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 Paradise in hell

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Alexis S. Morrison

Alexis S. Morrison


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PSEUDONYME : Hélène
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MessageSujet: Paradise in hell   Paradise in hell Icon_minitimeSam 11 Juil 2009 - 23:39

Paradise in hell

feat Oxanna Lys Cleveland
&
Alexis Shawn Morrison


Paradise in hell 2h7qo9y
MADE BY CRISTALLINE



    Une nuit. Des étoiles. Le silence. Alexis ne demandait rien de plus que cela pour être bien. Après tout, il était un solitaire dans l'âme depuis tout petit. Et sa famille en était principalement la cause. En particulier sa mère. S'il pouvait l'appeler comme ça. En effet, cette dame n'était qu'une blonde attirée principalement par l'argent, et elle n'avait pas trouvé mieux que de se marier à son paternel qui était évidemment un riche héritier mais également un homme d'affaires assez fortuné. Quoi de mieux pour une femme avec pour seule ambition l'argent ? Rien, bien entendu. Alors elle l'avait épousé et ils avaient mis au monde un garçon : Alexis. Depuis, plus rien n'était allé. Le garçon avait été ignoré royalement par cette mère détestable qui l'avait d'ailleurs abandonné dans une immense demeure à New York dans laquelle son père passait quelque fois pour lui tenir compagnie, mais pas plus de deux jours d'affilée. Sinon il passait son temps avec une gouvernante qui lui apprenait les ficelles de la vie : parler, marcher, se tenir correctement à table et avec les gens. Tout avait été contrôlé parfaitement afin qu'il devienne un homme parfait, mais cela ne s'était pas déroulé comme prévu. Alexis avait divergé du chemin qui lui avait été tout tracé et cela dès la mort de son père, la personne la plus proche de sa famille. A partir de là, tout avait déconné. Il avait été interné pour tentative de suicide puis avait quitté le "cocon" familial sur une sorte de coup de tête mais cependant mûrement réfléchi puisqu'il était resté un an dans un hôpital psychiatrique. Ainsi il avait laissé tomber sa génitrice mais également une adolescente blonde, sa sœur, Baja. Qu'il avait retrouvé deux ans plus tard, ici à Greenville. Mais seulement physiquement. Car oui ce n'était pas vraiment Baja qui avait réussi à le retrouver. Ce qui serait plutôt difficile puisque jamais plus il ne lui avait donné de nouvelles depuis son départ. Cette personne n'était autre qu'Oxanna qu'il avait rencontrée lors d'une de ses premières sorties et avec qui il s'était lié d'amitié assez rapidement puisqu'ils étaient assez similaires ayant tout deux des passés plutôt lourds mais qu'ils ne dévoilaient cependant pas l'un à l'autre, ce qui posait bien des problèmes puisque tout cela était source de disputes. Mais ce soir, il ne voulait penser à rien. C'est d'ailleurs pour cela qu'il s'était isolé près du lac.

    Grande étendue d'eau reflétant parfaitement la rondeur de la lune, le lac était une immensité majestueuse qui le laissait constamment sans voix. Alexis y avait trouvé son paradis personnel. Il s'allongeait là, dans l'herbe verdoyante, et respirait simplement en comptant les étoiles dans le ciel. Romantique ? Aucunement. Juste solitaire. Ici, il était serein, et se sentait. C'est d'ailleurs pour cela que cette nuit encore, il était venu s'installer au bord de l'eau. Ainsi il sent la brise fraîche caressée son beau visage et celle-ci lui fait fermer les yeux. Il respire tranquillement et sûrement, et analyse chaque parcelle de ses souvenirs, surtout l'année fatidique où tout avait changé. Il se souvient de tout dans les moindres détails, pour son plus grand malheur. Qu'est-ce qu'il aurait aimé subir un lavage de cerveau et tout oublier, mais rien n'était si facile et il se contentait de ce qu'il avait, ce qui n'était pas grand chose. Alors que tout dans cette atmosphère semble apaiser ses traits et son esprit, le jeune homme se met soudain à hurler. Un cri rauque rempli d'une souffrance certaine, un cri qui lui sert sans aucun doute à s'enfuir et à oublier pendant quelques temps. Jusqu'à ce que ce cri fasse le tour du monde emporté par le vent et revienne à lui le lendemain. Ce qui était génial dans le fait de venir ici dans les environs de deux heures du matin c'est qu'il était quasiment certain de ne pas croiser une seule âme et qu'ainsi personne ne l'entendait crier ainsi. C'est sûrement pour cela qu'il en profite d'ailleurs. Puis il pose sa tête contre l'herbe verte, moelleuse mais cependant quelque peu humide à cause de la rosée du matin. Il ne pense plus à rien, il se sent vide, enfin. Plus aucune pression, plus aucun regret. Rien, il ne ressent plus rien. Mais il pense à elle, tout de même. A cette petite sœur abandonnée à son triste sort avec une ignoble femme. Toutes deux pourtant si similaires physiquement ne se ressemblaient pas du tout point de vue caractère. La vieille n'était qu'une mégère alors que la jeune Baja était sensible et ouverte. L'étudiant se demandait comment elle avait pu devenir ainsi alors qu'elle était depuis sa naissance sous le joug de sa génitrice. Dès son plus jeune âge, elle avait adulé le jeune garçon quitte à mettre en rogne madame Morrison. Mais lui l'avait ignorée royalement dès son arrivée à Paris, ce qui avait été plutôt simple le premier jour puisqu'il n'était même pas au courant de sa naissance. Personne ne l'avait prévenu, lui petit enfant américain, ne parlant quasiment plus sa langue natale : le français. Il avait dû réapprendre ce langage, mais également réapprendre à se tenir avec les bourges de Paris. Ce qui avait été plutôt compliqué pour un adolescent de quatorze ans. Mais pour ne pas décevoir son paternel, il avait suivi les ordres et était devenu un parfait gentleman. Sauf avec sa petite sœur. Cette dernière ayant reçu la part d'amour qui était destiné à Alexis, celui-ci ne s'en était jamais remis et ne cessait de blâmer sa mère mais également Baja de cela. Cependant au bout de quelques temps, il avait su lui faire un minuscule place dans son cœur et cela car elle détestait comme lui leur génitrice. Pourtant cela ne l'avait pas empêché de l'abandonner à sa sortie de l'hôpital alors qu'elle était venue le chercher pour le ramener chez eux. Mais cela était logique, car même pour ne pas laisser sa sœur seule, le jeune homme ne pouvait endurer la compagnie de sa mère plus longtemps. Celle-ci l'avait tout de même abandonnée dans un hôpital afin de ne pas avouer à son entourage que son fils était un dépressif qui avait attenté à ses jours. Et cela, il ne l'accepterait sans doute jamais. Qu'elle puisse ainsi faire passer sa vie sociale avant son fils était la preuve d'un manque d'amour de sa part à l'égard de son sang. Mais Alexis avait fait avec, et aujourd'hui son seul problème était la petite blondinette qui hantait ses jours et ses nuits.

