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 the midnight of confession; tara.

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Enzo G. Stevenson
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Enzo G. Stevenson


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MessageSujet: the midnight of confession; tara.   the midnight of confession; tara. Icon_minitimeVen 31 Juil 2009 - 1:59

      the midnight of confession;
        e n z o a n d t a r a .
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        by dictums



    Silence incontournable, imparable. Calme insoutenable, blafard. L’ambiance blême m’éprend, et je m’y fonds, sans doute le premier dedans. Jamais notre si enjouée résidence des kappa gamma n’a été dans un tel état. J’ai moi-même peur de cette peine qui enfle les murs à vue d’œil, calfeutre les fenêtres qu’on n’y puisse plus paraître. Tout se morfond ô couleur sombre, on s’affaisse dans la torpeur de trop nombreuses pertes … on s’affaisse sous la puissance de nos malheurs. A se demander si notre idée de corrompre la ville de notre supériorité à l’envie de déjouer les mauvais sorts lancés à cette forêt était réellement une bonne idée. Je crois qu’aucune confrérie n’a pu faire pareil bêtise. J’ose encore massacrer celui qui n’y croit toujours pas, alors que moi-même je ne l’assume pas. Nous avons pourtant survécus, on a percutés monsieur majesté à coup de soirée, à coup d’alcool et de filles endiablées. C’était là le but, nous reconstruire. Il y a pourtant un jour, où ce salon se retrouve vide, complètement vide … Je suis là, seul sur un de ces canapés à fixer le mur, à laisser imprégner mon âme de frayeurs incontrôlés, et souffrances intenables. Je laisse une larme briser le silence, sous un doux crissement de ma gorge. Mes mains griffant mon visage, signe de désespoir. Nous sommes en décembre, période au signe festif non exhaustif. On est pourtant loin de nos plaisirs, loin de notre dérive. Comme si nous étions à jamais loin de tout. Il en fut dès aujourd’hui bien trop, telle la goutte de trop. Mal être intempestif, nausée instantanée. Trop de perte, trop de détresse. Car il était temps d’assumer la peur, car il était temps de laisser tomber le masque. Car je ne crois décemment ne plus savoir me battre, ne plus survivre tout simplement. Car je m’effondre à une allure effroyable. Longuement, une torture insoupçonnée. Noah Aaron McAllister. Simplement prononcé son nom fait vrombir des battements sous mon torse, et je retiens une autre larme. Je suis plus fort que ca, je suis plus fort que les pleures ; il ne sera jamais l’heure de céder. Même pour son meilleur ami, pour cette personne en qui vous aviez trouvé la paix, en qui vous aviez vu ne serait ce qu’un peu la lumière. Cette personne qui vous redonne espoir et qui pourtant vous semble si dérisoire face à votre perte personnelle. Et pourtant je m’achève péniblement, me meurs en puissance.
    Le deuil s’est donc influé sous la demeure. Pas un bruit, pas un pas. Il doit être dans les environs de minuit, et je ne dors toujours pas. Du moins je suis reconnu par mes problèmes d’insomnie, mais je n’avais pas réellement la tête à m’épuiser pour qu’enfin je puisse m’insuffler le sommeil durant cette nuit, sans doute une des plus pénibles que j’aurai l’honneur de combattre. Je crois que ce jour est si tragique qu’il en fut ainsi, chaque pièce enfin tranquille. Loin d’être paisible, non simplement encore une fois vide. Je dévie la tête vers l’arrière, vers le reste de cette maison étudiante, pas âme qui vive. Il suffit de tourner à nouveau le regard en face, et d’admirer cette bière à moitié vidée, et cette cigarette entrain de se consumer d’elle-même sur la table basse. Je soupire, ou j’expire. Retombant à nouveau en arrière, m’affaissant dans le recoin cuivré du canapé. Je pourrais citer souvenirs après souvenirs sous chacun des recoins de ce canapé, sous chaque particule de cette pièce, et emplacement du mur. Il va s’en dire que j’ai déjà bien vécu dans cette sororité aux allures débauchés, bien que je sois le plus déjanté de toute cette bande de torturés. On pourrait dire un tas de chose, déblatérer des heures sur la vie et ses aléas, ses diverses joies sous forme mensongères, symbole de trahison et de dérision. On pourrait tout aussi bien s’exténuer à épousseter ma peine sous divers recoins et ses petits joints fuyants. Mais je n’en vois pas l’importance, ni l’utilité à vrai dire. Cette bâtisse a toujours été sombre, propice à l’allure obscur et mortifère des fêtes, sous une touche moderne, dérisoire sur les bords. Loin d’être une cage féminine, ou masculine enfaite. Uniquement l’essence de notre gloire sous cette université, la gloire déjouée. Une lampe tamisée est allumée au fond de la pièce, l’unique du salon pour l’instant. Seul un petit reflet couvre mon corps d’une atmosphère enivrante et réchauffante. Jaunie sous l’usure de la nuit, sous le souffle continu de la mélancolie, sous l’insigne de mes faiblesses, trop nombreuses et diverses dorénavant.
