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 cause in your eyes, i'd like to stay; a.

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Enzo G. Stevenson
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Enzo G. Stevenson


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MessageSujet: cause in your eyes, i'd like to stay; a.   cause in your eyes, i'd like to stay; a. Icon_minitimeJeu 11 Juin 2009 - 20:53




    La beauté doit être sans doute bien plus qu’un simple état d’esprit. La beauté doit sûrement dépasser de toute son ampleur l’âme, ou bien le visage. La beauté ne peut être que superflue. La beauté à mes yeux n’a certes pas le droit d’exister. La beauté n’a qu’un unique devoir, être enterré. Je pourrais lui trouver mille et une définitions. A travers des mots, le moindre état d’âme peut être transmit, peut être décrit. Je pourrais l’écrire, je pourrais La définir. Ces mots glissent entre mes doigts, je la vois, là, non loin de moi. Quelques mots s’échappent de ses lèvres empourprées, ils ne me parviennent pas. Ses yeux scintillent à l’affut du moindre commentaire à l’égard d’un de ses auteurs fétiche, comme si à travers ces quelques romans de pacotilles elle revenait à la vie. Cette attitude est pourtant loin d’être futile. Je la subis moi-même. Comme si à travers la fiction nous renaissions, comme si à travers quelques citations, nous revivions. L’aduler en telle admiration est peut être malsain de ma part, à vrai dire je n’en sais rien. A vrai dire, je n’essaie pas d’y réfléchir, ou même de choisir. Seul sa peau âcre et pale m’interpelle sans cesse. Il n’y a qu’elle. J’ai rarement connu une telle faiblesse, je suis parfaitement conscient pourtant. Ou du moins, c’est ainsi que je le ressens. Aucun mouvement ne m’apparaît contrôlé, aucune parole n’a l’intention d’entrechoquer aux échos de ces murs virulents, aucun commentaires désobligeants de ma part n’a l’intention de frapper un de mes tendres camarades, aucun son ne me parvient, aucun frisson. Oh que non, il n’y a rien. Si je la compte dans le rien, c’est sans doute que je le compte parmi mes illusions, ou plutôt mes hallucinations. Après tout, j’ai trop longtemps été aveugle. Tellement qu’aujourd’hui y croire me parait être impossible. Comme si la réalité m’échappait. Cette vérité ne m’a jamais appartenue. La vie n’est qu’une fiction, une éternelle fiction où nous risquons notre peau sans cesse, ou notre chair brule à bout de ses faiblesses.
    Je l’observe, mon unique désir, le plaisir au creux de l’enfer je dirais même. Plus rien ne me transperce, seul mon sang fusse, mon cœur trésaille, ma peau s’enflamme. Je m’écorche le doigt à force d’enfoncer celui-ci au travers des feuilles lâchement aiguisé de ce livre dont le titre m’échappe encore. Le sang s’embrase enfin, courant librement sous ma peau ébouillanté. Je ne réagis pas, je ne comprends toujours pas. Comme je vous l’ai déjà dit, plus aucun spasme ne me prend à la gorge. Je suis persuadée que cela devrait tôt ou tard arriver. Je ne peux m’accabler d’une telle sérénité plus longtemps. Ma main a beau s’agité fébrilement et épuiser l’infime hémoglobine sur mon stylo bille, je ne contrôle plus rien. Je ne ressens rien. Non, je cherche les mots, je cherche à comprendre voyez vous. En quoi peut être elle belle ? Ca me tourmente, ca m’éprend, ca m’éventre. Je n’ai jamais eu le moindre mal à dénicher la vérité, jamais une difficulté ne m’a prise au dépourvu. Les seules questions qui restent sans réponse sont celles de mon existence. Sa vie ne peut m’échapper ainsi, elle ne peut que m’appartenir, dans toute sa complexité, sa banalité, sa fébrilité. Je ne peux que la porter, l’ébranler. Je ne peux que la comprendre. Et je suis pourtant loin d’y arriver, une énigme. Celle qui m’accable réellement à cet instant, c’est cette beauté, celle que je n’entrevois qu’aujourd’hui, que j’ai seulement aperçu lors de cette lointaine nuit. Elle n’a rien de spéciale, entendons nous bien, oui elle est banale. Ses longs cheveux d’un brun incandescent fendent librement son cou, ses yeux d’une couleur noisette s’éblouissent fébrilement. Oui dernièrement, elle s’est éprise du même délire que le mien. Elle a voulu éteindre cette flamme qui vogue au creux de son âme, au creux de son regard. Oui, elle a voulu mourir, tout comme j’en meurs d’envie. J’ai encore du mal à y croire, qu’elle soit là aujourd’hui, à interagir avec de pareils imbéciles. Encore une fois, j’ai l’art de pourrir le monde entier, de priver la moindre personne de sa liberté, je lui ai enlevé la sienne, je lui ai volontairement volé. Comme si ce n’était plus à elle de me protéger, mais à mon tour de lui voiler la cruauté du monde entier.
    A vrai dire, je n’en peux plus de voguer vers de tels délires. Soyons réaliste, je suis fini, je suis anéanti. Si seulement je pouvais me vomir. Malheureusement mes entrailles viennent rarement avec, et je surmonte la moindre des mes ivresses quotidiennes. Je sème mon pathétisme à longueur de journée. Elle est une rare apte à me sauver, le temps d’une minute, le temps d’un regard, d’une de ces paroles magiques. Je me répète, mais je ne peux me permettre une telle déficience. Nous sommes seuls, nous sommes éperdument seuls. Mais ses yeux me transpercent. J’aimerai qu’à jamais dans son regard je reste. Seul ce malaise m’en empêche. Il est fait de trop de faiblesses. Je suis impotent, je suis cupide, ou je suis trop dément. Qu’importe, là n’est pas la question. J’aimerai tellement que tout soit plus naturel pourtant. Si cela venait à arriver, je pourrais alors tout autant me suicider. Ce combat aurait été vain du début à la fin. Je préfère de loin mourir bête. Solution de facilité, et même de lâcheté. Je ne suis pas un homme, je ne suis qu’un gamin. Cependant je commence à croire que l’homme est tout aussi irrationnel que le piètre adolescent que je peux être du haut de mes vingt deux ans. Mes délires sont si sournois, indéniablement perfides, bien trop ardus pour n’être qu’une étape post-pubère.
