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 Your love is a deserter [PV]

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Lust Holloway
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Lust Holloway


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MessageSujet: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeDim 27 Sep 2009 - 13:38

    JAZZI&&LUST
    Your love is a deserter [PV] 3091tua Your love is a deserter [PV] 2yjvuyd




I could kiss you underwater, I could in the rearview mirror
XO, took my heart and crossed it, Set it down and lost it
Set it down and lost it...


    La débauche coulait dans mes veines, pernicieuse, victorieuse, dans toute sa splendeur elle irradiait de mon être qui faisait de moi, en plus d'un salaud notoire, le prince incontournable des virées VIP coke et champagne-vodka. Plus le temps avançait, et plus je sentais cette envie émaner de mes tripes d'aller toujours plus loin, plus vite, de frapper plus fort ; ces derniers temps les virées en voiture à 200 dans les routes trop rectilignes de l'Alabama ne calmaient pas mes envies d'adrénaline, à trois, cinq, sept dans ma bagnole de luxe, nous riions aux éclats devant tant de vitesse qui nous montait au cerveau, à moitié abrutis par l'alcool et parfois sous ecsta simplement pour décupler l'ivresse. Nous étions des petits cons insouciants qui en plus de jouer avec nos propres vies, mettions en périls celle des autres ; en vérité je n'avais pas changé, j'étais resté le même Lust que Londres, dangereux pour ceux de mon espèce et complètement trash et excessif. Ces derniers temps, mes jeux de petit riche héritier complètement coké à l'ivresse du "live fast , die young", s'étaient considérablement calmés depuis que j'avais passé cette sorte de passage à vide que j'éxécrais : j'étais devenu presque dépressif, noyant ma déchéance que je trouvais cyniquement et pathétiquement amusante dans le whisky, me transformant en alcoolique notoire et plus agressif envers et contre tous. Le départ d'Hazel puis de Jazzi m'avaient mis la hargne au ventre, je maudissais ces putains avec rage, avec excès, avec douleur ; leurs prénoms entaillées dans ma chair me faisaient souffrir, une condition que je ne supportais pas. Je ne les voulais plus dans ma vie, chose aisée lorsque l'on savait que l'une dormait sous une tombe dont l'épitaphe portait son propre prénom, quand l'autre devait probablement jubiler dans les bras de mon plus farouche rival que je ne pouvais plus encadrer. Sur le moment, laisser Jazzi derrière moi m'avait fait tant de bien que ma colère nourrie par la satisfaction de mon abandon m'étreignait l'âme et le coeur d'une jouissance malsaine, mais au fil du temps j'avais commencé à prendre du recul et assembler toutes les pièces du puzzle : cette putain avait préféré Stevenson à moi-même, ce qui me blessait fortement dans mon égo. Ce n'était pas la première, et j'en vins à conclure qu'elle n'en demeurerait sans doute pas la dernière non plus ; mon monde perdait ses piliers que je pensais forts et intouchables. Moi qui avais toujours tout fait pour être au centre de l'attention, qu'on m'aime ou qu'on me haïsse, l'important était que l'on parle de moi, qu'on me mette sur un piedestal, que je brille dans la lumière du propre monde que je m'étais bâti, qu'elle soit terne ou non, et peu importaient les autres.

    Le passage à vide avait duré une semaine, peut-être deux, voire trois ; j'avais perdu la notion du temps dans les bras de mes meilleures amies russes : vodka et roulette. Mon gun ne lâchait plus ma ceinture, je dormais avec simplement pour appréhender un éventuel délire de mon esprit, si en plein sommeil il avait cette envie jouissive de m'exploser la cervelle, je ne lui refuserais pas ; répondre à mes moindres pulsions meurtrières, c'était mon apogée. Si aux autres, cela semblait être un geste désespéré et suicidaire, pour moi c'était la consécration de mon être trash : j'abhorrais le suicide que je laissais pour les faibles, mais bénissais et transcendais ma faculté édifiante d'être aussi divinement excessif, personne n'était aussi prohibitif que moi pour trouver une beauté aussi crue et jouissive dans ce geste fascinant d'appuyer sur la gâchette. Aujourd'hui donc, j'étais redevenu moi même, quoique j'avais cette bestialité en plus éveillée dans mon être; je multipliais les conneries et allait plus loin dans la débauche, j'avais laissé Hazel et Jazzi de côté, gommées de mes douleurs exaspérantes pour me reconstruire, c'est ainsi que sur un coup de tête, j'avais décidé de racheter l'Ecstasy. Cela dépeignait de trop ce que j'étais, le nom de cette boîte que je ne changerais pas, ces filles divines voire rachitiques pour certaines, la chair dégarnie par l'excès de coke, dansant sur des podiums à la lumière flashy pour des clients en mal de magnifiques créatures, c'était mon monde. Elles, elles étaient devenues mes filles, que je protégeais contre toute attente contre les mâles avides de sexe venus pour les convertir en prostituées de luxe ; si certaines s'en accomodaient fortement, j'éloignais toutes celles qui ne désiraient pas faire d'extras après leur boulot. Cela ne m'empêchait pas de demeurer un patron lubrique ravi des courbes délicieuses et appétissantes de ses employées. Je faisais donc un saut régulièrement au sein de mon nouveau bien devenu mon sublime joujou, costard et chemise impeccables, la rollex au poignet et la prestance écrasante dûe à ce sourire agaçant logé au coin des lèvres, j'avais déjà pris mes habitudes : je garais ma sublime Aston non loin du tapis rouge de l'entrée, donnait nonchalament mes clés au voiturier sans même lui adresser un regard, rendais dans un rictus orgueilleux et ravi les salutations de mes employées au regard lubrique sous la musique sourde et les lumières aveuglantes, et partais à la rencontre des clients les plus réguliers, les plus fortunés également, avant de finir ma tournée dans les vestiaires de mes filles. J'étais un patron modèle, plus attiré en vérité par ce parfum luxurieux et décadent régnant sur les lieux que par le véritable zèle. Ce soir pourtant, le programme serait tout autre, je le sus à l'instant même où, donnant mes clés au voiturier, mon regard ambré fut attiré par une silhouette logée dans la pénombre et vêtue de morceaux de tissus relativement courts. Je fronçais alors les sourcils lorsque je reconnus une prostituée : mon établissement, bien que sentant la débauche à plein nez, se voulait classe et propre, quand bien même certaines de mes filles jouaient aux putes, je ne voulais pas de concurrence à l'entrée de l'Ecstasy, et encore moins de la part de vieilles escort girls traînant derrière elles nombre de maladies souillées. Mon visage se ferma, je devenais le Lust imposant alors que je m'approchais de la silhouette tapie dans le noir, lorsque je la reconnus : Jazzi, amaigrie, fatiguée, vêtue légèrement et d'un code vestimentaire plus qu'explicite ; elle faisait le trottoir. Je me maudis de sentir mon coeur faire un bond dans la poitrine, j'ignorais si c'était de la colère bestiale ou quelque chose de plus... noble, mais je priais pour que ce ne soit pas un quelconque affect sentimental. J'étais partagé, je ne savais plus si je la haïssais ou si finalement, elle m'était importante. Après tout, je ne me serais jamais vengé de la sorte en couchant avec sa meilleure amie si Jazzi n'avait été rien pour moi. Fidèle à moi-même, je demeurais froid et impassible néanmoins, quand ma voix grave et suave s'éleva à son encontre.

    LUST - Stevenson t'envoie faire le trottoir ? Depuis combien de temps ?

    Je demeurais cynique et cassant, bien sûr que je ne pensais pas tout à fait ma question. Jazzi était au bord de la perdition, et elle s'y était foutue elle même, n'ayant probablement eu besoin de personne. Mon venin se faisait acide alors que je plongeais nonchalamment mes mains dans les poches, avant de rétorquer non sans la lâcher du regard, glacial et glaçant.

    LUST - Je t'envoie un bon client, et tu dégages, je veux pas de putes devant mon établissement, mes filles valent mieux qu'une concurrence défraichie.

    De nouveau, je me faisais cassant et agressif, je n'étais même pas certain de vraiment vouloir lui envoyer un client, à bien y réfléchir. A présent que je l'avais en face de moi, si maigre et fébrile, m'imaginer avec un autre me poignardait le coeur une fois encore. Mais sans doute serait-ce salvateur pour moi... Notre relation avait toujours été destructrice, ce soir j'avais le pressentiment que si ensemble, nous nous détruisions, lorsqu'elle était loin de moi, je ressentais comme un manque qui me foutait une rage violente et froide. La voir dans cette situation agitait en moi nombre de sentiments contradictoires, un mois auparavant, je l'emmenais dîner dans un restaurant prestigieux, lui offrant une magnifique robe qu'elle portait divinement, et ce soir je la voyais abandonnée à la fatalité, laissant les autres hommes la souiller. Au nom de notre passé commun, de ce que nous avions été, de mes mains qui sur son corps avaient été caresses, j'en souffrais. Mais ma colère, ma fierté, ma rage, laissaient prédominer ce désabusement qui me faisait alors me montrer si froid et cruel envers elle.

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Jazzi Anà Goovern
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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeDim 27 Sep 2009 - 22:38

