. De rien.

    Je le regardais dormir et l'ombre de ses cils sur sa joue mal rasée, sa moue d'enfant, sa main abandonnée, déchaînaient en moi des passions disproportionnées. Je m'étais rassasiée en dévorant sa peau, sa carcasse. Jouant négligemment avec ses cheveux, je couvai mon amant d'un regard intimement doux. Je me blottis un instant contre lui, sentant sa respiration, son souffle effleurait mes joues roses. Sa jambe m'entourait d'une chaîne indéfectible. Je soupirai d'un air béat, puis poussai délicatement sa jambe pour ne pas le réveiller. Je me levai, puis je ramassai la chemise de Lust qui gisait parterre. J'humai sa délicate odeur, puis l'enfilai. Bien trop grande pour moi, je flottais dedans mais peu m'importait. Je m'avançai près de la fenêtre, puis soudain mes traits doux se figèrent ; je me rendais enfin compte de mon erreur. L'erreur ultime à ne pas commettre. La réalité m'explosait en pleine figure. Je ne pouvais pas supporter cette réalité tellement que mes larmes étaient abandonnantes. Elle coulaient sur mes joues. Je vacillai sur mes jambes harrassées. Et je m'effrondrai. Je ne pouvais pas arrêter ces larmes qui signifiaient la fin d'un bonheur acquis en quelques instants. Un bonheur éphémère qui déchira mon petit coeur. Bien que Lust m'ait dit qu'il m'aimait, il ne m'appartiendrait jamais. C'était une injustice que je dressais envers lui certes, mais fondée car il ne pouvait m'appartenir. Une partie de moi avait peur de le perdre à nouveau. J'avais peur de retourner au néant à laquel j'étais enchaînée. Mes larmes se faisaient de plus en plus amères à chaque remord. Mon corps se tordait légérement sous l'effet de l'accablement et la tristesse. Nous deux. Lui et moi, deux entités contradictoires et pourtant si complémentaires. La fatalité faisait que notre union serait impossible, car nous n'aurions jamais ce petit bout de paradis rien que pour nous, entourés d'enfants, mariés et complétement heureux. Je ne pouvais songer à un tel avenir avec lui car nos destinées ne pouvaient se mêler. J'en éprouverai presque de la colère car cette destiinée n'était pas inélucdatable et pourtant le néant m'attirant vers un chaos infini. Je me relevai sur mes jambes écorchées avançant fébrilement vers la commode en gardant un oeil vide sur le colt posé sur le bos verni. J'essuyais les réminisences des mes larmes pitoyables. J'étouffais un sanglot, puis d'un geste désespéré je me saisis de mon paquet de clopes mes doigts tremblants. J'en allumai une première avec mon briquet argenté. La fumée s'engouffrait dans mes poumons, bouchant mes veines, puis resortait de mes narines dans une nuée opaque. Je fumais pour combler mes envies lubriques, pour les oublier. J'appaisais ma désinvolture capricieuse. Malgré un spleen obscurississant mes pensées fatales. Je ne pouvais me résoudre à effacer les événements d'hier soir. Je ne pouvais résolument pas, le désir brûlant ma peau d'une intensité ébranlante. J'écrasai divinement le mégot sur la cendrière. Une deuxième clope vint se logeait à l'embrasure de mes lèvres rouges. Je tirai une bouffée regardant au loin le ciel triste et beau d'une mélancolie maladive. En mon coeur idiot, l'idiotie chante à gorge déployée. Des souvenirs douloureux remontèrent à la surface formant une horrile boule à travers ma gorge nouée. Dans un acte moitié désespéré et moitié consentant, je jetai les cigarettes dans la poubelle, dernières vestiges d'une débauche oubliée.

    Des bras protecteurs entourèrent mes hanches gracieuses d'un geste indéfinement doux et salvateur. Je me laissai alors à sa douceur contagieuse. Fermant les yeux, je savourais ce bonheur infini qui se devait d'avoir une fin tôt ou tard. Un bonheur éphèmère qui m'exaspérait au plus au point. Et pourtant, je m'accrochais très fort à ce bonheur évanescent. Il baisa mon front, puis mes mains. Je me retournais pour venir me blottir contre lui, me serrant contre son torse chaud. Les larmes montant légérement aux yeux, ces mots sortirent dans un élan spontané et destructeur : - il faut qu'on parle. Par mes dires, je brisai alors un silence divin. Je ne voulais pas voir mes larmes, ma faiblesse. Je ne voulais pas me voir si faible, si démunie. Et pourtant, je sentais fortement le poids de son monde sur mes frêles épaules. - que va-t-on faire maintenant ? , demandai-je la gorge serrée, tenant fermement ses mains dans les siennes et les doigts entremêlés, nous nous observâmes en silence.
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Lust Holloway
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeSam 3 Oct 2009 - 13:39

In front of true love you don't just give up,
even if the object of your affection is begging you to...