    Quelque chose lui caresse la joue. Pourtant il ne cille pas, pensant immédiatement à cette brise d'été qui règne depuis le début de la soirée. Cependant la caresse est différente, elle n'est pas fraîche mais sans chaleur, elle n'est pas tranquille mais plutôt rapide et chatouilleuse. Cette caresse n'a rien d'une caresse provenant du vent mais plutôt d'une matière douce. Alexis n'ouvre toujours pas les yeux, il écoute cependant, son ouïe fine est à l'œuvre. Il entend un souffle régulier et chaud venant d'au dessus de sa tête, non loin de son visage. Il sent une présence à quelques centimètres de son corps. Et maintenant il ouvre ses magnifiques yeux bleus qui se posent immédiatement sur ceux verts de l'étranger. Qui se trouve être une étrangère, et pas si étrangère que cela. Sa chevelure blonde tombant de chaque côté de son visage posté à quelques centimètres au dessus du sien caresse les joues du jeune garçon. Elle le fixe, son sourire planté sur les lèvres comme si elle l'avait surpris dans un moment de faiblesse. Mais c'est presque le cas puisqu'il ne l'a pas entendue arriver. Elle l'a sûrement fait exprès afin de l'effrayer. Pourtant, il est tout sauf effrayé. Surpris, en priorité, de voir sa jeune amie ici à cette heure. Mais, comme à son habitude, il ne bouge pas et reste dans cette position qu'il trouve très confortable. Le sourire de la demoiselle est contagieux puisque très vite il vient se coller à la bouche d'Alexis qui ne cache pas sa joie de la retrouver. Car, même s'il aime être seul ici, cela ne le dérange aucunement de passer une soirée en compagnie de la jolie et non moins pétillante blondinette. La seule question qu'il se pose alors est ce qu'elle fiche ici alors que l'endroit se trouve assez éloigné de la résidence universitaire. Mais la jeune femme devait sûrement se trouver à une de ces nombreuses fêtes où elle allait souvent, et c'est maintenant qu'elle rentrait, à pied apparemment. Cependant tout cela n'est pas vraiment certifié, après tout peut-être qu'il se fait des films et qu'elle flânait simplement près du lac, ou bien elle l'a suivi jusqu'ici afin de le surprendre pendant un moment de faiblesse, lorsqu'il a hurlé à la mort par exemple. Pourtant rien dans le regard de la jeune fille ne laisse transparaître qu'elle a assisté à la scène du hurlement, mais Alexis doute beaucoup qu'elle ne l’a pas entendu deux minutes avant qu'elle n'arrive. Mais il ne se prend pas la tête à se questionner à propos de tout cela puisque la jeune étudiante va sûrement se faire une joie de le faire à sa place. Mais il préfére tout de même commencer, il se racle donc la gorge, et sans changer de position, lui pose une simple question.
      ALEXIS ; Eh bien, ma chère Oxanna me suivrais-tu désormais ou est-ce une simple idée que je me fais ?

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MessageSujet: Re: Paradise in hell   Paradise in hell Icon_minitimeDim 12 Juil 2009 - 18:34


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Le goudron envahissait mes poumons. Cette sensation, propice à la nausée au départ, m'apportait désormais un plaisir sans égal. Elle pourrissait mes poumons et rien que cette idée me faisait jouir. Si cela pouvait me permettre de vivre un peu moins, de resserrer encore un peu plus l'étau qui me comprimait, si cela permettait enfin de mettre fin à ma souffrance qui se résumait en un seul mot : vivre. Chacun de mes pas, chacun de mes actes, n'étaient destinés qu'à une fin de vie en mode accélérée. J'étais bien trop lâche pour me suicider, ou sans doute était-ce parce que j'avais toujours en tête les mots de la lettre de Jayden : « Poursuit la belle vie qui t'attend. Tu as tellement de chose à faire en ce monde, je crois que toi même tu ne t'en rends pas compte. Je t'en prie, ne t'arrêtes pas à moi, aimes en un autre, comble le de toutes les manières possibles et inimaginables. ». Comment contredire ses dernières paroles? Il avait vu tellement de choses en moi, il me voyait un brillant avenir, je ne pouvais me permettre d'y mettre fin. J'avais déjà tant failli aux espoirs qu'il avait mis en moi que je me devais de vivre, pour lui. Alors oui, je vivais mais ma vie n'était qu'une flamme qui ne rêvait que de s'éteindre. Je ne voyais pas l'intérêt de l'attiser pour poursuivre la route plus longtemps, au contraire, tout ce qui était susceptible d'accélérer sa perte m'apparaissait comme la solution au problème. Je n'apportais rien au monde contrairement à ce qu'il m'avait dit, je n'étais qu'un de ses déchets inutiles qui s'amusent à voir d'autre tomber. Voilà pourquoi je me damnerais pour une vodka, pour ma dose de goudron quotidienne ou même pour un cachet d'excta. J'étais une de ses pauvres filles qu'on nomme communément une droguée notoire. J'étais dépendante de ses produits nocifs, qui m'amenaient toujours plus loin dans mes délires morbides. Il me confortait dans ce que j'étais, une erreur de la nature, un être insignifiant qui n'aidait pas à faire avancer le monde mais plutôt à le faire courir à sa perte. J'étais une de ses filles qui vénèrent le mal, qui s'en fond une couverture et qui s'y enfonce avec complaisance. J'étais vile. Et j'en étais fière.