    Je regardais le ciel s'assombrir au dessus de moi, inconsciente des larmes qui roulaient sur mes joues fines et pâles. Je me remémorais juste la nuit qui venait de s'écouler, de ces mains qui une fois encore m'avaient souillées un peu plus. Je repensais à la brutalité de ses gestes contre ma peau fine. De son indifférence face aux légers bleus sur mes hanches. Bleus que je m'évertuais à cacher, honteuse et désireuse à la fois de les garder pour moi. Ils symbolisaient l'auto destruction dans laquelle je m'étais appliquée à me terrer. Ils symbolisaient ma détresse, mon appel silencieux à un peu plus de douleur. Cet homme complètement désintéressé de mes larmes silencieuses alors qu'il profitait sans vergogne de mon corps. La douleur, encore une fois. Non pas physique, il y avait bien longtemps que j'avais surmonté ça mais la douleur qui à chaque fois imprégnait un peu plus mon âme. Qui flagellait mon être tout entier sous ses effluves violentes. Je me contorsionnais intérieurement d'une douleur sans nom. Et je parvenais à aimer ça, juste punition pour tout ce que j'avais perdu. Dans un souffle, il avait relâché toute pression sur mon corps, faisant cesser la torture infligée à mon âme. Cette impression de viol qui restait à chaque fois gravée au plus profond de moi, mais qui pourtant m'importait peu. Un sourire aux lèvres, j'avais accueilli ses remerciements et les billets qu'il me tendait. Il me donna de l'argent en plus pour que je reste jusqu'à ce qu'il s'endorme. Je m'assis dans un fauteuil face à son lit, le regardant se coucher sans un regard pour moi. Il était en manque d'affection, j'étais en manque de douleur. Je me retrouvais face à moi même, regardant son abdomen commencer à ralentir, sa respiration devenir plus régulière. Je me souviens de la tristesse qui avait envahi mon corps, qui avait fait se replier mes jambes sur ma poitrine, m'enroulant sur moi même, enroulant mon corps frêle autour de mes genoux osseux. J'avais maigri, mais j'en restais étonnement belle. Mes doigts enfoncés au plus profond de ma gorge me procurait une sensation de puissance peu commune dans ma vie. J'avais enfin le contrôle sur quelque chose, j'avais le contrôle absolu sur mon corps. Je pouvais tout en faire. Le mutiler, l'amaigrir. J'avais le choix, pour une fois. Je me levais violent, il dormait, je pouvais y aller. Je n'avais soudain plus qu'une envie, quitter cet appartement pourtant luxueux, quitter la chaleur qui aurait du me faire du bien pour la fraîcheur mordante de la nuit. Je voulais fuir ma honte dans une ligne de coke ou dans l'ecstasy. Toujours plus loin, toujours plus bas dans mon monde de débauche. J'aurais pu servir pour écrire un énième bouquin sur les bas fonds de l'Amérique, j'aurais pu servir de modèle à un teenage film sans succès mais je n'étais pas à ce point intéressante. Je me fermais sur moi même, je ne vivais plus que pour ma douleur si précieuse. Le seul moyen que j'avais de me sentir vivre. Me blesser un peu plus à chaque instant, me noyer dans la jouissance de la souffrance, regarder les regards glisser sur mon corps qui restait ravageur, sur mes grands yeux souvent écarquillés sous l'effet de ma propre douleur ou sous l'effet de toutes les drogues que je prenais. J'étais belle, je le savais. C'était ma seule force, ma seule certitude. J'étais, et je restais belle. Une putain de premier choix, une trainée de bas fonds, une salope sans maquillage, une prostituée droguée. Je crucifiais mon cœur sur l'étalage de mes regrets et de mes hontes. Je me punissais de mes trop nombreuses erreurs. J'avais tout perdu. Avant, j'avais Lust qui me gardait la tête hors de l'eau malgré nos nombreuses disputes, malgré la souffrance de le savoir avec d'autres sans respect pour moi, de le savoir venant me voir juste après avoir quitté une de ses trop nombreuses amantes. Malgré tout, il me tenait hors de l'eau par une force que je ne saurais m'expliquer. Mais le jour ou il m'avait enfoncé la tête dans l'eau, j'avais suffoqué, étouffé. J'avais cru ne jamais pouvoir recommencer à vivre. Le coup de massue sur une tour déjà que trop fragile. Et dans le fond, vivais je ?

    Mes yeux glissaient sur le ciel si noir. L'immensité. L'infini. J'avais souvent rêvé de partir rejoindre les étoiles. Me pendre, pour souffrir une dernière fois avant la fin. Je ne voulais pas d'une mort rapide et sans trop de douleurs. Je ne voulais pas me couper les veines et attendre la mort venir. Je voulais sentir l'oxygène quitter mes poumons, encercler ma gorge, je voulais sentir ma trachée s'écraser et mon corps s'éteindre. Je voulais ne plus sentir mes extrémités, mourir en souffrant. J'y avais souvent pensé. Aller rejoindre le ciel. Mais c'était avant. Avant que j'en sois à un tel point que je me mette à penser que même là haut, je n'avais plus ma place. J'étais aussi belle que les astres brillants mais malgré tout, elles restaient trop pures et éthérées. J'étais trop noircie, j'avais été de trop nombreuses fois salies pour rejoindre des être immaculés. Même la mort n'était pas pour moi. Le taxi se stoppa devant un club de strip tease bien connu. Je détachais mon regard du ciel que j'avais si souvent convoité et qui se retrouvait hors de ma maigre portée pour pousser la portière, payant le trajet un sourire charmeur aux lèvres. Sortant du taxi, ma robe noire extrêmement courte retenue par ma main frêle, posant le bout de ma chaussure à talon noire sur le trottoir. J'étais classe. Je faisais le trottoir, mais sans vestes en jeans et pantalons de cuir. Je n'en restais pas moins une putain, une moins que rien aux regard des autres. Ma soirée n'était pas encore commencée, mais j'étais fatiguée. Lasse de ma vie, de la douleur qui faisait rage au creux de ma poitrine. M'avançant vers l'ombre, je m'appuyais sur le mur. Je me logeais dans la pénombre, me fondant dans l'obscurité. J'aurais voulu être invisible, disparaître sous l'effet de ma propre honte. Les billets glissés dans mes doigts par mes clients me brulaient la peau comme incandescents sous l'effet des regrets. Les larmes coulaient sur mes joues, comme d'habitude. Je m'en rendais compte mais je pleurais si souvent que jamais, je ne prenais la peine de les essuyer. Marques extérieures d'une souffrance si profondément ancrée au sein même de mes tripes. Il y avait du bruit autour de moi, mais jamais à l'intérieur de mon être. J'étais blindée de remparts fragiles, aussi frêles que je l'étais mais ils résistaient. Faisant barrage entre moi et le reste de l'humanité. En exil dans mes cauchemars les plus sombres. J'aurais voulu me lacérer les chairs, me noyer dans l'ivresse de ma propre mort. Une voix interrompit mes sombres pensées, mais me glaça. Jamais je n'avais ressenti pareille douleur. Mon corps se contorsionnant de manière invisible. Chaque pore de ma peau carbonisé d'une souffrance bien trop vite. Mon myocarde agité de milles pulsations beaucoup trop rapides pour mon palpitant trop peu habitué à battre si vite. Je souffrais. Dans un réflexe, ma main longea le bord inférieur de mes yeux, effaçant toute trace de larmes dans un geste rapide mais qu'il vit sûrement. Je me décidais à poser les yeux sur lui, sur Lust. Je l'avais détesté, de m'avoir laissée comme tout les autres. De s'être comporté comme le salaud notoire et égocentrique qu'il était. Et pourtant, chaque jour m'avait un peu plus lacéré le cœur de son absence. Il m'avait... manqué.

    LUST - Stevenson t'envoie faire le trottoir ? Depuis combien de temps ?
    JAZZI - Si seulement.


    Je me pris à espérer un instant que ce soit Enzo qui m'envoie. Ce serait tellement plus facile à supporter que de venir ici de ma propre initiative, dans le but de me souiller un peu plus à chaque instant. Non, son truc à lui, c'était les coups sur mon corps mince. C'était de passer ses nerfs sur ma peau opaline. C'était mieux, ou pire, je ne savais même plus. Tiraillée entre trop de douleurs, trop de sources. Je n'aimais pas Enzo. Mais j'aimais sentir ses mains frapper mes chairs, me punir d'être comme lui. D'être faible et brisée. Ma main glissa sur ma hanche, je savais qu'en dessous du tissu noir se trouvait à cet endroit les restes d'un bleu plus ou moins récent. Sa voix dure et froide contrastait avec mon timbre bas et fragile. Ma voix cassée et douce. J'étais surement trop affaiblie par la douleur que prenais plaisir à m'infliger pour faire preuve de froideur et de distance. Son regard glaçant qui semblait tuer mes cellules au moment même ou il effleurait mon épiderme blanc. En équilibre sur le bord de ma vie, je pouvais à tout moment tomber de la crête. Et en dessous de moi, c'était les rochers pointus qui me tailladeraient le corps de leurs pointes acérées et qui m'ouvriraient les chairs de leur roc dur et froid. Il reprit la parole, se faisant dur, acide et froid. Blessant mon âme plus que mon corps.

    LUST - Je t'envoie un bon client, et tu dégages, je veux pas de putes devant mon établissement, mes filles valent mieux qu'une concurrence défraichie.
    JAZZI - Tu ne me forceras pas à partir.


    L'énergie du désespoir s'infiltrant dans mes veines. L'occasion de souffrir un peu plus, de me pousser moi même dans des retranchements encore inexplorés. Même avec cette remarque, il n'avait pas ébranlé ma seule conviction dans mon monde noir et sans lumières, ma beauté. Mon corps et mon visage ravageurs, ce même visage et ce même corps qui avaient si souvent suscités les ardeurs du jeune homme. Même amaigrie de quelques kilos et plus faible que jamais, j'urait pu entrer dans le club et récolter dix fois plus de succès que n'importe laquelle des filles de Lust - comme il disait.
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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeMar 29 Sep 2009 - 19:56