    Mon coeur habité d'un souffle nouveau, je pouvais sentir la moindre de ses palpitations salvatrices et dangereuses, accompagnant le moindre de mes souffles brûlants s'accélérant sous le joug du désir. Je ne voulais pas, je ne voulais pas que nous nous abandonnions l'un à l'autre, non pas parce que je voulais la repousser, mais parce qu'au contraire je la voulais dans son entier, je la voulais à moi, je désirais la posséder, corps et âme, cette nuit et pour les autres nuits persanes à venir. Mais qu'avions nous concrètement, Moe et moi, sinon la certitude que nos âmes mutilées ne pouvaient se trouver une histoire commune, trop magnifiquement accablés de douleur pour que nous nous trouvions un avenir radieux, proche ou lointain ; je voulais Moe dans les bras d'un homme bien, loin de la décadence souffreteuse qu'on avait toujours connu, loin du sel de ses propres larmes, loin de la douleur et des doutes, loin de moi. Mais en ces glorieux et inoubliables instants, j'étais plus proche d'elle que je ne l'avais jamais été, et je sentais le point de non retour bientôt franchi, autant que mon coeur, infidèle serviteur, qui battait avec effervescence sous ses caresses, sous ses baisers, sous la moindre de ses respirations dont j'étais tombé amoureux. Je bénissais son oxygène, jusqu'à me l'approprier et l'enfermer dans mes poumons, couvrant son corps de déesse de mes mains audacieuses ne répondant plus de moi alors que nous quittâmes nos vêtements terminant leur course sur le sol. Ma raison ne répondait plus, elle ne me dictait plus cette effroyable réalité que je devrais affronter au petit matin, j'oubliais tout, jusqu'à ce téléphone qui tomba à terre, jusqu'à mes maux et les siens propres, jusqu'à l'alcool parfumant mes lèvres et ma venue ici. Il n'y avait plus qu'elle, moi, et ce désir qui outrepassait la simple luxure de l'avoir pour moi cette nuit ; le plaisir que nous nous donnions n'était pas notre but ultime, car l'avoir contre moi, la sentir sur ma peau, goûter son épiderme lumineux, m'apportait plus encore que ce que je n'avais pu imaginer. Elle n'était pas une de ces filles faciles de plus passant dans mes draps, elle n'était pas la simple allégorie lubrique que je m'offrais pour faire passer le temps, elle était bien plus, et cette nuit mon désir accru par l'appel de ses baisers avait implosé, irradiant mon être et le sien. Savourant ses formes de mes lèvres et de mes mains habiles, je parcourais la félicité de son corps de poupée, de ses hanches saillantes au galbe de sa poitrine, il n'y avait plus de monceau de chair délicieuse que je n'avais plus exploré sous les coups de reins lascifs que nous nous donnions. Sous la sueur de nos organes battant, de nos corps entremêlés et de nos gémissements décuplés par la jouissance montante, nous nous abandonnions l'un à l'autre comme nous avions toujours su le faire ; et ses ongles s'enfonçant dans ma chair brûlante, à en griffer mon dos de passion, éveillèrent en moi un peu plus de bestialité mêlée à une suave tendresse se logeant dans mes yeux quand mes souffles venaient dépeindre le plaisir de notre étreinte enflammée. Mes mains crispées sur sa peau d'opaline redessinèrent la courbe divine de ses hanches jusqu'au rebondi de ses cuisses puis de sa poitrine de femme-enfant, mutilée par sa propre souffrance elle n'en demeurait pas moins éthérée et transcendante. L'amour avait en ses traits la beauté d'un ange, je voulais inscrire son nom de sainte au creux de mes bras pour qu'elle puisse venir s'y loger, chaque fois que la tristesse l'assaillait. Elle se faisait ma princesse indienne, belle sybarite à la chevelure d'ébène, au parfum d'encens et à la peau frappée de l'or le plus pur des orfèvres. Puis mes mains conquérantes redessinant encore ses courbes délicieuses et ses monts galbés, sans pudeur ni retenue, je me faisais maître de la courtisane en la pliant à mes désirs, faisant cambrer son corps et frémir son échine, lui insinuant ce plaisir qui la rendait folle tout autant que moi. Cette nuit fut celle qui enterra notre relation si pure et platonique, mais qui éveilla les démons obsessionnels des amants qui se voulaient l'un à l'autre.