    Encore une fois je m’égare dans ma stupidité. Bien entendu la seule chose qui m’intéresse dans ce cours, qui en temps normal m’aurait largement passionné, c’est Elle. Nous sommes d’accord. Cependant, si j’oserais encore lui adresser un mot dans mes fébriles pensées, je pense que ma démence juvénile deviendrait si grossière que j’en perdrais ma tête –au sens propre à vrai dire. Car oui, je réside bien dans une salle des plus ternes, une salle où trop peu d’étudiant y sont pourtant. Personnellement je n’appellerais pas ca un cours, mais plutôt un temps de débat où les effluves s’étendent à perte de vue. C’est hilarant comme j’adore les abattre de mon intelligence indéniablement démente. Ou du moins comme j’adorais le faire auparavant. Aujourd’hui, c’est différent. Le silence règne au fond de ma carapace, le calme s’abaisse à ma taille, et m’ensevelit si bien que j’y somnolerais à n’en plus pouvoir. Réellement, tout fonctionne au ralenti, plus rien ne vit. J’ai pourtant l’impression que l’air me manque. Ma bulle se rétrécit à vue d’œil, plus rien n’y transperce, même pas l’atmosphère. Il me manque cet oxygène. Bien que les légères fossettes qui l’accablent à l’instant me suffirait amplement à tenir mon cœur en alerte. Ou son soudain froncement de sourcils. Elle est mignonne, elle est simplement mignonne. Certains diraient à croquer, son art c’est de le cacher. Soudain je réalise que mon œuvre est loin d’être aussi noble que la sienne, j’ai le don de m’étouffer dans mes propres pensées. J’ai ce talent pour m’empêcher de respirer. Encore une fois, je crois qu’il serait plus sain de lui donner les torts, de remettre mes fautes sur les autres. C’est elle. Oui c’est elle qui éprend mon âme comme je m’étais omis de le faire depuis bien trop longtemps. Elle m’étouffe, aussi loin, aussi inaccessible. Elle me gène avec ses manières trop évasives. Mes mains se retiennent, s’enchainent sur elles-mêmes. Mes pieds s’enfoncent. Des pensées aussi abusives m’enchantent à longueur de temps, mais rarement avec une telle passion, sauf ces derniers temps. Je n’ose plus bouger, je n’ose plus marcher. Et s’il me venait de les croiser ? Or, sa vision, la sienne, me fascine depuis trop longtemps à présent. Si j’ose un geste, il serait vers elle, rien ne pourrait être obsolète à travers elle. Elle ne me regarde pourtant pas, non elle m’ignore. Ce n’est pas elle l’illusion, je suis l’hallucination. Je suis indéfiniment invisible. Je ne lui suis source d’aucun plaisir, d’aucune envie. Je n’existe pas. Elle ne me voit pas, elle me connaît pourtant, elle lit en moi, mais encore une fois elle ne me voit pas. Comment pourrais-je supporter que ma seule arme soit dévasté rien que par sa pensée ? Comment pourrais-je ne pas en crever en sachant que dans ses yeux, je ne lis qu’un miroir. Elle me renvoi ma propre image. Celle d’un égoïste éperdument et faussement amoureux de lui-même ou d’elle…
    Soudain je me lève. Brusquement, violement, indécemment. Notre cher Lauridsen a trop l’habitude de mes sautes d’humeur, de mes piques de folies, des mes crises intempestifs. Et ne parlons même pas de ses pauvres élèves, ils m’ont tous en vaines, cette université entière me hait. Je surpasse la terre de toute ma chair, je pourrais me permettre le pire des crimes, ils ont beau tous me haïr, ils finiraient tous tôt ou tard par se remettre à mes pieds, à me les lécher. Je peux tout me permettre. J’ai ce droit, j’ai cet immense privilège de dévaster tout sur mon passage, d’un seul regard. Soyons honnête ce pouvoir est trop perfide pour mes intentions si véreuses. Bref, passons. Je suis dans un état si second que je serais prêt à déblatérer les pires conneries sur mon existence d’une façon si détaché que vous en resteriez bouche bée. Revenons donc à ma brutale disparition. La porte claque derrière moi, si fort qu’elle en fait tremblé les murs. Je dois laisser un vide, moi-même je suis vide. Le néant m’accablant, je ne ressens plus aucun sentiment, plus aucune faiblesse, mais aucune force ne me traverse. Je suis vide de toute émotion. Mes jambes aimeraient avoir le courage de flageoler, elles restent immobiles, et pourtant incapables de me soutenir. Mon corps ébranlé, cependant si figé, s’assied. Il entrevoit un banc, ce corps l’éprend, l’écrase. Jusqu'à aujourd’hui, je n’avais jamais entrevu l’importance de sièges ici, maintenant ils me paraissent d’une capacité presque intolérable. Car pour la première fois de ma vie, je ne courrais pas au loin, je ne m’enfuyais pas à toute allure, mais à quelques pas d’elle. Ce qui était le plus intolérable pourtant, c’était surtout le fait que je l’attendais, oui je l’attendais, séparé par du béton, séparé par on ne sait quel matière qui ornait ses murs. Mes mains ébranlaient mon visage, m’extirpaient de ma transe faciale. J’aime me surprendre à penser que la vie n’est qu’un vaste rêve. J’aime l’idée que chacun de mes gestes, des mes mots, de leurs dire ne sont que des cauchemars que je subis, que je jouis. Et pourtant je déteste me surprendre à croire que mon but ne serait alors qu’illusoire et que je serais donc déjà mort. J’ai parfois du mal à comprendre pourquoi je me bats. Mais au fond de moi, je le sais, je le sens, je le vis, je le subis. C’est ainsi. Trop de chose dans ma vie ont fait que ma destinée était désormais tracé, qu’aucun retour en arrière n’était possible. Cette fille, de l’autre coté de ce mur, cette Agnessaa, elle n’est qu’une entrave à l’apothéose de mon désespoir, elle n’est qu’une barrière, un fil de fer supplémentaire qui m’éprend, m’enlace à sang. Elle me retient, du mieux qu’elle peut. Du mieux qu’aucun ne puisse le faire. Elle me soulage, c’est bien mieux que toute drogue. Si l’on pouvait d’ailleurs se droguer à un quelconque médicament en un claquement de doigt, elle serait mon antidote.
    La porte s’entrouvre fébrilement vers la lumière. J’ose à peine regarder qui en sort, je me contente d’affiner un léger sourire au creux des mes lèvres. Ces sourires sonnent à longueur de temps faux, avec elle je ne ris pas, avec elle je ne me permets que rarement ca. Aujourd’hui, j’en ai envie, peut être oser une dernière tentative, elle ne peut que m’appartenir. Même si au fond de mes yeux brillent l’idée que cela est impossible. Cela brillent vulgairement à vrai dire, cette lumière étincelante de haine, à vous répugner. Je sais tout autant que je ne suis pas au bout de mes tortures, que j’en ai pas finit avec ces supplices que je m’inflige, qu’elle m’inflige. Que l’idée de résister à la tentation m’est indigeste. Mais que le respect devrait pourtant interagir. Que ce simple principe s’encaisse, avant que je ne la rejette une énième fois, face à son pouvoir, face à ma perte.
    Ses pieds se posent face au miens, je ne lève pas les yeux. Je fixe le sol, indécis. Je n’ose pas l’affronter, tellement qu’en mon front j’hume la peur, autant que le désespoir. Tellement que j’en sens une goutte en tomber. Je savais qu’elle allait arriver, je l’avais espéré. Je n’avais certes pas prédit ce que j’allais pu lui dire. De toute manière, qu’importent les dire en sa compagnie. Elle lit en moi, mes traits lui parle, mes yeux s’étalent face à sa perspicacité. Je ne peux y céder, la seule solution que j’ai trouvée, c’est de ne pas la regarder.
    « Cette nuit là, tu m’avais demandé comment on faisait pour ne pas abandonner. Comment on faisait pour continuer à vivre. Pour se battre. La seule solution que j’ai trouvé, agnessaa, c’est de me venger. »
    Mon esprit m’échappe entièrement, je le laisse aller à la dérive, qu’importe la façon dont il allait provoquer l’avenir, assainir le passé. J’ai enfin la force de me lever, de la regarder. Mon regard la transperce, mon souffle parcoure, à quelque centimètre, sa peau. Une proximité qui me gêne, je suis obstrué, j’ai encore une fois du mal à respirer. Mon souffle se saccade, autant que les pulsassions qui vrombissent par-dessous mon torse.
    « Malheureusement, on échoue parfois … »


