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 now you can't find what you left behind; hazel.

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Enzo G. Stevenson
ADMINISTRATRICE ; Dieudesfougères

Enzo G. Stevenson


Nombre de messages : 4827
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MessageSujet: now you can't find what you left behind; hazel.   now you can't find what you left behind; hazel. Icon_minitimeMer 1 Juil 2009 - 3:03

now you can't find what you left behind; hazel. 33dxchy

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    Sa vie déraille. Elle s’entremêle dans ses pieds, lui écorche les chevilles, jusqu’à faire saigner ses pauvres orteils. Il trébuche dans l’escalier. Se rétame aussi lamentablement que sa vie a pu dévier. Ses mains le rattrapent malencontreusement. Plus fort qu’une entorse, il ne ressent pourtant rien, et se relève encore plus fort qu’il n’a jamais pu l’être. Les marches dévalent sous ses pieds, jusqu’au tout dernier palier. Cette maison galvanisée, pétrifiée par son absurdité. Déchantée sans doute, mais pas encore assez. Il ne sait plus où aller, quel air respirer, ou que sniffer. Bien trop de blondasses à enlacer, pour se consoler, pour oublier, ou serait-ce pour se venger. Bien trop de type à dévisager. Bien trop de dégénérés. Il en fait amplement partie, et le sait. Le regrette, se rejette. Une loque humaine dévalant les couloirs torturés de la cage aux folles de Greenville, comme si cette ville n’était pas encore assez meurtrie. Comme si un seul taudis ne suffisait plus. Une pauvre fille traine au sol, sa léthargie dans son propre vomi, elle doit souffrir elle aussi, pour se détruire ainsi. Sans doute pas autant que l’homme qui cherche à tout prix un wc dans cette drôle de cavité, qui cherche quelque chose pour de repérer, pour haleter. Enfin pour uriner, et redescendre de plus belle au cœur de l’enfer, certes. Comme si c’était une torture qu’on s’infligeait. Y retourner sans cesse, boire, fumer, voire même se droguer, cette chose à laquelle ce pauvre type désabusé ne voulait plus toucher, et se perdait pourtant à encore y gouter, uniquement pour sentir le gout de l’amertume, du passé, celui du bitume qui grise sous vos pieds. Le gout de cette déchéance, de cette violence. Comme s’il attendait en retour une quelconque notion de vie, comme si cela pouvait lui reprocurer du plaisir. Alors que cette drogue ne l’a qu’anéantit, lui et toute sa folie. Il trimballe les déchets, en espérant que tout redeviendra comme avant, en espérant pourtant qu’aucune échappatoire ne viendra en travers de son chemin, celui qu’il descend, qu’il descend au creux des abysses. Et il marche, il marche irréparablement, se faisant agripper par une ivrogne déchue, la rejetant. Clignant des yeux sans comprendre ce qui lui arrive. Et il continue, il marche, lentement, désespérément. Et finit par tomber face à une porte, sans chercher à comprendre, il l’entrouvre, et il voit, oui il voit le soulagement ridicule qu’est le vidage de vessie après mainte et mainte bière, bouteille de whisky entamée, et déversé dans ses absurdes cavités. Et il claque la porte derrière lui, et respire. Le bruit de la musique psychédélique se fait plus sourd, moins abondant. Ses tympans strident fébrilement. Il n’est plus lui-même, il est comme inconscient. Les murs sont surréels, la boite qu’il l’entoure, qu’il l’anime, qui fibre n’existe pas. Le vomi au creux du pot n’est aussi qu’une illusion, cette salle de bain vide et défraichie n’est qu’hallucination. Il est réellement misérable, et continue pourtant à sourire, agar, face au désespoir. Il n’est plus lui-même, il ne l’a sans doute jamais été, et ne cherche plus à se trouver. Il délecte son venin à droite et à gauche, mais aucune âme qui vive dans cette cuvette. Il tourne le regard, remontant lâchement sa brayette. Une loque, la plus extraordinaire loque qui soit. Des cheveux noirs bondent le coin de la baignoire. D’une fascination exaspérante, une chevelure comme il en avait rarement vu. Ca gémit, ca vrombit. Il recule soudainement, je se réveille simultanément.

    Ce poult fébrile s’abat sous ma poitrine, elle rejoint les miettes de ma peau, fait vibrer ma chair, mes tympans s’en ressentent. Mon sang fuse, aucune excuse. Mes doigts s’éprennent dont ne sait où, d’on ne sait quoi. Je n’y crois pas. La poignée est déjà tournée. Mon inconscient m’appelle, la fuite de plus belle. Je me réveille, mon esprit est définitivement en éveil. Comme si ni l’alcool ni la drogue ne faisait plus effet, je ne sommeille plus, je vis, je subis. Et pourtant je trépasse, en empoignant cette chose faite de fer, je m’en vais, je ne veux plus avoir à faire. J’ai pourtant mal à la tête, soudainement, et à la fois si brutalement. Ca se démantèle sous mon crane, j’ai mal, j’ai toujours mal. Mais la douleur n’est plus si fade, elle se réveille elle aussi, de sa léthargie, de son habitude de vie, elle s’éblouit et à fois m’ensevelit. Mes iris se mutilent d’eux même, carbonisent sous l’effet du mal. Je ne comprends pas ce qui m’appelle, je comprends à peine ce que je fuis. Ma distorsion s’estompe un instant, une odeur m’imprègne, s’infiltre dans mes poumons, comme si cet air m’était infiniment destiné, comme si je l’avais toujours rêvé. Mon corps s’apaise sous le bois salis, mon dos s’affaisse, mes ongles exècrent le fer. Mon poing déjà trop abimé à du mal à résister. Si j’osais m’avancer, si j’osais regarder. Mais pourquoi ai-je tant envie de reculer. Ma tête entrechoque le mur, ca dure à peine quelques secondes, je n’ai pas le temps de m’en rendre compte, seul cette douleur m’accable, comme si elle n’était plus seulement psychologique mais bien physique. J’aimerai mutiler chaque parcelle de mon corps, détruire mon cadavre, faire jaillir le sang, uniquement pour avoir cette raison, uniquement pour donner un sens à ces tourments. J’abomine cette inconscient, cette intuition. Ce qui m’a fait me lever, et je n’ai toujours pas le temps de comprendre. Je n’ai toujours pas le temps de percevoir ce qui éprend mes narines, ce qui éprend mon cœur. Je n’ai toujours pas prit le temps de l’apercevoir, de près, de si près. De la toucher, de la sentir. Je ne sais même pas si j’ai encore envie de me mentir, de la prendre en martyr. Je sais à peine si c’est elle. Elle hante mes nuits, elle hante mes jours. Elle m’éventre, indécemment, éternellement. J’ai cru que c’était une illusion, sous cette vie partant à la dérive, sous cette rocaille que je suis, sous cet être qui vit au ralenti depuis ce périple. Je croyais réellement que je rêvais, et je suis sans doute encore trop saoul et nymphomane pour réellement croire qu’elle soit là, si près de moi. Elle n’a jamais été là, je me convaincs qu’elle n’a jamais existé, que moi-même, ou du moins cet être qui m’acerbe n’a pas non plus eu le droit d’exister. Que ce passé n’est que fumée. Je me mens continuellement, j’imagine que la plus grande tragédie de ma vie n’a pas eu lieu, et je me consume pour un rien. Je me mens aussi, car elle n’est pas là, et elle ne le sera jamais, au delà de mes bras, au delà de mes fracas. Elle ne m’appartiendra pas. J’inspire, après une trop longue apnée dans mes pensées. Ma peau doit être blanche, si blanche que je devrais déjà en être mort. Mes organes vitaux incessamment congelés. Mes pensées à la fois bien trop envolées. Inspire, expire, ne dois je cesser de me répéter, à la place de sombrer inutilement dans le désarroi improbable que m’apporte ces retrouvailles ridicules.

    Cette fille, là au loin, s’affaisse dans la baignoire, dans son propre vomi, dans ce dépotoir. Dans cette pièce grisâtre et estropiée. Les murs sont épais, et recouvre une minuscule entité, à peine une toilette, un lavabo et une baignoire savent s’encastrer. C’est à peine si le rideau de douche tacheté a encore le droit de respirer. C’est à peine si cette maison a encore lieu d’exister. Ce garçon, là tout près, bien trop près, se distorde dans sa propre et infâme dépendance. L’atmosphère irréel l’éprend, tout se déforme, tout se transforme, elle s’éloigne, et ses yeux s’enflamment, son crâne a toujours aussi mal. La lumière blanche est vague et lointaine, elle l’éblouit, elle l’aveugle. Et cette pièce devient si longue qu’il en perdrait la tête, et ce monde n’aurait plus lieu d’être. Et ce fut un long couloir, inaccessible, comme si la mort lui dictait d’avancer, de s’enfoncer dans le cirque aux centaines de miroirs. Et il nage dans cette marée désillusoire. Cette fille et ce garçon qui n’ont pas lieu d’être des adultes, mais bien plus des dépouilles. Elle s’ivrogne dans sa beauté, dans cette fausse superficialité. Elle s’enfonce dans son état second, à mi-temps de l’overdose ou du sommeil. Et lui reste en éveil, et lui mène le combat. Et lui, il y croit, ou peut être pas.