    La mécanique du coeur ne répond plus de raison lorsque la passion est enclenchée : elle cesse de fonctionner ou au contraire affole ses rouages dans un emballement que l'on ne contrôle plus. Pauvres petits mortels, au coeur qu'ils pensent bien accroché et pourtant si faible, parcouru de soubresauts pour un sentiment ou un autre, mais si démuni face au poids de la fatale destinée ; c'était ce que nous étions : de simples mortels. Les rayons chauds du soleil caressant ma peau, j'entreouvris les yeux, éveillé non pas par cette brûlure matinale mais au contraire parce que je sentais l'absence de chaleur de son corps. La sentant dans mes bras, j'avais l'esprit serein et apaisé, les sens sublimés par l'extase, la sentir contre moi demeurait le plus doux des somnifères, avec elle enfin, je dormais bien. Mais son absence, même minime, alors même qu'elle ne se tenait qu'à quelques mètres, ce manque qui m'obsédait de sa peau contre la mienne, suffisait à me sortir d'un sommeil lourd, je commençais à comprendre que nous étions fatalement liés. Moi sans elle, je ne dormais plus, j'étais insomniaque et malheureux.... Elle à mes côtés, c'était elle qui souffrait, d'une douleur nitescente et funeste, d'une beauté macabre ayant cet arrière goût de poison, telles les lèvres que Juliet offre à Romeo lorsque se jouent les dernières litanies. Mes yeux se plissèrent pour se protéger de l'agressivité de la lumière matinale, passant une main dans mes cheveux décoiffés, mes rétines se posèrent nonchalamment sur le flingue endormi sur la commode au loin, avant de glisser sur la silhouette de Moe. Je poussais alors un bref soupir, inaudible, trahissant mon état d'âme ; la réalité me frappa, autant qu'elle avait pris de cours ma Maureen que je savais angoissée. Elle sereine, elle se blottissait contre moi, jouait avec mes cheveux tout en me murmurant des mots malicieux et m'offrant des regards dans lesquels elle cachait maladroitement sa tristesse radieuse ; contempler ainsi sa silhouette songeuse tournée vers la fenêtre, une cigarette se consumant entre ses doigts fins, je ne pouvais qu'en retirer l'inévitable : elle se posait la question fatidique elle aussi, celle que nous voulons tous éviter. Je me redressais alors dans le lit, taciturne, mon regard allant se perdre dans les draps blancs recouvrant mon corps nu alors que je me faisais pensif moi aussi, passant une énième fois une main dans mes cheveux d'ébène. Mon coeur se souleva d'une affreuse douleur, à moins qu'il ne s'agissait d'une gêne, je l'ignorais, mais je savais dores et déjà que nous nous devions d'écrire un nouveau présent pour nous deux. Cette nuit d'amour, qu'avait-elle changé ? Etais-je amoureux, allions-nous nous abandonner aux moeurs communes des mortels en se retrouvant de temps à autres dans ces mêmes draps en nous prétextant "suffisamment bons amis pour partager un peu plus", ou est-ce que, accablés par la gêne voire la souffrance, allions-nous nous éviter... Etait-ce la fin de notre histoire, ou un nouveau début, là demeurait la question. Et alors que mes esprits se remirent peu à peu en place, sortant de la brume de l'éveil matinal, je comprenais pourquoi la veille j'avais voulu résister à ce nuit de plaisir : nous avions franchi un pas à ne pas franchir. Et je m'en voulais, je me haïssais d'avoir été faible alors que dans notre binôme inséparable, j'avais toujours été celui qui demeurait fort, celui qui avait les solutions , certes pas toujours les meilleures, mais j'étais la voix de notre pseudo conscience de débauchés, quand bien même nous en avions une. Et cette nuit, j'avais cédé. Fermant les paupières, j'intériorisais la haine à mon encontre ; en venant frapper à la porte de Moe, j'étais venu la faire souffrir malgré moi. Quelle qu'en était l'issue, si la veille j'étais parti avant notre étreinte passionnée ou resté comme je l'avais fait, je l'aurai faite souffrir quoiqu'il advienne ; mon rôle de bourreau me rattrappait quoi que je fasse. J'avais cette ignoble envie de prendre mes affaires et de partir sans un mot pour ne pas l'accabler un peu plus, de fuir la réalité comme je savais si bien le faire, de taire cette douleur par un peu plus d'opium et de tout effacer en passant le seuil de la porte. Mes prunelles alors se posèrent sur Moe, attendries, ma petite poupée si frêle et cassable m'émietta le coeur et je ne pus que demeurer encore un peu plus en haine contre moi-même : comment avais-je pu avoir cette odieuse pensée ? L'abandonner là, à elle même et sa propre souffrance, sous prétexte que je n'avais pas de réponse à notre nuit d'amour. Je glissais alors hors du lit, revêtant mon sous-vêtement et mon pantalon dont je ne pris pas même le soin de reboutonner. J'avançais, taciturne, vers la silhouette sublime de Moe qui jeta dans un tremblement vain son paquet de cigarettes, et entourais ses hanches délicates de mes bras, mes mains glissant sous le tissu de ma chemise qu'elle avait endossée pour venir caresser son ventre chaud et amaigri. Puis mes lèvres vinrent trouver son cou délicat, son front blanc et ses mains frêles, alors qu'elle se retourna pour se blottir contre moi. Je pouvais sentir les moindres soubresauts de ses larmes qui ne venaient pas, et fermant les yeux sur notre fatalité, je passais mes doigts fins dans ses cheveux parfumés, me rassasiant de sa chaleur comme je le pouvais.