    Oxanna :« Enlève tes pattes de vieil ivrogne de ma cuisse. Enlèves-les tout de suite ou je te brûle ce qui te sert de doigts sans hésitation »



Une cigarette à la main, j'attendais mon troisième verre de la soirée. Je ne me rappellais même plus comment j'avais attéri dans ce bar miteux. L'homme à côté de moi, me regardait, hilare. La quarantaine, une barbe foisonnante et l'œil vitreux, il avait tout de l'alcoolique pur et dur. Imprégné d'alcool jusqu'à la moelle, il ne semblait pas prendre ma menace au sérieux, et persistait dans sa tentative de séduction minable. Il semblait vouloir ne pas rentrer seul ce soir mais il n'avait pas pioché le bon numéro avec moi. Aussi étonnant que ça puisse paraître pour moi, je n'étais pas d'humeur.

    Inconnu n°1 : « Allez ma mignonne, fais pas ta farouche... »
    Oxanna : « Toi et tes répliques de films à deux balles, je vous conseille sérieusement de vous barrer de ma vue le plus vite possible. »

Dis-je en approchant un peu plus ma cigarette de ses doigts. Mais il continuait à rire ce minable, prenant cette menace pour une tentative de bluff. Il avait tellement tord, j'étais prête à brûler tous ses doigts sans aucune hésitation. Il devait certainement me prendre pour une de ses pauvres filles de l'université, craintive et facilement malléable mais il avait tout faux. On ne m'attirait pas dans son lit par la pression et la rudesse. Il fallait me séduire, réitérer les attentions pour que je m'abandonne. Mon corps ne se donnait qu'aux prix de nombreux efforts, une vraie conquête en somme. Or cet homme n'avait rien de subtil, il était tout dans la force et l'abrupt, comme ces personnages dans les mauvais romans de gare. Aucune chance que je cède donc. Mais alors que je m'apprêtais à enfoncer ma cigarette dans son majeur, agacée, un mystérieux jeune homme se décida à me porter secours. Physique de jeune premier, plutôt pas mal bien que trop lisse. Avec attention, je le regardais jeter l'ivrogne du bar, avant de s'approcher vers moi avec vantardise :

    Inconnu n°2 : « Je crois qu'il ne vous posera plus de problème pour ce soir. Ne me remerciez pas, c'est bien normal. »
    Oxanna : « Rassurez-vous, je ne comptais absolument pas vous remercier. J'avais la situation parfaitement en main avant que vous tentiez de jouer pathétiquement au héros. »


Lui offrant un regard dédaigneux, je quittais le bar après avoir descendu cul sec ma vodka orange. Je détestais ses hommes qui croyait perpétuellement que la femme est un objet frêle et fragile qu'on se doit de protéger. Non, j'étais quelqu'un de forte et d'indépendante et je n'avais besoin d'aide de personne. C'est vrai, je m'en sortais parfaitement avant que ce pauvre type se décide à jouer les héros, tout ça pour ramasser quelques faveurs et des mercis éplorés. Merci. Rien n'était plus humiliant pour moi que d'avoir à prononcer ce mot qui m'écorchait la langue jusqu'au sang, voilà sans doute pourquoi il était l'un des rares mots bannis de mon vocabulaire. J'étais seule, désespérément seule dans la vie, or ce mot, merci, induisait que l'on se reposait sur autre que soit même. Ce mot appartenait définitivement au faible, à ceux qui comptais sur les autres en permanence. Moi, je ne comptais sur personne -ou presque- car j'avais appris que la vie était vaine et les êtres humains solitaires. Personne ne devrait compter sur personne d'ailleurs, c'était l'unique moyen pour ne pas souffrir. Car immédiatement qu'on s'attache à une personne, qu'on lui fait confiance, on sait qu'un jour ou l'autre on sera forcément déçue. Néanmoins, je n'étais pas un monstre -du moins, pas totalement- et forcément, depuis mon arrivée à Greenville, j'avais lié des amitiés. Mais contrairement à certains qui croient que la vie est un conte de fées, je savais que ces attachements étaient un faiblesse, je savais que je prenais une nouvelle fois le risque de souffrir et de tomber de haut. Mais au moins, j'étais avertie, en permanence sur mes gardes... Je n'étais pas quelqu'un de seule, non, mais j'étais solitaire, indéniablement. Personne ne savait jamais ce qui me trottait dans la tête, personne ne savait rien de mon histoire, jusqu'à Shalee, la meilleure de mes amies. Oui j'étais solitaire dans mes choix, dans ma façon d'être car cette putain de vie m'a appris que l'on naît et que l'on meurt seul. Le voyage se faisait accompagnée bien sûr mais chaque bifurcation de route, chaque choix n'appartenait qu'à nous.