    Encore une fois, je marche. Je suis encore capable de le penser, de le dire, oui je marche. Oui j’avance. Il est rare d’aller à reculons avec moi, du moins je crois. Je stagne, je stagne depuis toujours. Et là, je marche. Ca ne me donnera en aucun cas une deuxième chance, ca ne résoudra rien, ca m’enfoncera mille fois plus, mais mes pieds dévalent sous le vieux carrelage, et j’ose enfin la voir. J’ose enfin me confirmer que je n’ai jamais rêvé. J’ose enfin m’affirmer que je ne suis pas aussi fou et malfamé. J’ose avoir de l’espoir. Sans comprendre ce qui me pousse, sans comprendre à quel point j’agis, sans comprendre ce qui va réellement se produire, si elle va intervenir. Mais je ne saisis pourtant en aucun cas la scène qui se produit devant moi. Elle est toujours aussi belle, aussi fragile à la fois. Elle est toujours aussi déplorable, inconcevable, haïssable. Je ne pourrais pourtant dire qu’elle est fidèle à elle-même. Ces plus infimes traits, ceux que j’ai gardés en moi, que j’ai renfermé, assiégé, pétrifié, sacrifié, ils se sont affaissés, ils se sont renfermés. Meurtrie comme moi-même j’ai pu laisser le temps faire son œuvre, laisser mes écorchures s’entraver et bouffer mes rires, mes mimes. Elle est torturée, et ses vulgaires sous vêtements interagissent sous mes yeux avec haine, dégout, et mépris. Ce vomi me déstabilise, sa chevelure assainissante, sa peau cristalline, tout n’est plus qu’infime. Et je réalise, et je resurgis. A croire qu’il revit. Vous ignorez l’effet que ca fait, vous ignorez les larmes qui peuvent couler, la haine qui peut être déversé. Vous ignorez à quel point tout peut être dévasté, lorsqu’on est incapable d’aimer, lorsqu’on est incapable de s’accepter. Vous ignorez à quel point on peut le ruminer, à quel point on peut se détester. Vous ignorez le sentiment qui vous éprend, qui vous étrangle, qui vous assèche, qui vous abolit. Vous ignorez la sueur qui entiche votre front lorsqu’avec fougue et désespoir vous vous prenez à la massacrer, à l’anéantir, car vous êtes incapable d’affliger le même sort sur vous-même. Vous ignorez à quel point la vie peut vous être perfide, jusqu’à endiablé votre chair, comme si vous veniez de remonter sur terre. Vous ignorez à quel point je suis un fou, je suis un monstre, à quel point il est impensable de m’accepter dans une telle société, à quel point il est impossible qu’elle soit à nouveau là, face à moi. Et qui plus est, vous ignorez que je sois le plus incontrôlable des hommes, que par amour, je dépècerais la terre entière, et même mon être le plus cher de la même manière. Elle, elle le sait, et elle ne l’acceptera certes jamais. Elle est mon désespoir, elle est mon trou noir. Et je suffoque, assis sur le rebord de la baignoire, elle gémit dans le noir de ses iris, et ma salive m’extirpe, je m’étouffe. Et je revois les larmes, les coups, les cris, la haine, le mépris. Je revois l’amour. Je me revois moi, à pleurer sous son porche, alors qu’elle s’était enfuie, qu’elle avait échappé à mes griffes. Je me revois moi avec mon peu d’estime, mes excuses à deux balles à jamais renfermer dans mon entité, à jamais garder, protéger. Ô combien j’aurai rêvé les partager. Je me rappelle pourtant la colère. Je me rappelle pourtant cette drogue qui assiégeait mon sang, et mes entrailles. Je vois qu’elle est là en moi, que je dérive, que j’aurai envie de la prendre en martyr. Je suffoque, je me méprise. Je m’étalerais presque au sol, tel un malaise, telle une overdose. Que l’on soit ensemble, au moins dans la mort. Et je reste droit pourtant, mes doigts s’estompent sous son front, écartant une mèche, laissant apparaître l’ange déchu. Je soupire doucement, je ferme les yeux malencontreusement. M’éteindre quelques millièmes de secondes, une once de pitié, d’humanité.

    Leurs regards s’entrouvrent, s’entrecroisent, s’embrasent. La rage monte chez lui, la peur se niche chez elle, telles de grands enfants, redoutant à jamais l’instant. Une flamme jaillit, sournoise et saugrenue. L’air serait irrespirable. Ils osent à peine s’observer, se confronter. Ils ne font que se redouter, s’éviter. Et leurs yeux s’éloignent. Hazel Cassandre Jezabel s’enfuit sous ses bras, se renferme sur elle-même, elle noie dans ses propres petits cris. Enzo Gillian Stevenson se pétrifie, et à la fois s’assagit. Il a lui aussi peur, mais n’ose se l’avouer. Il a de la pitié, pour ce qu’il a engrangé cette année là, et qui a perduré durant ces si longues quatre années, et il admire encore une fois son désastre, le spectacle. Il se croit pourtant invincible, il se persuade comme plus fort que tout. Il a l’assurance d’être détaché, et pourrait presque se permettre de faire de l’humour de part ses sarcasmes et sa si naturelle méchanceté. Il a droit à tout, elle n’a droit à rien.
    « Ca c’est réellement pas arrangé avec les années ma pauvre. Comme si j’allais te bouffer tant qu’on y est. »
    Et il finit par rire nerveusement, se bouffant la main pour cacher son rire machiavélique. Alors que les pleures s’affaissent sous sa peau, au dessous de ses joues, invisibles, inéluctables. Il sera inlassablement indéfinissable. Dans une frénésie à la fois utopique et satanique.


Dernière édition par Enzo G. Stevenson le Dim 2 Aoû 2009 - 19:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: now you can't find what you left behind; hazel.   now you can't find what you left behind; hazel. Icon_minitimeMer 1 Juil 2009 - 16:13

Now he's gone, I don't know why
And 'till this day, sometimes I cry
He didn't even say goodbye
He didn't take the time to lie.
Bang bang, he shot me down
Bang bang, I hit the ground
Bang bang, that awful sound

...Bang bang, my baby shot me down...




    Je ne sais plus pourquoi je suis ici. Je doute même qu’il y ai une raison. Je ne me souviens jamais de « comment j’en suis arrivé là ». Je me réveille, contemple, et recommence. Ca n’a pas de fin, et c’est sans doute la seule chose qui me pousse à continuer. Lorsque la fin se présentera sous mes yeux d’un bleu de glace, je sais que je finirai avec elle. Je me sens soulagée à l’idée que la décadence de mes nuits et de mes jours sera toujours à mes cotés, comme une écharpe qui envelopperai mes frêles épaules terrifiées, et qui dans son infini générosité m’étranglera, lorsque le temps sera venu. Loin de l’hystérie brutale d’Enzo, le fatalisme débauché de mon amie l’indécence embrase mes pensées, mes songes. Ma vie.

    Mon corps blanc s’étale, se vautre dans cette baignoire, et je suis pourtant toujours empreinte d’une élégance propre aux fantômes. Une légèreté aérienne, que seule la peur peut conférer. Lorsque je bouge, c’est toujours avec nervosité, fluidité, mais un air hagard. Je suis l’actrice principale d’un film d’horreur dont le générique de fin peine à apparaître. J’exerce une fascination sans borne sur tous les gens que je croise et je sais que c’est parce-que je suis le reflet de leurs vices. Je suis le vilain petit canard, le côté obscur de leur force. Je suis un Dark Vador éploré et divin, que tous ces Obi-Wans rêveraient de culbuter. Encore.

    J’ai fermé les yeux, je me suis endormie. Mon corps excessivement mince emprisonné dans mes dessous de coton noir, mon corps couvert du vomi d’un autre, mon corps pourtant parfait qui ne bouge plus. Ma bouche en cœur et mes lèvres rouge sang restent tel quel, mes paupières recouvertes d’un noir charbon couvrent mes pupilles électriques, je ne vis plus.
    Mes songes sont parfumés de cette espèce de mélancolie caractéristique à la nostalgie que l’on n’avoue pas, parce-que le passé sordide que l’on se traîne nous a brisé. Et pourtant, je continue de rêver de la colère d’Enzo. J’imagine ses coups, je me les rappelle et, dans un soubresaut d’effroi, je trouve cette chaleur qui me réconfortait tant. Je donnerais tout pour qu’il me haïsse à nouveau, qu’il me batte, mais qu’il me tienne la main. Qu’il me la broie si l’envie l’en prend, mais qu’il ne me laisse pas seule dans cet enfer. Seulement il s’en est allé, et j’ai fais de même. Mon inconscience n’est pas précise, mais j’en sens le goût. L’amertume de ma rupture avec Enzo.


    J’ouvre doucement les yeux, un contact sur mon front ne me déstabilisant même pas. Un doigt qui écarte une mèche de cheveux. Mes yeux se fichent dans ceux de celui qui me fait face. Enzo. Je dois être sacrément imbibée. Je gémis délicatement, et étouffe un cri. Sa main me semble démesurément grande, son visage excessivement enorgueillit, ses traits gigantesquement méchants. Je voudrais hurler, mais je me contente d’attirer mes genoux à mon visage et de l’y cacher, grimaçant. Je suis prise de tremblements et je sanglote. Je gémis ma peur, la douleur de toutes ces blessures qui se ravivent comme jamais auparavant. Soudain, sa voix s’élève. Sarcasme, blague pour détendre l’atmosphère, concrète preuve de sa stupidité, j’oscille entre les interprétations. Ce dont je suis sûre par contre, c’est du ton nerveux qu’il adopte. Je ne suis pas la seule à être effrayée dans cette pièce et j’en jubile. Mes larmes sèchent, mes yeux se font intimidants et je relève la tête. Je lui fait face, mes iris parfaits se fichant dans les siens, mon rouge à lèvre pourpre se faisant instigateur. Mon visage fin se fait vil, et dans mon expression dansent toutes ces plaies qu’il m’a infligées, ces cris, ces tortures, et cette peine qui en résulte. Ma colère resplendit mais elle n’est pas dirigée contre lui, elle ne l’a jamais été. Pourtant, je m’entend lui répondre.

      « Je parie que ça te ferais bander … Crétin. »


    J’ai vociféré, animale. Je suis intensément désirable. Mes yeux roulent et se posent sur les vomissures dont je suis couverte. Je grimace de dégoût, et passe mes mains délicates dans mes cheveux. Il faut que je me débarrasse de cette saleté. L’odeur me pique les narines et me donne envie de rendre mes tripes à mon tour, mais je me retiens. Je toise Enzo soudainement. Il porte une chemise à grand carreaux bleus et blancs, relativement large, du genre New Wave. J’ai envie de lui rire au nez avec un air condescendant mais ma position ne me le permet pas. J’ai des allures de souillon hystérique. Enfin, des allures … J’avance doucement mes doigts trop fins vers les boutons d’acier de son vêtement et commence à l’ouvrir. Sous son regard que j’imagine interrogatif. Je murmure, encore et toujours accompagnée de cette beauté qui m’est caractéristique :

      « Je dois me laver, et il n’y apparemment pas de serviettes propres, voire de serviettes tout court dans cette foutue salle de bain. Il me faut bien quelque chose pour me couvrir. »