    Car je pourrais désormais me considérer comme humain. Dramatique à dire. Je suis bien mortel finalement, ils ont réussi à déjouer mes blessures, réussi à déjouer ma carapace et mon armure. Ils ont bousillé mon jeu bien ficelé et mon combat si ardemment mené. Car il n’y a donc plus rien et que l’air se fait insipide sous mes attraits. Car je n’ai désormais plus rien à faire, mis à part sombrer et me laisser glisser sous diverses impotences et coupures trop mortels. Je ne comprends pas le tourment que ma vie a prit depuis ce périple dans la forêt. Evénements bouleversants, cœur changeant. J’ignore s’il était temps de grandir et m’assagir. J’ignore si je me laisse hypnotisé et emporté sous un cyclone de déficiences. J’ignore tout simplement pourquoi je n’arrive plus à m’agripper à tout ce que j’avais construit et façonné à longueur de journée, et maintenant d’années. J’ignore simplement ce qu’ils m’ont fait, j’ignore si je m’en remettrais. Car là s’en est trop, car là je ne puis plus survivre. J’ai dépassé largement les abords de la folie dernièrement, je suis devenu littéralement l’être le plus infâme que mon esprit a pu imaginer, comme si j’avais osé dépasser mes propres limites et largement sombrer dans la démence flagrante. Car j’ai réussi à sacrifier tout ceux qui m’ont été donné de détruire, car j’ai tout autant osé blesser les uniques personnes que j’ai le droit d’apprécier, que j’ai l’honneur d’aimé. Car je me sens éperdument seul et blasé sous l’imbécillité de l’existence, et que j’ai blessé cette autre personne, Tara Laurelin O’Collins. Car dorénavant, il ne me reste plus qu’elle. Ai-je le droit de considérer ma famille comme essentielle ? Aucunement. Ai-je le droit de croire que les autres me sont en mon besoin ? Non. Ai-je le droit d’effleurer l’idée que toutes ses filles à qui je me suis indécemment accroché ces derniers temps existent réellement ? Ce serait le pire de mes cauchemars. Je pars donc à la dérive, sous ce sofa bien rodé. Mes yeux clignotent, ma tête retombe, j’allume une autre cigarette sous mes mains étrangement stables. Aucun tremblement, aucun frisson. Un self control digne des dieux, comme toujours. Je sombre pourtant dans mes pensées, à la recherche de l’ultime vérité, à la recherche de la sortie, à la recherche d’un réel faux suicide. Si j’osais m’entaillader les veines encore une fois, je ne pourrais toujours pas. C’est lâche d’oser briser sa vie, car j’ai beau décider, mon œuvre ne serait dès lors pas encore achever. Je me contente donc d’attendre la solution, en considèrent que ce serait encore imprudent d’imaginer la lumière au fond du couloir. Après tout, j’ai connu l’amour, et je sais qu’il est le seul apte à nous faire croire en la vie. Et pourtant, le seul apte à nous détruire entièrement. J’en suis la preuve vivante. Alors que j’ai droit à la revenante, que j’ai droit à une toute nouvelle drogue, que j’ai droit à l’indéniable sensation d’être réellement important, que j’ai le droit d’exister et d’être en communion avec quelqu’un,... Car j’ai le droit à un milliard de choses sur ce bas monde, on m’en offre à longueur de temps. Mais je cède tout doucement. Ca m’obsède, elles m’obsèdent. Se sentir à nouveau faible.
    J’ouvre les yeux, et laisse entrer doucement la fumée dans ma gorge, l’avale et me contenir ensuite d’expirer. Un bruit m’atteint par derrière. Quelques pas féminins sous le plancher, se rapprochant dangereusement de moi. Je n’ai pas le besoin de me retourner, je n’ai pas le besoin de chercher à comprendre qui cela pourrait être. Elle est déjà à mes cotés. Cette meilleure amie, cette unique personne à qui je tiens encore réellement. Cette personne qui a foi en moi, et qui y croit. Cette femme que j’admire, que j’adule, mais surtout que je respecte autant que j’aime. Je relève la tête fébrilement, mon visage est toujours aussi glacial et mon regard noir. Mes traits sont fins et insipides, aucune émotion. Je lui souris tendrement. Et elle finir par se rapprocher et venir s’asseoir à mes cotés. J’ai à peine le temps de lever mon bras gauche qu’elle est déjà blottie à l’embrassure de mon torse et de mon épaule. Je l’enlace en tout bien tout amitié. Simple signe de tendresse et de pureté. Je la serre, sachant qu’elle sera la dernière. Ma tête s’empêche doucement sous sa chevelure, frôlant mon nez sous son crâne dorée. Cela fait des semaines qu’on est infiniment déconnecté, que j’ai du mal à l’accepter, à lui parler, à me confier. Cela fait des semaines qu’elle ne me comprend plus. Et cela fait à peine quelques jours qu’Elliot est lui aussi décédé et que j’ai osé faire battre l’erreur monumental de l’accabler d’avantage, de la blesser et de la faire sombrer. Depuis un silence radar, le trou noir. J’en ai toujours aussi mal. Son contact me rassure, cela ne pouvait pas durer, nous le savions tout deux. L’heure est sans doute grave, l’heure est propice à nos fausses retrouvailles. On ne sait jamais quitter, je n’oserais plus m’en passer. Même si je sais qu’un jour, elle subira le même sort que les autres, trahie, blessée, enfuie… cela sera décidé au moment voulu, et je ne pourrais contourner le destin.
    J’appuie mon menton sous ses cheveux pétillants, et sous un terme d’amitié cinglante, j’ose enfin briser mon silence, notre silence, le silence de cette résidence.