J'avais besoin de marcher, rentrer à l'université dès maintenant signifiait que j'avais perdu mon temps avec cette soirée. Or, si je désirais ma vie courte, je tenais à en savourer chaque seconde, je tenais à la consumer avec assiduité. A cette heure-ci de la nuit, les rues de Greenville plongées dans le noir revêtait un manteau différent de celui du jour. Elles paraissaient plus obscur, plus sombres, plus dangereuses. Nombreux vous diraient qu'il n'était pas prudent pour une jolie fille de se promener à cette heure-ci seule dans les rues. Mais cette atmosphère de peur, de danger me plaisait. Le mal qui semblait s'inviter dans ses rues me pénétraient avec sournoisement, avec douceur et malveillance et m'envahissait d'une chaleur nouvelle, bien étrangère à l'alcool qui grouillait dans mon ventre. Cette atmosphère semblait m'emmitoufler d'une protection pourtant inexistante. De toute façon, je n'avais pas peur de tous ses récits effrayants, je savais que j'avais de quoi me défendre. Sans vraiment m'en rendre compte, mes pas me menèrent au lac de Greenville, véritable petit îlot de paix, en si grande opposition avec mon caractère. Pourtant, alors que je foulais l'herbe de mes pieds nus - j'avais retiré mes talons, j'aimais sentir l'herbe fléchir sous mes pas- je me sentais moi -même rempli de ce sentiment de plénitude. Ce lieux était un des rares qui m'apportait la paix, qui me ramenait à ce que j'avais été avec Jayden. Voilà pourquoi je ne m'y rendait pas souvent car il me renvoyait des sentiments que je m'efforçai d'oublier et me ramenait à un passé douloureux. Mais que ce sentiment de bien-être était doux, bien loin de mes combats sans fin qui m'aidaient à voir passer la vie plus vite. Je m'approchai de l'eau, alors que l'éclairage de la pleine lune se reflétait sur ma peau, la rendant presque marmoréenne. De loin, j'étais semblable à une statut mouvante, miracle de la nuit et des éléments. M'asseyant près de l'eau, je profitais de la splendeur du ciel. Les étoiles étaient au rendez-vous ce soir et chacune d'elle me rappelait les histoires que Jayden me racontait. Il avait donnés des noms à toutes les étoiles sans exception et les soirs ou nous sortions discrètement du foyer, il s'amusait à me raconter l'histoire de leur vie qu'il tenait de sa mère. Envahie par les souvenirs et dans l'intimité de ma solitude, une larme coula de ma joue...

Mais mon rendez-vous avec le passé fut rapidement interrompu par un cri époustouflant. Splendide dans sa souffrance, sonore comme pour crier au monde un appel au secours. J'en fus saisie. Il n'y avait aucun doute, ce cri ne provenait qu'à une centaine de mètre de là, de l'autre côté du lac. Sans réfléchir, je me le vais et me dirigeais vers la source du bruit, Je ne savais pas qui m'attendait au bout du chemin, je ne savais même pas si je resterais planquée à observer l'énergumène ou si j'irais lui parler mais j'avais besoin de savoir de qui émanait une telle souffrance. Pressant mes pas, mes talons toujours dans la main, je faisais mon maximum pour être des plus discrète. L'attente me parut interminable mais j'arrivais enfin à la source même du bruit. Un jeune homme, dont les traits semblaient m'être connu étaient allongés là, dans la quiétude de cette nuit fraîche. Mes pieds nus foulant le gazon avec précaution, la lumière de la lune me dévoila enfin à qui j'avais affaire : Alexis Morrison était là, semblable à un enfant qui dort. Je le connaissais bien, puisque je pouvais le considérer à juste titre comme un ami mais le passage sous silence de son passé m'intriguait. Il était si changeant, si imprévisible que la nature même de son âme m'échappait. Pourtant, je lisais facilement en les gens mais cet homme était purement et simplement un mystère. Cela occasionnait de nombreuses disputes d'ailleurs car je tenais à savoir tout de lui alors que je lui cachais moi-même tellement de choses. Je savais mon attitude hypocrite mais je persistais dans ma démarche éperdue pour percer son secret. M'approchant un peu plus de lui, voilà que je postais mon visage à quelques centimètres du sien, laissant mes cheveux caressaient ses joues au gré du vent. Ses traits paraissaient paisible, bien loin du cri oppressé que j'avais entendu quelques secondes auparavant. Il était beau, simplement beau voilà sans doute pourquoi j'avais plusieurs fois tenté d'aller plus loin avec lui, sans succès. Néanmoins ces tentatives de séductions, qui n'aboutissaient à rien, m'amusait car voir le malaise qui s'installait en lui à chaque fois était toujours des plus amusants. Mon côté sadique.

Il ouvrit par la suite les yeux, la surprise se lisant sur son visage. Pour toute réponse, je lui souris. D'un de ses sourires que j'affiche toujours sur mon visage bien qu'il ne reflète en rien ma pensée. Je n'ai pas eu de sourires sincères depuis tellement longtemps... Je suis contente de le voir, c'est certain mais je ne suis pas heureuse. D'ailleurs, je doute l'être un jour. Je n'étais pas une de ses filles faite pour le bonheur. Moi je marchais au mal, à l'obscur, à la manipulation. La haine, la vengeance avait toujours été mon meilleur moteur dans ma tentative désespérée d'auto-destruction. Mais ce soir, dans ce lieu paisible j'avais envie d'oublier tout cela temporairement. J'avais envie d'oublier que mon âme était sale, que mon corps était sale. Et la présence d'Alexis me le permettait, le sourire qui s'affichait à présent sur son visage en réponse au mien était une ouverture sur une pause tant attendue. Avec lui, la manipulation était absente, c'était comme s'il inhibait tous mes « pouvoirs » machiavéliques. Et si cela m'avait déstabilisée au début, je peinais encore à avouer que cette sensation m'était douce.

    Alexis : « Et bien, ma chère Oxanna me suivrais-tu désormais ou est-ce une simple idée que je me fais? »

Un sourire ironique s'empara de mes lèvres, alors que je le regardais toujours dans les yeux, posté dans cette position inconfortable. Ma réponse fusa, implacable.