    - il faut qu'on parle.
    - Je sais...


    Le timbre de ma voix, suave et plus grave et bas qu'à l'ordinaire, n'était là que pour lui faire comprendre qu'elle ne serait pas seule à devoir porter cette lourde conversation à venir. Mais paradoxalement, ma réponse apportait aussi avec elle cette terrible issue qui nous attendait, c'était en quelque sortes affirmer qu'il y avait un problème, que quelque chose dérangeait, qu'un doute s'était installé... Nous avions couché ensemble, et certes il ne s'était pas agit d'une simple envie lubrique et rien d'autre... mais et ensuite ? Allions-nous devenir un couple ou redevenir ces amis fusionnels que rien ne perturbe... Et je savais pourtant que la seconde option était impossible, là où auparavant je pouvais la blottir contre moi sans aucune pensée de la sorte, je ne pourrais plus sentir sa peau sans me rappeler les épices de notre nuit persane. Avions-nous fait une erreur, c'était une question de plus à nous poser.

    - que va-t-on faire maintenant ?

    Sa gorge se serra comme je ne pus lui donner de réponse dans l'immédiat, posant ma tempe contre la sienne, le regard lointain. Je ne pouvais lui affirmer que tout irait bien, voire lui offrir le bonheur illusoire d'un état de couple entre elle et moi. C'était impossible, j'étais un monstre d'égocentrisme, un salaud notoire qui lui serait probablement infidèle, que je l'aime ou non, tôt ou tard je finissais toujours assommé par la coke ou l'héro coupé au champagne, m'amenant dans les bras d'une voire plusieurs demoiselles que je ne connaissais pas. La réalité me sauta aux yeux : je n'étais même pas assez mature pour me poser, j'avais la liberté pour compagne et l'indépendance au creux du ventre. Je l'aurais faite souffrir avec moi, bien que je savais paradoxalement que je pouvais prendre soin d'elle, la traiter comme une princesse... avant de l'emmener avec moi plus loin encore dans mon monde de débauche. Je tirais donc un trait sur cette possibilité illusoire, il ne m'en restait donc que deux : s'éloigner, ou rester au stade de l'amitié, comme si rien n'avait jamis été. Hors, je ne voulais pas la perdre, et je ne pouvais feindre d'avoir eu envie d'elle cette nuit là, sans doute par ailleurs que je quémenderai encore ses courbes pour les nuits à venir. Pire encore, les mots de ma princesse revenaient dans mes souvenirs, échos d'un passé londonnien : "je t'aime Lust". Comme un coup de poing à l'estomac, mon coeur se souleva d'une honte et d'un dégout contre moi même d'une intensité écoeurante.

    - Je ne t'abandonnerais pas, quoiqu'il arrive, je suis là... Je ne demande pas d'effacer la nuit que nous avons eue, parce que je ne le veux pas. Embrassant sa tempe avec tendresse, je restais songeur, conscient que quelque part, mes mots feraient mal, mais qu'importait la réponse puisqu'elle blesserait de toute évidence. Et pour une fois, nous étions deux à avoir commis une faute sur laquelle nous ne pouvions revenir. La blottissant un peu plus contre moi, je posais quelques baisers dans son cou, incapable de ne plus lui en octroyer. Toi et moi Moe, ça ne se terminera jamais... Mais on ne peut pas aller plus loin encore, je ne veux pas te faire souffrir. Encore.

    Mon dernier mot était significatif, j'avais conscience que je n'avais que ce mot au bord des lèvres "souffrance". Comme si la douleur régissait ma vie et influait sur celle des autres, en tant qu'égocentrique corrompu, j'étais même intimement persuadé que je pouvais apporter de la souffrance aux autres, rien que par ma présence. L'arrogance présomptueuse jusqu'au bout des ongles, sans me dire que peut-être, finalement, je pouvais la rendre heureuse.