      « Comme quoi, tu es réellement la seule personne qu’il me reste. La seule, Tara O’Collins»

    Je relève la tête et éprend la sienne par le menton de mes doigts, uniquement pour la regarder, pour lui lancer un de ces sourires sincères mais à la fois mensonger, car il n’est en aucun cas le moment d’épouser la mime d’un rire. Nos regards s’entrecroisent, et je sais dès lors que nous passerons peut être la nuit à discuter…
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MessageSujet: Re: the midnight of confession; tara.   the midnight of confession; tara. Icon_minitimeDim 2 Aoû 2009 - 16:19

    Il est vendredi soir, et l’ambiance n’est pas à la fête. Ça fait bien longtemps que l’ambiance n’est plus à la fête. Ni dans notre résidence, ni dans la ville. Tout est d’un calme lugubre. Leur couvre-feu finit d’effrayer ceux qui ne l’étaient pas encore. Quant à moi, je m’enfonce un peu plus dans la parano. Oui, je meurs de trouille. Chaque bruit, chaque souffle me fait frémir. J’en ai assez de perdre des gens que j’aime. J’en ai assez d’avoir autant mal. Quand est-ce que ça va s’arrêter ? Mon esprit s’égare et je revois les visages enjoués des dernières victimes. Noah était un ami. Pas un grand ami, mais un proche tout de même. Quant à Elliot…Je sens ma poitrine se compresser à cette pensée. Et encore une fois, je me sens coupable. Je ne devrais pas avoir aussi mal de l’avoir perdu, après tout, n’avais-je pas toujours affirmé qu’il ne comptait pas à mes yeux ? Mensonge, lâcheté. Enzo avait raison, je ne suis qu’une hypocrite. Donner des leçons aux autres, c’est très beau. Mais pour ce qui est de les appliquer à soi-même, je suis bien la dernière de la classe. Pourtant, je ne peux m’empêcher d’avoir peur pour lui. Je le sens qui m’échappe. Tel une anguille il glisse entre mes doigts et s’éloigne sans que je ne puisse rien faire. J’ai peur qu’il ne fasse une bêtise. J’ai peur de ne pas pouvoir l’empêcher de commettre une erreur. J’ai peur de le perdre…
    Toutes ces pensées lugubres m’assaillent et je suis incapable de trouver le sommeil désormais. Je tourne et me retourne dans mes draps, espérant y trouver un peu de réconfort, mais rien n’y fait. Je me force à fermer les yeux, et la forêt les envahit. Et puis les visages décomposés des gens qui nous quittent un à un. Quand ceux d’Enzo, Anthony, Jude, se succèdent, je cesse de m’acharner. Le sommeil ne viendra pas, c’est aussi simple que ça. Ces histoires me hantent trop pour que je puisse être paisible ce soir. Je me demande bien comment font les autres. Aucune peur, aucun cauchemar. Tout le monde dort à poings fermés. Je peux entendre leurs douces respirations alors que je traverse le couloir en silence. Je tente d’oublier les images qui me viennent sans cesse depuis des nuits et j’avance, à pas de loup. La nuit enveloppe toute la résidence. Du moins, c’est ce que je pense, jusqu’à ce que je descende les marches qui mènent au rez-de-chaussée. Une faible lueur me parvient, mais toujours aucun bruit. Qui donc peut bien être encore éveillé à cette heure ? J’avance doucement. L’odeur de fumée froide parvient à mes narines et je reconnais la silhouette affaissée sur le canapé de la résidence. Question insomnie, Enzo me dépasse largement. Et j’imagine que devoir enterrer son meilleur ami demain n’est pas des plus réjouissants. Et pourtant…Une perte, pas de pleurs. Simplement la douleur, la culpabilité peut-être. La solitude qui s’intensifie. Devant la mort, on est tous seuls. Peu importe si l’on a plein d’amis, une famille qui tient à nous. Lorsque la fin arrive, personne n’est à nos côtés pour nous aider à surmonter l’épreuve. Mais dans la peine et la douleur, on a toujours besoin de l’aide d’un ami. Peu m’importe qu’il veuille être seul, qu’il s’éloigne de moi, qu’il pense sérieusement à s’enfonce dans les abîmes de cette perte. Je ne le laisserai pas. Quelle que soit sa réaction, je serai là. Peu m’importe également qu’il ait cherché à me blesser ou non. Peu m’importe qu’il s’abandonne à sa peine. Il a besoin de moi en ce moment. Autant que j’ai besoin de lui.
    Avec prudence, je fais quelques pas dans sa direction. Ses yeux se posent sur moi. Il est pâle, presque livide. Les yeux rougis, non pas par les larmes mais par une irritante usure. Son regard se fait noir, mais son sourire me conforte dans l’idée qu’il ne me repoussera pas à nouveau ce soir. Et alors qu’il se redresse légèrement, c’est sans hésitation que je me blottis dans ses bras, contre son torse. Je ressens à nouveau cette étreinte, cette confiance. J’avais peur de la perdre pour de bon. Mais rien n’est joué. S’il décide à nouveau de s’isoler, je ne pourrai rien y faire. Et je déteste ça. Je hais ce sentiment d’impuissance et d’inutilité envers un être cher. Si je ne peux pas l’aider, qui le fera ? Je suis bien la seule à qui il se soit réellement ouvert, en toute sincérité, sans mauvaises pensées. Si je gâche ça maintenant, qui l’empêchera de sombrer ? Je préfère ne pas y penser cependant que des larmes me montent aux yeux. Les paupières fermées, je les empêche de couler et ma respiration se fait plus paisible. Il me serre un peu plus dans ses bras. Peut-être a-t-il compris que j’en avais besoin. Pourtant, pas un mot. Sa simple présence suffit à m’apaiser, pour autant qu’il garde ce calme que je lui connais et cette douceur qu’il n’accorde qu’à peu de monde. J’aime ces moments où l’on se comprend sans se parler. J’ai passé tant de semaines à me demander ce qu’il avait dans la tête que ce soir est un véritable retour à a réalité. À notre réalité qui m’avait tant manquée. Et puis les secondes passent, peut-être des minutes, que sais-je. Mais finalement, il se décide à briser le silence. Sa voix me parvient, claire, nette. Je ne saurais dire si ce qu’il dit est une bonne chose ou non. Car ça ne fait que confirmer ce que je pensais ; personne ne voudra lui venir en aide si je ne suis plus là pour lui. Et encore une fois, je réprime un frisson. Il me relève la tête, une main sous mon menton. Mes yeux clairs croisent les siens, si sombres en ce moment. Il me sourit, je souris à mon tour. Pourtant le cœur n’y est pas. On sait tous deux ce qu’il en est. Le temps n’est pas aux rires insouciants et au bonheur de se retrouver. J’ai conscience que chacun de nous aura besoin de toute l’énergie nécessaire pour se reconstruire, certains plus que d’autres. Mais j’ai bon espoir qu’on y arrivera un jour. On dit toujours que les plaies finissent par se refermer non ? Un jour ou l’autre…

