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 Light my fire ~Sebastian~

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Midnight Matthews
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MessageSujet: Light my fire ~Sebastian~   Light my fire ~Sebastian~ Icon_minitimeMar 30 Juin 2009 - 18:44

Another mother's breaking
Heart is taking over
When the violence causes silence
We must be mistaken

Mes talons, que je porte hauts, sans doute afin de me conférer un surplus de prestige dont je n’aurais pu disposer naturellement, résonnent contre les dalles qui pavent le sol de la petite chapelle ; et chacun de ces échos me semble incarner un de mes petites soldats, envoyés selon mes instructions afin de prendre possession de tous les recoins que l’endroit recèle, contribuant ainsi à établir ma souveraineté sur les lieux. Cette rythmique, scandée à chacun de mes pas, c’est comme un message subliminal, quelque chose que le cerveau perçoit sans qu’il ne comprenne pourquoi ; tout, de ma posture, à ma démarche, en passant par ma gestuelle, indique clairement que mon corps se considère maître des lieux. L’image est maladroite, mais je ne saurais vous expliciter mon sentiment de manière moins confuse, car s’il y a une seule chose que je ne vais pas sans ignorer, c’est que le chaos a toujours gouverné mon esprit perturbé, et que rien ne laisse penser qu’il en ira autrement à l’avenir. Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, l’afflux désordonné de mes pensées m’avait conduite à la chapelle du Quartier Ouest de Greenville. Une impulsion, comme ça. Il m’ avait alors semblé ironique d’aller ainsi solliciter des divinités supérieures dont l’existence n’avait rien d’avéré alors même que la plupart des jeunes de mon âge planifiaient leur soirée, et l’avait d’ailleurs peut-être déjà bien entamée, sans avoir à l'esprit le moins du monde de telles préoccupations. En raison de cette aversion notoire dont je souffre, envers le temps et tout ce qui en découlait, j’ignorais tout de l’heure qu’il pouvait être, et m’en moquais bien. Personne ne déciderait à ma place de ce que je devais faire, et du moment auquel je devais le faire ; les horaires, je ne connaissais tout simplement pas.

J’aurais pu prétendre que ma présence en ces lieux relevait du blasphème, si seulement je n’avais pas été de nature trop orgueilleuse pour me permettre une telle présomption; et tandis que cesse la mélodie savamment étudiée de mes talons frappant les pavés, et que mes genoux se voient exercer une souple flexion dans le dessein de me retrouver presque accroupie, mon regard se porte naturellement au niveau de ces bougeoirs installés sur un table en bois de facture modeste, dans l’un des recoins les plus sombres de la chapelle -et la faible lueur qui se dégage des bougies ne détériore en rien cette obscurité lénifiante. La lumière, en dépit d’un nombre très important de choses, m’a toujours attirée -quand elle est n’est pas oppressante. Les flammes dansantes des bougies qui avaient déjà été allumées exerçaient sur moi une certaine fascination et je ne pouvais en détourner mon regard, regard que je supposais refléter ces étincelles rouge-orangé -ce qui me plaisait d’autant plus. Là, dans cette posture peu commode, je reste songeuse, et, peu soucieuse de ce qu’un regard extérieur pouvait penser à mon propos, j’entreprend de me mordiller le bout de l’ongle de mon pouce ; ce n’est pas une habitude, oh non car j’abhorre les habitudes, les classant dans la même catégorie que les cafards, les filles faciles, les dauphins et les films à l’eau de rose, ou autant de chose que je n’aurais jamais imposé sciemment à ma vue. J’en avais juste ressenti le besoin, la pulsion, le même style de pulsion qui m’avait poussé à venir ici, un soir de semaine. Car il ne s’agissait décidément pas du style endroit que je me plaisais à fréquenter. Cependant, j’en reconnaissais à présent certaines vertus auxquelles je n’aurais pas songé si mon subconscient ne m’avait pas poussée à une telle découverte ; en effet, plus qu’à n’importe quel endroit, j’étais certaine de trouver la solitude à laquelle j’aspirais tant, et rien ne rompait ce silence paisible qui m’entourait ; tout était simplement parfait, je flottais littéralement sur mon petit nuage.