    Oxanna : « Tu te fais des idées, tu prends tes rêves pour tes réalités Morrison. »

Puis je me laissais choir à côté de lui, allongée à mon tour dans l'herbe. Dans la fraîcheur de cette nuit, je me tenais à quelques centimètres de lui, le regardant toujours dans les yeux...
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Alexis S. Morrison

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MessageSujet: Re: Paradise in hell   Paradise in hell Icon_minitimeVen 17 Juil 2009 - 19:09

    Ce sourire, même s'il était faux était une fenêtre entrouverte sur un monde plus lumineux. C'était comme une météore traversant un univers vide, une étoile filante pendant une nuit noire et effrayante. Alexis se raccrochait à ces sourires pour se trouver une raison d'être là désormais. Après tout qu'était-ce une âme de plus ou de moins dans ce monde ? C'est la question qu'il s'était posé lors de sa tentative de suicide. Mais pas la seule évidemment, car attenter à ses jours n'est pas une chose que l'on prend à la légère, c'est réfléchi mais pas trop. Assez pour se demander à qui nous manquerons, et également quel a été notre rôle sur cette terre depuis notre naissance. Et à toutes ces questions, le jeune homme n'avait trouvé aucune réponse, ce qui l'avait poussé à désirer mourir immédiatement. Pourtant, il était bien là, aux côtés du charmante blonde qui était une sorte de refuge. Mais pas celui que vous pensez, c'était bien plus compliqué qu'un simple endroit où il se sentait en sécurité et où il pouvait se confier à coeur ouvert. Au contraire même. La petite était du genre très curieuse, même trop et les questions sur son passé fusaient toujours au bout d'un certain temps. Et c'est là-dedans qu'il trouvait refuge. Car oui, les divers stratagèmes qu'il mettait en place afin d'éviter de répondre à ces questions lui changeaient les idées et cela lui permettait d'arrêter de se torturer l'esprit pendant un moment, ce qui n'était jamais de trop. Donc oui, Oxanna était son refuge personnel, son moyen de s'évader. Le jeune homme était certain que tout cela n'était pas réciproque, après tout il n'était qu'une énigme qu'elle cherchait à découvrir, et lorsque cela sera enfin fait, elle lui tournerait probablement le dos à la recherche d'un nouveau mystère. Oxanna n'avait pas besoin d'amis autour d'elle, il le savait très bien. Elle pouvait être indépendante, seulement il y a des choses qu'on ne contrôle pas, les amitiés en étaient un très bons exemples. Si les gens cherchent à avoir un contact avec vous, on ne peut indéniablement pas tous les repousser. C'était complètement contre nature. C'est ce qu'il s'était passé avec lui, il avait réussi à l'intriguer avec toutes ces choses qu'il ne disait pas et qu'il gardait pour lui, tel un secret, et elle avait tout simplement été attiré par cela, par tout ce qu'elle pouvait découvrir. Il espèrait grandement qu'elle ne trouverait jamais ce qu'il lui était arrivé, pas spécialement pour garder son passé pour lui, mais surtout pour la garder elle près de lui. Un caprice d'enfant, mais c'était ainsi. Et il vivait avec désormais.

    Avant son arrivée, Alexis se sentait perdu. Il attendait tant de la vie. Mais si peu pourtant. Il cherchait simplement un échappatoire, il ne faisait pas parti de tous ces déprimés. Lui c'était une maladie qui le rongeait de l'intérieur : la dépression. Et il masquait cela derrière un visage de sympathie. Il souriait pour faire joli mais personne ne voyait ce qui se tramait derrière, tout ce qu'il lui fallait pour se lancer dans quelque chose, et cependant il n'en faisait qu'à sa tête en essyant de ne pas être dicté par cette maladie. Très étrange sensation que de ne pas se sentir en phase avec soi-même, pas la pire de toutes mais presque. Se contredire sans cesse, dire oui puis non. Ce n'était même plus de l'imprévisible, c'était bien pire. Bien sûr, le jeune homme l'était, imprévisible, mais parfois plus que ça sans que personne s'en apercoive. Ou si, mais ne comprenne pas ce que cela signifiait. En fait, le monde se résumait à cela, des faux-semblants, des tricheurs, des menteurs, des hypocrites. Mais qui plaisaient tant entre eux. Logique, retrouver une part de soi dans quelqu'un faisait toujours plaisir, ainsi cela permettait de se dire qu'on avait une part d'humanité en soi. Mais tout cela n'était que mensonge. On se mentait à soi-même pour ne pas affronter la vérité en face. C'est dans Oxanna qu'Alexis se retrouvait. En effet, ne pas vouloir parler de soi était une chose semblable aux deux étudiants. Ils étaient très réservés quant à eux-même et concernant leur vie d'avant. Cependant le jeune homme ne se jugeait pas comme quelqu'un qui se mentait, il ne se voilait pas la face et savait pertinnement qu'il n'avait aucun rôle sur cette terre, n'était sans doute destiné à personne. Et tant mieux pour les autres car se farcir Alexis n'était pas une mince affaire vu son caractère très changeant. Il se savait irrécupérable, un corps vide sans âme à l'intérieur. Mais il faisait avec, se disant que son cher paternel avait misé sur lui et qu'il ne fallait donc pas le décevoir, mais espérant dans le plus grand secret qu'en traversant la route une voiture ou mieux un camion le renverserait et qu'il n'en réchapperait pas. Oui, une sorte de suicidaire, voilà ce qu'il était. Mais là encore, il ne se mentait pas et se savait ainsi. Ce qui était d'ailleurs une force, et c'est sûrement pour cela qu'il avait quelque fois un regard méprisant sur les autres. Ceux qui se croyaient parfait, alors qu'ils étaient bien loin de la toucher cette perfection.