    Le fait que l'Ecstasy était ma nouvelle propriété ne semblait guère la surprendre, à moins qu'elle ne cachait son jeu au même titre que je cachais le mien. Jamais, je ne l'aurais imaginée faire le trottoir, à se mettre à genoux devant des hommes au physique ingrat se payant une prostituée pour mieux jouir dans le lit conjugal une fois rentrés chez eux, leur petite femme ayant mis gracieusement le couvert. Je la voyais divine sur les podium, radieuse durant les fashion weeks, saoulée au champagne et au cognac à prix exorbitant, dansant à moitié nue dans sa lingerie chanel pour moi, j'entrevoyais pour elle le summum de la débauche dorée à l'or fin, pas ce genre de mésaventure dans des rues crasseuses, à se donner contre un mur froid ou dans une bagnole sur le bord d'une route. Pour autant je demeurais impassible et imperturbable, extérieurement néanmoins ; à l'intérieur je souffrais presque de la voir tomber si bas, quand mon côté sadique et cruel jubilait de sa condition. J'étais un monstre d'égocentrisme, la misère des autres ne m'affectait guère, finalement, encore moins lorsque j'en voulais à ces personnes. Et j'en voulais à Jazzi, au moins autant que je la haïssais, qu'elle me répugnait, que je la méprisais... Mais dieu qu'elle était belle ; cette vérité fit monter un peu plus la colère en moi ; oublier la grâce et la beauté pure de Jazzi avait été une erreur, car de nouveau face à elle cela me frappa de plein fouet. Même presque rachitique, des cernes sous les yeux et la mine pâle, elle demeurait diablement attirante et sexy. Ainsi je lui mentais éhontément ; loin d'être une concurrence défraîchie, elle demeurait une adversaire redoutable pour quelconque demoiselle à la recherche de la beauté parfaite. L'espace d'un instant, j'entrevis Jazzi bosser pour moi dans ma nouvelle boîte ; une pensée qui dut se lire dans mes rétines ambrées, car je tournais brièvement la tête vers l'entrée du club prisé avant de reporter mon regard sur mon ancienne compagne. Mais finalement, mon élan d'altruisme ne dura qu'un court instant : je ne voulais plus la voir dans mon entourage direct, je voulais la faire souffrir, moi et moi seul. Voilà pourquoi la voir noyée dans sa déchéance ne m'octroyait aucune satisfaction finalement ; je n'étais même pas certain que sa tristesse et sa douleur physique comme mentale étaient mon dû. Quelque part, je devais avouer que je l'espérais. De l'amour à la haine, la frontière est ténue, et je commençais à concevoir que malgré ma colère, finalement, j'avais encore de l'attachement pour elle, sans doute plus encore que ce que je ne pouvais le penser. Mais l'imaginer dans les bras de mon rival me fichait une hargne ravageuse qui m'empêchait d'aller plus loin dans mon introspection éventuellement amoureuse ; elle avait fait son choix, et ne m'avait pas choisi. Qu'elle aille au diable, je valais mieux que cela. Je soupirais alors qu'elle m'offrit sa réponse, ne l'écoutant qu'à moitié ; il y avait des sujets qui m'étaient désagréables et auxquels je ne prêtais toujours qu'une attention moyenne. Ce n'était pas un moyen de fuite, c'était mon détachement légendaire, en tant que gosse de riche, je m'octroyais le droit de choisir si je voulais écouter la réponse ou non ; peu m'importait au final, cela ne changerait guère mon avenir dans l'empire financier anglais. Je souhaitais simplement qu'elle parte, qu'elle disparaisse, qu'elle s'efface de ma vie comme je le lui avais sommé le jour où je l'avais quittée ; et dans le fond ce dernier point n'avait été réalisé qu'à moitié. La preuve, c'était aussi en partie à cause d'elle que mon addiction pour la boisson alcoolisée s'était considérablement développée ces derniers temps. Restant impassible mais glaçant et froid, je compris qu'effectivement elle ne se déciderait guère à partir, aussi il ne m'était imposé que bien peu d'issues ; je pouvais très bien passer mon chemin et demeurer indifférent, la laissant ainsi dans la brise fraîche hivernale mordant ses cuisses presque dénudées, mais ignorant véritablement pourquoi je restais là, à me demander si lui envoyer un de mes meilleurs clients demeurait la solution. Je serrais alors la mâchoire : malgré moi par moments, j'avais l'impression d'être un chevalier salvateur des temps modernes. Certes je n'avais pas l'éthique morale la plus fiable, mais tout de même... J'enfouis donc ma main dans mon pantalon impeccable avant d'en sortir un porte-feuille, et en tirais un billet de cinq cent dollars que je lui tendis.

    LUST - C'est plus que la paie d'un client pour une nuit de baise non ? Alors prends les, et dégage.

    Je n'avais rien à rajouter, bien qu'il était vrai que je me demandais comment elle en était arrivée là. Mon regard se braquant dans le sien, se faisant presque menaçant, je lui tendais mon billet d'une oeillade noire. Je lui en voulais encore.

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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeMar 29 Sep 2009 - 23:20

    à se dire que la vie n'était qu'une putain ;

    J'avais encore mes yeux écarquillés sous l'effet d'une surprise et d'une douleur trop grande. Je le regardais, évitant son regard glaçant et qui pénétrais au plus profond de moi, je voulais fuir ou agir, tiraillée entre mes envies contradictoires, dictées par mon instinct de survie inexistant et mes envies de douleur extrêmes. Oublier son égocentrisme, même l'espace d'un instant avait été une erreur qui aurait pu m'être fatale. Oublier qu'il ne pensait le plus souvent que par lui. Et pourtant, l'espace d'un moment, je crus qu'il allait me faire une proposition. Son regard caressant mes formes dénudées et astucieusement mises en valeur avant de fixer la porte du club, de son club, d'un air insistant. Mais finalement, la lumière dans ses prunelles ambrées s'éteignit brusquement et il sembla retrouver toute sa froideur arrogante pour mieux me détruire. J'étais déchirée, lacérée, d'une telle que j'avais presque l'impression que de profondes coupures s'étendait sur ma chair pâle. Je les aurais presque vues faire couler mon sang et me faire tomber à genoux. J'en avais presque envie. Je le regardais sans le regarder, absente et pourtant désespérément présente. J'ignorais pourquoi je restais plantée ici, avec lui, à l'écouter me détruire un peu plus, à remuer le couteau dans la plaie encore béante de notre rupture. J'ignorais que rompre avec Lust me ferait aussi mal. Pourtant, j'y avais souvent pensé lorsque nous étions encore ensemble, sans jamais franchir le pas, retenue par une force invisible et par un étrange palpitement dans mon myocarde à chaque réconciliation. Non, si la colère que je pouvais parfois ressentir à son égard m'avais souvent fait envisager une quelconque, jamais, non jamais je n'avais imaginé la souffrance qu'elle aurait pu me causer. J'étais restée des jours en n'avalant rien, passant mes journées roulées en boule dans le noir, mes larmes, mes sachets de coke et ma bouteille de téquila pour me remonter le moral. Trois jours, deux jours, je ne m'en souvenais plus. J'avais perdu la notion du temps, comme j'avais perdu la notion de mon existence. Le brouillard m'avait envahie pour ne plus me lâcher. Nuage d'azote qui me suivait et me brûlait un peu plus le cœur et le corps, me détruisant petit à petit jour après jour. Je ne vivais plus, je souffrais. C'était ma vie, mon mode de fonctionnement. Le seul moyen de me faire sortir de ma léthargie était de me mutiler consciemment. Prostitution, drogues dures et alcools à outrance, mon traitement contre la schizophrénie, ma boulimie naissante. Je n'avais pas la possibilité d'être heureuse, mais j'excellais dans l'art de me rendre malheureuse. Si on décernait des prix, des récompenses dans cette forme toute particulière d'art, sûrement me serais je montré étonnement douée. Pour une fois. J'en venais presque, face à lui, à regretter la présence Heatcliff sur le toit de l'hôpital, cet après midi là. J'avais voulu sauter la tête la première, sentir l'air s'engouffrer trop rapidement dans mes poumons et mes vertèbres se briser avant de quitter ce monde. J'y étais montée, sur ce toit. Je m'étais approchée du bord et j'avais plié les genoux pour me balancer dans le vide. Sauf qu'il était arrivé, qu'il avait prit mon bras et qu'il m'avait totalement déconcentrée. Il avait fait passer mes envies de suicide pour ce jour là. Ho Dieu, que je lui en voulais. A un point inimaginable. Quoique contrebalancé par l'affection que je lui portais. Même si jamais, je ne lui avouerais, je lui en voulais trop. Surtout lorsqu'il me regardait, brûlant mes sens, m'enflammant sur le bucher de mes propres douleurs, jetant de l'huile sur le feu de mes regrets. J'aurais voulu ne jamais être là, devant lui. Eviter cet instant à tout prix, j'aurais voulu. Malheureusement, mes désirs semblaient être systématiquement remis en cause par des forces qui me dépassaient de loin.

    Il me toisa de son regard glacial, sortant un porte feuille de sa poche et de ce même porte feuille un billet de cinq cent. Je le regardais, les yeux un peu plus agrandis, surprise. Surprise et incroyablement triste. Ainsi donc, lui aussi, me traitait comme une putain, me payant pour que je dégage. Prenant conscience de sa haine à mon égard j'eus soudain furieusement envie de tourner les talons, de m'éloigner, de partir. De fuir à tout prix sa présence trop douloureuse pour mon âme déjà en surcharge. Je ne prenais pas le billet, laissant sa main dans le vide, regardant le bout de papier d'un air absent. S'il avait voulu me faire souffrir, me faire payer, sûrement rien n'aurait pu me faire autant de mal que de le voir me traiter comme une trainée à payer. Je refoulais mes larmes, j'étais déjà au fond du gouffre, je ne voulais pas en plus de ça, m'abaisser plus que bas que terre à pleurer devant lui. Mes joues blêmissant encore un peu plus - si tant est que ce soit possible - finissant par détacher mes yeux du billet, ses paroles gravées au plus profond de mon être, écrite dans les entailles de mes tripes et de mes chairs, tiraillant, blessant, crevant mon palpitant. J'aurais du tourner les talons, partir quand il m'avait dit de dégager. Saisir ma chance et agir de manière rationnelle et normale, pour une fois. Avant mes larmes dans une déglutition un peu plus forte que les autres, je braquais mon regard dans le sien, déclarant avec toute l'assurance dont j'étais encore capable.

    LUST - C'est plus que la paie d'un client pour une nuit de baise non ? Alors prends les, et dégage.
    JAZZI - Jmen fous de ton argent, Lust.


    Laissant mes yeux parcourir les siens, toujours aussi froids. Il se faisait menaçant, il voulait que je parte et j'aurais du. Il n'étais pas bon de rester ici à me torturer inutilement. J'aurais du partir, ouais. Je poussais un sourire presque inaudible et m'appuyait un peu plus sur le mur, fermant les yeux sur l'obscurité et sur ce visage qui me torturait un peu plus à chaque seconde, à ce visage qui marquait ma vie plus que les autres, sous les effluves de cette frontière si mince entre l'amour et la haine. Mon palpitant agité d'affects que je ne voulais voir sentimentaux, préférant les interpréter comme l'extériorisation de ma douleur qui n'était que trop grande. Je m'avançais soudainement vers lui, mon corps se fondant dans l'obscurité de ma vie lorsque je devenais soudain trop proche de lui. Mon aura mystérieux me suivant, ma frêle silhouette trop proche de la sienne. Une cinquantaine de centimètres qui me permettraient de fuir, je n'en savais rien. Je ne savais pas quelle énergie, quelle force me poussait vers lui, me poussait à vouloir le pousser à bouts et m'entraîner avec lui par la même occasion. J'avais eu le temps de souffrir, j'avais eu le temps de regretter d'avoir couché avec son meilleur ennemi. Tout aurait pu s'arranger, je ne voyais que mes fautes et pas les siennes, appréciant la torture de se dire que ce que j'avais perdu, je l'avais perdu de ma propre faute et d'aucune autre. Reprenant la parole, sans plus un regard pour un billet. Qu'il me fasse dégager, qu'il me pousse contre le mur et m'intime des menaces pour me faire partir. Qu'il me saisisse le bras et qu'il me jette dans un des taxis attendant devant le club. Qu'il me fasse partir tant qu'il le pouvait encore. Mais qu'il ne me paye pas. Qu'il ne me tue pas l'âme à me traiter comme les autres, comme si je n'étais qu'une salope ayant partagé ses draps. Si sa haine envers moi sortait de chaque pore de sa peau, j'aimais m'en approcher pour en apprécier les effluves. J'aimais mettre ma tête entre les crocs du prédateur, pour qu'il ne puisse que mieux croquer les os de mes tempes. Pour mieux qu'il ne me tue, je le devais.