    « Et je serai là aussi longtemps que possible. Tu n’te débarrasseras pas de moi aussi facilement Enzo Stevenson. »

    Un sourire, un regard. Une appréhension. Je ne peux pas lui promettre d’être toujours là, on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain. Mais une chose est sûre, dans mon esprit c’était clair, je ne l’abandonnerai pas. Mes yeux se détournent, je ne veux pas craquer devant lui et retiens donc à nouveau mes larmes. Il est bien l’un des seuls devant qui je peux montrer mes faiblesses. Les autres ne voient en moi que bonne humeur et gaieté, un sourire accroché aux lèvres. Mais ce soir, ce n’est pas moi qui ai besoin de réconfort. Je me sens si stupide d’être affectée par tout ce qui m’entoure, c’en devient réellement pathétique. Et sans relever les yeux, je reprends a parole, doucement, à vois basse.

    « Tu sais je…j’veux pas qu’il t’arrive quelque chose alors… »

    Ma voix s’éteint au fond de ma gorge mais je poursuis malgré tout.

    « Alors promets-moi que, même si je n’suis pas là, tout ira bien. Promets-le… »

    Seul un murmure parvenait à s’échapper de mes lèvres, mais j’arrive finalement à relever les yeux, plus sûre que jamais. Et j’ai peur. Peur qu’il ne comprenne pas à quel point je tiens à lui.
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Enzo G. Stevenson
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MessageSujet: Re: the midnight of confession; tara.   the midnight of confession; tara. Icon_minitimeMer 5 Aoû 2009 - 4:20