    Sa soirée n'avait pas été si riche en émotions que celle de sa belle amie, en effet, il avait simplement passé sa soirée devant son ordinateur à taper un devoir sur lequel il travaillait depuis quelques jours. Non, sur lequel il aurait dû travailler depuis quelques jours. Ce qui n'était pas du tout le cas. Et le temps et le travail l'avait vite fait, bien fait rattraper, ce qui l'avait obligé à refaire ses plans de ce soir et de rester dans sa chambre seul pour travailler. Il fallait bien s'y mettre un jour, même si ça avait été plutôt difficile de se lancer. Il avait tourné autour du pot pendant une à deux heures durant lesqquelles il avait fait à manger, puis il avait pris une douche, s'était changé comme s'il avait été convié à une soirée, et avait envoyé quelques emails. Puis enfin il s'était mis au travail en soupirant bien évidemment. Pourquoi avait-il fallu qu'il se lance dans ces études que sont le droit ? Mais passons, il avait posé pendant des heures avant de pouvoir s'octroyer une pause bien méritée. Ainsi il s'était rendu au lac après s'être une nouvelle fois changé, une vraie fille. Un jean légèrement tombant s'acoquinant parfaitement avec le léger tee-shirt blanc sur lequel il avait superposé une chemise totalement déboutonnée blanche à fines rayures blanches. Rien de bien extraordinaire, surtout ajouté à cela une paire de converses blanches abîmée par le temps. C'est vêtu ainsi qu'il partit flâner près du lac, où il avait retrouvé Oxanna. Ou plutôt Oxanna l'avait trouvé.

    La brise fraîche lui rappelait tristement celle des automnes de son enfance qu'il passait aux côtés de son meilleur ami Maël avec qui il s'amusait à se jeter dans les feuille smortes. Quelle belle saison, l'automne. Le vent jouant avec les cheveux, les couleurs chaudes mettant du baume au coeur. Ce sentiment de nostalgie l'emplissait à nouveau, tel le venin d'un serpent qu'on essaye de mettre de côté mais qui est pourtant toujours là. Il regrettait cette jeunesse, cette liberté dictée par aucune loi, que personne ne régissait. C'était un temps bien longtemps. Les choses avaient beaucoup changé depuis cette époque. Alexis était désireux de s'éloigner de cette torpeur que lui faisait ressentir les souvenirs. C'est pour cela qu'il s'allongea, ne voulant plus sentir cette brise caresser son visage, faire voleter ses mèches rebelles. Il se moquait de lui-même, de cette sensibilité à fleur de peau, de cette fragilité à tout rapporter au passé. En même temps, il n'avait pas de présent et encore moins de futur puisqu'il vivait dans ce passé si douloureux. Léthargique, il avait fermé le syeux comme pour se laisser bercer par ce vent dans les feuilles des quelques arbres plantés ci et là près du lac pour l'ombre qu'ils créaient le sbeux jours d'été. Cette symphonie fascinante ne le laissait pas de marbre et c'est en se concentrant totalement sur celle-ci qu'il ne perçut pas les pas écrasant l'herbe, lui qui avait l'ouïe si fine. C'est d'ailleurs pour cela qu'il fut assez surpris de sentir quelque chose de nouveau caresser ses joues, de sentir un souffle frais chatouiller ses narines, d'ouvrir les yeux sur une blonde avec une ébauche de sourire collée sur les lèvres. Il était sensé être seul ici, et pourtant elle était là. Elle, véritable danger pour lui et son passé, véritable caillou dans sa chaussure lorsqu'elle se mettait à le questionner de toute part. Et pourtant, elle était son amie et il l'appréciait vraiment. Très vite, ce sentiment de surprise s'évapora et laissa place au paisible réchauffement du coeur et à un apaisement certain dû à la présence d'Oxanna. Ainsi, il se mit à sourire. Un vrai et beau sourire. Un sourire digne d'Alexis Morrison. Puis leur "complicité" éclatta au grand jour lorsqu'il la questionna et qu'elle lui répondit malicieusement.
      ALEXIS ; Eh bien, ma chère Oxanna me quivrais-tu désormais ou est-ce une simple idée que je me fais ?
      OXANNA ; Tu te fais des idées, tu prends tes rêves pour tes réalités Morrison.

    Rêver. Il y a bien longtemps qu'il ne rêvait plus. Soit ses nuits étaient vides, noirs, sans saveurs. Il dormait simplement. Soit il ne faisait que des cauchemars, triste mirroir d'une réalité passée. Ses cauchemars se basaient la plupart du temps sur sa dépression, sur son internement en hôpital psychiatrique qu'il se remémorait chaque jour à l'aide de ses cahiers dans lequel il avait retranscrit ce qu'il avait vécu. Alors non, il ne rêvait plus. Et cette réplique sortie tout droit de la bouche de son interlocutrice lui tira un mince sourire réflétant son mal-être. Son coeur s'était serré pendant quelques secondes durant lesquelles il avait cessé de respirer et il avait fermé les yeux afin de ne pas voir flou. Mais surtout que la jeune fille ne lise pas dans ses yeux ce qu'il ressentait là-dedans. L'action s'était déroulé très vite, trois secondes tout au plus, et déjà il avait rouvert le syeux, et son sourire heureux qui sonnait légèrement faux avait repris sa place. Il n'était pas sûr que la demoiselle est remarquée tout cela puisqu'elle s'installait alors à côté de lui. Cependant son regard n'avait pas quitté le sien, et il savait qu'elle était très loin d'être idiote. Pourtant il préférait faire semblant et ainsi il continua de la scruter, inlassablement telle une magnifique oeuvre d'art. C'est avec une voix tremblante de souvenirs qu'il lui répondit simplement :

      ALEXIS ; Impossible, il y a bien longtemps que je ne fais plus de beaux rêves.
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MessageSujet: Re: Paradise in hell   Paradise in hell Icon_minitimeSam 18 Juil 2009 - 18:53