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Maureen S. Hanson
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeDim 4 Oct 2009 - 10:35



    This love is a strange love, strange love I'm gonna fall again love






    nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, des divans profonds comme des tombeaux, Tout ce que je ressentais, c’était la faim. Une faim terrible, que j’aurais pu appeler manque, besoin, impuissance, frustration, vide, et qui m’obsédait, me rongeait, m’engloutirait bientôt. Qui gâchait mes journées, qui pourrissait mes nuits, me tenant éveillée de longues heures maudites, de longues heures de tortures où j’aurais pu trouver un peu de répit, qui décolorait l’aube et le ciel, plombait les musiques les plus gaies, changeait les airs de danses en marches funèbres, les films comiques en tragédies grecques, la nature en désert et mes rêves en poussière. C’était comme une fièvre, une mauvaise défonce, une crise de manque, cette faim impossible à assouvir dont j’étais possédée. Cette faim que lui seul pouvait assouvir. Les vampires ont de la chance : ils se nourrissent des autres. Nous, on est obligés de se dévorer nous-mêmes. Une faim qui me tiraillait, qui me mutilait. Le sang bouillonnant dans mes veines, j'étais devenue le vampire baudelairien. J'étais de mon coeur le vampire, un de ces grands abandonnés aux rires éternels condamnés, et qui ne pouvait plus sourire. J'étais la plaie et le couteau. J'étais le soufflet et la joue. J'étais les membres et la roue, et la victime et le bourreau. Automutiliation, Audestruction dont j'immolais sur leur autel, Innocence et Pureté. Le chaos qui m'avait amputé la vie, l'overdose où l'obscurité trônait. Dévorant mon corps, mes membres tordus par une douleur destructrice étalé sur le carrelage. Je n'ai jamais prêter d'importance à la façon dont j'allais mourir. Pensant que mes expériences, mes exhubérances, mes excés pourraient m'achever. Je m'étais trompée, j'avais causé ma propre destruction. Les rouages de la fatalité méchanique s'étant mises en marche, j'attendais fermement le jour de ma mort. J'étais alors prédestinée, mon corps baignant dans une flaque de sang. J'étais la fille sanguine à nouveau, absorbant goutte par goutte la subtance coagulante d'un rouge criarde. Et en cela, elle altérait ma faim monstrueuse. et d'étranges fleurs sur des étagères, écloses pour nous sous des cieux plus beaux. Etre seule ne me blessait plus. Mon coeur cessait de palpiter peu à peu. La douleur était trop vive pour m'éprouver. Etre seule ne fonctionnait plus, il n'y avait plus personne pour me soigner. Si je tournais le dos à tout ça et que je quittais cet endroit, alors peut-être que quelqu'un trouvera ces larmes séchées sur mon visage de porcelaine. Trop de voix. Elles étaient bien trop intenses. Si je pouvais quitter cette existence, est-ce qu'elles la fermeraient. Pas la mienne, seulement les leurs pour entendre ma douleur intérieure. Née sans amour en moi, née avec le besoin d'autodétruire, née de la vengeance, née du mépris, née de la haine meurtrie, née avec une mission, née avec l'énergie, née avec le besoin, avec l'instinct de survie, il était de montrer qui j'étais. Finies les prétentions, finie l'écume aux lèvres. Plus besoin de cacher au fond de moi toutes mes péchés, je les porterai à l'épaule comme un trophée. J'étais la flle de la mort, depuis ma naissance. J'étais une fille de la mort comme Macbeth, couleur rouge sang. La noirceur des ténèbres m'enveloppait. Moi, la fille de la mort. Tout laisser derrière moi et regarderaient ma course. J'étais égoïste, j'étais injuste. Je ne pouvais pas laisser les gens qui m'aimaient. Pour la première fois de ma vie, j'avais la foi. La foi ne tombait pas du ciel. Je devais aller la chercher, la foi n'était pas éternelle dans mon enfer personnel. Je devais ne pas la regretter. Si je regardais la foi dans les yeux et que je laissais couler mes larmes avec grâce. Alors peut-être qu'un jour je peux trouver une vie à embrasser. Trop de voix. Elles étaient bien trop intenses. Si je pouvais quitter cette existence, est-ce qu'elles la fermeraient. Pas la mienne, seulement les leurs pour entendre ma douleur intérieure. Tout laisser derrière moi et regarderaient ma course ... suicide ? Attachée à l'aide de noeuds trop serrés, nourrie de rêves cruels bien attentionnés. Pas prête à sauter mais je ne regardais pas en bas, masis prête à laisser tomber tout autour de moi. Pas de retour en arrière, je devais saisir ma chance de quitter cet enfer. Plus de bête éreintée, je laissais ce collier et cette chaîne brisée pour retrouver mes lumières. Après les ténèbres, le réveil. A travers les rayons du soleil qui effleuraient mon visage opalin, j'entr'apercevais des traits angéliques. Des traits familiers, un être de mon sang. Des bras m'enserraient et annihilaient ma détresse, je sentais une caresse dans mes cheveux, sur mes yeux qui me brûlaient, sur mes joues inondées, sur mes lèvres avides. J'étais si bien. L'espoir renaissait alors du fond du gouffre. Ré-illusionnée. Dès cet instant, je décidais de tout arrêter : ma débauche, ma luxure, ma dépendance ne serait-ce que pour son beau sourire. Je renaissais des cendres de mon ancienne vie. J'incinérais ainsi mes démons les plus sombres. Depuis cet accident, ma vie avait pris une tournure que je n'aurais jamais pensée auparavant. J'étais enfin heureuse. Un bonheur que j'aurais pu avoir auprès de mon doux prince.