En quête d’un peu plus de confort, j’abandonne définitivement toutes les bienséances qu’il m’arrive de suivre en m’asseyant en tailleur devant la petite table susmentionnée. Avec cette même insouciance frivole qui me caractérisait lorsque j’étais enfant, je me saisis d’une des bougies que je porte au niveau de mes yeux ; je contemple alors la flamme vacillante l’espace de quelques seconde, perdant mon regard trop fixe et trop vague dans ce feu qui ondoie avec une grâce exquise que nul être humain ne pourrait imiter, avant de le poser au sol, à une dizaine de centimètres de mon corps. Et ce qui est fantastique, c’est que je me satisfais de cela. Je n’ai pas besoin de plus. Pas besoin de drogue, pas besoin d’amour, pas besoin de gens, pas besoin d’amitié, ni de parler, ni d’écouter, ni de croire, ni d’oublier, pas besoin de boire, pas besoin de danser, ni de bouger. Je me sens juste merveilleusement bien, merveilleusement moi-même, et il me semble à l’instant qu’il ne puisse exister de plus beau sentiment au monde qu’être en communion avec soi-même ; je réfute totalement l’idée qu’il puisse exister quelque chose d’aussi exaltant. Et c’est cette sensation qui, tout en m’assurant le bonheur à perpétuité, m’isole chaque jour un peu plus du commun des mortels, en dépit de mes tentatives aussi vaines qu’illusoires d’établir un contact avec un de mes semblables.
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MessageSujet: Re: Light my fire ~Sebastian~   Light my fire ~Sebastian~ Icon_minitimeJeu 9 Juil 2009 - 22:24

    Il y a des moments où la fuite est la seule solution. Aussi courageux que l’on puisse être, fuir peut parfois nous éviter beaucoup de choses. La tristesse. La mort. Mais comment fuir sa propre existence? Il existait une solution simple, efficace. Un moyen que la plupart des jeunes employaient très souvent : Alcool, drogues diverses, sexe, la routine, dont usent et abusent la jeunesse du monde depuis des générations. Pourtant, les effets pervers existent : outre la santé vacillante et la presque certitude de ne jamais dépasser quarante ans, il arrivait un point où ces douces merveilles ne faisaient effet que si l’on multipliait les doses. Puis, tout le coté jouissif des drogues s’évaporait totalement pour ne laisser qu’une sombre amertume, un lourd sentiment de misérabilisme qui rendait la réalité encore plus lourde, et insupportable.
    Sans doute Bastian Penn avait atteint ce stade. Aujourd’hui, il s’était rendu compte qu’il ne pouvait plus se cacher dans la boisson, car c’était lui -même qu’il fuyait. Et cette constatation avait été tout aussi douloureuse qu’un coup de poing dans l’estomac. Qu’un tome de l’Encylopaedia Universalis qui tombe sur le pied.

    Et alors… ces crises de colères qui le caractérisaient autant que son argent, avaient prit le dessus, il avait viré les putes qui se trouvaient dans sa superbe décapotable, et avait fait demi-tour, pour errer sans but dans cette ville qu’il se devait de quitter. Bon sang qu’il était pathétique. Les mots s’étaient inscrits devant lui comme autant de lettres argentées sur le ciel étoilé de son existence : il était en pleine alu, et il pouvait renverser n’importe qui au volant de sa bagnole parce qu’il était tellement stone qu’il se demandait pourquoi bon sang, il y avait du sang qui coulait comme des larmes des yeux des passants.
    Mais non seulement Penn était un con, mais en plus il avait de la veine. Il ne s’était pas arrêté une seconde puis qu’il avait quitté le point A où il avait fait descendre les nanas avec lesquelles il promit une soirée endiablée, et pourtant, autour de lui, tout le monde était vivant, même si ils avaient l’air du contraire.

    Puis, il s’était arrêté, freinant brusquement dans une rue, devant une poubelle qui avait roulée sur la chaussée. Puis, il s’était demandé pourquoi il était là et pas ailleurs, et pourquoi sa bouche avait un goût tellement dégueulasse, métallique et huileux, un des effets secondaires de ces nouveaux trucs qu’on aspirait à la cuiller. Et il avait fumé une cigarette, très lentement, le gris étincelant de son véhicule jurant avec le noir crade de la rue, et avait bu une longue rasade de la bouteille qui traînait à l’arrière, sans parvenir à distinguer de quel alcool il s’agissait, l’étiquette ayant été décollé, et son esprit étant trop brumeux pour différencier les formes qu’il connaissait pourtant par cœur.

