URBAN . LEGEND
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

 

 & « So knives out, I'm not coming back. » Shalee & Eshvar

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




& « So knives out, I'm not coming back. » Shalee & Eshvar Empty
MessageSujet: & « So knives out, I'm not coming back. » Shalee & Eshvar   & « So knives out, I'm not coming back. » Shalee & Eshvar Icon_minitimeJeu 23 Juil 2009 - 5:23



    « I want you to know
    He's not coming back
    Look into my eyes
    I'm not coming back
    So knives out »


    Et ainsi, la poupée de chair prit finalement vie. Elle tremblait, respirait très faiblement, comme si elle s'étonnait de son propre souffle. Elle se retourna, encore et encore, entraînant le précieux tissu avec elle. Enfin elle se stoppa dans ses mouvements névrotiques et laissa brusquement retomber son membre droit lorsque le doux son du frottement du drap en soie contre sa peau se transforma en déchirure.

    « Non. »
    « Mais elle n'a rien mangé, et elle n'est pas sortie depuis trois jours ! »
    « C'est son choix, Roshan. »

    Murmures incessants, insupportables. Il fallait qu'elle se concentre sur autre chose que les chuchotements inquiets de sa jumelle et de son frère, avant qu'elle n'en arrive au pire. Le bourdonnement de ses pensées ne s'arrêtait jamais lui non plus, et c'était plus qu'elle n'arrivait à supporter. Ses bras étirés au dessus de son visage, ses mains parallèles au plafond, Shalymar animait ses doigts au rythme des éclairs incessants qui illuminaient brusquement sa chambre, sans jamais qu'elle puisse prévoir leur éclat. Un peu comme elle, et ses imprévisibles états d'esprit qui déstabilisaient tant ses proches. A son tour d'être surprise par les intempéries, les rais de lumière aveuglants, les grondements menaçants et l'écrasant silence qui les précédaient. Et son silence à elle, ses mots ravalés qui s'agglutinaient autour de son cœur, le compressaient, générant dans sa poitrine une douleur lancinante de manière permanente.
    Le silence, un ami de longue date. Quand avait-elle réussi à s'échapper de son étreinte, de ses bras qui l'avaient au départ enserrée avec compassion et sécurité jusqu'à l'étrangler et l'étouffer ? Si elle avait déjà réussi à s'en échapper réellement... C'était comme une menace tapie dans l'épaisse ombre des mensonges qu'elle se proférait à elle-même, qui n'attendait qu'un signe pour l'engloutir à nouveau.
    Elle se releva doucement, encore prise de vertiges. Les contours des choses semblaient indistincts comme s'ils attendaient de savoir ce qu'elle voulait voir pour effectivement devenir nets, tandis que le sol de la chambre tanguait dangereusement. A moins que ce ne fut ses premiers pas sur le parquet gelé de la pièce qui furent vacillants, sans qu'elle ne puisse savoir si l'un paraissait si impossible. La tête prise dans un étau, elle n'arrivait finalement même plus à réfléchir. Un brouillon, une rature sur une page cornée, voilà à quoi ressemblait Shalymar, elle et sa vie à la con.
    Sa main se referma sur un miroir ovale, un peu poussiéreux, qui ne lui avait jamais renvoyé d'image d'elle même plus honnête que lorsqu'il se brisa brusquement, entaillant sa peau, faisant rapidement couler un sang d'un rouge si sombre qu'il en paraissait noir. Les gouttes courraient le long de ses doigts s'écrasèrent lourdement sur le parquet, et dans un tintement cristallin, qui aurait pu lui paraître féérique si elle n'avait pas eu si mal, les morceaux de verre qui n'avaient pas pénétré sa chair tombèrent.
    Quelque chose venait juste de se briser, mais en elle.

    Le sol de déroba sous ses pieds : elle venait juste de faire un pas de trop, le pas dans le vide. Le morceau de chair tomba, rejoignant les fragments reluisants qui s'enfoncèrent avec allégresse en lui, offrant une faible résistance. Même à terre, il lui semblait qu'elle chutait encore, et pour la première fois depuis longtemps, son ventre se noua de peur. Sa main ensanglantée serra son t-shirt, et elle se recroquevilla sur le bois ciré, paniquée. Paniquée d'avoir peur. Ce liquide chaud qui coulait, dont l'odeur salée lui retournait l'estomac, semblait s'échapper à flots, mais elle n'était pas effrayée de perdre du sang. C'était cette sensation de chute qui la terrorisait, une peur inattendue qui la prenait violemment, qui lui rappela le dégoût qu'elle éprouvait pour elle même.
    Elle voulait se relever, mais à présent qu'elle était tombée, c'était impossible. Elle sentait encore la force de gravité l'attirer au fond, toujours plus bas, sans qu'elle ne puisse pour autant sentir la fin de sa chute. Elle allait s'enfoncer dans les lattes, traverser le plafond du salon sous sa chambre, passer à travers le carrelage, puis sous les fondations, pour enfin disparaître dans la terre grouillante de vie malgré son âge, jusqu'à brûler en son cœur en fusion. Son regard terrorisé se posa sur son bureau, faiblement éclairé. Une fine pellicule de poudre brillante était éparpillée à sa surface, dont une partie baignait dans de l'alcool renversé, provenant d'une des deux bouteilles vides. Une troisième s'était vidée sur le sol, et autour d'elle s'était formée une flaque de liquide, de ce poison qui coulait dans son sang qui se répandait lui même à son tour, gaspillé, souillé. Elle en perdait plus qu'elle ne le pensait, mais c'était surtout la douleur qui la préoccupait. Les morceaux de verre ne finissaient jamais de déchirer sa peau, elle en voyait toujours encore et encore, elle avait beau les enlever ils étaient toujours là.