A la lumière de la pleine lune, Alexis semblait lui aussi revêtu d'une peau marmoréenne, ses traits étaient d'une douceur déchirante. On aurait pu le prendre pour un vampire à la Twilight, magnifique avatar d'un Edward réel. Après tout, il en avait tous les aspects : il était d'une beauté splendide, presque inhumaine et derrière son attitude d'un calme déconcertant se cachait l'âme d'un grand torturé. J'avais souvent vu dans ses yeux la détresse totale, brute contre laquelle il tentait de se battre avec les armes dont il disposait. En tout cas, moi je ne me retrouvais en rien dans ses personnages irréels. Je n'avais rien de la Bella insouciante et légèrement naïve, ni encore moins de la fantasque Alice. En réalité, aucun des héros ne me correspondait. Quand mon inconscient se plongeait dans ses pages, je ne pouvais m'empêcher de m'identifier aux méchants. Cela voulait tout dire à propos du degré d'humanité qui résidait en moi. Par exemple, j'avais une tendresse pour Victoria. Elle me ressemblait tant. On lui avait ôté l'amour de sa vie, et elle ne pensait à partir de ce moment plus qu'à un seul but : se venger. Si elle avait trouvé en Bella une personne pour concentrer sa rage, moi j'avais manqué de peu la mienne – le père de Jayden. Cet ordure s'était envolé dans son sommeil, comme s'il avait su l'horreur qu'il l'attendait à la suite de mon arrivée. J'aurais voulu le torturer, j'aurais voulu qu'il ressente toute la douleur qu'il avait infligée à son fils, et qui l'avait de ce fait poussé vers une mort certaine, Je n'avais eu malheureusement que quelques mois de retard... Voilà sans doute ce qui expliquait mon attitude aujourd'hui. J'en voulais tout le monde, puisque je n'avais pas pu me venger d'un seul. C'était le seul moyen d'évacuer ma colère, en sachant que ma vengeance ne prendrait jamais fin, puisqu'elle ne serait jamais réalisée... Une poursuite continuelle d'une impossibilité, voilà comment résumer ma vie. Assez Pathétique, en somme.

Je doutais encore de mériter un ami pareil. Il n'avait rien du machiavélique personnage que j'étais. Il était foncièrement bon et je sentais dans ses prunelles un passé lourd de son sens. Il cachait quelque chose de traumatisant dans sa vie et ma curiosité me poussait à la découvrir. Peut-être même voulais-je l'aider, même si la simple idée qu'un sentiment noble m'anime me paraissait ridicule au possible. Non moi j'étais la plus mauvaise des créatures, née pour adorer le vice et mon passé, tout comme mon existence était vide. L 'équation était simple : je n'avais pas de passé, pas de racine donc pas d'avenir. Ma vie consistait en une stagnation éternelle, faites d'errance et de rare moments d'extases. Seule une période illuminée dans un passé noir, comme un éclair foudroyant qui nous réchauffe, méritait d'être gardée précieusement aux fonds de mon cœur. Mais au fond, ma vie était d'une inutilité consternante et flagrante. J'étais persuadée que ma présence sur cette Terre, ne rimait à rien, qu'un Dieu – quel qu'il soit, et s'il existait - s'amusait à me faire souffrir en me voyant me débattre avec la banalité de mon existence. Voilà sans doute pourquoi je m'étais tourné vers Satan qui semblait m'offrir un semblant de vie. Quand je faisais du mal, quand je poussais les autres vers le précipice de la honte, du regret, des remords, je me sentais incroyablement vivante jusqu'au bout des ongles. J'exultais, j'étais enfin utile à un but, même s'il n'était pas louable : le mien. Dans mes moments égocentriques purs et durs, violents au possible, mon corps semblait être pris sous un étau imprenable et puissant. Il violentait mon corps certes, mais cette souffrance me faisait prendre en compte que j'étais en vie et que j'étais forte. C'était une sensation assez difficile à comprendre, presque impossible à admettre pour une personne qui ne l'avait jamais vécu de l'extérieur : cette sensation du mal qui vous étreint jusqu'aux tripes et qui vous enivre de sa cruauté. J'étais une enfant du vice, un de ses caprices de la nature qui n'est là que pour enrayer la machine. J'étais un caillou dans une chaussure, un grain de sable intempestif qui se battait tant bien que mal pour détruire un maximum de choses, autant que j'étais détruite de l'intérieur.

J'étais terriblement contradictoire, je le savais. Je désirais mourir au plus profond de ma chair mais parallèlement, je voulais me sentir vivante. Je louais un culte morbide au mal, mais j'avais aimé un jour le bien incarné. Je me voulais indépendante, globe-trotteuse, capable de partir sans me retourner comme je l'avais toujours fait mais les amitiés que j'avais tissée à Greenville était le ciment de ma vie à présent. J'étais dans une lutte permanente des contraires, un pont entre le bien et le mal que je traversais sans cesse dans tous les sens. Mais je ne vais pas me leurrer, je ne suis pas quelqu'un de bien. Voilà pourquoi le mal gagnait neuf fois sur dix, et la petite exception était écrasé sous le poids des apparences. Car quand le bien gagnait, quand j'étais face à une de mes victimes par exemple et qu'il me prenait l'idée de la prendre en pitié, j'étouffais rapidement l'idée dans l'œuf et continuait à donner le change. Pour l'honneur, pour le plaisir de la voir flancher aussi car la méchanceté ne s'effaçait jamais complètement en moi. C'était un fait, nous étions tous des dissimulateurs de plus ou moins grands secrets et notre vie consistait en une succession de stratagèmes, de mensonges, de faux-semblants pour faire paraître au monde la personne que nous voulons que les autres voit, pas celle qui se tapit au fond de notre cœur, qui ne demande qu'à sortir mais que l'on a fermé à clé depuis de longues années... Comme la mort était douce à côté de ce ballet des apparences. Le néant, le vide et une absence de but, une absence des combats perpétuels que les humains se délivrent. Juste une errance éternelle dans une plénitude complète. Plus de rage. Plus de désir. Plus de combats. Rien. Et tout à la fois.