    Et des gens étaient arrivés. Le genre de personnes qu’il ne calculait pas au quotidien, parce qu’ils étaient trop pauvres, trop moches, trop sales, trop vieux. Rien à voir avec lui, l’athlète au visage d’ange et aux fringues de luxe, qui pourtant, dans un élan particulièrement débile, entre deux divagations sur dieu et le diable, leur avait proposé sa bagnole, en échange d’un endroit où s’allonger, parce que putain, quel mal de crâne maintenant qu’il y pensait.

    Et maintenant, il y avait eu quoi, une heure, peut-être deux qui avaient passées, sans doute plus, et il se redressait avec difficulté. Il était couché sur quoi, au juste? Le sol était froid, glacial, même, et chacun de ses membres le faisaient souffrir. Autour de lui, du bois, les pieds de bancs qui se perdaient dans la multitude. Voilà ce que ces yeux voyaient, et pourtant, il était persuadé qu‘il rêvait. Il leva la tête, s‘appuyant sur ses coudes, leva les yeux vers le plafond qui était étonnamment haut.

    Et même si tout était plus flou que jamais, Sebastian comprit qu‘il était dans une putain d‘église, lui qui avait cessé d’aimer dieu le jour où il avait été en age de comprendre que sa sœur avait toutes les chances d’être à ses cotés alors que lui devait se taper leurs parents malheureux pour l’éternité. Loin de se souvenir pourquoi il était là, il posa la main sur le banc sur lequel il avait sans doute dû s‘allonger à son arrivée, et s‘y hissa en position assise, avant de s‘appuyer sur celui d‘en face, et de refermer les yeux.

    « Putain de cauchemar »

    Incapable de se lever pour le moment, sans que tout devienne étonnamment instable, il referma les yeux. Allait-il être puni par des forces supérieures pour avoir osé blasphémer dans une église? Qu'ils osent.
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Midnight Matthews
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MessageSujet: Re: Light my fire ~Sebastian~   Light my fire ~Sebastian~ Icon_minitimeVen 10 Juil 2009 - 18:12

Je crois que j’aurais pu passer la reste de la nuit ici, dans cette même position, à laisser mon esprit divaguer sur les sujets qui lui semblaient bons ; et je savais pertinemment que je pouvais lui faire confiance sur ce point, car il avait toujours su se réinventer quand il le fallait. Et quand bien même cela n’aurait pas été le cas, ce n’aurait pas été dérangeant ; les répétitions ne m’effraient pas, et je conserve un certain plaisir indicible à me faire de nouveau les mêmes films, encore et encore. En matière de tergiversations, je suis insatiable. Dans bien d’autres domaines encore, mais nous ne sommes pas suffisamment intimes pour que je m’étende plus longuement sur le sujet. Seulement voilà, mes plans pour la nuit semblaient compromis, comme l’attestait cette sonorité particulière, qui m’était désagréablement familière, et qui interrompit brusquement cet état de transe que j’affectionnais tant. Il me fallut à peine un quart de seconde pour émerger de mes songeries, et un laps de temps comparable pour attribuer cette voix à son possesseur. Sebastian Penn. Sa présence provoqua alors en moi des sentiments tout à fait contradictoires, mais qu’il m’était coutumier de mêler ; inutile de vous précisez qu’il me semblait complètement absurde qu’il puisse se trouver dans un tel endroit, et que la chose ne m’évoquait rien de plus qu’une bonne plaisanterie. Penn, croyant ? Bien sûr, et moi j’étais une strip-teaseuse accomplie. Mais après tout, je pouvais tout à fait lui accorder le bénéfice du doute, d’autant que, n’étais-je pas moi même à l’instant présent en un lieu qui me ressemblait peu ? La stupeur, et le léger accès d’hilarité qui avait failli me gagner, laissèrent alors place à un tout autre type d’émotion, et c’est non sans surprise que je remarquais que sa simple existence m’irritait au plus haut point. Pourquoi devait-il exister ? Pourquoi était-il là ? Mon karma devait probablement me rattraper ; cela devait arriver tôt ou tard, j’avais toujours été médiocre en endurance, et depuis le temps qu’il me courrait après, ce n’était que justice.