    JAZZI - Tu as donc tellement envie que je parte ?

    Ma voix plus faible que ce que j'espérais. Un simple murmure brisé.
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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeMer 30 Sep 2009 - 20:24

    Amour ou haine, les deux peut-être, j'exaltais dans mon sublime rôle d'impitoyable bourreau, je la voyais suffoquer, s'asphyxier, se noyer, et pourtant je ne me montrais pas salvateur, loin de là. Car en un sens, elle me rappelait Hazel, sa faculté d'immortelle à être sublime et désirable dans tout son état pathétique, sa splendeur à irradier dans les ténèbres crasseuses, sa beauté à demeurer abrutie par la décadence et la débauche. Elle me rappelait bien trop celle que j'avais aimé, et en cela je ne voulais pas réitérer l'histoire, je ne voulais pas la sauver, je ne voulais pas me retrouver à lui ouvrir la porte de ma maison pour qu'elle passe la nuit chez moi et que nous nous retrouvâmes à coucher ensemble, pas par dépit, mais parce que le destin lourd et cruel nous liait. J'avais tout de même du culot à affirmer ainsi que la destinée demeurait sadique avec moi, petit gosse de riche, et pourtant je rayonnais tout autant par mon habileté à demeurer perdu et excessif dans ma débauche. Ainsi donc, Jazzi payait les erreurs d'Hazel en plus des siennes propres ; je ne la secourrais pas, moi qui aurais pu finalement laisser l'histoire passablement bien se terminer, je n'entrevoyais aucune issue élogieuse quant à notre histoire à tous les deux. Il n'y avait d'ailleurs plus d'histoire, plus d'idylle, plus d'aventure, plus rien entre nous. Il n'y avait même plus de nous, il y avait juste moi, patron de ce club prisé, et elle, pute sublime et mortifère qui faisait les trottoirs pour je ne savais quelles raisons. Comment en était-elle arrivée là, j'en venais à me poser la question, allant même jusqu'à me demander ce qu'elle était devenue après notre séparation. Jusqu'ici, je n'avais voulu y penser, persuadé que celle que je considérais comme une putain avait dû au contraire se sentir libre la seconde suivant mon départ, et que très certainement elle s'en était allée rejoindre les bras de son amant, je n'avais pas voulu me poser la question. Pour autant je savais que la faute ne revenait pas seulement à Jazzi, je n'avais pas non plus été un prince charmant et fidèle, mais mon égocentrisme poussé me donnait à voir que ses erreurs ; en ce qui me concernait, je n'en faisais jamais... Peut-être était-ce pour cela qu'aujourd'hui je ne comprenais plus le revers de ma nouvelle vie, j'en payais justement le prix. Mais ce soir, c'était Jazzi qui paierait les conséquences de notre séparation désastreuse, pire encore je refusais de la considérer cette nuit comme mon ex, elle n'était plus qu'une prostituée faisant le trottoir et que je voulais faire dégager. Le seul bénéfice qu'elle retirait d'avoir été autrefois mon amante, résultait dans les cinq billets à l'effigie de Franklin que je lui tendais alors, pour autant, cela revelait plus de la provocation qu'autre chose, à croire que j'excellais dans la matière.

    JAZZI - Jmen fous de ton argent, Lust.

    Sa voix tomba, frêle, fragile, nuancée, à l'image de son corps brisé, le timbre de ses paroles se faisait porcelaine, facilement cassable. Son regard resta ancré quelques instants dans le mien avant que je ne range mes billets d'une mine froide et fermée. La mâchoire serrée, je commençais véritablement à trouver la situation agaçante, si elle ne pouvait pas comprendre qu'en vérité, la voir me faisait du mal, alors comment pouvais-je la faire dégager de là. L'inconvénient n'était pas tant qu'elle se trouvait devant mon club, ce n'était pas véritablement une affaire d'état, mais je savais que si je tournais les talons dès maintenant, la laissant ici sur le trottoir, le visage de Jazzi viendrait me hanter toute la soirée, au même titre que bon nombre de questions venant assaillir mon esprit : et si elle était encore là lorsque je ressortirais du club, et s'il m'était impossible de l'effacer de ma vie ? En vérité, le fait que je ne m'accroche à la faire partir relevait plus du symbolique que du concret, je ne supportais pas de la savoir à un périmètre proche autour de moi, elle me rappelait que trop ma défaite et tout ce qui s'en suivait. Car Jazzi avait été l'échec de trop, la preuve ultime qu'au final, j'avais beau avoir une belle gueule, des billets, une personnalité forte, il me manquait quelque chose, ce je ne sais quoi qui peut-être pouvait me rendre parfait mais qui surtout retiendrait les autres auprès de moi. Hors, c'était loin d'être le cas, et Jazzi en était la preuve ultime, voilà aussi pourquoi elle me faisait du mal, outre le fait qu'en vérité je me rendais compte que je tenais à elle. Puis, erreur ultime, elle s'avança, si près de moi que je sentis mon coeur faire un bond en avant, mais il en résultait plus de la colère que tout autre noble sentiment. Si j'avais été faible, si je n'avais pas été de ceux aimant être dans la lumière et au-dessus des autres, j'aurais très certainement reculé d'un pas ; je ne voulais pas la toucher, je ne voulais pas sentir son parfum, cela ne me renvoyait que l'image des mains de son amant de passage sur ses courbes, cela me refourguait la nausée. Etrange réaction que celle-ci ; car ce n'était pas tant le fait que d'autres hommes payant son corps l'avaient salie qui me dégoûtait, mais bel et bien le fait qu'elle s'était laissée aller avec une personne que j'éxécrais plus que tout : cela me fichait une hargne au ventre terrible. Si je la désirais quand elle était adossée contre le mur, elle me répugnait lorsqu'elle s'approchait trop près de moi, l'odeur de cet autre sur sa peau était partout et érigeait ma haine en défense. Je ne bougeais donc pas, ni même ne cillait, me contentant de plonger mon regard glaçant dans le sien, jamais je n'eus d'oeillade aussi sombre et meurtrière pour Jazzi.

    JAZZI - Tu as donc tellement envie que je parte ?
    LUST - A quoi tu joues Jazzi ?

    Ma réponse avait été immédiate, et malgré sa voix cassée et faible, le timbre de ma voix suave se fit agressif. Je voulais savoir quel était son jeu, ce qu'elle cherchait, pourquoi elle me tenait tête alors que de toute évidence elle avait les larmes au bord des yeux, les jambes tremblantes et l'échine frissonnante. Le pire sans doute, résidait dans le fait que si elle attendait quelque chose de moi, j'étais en position de le lui donner si elle venait à insister, quoique ce fut. Tout ; un toit, un peu d'argent, de la chaleur... tout sauf une nuit lubrique. Décidemment, je ne parvenais pas à effacer cette image d'elle dans les bras d'un autre, j'en vins même à déduire que je n'y parviendrais jamais. Sombre ironie, lorsque je savais que tout de même, Jazzi était une créature véritablement désirable, j'en venais donc à mépriser une divine femme aux longues jambes, autant par fierté que par dégoût.

    LUST - Qu'est-ce que tu fais encore là, qu'est-ce que tu veux exactement ? Sa réponse, je l'attendais comme le messie, je voulais savoir, et ce malgré le timbre agressif de ma voix. Tu ne crois tout de même pas que je vais te pardonner d'avoir couché avec le premier salaud qui passait à ta portée ? Tu as fait ton choix, et ce n'était pas moi. Il n'y aura plus de "nous", en toute probabilité il n'y en a jamais eu. Je marquais une pause alors que je la dévisageais, me rendant soudain moins agressif, la douleur de mon coeur parlant pour moi, je me sentais plus faible au fur et à mesure que je lançais mon venin, et cela m'était presqu'insupportable, malgré la souffrance régnant dans ma voix suave. Cela aurait pu, mais ce n'est plus possible à présent, quoique tu fasses je ne te pardonnerais jamais, et lorsque je te verrai, je t'imaginerais toujours toi, avec lui. Alors oui j'ai envie que tu partes, et que tu dégages de ma vie.

    Jamais sans doute, on ne m'avait vu aussi sincère et presque désemparé. Je gardais pour moi cette prestance imposante, mais la douleur de mon discours me rendait plus humain malgré tout.

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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeMer 30 Sep 2009 - 23:23

    FLASH BACK.

    LUST - Dégage, pauvre folle.
    JAZZI - Va crever Lust, va crever !


    Une énième dispute qui me blessait le cœur. Et pourtant, c'était encore une période ou j'étais forte, tellement plus forte. Ma voix n'était pas ce murmure brisé mais était ce soprano agréable et chargé d'ironie et de colère. Ma silhouette déjà frêle s'avançait, saisissant mon sac à mains et m'éloignant, mes jambes interminables chaussées de talons claquant sur le sol de l'appartement du jeune homme. A peine avions nous fini que déjà, j'avais oublié le déclencheur de toute la crise. Je claquais violemment la porte mettant toutes mes forces dans cet acte de démonstration. Furieuse contre le jeune homme, pour des raisons qui m'échappaient totalement, dans le fond. J'envisageais toutes les possibilités. Faire demi tour, ouvrir la porte et rompre avec le jeune homme tant j'avais l'impression d'être brisée à chacune de nos disputes. Si c'était l'équilibre malsain de notre couple qui résidait dans ces prises de becs elles me faisaient chaque jour un peu plus l'impression oppressante des coups de poings dans l'abdomen. Ruer de coups insignifiants son torse avant de m'écrouler dans ses bras, vidée de toute force sans jamais lui avoir arraché un frisson de douleur. J'étais idiote de penser pouvoir lui faire du mal, du moins, je croyais. Je le tuais mentalement, jouant la scène de notre rupture derrière mes paupières fermées, jubilant intérieurement. M'octroyant même le songe tout à fait imaginaire de voir une larme perler aux coins de ses yeux marrons. M'appuyant contre le mur extérieur j'aspirais une grande goulée d'air, la laissant descendre dans mes poumons. Je tentais de ma calmer, de faire redescendre ma colère à son encontre, de chasser le gout de plomb de ma gorge et la crise qui se profilait. Je sortais de mon sac un flacon contenant une dizaine de pilules à l'aspect jaunâtre granuleux. Mon traitement. J'en prenais deux cachets d'un coup, grimaçant fortement lorsqu'ils touchèrent ma langue, répandant un gout amer franchement désagréable dans toute ma bouche. Prenant un taxi et me rendant un centre ville, m'achetant une cannette de Coca Zéro avant de revenir vers l'appartement du jeune homme, toute colère ayant quitté mes veines. Je savais comment tout cela allait se finir, à peine aurais je franchi le seuil que ce serait comme si jamais je n'étais partie en claquant la porte tellement il m'avait poussé dans mes retranchements. Comme de fait, j'ouvrais la porte et m'avançais jusqu'au salon, déposant un baiser sur ses lèvres parfumées au whisky. M'allongeant sur le canapé et dévorant ma peau blanche de caresses audacieuses, nous nous réconcilions à notre façon. Dans la haine et dans l'amour. Sans jamais trop savoir.