    Je crois qu’auparavant je me serais littéralement effondré à cet instant. Je crois que dans le passé, je me serais contenté d’être une carpette défraichie épongeant le sol et l’aspergeant tout en même temps. Les choses ont sans doute changés, j’ai durci au fil des années. Non je ne suis pas devenu plus fort ou autre phénomène aléatoire, j’ai simplement apprit à être dure, à être froid. Car je ne pleure toujours pas. Ou peut être que si, au fond de moi. Les larmes s’étendent au-delà de mes joues, bien plus profondément, bien pire que toute abstraction de la chose. Je n’enlève pas mes larmes, je les garde. Je n’efface pas mes peines, je les aggrave. Le but n’est pas de guérir, mais de souffrir. En m’affligeant ca je devrais fondre, après tout elle est la seule qui est encore capable de me voir trembler, divaguer, perdre intensément le contrôle. Elle est maintenant la seule à me connaître réellement, comme si je n’étais désormais plus apte à m’ouvrir à qui que ce soit. J’ai connu la perte, je n’ai connu que ca toute ma vie, tous ces êtres chers évaporés, détruits, complètement bousillés par ma faute. Aujourd’hui je n’ai pas déclenché le mécanisme, non c’était mon ami et il le restait dans toute la bonté que cela implique. Et l’unique fois où je m’avoue idéalement idéal, il s’en va, sans adieu, sans aveux. Alors dois-je réellement enfreindre mes lois et être faible, avouer au monde entier à quel point désormais je m’éteins, et ce indéfiniment. Ou dois-je simplement continuer à faire semblant, à assortir cette carapace virulente, désormais accablée et fissurée de toute part. Je crains ne pas avoir encore la réponse. Et le pire dans tout ca, c’est que tara ne l’a surement pas non plus. Je sais que la serer dans mes bras l’aide, elle au moins. Je sais qu’elle est là et qu’elle restera, malgré mes erreurs, malgré mes coups bas, malgré tout ce dont je suis capable de lui faire subir, je sais qu’elle restera. Et pourtant, dans ce désert chaotique où la mort rime avec quotidien, puis-je encore avoir l’espoir dérisoire de la garder à mes cotés telle l’éternité. L’idée alors de la coller en permanence, de la scotcher littéralement, peut être une solution… Après la peur n’a jamais été réellement mon domaine, mais plutôt le sien. Le présent est le présent, on s’abstient toute débâcle d’espérance quand à l’avenir. J’exige de ma piètre existence qu’elle soit au moins intense dans le moment et non dans la perspective du futur. Après le passé, on s’abstiendra tout commentaire, je vous l’accorde.

    Elle frisonne, elle sanglote, elle désespère, et même elle perd le sommeil. Je croyais être le seul insomniaque, et je n’ai même plus désormais le plaisir de m’enfoncer dans le sexe pour trouver la paix au final. Sans doute les somnifères en surdose peuvent faire l’affaire, j’allais m’y enfoncer ce soir, finalement l’idée semble oublier. Alors que je continue à la regarder nonchalamment d’un sourire arriéré, à la fois pensé et survolé par la détresse de nos cœurs. Qu’elle me prévient déjà son attachement, voir son obsession à l’idée de s’accrocher à moi désespérément. De sa part, je n’éprouve aucune animosité à l’idée, après tout je sais parfaitement que moi-même je serais définitivement incapable de me passer d’elle. Certes, je n’ai pas été l’ami rêvé ces derniers temps, je ne l’ai jamais été entendons nous bien, mais là … là j’ai été si froid, si glacial, si distant. Sans doute le besoin existentielle de me retrouver éperdument seul et désespéré dans mon pauvre coin, incapable de penser et de réfléchir correctement. Elle n’aurait pas su m’aider, elle n’aurait pas pu. Et elle ne le peut toujours pas. Cependant, je crois qu’elle peut être le temps d’une nuit un calmant, ce petit quelque chose qui a tout ce qu’il faut de rassurant. Cela n’empêche que je ne lui réponds pas, je n’ai aucun besoin de la contredire, uniquement la laisser continuer. Je reste collé à elle et j’attends qu’elle reprenne son souffle, avec cette petite flamme dans mon regard noire. J’ai l’impression d’être translucide à cet instant, je l’est sans doute toujours été pour elle, et elle pour moi aussi après tout. Je pourrais capter le moindre de ses ressentiments, de ses craintes, de ses faiblesses, de ses remouds de joies et de ses mensonges. Et bien plus encore que l’immensité voilée de son inconditionnel amitié pour ma personne. Après vous expliquez pourquoi elle est aussi attachée, je ne saurais l’expliquer. Je lui ai tout dit sur ma personne, elle sait ma cruauté, elle sait ma lâcheté, elle sait ce qu’est l’amitié à travers mes yeux, mais elle continuer à rester à mes cotés. Je l’admire, je l’adore. Elle et sa frimousse désarçonnée lorsqu’elle ose m’affronter, elle et ses sottes inquiétudes, pourtant si véridiques. Car même si elle parait terrorisée, complètement hystérique au moindre crissement, elle a toujours ce coté rassurant qui ne vous quittera jamais. Elle espère sincèrement que nous y arriverons, que nous vaincrons. Elle espère si sincèrement qu’on soit toujours là, après, moi, Anthony, sa famille, les autres … le peu qu’il reste encore. Elle espère que tout ira bien, mais au fond je suis incapable de lui faire une telle promesse. Si elle a toujours eu foi en moi, ce n’est pas simplement en mes capacités, mais en ce don de la protéger, elle sait que je donnerais ma vie pour elle, bien que je ne le lui prouve pas assez souvent, elle sait qu’avec moi, elle a toutes ses chances. Mais elle perd espoir, elle s’enfonce doucement dans la paranoïa. J’hésite légèrement, je pourrais tout autant la réveiller, lui dire que tout va réellement bien se passer. Mais j’en suis littéralement incapable, moi-même brisé, moi-même prêt à me laisser plonger dans une dérive éternel, ce long tunnel qui ne vous mène nulle part mais qui vous achève. Ca aussi elle s’en doute, et je me demande même si elle sait comme me faire changer de route…