Avec cet intemporalité qui me caractérise, je n’avais absolument pas conscience du temps qui avait pu s’écouler alors que je contemplais passivement ma petite bougie, que j’avais en toute logique adoptée ; et c’est donc avec une moue de surprise que je redécouvris mes muscles engourdis. Mes membres ankylosés rechignaient à me porter, mais je ne m’arrêtais pas à ce détail, et continuait de me lever avec toute la souplesse dont j’étais capable, en prenant appui sur un rebord la table basse recouverte de cire fondue. Me contraignant au silence –il ne manquait plus qu’il me remarque- je fis des efforts considérables pour ne pas laisser échapper un grognement en reconnaissant sa tignasse brune. Oui, le doute n’était plus permis à présent ; il existe de ces inimités si profondes que l’on en vient à reconnaître notre ennemi de dos. Que faire ? M’échapper semblait être la solution la plus… lâche, certes. Non, ce n’était pas le premier qualificatif qui m’était venu à l’esprit, mais il faut avouer qu’il convient parfaitement. Une fois cette résolution prise, je me fichais du fait qu’il puisse m’entendre ou non, notre route se séparait là, et à cette idée, un sourire vînt se greffer sur mon visage de marbre. C’est donc sans discrétion aucune que je me dirigeais vers la grande porte de la chapelle, qui, étonnamment, était fermée. Je n’y pris pourtant pas gare, et, arrivée au niveau de l’allée centrale, je décidais de répondre à l’injonction du jeune Penn, une manière comme une autre de faire ses adieux, en espérant que ce soit le cas. Avec un peu de chance, il ne reconnaîtrait même pas ma voix ; non, réflexion faite, il ne la reconnaîtrait certainement pas, comment le pourrait-il, puisqu’il se trouve dans un état suffisamment lamentable pour avoir eu l’idée de venir pointer son nez ici ?

« Bienvenue dans la réalité, Sebastian. »

Le nez légèrement plissé –un mauvais tic qui me venait souvent quand je réfléchissais- je m’interrogeais sur la signification de mes propres mots. Ou plutôt sur les paroles de mon cher camarade. A quoi pensait-il en mentionnant un cauchemar ? A sa propre existence, ou à un mauvais rêve qu’il venait d’avoir ? Je fus alors tentée par l’idée de me retourner, pas trop non, mais, juste, incliner la tête de manière à apercevoir son visage dans mon sillage, et comprendre. Avait-il dormi ici ? Non, c’était peu probable. Tant pis, cela resterait une énigme ; le prix pour la résoudre étant trop élevé, et je n’avais qu’une idée fixe en tête : me soustraire à sa présence. De plus, je n’avais pas de soucis à faire, il y avait eu trop d’équivoque dans mes paroles pour qu’elles soient considérées hors de propos. Et c’est avec cette certitude que je pousse le battant de la lourde porte en bois, sereine, jusqu’à ce que je rencontre une résistance peu habituelle. Qu’est—ce que… Mon visage perd alors toute ses couleurs, tandis que je m’échine à essayer d’ouvrir cette maudite porte, en vain. Des tas de jurons me viennent à l’esprit, et, comme en écho à mes propres pensées, je ne peux retenir un « Merde. » audacieux de jaillir de ma bouche. On était plus à un blasphème près. Résignée, je fais volte face, m’adossant avec désespoir à cette issue, qui n’en était plus vraiment une et qui refusait de me laisser m’échapper. Prise au piège, j’étais prise au piège. Ce n’était pourtant pas le moment de perdre mon sang froid, et, les bras croisés, j’embrassais l’intérieur de la chapelle du regard ; il devait bien y avoir une autre sortie !
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MessageSujet: Re: Light my fire ~Sebastian~   Light my fire ~Sebastian~ Icon_minitimeVen 10 Juil 2009 - 23:05

    Une église. Une putain d’église. D’autres auraient pu y voir un signe, un message de ces autorités supérieures qu’implorait chaque matin sa génitrice. Lui, n’y voyait rien d’autre que le signe que sa vie n’était rien d’autre qu’une énorme blague. Il était le putain de dindon de la farce, et ne trouvait pas ça drôle.

