Le temps était bien maussade, ces jours ci. Une fine pluie s'abattait sur la ville, obligeant le gens a sortir avec des vêtements de plus et un parapluie. Ils étaient tous de mauvaise humeur, aussi. Le temps a bien de répercutions sur l'humeur des autres... Il avait le pouvoir de faire changer les yeux de couleurs, de faire friser les cheveux et de brunir la peau. C'était étrange. En ce jour, le ciel était gris. Les nuages menaçaient depuis quelques jours déjà, mais une telle averse n'était pas attendue. Le vent était de la partie. Heureusement, l'orage n'avait pas pointé le bout de son nez. Jour funeste. Ce temps ne donnait pas vraiment au blond l'envie de sortir. Il le fallait pourtant, il n'avait plus de cigarettes; la nuit avait été longue et perdue dans un dossier qu'il devait rédiger. Les cigarettes. «
Cette merde te tuera, mon chéri ! ». Elle lui répétait tellement souvent, sa belle. Il lui répondait par un simple sourire, écrasant sa cigarette dans ce cendrier noir qu'elle lui avait offert, puis la prenait par la main et la serrait contre lui. Ce souvenir... Il vint aussi précipitamment que la pluie. Il se rappela aussi de ses nuits d'orages où elle se blottissait toute contre lui. Ses cheveux bruns cachaient son visage déformé par la peur, Allan trouvait toujours le moyen de lui faire oublier le bruit au dehors. «
Te souviens-tu de cette nuit orageuse ? Cette nuit où ton amour m'a fait oublier tout le reste... ». Oui, il s'en souvenait. Triste souvenir. Un coup de téléphone sorti le bel homme de sa sombre réflexion. Après quelques minutes accroché à l'appareil, il le jeta sur le canapé pour s'y affaler à côté. Tant de chose s'était passé en peu de temps. De nombreuses rencontres, et de toutes celles-ci, aucunes ne l'avait secoué. Des femmes, des femmes, toujours des femmes. Mais ces femmes n'étaient pas Leanore, il n'en voulait pas, ou très peu. Le temps d'une nuit ou deux. Pas plus. Jamais.
Après s'être préparé, le bel Allan sorti de chez lui. Les gens avaient vêtus leurs vêtements de plus et un parapluie. Ils étaient tous de mauvaise humeur aussi, comme il l'avait pensé peu de temps avant. Lui n'était pas de mauvaise humeur, seulement triste et déchiré. La pluie n'y était pour rien. Ni le manque de cigarette qui commençait à se faire lourd. Soupir. Temps de merde. Le flic chercha les clés de sa voiture pendant dix minutes, peut être même plus. Sa jauge de bonne humeur chuta, comme tous ses pauvres gens dehors. Heureusement pour lui, il avait une voiture... C'est ainsi que le jeune homme se rendit en ville. La vue d'un bureau de tabac lui avait déjà fait le plus grand bien. Il se gara rapidement, puis aller chercher son précieux paquet de news. Une cigarette, même deux. Une sensation de bien envahit le corps du blond, qui se décontracta totalement. Une légère brûlure au fond de sa gorge, le goût du papier sur ses lèvres, le bruit qui papier qui brûle, et l'odeur du tabac qu'il n'aimait pas plus que ça. Après son escapade u bureau de tabac, le beau décida de s'offrir un café, un café bien mérité.
Starbucks Coffee. L'odeur du café moulu et de sucre régnait dans ce lieu. Un endroit branché où les cafés étaient bons, et où Allan aimait se rendre. Un moment de détente après une bonne cigarette. La sonnerie de la petite clochette fit sourire le blond. Il prit sa place habituelle, non loin de la fenêtre. C'était agréable de regarder la pluie, tant qu'on était à l'abris. Les enfants sautent dans les flaques sous les yeux de leurs mères honteuses et enragées.
« Un café et une petite boite de macarons, s'il vous plait. »
« Bien monsieur. »
La serveuse lui fit un sourire charmeur, suivit d'un petit clin d'œil. Sourire du blond, qui trouvait ça marrant. Sa mère avait donc raison. « tu plairas vraiment au fille; tu es un beau jeune homme Allan. ». Alors que son regard était fixé sur la serveuse qui s'activait derrière le comptoir, un autre tentait d'appeler une jeune femme avec « Mademoiselle » aussi doux d'un chocolat chaud. Son regard se tourna sur ce dernier, puis sur la jeune femme qu'il appelait. Le flic soupira légèrement, puis leva un sourcil : il avait déjà vu ce visage quelque part. «
Une blonde aux yeux bleus, ça court les rues. ». La serveuse lui apporta son café fumant, et sa boite de macarons : une forte odeur de sucre et de sirop enivra ses narines. Pure délice. Quelques gorgées de café, puis un nouveau regard sur la jeune femme. Il se rappelait maintenant. Il l'avait aidé il y a quelques jours ou semaines, il ne se souvenait plus vraiment. Le flic se décala de quelques sièges, trainant avec lui ses achats. D'un regard effaçé, il regarda la blonde et soupira légèrement.
« Vous vous êtes remise ? Vous avez l'air en forme, vous avez repris des couleurs. »
Sur ces derniers mots, il porta sa tasse à ses lèvres et bu lentement son café chaud, délectant chaque goutte qui coulaient dans sa gorge.