    Je ne peux retenir un soupire, alors qu’elle me regarde de ce regard insistant, aux bords à nouveau des larmes. Je n’arrive plus à lui sourire, moi-même en proie aux pleurnicheries. Mon visage se ferme alors que mon corps se mouvoit déjà vers l’avant délicatement. Je sens ma main glissé le long de son bras, le quitter, glisser ensuite sous son dos en guise d’attention rassurante. Et déjà j’ai la force d’être tout entier décollé de ce sofa, tenant si faiblement sous mes jambes endolories. La pièce s’offre à moi et à mon corps abandonné. Je reprends la bière posé au coin de la table basse, elle est presque vide. Je l’achève d’une traite toujours dos à ma tendre meilleure amie. Et la repose. J’entre dans un questionnement sans fin à la réplique que je dois m’appliquer à sortir : la rassurer, lui dire la vérité, ou alors -dans le pire des cas- éclater en sanglot et fondre illico dans ses bras. Ma bouche s’entrouvre et se referme à une allure intenable, incapable de me décider quant à l’attitude à adopter. Je tourne en rond, mes pas se mouvant sous le parquet taché de toute part de bière usé avec le temps. Je circule à la recherche de l’étincelle sous ce silence interminable, sous la rigueur de nos souffles et le calme paisible de cette maison et de tout son quartier étudiant. J’ai déjà fait le tour de la table basse sous une allure de limace écervelé, empoignant un autre fauteuil à mes cotés. Je sais à quel point mon silence doit l’achever, à quel point elle doit fondre dans le désarroi. Car j’ai toujours autant l’impression de me braquer et que le temps où nous étions constamment collés semble loin. Alors qu’au fond il est proche et même toujours présent. « Tu ne trouves pas ca stupide toi de croire que tout ira bien … alors que ca ne sera pas le cas. A moins qu’un miracle se produise bien entendu. Tu as toujours été si naïve … » Au fond j’avais raison, je n’aurai pas du ouvrir la bouche et actionner mes cordes vocales …

    Encore un pouffement de ma part et je finis par m’accoster à la fenêtre voilée d’un rideau, continuant incessamment à lui tourner le dos. Après une légère ouverture, le noir de la vaste rue est toujours aussi lugubre, s’équilibrant pourtant avec le réverbère et le reflet de la pluie ne cessant de couler depuis des jours et des jours. Son ruissèlement continu en espérant que pour l’enterrement, cette ville nous laisse en paix quelques heures … Je finis par détacher mes doigts du tissu et revenir vers elle. Elle n’a pas bougé d’un millimètre, assise d’une façon horrifié sur ce canapé. « Tu crois que … enfin pour demain … je devrais préparer un discours ou quelque chose ? Après tout j’étais un peu le seul véritable ami qu’il avait. » J’avoue que je n’étais pas adepte des cas de conscience dans le genre, à vrai dire je n’y avais même pas réfléchit jusqu’ici, sachant qu’elle prendrait la décision à ma place. « Car … je sais pas si j’en aurai la force au fond. » J’ai fini par m’accoler à nouveau au canapé, m’épongeant sous mes jambes. Mes yeux se délectent à nouveau dans le noir, je crois que je retiens une larme. Un pincement des lèvres en supplément, jusqu’à ce que je les réouvre pour m’apercevoir qu’elle s’est déjà relevée et qu’elle me serre de toutes ses forces dans ses bras, retenant mon dos du mieux qu’elle le peut. Je fonds, je fonds littéralement, laissant divaguer ma peine sous mes joues, laissant l’eau s’évaporer enfin. Alors que sans m’en rendre compte je lui coupe la respiration à la serrer aussi fort à mon tour. Car mon corps se saccade sous l’effritement de mon souffle et ma respiration, sous l’épaisseur de mes larmes. Mon corps trop fragile transportant pourtant toutes ses dernières forces en elle.
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MessageSujet: Re: the midnight of confession; tara.   the midnight of confession; tara. Icon_minitimeJeu 13 Aoû 2009 - 1:43