    A chaque seconde qui passait, il se persuadait d’attendre la suivante, histoire que son monde cesse d‘être aussi flou. Pourquoi était-il toujours obligé de sombrer dans l’excès? Mais alors que sa tête lui paraissait plus lourde que jamais, son seul regret était de n’avoir rien sous la main. Rien de plus. Quitte à se foutre en l’air, autant le faire totalement.

    Quelle heure était-il, d’ailleurs? Il fallait qu’il vérifie.
    Plus tard… A l’heure actuelle, rien ne pourrait le persuader de quitter cet endroit, qu‘il détestait pourtant. On ne pouvait pas virer quelqu’un d’une église, n’est-ce pas? Non, voyons, ces gens qui s’en occupaient avec tant de ferveur ne bousilleraient pas leurs principes sous prétexte qu’un jeune à demi inconscient squattait leurs bancs…

    Dans le doute, il rouvrit les yeux.
    Personne, et pourtant il aurait juré avoir entendu du bruit. Un rongeur, sans doute : Seb n’avait aucune idées du genre de population qui remplissait les églises, mais il devait bien exister une quelconque bestiole qui se nourrissait de cire.

    Et puis, alors qu’il tentait désespérément de se souvenir de la soirée qu’il avait passée, il se rendit compte qu’il n’était réellement pas seul. Avec tout ce qu’il avait dans le sang, sa paranoïa faisait rage, et toutes ces lueurs qu’il distinguait à travers le flou de son regard ambré lui évoquaient autant de danses funèbres célébrant une mort qui n’était, hélas, pas la sienne. Oui, des bruits de pas se faisaient bel et bien entendre, qui ne faisaient pas partie du demi somme dans lequel il était en train de replonger.

    Mais qui, bon sang viendrait dans une église? Il oubliait déjà, dans son égoïsme viscéral, que ce genre d’endroit était fréquenté par beaucoup plus de personnes qu’il n’aurait pu le croire. Nombreux étaient ceux qui, n’ayant ni l’argent ni l’espoir, se permettaient de croire qu’il existait un endroit meilleur. Loin de s’en vouloir d’avoir juré à voix haute, il reposa une troisième fois la tête dans le creux de ses bras, dissimulant son regard aux yeux de quiconque pouvait bien être là. De loin, sans doute pouvait-on croire qu’il priait, de manière particulièrement avachie, certes, mais bon.

    Et puis, quelqu’un lui répondit. Des secondes, des minutes après, il était incapable de le dire. Une voix féminine se fit entendre, et Penn, dans son esprit confus et embrumé, eut peine à croire que ça n’était pas le Ciel qui s’adressait à lui. Avant de se souvenir que le Ciel ne parlait pas, et surtout pas à lui.

    Merde, il détestait l’idée que quelqu’un puisse le voir dans un état aussi pathétique, et surtout loin de son milieu naturel. Pour un peu, « on » pourrait penser qu’il était réellement venu ici pour prier.
    Bien sûr qu’il pensait avant tout à sa réputation : c’était normal. C’était tout ce qui lui restait, sa réputation. Même si cette dernière avait tendance à vaciller, ces derniers temps, être surpris dans une église faisait partie de son top ten des trucs impardonnables.

    Sebastian ignorait totalement de qui il s’agissait. Naturellement curieux, malgré son état second, il rassembla ses forces pour se jeter en arrière, et s’appuyer dans une pose qui se voulait plus décontractée contre le dossier du banc, alors une silhouette fine se détacha du champs lumineux des bougies vacillantes pour se précipiter vers une porte qu’il n’avait pas aperçu jusqu’alors (mais qu’avait-il aperçu depuis qu’il avait repris connaissance, sinon les flammes?).