    --------------------------------------------------------------------

    Il rangea son billet de cinq cent, la mine froide impassiblement fermée. La mâchoire serrée, des pointes de haine dans le regard. Il me faisait souffrir certainement plus que ce que je ne le touchais. C'était impossible d'étouffer plus que ce que je n'étouffais en ce moment même. J'avais l'impression d'être ruée de coups de pieds, que jamais je ne m'en remettrais. L'air quittait mes poumons alors que je respirais. Je respirais pour tenter de survivre, je nageais inlassablement pour tenter de maintenir le nez hors de l'eau alors qu'il avait déjà enfoncé ma tête dedans. Je me débattais pour échapper au prédateur, alors que ses crocs avaient déjà ouvert me jugulaire. J'étais dans le couloir de la mort, et partout autour de moi s'étalaient des tableaux de lui, toujours lui. Lust. Terrible bourreau de mon palpitant et de mes sens. Je tenais de m'approcher, soudainement portée par je ne sais quelle pulsion que je ne tarderais à regretter. J'avais beau regarder ma vie de long en large, jamais je ne trouvais chose que j'aie faite qui soit digne d'attention. J'étais une ratée, une bonne à rien. Une salope de plus, une trainée inutile. Une erreur de plus dans sa vie qui n'en était sûrement que trop constituée. Je m'avançais dans son sillage, son parfum épicé arrivant jusqu'à mes narines. Je me retenais pour ne pas avancer plus près, car au fond de moi je savais. Savais que je le dégoutais. Que jamais sûrement ne pourrait t'il oublier la souillure d'Enzo sur mon corps. Et pourtant, avait t'il un jour cherché à comprendre ? A comprendre comment et pourquoi je m'étais retrouvée dans les bras de son ennemi ? Comment au détour d'une nuit ou j'avais eu l'impression de mourir tant mon esprit s'était scindé en deux, cette nuit ou je m'étais retrouvée avec du sang sur les mains, les bras et le visage sans savoir comment ni pourquoi. Cette nuit ou je m'étais abandonnée à Enzo au détour d'une ruelle alors que j'étais encore perdue entre deux mondes, entre deux personnalités. Perdue entre mes boucheries et ma personnalité faible. Perdue tout court. Savait t'il que si j'avais continué à voir Stevenson après notre rupture, c'était en grande partie pour me punir ? Me punir de mes trop nombreuses erreurs et endosser avec hargne le manteau de la souffrance qui me saillait si bien. De sentir les coups d'Enzo me libérer un peu plus à chaque douleur physique avant de sentir le poids de touts mes regrets me retomber sur les épaules lorsque les mains du jeune homme se muaient en caresse sur ma peau pâle parfois parsemées de bleus. Je voulais crever et je m'y appliquais. Je me damnais pour ne plus jamais pouvoir faire marche arrière, je frémissais intérieurement, et peut être même étais je trop ailleurs pour me rendre compte des subtils frémissements qui parfois agitaient mon échine. J'étais diablement beaucoup trop proche de lui pour être encore en mesure de me comporter de manière rationnelle. Je rendais le jeu tellement facile à m'avancer ainsi vers les blessures, à m'avancer sous ses flèches enflammées. Je n'étais pas une adversaire de taille par son courage. Je faisais partie des lâches et des faibles. Mais dans le fond, je durais longtemps. Je vivais, malgré la fuite de mon instinct de survie, je vivais. J'avais parfois l'impression que mon âme était morte à la place de mon corps, mais je vivais.

    LUST - A quoi tu joues Jazzi ? Qu'est-ce que tu fais encore là, qu'est-ce que tu veux exactement ? Tu ne crois tout de même pas que je vais te pardonner d'avoir couché avec le premier salaud qui passait à ta portée ? Tu as fait ton choix, et ce n'était pas moi. Il n'y aura plus de "nous", en toute probabilité il n'y en a jamais eu.

    Il aurait pu me frapper, me pousser, rien ne m'aurait fait reculer aussi efficacement que l'agressivité et la haine qui s'étiraient des pores de ses propos. Je reculais de plusieurs pas, mon regard toujours braqué sur le sien, mon dos heurtant le mur. Le froid mordait mes cuisses dénudées et mes bras nus. Il attaquait ma peau tout comme Lust rongeait mes chairs pour mieux me vider de tout sentiment. Il me poussait, m'attirai, me repoussait. J'étais à moitié cachée par l'obscurité, la pénombre régnant sur une grande partie de mon visage. Brisée une nouvelle fois, cassée. Je laissais une larme, puis deux sortir de mes yeux marrons. Je tentais de me contenir, de ne pas pleurer plus. Je ne pouvais pour autant contenir les larmes qui, une à une, perlaient sur mes joues délicates. Dans le silence le plus total. Je ne disais rien. Je n'étais même plus sûre de respirer.

    LUST - Cela aurait pu, mais ce n'est plus possible à présent, quoique tu fasses je ne te pardonnerais jamais, et lorsque je te verrai, je t'imaginerais toujours toi, avec lui. Alors oui j'ai envie que tu partes, et que tu dégages de ma vie.

    Sincère, presque désamparé, il en prenait des allures presque humaines. Et pourtant, j'étais toujours sous le choc de ses paroles précédentes. Cassée, affaiblie plus encore. J'en aurais presque souhaité apercevoir un client potentiel, prendre son bras et l'accompagner chez lui. Noyer ma douleur dans la honte. Je donnais de la souffrance, je recevais la honte. Mais tout valait mieux que son regard, tout, tout, tout. J'aurais voulu m'avancer et toucher sa peau, j'aurais voulu embrasser ses lèvres et que nous réconcilier soit aussi facile que par le passé. A mes yeux, j'étais la seule fautive et la seule à blasphémer. Je pensais être la seule à souffrir. Je me crucifiais moi même, enfonçant chaque clou à la force de mon désespoir grandissant. Je m'appuyais un peu plus au mur, des larmes continuant de perler sur mes joues, dans le silence qui venait de s'établir. Silence rompu par ma voix qui jamais ne s'était faite autant murmure faible et cassé. Je me démontrais dans toute ma splendeur pathétique. Et encore, j'avais encore des ressources.

    JAZZI - Désolée. Désolée de ne pas être morte quand j'ai essayé. J'l'ai voulu tu sais pourtant. Trois fois de suite j'ai essayé. Trois moyens différents. Mais tu vois, même la mort ne me juge pas assez bien pour elle. Alors désolée, désolée de pas pouvoir sortir de ta vie comme ça.

    Une pause dans son murmure, alors qu'un soupir presque inaudible franchissait ses lèvres charnues. Elle reprit la parole, encore plus bas qu'avant, si bien que même si Lust avait sûrement entendu, il avait du faire des efforts pour entendre les mots qui suivirent.

    JAZZI - Ce que je cherche ? Même moi je l'ignore...
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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeJeu 1 Oct 2009 - 16:12

    Malgré tout, je ne pouvais parvenir à demeurer terriblement froid et distant, car au nom de notre passé commun et de ce que nous avions vécu, c'était tout simplement impossible. Et pourtant en règle générale, c'était un fait qui ne me gênait guère ; j'excellais tant dans mon rôle de salaud notoire et de tortionnaire, que le fait de bien connaître mon interlocuteur ou non ne constituait pas un obstacle à mon venin, peu m'importait la personne au final, je frappais fort et bien. Visiblement, je ne parvenais pas à contourner l'obstacle en question avec Jazzi, c'était la preuve concrète de plus que, malgré tous les efforts du monde, je ne parvenais pas à la gommer de ma vie. Elle était là, ancrée dans ma chair et dans mon âme, et je ne parvenais pas à mettre un nom sur mes sentiments envers elle, en outre je n'y étais jamais parvenu. Lorsque nous formions un couple déjà, il y avait cette frontière ténue vacillant entre l'amour et la haine, quelque chose de transcendant, d'unique et de destructeur ; ensemble nous nous mutilions, mais éloignés l'un de l'autre nous souffrions en parallèle. Je la haïssais presque d'être parvenue à s'imposer une place de la sorte dans ma vie, indélébile et conséquente, je la haïssais en somme d'être importante pour moi, quand bien même je ne voulais plus la voir, jamais. Elle me dégoûtait tant que j'aurais pu lui gueuler toute ma répulsion avec force, néanmoins je me tus face à elle, face à son corps trop proche du mien ; je ne voulais pas même respirer son oxygène, me poussant alors à rester taciturne pour happer le moins d'air possible. J'étais désespérant de mauvaise foi et d'injustice tant je lui reprochais tous mes malheurs, tant je ne voyais que ses erreurs, et pas les miens. Peut-être que si elle s'était allée dans les bras d'un autre, un inconnu à mes yeux, une silhouette fanômatique qui n'était que spectre dans ma vie, j'aurais pu lui pardonner... Peut-être. Mais la colère était trop forte, je voulais qu'elle paie, qu'elle me perde pour de bon, qu'elle comprenne qu'elle était allée jusqu'au point de non-retour et qu'elle s'enfonce dans ses regrets amers... si tant est qu'elle regrettait son infidélité, je n'en savais rien. Peut-être était-elle heureuse après tout, heureuse d'agoniser dans sa propre souffrance sublimée, peut-être était-elle encore avec lui et que ce soir elle le rejoindrait pour mieux mettre à profit toutes les parties lubriques qu'elle avait eu dans la journée avec ses clients. Ce n'était plus mon problème ; j'étais sorti de sa vie au moment même où j'avais eu vent de son histoire d'infidélité, je n'étais dès lors plus à elle, j'appartenais à d'autres, et même à sa meilleure amie l'espace d'une nuit. Je ne me considérais plus comme un potentiel acteur de son univers et elle m'était devenue une étrangère de plus, comme ce soir. Une étrangère qui néanmoins avait un étrange impact sur ma colère, ma haine, ma tristesse. Mes mots se firent violents, agressifs, intransigeants ; comme toujours j'entaillais la chair de mes interlocuteurs de mes syllabes d'acier, et au son de mon clairon de haine, elle recula, fébrile. Je n'avais pas toujours connu Jazzi aussi tremblante et cassable, je l'avais connue forte et battante, je l'avais vu aussi s'enfoncer dans un mutisme docile quand moi je gardais toute ma personnalité déroutante. J'ignorais si j'étais la cause de sa propre destruction, mais quelque part il me semblait que non ; elle s'en portait garante toute seule, et faisait superbement bien son boulot. Son visage faiblement découpé dans une lumière terne alors qu'elle se glissa dans l'ombre, elle se fit silencieuse après mes mots tranchants. Par ailleurs son mutisme m'invita à tourner les talons, j'allais partir lorsque sa voix portée dans un murmure à peine audible parvint par je ne sais quel miracle jusqu'à moi.

