Premiers mots [PV Kiana]

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« Premiers mots ; »

Kiana E. Delen & Angeliká A. Mihály

Qu’est ce qui pouvait bien obligé Alyss à pointé le bout de son nez hors de la tente en ce début d’après midi ? La réponse était simple, il régnait sur le campement une chaleur étouffante, ainsi qu’un bruit épouvantable et assourdissant qui vrillait les tympans de la brune. Elle attrapa son réflexe numérique, qui, soit dit en passant était une petite merveille de technologie, cadeau de sa « mère » pour son obtention du BAC avec mention. Elle ne se privait pas de l’utiliser le plus souvent possible. Et pour tout dire, s’il y avait bien un point positif à être venu ici, c’était pour la beauté des clichés que la forêt lui offrait sans retenue. Tout était parfait à cette époque de l’année, la lumière, les feuilles, tout semblait être mis en place pour satisfaire les désirs photographiques de la jeune femme. Elle sortit donc, son appareil autour du cou, et se mit en marche pour s’éloigner du camp qui était vraiment devenu aussi bruyant qu’un parc d’attraction en pleine été. Tous parlait des même choses, de ces sujets inquiétants, de toutes ses ballades qui avaient mal tourné la veille, certains même avait préparé leur valise, prêt à partir. Mais personne ne pouvait s’enfuir, car à vrai dire, personne ne savait vraiment comment revenir à l’université, et ignorait même jusqu’à leur position sur la carte. Alyss, qui avait passé la nuit dehors, ne se sentait pas très en forme, de plus, elle s’inquiétait pour Kiana et Tara qu’elle n’avait pas revu depuis la veille. Peut être qu’elles avaient eut des problèmes… Mais non, il ne fallait pas penser à de pareil chose, Tara avait certainement bien veillée sur Kiana, et vice-versa, et puis peut être même qu’elles n’avaient même pas eus d’ennui enfin de compte, peut être qu’Alyss s’inquiétait pour rien ! Bref, elle s’était juré que c’était bien la dernière fois qu’elle suivait un groupe de filles sans savoir leur destination, elle en avait bien payé les frais, ses poignets et ses chevilles en était la preuve même. En effet, de grosses marques bleues et violettes lui recouvraient ces parties du corps, elle avait même un peu mal lorsqu’elle marchait.

" Angeliká ! Tu devrais pas traîner seule dehors, t’es pas au courant de se qui s’est passé hier et cette nuit ? "

Alyss le regarda un moment, elle ne le connaissait même pas, et pour le peu, ne se souvenait même pas l’avoir déjà croisé auparavant rien qu’une fois, mais tout de même, il avait fait l’effort de la prévenir et s’inquiéter pour elle, ce n’était dans les habitudes des autres. Elle haussa donc les épaules pour lui montrer que cela ne lui faisait pas peur et qu’elle s’en fichait, ce n’était une pseudo malédiction qui allait l’empêcher de prendre des photos, surtout avec ce temps radieux qui n’attendait plus qu’elle !

" Tu sais si les autres veulent pas passer du temps avec toi, ma tente et libre si tu veux, on peux p’t’être y aller toi et… "

Il n’avait pas eu le temps de poursuivre sa phrase, Alyss s’était déjà éclipsée discrètement. Ignoble, tout bonnement abjecte, les hommes ne pensaient-ils tous qu’à ça ? Tout ce que celui là méritait c’était une bonne claque pour lui remettre les idées en place namého ! Il n’était pas nécessaire de se demander pourquoi elle préférait la solitude à toutes ses relations aussi futiles que désagréables, elle avait été trop déçu par le passé, et mis à part deux ou trois personnes, tous ces gens ne valaient pas la peine qu’on souffre à cause d’eux. Elle savait bien que se lier d’amitié avec quelqu’un était source de malheur, de tristesse et d’angoisse, tout comme tomber amoureuse, et elle en faisait les frais en ce moment, elle était donc certaine de ce qu’elle avançait. Pourtant ces petits moments de complicité avec Tara et Kiana lui était très agréable lorsqu’elle se sentait seule, elle pouvait affirmer que c’était des personnes bien, et quitte à souffrir par le futur, elle ne voulait pas altérer le lien précaire qui les unissait. Et c’est pour pouvoir garder Kiana à ses côtés que la brune avait décidé de garder pour elle son amour impossible, quitte à devoir, comme d’habitude, souffrir en silence pour le bonheur de son amie.