    Il ne comprend pas. Il n’a jamais compris. Ou alors il a toujours fait comme si c’était le cas. Je ne suis pas stupide. Je sais comment se déroulent les choses. Elles ne vont jamais en s’arrangeant. Non, elles ne s’arrangent que si on le veut vraiment. Et parfois on a beau vouloir de toute ses forces, tout s’écroule autour de soi. On se fait écraser par des montagnes de problèmes et de peines apparemment impossibles à résoudre. Alors on fait comme si tout allait bien. On gère tant bien que mal les émotions qui nous accablent toujours plus. Et les gens pensent que l’on va bien. Sauf que je refuse de croire que malgré tous les malheurs du monde, il n’y a aucun espoir pour que tout s’arrange. Je dois dire que je n’ai jamais été à plaindre. J’ai toujours eu une vie géniale. Une famille merveilleuse, des études réussies, des amis sur qui compter. J’ai très peu connu la peine. Et maintenant qu’elle m’assaille jour après jour, j’ai l’impression de ne pas pouvoir y faire face. Pourtant je sais que baisser les bras n’est pas la solution. Je sais que me morfondre dans mon coin ne fera pas revenir ceux que j’aime. Je sais que me montrer faible n’aidera pas ceux qui sont encore là et qui ont besoin de moi, là, dans l’instant présent. Enzo est l’un de ceux-là. Il en est peut-être conscient, peut-être pas. Mais une chose est sûre, il est aussi perdu que chacun d’entre nous. La perte est un sentiment horrible. On ne s’en remet jamais réellement. Et j’ai bien peur qu’il ait raison. Je dois être la seule qu’il lui reste. D’ailleurs, beaucoup se demandent encore pourquoi. Pourquoi je suis là, à ses côtés. Pourquoi je lui fais confiance. Pourquoi il est aussi important pour moi. Je crois que je ne saurais pas l’expliquer. Il compte, c’est tout. Il a surgi de nulle part, m'a tendu la main, et je n'ai fait que lui rendre la pareille. Les gens ont beau pensé que c'est le pire des salauds, je sais que ce n'est pas le cas. Pas réellement tout du moins. Il est perdu. Il est resté le gosse sans repères qu'il était autrefois. Et la seule protection qu'il a trouvée c'est de tenir les autres à l'écart. Mais pas avec moi. Non, pas avec moi. Je ne sais pas pourquoi. Pourquoi il me fait confiance, pourquoi il me laisse entrer dans son intimité. Et encore moins pourquoi il m'écoute. Mais je ne me pose plus la question depuis longtemps. Vous savez, je pense qu'elle est indigne d'intérêt désormais. Les choses sont comme elles sont et elles sont très bien ainsi. Et tandis que les trois quarts de Greenville préfèrent l'éviter, je place tout ma confiance en lui. C'est mon ami, et encore plus que ça. On me rit au nez quand je dis que c'est une amitié bien au-delà des mots. Personne ne veut croire qu'une amitié aussi platonique puisse exister. Mais peu m'importent les mauvaises langues. Peu m'importent les sceptiques. Et je crache sur les préjugés qui affirment qu'une réelle amitié entre un garçon et une fille ne peut exister. La nôtre dure depuis que je suis arrivée à l'université et j'espère bien qu'elle continuera comme ça longtemps encore. On croit toujours que c'est lui qui a le plus besoin de moi, mais j'ai tout autant besoin de lui désormais. Il compte énormément, autant qu'un frère, peut-être même plus. Disons plutôt que ce n'est pas tout à fait comparable. Et ce, même s'il a été plus distant avec moi ces dernières semaines qu'il ne l'a jamais été. Je pourrais me sentir frustrée, abandonnée. Mais je comprends trop bien son envie, son besoin de solitude. Cependant, je n'ai pas pu m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Les gens meurent autour de nous, la peine et la souffrance se répandent comme une traînée de poudre. Et il est moins insensible qu'il ne veut bien le faire paraître. Ces choses l'atteignent aussi, de près ou de loin peu importe. Qu'il en soit conscient ou non. Et c'est dans un moment pareil que je ne peux me résoudre à l'abandonner.