    Tentant visiblement de l’ouvrir, pour se mettant limite à tambouriner, le jeune homme se demanda pourquoi diable n’essayait-elle pas la porte principale. Loin d’avoir reconnu la jeune femme, il l’observait, les yeux à demi fermés comme pour effacer tout le flou auquel l’obligeait son regard, et ne parvenant qu’à distinguer cette silhouette et ces cheveux qui paraissaient de feu, se mettant à espérer pour qu’il ne s’agisse pas d’une apparition. Heureusement, qui que ce fut, elle se mit à jurer : les insultes n’appartenaient qu’aux humains, n’est-ce pas?

    Il ouvrit la bouche, qu’il avait pâteuse, s’apprêtant à lâcher quelques mots. Cette nana était jeune, et elle connaissait son prénom : il n’y avait aucune raison pour qu’il ne se laisse pas aller à quelques familiarités dont il était coutumier. Pourtant, rien ne lui vint à l’esprit : pas de remarque acerbe, pas de paroles séductrices, rien d’autres qu’une question : pourquoi est-ce qu’elle ne sortait pas de là?

    Il finit par se retourner, avec une lenteur surprenante, et se rendit compte que la porte de l’église était fermée. Ok, pas de quoi en faire un drame.

    « Mais qu’est-ce que tu fais là, enfin, vas-t-en » finit-il par lâcher, habitué à se faire obéir : «  Je veux être seul, ici ».

    Il ne se rendait compte de rien, bien sûr, ne répondant qu’à ses pulsions les plus immédiates. A présent qu’il savait qu’elle n’était pas une apparition, il pouvait la malmener comme il le souhaitait. Il était Sebastian Penn, et faisait ce qu’il voulait, non?

    Tâtonnant son jean d’une main molle, à la recherche de son paquet de cigarettes, il se rendit compte que ses poches étaient vides. Libres de tout objet : clés, portefeuilles… Cigarettes. Putain.

    « Non, attends » la voix du jeune homme résonna à nouveau, sans se rendre compte de ce qui venait de lui arriver : « il faut que tu m’aides à… Mes clopes, putain »
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MessageSujet: Re: Light my fire ~Sebastian~   Light my fire ~Sebastian~ Icon_minitimeVen 17 Juil 2009 - 18:10

Adossée à cette porte qui s’obstinait à ignorer mes supplications, je ferme les yeux à m’en fendre les paupières, et me laisse finalement glisser jusqu’au sol. Les genoux repliés contre ma poitrine, je force ma respiration à reprendre un rythme plus régulier, moins bruyant. Les lieux clos et moi, ça faisait deux. Et c’est comme un signal d’alarme lancinant qui se heurte aux parois de ma boîte crânienne, qui me fait souffrir le martyr. Ce n’est pas si gênant, au fond, je tente de me raisonner. Je sais que ça me passera, je le sais, je le sens. Il suffit que je me recouvre mes esprits, tout simplement. Alors que mes mains se posent délicatement sur le sol, en quête de cette fraîcheur qui, bien que n’ayant rien de particulier, me rassure instantanément. C’est aussi stupide que cela, aussi génial que cela, aussi. Si je supporte mal la neutralité, le niveau zéro, j’ai toujours éprouvé un certain plaisir, voire une certaine satisfaction, à subir à la fois le chaud et le froid, le positif et le négatif, notamment dans mes relations, au même titre que tous les contraires qui peuplent ce monde. Et ce simple contact me rappelle à ma nature profonde, à ma mission véritable que je me suis attribuée moi-même, ce qui ne lui confère que plus de valeur ; vivre. Mes paupières s’entrouvrent alors, de nouveau, et un sourire indiciblement confiant vient prendre place sur mes lèvres. S’il y a bien une chose que je refuse, c’est de me comporter en victime, et ce n’est pas une ridicule phobie latente qui me fera changer d’avis.