    Il ne bronche pas et ne répond pas non plus. Il acquiesce en silence. Il ne me propose même pas de le faire lui-même, et je crois qu’il aime que je le déshabille. J’ai pourtant de la difficulté, assise dans cette baignoire, à dévêtir le torse de cet imbécile accroupis. Mais je ne m’avoue pas vaincue. Doucement, mes mains s’afférent sur les boutons de sa chemise. Je les déclipses, avec un soin qui ne m’est pas commun. Lentement je dévoile une partie de son torse. Je tremble, autant le désir, la tristesse et la crainte s’emparent de mes membres. Je dévoile encore un peu de son buste parfait et c’est une torture que je m’inflige. Je glisse mes mains à l’intérieur de sa chemise, effleure ses tétons et, faux-espoir, vient agripper les bordures de l’intérieur de son veston pour le dégrafer d’un coup. Le tissu est ouvert sur son corps, et il est étonnamment beau. La situation, sale et minable, nous sublime étrangement. Le néon bleuté grésillé, éclaire son visage magnifique d’un halo de lumière flatteur et j’approche mon visage du sien. Mes lèvres rougies autant par le sang que par le gloss se rapprochent dangereusement des siennes, les effleurent presque, viennent se nicher près de son oreille et mes mains remontent le long de ses bras puissants, pour venir enserrer ses épaules. Je tire sur le tissu, érotiquement manichéenne, et lui retire complètement son haut, le laissant torse nu, superbe. Je reste figée quelques instants, à le fixer avec insistance, pelotonnant sa chemise contre mes seins. Ma bouche tremble et je ferme les yeux doucement. Je ne sais pas s’il est fier de lui ou s’il prend vraiment conscience du mal qu’il m’inflige, mais je lui chuchote, pour rompre ce silence odieux :

      « Retourne toi s’il te plaît. »


    Il s’exécute docilement, et lentement il me tourne le dos. Son dos, divin. Plus beau même que son torse, je me souviens que c’est l’une des choses que je désirais le plus chez lui. La cambrure audacieuse de ses cotes, qui lui donnaient une stature en V, délicieuse. Ma main s’avance dans une absence totale de bruit, juste nos respirations. Mes ongles peints de noirs sur mes doigts blancs, charmant cadavre que je suis, peinent à approcher la pâleur évanescente de sa peau, et alors que je m’apprête à le caresser, je distingue le miroir qui fait face au visage d’Enzo, accroché sur le mur de l’autre côté de la pièce. Je sursaute et retire précipitamment ma main, avant de lâcher, ma voix grave, sensuelle et brisée emportant ces mots dans un ballet gracieux :

      « Ne t’avise pas de me mater Stevenson. »


    Il me sourit doucement, si doucement que je n’en suis même pas sûre. Je m’imagine peut-être cette conversation. Je ne sais pas, je ne veux pas le savoir. A la terreur de son regard inquisiteur s’est jointe la douceur de sa respiration. Ecouter son souffle me ravive, et j’ai, pour la première fois depuis très longtemps, la brève envie de rire au éclats. Mais ça n’est qu’un songe, et il ne m’aime pas, ne m’aime plus, comme je ne peux plus m’attacher à qui que ce soit. Par sa faute.

    Je dégrafe mon soutien-gorge, le retire et le pose avec délicatesse sur la surface carrelée qui avoisine la baignoire. Je retire ma culotte minutieusement, entendant son pouls s’accélérer à mesure que le bruit du tissu contre ma peau se fait plus rapide. Je l’extirpe de manière abrupte et il s’arrête de respirer. Son cœur ne bat plus, jusqu’à ce que mon souffle reparte, et que je lui donne de nouveau droit à la vie. Je pose le sous-vêtement à côté de son pair, et attrape fragilement la pomme de douche. Je tourne le robinet aguicheuse ment, et l’eau jaillit. Je pousse un petit cri de surprise, ferme les yeux, sait que c’est aussi son cas mais souhaite futilement qu’il ose les ouvrir. Je tourne encore le robinet, m’acharne sur le mécanisme, et l’eau devient chaude. Elle ruisselle le long de mon corps, et tombe goutte à goutte sur la nuque d’Enzo, qui est adossé à la baignoire, à seulement quelques centimètres de moi. La buée emplie la pièce, altère les miroirs, et je sais qu’il ne peut plus me regarder en cachette. Ca n’est pas grave. Je laisse mes muscles se détendre à mesure que le liquide tombe et tombe, épouse mes formes, m’embellie comme il n’a jamais embelli personne. Je laisse mes mains caresser ma peau, longer mes bras, étreindre ma taille, effleurer mes cuisses, dessiner mes seins. Je suis terriblement tentatrice, mais c’est l’usure qui m’a faite ainsi. Des minutes passent, le bruit de la musique au loin ne nous dérangeant pas. Nous restons là, hébétés, moi à me laver et lui à fermes les yeux, me tournant le dos, assis, voire avachis contre la baignoire. Une scène biblique, et il faudrait prendre une photo. C’est inconvenant, mais si beau. Finalement, je tourne le bouton dans le sens inverse et, dans un decrescendo attristant, l’eau ne coule plus. Je me retourne l’entement, attrape la chemise que j’avais laissée de côté, et l’enfile. Je sens l’odeur d’Enzo qui se fait mienne, et l’idée de me glisser dans son corps, indirectement bien sûr, me rend euphorique et haineuse à la fois. J’ai l’impression de faire l’amour avec lui, et trop d’émotions se bousculent en mes esprits. En résulte un stress qui me fait fermer le vêtement avec précipitation. J’enjambe les rebords de la baignoire et vient m’assoir à ses côtés, prenant soin de laisser la chemise tomber sur mes cuisses avec pudeur et élégance. Je suis nue sous le tissu, et il me colle à la peau. Je suffoque, la chaleur est intense, omniprésente. Mes yeux finissent par se poser sur lui, il n’a toujours pas décrispé les paupières.

      « C’est fini, tu peux ouvrir les yeux. »


    Et il ouvre les yeux. Il tombe nez à nez avec sa chemise à grand carreaux turquoises et blanc, nonchalamment passée sur ma carcasse sublime. Mes jambes de porcelaine qui sont doucement balayée par les bords gracieux de son haut, les manches que j’ai roulée pour ne pas qu’elles me tombent trop sur les bras, le col que j’ai boutonné maladroitement, celui-ci enserrant mon cou comme pour un petit garçon. Mes cheveux anthracites, sauvages, tombent jusqu’à ma poitrine avec candeur et dynamisme. Ma bouche démaquillée, terne et pourtant saisissante ne peut que retenir son regard, et mes yeux encore dessinés au charbon me donnent des airs à vifs terriblement esthétiques. Il me dévore du regard, mais pas comme il l’aurait fait pour n’importe quel autre. Je suis le fardeau qu’il porte sur ses fragiles épaules, ses épaules exténuées. Je suis la consécration de ses fantasmes et de ses cauchemars en une seule et même personne. Je suis la raison de vivre d’Enzo, et je serais la raison de sa Mort. Je suis l’unique être sur cette terre qui puisse le comprendre sans limites, l’aimer sans limites et prétendre au titre d’âme sœur. Je suis la seule entité vivante, non, existante, qui puisse mériter l’amour despotique de ce grand adolescent torturé. De ce misogyne amoureux des femmes. De ce pitoyable paradoxe qui hante les jours et les nuits du reste de l’humanité de ses beaux songes attristés. J’aime Enzo, et Enzo m’aime. Il en a toujours été ainsi et cela ne changera pas, car nous sommes trop bien pour dépendre de cette réalité qui nous écorche. Et pourtant, ma voix magnifique, mal-assurée, lui susurre, sachant très bien qu’il ne me prendra pas au sérieux :

      « Arrête de me regarder comme ça, je commence sérieusement à douter de tes préférences alimentaires. »
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Enzo G. Stevenson
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MessageSujet: Re: now you can't find what you left behind; hazel.   now you can't find what you left behind; hazel. Icon_minitimeJeu 23 Juil 2009 - 3:39