Dernière édition par Enzo G. Stevenson le Mer 1 Juil 2009 - 23:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: cause in your eyes, i'd like to stay; a.   cause in your eyes, i'd like to stay; a. Icon_minitimeSam 13 Juin 2009 - 19:46

    Je peux sentir mon pouls retentir dans mes tympans. Tic tac tic tac. Je le confondrais avec les battements des aiguilles de l'horloge face à moi. Je le confondrais avec cette horloge si elle éprouvait le même élancement dans sa poitrine que moi dans la mienne. Or, elle n'a pas de poitrine, quelle chance. Elle ne possède pas un centre de souffrance qui distribue, telles des cacahuètes des morceaux de peine par ci par là, dans son corps. D'ailleurs elle n'a pas de corps. Sa composition ne lui permet pas de gouter aux douleurs morales et puis les transformer en douleurs physiques, seulement par folie. Elle n'a pas accès à la folie. Pas plus qu'elle n'a accès au chagrin, au regret. Pour cela, elle ne sait se souvenir. Aucun démons ne la hante, l'obligeant à considérer la vérité telle qu'elle est. Aucun fantôme ne vient la forcer à faire face au germe de son mal, naissance même de sa souffrance, indéniable souvenance, à sa plus grosse erreur, au moment où il lui dit « je t'aime ». Non, aucune chimère vient fréquenter ses songes pour lui rappeler combien elle est stupide d'avoir réellement cru qu'il voudrait d'elle. Combien elle s'est faite avoir. Combien elle frémit encore de plaisir face au rappel de son image. Combien elle souffre. Cette horloge n'a pas de mémoire; je n'ai pas cette chance. Une mémoire dans laquelle j'ai pris soin de ranger dans chaque tiroir le tintement de son rire, la douceur de sa peau contre la mienne, la chaleur de ses lèvres contre mon front, l'exquise couleur mat de ses mains, la fluidité de ses longs cheveux, ses dires, sa tendresse, son charme et son pseudo amour, cette suave et absurde idylle. Tout y est. Absolument tout. J'ai classé cela avec tant de rigueur, que le moindre détail des souvenirs m'est aussi simple à voir qu'un vulgaire dessin. Par exemple, ce parfum de châtaigne le soir où il me raccompagnait chez moi, lorsque étourdie, je m'étais oubliée à la bibliothèque à trop lire. Et le pli sur le col de son polo, la matinée où sous un chêne immense, je me refusais à lui accorder mon amitié. Ou encore, la tache de grenadine sur la nappe le jour où, au restaurant pour la première fois il m'embrassait. Tout ces détails insignifiants qui prennent aujourd'hui des accents de rêverie, de fantasme. Je peux également sentir mon pouls dans mon gorge, il m'est difficile de déglutir. Le bruit est sec, froid, il bat à une allure constante. Cette régularité me rassure, elle m'affirme que mon métabolisme lui au moins va mieux. Au moins mon corps fonctionne normalement, comme celui de tous les individus qui m'entourent dans cette pièce. J'ai repris mes vieilles habitudes, je respire et m'alimente. A présent je n'oublie plus ces deux priorités. Non tout va mieux dans mon organisme. A part cette maigreur qui a creusé mes joues, elle se refuse à partir. Oui, si l'on omet ce défaut alors on pourra dire qu'Agnessaa Ivanova a replongé dans sa parfaite banalité.

    C'est la raison pour laquelle je me plie à mon inlassable routine, là, installée maladroitement dans mon cours de littérature. Je m'efforce de rendre les sourires que le professeur m'adresse, en vain. Ce bon homme, il essaie de me sortir de mon mal, mal qu'il ne connait pas. Mal dont il ne soupçonne pas l'ampleur. Et ce, même si il sait mieux que personne les vers de Shakespeare ou la prose de Brontë. Il ne sait ma souffrance alors comment veut-il arracher un plissement de lèvres à mon visage aigri ? Comment veut-il faire sortir le chiot effrayé d'un trop profond puits ? Comment veut-il sauver l'enfant déjà noyé sous les vagues géantes ? Ma joie est irrécupérable, elle a sombré depuis bien longtemps dans la plus profonde des abysses de l'enfer. Elle a sombré un soir où cupide, je revêtis un manteau d'espoir et allais frapper à sa porte. Mais je suis bien aise aujourd'hui d'avoir retrouvé un état physique potable. Enfin, je suis parvenue à contrôler ma douleur, à lui restreindre un périmètre, qu'elle ne s'attaque qu'à mon cœur et à ma tête. Ainsi personne n'aura plus pitié de moi en s'apercevant de ma maigreur, de mes fréquentes absences ou encore de crises soudaines de larmes que je faisais n'importe quand, dans n'importe quelle situation. J'ai appris le contrôle, enfin. Mais je persiste à me dire que si Dieu avait entendu mes prières ce soir là, la notion de contrôle m'aurait été inutile. Seulement cet être divin ne m'a pas entendu, pas écouté du moins. Non, un homme a détaché mes doigts lorsqu'ils s'agrippaient une dernière fois à la terre d'ici bas. Il m'a empêché de gagner l'au delà en soulevant dans ses bras musclés ce corps las, cette chair que j'avais offerte aux flammes des limbes, cette âme que j'avais déjà vendue au diable. Il m'avait ramené à la vie, alors qu'impatiente, j'implorai qu'on me l'ôte. Enzo m'avait arraché à mon aspiration, à la chose que plus que tout j'avais désiré cette nuit. De ses longs bras blancs, de la délicatesse de ses muscles, d'un simple effort de biceps, il avait réduit à néant ma tentative de suicide.