Les quelques mots qui s’échappent de la bouche de mon cher camarade –alors même qu’il aurait été tellement plus raisonnable qu’ils y restent- ne font que me conforter dans cette aisance naturelle retrouvée, et, convenant qu’une posture différente siérait plus à cette nouvelle attitude, j’entreprends de me lever, sans me soucier de grâce ou d’élégance, car il s’agit de privilèges que je réserve à ma présence seule. Là réside le comble de l’orgueil, car si je m’interroge peu quant aux réactions qu’il m’arrive de susciter, je détesterais qu’on puisse croire que je cherche à faire bonne impression à qui que ce soit, et précisément quand c’est très loin d’être le cas, comme il s’agit présentement. Bien sûr, je reste humaine, au fond, à la base, et il m’arrive de vouloir marquer de manière positive l’opinion d’autrui, mais je recours rarement à des artifices physiques pour ce faire. Car j’abhorre tout ce système réglé en fonction des apparats, réseaux sociaux, réputations et autres relations. Ce qui nous ramène à ce cher Sebastian Penn, la boucle est bouclée. Sa requête, quoique logique émanant d’un tel personnage, est surprenante de naïveté. Et si cela ne m’avait pas agacée, j’aurais pu en être touchée. Touchée qu’on puisse avoir été ainsi protégé de tout pendant trop longtemps, et toujours soutenu et autorisé à faire ce qui nous chante, sans avoir la crainte de souffrir de quelconques conséquences ; la chute n’en sera que plus dure, car chute il y aura, j’en mettrais ma main à couper. D’ailleurs, si je devais me fier au cadre peu idyllique de cette rencontre et à l’allure, ou plutôt au manque d’allure du jeune bourgeois, je pourrais même aller jusqu’à avancer que son apogée était révolue et laissait à présent la place au temps de la déchéance. Cette situation était tout bonnement délectable, en fin de compte ; il n’y a rien de plus plaisant que de réaliser qu’un ennemi potentiel n’a rien d’enviable.

Avec cette superbe naturelle qui me caractérisait, j’opte pour un déplacement judicieux en déambulant le long de l’allée centrale, et gratifie d’un regard plein de pitié le pauvre créature toujours assise sur ce banc rugueux de modeste facture, sans pour autant m’arrêter à son niveau. Je stop pourtant ma progression avant d’atteindre l’autel, que je ne cesse pourtant de fixer du regard, en appuyant la paume des mains sur ce garde-fou en bois qui m’empêche d’aller plus loin.

« Ce qui est fort regrettable. Puisque moi aussi je souhaite rester seule ici ; et je ne vois absolument pas ce qui te confère l’autorité requise pour m’intimer de tels ordres. »

Mon ton était implacable, sans être agressif. C’était le signe de dédain suprême ; j’arborais à présent cette neutralité que j'exécrais tant. Mais il aurait fallu pouvoir lire entre les lignes pour comprendre cela, et je doutais fort qu’il en fut capable, ce qui ne me procurait que plus de joie. La décalage entre sa prise de parole et la mienne semblait ne pas me gêner, je ne tenais pas vraiment compte de ce genre de choses ; il m’arrivait bien souvent d’être plus lente à répliquer, et cela n’était aucunement lié à mes facultés à trouver une répartie. S’il l’avait fallu, j’aurais plutôt attribué cette mauvaise habitude à ce goût exagéré de la mise en scène qui me prend parfois. Quoi qu’il en soit, je me fichais royalement à présent de me trouver enfermée ici, et je n’allais pas pousser mon enquête plus loin quant à une autre issue possible ; je ne me rabaisserais pas à cela, car je n’échappais malheureusement pas au plus basses lois de l’ego, et, par goût de la contradiction, il m’était à présent impossible de sortir d’ici en première.

La voix de Penn se fait alors entendre de nouveau, et je dois avouer que cette fois-ci je suis surprise, jusqu’à ce que ces mots parviennent à mes oreilles et que je comprenne –à peu près- de quoi il en retourne. Que je l’aide ? Si ce n’est pas mignon. Sa niaiserie me fait sourire, et je ne peux m’empêcher de me retourner, une moue moqueuse ayant pris possession de mes lèvres, pour mieux profiter du spectacle. Je ne comptais pas fumer jusqu’à présent, mais maintenant que la donne avait changé, pourquoi pas ? Je me retourne entièrement, dos à l’autel, et sort adroitement une cigarette du paquet enfouie dans la poche arrière de mon corsaire en jean que je m’empresse d’allumer et de porter à mes lèvres. Une taf. Un sourire.

« Si ce n’est pas malheureux ; c’était ma dernière… »
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