Elle avait donc slalomé entre les différents groupes de gens présents dehors et s’était faufilé dans les taillis, empruntant un chemin qu’elle connaissait bien à présent pour s’y être rendu de nombreuse fois déjà avec Kiana, d’ailleurs, peut être qu’elle y serait elle aussi. Déjà le bruit et l’agitation se faisaient plus lointains, laissant place à un calme et une sérénité apaisante pour quiconque aimait la solitude dans son état le plus pur, autrement dit les personnes comme Alyss. Près une petite escalade fastidieuse, la jolie brune arriva dans son petit coin de paradis, c’était un espèce de carré de terre sans arbre, avec que rochers ou l’on pouvait s’asseoir et un tapis de feuilles mortes jaunes et oranges sur le sol, c’était aussi très lumineux, une douce ambiance doré à vrai dire. Elle s’y sentait bien. Elle commença d’ailleurs à se mettre à l’aise et à prendre des clichés à tort et à travers, il fallait dire que ce décor l’inspirait beaucoup. Puis, prise d’une sorte de mélancolie passagère, elle s’allongeât de tout son long sur un espèce de rocher plat qui se révéla fort confortable, elle ferma les yeux et se laissa aller dans ses pensées, plus ou moins intéressante.

Parcourant les combles de sa mémoire, Alyss cherchait à se rappeler de tout ce qui lui était arrivé depuis son arrivé au camp, perdu au beau milieu de cette forêt qui semblait à la fois belle mais terriblement cruelle, inaccueillante et même hostile. Elle cherchait doucement à se persuader qu’elle se faisait des idées, rien de tout cela n’était possible, une forêt ça abrite des animaux, des couleurs, des secrets même parfois, mais ça n’est sûrement pas pris de furie vengeresse, ça ne tue pas les étudiants venus s’amuser. Toute cette histoire de malédiction était en train de lui monter à la tête, elle devenait psychotique et paranoïaque. Tout de même, cet incident d’hier soir la laissait perplexe, elle avait vraiment cru mourir sous cette pluie, et la panique lui avait fait imaginé n’importe quoi, sûrement le stress, la peur et la fatigue lui avait fait interprété les chose de façon dramatique… Elle fut tiré de sa rêverie par un craquement. Elle soupira et ouvrit les yeux, mais son sourire s’élargit largement en voyant qui venait d’arriver là.

(c) Misery Angel

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« J-J’ai embrassé … Enzo. Je l’ai embrassé Alyss. »

l’amour est un sentiment envers un être ou une chose qui pousse les personnes qui le ressentent à adopter un comportement, plus ou moins rationnel, les entraînant principalement à rechercher une proximité pouvant être tendre, physique, passionnée, intellectuelle, spirituelle, voire imaginaire, vis-à-vis de l'objet de cet amour.

« Kilian va me haïr. Tellement me haïr. »

« Mais je crois que j’l’aime. »

{ Court, nul, en retard. Désolée =( }

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Il était étrange de voir qu’un "handicap" commun pouvait tant rapprocher deux personnes, qui, à l’origine, n’avait rien en commun, aucune chose à partager qui aurait été susceptible de les rapprocher et de les faire s’apprécier l’une l’autre. Car, il était vrai que mise à part leur silence et leur timidité, elle n’avait vraiment que très peu de ressemblance frappantes entre elles. Kiana avait néanmoins eu un passé difficile à porter, et il en était de même pour Alyss, et cela leur permettait de se comprendre sans jamais se juger, sans jamais déraper sans que l’autre ne soit là pour la rattraper, une relation basée sur la confiance et emplit de complicité. C’était ce genre de relation qu’avait désespérément cherché la brunette après la mort de son meilleur ami, et accessoirement ex-petit ami, sans jamais trouver. Imaginez donc la joie qu’elle avait ressentit en faisant la connaissance de cette fille, plongée dans le mutisme volontaire, elle s’était sentit pleine d’une énergie nouvelle. Certainement pas autant que lorsqu’elle était avec Mike, mais c’était déjà ça, cela lui retirait sans nul doute un poids considérable des épaules, comme si les deux filles s’aidaient mutuellement à porter leur fardeau personnel. Alyss était quasiment certaine que jamais elle ne pourrait être blessée par une fille comme elle, elle était vraiment trop naïve. Pas étonnant qu’elle soit toujours aussi facilement blessée, avec toute la confiance qu’elle mettait en les personnes qu’elle considérait comme ses proches, cela se retournait inéluctablement contre elle, de pleine face, sans qu’elle y soit préparée.

« J-J’ai embrassé … Enzo. Je l’ai embrassé Alyss. »