    JAZZI - Désolée. Désolée de ne pas être morte quand j'ai essayé. J'l'ai voulu tu sais pourtant. Trois fois de suite j'ai essayé. Trois moyens différents. Mais tu vois, même la mort ne me juge pas assez bien pour elle. Alors désolée, désolée de pas pouvoir sortir de ta vie comme ça.

    J'arrêtais mon geste, celui de partir pour la laisser là, et glissais mon regard sur Jazzi, impassible. Il n'y brillait ni compassion ni tristesse, seulement quelques halos presqu'inquisiteurs et glaçants, comme pour lui faire comprendre que c'était à charge de revanche. Je me savais monstre d'incompréhension et sans coeur, devant de tels aveux, mais ce qu'elle avait traversé, je l'avais traversé également. Tous les jours, à placer mon flingue sur ma tempe, à me noyer dans le cognac jusqu'à le couper lui aussi à la coke, ce n'était presque que justice qu'elle aussi n'ait subi tant d'horreurs. Je ne répondis pas, demeurant taciturne alors que j'aurais pu, moi aussi, lui partager mes aveux, mais cela l'aurait confortée dans le fait que son départ m'avait été fatal, et qu'elle n'était pas seule dans cette situation. C'était lui apporter un espoir, un soutien, lui tendre la main... je ne le voulais pas. Trop porté par ma douleur et ma vengeance, je me faisais cruel en lui refusant une aide de la sorte, et me contentais de la dévisager avec mépris qui n'en était pas vraiment un.

    JAZZI - Ce que je cherche ? Même moi je l'ignore...
    LUST - Suis-moi, fis-je après avoir poussé un soupir non sans aviser ma montre.

    Après une pause silencieuse, je parvins à murmurer quelques mots secs entre mes lèvres froides. Mon regard sombre dévisageant Jazzi dévia alors que je tournais les talons, m'avançant vers le club avant de m'y engouffrer, ne me retournant que pour m'assurer que mon videur la laisserait elle aussi entrer, malgré ses vêtements hautement explicites. Mon attitude ne pouvait sans doute que lui demeurer des plus étonnantes, bien qu'elle avait toujours appris à vivre avec ma personnalité imprévisible, je lui offrais une réaction inattendue : moi qui m'évertuais à vouloir la faire partir, voilà que je l'invitais à me rejoindre. En vérité je prenais conscience que puisque je ne parviendrais pas à la gommer de ma vie, il m'était plus avisé de faire en sorte qu'elle ne hante plus mes pensées. Le fait de vouloir l'effacer de mon existence demeurait tant une obsession, que je passais mes journées à penser à elle quand je ne voulais que l'oublier. Je changeais donc ma stratégie en prenant le coup à contre-pied : je l'intègrerais dans mon quotidien, cessant de l'idéaliser pour mieux l'inclure dans une lassitude certaine ; j'entrevoyais donc de l'embaucher dans ma boîte. Me frayant un chemin dans la foule, laissant un parfum épicé dans mon sillage, je portais un regard discret aux alentours sur les lieux aux néons lumineux donnant à voir de magnifiques jeunes femmes faisant leur show sur le podium. Et alors que je m'avançais à travers le club, l'une de mes employées vint à ma rencontre, le sourire lubrique aux lèvres, alors que je posais ma main sur sa hanche. Sa tenue affriolante m'arracha un rictus en coin alors que je la dévorais des yeux, chose qu'elle prit comme une ouverture possible.

    LUST - Darling, tu n'aurais pas vu Moe ?
    LILA - Hmm non, fit-elle dans une moue flirteuse, avant de poser son regard soudain méprisant sur Jazzi. J'avais donc eu raison, la beauté de la blonde constituerait sans doute une rivalité de poids pour mes filles. Une nouvelle ?
    LUST - Possible.

    Mon regard froid glissa sur Jazzi l'espace de quelques secondes, avant d'attribuer un sourire à la danseuse qui m'en rendit un autre avant de s'éloigner dans une démarche féline. Quant à moi, je continuais sur mon chemin, poussant une porte réservée au personnel qui une fois renfermée ne renvoyait qu'en écho les battements de la musique lascive s'élevant dans la pièce d'à côté. Après quelques minutes de marche sans que je n'esquisse un mot, j'amenais Jazzi dans les vestiaires vides, où de nombreuses coiffeuses à la manufacture sublime portaient brosses, maquillages, parfums, tandis que dans un coin demeuraient suspendus de magnifiques costumes et accessoires. Les miroirs étaient partout, autant que ce parfum brûlant régnant dans la pièce alors que je me tournais vers mon ex petite amie.

    LUST - Les costumes viennent directement de Paris, tu travailles trois heures par nuit en plus des trois heures d'entraînement quotidien... De la danse seulement, et rien d'autre. Je protège mes filles de potentiels salauds qui sont là pour une nuit de baise, elles sont danseuses, pas putes de luxe. Je m'arrêtais alors, toisant Jazzi avec insistance, qui commençait à comprendre : je lui proposais une place dans ma boîte. Si tu acceptes, je te mettrais en contact avec ma meilleure danseuse, Moe, pour qu'elle t'enseigne quelques points et le fonctionnement de la boîte. Je marquais une brève pause avant de reprendre, le visage impassible. Si tu acceptes, tu seras mon employée, rien d'autre, tu ne m'adresseras pas la parole en dehors de tes heures de boulot. Tu termines le travail à trois heures, à trois heures et une seconde tu n'es plus mon employée, je veux plus entendre parler de toi. Tu rentres chez toi, tu le rejoins, et tu reviens pour dix-huit heures le lendemain, point barre.

    Je la fixais, intraitable. Libre à elle de refuser, mais je ne pouvais demeurer plus salvateur que je l'étais... ou que je pensais l'être.
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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeVen 2 Oct 2009 - 22:29

    Équilibre précaire entre la vie et la mort, entre les larmes et le sourire. Je ne pouvais parvenir à regretter les démons qui me rongeaient les tripes, à regretter la souffrance qui rapidement s'insufflait comme du poison dans mes veines. J'ai choisi cette voie, j'aurais pu rester forte et ne pas sombrer. J'aurais pu m'accrocher pour garder la tête hors de l'eau alors que j'avais délibérément plongé sans prendre ma respiration pour mieux sentir l'eau obstruer ma trachée et me priver de mes sens. J'avais besoin de me sentir vivre, en particulier depuis qu'il m'avait quittée. La douleur m'avait dans un premier temps anesthésiée, avant de laisser place à un gouffre encore plus grand. La lassitude de la vie, l'incompréhension et surtout cette douleur qui à chaque moment, tiraillait ma poitrine et mes chairs. Particulièrement quand je me trouvais devant lui, la souffrance semblait se décupler d'elle même sous l'effet de son palpitant qui rapidement s'enflammait sous l'effet d'un quelconque sentiment. Je reculais vers le mur, ne m'autorisant à respirer après ses paroles acérées que lorsque mon dos heurta le mur glacé, mordant un peu plus mes cuisses et mes bras. Je me réfugiais dans la noirceur de la nuit sombre, contre la froideur du mur qui semblait de glace contre ma colonne vertébrale. J'aurais pu me creuser un trou juste avec les ongles pour m'y enfoncer. Si j'avais commencé ma descente aux enfers bien avant ma rencontre avec Lust, il avait inconsciemment été le moteur, l'accélérateur. Leurs disputes et les douleurs qui en résultaient n'avaient fait que m'affaiblir alors qu'il en sortait un peu plus fort à chaque fois. J'avais juste une envie, celle de tourner les talons et de partir le plus vite que je le pouvais. Mais étrangement, j'étais retenue par le besoin presque vital de sentir son corps contre le mien, même si je lisais dans ses yeux l'impossibilité d'une énième nuit lubrique. La froideur et agressivité de son regard, au même titre que ses paroles assassines qui avaient blessé le plus profond de mon palpitant beaucoup trop fragile. Le silence s'était installé alors qu'il esquissait un geste pour tourner les talons. Il allait partir, et je savais que je n'irais pas mieux une fois que sa silhouette se serait évanouie dans l'obscurité. Peut être même mes tourments me frapperaient t'ils plus fort encore, peut être même se faisait t'il salvateur à ruer mon myocarde de coups, me préparant à ce qui m'attendais une fois qu'il ne serait plus là. Sans même m'en rendre compte, des aveux qui auraient pu paraître macabres s'ils n'avaient pas été prononcés par une personne aux tendances suicidaires exacerbées, c'est à dire moi. Mes paroles sortirent dans un murmure rapide, alors qu'il stoppait son geste et glissait son regard sur moi. Pas de tristesse, pas une once de compassion, mais juste cette même lueur glaçante qui revenait en force dans son regard. J'étais loin de me douter à quel point je l'avais blessé. Je ne voyais dans son attitude que la juste punition pour mes fautes, sans me douter que peut être, y avait t'il une raison plus profonde à ses réactions. Qu'il avait lui aussi souffert, envisageant la mort dans l'alcool et la drogue. J'avais décuple ses souffrances en tentatives de suicide en bonne et due formes, dans l'abandon de mon corps et dans la mutilation de mon âme. Je m'étais appliquée, vraiment. Appliquée à souffrir comme jamais avant je n'avais souffert. Il jeta un regard à la montre de son poignet dans un geste taciturne rehaussé d'un soupir et me dit juste quelques paroles.

    LUST - Suis-moi.

    Je ne dis rien. Me contentant de le suivre alors qu'il se dirigeait vers l'entrée du club. Mes yeux trop éthérés de surprise prenaient l'aspect des yeux d'une biche dans les phares d'une voiture. D'un regard, le videur me laissa entrer malgré ma robe outrageusement courte qui laissait entrevoir des occupations explicites. Des senteurs épicées et les lumières tamisées s'imposèrent à moi, tout autant que le rythme lent de la musique. Il s'avançait dans le club, je marchais derrière lui, respectant cette distance que je savais nécessaire. Il se frayait un chemin, je me contentais de suivre son sillage sans dire un mot. Ame silencieuse au milieu des danseuses. Un seul coup d'oeil à la scène et je sus tout de suite que si j'avais pu, j'aurais bossé ici. Si ça avait été assez douloureux de me contenter de faire bouger mon corps sur le rythme lent et soutenu. J'en était capable, et même dix fois mieux que certaines. J'aurais pu. Mais non. Une de ses danseurs vint apparemment à sa rencontre, un sourire lubrique aux lèvres, tandis que la main du jeune homme venait se poser sur sa hanche. Je feignais l'indifférence alors que cette simple vision suffisait à me lacérer un peu plus les chairs. Je n'imaginais que trop bien son comportement avec toutes ces filles, lorsque nous faisions encore état de couple. Je ne pouvais que trop imaginer chacun de ses gestes.