    Douceur exquise, que de prendre le nectar d’un regard, que de s’évaporer sous une envolée passionnée, si éthérée. S’en arrive pourtant au désastre. Sans doute trop fort, sans doute trop tout court. Lorsqu’on se dit des jours entiers, voire même des années, que cette journée serait sans doute un miracle, qu’il en serait si inné, si immaculé. Mais qu’au final on a trop attendu, qu’on s’en est mordu. Lorsque dans chacun de vos rêves poussiéreux de cauchemars, vous vous infiltrez la déesse, vous vous infiltrez vos plus grandes maladresses. Qu’à l’apogée du périple malencontreux qu’est l’amour perdu et déchiqueté, vous devenez telle l’épave qui trimbale sa rancœur à gauche, et puis à droite. J’ose encore interpréter un doux air sarcastique et masochiste qui plus est, car aucun don en ce qui concerne les relations humaines ne m’a jamais parcouru, l’idée est tel qu’il ne faut pas avoir de tact, ca s’arrête là. A quoi bon penser que je suis stupide, à quoi bon s’acharner à croire qu’il y a un mot juste à chaque situation. Il n’y en a pas. Dans cette salle de bain, il est inconcevable qu’une seule phrase ou action puisse paraître plausible. Soyons réalistes, vous êtes en face d’Hazel et d’Enzo. Je ne puisse penser une minute que sa réaction peut être logique. Elle s’enferme sous ses bras, décèle ma peur, et se reprend, mène un air front battant, chancelant, effrayant de courage, de force, de peur, d’apocalypse… Mes sourires sortent faux, tout autant répugnant et pullulant d’apriori, d’angoisse, de frayeur, d’amertume, d’amour cinglant, brulant, bouillant, et navrant. Elle ose me rétorquer une de ces multiples conneries que l’on entend si souvent, comme si je pouvais à nouveau la déceler, après autant de temps. Comme si je me permettais de la retrouver. Sensation enivrante sous mon corps à la dérive, mon esprit ensevelit par la folie. Non je ne compte pas la dévorer, quoi que cela reste encore à décider. Sans doute serais-je entrain de bander en pareil situation. Non, je serais simplement à l’apothéose de ma malédiction diabolique. Je suis sur terre, allez encore savoir pourquoi. Le silence se fait au travers de mes lèvres vibrantes. Si fine et limpide, sans doute plus que mes incisives. D’une manière surprenante, mon visage redevient si serein, sans aucune expression quelconque, ni sentiment variable et déchiffrable. Je suis vide, je me contente de subir. Je l’admire, la désire, et continue cependant à la haïr. Après autant de temps, ma colère continue à vrombir de part mon muscle cardiaque. J’évite de trouver réponse subtil à ce nouveau malheur. Il est loin d’être neuf entendons nous bien, j’avais juste encore eu une fois une légère espérance en mon cas totalement désespéré et désemparé. J’ai du mal à cerner un quelconque aspect de la situation, je suis épris d’une unique envie, languir en silence jusqu’à ce que la réalité me reprenne et m’éventre la gorge. Je veux m’essouffler à poser un regard destructeur sur chaque parcelle de son corps, frêle, excessif, époustouflant, enivrant, machiavélique, propre aux désirs les plus fougueux et hargneux que je puisse ressentir. Car ma peau s’effrite en frisson un peu plus chaque seconde, car je fonds au ralenti dans une démence abêtissante. Mon souffle aux allures torrides est encore la seule chose qui interagit de ma part. Elle a ses airs animales, légèrement écœuré et je souris intérieurement, comme si de rien n’était, comme si il ne s’était réellement jamais rien passé. Je repense aux heures que j’ai passé à l’épier au loin, à me retenir de l’éventrer sans doute plus rapide que la lumière elle-même. Je sais exactement le pourquoi de son retour, et de ses nouveaux aléas dans cette ville glacial et meurtrie à laquelle je ne peux désormais plus appartenir. J’entrevois ce qu’elle est devenue, ce dans quoi elle s’enfonce, sans doute autant que moi. Car nous n’avons jamais réussi à passer à autre chose, car on se contente de se mutiler à coup de débauche et de vices tous plus encore stupides. A y penser, nous sommes les causes réciproques de notre désastre. Je l’ai sans doute détruite. Elle m’a tout simplement boursouflé jusqu’à ce qu’il ne reste plus une miette d’humanité dans mes cavités. Je suis immobile, mais pourtant loin d’être hostile. J’acquiesce en silence à ses moindres faits et gestes. Je suis si subjuguée que je cerne à peine l’air inquisiteur qui éventre mes traits à cette instant. Elle s’approche si dangereusement de mon corps, s’éprend d’une lubie, déchiquetant les boutons de ma chemise de ses doigts avides. Si dévastatrice sous son corps presque dénudé, sous son air atypique et lubrique. Soudain elle répond à mon expression, d’une façon abrupte, munit d’un talent exquis pour l’air détaché et presque désabusé. Je sens qu’il s’en cache tout autre chose, mais je me contente de ces vagues impressions dans un désarroi profond. J’attends toujours aussi sagement, comme un tendre enfant sommeillant dans un rêve mystique. Pourtant l’enfant s’évapore dans l’ardeur peu commune qu’est l’érotisme à proprement parlé. Mon corps tranchant d’une chaleur effroyable, bouffée survolté venant prendre mon air. L’atmosphère se désaltérant sous chacun de ses gestes. Hazel, Hazel … épousseter son nom jusqu’à l’infini, ma voix se bloque pourtant sous une force soudaine et impromptue. Celle qui m’ordonne l’insoumission. Car ce fut moi le maitre, car ce fut moi qui domina la moindre de ses suffocations. Comme un flash, comme une chimère éprenant mon regard. Je revois le passé, comme si j’étais toujours entrain de le dessiner. Il est impossible d’autant aimer qu’à cette instant, il impossible de détester chaque sentiment tout autant. Mes lèvres vibrent, alors que les sienne enlèvent un peu plus à chaque minute quelques millimètres de séparation. Ses doigts frôlent mon buste, achève cet univers éperdument glauque. J’entrevois la lumière, mais mes pupilles ne peuvent s’empêcher de clignoter tel un lampadaire en perdition. Dépotoir de résidence de souillon. Salle de bain hors du commun. Superficialité des lieux dans lesquels nous nous évaporons sans aucune importance. Ou du moins je suis le seul à suffoquer intérieurement de tant de sensation. Je m’exècre dans une inconscience passionnante. Car rien n’appartient à ma lucidité. Jusqu’à ce que je comprenne qu’elle venait de finir son travail, un souffle parcoure à nouveau ma bouche, le sang afflue, de retour pour vous jouer de bien plus mauvais tours. Faux espoir, s’en est si désillusoire.
    Je me retourne docilement sous ses ordres. Cette condition ahurissante, me soumettant entièrement à son attitude sulfureuse, ou plutôt à mes sentiments. Je m’insiste à tout prix à ne pas saisir le mal que l’on s’oblige à subir. Car je sais qu’elle n’est pas la seule à souffrir, au contraire de ce que le monde entier pourrait penser. Je suis le monstre, je suis la bête noire dans cette histoire. Loin de l’attitude totalement creuse du preux chevalier, j’ai toujours été celui incapable d’aimer, ou tout simplement de sublimer une personne. J’ai été incapable de la chérir, les marques perdurent, les marques s’encastrent sur son visage. Mais moi-même je m’affaisse dans la douleur, car je suis un démon. J’ai osé détruire une créature inoffensive, j’ai osé la dépecer de toute gaité cupide qu’elle aurait pu encore ressentir après la dure vie qu’elle avait déjà du soutenir. J’ai obstruis son visage d’animosité plus contraignantes les unes que les autres. Je l’ai forcé à dépérir, à continuer la chute qu’elle avait prit déjà trop tôt. Et je me suis moi-même grisé dans ma haine, dans mes multiples peines. Car je sais que la passion anime tous mes membres à cet instant. Que le silence abrupt ne fait qu’amplifier la crise de sens. Quelques suffoquements plus représentatifs que nôtres respirations. Miroir, ce reflet éprenant ma vue, je retiens ma tête de s’évanouir sous le plaisir du spectacle, et je ne retins pourtant pas un léger sourire, la sentant enfin faible et vil. M’insufflant à nouveau des ordres malencontreux. Je me moque, elle est si puérile de vouloir me conditionner sans aucune vue sur ses membres. J’ai pourtant l’envie de la respecter, pour une fois que je suis encore capable de penser et d’agir en conséquence d’un acte bravoure. Ma petite moquerie est fébrile et enfantine, mon visage sort à peine de son irascible mystification. Même si mon corps ne cesse de bourdonner à la démesure de mon ardeur. Plus aucune chaleur n’émanant de son corps ne parcoure mon essence. Je la sens loin derrière moi, mais mon regard continue à être clos, je me surprends à entrouvrir mes paupières, cela dure à peine une seconde, il ne faut pas que je succombe. Et je me répète, encore et sans cesse qu’elle est la seule à pouvoir me procurer tant d’effet. Je pourrais traverser mainte et mainte galaxie, trouver de nouvelles sources de vie, aucune âme n’aura la grandeur et l’obligeance de couver en moi une telle passion exorbitante. Je suis incapable d’haïr quelqu’un d’autre autant qu’elle. Je suis incapable d’aimer à nouveau, si ce n’est d’elle. Je suis incapable de survivre si je n’ai plus l’espoir de la croire toujours en vie, signe qu’elle doit encore m’appartenir. Car son cœur tout entier m’est dédié, car elle a en bavé, car elle a saigné, car elle s’est misse à genoux et m’a prié, m’a largement supplié. Quelque soit la forme dont j’aurai pu l’aimer, elle le voulait. Mais je ne pouvais me résigner à faire durer en moi l’infamité. Loin d’elle, je suis sans doute simplement misogyne, et caustique. Eloigné, distant, trop déconcertant. Je contiens mes pulsions dévastatrices, sous peine d’avoir encore le même délire. Et je continue inlassablement à l’admirer de mes yeux fermés, à imaginer ses courbes, ses formes. Laisser glisser sous mes doigts en pleine imagination sa peau entre l’halé et l’élégance cristalline. Ce n’est pas un plaisir, c’est une punition que je m’inflige. L’eau ébouillantée brule mon dos de désir, j’aurai presque la sensation de me laisser mourir. Et puis, l’arrêt se fait saisissant. Deuxième secousse.
    Le parfum enivrant de son corps si proche. L’air suffoquant qui englobe nos âmes. La situation plus que lubrique, plus que biblique, plus qu’un quelconque mot ou définition. L’atmosphère diligente. J’ai toujours les yeux fermés, je ne puis les déceler sans qu’elle ne m’y accorde le droit. Principe divin, comme si j’en avais au moins un. Et celui-ci passe à travers elle. Voila une chose qui a désormais changé du tout ou tout avec le temps. Une véritable considération façonnée sous les périples des années, sous l’usure de l’amour, sous l’usure du vice. Je lévite dans un noir profond, décelant le monstre que j’ai été, l’être pur que je me prétends jouer à l’instant, et déjouer dans la prochaine seconde. Je l’accumule par divers manipulations dans mes songes profonds. Alors qu’au fond, elle est là, à coté de moi, comme si je n’y avais plus droit. Elle me le donne pourtant, l’espace de sa voix, le son glorieux de son timbre résonnant avec magnificence et récurrente érosion due aux péchés. Je m’évapore, encore. Et je m’abstiens de refondre face à sa subtile beauté. Je peux au moins avouer qu’elle est belle, qu’il est rare d’admirer une créature si svelte, esthétique, éclectique et pourtant vil. Dire que moi-même, j’ose à peine me donner l’honneur de me fixer dans un miroir, le temps de capter ce que à quoi je ressemble, et quelle beauté m’anime, celle que beaucoup adule, celle que trop rechigne. Elle est assise là, à coté de moi. Je la croirais presque entrain de me dévisager, attitude surprenante provenant de sa part. Car il est d’un fait avéré que la simple vision de nos corps ne peut être que despotique. C’est d’ailleurs d’où provient mon plus immense soucis de la soirée, comment suis-je encore capable de rester si figé. Ma chemise lui donne un air sauvage et insatiable, j’esquisse un sourire. Encore plus ce petit bouton qui me donne l’envie de penser que c’est qu’une petite gamine à la façon garçon manqué. Elle a toujours été une gamine, de son apparence frêle et enfantine, décelant pourtant une perfidité de débauche inlassable. Une classe insaisissable et pourtant inadapté. Elle ne peut charmée sous cet air aguicheur et vulgairement noble. Je la fixe sans me ressaisir un seul instant. Je la dévore toute entière. Je la mange du regard, infiltrant dans ma carcasse chaque parcelle de son corps que je délasse avec dévotion dans ma crise aliéné à l’apparence froide et rigide. Car je suis passionnée, et que cela a toujours eu un gout empoissonné. C’est d’elle que provient la ressource incommensurable de venin dont je puisse posséder, et je sens que ce poison traverse mon sang avec fougue. Je sens que mes pieds se tordent sous mes chaussures, que le processus se met doucement en route, qu’il remonte, et que je ne peux décemment l’empêcher de me traverser lentement, jusqu’à destination. Mais elle vient briser mon admiration tant qu’il est encore temps.
    « Arrête de me regarder comme ça, je commence sérieusement à douter de tes préférences alimentaires. »
    Mes dents étincelantes osent enfin se montrer, ma peau se plissant sous une légère euphorie abjecte.
    « J'avouerais qu'à défaut j’ai bien souvent voulu devenir cannibale dans le passé. On ne peut décidément rien te cacher. »