    Or maintenant pouvait-il blâmer le fait que je ne le remercie pas ? Que je ne salue pas avec respect son geste héroïque ? Qu'après cette nuit blanche qu'il eut passé à mon chevet je ne le couvre pas de caresses ? Non il ne le peut point, cette nuit là il a seulement pris les commandes de mon cœur, et décidé de prolonger ma douleur. Davantage m'obliger à souffrir. Alors non, je me refuse à poser mes yeux sur sa personne en cette pièce. Comme je me le suis refusée depuis trois jours. Ces trois jours qui ont suivi son soit disant sauvetage. Je lui en veut, terriblement. Au plus haut point, j'abomine son acte chevaleresque. Je désire l'accuser. Il a pris les rennes maintenant, il est le coupable de ma souffrance présente. Car il m'oblige à la l'allonger, à l'accroitre. Cependant je ne le peux, je ne sais le blâmer. Pas quand je vois une bataille se livrer dans ses iris, pas quand je sais qu'il est tourmenté. Or, présentement il l'est. Je peux le sentir, comme je sens mon pouls battre dans le creux de mon pouce. Il me transmet ses sens, ils planent autour de son être, je parviens à tous les saisir sans difficulté. Je perçois ce malaise dont il est épris à la seconde même. Sans même le considérer, pas même un coup d'œil, je sais qu'il est fiévreux, troublé. Néanmoins je n'en connais pas la raison. Je m'efforce alors de deviner, j'abandonne Voltaire et son cher Candide et me plonge dans mon raisonnement. Je le sais rageur du fait que je ne lui ai adressé mot ces derniers jours. Cela m'a été simple, il n'a rien demandé. Je pressens sans mal que s'il l'avait fait j'aurais succombé. Malgré tout mes efforts, toute la vigueur que j'emploie à cet exercice, je ne sais lui refuser mon aide. Il m'envoute, simplement. Il parvient à travers je ne sais quel sortilège, à n'obtenir que les réponses qu'il souhaite, les comportement qu'il attend. Je me plie au charme qu'il exerce sur moi, bien souvent. Pas cette fois. Aujourd'hui j'esquive ses pupilles sombres afin de mieux lutter. Je me bats. Toutefois la raison de son anxiété m'échappe. C'est dur. Il m'est presque impossible de résister à cet appel. Je vide mes poumons d'un seul soupir, l'air vient à me manquer. Victorieuse de la quinte qui faillit m'avoir, je cède à la tentation.

    Ses jambes sont pliés sous la chaise, elles sont dirigées vers moi. Tout comme ses bras. Tout comme le reste de son corps. Pourtant le professeur se trouve à mon opposé. Je cherche de l'oxygène quelque part à proximité. Avide, doucement je pose mes yeux sur son visage. Les premières fois où je rencontrais ce profil sont passées depuis fort longtemps, pourtant sa beauté m'éblouit toujours. Elle m'éblouit autant que si en m'éveillant je fixais le soleil en son zénith. Ses traits sont contractés, sa bouche se referme sur sa mâchoire admirablement sculptée dans sa peau crayeuse. Brutalement ses dents se serrent et laissent sur ses lèvres exquises quelques plis. De là émane un grognement. Sous son regard chaud et sous ses longs cils noirs se creusent des cernes au teint mauve, elles me rappellent cette fameuse nuit. A-t-il réellement dormi depuis ? Mon attention se porte sur ses mains. Je jurerais que ses doigts se creusent dans les pages du livre qu'il tient avec telle puissance qu'il m'est possible de distinguer une veine près de son biceps. Je jurerais qu'il endure. Qu'il se débat de quelque chose. Une chose se trouvant manifestement dans mon périmètre. Je me rends alors compte que je me suis attardée trop longtemps sur sa perfection, dix bonnes minutes pas moins. Il est trop tard, j'ai failli à ma promesse. Soit m'en voudra-t-on si, pour le sortir de son état j'esquisse un sourire de malice en fronçant les sourcils ? Mais il ne réagit pas, sa figure reste impassible, froide. Il continue pourtant à me dévisager. Les yeux pleins de regret, je regagne ma position initiale. Je m'en veux. Je n'aurais pas du. Il ne mérite pas cette attention sotte que je lui porte. C'est à cause de lui que je souffre. Il est comme l'autre. Ils sont tous pareil. Enzo collabore avec Naël, ils s'y mettent à deux à présent. L'un ayant débuté mon traitement, l'autre m'empêchant d'y mettre un terme. Perdue dans mes pensées je ne remarque pas que mes yeux se sont emplis de larmes. Pas même qu'une perle d'eau salée commence son trajet sur la surface lisse de ma joue pâle. Je suis avec lui en cet instant, je ressens encore son trouble. Il s'est décuplé. Je ressens ses tremblements, je tressaillis à mon tour. Tout à coup, avec une violence que jusqu'alors je ne lui connais pas, il se redresse et quitte la salle en claquant la porte avec force.

    Mes paupières se ferment et laissent à mes larmes la permission de s'écouler librement. En silence, elles courent le long de mes fossettes. Personne ne semble avoir remarqué son départ, du moins cela ne tracasse personne. Je me retourne, m'attarde sur chaque visage qui m'entourent avec la ferme intention d'y déceler un quelconque malaise. Rien, absolument rien. Ce rien m'alarme, je me sens seule. J'ai l'impression d'avoir ôté à chacun des élèves le bouleversement que cette fuite allait entrainer et de l'avoir réuni dans ma poitrine. Là, sous ma gorge je ressens la perturbation multiplié par vingt et un. Je suis bien idiote, j'ai une fois de plus accordé ma confiance à cet être égoïste. Il l'a prise, l'a de ses mains émiettée et me l'a rendu, en morceaux. Plus sotte que jamais je l'ai récupérée, et me voici en proie aux larmes, au bouleversement, et pire encore, à l'inquiétude. Oui, une masochiste, une suicidaire. Je me soucie de son état, du motif qui a entrainé cette angoisse, qui a fait naitre en lui un tel changement soudain. Je m'en préoccupe alors qu'il vient de me faire du mal, une fois encore. Le pire est que je m'en fiche. Cela m'est bien égal, je me fais du soucis pour lui à présent. Je veux l'aider. Ce sentiment m'est inexplicable, je l'ai en horreur. Pourtant je l'affectionne. Je le couve maternellement dans mon ventre. Pour rien au monde je voudrais qu'il ne s'éteigne. Mais il m'est détestable, il ne sait que me heurter. Je ne contrôle pas mes gestes, spectatrice, j'observe mes doigts ranger mes stylos à la hâte dans ma trousse. Je m'observe la rangeant dans mon sac ainsi que mes cahiers. Je me vois prendre le chemin de la porte d'un pas précipité, tellement que ce qui s'écoule de mes yeux vole au vent. Enfin, je sors. Je rejoins mon patient. Je m'apprête à lui administrer la dose d'héroïne dont il a trop souvent besoin ces derniers temps. Je me prépare à le guérir, ignorant d'où provient son égratinure.