    LUST - Darling, tu n'aurais pas vu Moe ?
    LILA - Hmm non, une nouvelle ?
    LUST - Possible.


    Je n'avais pas pris part à l'échange, me contentant de vider un point vague de mon regard dans une attitude absente. Je sentais juste le regard méprisant de Lila sur moi, jugeant apparemment la concurrence d'un haut niveau. Je ne pouvais m'empêcher de ressentir ce petit pincement à l'estomac, joie ou satisfaction je ne savais le dire. Mais sentir que quelqu'un reconnaissait ma beauté à sa juste valeur me faisait toujours ressentir cette sensation. Après tout, mon physique était la seule chose qui était restée inchangée chez moi... Qui me rattachait au monde extérieur. Sans lui je m'envolais loin, trop loin pour pouvoir revenir un jour. Il me jeta un regard froid et la danseuse le gratifia d'un sourire qui lui fut rendu avant qu'elle ne s'éloigne de sa démarche féline. J'avais suivi l'échange sans vraiment en saisir le contenu. Je n'avais rien compris, j'étais ailleurs. Je me contentais de suivre Lust, d'attendre ses paroles qui me seraient directement destinées. Je me remis à le suivre alors qu'il poussait une porte réservée au personnel. Je glissais ma silhouette frêle dans l'ouverture, la porte se refermant derrière moi, le bruit de la musique ne me parvenant qu'en vague écho des musiques lascives résonnant de l'autre côté de la porte. Il marcha encore quelque minute dans des couloirs divers, s'arrêtant finalement dans une pièce aux dimensions agréables, vestiaires ou de nombreuses coiffeuses à la manufacture sublime s'étalaient le long des murs, en alternance avec des portants de costumes tous plus beau les uns que les autres. Un parfum brûlant régnait dans la pièce au même titre que les trop nombreux miroirs qui ne cessaient de me renvoyer mon image d'ange déchu qui s'était brulé les ailes à trop vouloir descendre près de la terre.

    LUST - Les costumes viennent directement de Paris, tu travailles trois heures par nuit en plus des trois heures d'entraînement quotidien... De la danse seulement, et rien d'autre. Je protège mes filles de potentiels salauds qui sont là pour une nuit de baise, elles sont danseuses, pas putes de luxe. Les choses commençaient à s'assembler en moi. La nouvelle dont ils avaient parlés, c'était moi, sur le moment, ça ne m'étaut pas apparu évident tant je m'efforçais de rester loin de leurs discutions. Je ne relevais même pas la remarque acerbe qui m'étais sûrement directement destinée... Si tu acceptes, je te mettrais en contact avec ma meilleure danseuse, Moe, pour qu'elle t'enseigne quelques points et le fonctionnement de la boîte. Si tu acceptes, tu seras mon employée, rien d'autre, tu ne m'adresseras pas la parole en dehors de tes heures de boulot. Tu termines le travail à trois heures, à trois heures et une seconde tu n'es plus mon employée, je veux plus entendre parler de toi. Tu rentres chez toi, tu le rejoins, et tu reviens pour dix-huit heures le lendemain, point barre. Il restait monstre d'impassibilité.

    Je le regardais, vaguement surprise. Cela se lisait sûrement sur mes traits. Si j'avais un jour été douée pour cacher mes sentiments, ce n'était plus le cas aujourd'hui. J'acceptais. Mais les mots ne pouvaient franchir la barrière de mes lèvres cerise. Plus que jamais, il fallait que je m'approche. Il exerçait cette étrange fascination qui faisait sautiller mon palpitant de je ne savais quel affect. J'espérais que cela soit juste la nostalgie de nos moments passés. J'espérais que ce ne soit pas quelque chose de plus profond et plus destructeur. Car ensemble, nous nous détruisions assurément. Et pourtant, une fois séparés, nous souffrions en parallèle peut être plus encore que quand nous étions réunis. Un soupir inaudible et presque silencieux franchit la barrière de mes lèvres alors que je m'approchais de son être impassible et froid. Beaucoup plus près qu'au dehors. Diablement trop près. Son parfum épicé me piquant, me fouettant. Me flagellant sur l'autel d'une force que je n'avais pas. Je redécouvrais cette agitation au creux de mon estomac alors que dans un geste de suicide, j'avançais mes doigts de sa joue, l'effleurant du bout des doigts. M'attendant au pire. J'étais prête à souffrir.


    HJ/ jsuis pas du tout satisfaite mais je me rattraperai. *o* --'|
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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeDim 4 Oct 2009 - 19:24

    Elle restait taciturne, mais que pouvait-elle donc dire de plus, sinon gémir sa souffrance qu'elle portait en fardeau. Seul son regard parlait pour elle, toujours allumé de cette lueur triste et abattue, entrecroisée d'autres halos plus ou moins flous, ternis par cet écran lacrymal dissimulant maladroitement sa douleur : surprise, déconvenue, interrogations... Elle me suivait tout de même, se frayant un chemin de son corps frêle parmi cette masse mouvante s'appropriant les lieux , entre riches clients, spectateurs sophistiqués, jeunes débauchés et belles danseuses, il y régnait plusieurs mondes cohabitant sur un même espace, allumés au champagne pour les plus sages, mais je n'ignorais pas que sans doute, l'un d'entre eux avait posé son regard sur la silhouette rachitique mais désirable de Jazzi alors que nous avions traversé les lieux. Je ne savais plus que penser tant elle était presque parvenue à me destabiliser, car devant ses propos, devant sa faculté à me tenir tête malgré ses tremblements fébriles, elle était parvenue à me faire comprendre que je ne pouvais la gommer de ma vie, c'était un fait hautement impossible. Malgré moi donc, j'étais allé dans son sens, en l'incluant un peu plus dans ma vie plutôt que de tenter en vain, et desespérement de l'en dégager, après tout il est connu que le poison se fait aussi antidote dans certains remèdes, aussi j'avais décidé de prendre la fatalité à contre-courant. Peut-être que de la voir tous les jours, dans mon quotidien, me pousserait à ne plus l'idéaliser dans notre souffrance, et j'en viendrais bientôt à conclure qu'elle était en fait d'une banalité affligeante et non plus d'une existence intouchable et d'une beauté soufflante comme mon subconscient la haïssant me poussait à le croire. Pour autant j'avais déjà partagé mon quotidien avec elle fut un temps, mais cette époque était sensiblement différente : Jazzi était alors forte et combattive, je la désirais entièrement pour cette hargne qu'elle avait au fond d'elle, pour ces joutes verbales qui nous faisaient tenir debout, je la voulais pour cette faculté étonnante de me retourner mes répliques cinglantes malgré ses larmes coulant parfois sur ses joues, j'étais fier d'avoir à mon bras, une belle blonde aux longues jambes ayant l'âme d'une tigresse, la douceur d'un chaton perdu contre un mur, et les moeurs d'une panthère au comportement à la fois tendre et lubrique. Aujourd'hui, elle n'était plus, sinon l'ombre de son ombre, pas même le souffle de ses propres poumons, elle errait dans un état qui n'était plus le sien, étrangère à ce monde et à son propre corps, elle n'était que poupée sans âme ni but, aussi il me paraissait presque évident que j'en viendrais bien vite à ne plus autant penser à elle en la croisant ainsi tous les jours, accablée par sa propre faiblesse qui me foutait la nausée. C'était d'une cruauté mesquine, mais cela me faisait du bien. Ainsi donc, conforté dans ma volonté de l'avoir à mes côtés sans vraiment la voir, sans vraiment prendre compte de son existence, je lui proposais un boulot dans ma boîte, où elle ne serait que mon employée. Les consignes étaient simples, elle pouvait venir m'adresser la parole autant qu'elle le voulait, tant que cela demeurait de l'ordre du boulot, et que cela s'incluait dans ses heures de travail ; en dehors de celles-ci, je ne voulais pas même qu'elle ne m'adresse ne serait-ce qu'un mot. Me tournant alors vers Jazzi, je la toisais, impassible et formel, je n'étais plus simplement Lust, son ex petit ami, j'étais un potentiel employeur mettant les choses au clair. Mon monologue terminé, j'attendais donc sa réponse sans être spécialement pendu à ses lèvres , qu'elle refuse ou non, cela ne changerait pas ma vie, pas plus que j'insisterai en cas de réponse négative, néanmoins son silence m'ébranla quelque peu : était-elle tombée à ce point aussi profond dans le gouffre de sa propre perdition pour ne plus trouver les mots ? La tristesse, la fatalité, la douleur, avaient sans doute pris en otage ses cordes vocales, seul lien véritable avec les autres êtres vivants... à moins qu'elle ne se considérait comme morte, ce qui expliquait son mutisme appliqué. Je la vis au contraire s'approcher de moi, fronçant légèrement les sourcils à la voir ainsi jouer avec le feu ; car j'étais intimement persuadé qu'elle avait senti en moi ce dégoût envers elle, et envers elle et son amant plus particulièrement, vomissant mentalement ces images d'elle et lui l'un contre l'autre. Puis elle s'arrêta, belle dans sa propre faiblesse mais sans doute pas assez pour que cela ne m'affecte d'une quelconque façon, avant de poser doucement ses doigts fins et glacés sur ma joue. D'un réflexe alors vif et spontané, je détournais brutalement la tête, rompant tout contact : le toucher de sa peau contre la mienne m'était écoeurant, alors même que j'étais moi aussi à juste titre à blâmer, c'était elle que j'accusais d'infidélité jusqu'à ne plus pouvoir la supporter aussi près de moi. D'un geste de la main méprisant, je repoussais la sienne avant donc d'écarter mon visage, plantant mes yeux dans les siens avec trop de froideur assaillie d'une douleur cinglante.

    LUST - Ne me touche pas. Encore moins si tu sors tout juste de son lit... Ne t'avises plus de me toucher. J'étais désespérant de mauvaise foi, de cruauté, d'ignominie. J'étais l'épée lui entaillant la chair et l'os, découpant son myocarde avec minutie et application, j'étais d'un sadisme ignoble et aussi acide que le poison... Mais ce dégoût, si profond, parlait pour moi, à tel point que je ne parvenais pas à articuler d'autres mots que ceux-ci. C'est fini maintenant, il n'y a plus rien entre toi et moi... J'espère que tu as pris ton pied à l'époque, qu'au moins mon dégoût pour toi soit justifié. Je ne sais même pas pourquoi tu es allée vers lui...