Dernière édition par Enzo G. Stevenson le Jeu 23 Juil 2009 - 3:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: now you can't find what you left behind; hazel.   now you can't find what you left behind; hazel. Icon_minitimeJeu 23 Juil 2009 - 3:40

    Je sais que je manie l’humour avec un ridicule pathétique, mais j’ose enfin détendre les crispations de mon esprit. J’ose jouer au même jeu ridicule dont elle s’est éprise, négliger la réalité, ignorer l’instant. Je sais pourtant que je suis d’une nature taciturne, je sais qu’aucun mot ne sort de ma bouche sans qu’il n’y en ait une raison, et que seul mon regard parle. Mes yeux fixent pourtant doucement le bas de cette chemise, mon regard glisse sur les carreaux jusqu’à retomber sous sa peau. Car j’affectionne cette enchevêtrement velouté, ô combien il m’avait manqué, ô combien personne n’est capable de la surpasser. Et si proches soit-on, si vif soient nos corps en attende d’éruption, mes doigts glissent, trépassent sous son derme. Ma main épousent doucement sa cuisse d’une manière fragile, érayant légèrement le tissus surplombant, alors que mes ongles s’enfoncent un peu plus chaque seconde, je sens une perde de contrôle si proche, j’entends mon âme crié gare à la tornade. J’expire violemment, alors qu’elle-même est déjà loin. Ce qui suit n’a droit à aucune logique, ce qui suit n’est qu’une succession de gestes infâmes et assoiffés par la passion, par la haine, par les démons. Car quand l’amour n’a pas la chance de se faire une place sous les fracas, de laisser paraître ses pardons et ses échanges, quand il étouffe sous la violence, seul réponse furtif à l’appel du diable. Fuck love, fuck love… voudrais je répéter. Mais je suis déjà essouffler. La peur, la colère. Car j’ai honte de moi-même, car mes membres ne se contiennent déjà plus. J’ai encore le temps de me demander pourquoi je lui éprouve autant de mépris, même si j’avais eu l’air pour y réfléchir, aucune réponse ne me serait venue. Ses yeux si effarouchés et endiablés me fixent, ils sont gigantesques, ébouriffants, à en virer fou. Elle cherche un quelconque sort à mes gestes, et pourtant son corps a déjà eu le temps de faire un détour et ses jambes n’ont eu d’autres choix que d’enlacer ma taille sous ma force assise. Cette appuie blanchâtre et dégradant qu’est une baignoire ne nous oblige pas de vaciller. Alors que mes lèvres effleurent déjà les siennes, en pleine recherche. La chaleur suffocante de son souffle sous la rougeur paline de mes lèvres. Mes narines n’ayant d’autre alternative que de frémir. Et mes mains toujours plus cruel, serrant son corps encore humide de toute part. Je la relève, cherchant un appui plus tenace. Comme si la puissance de la porter, elle et son corps enlacé sous ma taille, sous mon cou, était si inné, je n’avais même pas besoin de la chercher, elle m’avait été donnée dès la naissance. Cette vigueur fulgurante, plus forte que la tempête, plus cruel qu’un volcan prêt à tout dévaster sur son passage en fusion. Mes mains exècrent l’ancrure du bas de son dos, alors que ma chemise est déjà au dessus de mes mains, et non sous. Misérable pécheur que je suis, décidément uniquement apte à renchérir par le sexe, car mon cerveau n’a pas le temps de réfléchir quand je suis épris de telles pulsions. J’entrechoque le vide, je vacille, je retombe dans l’oubli. La voila plaquée contre un mur, l’instant que son visage soit dégagé par le mien, que je la laisse respirer et pouffer sous le coup brutal de la surface froide. Car elle avait sans doute raison, je vrombis en plein déséquilibre alimentaire, à la recherche de la paix, alors que je la provoque et l’empeste. Elle se prélasse sous mon torse nu, elle s’évapore contre le mur, et s’allonge de désir insuffoquablement recherché depuis des années. Mes lèvres houspillent le creux de son cou, éprennent le rejet de son menton, titillent ensuite sa langue. A jamais d’un érotisme puérile et inlassablement gouté, jusqu’à vous en dégouter. Car nous sommes des bêtes, car du moins je ne suis qu’un animal en proie aux mêmes délices qu’elle m’a donné l’honneur de connaître, et que jamais rien ne me fut acquis de si monstrueusement gouteux après elle, et jusqu’à elle, à nouveau. Le temps de réaliser qu’elle est réellement à mes cotés, qu’elle est réellement entrain de fendre mon dos de ses ongles. Qu’elle s’essouffle jusqu’à en venir à mes cheveux, qu’elle éprend, arracherait presque. Je la fracasse contre ce mur, alors qu’elle a toujours aimé souffrir, qu’elle a toujours désiré s’anéantir. Je crois qu’elle est prise du même délire que moi cette fois ci. Qu’elle m’a suivi. Et que la souffrance va réellement nous anéantir. Car je suis fou, car je suis con. Car je la lâche, qu’elle retombe, s’affaisse contre le mur, car elle est à nouveau seule et se rattrape de justesse. Un, deux, trois, quatre pas en arrière. Cinq, six, sept, huit … Je suis à l’autre bout de la pièce. Je me retourne, m’éventre de ma peine, de ma propre colère retourné vers moi-même. Car mes mains transperceraient presque le lavabo que je sers comme si j’avais encore la force de le briser. Mes paupières se resserrent si fort, l’unique désir de ne pas voir mon reflet dans le miroir. Et je me retourne à nouveau vers elle. Mon torse s’étirant sous la force de mes bras, retenant toujours ce stupide lavabo. Je ravale ma salive. Je dois avoir l’air si hargneux, colérique, impulsif. Mon visage n’ayant jamais été si froid que lorsque que je l’ai quitté. Mes traits inlassablement méchants, incessants. Car mon regard n’a pas le droit de briller, il s’est résigner sous la noirceur de mon âme, surpassant tout autre sentiment à cette instant. J’aimerai lui hurler la vérité, j’aimerai encore lui répéter sans cesse combien je la hais. J’aimerai lui faire comprendre que tout aurait pu être différent, mais que j’ai été trop lent. J’aimerai me dire que ce fut la vie et qu’il en soit ainsi. Mais mon pied bascule déjà et envoi valser la poubelle à mes cotés. Elle s’envole contre le mur ou elle est perchée, ou elle s’agrippe sans répit de peur, de frayeur. Elle sursaute quand les déchets éclatent en l’air, retombent au sol. Le silence à jamais néant. Je cours, j’outrepasse l’espace. Me colle à elle, la barricade de mes bras. Prisonnière à jamais de mon emprise. De part le regard, de part la haine, de part la passion, de part l’amour tout simplement. « OU ETAIS TU HAZEL ? », vocifère-je. Je crispe la bouche, je retombe. Enlevant encore les quelques centimètres restant, mes avant bras se couchent au niveau de sa tête. Mon visage s’adoucit, se soumet faiblement à son inéluctable nouveau pouvoir. « Ou étais tu passée … ».


[Car putain ... J'ai du poster en deux posts quoi . J'ai trop honte; je m'exaspère . et finalement j'avais raison, oui j'écris bien . Oh oui, c'est bien écrit . Mais nondedjeu, ca s'arrete trop là . l'interieur creux comme pas deux , ca n'a ni queue ni tête, je dois apprendre à écrire xD Et je savais que j'aurai du choisir l'autre réaction d'enzo punaise , elle est naze là --']
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MessageSujet: Re: now you can't find what you left behind; hazel.   now you can't find what you left behind; hazel. Icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 23:10

bon, t'as assez attendu : savoure canaille ! now you can't find what you left behind; hazel. 197238



    Je ne comprend plus grand-chose à ce qu’il se passe. J’ai mal au dos, je crois qu’il va me violer. Peut-on vraiment parler de viol ? Je ne suis pas farouche, et un instant j’espère qu’il me fera l’amour contre ce mur. Qu’il se persuadera de renouer avec nos liens anciens, alors qu’il se contentera de se pervertir comme tant d’autres, et que nôtre histoire n’aura finalement été qu’un pur mensonge. Seule sa trique subsiste, et ma tristesse grandit, encore et toujours.

    Il a fini par se détourner de moi, avec violence, me laissant me remettre de ce choc. Ca a été si rapide, brutal, chaotique. J’en perds mes repères. Suis-je bête, je n’ai pas de repères. La blancheur immaculée de la pièce m’aveugle, les carreaux éclatant de l’endroit semblent grésiller tellement la lumière qui en émane semble vive. Mes genoux repliés contre mon buste, ma tête apposée contre le mur, mes cheveux d’encre étalés sur ma peau diaphane, j’ai le regard lointain, la stature animale, la prestance d’une antilope. Difficile de croire que je ne suis qu’une pute ordinaire. Je suis désespérément ordinaire, et ordinairement désespérée. J’aimerais que mon malheur ai quelque chose d’inédit, ça n’est pas le cas. J’aime Enzo plus que quiconque, et ça me tue. Il y a tant d’histoires comme celle-ci, je n’ai même pas le bon goût de faire dans l’originalité. Moi qui rate ma vie, je rate aussi mon agonie. Cette torture n’a pas de sens, tout comme ma passion sans borne à l’encontre de ce batard éphebophile. Je me hais de l’aimer comme ça. Je suis conne malgré moi. J’aurais vraiment aimé pouvoir décider de mes sentiments. Mais non, mon cœur s’emballe pour Enzo, et ce sans jamais cesser.

    Je l’aime tellement qu’au moment où ses bras viennent m’enserrer, je lâche un cri de terreur. Il me serre contre lui, il se serre contre moi. Il niche sa tête contre mes seins, me hurle une question, la réitère. Mes yeux sont écarquillés, ma visage crispé en un rictus d’effroi, mes lèvre tremblantes. Je pleure, je pleure à chaude larme, je pleure d’horreur. Mes sanglots sont bruyants, érotiques, cruels. Déjà son emprise vénéneuse me fait perdre l’esprit, embrume mes pensées comme jamais, brule ma peau et mes sens. Je ne sais plus comment je m’appelle, je ne sais plus la vie, je ne sais plus la mort. Je ne sais que la souffrance, étonnement et inéluctablement agréable, que me procure son étreinte, que me procure sa voix. Je meure un peu plus, je voudrais hurler, mais je me contente de gémir, alors que mes larmes ruisselles sur mes joues, se mêlent à ma salive. J’ai si mal que mon souffle se fait rauque, je suis effrayée, je suis si triste, il me blesse si fort, si profondément. Je l’aime.