    usant à l'envi leurs chaleurs dernières, nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux, après notre nuit d'amour, le bonheur m'avait réveillé de mon profond sommeil. Je n'aurais jamais pensé que j'aurais été heureuse auprès lui, car nos démons respectifs nous détruisaient, nous torturaient avec délice. Nos êtres déchirés ne pouvaient que se compléter. Dans les ruelles sombres de Londres, je lui en voulais cruellement de mon mal-être alors qu'il n'en était pas responsable. Intérieurement, je voulais le haïr, le dépecer, le déchiqueter, le détruire. Inconsciemment, je le détruisais en voulant aller toujours plus loin dans la débauche Agés seulement de vingt ans, nous avions encore une longue route à faire. Surgissant devant nous tel un oiseau de mauvais augure. Passant ses doigts fins dans mes cheveux noir de jais, couleur funèbre, je blottisais mon corps électrisé contre le sien. Ma gorge se serrait de plus en plus, je retenais mes larmes de couler sur mes joues pâles. Mon corps vibrait à l'appel du sien. Mieux que nos corps, nos âmes étaient intimement liées. Nous le savions. Comment pourrais-je oublier cette nuit ? Nous avions commis l'irréparable et j'étais prête à recommencer encore et encore jusqu'à la fin des temps sera annoncée. Je m'accrochais à lui, car au fond de moi j'avais peur. J'avais peur de le perdre une deuxième fois. Si je le perdais maintenant, je ne pourrais jamais le supporter. Mon âme errerait sans vie sur les pavés de la petite bourgade sans but, sans envie. Je l'avais à côté de moi. Si il me séquestrait, je le séquestrais. Je l'avais à l'intérieur de moi. Si il me dépèçait, je le dépèçait. Nous étions semblables, lui et moi. Nous étions coupables, lui et moi. Nous étions malades, lui et moi, nous étions semblables, lui et moi. Toute cette fureur déchiquetée, taillée en pièces qui explosait, contenuait par des noeuds complexes. - je ne t'abandonnerais pas, quoiqu'il arrive, je suis là... je ne demande pas d'effacer la nuit que nous avons eue, parce que je ne le veux pas., murmura-t-il de sa voix suave et hypnotisante. Il resserra son étreinte pour déposer sur mon cou gracile de doux baisers qui me brûlaient intensément la peau. Des baisers tellement brûlant que j'avais de le pousser contre le mur, puis de l'embrasser langueurement. Nos langues et nos souffles mêlés prodigieusement. Sur mon lit d'hôpital, je le considérais injustement comme la cause de mon mal-être alors que ce spleen n'émanait guère de lui et pourtant intérieurement, je le maudissais. Je jalousais toutes les filles qui l'approchaient oi même baisaient avec lui. J'arborais un visage d'indifférence compléte. J'allais voir ailleurs. Baiser avec d'autres pour oublier. Intérieurement, je voulais le déchiqueter, le torturer, le faire souffrir. Le blesser, surtout. Je voulais le voir souffrir. Il était la source de mes maux, de mes crises, de mes passions. J'avais essayé de le haïr, de le rayer de mon existence une bonne fois pour toute, car je lui en voulais de m'avoir abandonné. De m'avoir abandonnée si lâchement que j'en criais la nuit lorsque je rêvais de lui et seulement de lui. Dans mes moments de folies causées par le manque de subtances illicites, je voyais des illusions de lui partout autour de moi. Il me hantait nuit et jour. Je le haïssais. Et pourtant, il serrait mon corps électrisé contre le sien et je me blotissais avec bonheur contre lui. Car ma haine s'était évanouïe à l'instant nos regards s'étant croisés lorsque nous nous étions revus. - toi et moi moe, ça ne se terminera jamais... mais on ne peut pas aller plus loin encore, je ne veux pas te faire souffrir. encore. J’ai toujours aimé la souffrance. Je me complaisais à exacerber mes déceptions, mes réflexions amères ; la communication boiteuse avec mes parents adoptifs, l’incompréhension des autres enfants dans l’ensemble cruels et limités et avec qui je ne pouvais donc prétendre aucune connivence, mise à l’écart qui se prolongea jusqu’à la fin de l’adolescence quand je compris qu’il valait mieux paraître savoir moins que les autres et, à tout prendre, avoir l’air bête … c’est à peu près à ce moment-là que je commençai à pressentir que la vie était absurde, ce qui me fut confirmé par de nombreuses lectures, que je touchai du doigt le mal être, que la question « à quoi bon ? » revint de plus en plus souvent et me parut intolérable, les diverses corruptions de l’être humain en qui je voulais croire, le trou noir de l’avenir qui amènerait inéluctablement la mort, et le véritable trou noir, et d’autres réflexions du même ordre contre lesquelles je ne cherchais même pas à me débattre.