    Cette nuit nous permettra peut-être de faire le point, de nous retrouver comme avant, qui sait. Je l'espère sincèrement. J'espère que l'on pourra retrouver le peu de sérénité qui nous habitait lorsque l'on se retrouvait tous les deux. Et mes yeux plongés au fond de ses iris si sombres, je m'attends peut-être à un miracle. Il ne répond pas, s'emmure à nouveau dans son silence. Je ne suis pas sûre de pouvoir encore le supporter, mais je trouve la force de le faire. Tout ce que je veux, c'est qu'il s'ouvre à nouveau à moi, qu'il ne baisse pas les bras. Et égoïstement, j'espère bien qu'il sera toujours à mes côtés, pour me rassurer, me protéger peut-être. Comme cet après-midi si lointain désormais où il était venu à mon secours. Dans cette grotte obscure, emplie d'eau. Sans lui, je n'aurais pas eu la force de traverser cette épreuve. Mais il était là. Et j'ai dans l'espoir que ce sera toujours le cas. Son silence me fait douter pourtant. Je l'observe qui se relève, qui hésite. Puis qui fait les cents pas dans la pièce. Il tourne en rond sans prononcer un mot et je ne bouge pas d'un millimètre tandis que l'orage gronde au dehors. L'ambiance est lourde. Et je ne parle pas que de celle qui plane sur la ville depuis des semaines. Dans cette pièce également. Le silence enveloppe tout le petit salon d'étudiants. Seuls les pas d'Enzo sont audibles. Et la vielle ampoule au plafond grésille, comme toujours. Encore une fois, je pense à la changer, mais je l'oublierai demain. Petit détail insignifiant, conséquence d'un événement bien plus grave. Si je dois m'occuper de tout cela, c'est parce que désormais j'ai été « élue » présidente de la confrérie. Deux d'entre eux se sont succédés. J'ai si peur d'être la suivante. Mais je m'empêche sans cesse d'y penser. Je préfère me concentrer sur la voix de mon ami, dont la réplique me cloue sur place. Mieux vaut ne rien répondre. Notre dernière conversation s'est si mal déroulée que je préfère ne pas déclencher les hostilités. C'est sa manière à lui de se protéger, ça n'y changerait rien. Imaginer le pire pour ne pas souffrir, tandis que moi, petite naïve, préfère espérer à des jours meilleurs et me retrouve avec ma seule déception. Mais est-ce vraiment de la naïveté ? Peu m'importe après tout, car les doutes d'Enzo me tiraillent également. Et sa question resserre ma poitrine, bien que je connaissais très peu Noah. Je ne peux d'ailleurs qu'imaginer la peine qu'il peut ressortir en ce moment-même. Un déchirement peut-être, un trou béant, comme un manque. Quel que chose d'indescriptible qu'on ne peut expliquer à quelqu'un qui ne l'a jamais vécu. Mes yeux se détournent et je me mordille la lèvre. Mon regard reste fixé sur cette cigarette qui se consume seule désormais dans son cendrier, pitoyable. La fumée s'en échappe en volutes irréguliers. Et à peine finit-il sa phrase que j'entends un murmure s'échapper de mes lèvres.

    « Je suis sûre que ça lui aurait fait plaisir... »


    Ma tête se tourne alors qu'il se rapproche à nouveau du canapé. Je le sens perdu, sa détresse est palpable. Et ses lèvres tremblent à peine que je me déplace immédiatement à ses côtés pour le prendre dans mes bras. Instantanément, il se libère, laisse couler ses peines. Je les partage avec lui, je porte ce fardeau avec lui. Il n'est pas seul, il le sait, j'en suis persuadée. Et tandis que ses sanglots nous font trembler tous les deux, mes larmes coulent lentement. Les lèvres serrées, je m'empêche d'éclater en sanglots. Pour une fois, c'est à moi de l'aider à porter ses peines. Une main se pose sur sa nuque, tente de l'apaiser. L'autre sur son épaule, je lui fais savoir qu'il peut se laisser aller. C'est le genre d'étreinte qu'on ne peut briser, qu'on ne peut comprendre. J'absorbe toute cette peine qu'il libère. Et j'espère de tout mon être que ça l'aide réellement. Et tandis que les secondes passent, les minutes, je resserre un peu plus mon étreinte. Mais des pas interrompent un moment que je pensais figé dans le temps. Un escalier qui grince, quelqu'un qui entre dans le salon. Mon regard se retourne vers le jeune homme qui a l'air surpris. Et je ne sais pas pourquoi, mais cette intrusion dans notre intimité a le don de m'irriter plus que je ne le pensais.

    « Quoi, t'as un problème ? »
    « J'ai...j'ai entendu du bruit. J'voulais juste voir si...tout allait bien... »

    « Et maintenant que c'est fait tu peux retourner te coucher ! »

    Il retourne sur ses pas, encore plus perturbé qu'en arrivant. Je ne me rappelle plus son nom, Michael, Miguel, peu importe. C'est un première année que je ne connais que de vue et il n'est pas vraiment apparu au bon moment pour ainsi dire. Enzo n'a pas bougé, son corps tremble encore contre le mien. Je tente de le rassurer, je tente de l'empêcher de sombrer. Mais je n'ai jamais réellement su comment m'y prendre je crois.

    « Enzo...je sais que ça paraît impossible, carrément insurmontable. Et tu peux me traiter de pauvre cruche naïve autant que tu veux, mais ça va passer. Tu sais aussi bien qu'moi que la peine ne s'en ira jamais, mais je te promets qu'elle diminuera. Je t'y aiderai, peu importe le temps que ça prendra. »

    Ma voix tremble. Je ne suis pas sûre qu'il croie à mes paroles. Mais je ne vois pas quoi dire d'autre. Je dois dire que je ne suis pas très douée pour trouver les bons mots lorsqu'il le faut...
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