    Vers un autre, qui que ce fut, j'aurai pu comprendre, après tout je n'avais jamais été un prince charmant. Mais vers cet être incarnant la symbolique même de ma rivalité la plus exacerbée, je prenais cela comme un affront, comme une traitrise envers moi.. Et pourtant, je ne m'étais guère gêné pour partager les draps de sa meilleure amie en guise de vengeance. Dans un soupir, je finis par sortir mon téléphone de ma poche, ne reculant pas face à Jazzi, le regard à présent indifférent posé sur mon écran de cellulaire.

    LUST - Tu es donc embauchée, tu signeras ton contrat demain. Donne moi ton numéro, au cas où... Je levais mon regard vers elle, loin d'être indifférent cette fois, il y avait une certaine colère amère lui faisant comprendre que je l'avais donc effacé, sitôt sorti du restaurant le soir où nous avions rompu. Du moins, si tu en as toujours un.

    J'avisais alors sa tenue légère mais dérisoire, je commençais même à douter que Jazzi avait un toit, pour finir, mais peu m'importait au final. Du moins c'était ce que je pensais.
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MessageSujet: Re: Your love is a deserter [PV]   Your love is a deserter [PV] Icon_minitimeMar 6 Oct 2009 - 22:48

    IF HE LOVES YOU WHEN YOU'RE DEAD AND GONE.

    but as for all inside your wounded soul Je ne savais pas pourquoi j'agissais de la sorte, pourquoi je m'approchais alors que j'avais la certitude qu'il me repousserait. Je ne savais pas qu'il était en couple, mais sûrement cela ne m'aurait t'il pas arrêté. J'en voyais tout les jours, des hommes fiancés, en couples et même mariés qui venaient vers moi pour oublier. Nos buts étaient opposés mais dans le fond, chacun y trouvait son compte. Ils voulaient oublier, je voulais me rappeler. Me rappeler la sensation que l'on ressent quand on est vivant. J'étais allée tellement loin dans cette obsession mortuaire de me sentir exister que j'avais appris tout le contraire: j'étais imprégnée de la sensation que l'on doit ressentir quand on meurt. J'aurais pu crever d'une seconde à l'autre que sûrement je ne m'en serais rendue compte que lorsque mon cœur aurait définitivement cessé de battre. D'ailleurs ne m'approchais je pas dangereusement de la mort ? Je priais intérieurement pour que la douleur s'arrête pour que ce feu horrible cesse enfin de maltraiter mes vicaires et me laisse un peu en paix. Je voulais m'évader, sortir de mon enveloppe corporelle. Peut être un rail ou deux, un peu d'ecsta généreusement arrosée. Je ne savais pas, je m'en fichais. Du moment que je partais. Que pour quelques heures ou plus, je ne pensais plus à la souffrance qui me donnait envie de vomir ma rancœur. Crever sur le pavé pour ne plus y penser. Je pénétrais dans son espace épicé, son parfum enveloppant mes sens comme de l'acide répandu sur mes plaies béantes. Je crevais à petit feu. Je le savais, et pourtant je ne faisais rien qui puisse changer cette condition. Il me tendait néanmoins une perche. Danser, arrêter la prostitution pour travailler pour lui. C'était une amélioration que même moi, plongée dans mon dépit, je ne pouvais nier. Je ne le comprenais pas. Mais ce n'était pas nouveau, j'avais toujours subit ses sautes d'humeur et son tempérament lunatique sans protester, m'affaiblissant un peu plus chaque jour. Jusqu'au moment ou il m'avait abandonné comme tout les autres avant lui. Un énième coup dans la pyramide trop fragile de mes sentiments éviscérés. Il était étroitement responsable de mon état actuel. Mais sûrement était t'il trop plongé dans son comportement égoïste et égocentrique pour voir - ne serais ce qu'entrapercevoir - ses propres erreurs. Mais peut m'important, je voyais mon bras se lever et aller effleurer sa joue du bout des doigts. Je ne savais pas pourquoi, ni comment. J'étais spectatrice de mes propres actes, je regardais ma vie entière sans plus y prendre part. Mon corps était là mais mon âme était ailleurs, je m'échappais de la douleur qui habitait chaque pore de ma peau de cristal.

    kiss my gentle burning bruise Il détourna la tête au simple contact de mes doigts froids, une moue d'un profond dégout sur ses traits. D'un geste de la main méprisant, il repoussa ma main et me fixa de son regard glaçant dans lequel pointait pourtant l'ombre d'une douleur que je n'avais jamais jusque la soupçonné. Il me blâmait pour les fautes qu'il avait lui même commises. Loin de me déranger, je me complaisais dans la douleur qu'il faisait naître au creux même de mes chairs, au sein même de mon être. Il prit la parole, s'appliquant à découper mon palpitant déjà ensanglanté, digne boucher qu'il était...

    LUST - Ne me touche pas. Encore moins si tu sors tout juste de son lit... Ne t'avises plus de me toucher. C'est fini maintenant, il n'y a plus rien entre toi et moi... J'espère que tu as pris ton pied à l'époque, qu'au moins mon dégoût pour toi soit justifié. Je ne sais même pas pourquoi tu es allée vers lui...

    Je reculais d'un pas, puis deux. Encore une fois blessée comme jamais je n'aurais pu penser l'être. Je courais vers la mort, la réclamant à corps et à cris mais sûrement mon sort était t'il bien pire que la mort. J'étais condamnée à errer, mon âme brisée et meurtrie, mon corps toujours aussi attirant et sensuel. Partagée entre la douleur et l'apathie, j'étais séparée en deux moitiés bien distinctes. En ce moment là, je n'avais qu'une hâte, tenter de retrouver mon état léthargique dans lequel je me plaisir si bien, partagée entre l'envie de continuer à me complaire dans cet état de souffrance intense. Celui qui n'a jamais souffert au point de ne même plus vouloir que ça s'arrête ne peux pas comprendre cette réaction tout à fait humaine. Quand la douleur en devient tellement intense que l'âme ne peux plus la supporter, l'instinct accepte la peine et la souffrance d'une bien étrange manière. Elle l'accueille dans son entièreté, ne cherche pas à en guérir. Et dès que l'idée de la souffrance maximum a été acceptée, les choses reprennent leur cours normal, du moins tout aussi normales qu'elle peuvent l'être avec ce poids sur les épaules.

    LUST - Tu es donc embauchée, tu signeras ton contrat demain. Donne moi ton numéro, au cas où... Du moins, si tu en as toujours un.

    Il continuait de m'aviser du regard, la colère toujours présentes dans ses yeux ambrés. Si jamais à ce momenyt là il me regardait bien, il aurait pu voir le délicat mais brusque changement d'éclat dans mes pupilles marrons. Je reculais donc de quelque pas, une lueur ressemblant maintenant aussi à une colère froide, mais toujours teintée de cette douleur que même une détermination sincère ne pouvait effacer. Quoique je fasse, je souffrais, je crevais à petit feu. Mais malgré tout je relevais les yeux silhouette froide, ayant retrouvé mon regard teinté de souffrance et de désolation.

    JAZZI - C'est toujours le même qu'avant.

    Je joignis le geste à la parole, sortant le Blackberry neuf du sac noir pendu à mon bras. J'étais peut être une trainée, mais j'étais particulièrement bien... payée par quelque clients fort demandeurs de mes courbes graciles et prêt à beaucoup de cadeaux pour garder mes faveurs. Comme si j'avais le choix, de toute manière. J'avais gardé son numéro, et je me contentais de lui envoyer un texto vide de texte, je n'avais rien à lui dire. Rien de plus que la douleur qui perçait par chaque centimètre de ma peau et qu'il était sûrement à même de ressentir, avec ce même dégout que je lui inspirais à présent. Je m'apprêtais à tourner les talons sans dire un mot de plus quand je fut saisie d'une réaction très contradictoire. Il me blâmait, ça m'allait. Je ne voulais pas qu'il culpabilise pour quoique ce soit, même si je doutais fort que cela soit possible d'une quelconque manière. C'est donc paradoxalement que les mots suivants franchirent la barrière de mes lèvres, ma voix ne se faisant pour une fois pas murmure frêle et facilement méprisable mais affirmation forte et déterminée. L'espace d'un instant, je récupérais mon ton mordant et ironique. L'espace d'un instant ma douleur et ma trisse me laissaient caresser l'ancienne moi, Jazzi et son répondant sans limite. C'est donc sous l'emprise d'un soudain élan de détermination que je lui lançais d'une voix forte.

    JAZZI - Pour te répondre, si je suis allée vers Enzo, c'est à cause de toi. Que tout soit clair.
    A demain.


    to all of you who wronged me Je m'étais montrée forte l'espace d'un instant mais je savais que cela ne durerait pas. J'étais devenue trop faible; trop lâche pour supporter cette force éphémère plus de quelques instants. Sur la fin de ma phrase, je tournais les talons et m'éloignait rapidement, me fichant de me tromper de couloir ou de ne jamais retrouver le chemin. Les couloirs sombres et tamisés étaient le reflet exactes de mes souhaits et de mes pires cauchemars. Mes appréhensions et mes doutes réunis. Je fuyais encore une fois. Je me mit à courir sur mes talons, rejoignant la porte réservée au personnel, les battements lascifs de la musique résonnant à mes oreilles bourdonnantes d'une douleur trop grande. Je me glissais au dehors, dans la foule. Un regard pour le podium, ne prenant même plus la peine de m'imaginer dessus. Je voulais partir, crever, vomir. D'un pas résigné et rapide, je me frayais un chemin, mon corps frêle se mouvant dans la foule avec facilité. Une fois les toilettes atteintes, j'étais prise de ma résignation habituelle. Agenouillée, trois doigts dans le fond de la gorge, je vomissais ma douleur et ma honte. Une fois la torture terminée, je restais pantelante, appuyée contre le chambrant. Vomir n'était pas suffisant, il fallait que je fuie, que je partie d'ici au plus vite. Je sortis de la pièce et refit le même chemin qu'avant, traversant la foule assez rapidement. Une fois dehors, j'appréciais l'air pur et m'en remplissait les poumons. Le visage inondé de larmes et mes cheveux mouillés par la pluie qui s'abattait collant à mes tempes. Je sautais dans un taxi, ne prenant même pas la peine d'énoncer une destination. De toute manière, plus rien n'avait d'importance. J'étais morte. Morte et pas mécontente de l'être.

    HJ/ C'est pas top ni bien écrit mais je me suis tordu le pouce donc bon, c'est galère. xD
    Mais je tenais à te répondre. ♥. Topic clos, donc, jusqu'au prochain. (a)
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