    un soir fait de rose et de bleu mystique, nous échangerons un éclair unique, comme un long sanglot, tout chargé d'adieux; Parcourant son visage d'humbles baisers, je répondis d'un ton las : - nous avons commis l'irréparable, mais je ne regrette rien car c'était la plus belle nuit que j'ai passé dans tes bras. nous ne pourrions jamais redevenir les amis que nous étions à londres. lust, j'ai changé. la vie m'a donné une seconde chance pour pouvoir m'épanouïr. mon bonheur ne sera pas parfait sans toi à mes côtés. Le problème ne venait pas de moi à première vue. Lust semblait si sincère lorsqu'il m'avait dit qu'il m'aimait. Je lui faisais confiance, mais une partie de mon être avait du mal à la lui accoder entière ; je le connaissais assez bien pour savoir que ses démons ne disparaïtront jamais. Ils seront toujours là attendant tapis dans l'ombre le moment cruciale pour achever notre bonheur commun, durement acquis. - je veux qu'on essaye, lust. je veux voir où l'avenir nous menera. Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes, viendra ranimer, fidèle et joyeux, les miroirs ternis et les flammes mortes.
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Lust Holloway
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MessageSujet: Re: i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV)   i won't soothe your pain, i won't ease your strain (PV) Icon_minitimeLun 5 Oct 2009 - 21:22

    Je sentais ses doigts fins presser la chair de mon dos alors même qu'elle m'entoura un peu plus de ses bras frêles , et je sentais dans ce geste presque désespéré la peur de me perdre ou de me voir partir. Il était vrai que la question pouvait aisément me faire fuir, j'avais beau tenir à Moe, l'avoir dans la peau et tatouée sur le corps, le goût de son épiderme lumineux et de ses courbes rachitiques mais délicieuses sur les lèvres, j'avais cette faiblesse édifiante de ne pas pouvoir me poser. Libre comme l'air, je me revendiquais libertin et cherchais à la fois de véritables personnes, comme ma princesses, capables de tenir à moi malgré mon côté salaud notoire et désabusé ; même à ce niveau là j'étais paradoxal. Je me savais incapable de rendre une personne heureuse, avide d'indépendance et de filles faciles, et pourtant je venais parfois à me surprendre de voir les autres me tourner le dos : n'avaient-ils pas conscience que mon rôle d'enfoiré riche et présomptueux était en fait une qualité quand leurs vertus étaient d'une décrépitude ennuyeuse ... ? Question absurde, dérisoire, ma mauvaise foi incarnée... Quelque part je savais que ce n'était pas tant ce goût pour la liberté qui me rendait aussi insaisissable ou infidèle, mais l'angoisse d'une relation sérieuse. Et en cet instant, le problème me faisait face, celui qui m'avait toujours hanté, celui que j'avais toujours évité, c'était la fatidique et éternelle question posée par mes amantes qui duraient plus d'une semaine à mes côtés : "Et nous, Lust, que fais-t-on ?" Je n'y répondais jamais, sinon par un sourire carnassier, présomptueux ou amusé, un de ces rictus qui ne vous apportait jamais la réponse dont vous aviez rêvé. Face à Maureen néanmoins, je ne me voyais pas reculer, mais je ne pouvais non plus entrevoir entre nous un avenir de couple, c'était impossible. Nous étions trop semblables dans notre débauche, trop immatures, trop jeunes et cons, trop tout pour nous permettre une telle idylle sérieuse. Des années auparavant, une telle scène entre nous n'aurait jamais eu lieu, nous qui riions au nez de ces soit-disant amants se tenant par la main et pensant vivre le véritable amour ; pour nous les relations du genre étaient illusoires, pire encore que les mauvaises défonces au LSD, c'était se croire heureux et justifier être amoureux pour baiser régulièrement et sans se faire de reproches. Ce petit matin, la donne avait changé, et pas seulement parce que nous avions passé une nuit lubrique et tendre, mais parce que notre lien s'était tissé d'un autre registre. Depuis que je l'avais abandonnée, j'avais paradoxalement ce besoin de prendre d'autant plus soin d'elle, de ne plus la lâcher, j'avais besoin de la sentir contre ma peau en permanence ; elle était ma drogue, et sans elle je ressentais ce manque qui me rendait agressif et mauvais. Je lui offris néanmoins la réponse que je pensais la plus sage : je ne voulais pas continuer, je ne voulais pas ce statut de couple, ayant trop peur de la perdre. Car mes démons de toujours sommeillaient en moi, et je me savais capable du meilleur comme du pire ; je souhaitais la préserver de ce que j'avais de plus mauvais en moi, de plus blessant et de plus mesquin. En la conservant en tant qu'amie et protégée, malgré notre relation fusionnelle, je lui faisais du mal en moindre impact. En devenant son amant, de quoi pouvais-je être capable... J'attendais alors sa réaction, appréhensif : serait-elle triste, désabusée, enragée, compréhensive ... ? Je l'ignorais, mais je m'attendais à tout, sauf à la réplique qui s'ensuivit.