J'avais eu de la chance de tomber sur Alexis. Il représentait à lui seul la fonction du lac, du parc, de tous ses îlots privilégiés de la nature. Il était mon havre de paix, celui dont le regard m'hypnotisait et parvenait à calmer mes rages destructrices. Je crois bien n'avoir jamais été hautaine avec lui, pas même lors d notre première rencontre. J'avais capté immédiatement c e regard à la fois perçant et perdu, définitif et inconstant, alliant les paradoxes avec une facilité déconcertante. Découvrir le mystère qu'il cachait, le mal-être que laissait parfois entrevoir ses prunelles était pour moi source d'oubli. J'en oubliais mon dégout de moi-même, ma rage des autres, ma honte de l'humanité et de ses faiblesses. J'étais semblable à une petite fille à la découverte d'un trésor dont elle ignorait encore le contenu, bon ou mauvais. Car si mes nombreuses questions occasionnait de nombreuses disputes, les plus importantes que je posais n'était pas verbales. Je l'interrogeais des yeux, fouillant dans son subconscient qui se déteignait à travers ses prunelles expressives. C'était une course à l'émerveillement car je me trouvais parfois face à des mystères irrésolubles et à une complexité presque inhumaine. Ne pas réussir à décrypter quelqu'un était une vraie nouveauté pour moi. Mais elle ne m'apportait ni colère, ni agacement mais plutôt une poussée d'adrénaline face à ce nouveau défi à relever. Et je le relevrais croyez-moi. Mais résumer Alexis à un simple mystère que je me devais de résoudre était tellement réducteur. Aussi difficile pour moi de l'admettre, sa présence m'était nécessaire. Moi qui disait toujours qu'il ne faut se reposer sur personne, je faisais tout le contraire. Quand je vous dit que je suis un paradoxe vivant. Oui, je me reposais sur lui, je priais pour qu'il m'apporte une accalmie parfois tant désirée. Et sa seule présence me le permettait, son seul aura de mystère me captivait pour m'emmener loin de ma vie de misère & de tromperie. La magie d'une amitié unique, sans doute.


    Oxanna : « Tu te fais des idées, tu prends tes rêves pour tes réalités Morrison. »



Ineptie. Le mot rêve ne pouvait être en aucun cas associer à ma personne. J'aurais plutôt du lui dire qu'il prenait ses cauchemars pour la réalité. Le rêve était une notion concrète de l'espoir. Et l'espoir m'était interdit depuis toujours. Rien que d'y penser, un filet de sueur perlait sur mon front, mon ventre se crispait. Je n'avais jamais était conçue pour espérer, ni pour rêver donc. Mes nuits se résumaient en une succession d'images abstraites ininterrompue, bien trop complexe à comprendre, même pour une future psychologue telle que moi. Il y avait également ce rêve qui revenait souvent, ou plutôt de cauchemar où je marchais sans but précis, jusqu'à ce que je remarque des murs en briques qui se formaient autour de moi et qui rétrécissaient peu à peu mon espace. Je finissais par courir, hors d'haleine, effrayée avant que je disparaisse engloutie. Ce rêve récurrent, je n'avais pas mis très longtemps à en comprendre la signification : ma vie était une prison toujours plus restrictive à laquelle je m'efforçais d'échapper, sans succès. Vivre me faisait peur. La vraie vie me faisait peur. Voilà pourquoi je la fuyais en permanence.
Alors que je m'allongeais aux côtés d'Alexis, j'avais bien remarqué ce brutal et court changement qui avait opéré lors de ma réplique. Cela avait durait à peine quelques secondes, mais j'étais en permanence à l'affut des moindres indices. Pourtant ce soir, là n'était pas mon but. J'avais envie d'une paix parfaite et éternelle. Et je savais pertinemment que ce n'était pas en fouinant que je la trouverais.


    Alexis : « Impossible, il y a bien longtemps que je ne fais plus de beaux rêves. »


Plongée toujours dans la douce candeur de ses yeux, je me mordillais à présent la lèvre. Je n'avais pas envie d'une nouvelle dispute. Et pourtant, sa réponse suscitait des milieux de questions en moi, basique mais implacables. Il titillait ma curiosité, volontairement ou non et c'était presque un supplice de retenir les mots qui bousculaient mes lèvres. Mais j'avais envie de paix ce soir, j'avais envie de rester là, allongée, à le regarder en silence ou alors en balançant des banalités. Je savais que je ne tiendrais sans doute pas longtemps, d'ailleurs il devait le lire dans mes prunelles. Car si je savais lire dans les autres, il était assez douée à ce jeux là aussi. Mais je me devais de faire un effort, pour lui, pour la quiétude de cette nuit fraîche. Un instant plus tard, je détachais mes yeux des siens pour observer le ciel, attendant qu'il fasse de même avant de dire, d'une voix légèrement tendue :


    Oxanna : « Regarde ses étoiles, elles sont des rêves oniriques à elle toute seule. »


C'était incroyablement mièvre ce que je venais de dire. Très loin des paroles crues qui me caractérisait d'habitude. Mais encore une fois, le mot habitude n'allait pas avec ma relation avec Alexis. Il m'arrivait souvent de m'échapper en sa présence dans un inconscient irréaliste et splendide. La beauté de ce rêve me faisait souvent mal. La beauté rare et pure, dénuée de toute perversité me faisait toujours mal de toute façon. Sans doute parce qu'elle me renvoyait à ma propre image, certes belle de l'extérieur mais si horrible sous la surface. Cette beauté rare et pure m'aveuglait, moi, qui ne vivait que dans le noir. Elle m'attirait irrésistiblement, m'enivrait mais s'avérait toujours hors de ma portée. Moi je ne méritais que la bassesse des hommes et leur vulgarité, je ne méritais pas ce qu'il y avait de mieux. Et je me contentais de ce cadeau indécent et méprisable.


    Oxanna : « Mais je me demande bien comment un gars comme toi est arrivé à ne plus faire de rêves... »


Dis-je à voix basse, presque inaudible. J'espèrerais au moment même ou je prononçais ses mots qu'il ne les entende. Mais je n'avais pu m'empêcher de poser cette question induite, alors même que je désirais qu'il n'y réponde pas, qu'il l'ignore et change de sujet. Enveloppée par cette brise fraîche, je n'étais même pas sûre de vouloir la réponse. Mais cela avait été plus fort que moi, dans mon entêtement habituelle. Je retourna alors ma tête dans sa direction en attente d'une réaction.
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