    Me voici devant lui, j'aspire une grande bouffée d'air. Je la supplie de m'être salvatrice. Je me penche vers son corps assis, pendant qu'il ne daigne pas même relever la tête. Il ne m'adresse pas le moindre regard. Mon mal se creuse dans ma poitrine. Il a gagné, je suis la devant lui, il m'a eu. Il est le loup quand je suis l'agneau. Et candide, je m'y jette, dans son emprise. Oh ça oui, je m'y jette délibérément. Caressant la lame fine de ma douleur, j'apprécie la plaie qu'il m'entaille, la souffrance qu'il me procure. Oui, une masochiste. C'est pourquoi je suis là, mes larmes n'ont pas la chance de sécher que des autres viennent leur succéder. Mais il s'en fiche bien, son œil perdure sur le sol. La vue de ce dernier est surement plus agréable que la mienne. Il est vrai que mon absence de sourire, mes vulgaires grands yeux marrons, mes piètres et mal coiffés cheveux bruns, ne sont pas une plaisance à mirer. Je l'approuve, ma banalité n'est certes pas séduisante. J'en ai honte à présent. Patiemment j'attends, notre premier contact après trois longs jours. J'attends qu'il me blâme de ma soudaine distance, j'attends qu'il me hurle sa colère. Au lieu de ça, Enzo ne décroche pas son regard du sol, il me susurre de sa voix sublime des paroles enchanteresses qui me valent quelques larmes supplémentaires.
      E : « Cette nuit là, tu m’avais demandé comment on faisait pour ne pas abandonner. Comment on faisait pour continuer à vivre. Pour se battre. La seule solution que j’ai trouvé, agnessaa, c’est de me venger. »

    Je ne le comprend pas. Je ne veux pas comprendre. De quoi se vengerait-il ? Ne l'ai-je pas porté soigneusement dans mes bras afin de réparer ses coupures ? Pourquoi voudrait-il s'en venger ? Quand acceptera-t-il le fait que je lui veuille du bien ? Qu'il m'est possible de l'apaiser ? Pourquoi et toujours cette idée de se défendre, de piquer, de cracher son venin sur la vie ? Pourquoi croit-il qu'il est bon de se venger de moi ? Qu'il le lui est indispensable ? Que sans ça, c'est moi qu'il met en danger ? Je refuse de le laisser croire en de telles sornettes. Je m'y refuse catégoriquement. C'est pour cela que lorsqu'il prononce ces dernières paroles, à une distance suffisamment proche de mon visage pour que je puisse sentir la chaleur de son souffle réveiller en moi toute cette nuit d'ivresse je m'approche de plus près. Je plonge mes yeux dans les siens, je ne les décolle pas. Ils s'y accrochent. Ils se réfugient en leur creux. Quant à ma main, paisiblement elle se pose sur son épaule et l'entraine avec elle sur le sol ferme. Nous voilà assis, les yeux dans les yeux, nous dévisageant comme jamais nous ne l'avions fait. Je n'ai aucun mal à prolonger mon regard dans le sien, celui ci double d'assurance. Mon autre main se pose alors sur son cou, brutalement, j'irai presque jusqu'à le heurter. Je maintiens la pression de mes doigts autour de sa gorge et mon œil ne cille pas. Alors, je récite Shakespeare.
      A : « Tu ne pries pas bien.
      Ôte tes doigts de ma gorge, je te prie.
      Car bien que je sois ni hargneux ni violent,
      J’ai cependant en moi quelque chose de dangereux
      Que tu feras sagement de craindre. Ôte ta main ! »


    Ma main s'attarde encore sur son cou chaud. Elle persiste, elle lui dit qu'elle ne s'en ira pas. Qu'elle ne craint pas, qu'elle reste. Mes iris cherchent une réponse dans les siens. Je n'ai jamais été aussi déterminée. Là est ma façon de lui dire qu'il ne me fait pas peur. Là est mon message. Enzo je ne te quitterais pas. Tu auras beau faire couler toutes les larmes de mon corps, c'est sans peine que j'en fabriquerais de nouvelles à ton égard. Bien que je sois faible, je ne te lâcherais pas. Je m'aggriperai à toi et ce même si tu me rejette. Je n'ai pas peur Enzo, m'entends-tu ? Tu ne m'effraie pas.
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Enzo G. Stevenson
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MessageSujet: Re: cause in your eyes, i'd like to stay; a.   cause in your eyes, i'd like to stay; a. Icon_minitimeMar 23 Juin 2009 - 23:01