    Je passe ma main dans ses cheveux, les embrasse, serre son visage contre ma poitrine, continuant de trembler, et de sangloter en silence. Je voudrais le mordre mais je ne m’en sens pas la force. Mon corps agis tout seul, je veux le chérir. Je l’enserre de mon étreinte amoureuse, éplorée, dévouée. Je l’aime bien trop fort, si fort que je nous en détruit, mais ça n’est pas nouveau. Et je ne peux pas lui dire non, car déjà il me dirige encore, déjà il a fait de moi son esclave consentante. Il recommence à m‘aimer, bien qu’il n’ai jamais cessé, et mon désir masochiste se réveille. Je lui murmure, bégayante, brisée, en larmes :

      « Tout … Tout va bien maintenant. Je .. Je suis là. Je suis revenue. Tu n’es plus seul. »





    Je l’appose doucement contre le sol froid, il est torse nu, je n’ai que sa chemise. D’un mouvement habile, je rejette ma crinière anthracite sur mon dos cassé, et empoigne ses bras. Il est musclé et je ne fait pas le tour de ses biceps. Mes cuisses se posent de chaque côté de son bassin, et doucement, j’attrape les pans de mon unique vêtement. Je tire dessus, déboutonnant automatiquement le haut, avant d’écarter le tissus, dévoilant l’entièreté de mon corps nu. Ma peau blanche, comme de la porcelaine, mes seins ronds, pleins, parfaits, mes tétons rouges, comme deux pétales de rose déposées soigneusement sur une colline enneigée. Je suis divine, je suis faite pour Enzo plus que n’importe quelle autre. Personne ne peut ne serait-ce qu’espérer me concurrencer. J’entends au loin Kiss Factory de Miss Kittin qui démarre et j’en jubilerait presque. Mon visage candide, sur lequel a dégouliné le mascara et les larmes, semble traversé de deux ruisseaux noirs. Ils sont minces, délicats, élégants. Mes lèvres ensanglantées, mes airs incertains, mes cheveux ébouriffés, sauvages, tout m’honore, tout me sublime. Mes doigts habiles glissent le long de son torse, comme un drap de soie terne qui effleure, caresse avec avidité et distance, avant d’agripper la bordure de son pantalon. Je déboutonne sa braguette, la dé-zipe, et dans la berceuse grinçante je reconnais le désir qui l’éreinte. Je descends son slim juste le nécessaire, empoigne son caleçon et fait de même, avant de m’attaquer à la suite avec l’entrain d’un enfant à la vue d’un cadeau de noël. C’est d’un malsain étourdissant, mais j’ai eu quatre ans pour en faire mon art, je m’y complais et m’y exerce avec l’habileté d’une experte. L’habileté d’une salope. C’est pourtant plus que cela. Nous renouons avec nos anciens rituels salaces. Nous renouons tout court. Pas le temps pour des préliminaires, je guide son sexe jusqu’à ma croupe, mais me ravise, la sodomie est trop impersonnelle pour des retrouvailles. Une fois l’erreur corrigée, je me laisse aller, le laisse entrer, ferme les yeux, expire doucement. Enzo n’a peut-être pas les attributs d’un bovin, mais il en reste gâté par mère nature. Je commence à descendre, à monter, à redescendre et ainsi de suite, m’abandonnant à ce mouvement masturbatoire ô combien maitrisé. Je me sens conne, là, à jouer les ascenseurs. Il n’en reste pas moins que je me sens prise d’une chaleur étrange, douce. Je sens le plaisir monter de mon pubis jusqu’à mon estomac, l’enserrer de son emprise agréable, certaine, violente. Je me contracte, laisse un gémissement offusqué franchir mes lèvres, mais n’en ouvre pas les yeux pour autant. Je ne sais pas s’il me regarde, bien que je dois être magnifique comme cela, la jouissance sur mon visage. Je plaque mes mains sur son poitrail, mes doigts se crispant comme mes ongles se plantent dans ses pectoraux, découpant sa peau, saignant sa chair, lui arrachant un cri de douleur émerveillée. J’ondule puissamment, ne lui laissant pas l’occasion d’agir. Je le domine, je le chevauche, je le fascine. Il prendra sa revanche en temps voulu. Doucement, je me laisse aller, gémit encore et encore, un peu plus à chaque fois, la force de mes cris allant crescendo. Je crie son nom, je l’entends soupirer le mien. Et tout ça sur le rythme d’un DJ grenobloise, qui euphorise la situation. Sans doute que nous n’aurions pas besoin d’elle, trop heureux de s’être retrouvés. Ca n’a rien d’un happy ending. Premièrement, ça n’est pas un ending, notre enfer n’a pas de fin ; deuxièmement, c’est tout sauf happy. L’on se nuit l’un à l’autre, on se détruit mutuellement et on s’enfonce dans le désespoir. On ne se rends pas heureux, mais on s’aime tant que l’on crache sur le bonheur au profit de notre union. Charmant duo de crétins, je sais. Kittin détache les mots soigneusement, érotiquement, et le stock déclenche en moi une vague d’entrain folle. Pourtant il me reprend le pouvoir. Il est mon Dieu et je lui obéis. Je le quitte, à contrecœur, et me retourne, à quatre patte par terre, m’offrant comme une fillette vierge à un terroriste islamiste. Je me demande combien d’innocents il a dut tuer dans un élan kamikaze pour me mériter. Sans doute qu’il a dut se massacrer à travers plusieurs vies pour qu’Allah lui concède pareille nymphe. Doucement, ses doigts viennent se glisser entre les miens, se ficher dans mes paumes, son torse se coller à mon dos, ses jambes puissantes côtoyer les miennes, et son froc débraillé flatter mon bassin. Lentement, il entre par une voie différente, celle à laquelle j’avais renoncé dans un premier temps. Ca ne me dérange pas, au contraire. Je l’aime dorénavant comme un animal, et lui aussi. Il se glisse en mon sain avec plus de difficulté, m’arrachant un cri de souffrance, son visage vient se coller au mien, sa langue caresser ma joue, mes lèvres, ma nuque. Il embrasse mes cheveux, les attrape et les tire de ses dents, avant de céder à ses pulsions. Ses coups de bassins se font plus forts, plus décidés, plus brusques. Je crie tant il me déchire, avant de gémir, de haleter tellement le plaisir se fait grand. Je pourrais tergiverser sur la différence entre la stimulation anale et vaginale, et comme la première est plus intense et agréable, plus difficile aussi, mais je ne le ferais pas. Je vous laisse deviner ses murmures qui caressent mes épaules de son souffle chaud, grave. Il enserre mes mains avec plus de vigueur, chuchote mon nom au creux de mon oreille, s’accole à ma croupe avec plus de force encore, m’explore sans curiosité aucune. Il me connaît par cœur et sa confiance lubrique exauce mes souhaits. Un sourire stupide se dessine sur mes lèvres, je crois que je goute finalement au bonheur, par le plus vil et le plus blasphématoire des moyens qui soit. C’est sans doute ça le bonheur. Être croyante de son fatalisme, et s’affranchir des chaînes malveillantes d’un Dieu indifférent. Le bonheur, c’est renier l’après. J’aime mon présent, je supporte mon passé. Mes mains quittent le sol, guidées par les siennes, et se retrouvent posées contre le mur, alors que je suis agenouillées et toujours harcelée de ses coups de bassins fiévreux. Il est en sueur, je le suis tout autant. Les gouttes perlent à nos fronts et font resplendir la pâleur de nos peaux veinées. Il vient mordre le lobe de mon oreille, m’assène un autre coup d’une violence rare, je flancherais presque, mais je tiens bon. Je résiste comme jamais dans ma vie, et alors que mes lèvres frôlent son oreille, je lui glisse avec sensualité un évident :

      « Je t’aime Enzo. Je t’aime. »


    Il me regarde en coin, je soutiens la dureté fragile de ses pupilles, il n’a même pas besoin de me répondre. Je souris à pleine dents et éclate de rire, un rire dans lequel il me suit, ramenant nos mains à mon corps, les pressant contre mes seins virginaux. Nous sommes agenouillés, lui collé à mon dos, et je le sens qui vient avec plus de rudesse encore, son menton cependant niché au creux de mon épaule. Nous ne cessons pas, nous livrant à ce ballet salace, tout deux épris l’un du corps de l’autre. Ses mains quittent les miennes pour venir s’arquer sur mes hanches, les écartant avec brutalité, il sort et rentre, jonglant d’un orifice à l’autre. Il finit donc par revenir en mon intimité la plus féminine, passant d’une sodomie enragée à une levrette excédée. Je crie en riant, il gémis et ne peut non plus retenir un soupir d’amusement. Il vient avec plus de rapidité encore, je croule sous les assauts, toujours plus puissants. De nouveau mes doigts rejoignent le sol, et de nouveau je m’apparente à un animal. Lui reste agenouillé, son buste droit, son sexe érigé. Nous sommes comme faits l’un pour l’autre, s’il était Ken et moi Barbie, nos anatomies de plastique coïncideraient parfaitement. Nous sommes tous deux les produits haut de gamme d’une chaîne commerciale pitoyablement défectueuse, et ne saurions être vendus séparément. Il finit par rugir, et je le suis. Mon plaisir frôle le sien, l’enlace, nos orgasmes fusent au même moment, au même dixième de seconde, comme nos yeux se révulsent avec synchronisation, nos bouches s’entrouvrent avec instinct et nos salives s’agitent, sulfureuses, comme deux jumelles. Il éjacule avec violence, comme jamais auparavant. Je suis presque surprise par la quantité mais suis trop gagnée par l’extase pour penser à autre chose qu’à nôtre union grandiose, monumentale. J’ai redressé mon buste, ses mains sont venus caresser mon ventre, les miennes ses joues. Moi dos à lui, lui contre moi. Je ne saurais aimer quiconque comme je l’aime lui. J’en serais tout simplement incapable. Si nous avions été frères et sœurs, nous aurions fait dans l’inceste. Tout les détails de ce monde et de nos vies s’alliaient pour nous pousser à commettre le péché de chair, qui me semble plus être une vertu miraculeuse qu’une faute sale et honteuse. Je n’ai pas honte de cette crasse ostentatoire à laquelle nous nous adonnons. Mes forces me quittent, je pousse un soupir doux… un soupir heureux. Mon corps heurte la surface glacée, carrelée de la salle de bain, et mes bras s’étendent le long de mon corps, alors que je me retourne, sentant son membre satisfait me quitter. Je me couche sur le dos, le laissant admirer mon corps divin, et je souris de béatitude. Je ferme les yeux et n’ose pas les rouvrir, de peur que cela ne soit qu’un rêve.

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MessageSujet: Re: now you can't find what you left behind; hazel.   now you can't find what you left behind; hazel. Icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 23:11


    Il est assis à côté de moi, une jambe couchée, l’autre repliée, sur le genoux de laquelle repose son coude, son bras pendant dans l’air, tendue de toute sa longueur. Il a le regard dur, occupé, bouleversé, mais pourtant serein. Cette sérénité qui l’avait quitté quatre ans durant. Il est nu, son pantalon descendus jusqu’à mi-cuisse, son caleçon maladroitement remonté laissant entrapercevoir ses poils pubiens, un début de son membre. Son torse angulaire, sec, violent. Une vraie gravure de mode. Je peux parler, moi. Complètement nue à ses côtés, étalée de mon longs, ma jambe droite reposant sur ma jambe gauche, mes mains fermées, mon air défoncé côtoyant mon souffle chaud. Je suis belle à en mourir. Belle à en crever. Pourtant, je sais que cela a longtemps été nôtre cas, à tous les deux. Dans nos amours juvéniles, nous étions aussi désirables et passionnés. Peut-être moins rodés à l’exercice de la tristesse sans doute. Ces quatre ans étaient quatre années perdues, stupidement. Nous le savons l’un comme l’autre, et je voudrais que cet amour dure pour toujours. Je souhaiterais que cette agonie se fasse éternelle. Je souhaiterais que nous ne nous quittions pas, que nous ne vieillissions pas. Je voudrais commettre un double-suicide, mais la peur de l’après m’en empêche. Je ne pourrais pourtant pas vieillir à ses côtés, je n’en serais pas capable. Alors dans le doute, je laisse ma bouche s’entrouvrir pour qu’en sortent ces quelques mots incertains :

      « Jure moi Enzo que tu ne me laissera jamais seule. Jure le moi, car je suis tienne. A jamais. »


    Je sais que demander ce genre de chose à Enzo n’est que peine perdue. Le nombre d’imbéciles amoureuses de lui à s’en damner doit être fou, autant que l’objet de cette passion débile, mais j’espère. Pourtant, je ne lui laisse pas l’occasion de répondre. Déjà je me redresse et m’avance vers lui, encore et toujours à quatre pattes, comme accommodée de ma condition d’esclave, et je viens embrasser son index, le lécher, le suçoter avec dévotion, avant de remonter le long de son bras, titillant ce dernier de ma langue de braise, laissant derrière elle une légère trainée de bave chaude qu’il chérira jusqu’au dernier de ses souffles. Mes lèvres viennent embrasser son cou, son menton, sa bouche, car je sais que ce ne sera jamais de trop. Le rimmel dévore mes joues rosées, je suis féline et carnassière. Mes yeux roulent et leur clarté d’un bleu électrique vient scruter le décor alentour. Un instant je replonge dans nos souvenirs. Nous avons un tel passé derrière nous. J’en suis heureuse, vraiment. J’ai fait d’Enzo ce qu’il est aujourd’hui, et la question n’est plus là. La véritable question est devenue : que vais-je faire d’Enzo maintenant ? Et que fera-t-il de moi ? J’avouais il y a quelques lignes que nous nous détruirions sans doute de nôtre amour violent. Mais qui sait ? S’il m’apportait cette sérénité à travers autre chose qu’un orgasme, sans doute pourrait-il chasser mes peur et me faire envisager l’avenir à ses côtés. Lui, l’envisageait-il à mes côtés ? Si la réponse était non, alors il n’envisageait pas d’avenir du tout. Car après tout, Enzo est mien, et ce depuis l’instant où il a posé ses yeux sur moi. Et je suis sienne, depuis l’instant où j’ai posé mes yeux sur lui. Doucement, je me laisse tomber à ses côtés, ma tête s’apposant contre son bassin, dur et chaud. Ca sent le sperme mais pourtant cette odeur ne me repousse pas, j’aime la semence d’Enzo, tout bonnement car elle est la consécration de ses pulsions sexuelles. Mais je n’arrive toujours pas à savoir si la consécration de son amour à son égard se traduira par une vie sereine l’un Aurès de l’autre, ou part nôtre mort à tout les deux dans l’immédiat ? Que pareille question hante l’esprit d’une gamine de vingt ans est sans doute effrayant. Mais nous sommes effrayants, et ainsi est nôtre idylle. Mon pouce et mon index viennent saisir une mèche de cheveux de Dieu, et alors que je la fait tourner entre mes doigts, j’ai l’impression de caresser notre passé, notre présent et notre avenir, aussi embrumé soit-il. Je voudrais que tout se fige, que l’histoire s’arrête maintenant, et que le générique de fin soit projeté, les noms des acteurs défilant aux côté d’un petit cadre dans lequel une scène se jouerait encore : mes doigts s’arquant autour d’une mèche de cheveux. Je voudrais tant de chose et il ne m’en apporte qu’une seule, la seule qui soit véritablement essentielle : son amour.
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Enzo G. Stevenson
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MessageSujet: Re: now you can't find what you left behind; hazel.   now you can't find what you left behind; hazel. Icon_minitimeLun 3 Aoû 2009 - 4:57

    Mes pupilles rébarbatives sont scellées à double tour. Sans doute la peur de les rouvrir, d’envisager la situation tel qu’elle, le silence entre deux déchets tous droits sortis d’une cure de desintox de quatre ans pour ensuite y replonger en un instant dans une salle de bain glauque au possible, ou plutôt une déchèterie. Un rictus maladive éprend mes traits, et j’espère que tout ceci n’est qu’un pure cauchemar. Quoi qu’il mériterait sincèrement le titre de rêve, d’idylle plus qu’hypnotique tellement l’instant fut et est encore fascinant. Ma peau toujours aussi virulente, se remettant à peine de ses secousses, encore transcendante et transpirante. Mon souffle chaud, voire ébouillanté. Cette intense sensation qui parcoure toute chair, tout muscle, toute particule de sang, tout ce qui fait de vous un Homme. Ce sentiment d’extase fusionnel, maniant le corps et l’âme dans un parfait épanouissement de votre personne. Ressentiment pourtant bien trop puissant à l’approche du bonheur inéluctablement naturel. Il ne peut être admit et acquis aussi facilement. Je ne puis accéder au pouvoir dans une harmonie incertaine et perpétuellement remise en doute par mes envies. Car à cet instant, la vie me parait inné, moi et mes yeux fermés, moi et mon unique amour indigne de la fertilité de mes piètres sentiments. J’aimerai continuer à m’enfuir dans le néant continuellement, mais je sais dès lors qu’il n’a ni lieu d’utopie surnaturel, ou de bonheur infantile. Mais qu’il a bien lieu du drame de toute vie, de ma vie. Car je viens à peine de renouer avec mes anciens démons, et que l’air éprend à nouveau mes poumons. C’est inlassablement que j’aime décrire ce mal, cette vivacité de l’inconscience à la conscience, du sommeil au réveil, du rêve à la réalité. Car j’aime esquisser sous mes pensées la douleur que l’on ressent lorsqu’on comprend. Lorsque l’on réalise quelle ordure on s’afflige à être, lorsqu’on réalise qu’au fond, on ne désire rien de plus que la mort, par lâcheté, incapable d’accepter la vie telle qu’elle est donnée. Lorsqu’on a décidé de ne plus espérer et de laisser faner ceux qui ont encore l’espoir fatidique de l’avenir, de mon avenir, de notre avenir. Car je suis le désespoir propre de l’homme, et qu’au fond Hazel et moi nous sommes identiques. Deux épaves qui trimballent leur peine en quête d’on ne sait quoi, d’on ne sait où. Deux créatures qui recherchent indéniablement la fin sous une torture perfide et machiavélique que seul les plus fous désirent pour leurs derniers jours. Il y a cependant toute nuance à apporter, elle veut y croire, elle veut y voir l’espoir. Moi, j’ai perdu la foi, je crois que c’est elle, je crois que c’est aussi le tout. Après tout, la vie m’a parut si fade une fois sa lumière passée ma porte, envolée au loin et crue perdue à jamais. Pourtant retrouver la lumière désastreuse a quelque chose d’encore plus chaotique que la lumière elle-même. J’hésite cependant entre plusieurs réactions, je me contente pourtant de la regarder intensivement dans un air serein, mais pour le moins résonnant comme une illusion subtil. J’ai donc fini par écarquiller les yeux et dévaster mes iris de trop de splendeur, de trop de peur. Elle n’ignore pas à quel point c’est une déesse stupéfiante, elle contrôle à la perfection sa beauté, sa magnificence, ses airs divins. Je sais pourtant que je suis loin d’être objectif, je suis tout ce qu’il y a de plus bouche bée, envouté, ensorcelé même. Mais je pourrais jurer sur la terre entière qu’elle est une des créatures les plus miraculeuses que dame nature ait conçu, et c’est à moi qu’elle vend son âme. C’est à moi qu’elle se donne toute entière. Je devrais en être fier, peut être. Après tout c’est loin d’être un miracle, l’amour n’étant qu’un venin s’infiltrant indéfiniment dans vos veines et se transfusant de muscles en muscles, histoire de vous laisser complètement pétrifier et paralyser à vie. Quand ce tendre effet ne prend pas la direction de l’épanouissement, mais plutôt du dépérissement pure et simple, il a ce genre destructeur que trop d’âme ont subit, certains en sont guéris, d’autres en sont marqués à vie, j’en fais partie. Car j’ai décidé de ne pas survivre, car j’ai décidé de m’anéantir. Dans pareils conditions, la vie ne vaut pas réellement la peine d’être vécue. La vie ne vaut rien si elle n’a pas le joyau de la couronne, car c’est impensable d’imaginer mon existence sans elle, ca s’arrête là. Pourtant, la regarder ne donne à mon corps qu’un devoir, se tordre, jusqu’à se dépecer lui-même de ses cordes. Comme si décider de la chérir, ne serait ce qu’une nuit, c’est déjà me détruire d’avantage. N’est ce pas ce que je cherche, me dépecer de toute vie, car elle est mon poison, tout autant que ma morphine ; car elle ne fait que me maltraiter à force de m’aimer ; car vivre avec ou sans elle, cela reviendrait au même, le chemin serait juste différent. Profiter de son esclavagisme jusqu’à un moment j’éclate et je n’en puisse plus d’autant de lamentabilité. Au final, elle se retrouvera encore couverte de coup, voire de sang, étalée sur le sol, et soudain la question est-elle encore en vie me viendrait à l’esprit. Quand j’aurai comprit que c’en est fini, je me couperais sans doute les veines à ses cotés. Pardon majesté, non ce n’est pas ma destinée, et j’obstine à croire qu’ensemble, c’est impossible que cela se passe autrement, le bonheur n’a aucune chance pour les êtres malfamés, point barre. Certes, je me suis complètement laissé guidé par mes pulsions dévastatrices, par mes désirs enfuis et reconquis. J’ai cédé sous la pression surpuissante de mes sentiments et par le manque d’usure du temps. Car tout est resté intact, rien ne s’est évaporé de nos désirs, de nos envies, de notre amour, de nos jeux lubriques. On peut constater cependant une énorme différence dans l’athlétisme de nos fonctions salaces. Il est certain qu’elle est la seule qui peut se donner le titre de femme fatale à ce propos. Aussi vulgairement que cela soit, même dans pareil situation d’incontinence, je peux vous assurer que je n’ai jamais prit autant mon pied qu’avec elle. C’est sans doute cela qu’on appelle faire l’amour au fond. Ca en reste pourtant toujours aussi bestial, soit. La discussion n’a pas réellement d’importance pour le moment, ou peut être que si, mais ma vague despotique me prédit tout autre dénouement. J’hésite encore et toujours, je ne bronche pas. Minute après minute, le silence s’installe. Je n’ai décidément pas la force de répondre à ses attendes, et elle le sait. Elle sait aussi que je ne donnerais mon cœur à quiconque, et que même à elle c’est presque illusoire. Ou du moins j’espère qu’elle s’en doute, qu’elle se rend compte que la vie n’est pas aussi facile, qu’il ne va pas de soi. Et pourtant je cède sous la précipitation de plaisir qui m’absorbe de toute part, je suis aimée à ma juste valeur, je suis aimé tel l’homme que je suis, et que je serais à jamais, comme le monstre qui l’a détruit et à la fois la construit, comme celui qui l’aime aussi en retour et même en avance. Parce qu’avec elle, il n’y a pas de limite, les sentiments sans borne ont sans doute trouvé leur nom. Je me sens largement propulsé vers la folie simultanée de l’espérance déficiente, mais cela me suffit, si je peux encore profiter de sa naïveté un instant, si je peux encore abuser de son corps et de son amour sans aucune condition, de son entière dévotion. J’aimerai la ramener à moi, recommencer encore et encore, sans que je ne puisse jamais m’arrêter. Ou simplement le regarder, respirer sous la même pression qu’elle. J’ignore ce que je veux en faire pour l’instant, ce petit objet lubrique aux allures éperdument vulgaires et viles, aux allures pourtant angéliques et candides. Alors que sa salive a encore le don de s’évaporer sous mon bras, qu’importe mon corps est marqué au fer de toute part par sa faute, chaque recoin ayant son histoire, son bout de plaisir et de délire. Je me décide enfin, après l’abstinence de mot, de réponse, de geste, d’un quelconque bruit ou ressenti émit, après ce temps insensée de repos où le vide de la réflexion a pu se permettre d’entrer en chacun de nous. Sous un ultime recours je finis par tendre le bras, attraper le sien, sa peau laiteuse éprenant encore mes doigts, son corps complètement nu sous mes yeux. Je ne sais pas par quelle tactique diabolique j’ai pu la soulever sans pour autant la blesser, pour la faire ensuite pivoter, uniquement la juxtaposer à mon corps à la dérive, à ma carrure trop légendaire pour encore avoir le don de plaire. Jusqu’à ce j’éprenne sa cuisse et la resserre, la soulevant d’un geste délibéré et décidé, dominant tout simplement, elle outrepasse mon jean abaissé pour venir s’apposer de l’autre coté et revenir à cette position lorsque tout a commencé, sans aucune ambigüité cependant ; m’encerclant, sachant pourtant que j’étais le dominant. Qu’importe la stature et l’angle du au point de vue, je suis le maitre incontesté. Après l’on se demande d’où vient mon égo surdimensionné. Elle est assise sous mes cuisses, elle ne bronche pas, se contenant simplement de pointiller le regard vers moi, alors que l’unique chose qui m’obsède ce sont joues griffés par le noir. Ou alors mes yeux s’intimant sous la courbure de sa poitrine au son saccadé de mon souffle éreinté. Je n’ose émettre un mot, une phrase, une idée, encore moins un sentiment. Je sais que toute ma chair parle en ma faveur, sans pourtant lui conter la vérité. Mes lèvres s’adossant pourtant aux siennes à présent avec avidité, celle qui nous a toujours animé. Un somptueux jeu de langues désabusé par l’existence et ses sous bassements, uniquement ce contact, alors que mes mains s’éprennent déjà de divers endroits, passant de ses cuisses à la carrure affamée, ou la cambrure de son dos, donnait libre cours aux entre joints galbés. Bref, je virevolte d’un endroit à tout l’autre. Comme si nous ne serions jamais à bout, comme si nous étions déjà prêts à remettre ca. Je me contente pourtant simplement de l’embrasser, une minute à peine, peut être deux, le temps de ressaisir le sens de ses mots précédents, de ce que je lui donne à l’instant, sa réponse. Du continent qui m’échappe à présent. Lui jurer de l’aimer, tant que j’en suis capable, de l’aimer et de la garder, de l’aimer et de ne jamais la laisser. Mes lèvres se saccadant plutôt sous le coup des siennes, mordillant sa lèvre inferieure par conséquent, reposant ensuite sur son cou, sans jamais pouvoir m’arrêter. Elle a ce pouvoir divin qui vous ordonne de vous coller indéfiniment à sa peau, l’encercler, d’une quelconque façon, tant que vous y laissez votre marque. Brusquement, je la retourne, et moi-même la parcoure, la couchant à coté, la surplombant ensuite. Arrêtant ce cinéma ridicule du à mes pulsions revanchardes. Ou plutôt le continuant, la suite était à voir en fonction de la force dont je pouvais faire preuve, ou de l’espérance qui allait m'enticher. Sachant pourtant qu’elle m’arpentait déjà de ses jambes, s’entrecroisant sous mon dos. Mes lèvres vibrent, je sais d’avance mon teint blafard et perdu, mon regard triste emprunt de désespoir, et chacun de mes traits désignant la chute dans l’instant. Et je sais aussi qu’elle n’est pas aveugle, qu’elle n’avait qu’à s’y attendre. Mes mains apposés sur le sol carrelés crasseux, encerclant son visage, et j’épouse un soupire avant d’obliger mes yeux à rejoindre le noir. D’une souplesse esquisse, je finis par la libérer de mon emprise, l’idée de l’épargner enfin, par tous les moyens. Je me relève, remontant mon jean se rabaissant dans un ridicule à mes genoux, boutonnant le tout. Je n’ose pas la regarder, voire quelle mine apeurée ou désarçonnée elle pourrait en tirer, je l’imagine, cela me suffit. Je la laisse simplement dans mon profil cristallin de calme et d’apesanteur, alors que je frotte mon visage de mes mains à la recherche de la réponse qui ne viendra définitivement pas au frottement de ma peau, mais sait-on jamais. « Hazel, tu crois réellement que tu peux revenir telle une fleur, m’éviter pendant des semaines pour finalement te jeter à mes pieds et me supplier de t’aimer pour ta soi-disant éternité. On n’est pas dans un de tes vieux trips de drogués putain ! Qu’est ce qui te fait dire que je t’appartiens encore … » Je savais parfaitement que c’était le cas, et pourtant je ne pouvais me retenir de lui mentir, je virevolte sur moi-même dans un court silence, regarde cette baignoire, ré-imaginant la scène précédente, je respire encore une fois, expire et reprend. « Et même si c’était le cas, tu veux quoi, qu’on reprenne notre sale délire là où on l’avait laissé ?! Si c’est une blague, elle est réellement drôle. » Je finis par la regarder, mon visage complètement dépecé, alors que ma voix grave mais reflétant toujours une corde paisible et défraichie. J’ose enfin l’affronter, alors qu’elle sait déjà recroqueviller sur son corps, cachant ses formes ne serait-ce qu’à moitié. « De un tu n’étais pas heureuse, de deux je ne l’étais pas non plus. Ce n’est pas parce que tu es revenue que tout peut être différent, je me demande même si tu comptes rester d’ailleurs, peu probable… Je sens d’ici la deuxième fugue, quoi que ca n’en sera plus réellement une. Personne ne te retiendra, il me semble. Et il est clair que je ne m’abrutirais pas une deuxième fois à vouloir te reconquérir et )vouloir me faire pardonner si c’est pour savoir que tu as déjà déserté. » Erreur de débutant de ma part de venir à l’instant de lui avouer que je n’avais pas abandonné la course et que tout aurait pu être différent dès le départ. Elle se devait peut être de le savoir après tout, qu’importe au point où j’en suis. « Et puis même … » Je finis par me rasseoir sur le rebord de la baignoire, sentant ma tête dévié, tournoyé, me laissant lâchement tombée. « Non enfaite, dis moi simplement ce que tu attends de moi, le monstre que j’étais, le prince charmant que je ne serais jamais ? Ou simplement un pauvre imbécile encore capable de t’aimer. Oh oui ca je t’aime, je t’aime à en crever … Mais crois tu que ca puisse suffire ? » Je finis par me relever, par me taire aussi, et simplement par continuer à l’aimer désespérément. J’attrape ma chemise sur le sol, et quelque pas à peine, l’outrepassant complètement de ma grandeur, son corps en boule telle un divine enfant en pleure ; je dépose cette chemise à carreaux encore humide. Elle s’étend sur le bas de ses jambes nonchalamment, et je perçois ô combien la situation est rabaissante, ô combien je suis et je resterais un des pires salauds que la terre ait connu. Car après tout qu’importe la façon d’être, la façon d’aimer reste la même, ce n’est qu’une question de l’accepter ou non. Elle n’osera pas relever le visage avant un moment, je me contente bêtement de m’agenouillement devant elle, attendant sagement, sachant aussi que cette nuit, je me contenterais de la blesser mentalement.


[GENRE NIVEAU ORTHOGRAPHE , C'EST UNE CALAMITÉ . IL EST TARD . JE CORRIGERAIS QUAND J'AURAI LE COURAGE DE ME LEVER DEMAIN xD AUSSI, MON CAFARD JE T'AIME ♥]
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