Vlan ! Preuve par l’exemple non ? Un coup de couteau dans le ventre ne lui aurait pas fait moins d’effet, heureusement qu’elle avait trouvé préférable de ne pas se lever en voyant Kiana venir, car elle se serait immanquablement effondrée. Trop de chocs d’un seul coup pour un cœur aussi fragile que le sien. Les premiers mots de Kiana pour elle l’avait littéralement bloquée, elle qui croyait que jamais elle ne l’entendrait, cela la mettait dans un drôle d’état. Mais entendre par dessus tout qu’elle avait embrassé Enzo lui retourna l’estomac, une sensation désagréable parcouru son corps frêle, elle sentait sa tête tourner légèrement. Elle plaqua ses mains contre son front pour tenter de se calmer, mais le trop plein d’émotion et de sentiments lui faisait mal au crâne comme jamais. Colère… Brûlante… Jalousie… Joie et désillusion, peut être même un peu dégoût mêlé à la rancœur, elle ne savait plus vraiment quoi penser. Kiana et Enzo. Enzo et Kiana. Qu’importe qu’elle retourne de toutes les manières possibles et imaginables cette phrase, elle lui paraissait toujours aussi insolite et blessante. Ce ne pouvait pas être vrai, non, pas elle, pas Kiana, pas cette fille timide et réservée qui paraissait tellement fragile, elle ne voulait pas la détester, mais c’était plus fort qu’elle, elle sentait une haine sans nom remonter jusque son cœur. Des mots cruels se bousculaient au pas de ses lèvres et menaçaient de sortir à tout moment. Plutôt mourir que de dire de telles horreurs à Kiana, elle ne le méritait vraiment pas, après tout, si il l’avait choisit, que pouvait-elle bien y faire ? Ce n’était pas en détestant une des personnes qui lui était le plus importante que cela allait le faire changer d’avis. Mais, même avec toute la bonne volonté du monde, elle n’arriva pas à se réjouir pour son amie, elle n’arriva pas à être heureuse qu’elle sorte de son petit monde et se mêle enfin aux autres. Mais… Pourquoi avait-il fallut que ce soit avec lui qu’elle se mêle hein ?

« Kilian va me haïr. Tellement me haïr. »

Alyss entendait la voix de Kiana, qui semblait à présent déverser un flot immense de mots, alors qu’elle avait gardé le silence pendant tout ce temps, mais elle avait un mal fou à saisir leur sens, trop blessée par la précédente révélation. Kilian ? Son petit ami… Lui, elle l’aimait bien, il était gentil, attentionné, doux avec son amie, exactement le contraire de l’autre coureur de jupons dont elles s’étaient entichées toutes les deux. Pourquoi avait-il fallut qu’Enzo soit ainsi ? Cruel avec le cœur des femmes, c’était tellement injuste qu’un garçon qui est tellement souffert en face baver aux autres, peut être pour se venger après tout.

« Mais je crois que j’l’aime. »

Deuxième coup. Kiana se rendait-elle compte qu’à chacune de se genre de parole, le cœur d’Alyss se brisait à chaque fois un peu plus, et de plus en plus brutalement ? Sûrement pas. Après un effort surhumain, elle regarda Kiana dans les yeux, lui prit la main et lui sourit doucement, comme pour la rassurer et lui dire que tout irait bien à présent, puisqu’elle serait là pour l’aider à chaque fois qu’elle en aurait besoin. Seulement voilà, car il y a un mais bien sur, elle sentit une larme couler le long de sa joue. Elle lâcha immédiatement la main de son amie et se couvrit le visage avec les siennes, rouge de honte. Comment avait-elle pu ne pas contenir ses larmes ? Elle venait de se forcer à blesser Kiana, comment allait-elle pouvoir lui avouer ? Car s’était inévitable, maintenant qu’elle l’avait vu pleurer comme ça, elle ne pouvait pas le cacher. Elle se tourna de nouveau Kiana avant de le prendre dans ses bras et de la serrer contre son cœur, elle priait pour que ce qu’elle allait lui ne la blesse pas et ne gâche pas leur amitié. Elle inspira et se concentra. Elle avait si peu l’habitude de parler, cela n’était pas du tout une chose naturelle pour elle, et elle devait faire certains efforts.

« K-Kiana… Je… Je l’aime… »

Elle se recula se laissa tomber sur la pierre plate, assise, complètement lessivée.

« Je t’en supplie… Ne m’en veux… Pas… »

Malgré tout ce qu'elle pouvait en dire, avoir parlé de ça avec elle l'avait en partie soulagée. Soulagée d'un poid qu'elle n'en pouvait plus de porter seule à cause de sa timidité, de son manque flagrant d'un tant soit peu de courage, les mots étaient sortis d'eux même, avec un manque de fluidité qui traduisait la difficulté dans laquelle elle se trouvait. Depuis quand n'avait-elle plus ouvert la bouche ? Depuis quand ceux qui l'entourait n'avait-il plus entendu le doux son de sa voix de petite fille rougissante ? Au moins... Trois ans... Depuis ce fameux jour où elle avait poussé ce que les médecins avaient appelés : son ultime cri d'agonie. Et c'était surement vrai. Etrangement, après cette révélation, les larmes d'Alyss se stoppèrent toutes seules, sans efforts à produire de sa part, seule la honte restait l'habiter, sans qu'elle parvienne à la châsser. Elle avait surement blessé Kiana, c'était évident, rien qu'en voyant la tête que faisait celle-ci.

[T'INQUIETE C'EST PARFAIT !]

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» Alyss || Parfois le silence vaut mieux que des mots