    Si j’avais encore ce droit, des larmes couleraient, cette eau salée s’effondrerait sur mon visage, jusqu’à ce que je me noie dans ma peine. Si seulement j’avais le droit. Si seulement je pouvais encore pleurer sur mon sort, celui que je m’acharne à dessiner. Si seulement j’avais le droit de me blâmer. Mes yeux restent cependant intacts, trop ébouillantés par ma rage, par ces flammes qui dérivent au creux de mes iris. Ca brule, ca s’infecte. Une quelconque notion humide serait dès lors sécher par ma colère. Cette haine recouvrant de tout part ma peine, la cacher, la sublimer, je veux que cette tristesse se taise. Mon abstinence d’un quelconque sentiment fut réellement courte. Comme si je ne pouvais contrôler mes pulsions un seul instant, j’ai honte, d’être aussi incapable, d’être aussi misérable. Si seulement je pouvais être comme eux, et me contenter de si peu. Si je pouvais être comme eux, et la voir tel un enfant sage. Si je pouvais rester calme. Si j’avais pu la laisser mourir. Je me suffis uniquement à la laisser périr, je contemple son agonie avec mépris, le mien. Même si je sais que j’ai bien fait, que la vie est faite ainsi, ce n’est qu’un indéniable combat. La voir si lâche ne me convient pas. Alors que moi, moi je me laisse m’autodétruire sans broncher. D’elle, je ne peux accepter autant de faiblesse. La seule solution que j’ai pu trouver à son malaise, c’est de bêtement répondre à ses vagues questions. Ou du moins cette question, qui a hanté mes nuits, tout autant que mes jours. Cette question qui n’a fait que traverser mon esprit d’un sens à l’autre, sans jamais comprendre. Cette question qui cherchait la réponse de ma bataille. Je l’avais toujours su, j’avais uniquement eu du mal à l'admettre. Mon unique but était de me venger, et je ne peux dire de quoi. De l’injustice, de l’absurdité, de cette terre maudite. Je me contentais de lui réciter ce que j’avais depuis trois jours maintenant ressassé. Comme si cela pouvait l’aider. Comme si, elle, elle pouvait se venger de quoi que ce soit. Elle est bien trop pure pour ca. Ce n’est d’ailleurs pas son intention, elle ne l’a pas comprit dans un tel sens. La seule chose dont je suis incapable, c’est de me venger à travers elle. Mes sentiments sont trop nobles, ils sont indigestes. Je ne supporte pas qu’un tel être m’aide, qu’un tel être puisse exister dans mon estime. Qu’une personne, qu’une femme qui plus est, soit aussi importante à mes yeux. Je crois qu’aujourd’hui je l’ai comprit, elle est essentielle. Je m’étais promit qu’aucune drogue ne traverserait plus mon sang dans le but de la dépendance, bien que l’alcool soit encore plus dévastateur. Et pourtant, elle est là, et j’en ai indéniablement besoin. C’est un manque qui s’infiltre dans ma chair. Comme si cela allait être eternel. Aujourd’hui, elle est là, à mes cotés, elle ose me toucher, elle ose me parler. Je ne sais pas si je dois appeler cela un soulagement, pourtant une infime dose d’oxygène reprend mes poumons. J’inspire, j’expire, loin de l’adverbe calmement pourtant. Elle ne me fait aucun bien, elle n’épargne en aucun cas mes plaies, je sais que c’est son but, qu’elle sacrifierait tout pour m’adoucir, et elle-même se faire souffrir. Mais je souffre, je souffre de sa présence, c’est ainsi, c’est aujourd’hui, c’est depuis cette nuit.
    Vous savez, j’anéantis tout ceux qui croise mon chemin, c’est inévitable à croire. Cela n’a pas toujours été voulu, et je crois que c’est là d’où réside le pire. Je ne saurais expliquer pourquoi mon venin est si puissant, si surpuissant, pourquoi il atteint même les meilleurs, même les plus sains, les plus vrais, les plus admirables personnes que j’ai pu croiser dans ma vie. Quand vous savez qu’avec un rien, vous détruisez la personne la plus noble sur terre, vous en mourrez, à petit feu. Je m’émiette fébrilement au fil du temps, je verse ma peine, ma haine. A force, mon venin se verse avec conscience, telle une bataille que je mène contre la terre, et que je gagnerai peut être. Mais je sais aussi bien que mon poison vogue vers eux, ces personnes à qui je m’attache sans le vouloir, ces personnes dans lesquels j’ai espoir. Je sais que je les ferai tous souffrir tôt ou tard, qu’ils s’envoleront tel des papillons brisés, ternis, bien trop amochés par mon passage. Et je sais qu’à cette instant précis, je détruis cette pauvre fille qu’est Agnessaa, je sais que je l’anéantis à coup de méchanceté, de beauté, à coup de ma supériorité et de mon insupportable pouvoir à obliger les gens à m’aider, ou à me détester. Je sais qu’elle en pleure, et qu’elle, elle a le droit de verser des larmes, de laisser couler des flots sur ses joues, et qu’elle, elle ne s’en gène pas. Je sais aussi qu’elle souffre, peut être autant que moi quand j’en ai souffert la toute première fois, et la deuxième... Qu’elle agonise dans ce dédain de la vie et qu’elle préférerait de loin mourir. Mais si moi je suis encore là, sur cette terre, à pourrir front battant. Elle doit faire de même, que ma quête ne soit pas aussi vaine. Elle doit se battre, pour que je me sente moins seul, pour que je puisse continuer à m’adoucir à ses cotés, pour que j’explose quand le besoin me viendra. Je veux qu’elle soit à jamais là, par pur égoïsme, par soucis d’elle-même à la fois. Sans comprendre que je la verrais fuir tôt ou tard, qu’elle s’échappera de mes griffes imperceptibles. Qu’elle me laissera elle aussi. Je la détruis plus qu’elle ne l’est déjà.
    Ca m’obsède. Même l’obsession est insuffisante pour décrire mon choc post-traumatique. Pourrait-on dire qu’à présent cela devient une hantise ? La seule chose que je saisis encore, c’est ce désir, venu d’on ne sait où, sans doute là pour me calmer, et me refugier vers d’autre envie, beaucoup moins meurtrières. Je sais que depuis maintenant plusieurs années, ce besoin maladif m’extirpe de mes transes. Je sais qu’elles ne sont que des objets pour m’assouvir. Loin de me radoucir. Je sais que je les utilise, comme si elles me permettaient d’oublier un seul instant ma haine, de la transmettre tout de même par la chair, mais d’une autre manière. Comme si procurer du plaisir était un moyen de vengeance. Je suis définitivement incompréhensible, je ne cherche pas à saisir ce que je suis réellement, bien que je me qualifierais de monstre désabusé. Mais la seule chose qui m’accapare à cet instant, c’est cette nécessité qu’elle soit là, bien au delà de ses mots, et de son regard. Je n’aurai réellement jamais cru éprouver ca à son égard, et je sais qu’elle est loin d’y croire, d’entrapercevoir en moi cette soif. Elle croit que je la hais, peut être. Je sais que ses yeux me transpercent, que mes jambes flageolent, mais que je n’ai en aucun cas peur, que ma voix n’est désormais plus là, que je ne suis plus moi. Je l’affronte, comme jamais auparavant je ne l’avais fait. Son regard m’avait manqué. Mais sa main me gène, elle m’empêche de voir clair. Son autre main m’intercepte, comme si elle fourguait une prison autour de moi. Elle réchauffe ma peau d’une façon malsaine dont je ne saisis pas le sens. Je crois que je tremble, à vrai dire mon corps m’échappe une énième fois, la seule chose réelle dans ce couloir désert, c’est son regard, et le mien qui l’entrechoque. Je ne plisse pas les paupières, je me retiens tout autant d’écarquiller les yeux. Je croirais presque que mes pupilles sont dilatés par cette dose trop soudaine, trop fulgurante. Je le sens enfin, ma main tremble. Les siennes sont fermes, si déterminés, j’en serais outré. J’ai déjà longuement affronté son visage, vu des larmes s’affaissé fébrilement sur ses traits, j’ai déjà pu admirer ce visage trop de fois sans en lire pourtant la complexité. Aujourd’hui je la vois, aujourd’hui je lis une certaine beauté, qui m’échappe encore plus. Et à cet instant, j’entends.
    Elle récite Shakespeare. J’aurai envie d’en rire. Une légèreté m’éprend donc, si bien que je la reconnais à nouveau, elle et son indéniable passion pour ce dieu immortel. De telles répliques n’auraient pourtant aucunement le don de me faire sourire. Ce n’est que tragédie. Mon visage si statique, si bien que je n’en ressens même plus ce corps assis. J’écoute cette voix fébrile me conter on ne sait quelle bêtise, me faire comprendre par de tels signaux telles ou telles choses. J’ai d’ailleurs du mal à saisir le sens, tout se mélange. Mon esprit s’encombre machinalement d’un tas de pensée, dont je ne vois pas le dénouement. L’idée de peur, l’idée loin de la raison, l’idée du toucher. Ses mains m’étrangleraient sans même le chercher. Je me surprends à prendre de mes dix doigts les siens, à les repousser, à les épousseter de ma chemise, de mon cou blanchi. A les reposer, sans avoir conscience, sur ses jambes, que seul son regard ne soit pas obsolète. A vrai dire, je ne sais quoi répondre. Elle m’a toujours été étrange, si bien que pour elle je ne suis en aucun cas un mystère. J’aime croire à toutes ses pensées qui m’envahissent, j’aimerai croire en l’espoir qui m’ensevelit. Et je me contente seulement de jaillir, de nier la vérité. Je me contente de bêtement rétorquer, sans vraiment chercher quoi réellement penser.
    « Premièrement, rependre Hamlet est d’un ridicule. Il n’est en aucun cas une référence, preuve de déraison et de folie. Si l’on peut appeler ca un héro d’ailleurs. »
    A croire qu’un personnage aussi abrupt m’intriguait moi-même, enfaite. Je ne sais pas si je la cherche simplement, l’embête, la chasse, la critique ou une quelconque forme de vertige. Je l’intercepte peut être. Sans trop savoir ou j’ai la tête.
    « Deuxièmement, qui a dit que la peur n’était pas quelque de chose de naturelle. C’est de craindre qui conditionne tous les hommes. Et d’ailleurs la seule chose qui soit un temps soit peu dangereuse ici, Agnessaa, c’est bien moi. »
    Comme si un élan de vie me prenait, comme si je me réveillais, comme si un chemin s’éclairait au loin. Je la regarde avec toujours autant d’intensité, d’incompréhension. Une telle perplexité éprend mes iris. Ma main vogue soudain vers son visage, je me surprends à caresser le contour de sa joue, jusqu’à prendre son menton, telle une provocation.
    « Et tu n’as pas besoin de te mentir, tu en as déjà fait les frais. Je dirai donc pour terminer, qu’au fond un jour tu me remercieras, car la vie ne résume pas qu’à ca. Que tu vaux bien plus que cette futile souffrance dont tu t’éprends continuellement. Et que tu ne finiras en aucun cas comme moi. »
    Je détache mes pauvres doigts carnassiers. Je dissocie mon regard du sien, comme si l’impuissance s’emparait à nouveau de moi. Comme si mon corps faiblissait après un discours sans aucun souffle, ni vie. Je me lève, oui je me lève, je m’échappe de ses griffes. Je laisse mon corps trôné quelques instants, mes pieds stagnant au sol, j’ose seulement lui laisser le plaisir d’affronter mon dos. Alors que je suis à nouveau vivant, que je suis sorti de cette quatrième dimension. Mais je tiens à finir ce discours insipide qui n’a ni queue ni tête. Et mes lèvres s’entrouvrent sous un ultime fracas, mon corps se détourne face à ses prunelles vibrant incessamment.
    « Et je rajouterais même que pour bien faire, tu t’en iras, tu me laisseras. Malgré ton envie de m’aider, voire même de me sauver. Car si moi je n’en ai pas le droit, à quoi bon t’acharner sur mon sort, qui est d’ailleurs perdu d’avance. Je n’ai plus envie de te faire pleurer, je n’en ai plus la force désormais. »
    Et je reste là immobile, sachant que je ne pense aucun mot. Absolument aucun. Et que je me la joue réaliste pour un rien, et que ce n’est pas mon quotidien. Et que je suis déchu, inévitablement abandonné.
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MessageSujet: Re: cause in your eyes, i'd like to stay; a.   cause in your eyes, i'd like to stay; a. Icon_minitimeMer 1 Juil 2009 - 23:58

      E : « Premièrement, rependre Hamlet est d’un ridicule. Il n’est en aucun cas une référence, preuve de déraison et de folie. Si l’on peut appeler ca un héro d’ailleurs. »
    Femme bafouée à l'allure morne et interdite, la jeune agnessaa demeure. Pauvre agnessaa n'ayant su chercher une ration suffisante de raison, pour sortir son héros de son éternelle adynamie. Candide agnessa qui du plus profond de ses racines russes, n'a pas su se servir de la noblesse de ses traits pour en tirer des propos éloquents face à l'homme le plus insatisfait de tous. Pure agnessa aux sentiments les plus bons que l'univers eut porté, étant incapable de contenir sa tendresse jusqu'à la faire exterminer sous de viles mains. Jusqu'à l'accorder à un être indigne de sa grâce imperceptible, être dont la turpitude fait chavirer son cœur. Il flanche tellement que la nausée grimpe aux creux de ses lèvres, la suppliant d'arrêter le massacre. Comme si cela ne suffit pas, comme si son corps n'a pas assez enduré et qu'il faut lui administrer plus d'anesthésiant. Sauf qu'il n'a rien d'une ankylose, c'est un poison. Enzo est un réel poison. Chaque regard empli de haine et de mépris qu'il accorde à la brune femme est destructeur, et va prolonger la lame de sa dague au plus profond de sa chair. Pauvre agnessaa, cupide et angélique. Si douce et tendre agnessaa chez laquelle réside une indocile sauvetage. Intenable, rebelle, acharnée, brave et stupide. Stupide, ô combien la stupidité pilote chacun de ses membres, chacun de ses sens et des ses émotions. Combien elle s'est accaparé des différents substituts de sa raison, celle ci trop éparpillée s'étant envolée. C'est inlassable spectatrice qu'elle observe crédule, les manœuvres qu'elle déploie inconsciemment pour cet homme si fat, si haut et gonflé d'orgueil. Misérable chose qu'était ce bout de femme, un soupçon de rage sur une étendue de peine et de douceur. Misérable chose, qu'étais-je.

    J'aurais du être étonnée. Je ne le suis manifestement pas. Toutefois j'attends, je scrute dans l'ensemble de mon être la stupéfaction qui aurait du étirer mes paupières et faire bondir mon cœur au creux de mes lèvres. Mais elle ne vient pas. Alors je me retourne vers son amie, la haine. J'attends patiemment que celle ci vienne gonfler mes poumons d'assez de rage pour que je sache enfin rendre la monnaie de la pièce à ce vandale. Cette requête dure longtemps, assez pour que je comprenne qu'elle ne pointera pas. Je me sens abandonnée, seule, orpheline de mes sens et de mon contrôle. Je n'ai plus de maitrise sur rien. Tous se sont rallié à sa cause, dans l'entreprise de le défendre, dans celle de m'achever. Irritée au plus haut point, j'observe la stupeur, la colère, la haine, la peur se fondre dans la masse du corps le plus parfait qui soit , celui d'Enzo venant d'étreindre mes doigts pour les écraser sur ma jambe. Ô combien je désire ressentir l'hébétude à ce moment là. Mais je ne le peux, je sais déjà le fonctionnement d'enzo. Avant même qu'il ne dise où qu'il ne fasse, je devine. Je connais la mécanique de son cœur, parfaitement je sais les boulons qui déraillent sous le fioul de sa sensibilité. Je sais les vis qui transcendent sa pseudo rage. Mieux que quiconque je sais manier ces viroles et ces chaines, je suis sa clé à molette. Seule moi suis capable de le guérir. Seul en moi réside un tel désir de sauvegarder la miséricorde qui, dissimulée coure dans ses veines. Je suis l'unique qui veuille secourir un homme que plus aucun cordons ne rattache aux sentiments. Même s'il me repousse, mais s'il refuse mon aide. Je n'en ai que faire. Est-il un jour où il a sollicité verbalement mon aumône ? Uniquement ses yeux cherchent les miens. Comme s'ils se séparaient de son corps, que les yeux d'Enzo était une autre personne. Une suppliante créature, implorant dans l'agonie un soin quelconque. Un individu pourrissant sous l'artifice de ses propos. Ses propos qu'il m'est possible d'ouïr à présent.
      E : « Deuxièmement, qui a dit que la peur n’était pas quelque de chose de naturelle. C’est de craindre qui conditionne tous les hommes. Et d’ailleurs la seule chose qui soit un temps soit peu dangereuse ici, Agnessaa, c’est bien moi. »


    Il ne sait pas l'attention que je lui porte. Du moins il en ignore le germe. Persiflée, honteuse, j'ordonne à mes yeux de quitter l'immense étang des siens. Je ne suis qu'une pauvre femme qui tombe dans un piège trop flagrant. Un appât dont l'illusion exquise me mène jusqu'ici, dans ce couloir vide, dépeuplé, totalement abandonné dans lequel je titube cependant qu'une once de fougue y cherche de la chaleur humaine. Cette bien sotte fougue, qui ose courir après une mémoire bien proche. La mémoire d'une nuit. Celle d'une tentative de suicide. Où la chaleur de son corps s'est pour la première fois mêlée à la mienne. Où, la fièvre de nos chairs se sont confondues et m'ont plongé dans un sommeil délicieux cependant qu'une écorchure continuer à boursoufler mon cœur. Où, il est venu prendre part à cette déchirure, à cette plaie éventrée, qu'il élargit aujourd'hui de ses simples paroles. Combien est-elle niaise, cette fougue, ciel ! Combien elle est cruelle de ramener ce souvenir au creux de mon ventre pendant que par deux répliques il contredit fièrement cette nuit. Pendant qu'il nie que dans ses bras fermes j'ai trouvé la paix d'un soir. L'unique paix ayant côtoyé ma vie depuis il me parait plus d'un siècle. Il réfute avec audace, que seul son torse eut été capable de me couver. Car il craint d'être le maillon faible. Il craint de prendre ma place, ne serait-ce qu'une nuit. Je le sais, je le comprends, je souhaite l'apaiser. Voilà pourquoi, abattue j'écoute son discours et laisse sa main glacée caresser sans douceur la surface de ma joue. Puis lorgnée de son regard machiavélique je sens qu'il titille mon menton, il s'attarde. J'en rougirais presque, je m'interdis toutefois d'en jouir. Ainsi mes iris partent à la rencontre des siens et nous voilà confrontée comme nous le sommes rarement. Je veux lui dire qu'il ne me touche pas. Qu'à part la fraicheur veloutée de ses doigts je suis totalement dénuée de sens. Je ne sens rien, ces paroles ne m'atteignent pas. Car nous n'avons besoin d'aucun code verbal pour communiquer, car lui même sait que dès qu'il prononce un mot je trahis le contraire au fond de ses prunelles. Lui même sait qu'il ne tient cet affreux discours que pour la forme et qu'avec ou sans je demeurerais près de lui. Je m'accrocherai à son âme et tel un talisman je ne quitterai jamais la profondeur de son âme sans l'avoir bénit. Lorsque ceci sera fait, je pourrais continuer à m'acharner sur ma propre douleur. Cette souffrance qu'il n'imagine même pas, cette abomination. Quels égoïstes sont les euthanasiés face à moi. Quels lâches et ignorants sont-ils tous, à achever une vie parsemée d'égratignures. Égratignure ayant le poids d'une caresse sur ma peau. Car la pression du coffre sur mon coeur prenait des allures de professionnelles lorsque je contemplais Enzo et sa stupide douleur. Mais ce n'est pour autant qu'elle ne me heurte pas, chose qu'il ignore. Pas pour autant que je ne sens pas la sienne, écharde aiguisée, s'enfoncer dans ma poitrine. C'est alors que je lui viens à l'aide. C'était inévitable, calculé d'avance. Peint sur une toile que le temps se refuse de défaire, malgré les vains efforts que je m'évertue à déployer. Je pourrais certes, fournir plus de concentration pour lutter contre son pouvoir fatal, jusqu'à perte, jusqu'à l'agonie suprême. Elle me frôle déjà, elle effleure mes joues avec douceur comme pour m'avertir que bientôt elle sera ma compagne. Bientôt il me faudra la porter au creux de ma poitrine, l'empilant sur le ramassis de souffrance qui gouvernait mon coeur. Je suis certaine qu'elle y trouvera aisément sa place.

    Ainsi, il finit. Il se lève et je l'imite. Sa respiration diminue et je peux voir son pouls battre au creux de sa tempe tellement le moment est fort. Tellement il devine que je sais tout. Qu'il vient de déverser un flot de sottises sans utilité, à part celle de témoigner qu'il est cruel. Il l'est, envers lui, envers moi. Envers tous, et envers l'univers entier. Il est ce diamant à qui le soleil refuse d'accorder ses rayons, ce diamant continuellement dans l'ombre, qui jamais n'a brillé. Vulgaire petit caillou, je sens cette magnificence qui émane de son être, plus que lui peut être. C'est pour cela que je n'abandonne pas. Que bien qu'il m'est faire reculer et que je ne sens plus son souffle chatouiller mon derme, je repars de plus belle. Je n'ai plus peur à présent. Non, la mince pellicule de gêne qui j'avais à son égard s'est dissoute le soir où il a étreint mes reins. Soir où pour la première fois délicate, ses mains ont couru le long de ma taille. Peut être cette nuit pour lui est terminée, moi je ressens encore le froid de ses doigts sur mon ventre. Alors je ne cesse de solliciter son corps. Je m'approche une fois de plus, plaque mon front au sien et plonge avec la plus grande des certitude mes pupilles dans le marécage boueux de siens. Jamais je n'ai vu de boue aussi envoutante. Si un jour j'eus été belle, j'aurais accepté cette séduction qu'il exerce sur moi. Aujourd'hui je ne le peux, il est le dieu quand je suis l'esclave. Notre même rencontre est un blasphème pour nos deux mondes. Voici que je me ferme à tout son attrait, faisait exception de la nuit de ma tentée-mort. Mes doigts parcourent alors ses longs bras, se promènent non sans plaisir caché sur ses avants bras, pelotent ses poignets et vont jusqu'à séquestrer ses doigts. Je les bloque, sachant parfaitement qu'ils comptaient me repousser. Je sais qu'il évitera la théâtralité du moment. Mais je n'en ai que faire, même s'il est le loup quand je suis l'agneau. Je n'en ai que faire.

    Je peux sentir son souffle chaud sillonner les fines commissures de ma bouche. Avec toute la vigilance dont je suis capable je refuse de me perdre sans ses yeux ravagés. Non, mon rôle n'est pas ici et je n'en ai guère le temps. Je le scrute avec insistance, cependant qu'il reste soumis à la pression de mes mains autour de ses doigts. Il ne bouge pas d'un millimètre cependant que j'incline mon front de sorte à ce qu'il glisse sur son visage. Sa beauté n'a d'égal que sa profondeur, ô combien je m'y noierais. Je sens qu'il est spectateur, qu'aucun de ses membres ne remuent, et je suis satisfaite. Je jouis de ma réussite, celle ci m'insuffle assez de force pour que ma bouche, ne reculant même pas, susurre avec intérêt et détermination.
      A : « en as-tu jamais eu la force, enzo ? »
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