    - nous avons commis l'irréparable, mais je ne regrette rien car c'était la plus belle nuit que j'ai passé dans tes bras. nous ne pourrions jamais redevenir les amis que nous étions à londres. lust, j'ai changé. la vie m'a donné une seconde chance pour pouvoir m'épanouïr. mon bonheur ne sera pas parfait sans toi à mes côtés.
    - Mais moi je n'ai pas changé...
    - je veux qu'on essaye, lust.
    - Moe...
    - je veux voir où l'avenir nous menera.


    Non je n'avais pas changé, malgré mon envie de repartir à zéro, j'étais resté le même. La came régissait mon monde, autant que le sang, la violence, l'argent, la luxure entre deux portes et les fréquentations louches. Je demeurais passablement le même Lust de Londres, moins dealer que débauché sans doute, mais ma personnalité infernale me collait à la peau : je ne pouvais pas changé. J'étais l'excès, l'absurde, le dérisoire et le sublime à la fois. J'étais instable et sanguin, cassant et tranchant comme la lame froide d'un couteau, j'étais le malheur sublimé à l'état pur, celui que l'on cherche car il nous fait tant de bien, parce que s'allumer à l'héro, c'est plus in qu'une simple cuite au limoncello. Je ne savais plus que penser, partagé entre l'envie de prendre soin d'elle et celui de la protéger, je levais brièvement mon regard vers le plafond dans un soupir, piégé par les élans de mon coeur et la candeur de Maureen que je serrais un peu plus contre moi. Elle me faisait douter ; moi qui voulais rester sur mes positions, persuadé qu'entre nous c'était impossible, je prenais conscience que la personne tenant vraiment à moi était sans doute là, blottie contre moi, et que passer à côté de cet ange fébrile constituerait la plus grande erreur de ma vie. Je ne savais plus, et pourtant j'avais ce désir délirant de dire oui, de croire que nous pouvions être heureux, que mes démons ne nous rattraperaient jamais, j'avais l'espoir pathétique de changer et de devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un qui pouvait la rendre heureuse. Néanmoins sa dernière phrase me hantait, frappant à la porte de mon esprit trouble je ne cessais de vouloir croire en nous, en notre potentiel avenir, bon ou mauvais ; ce n'était qu'en tentant l'expérience que je pouvais être certain de ce qui adviendrait de nous. J'avais cette envie d'elle et de l'aimer, bien que je n'étais pas vraiment tout à fait certain de mes sentiments, je la voulais pour moi et ne souhaitais pas la perdre. Plus jamais.

    - Alors essayons...


    J'esquissais un sourire, mon murmure suave et grave était des plus certains, je voulais voir moi aussi, où l'avenir nous mènerait, ce que nous pouvions faire à deux : le meilleur comme le pire. Mon coeur était vivant, plus que jamais, l'embrassant alors tendrement sur le front, je me sentais différent, et demeurais pourtant le même. Quelque part, je me demandais jusque quand mes démons parviendraient à rester endormis avant de venir saccager notre bonheur. Pour autant je me sentais libre, libre de l'avoir pour moi, et pour moi seulement, je me fis voeu de la posséder dans son entier et de la combler, autant que je le pouvais, sans doute maladroitement, mais je le désirais ardemment. Mes lèvres à la recherche des siennes, je lui arrachais un baiser langoureux dans un sourire à peine dissimulé, mes mains descendant le long de la cambrure de ses reins comme pour approprier ce corps désirable que je voyais à présent comme le mien.
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