    Lorsqu'elle releva les yeux, les bouteilles avaient disparu. La douche, dans la petite salle de bain de chambre, faisait couler de l'eau glacée sur elle, frigorifiée, recroquevillée dans un coin. Le sang avait cessé de couler de lui même, mais une simple pression sur ses bras meurtris suffisait à faire repartir les saignements. Elle voulut couper l'eau, mais son bras refusait de se lever. La faiblesse psychologique se manifestait à présent en faiblesse physique, et elle n'avait qu'une envie : saisir un des morceaux de verre et se tailler les veines pour ne plus se sentir aussi misérable, aussi insignifiante, aussi peu digne d'être une Hargreaves et même plus : aussi peu digne d'être humaine. Ses jambes refusaient de se contracter pour la porter, et elle réalisa avec horreur qu'elle n'était réellement qu'une coquille vidée, enjolivée par ses mensonges, qui étaient aussi susceptibles de disparaître que le sang qui s'enfuyait et se diluait dans l'eau, révélant quel genre de personne elle était. Elle imaginait déjà le regard d'Eshvar sur elle. La déception dans son regard, puis ce sourire cruel qui étirerait ses lèvres en la voyant ainsi, plus basse que terre. Il ne connaissait pas la faiblesse. Elle ne l'avait pas connue non plus. Cette soudaine découverte la rabaissait encore plus, car elle s'était toujours imaginée plus forte que les autres, meilleure qu'eux. A présent qu'elle avait peur, toute cette identité s'était détruite, et il n'en restait plus rien. Si elle n'était pas celle qui n'avait jamais peur, qui était-elle alors... ? La peur de n'être personne, une autre angoisse qui l'assaillit sans crier garde, coupant net sa respiration, l'attirant plus vite dans ce vide imaginaire dans lequel elle se voyait chuter.
    Non, elle ne pouvait pas se laisser détruire ainsi, se délaver tel un vieux jean. Et ce n'était pas parce que l'abandon ne la tentait pas, c'était simplement parce qu'elle n'avait pas le droit.
    Avec toute la force qui lui restait, elle s'accrocha au robinet, arrêta l'eau qui déferlait sur elle en glaçant sa chair, et se releva en glissant plusieurs fois, égratignant ses coudes et ses paumes contre la pierre rugueuse. Elle longeait les murs, comme un fantôme dont l'ectoplasme perdait sa luminescence à chaque seconde. Ses pas humides laissaient derrière elle une traînée d'eau, elle même partait, elle même tombait en gouttes sur le carrelage. Sa main se referma sur une poignée de porte, sur sa droite. Ses yeux désespérément clos ne la guidaient pas, c'était son esprit embrouillé qui l'attirait au dehors, sous le ciel déchiré par l'orage. Les nuages écartelés saignaient des éclairs, comme ses blessures saignaient encore sa douleur et sa terreur.
    Le balcon.
    Elle allait panser ses blessures, quitte à les refermer en les brûlant, en mourant. Elle ne pouvait pas vivre ainsi, en oubliant qui elle était, et personne n'avait le droit de le lui rappeler. La porte, déjà tremblante de résister au vent rageur qui hurlait en cœur avec les éclairs, se plaqua contre le mur avec violence lorsqu'elle baissa la poignée. Il pénétra sa chair, ses os, bien plus fortement que les bouts de verres ne l'avaient fait dans ses bras. Trempée de la tête aux pieds, il venait de répandre son souffle glacial dans chaque parcelle humide de son corps, la gelant sur place. Mais elle ne se découragea pas. Il la giflait, emmêlait ses cheveux, mais elle continuait de s'approcher de la rambarde en fer rouillé qui servait de protection. Ses doigts pâles, rougis par endroits par le sang qui avait coulé, s'accrochèrent à cette dernière, et elle passa une jambe par dessus. La chute ne serait pas longue, mais qui savait si elle pouvait être mortelle ? Elle regarda une dernière fois la promesse qui lui était faite en bas, là où son corps à la raison mutilée s'écraserait sans qu'elle ne puisse en décider autrement. C'était nécessaire. Pour vivre en tant qu'humaine, qu'Hargreaves, il fallait qu'elle meure sans peur.

    [J'suis super fatiguée ça doit être bourré de faute mais au moins j'ai tenu ma promesse...]

Revenir en haut Aller en bas
 
& « So knives out, I'm not coming back. » Shalee & Eshvar
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Tears & blood, weakness & fear ... | Eshvar
» AMBRE IS BACK =D
» __avarosedale // Don't go, you'll only want to come back again

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
URBAN . LEGEND :: AU COEUR DE L'ACTION ; :: » Quartier Nord ; la béatitude. :: N666-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser