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 ~ 6 bottles went down the drain.

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AuteurMessage
Midnight Matthews
|Dive|
In her Midsummer Night's Dream
Midnight Matthews


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{ Catch The Myths }
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MessageSujet: ~ 6 bottles went down the drain.   ~ 6 bottles went down the drain. Icon_minitimeMer 30 Sep 2009 - 19:09

~ 6 bottles went down the drain. 139453643 ~ 6 bottles went down the drain. 617608016
feat billie & midnight

Can't count all the eyes that stare,
Can't count all the things they see,
She kills with no life to spare,
Just victims are left to bleed,
One drink and the pain goes down,
Soft shadows lay by her feet,
Lay soft as you slowly drown,
Lay still as you fall asleep.
Fall asleep.


Virée nocturne en boîte de nuit. Pur acte de sado-masochisme social. Il y a comme une équation à établir entre ces deux phrases nominatives, comme une corrélation entre mon état présent, ma présence ici, et mes envies passées. Je savais que cela allait m’être terriblement nocif, qu’il n’y avait rien de pire pour moi que le mélange alcool et peuple, qu’il en ressortait toujours cet espèce de danger imminent et imprévisible, ce je ne sais quoi qui n’allait pas tarder à survenir, qui consisterait peut-être en une simple mauvaise blague, ou bien peut-être irait-ce beaucoup plus loin. Quand certains se droguent à leur ecstasy, coke ou autre misérable substance de la même engeance, je me dope au relations humaines dévastatrices. Beaucoup moins cher. Lamentablement, et pourtant toujours avec cette étrange prestance inqualifiable qui m’est propre, je traîne ma carcasse maigre en chair fraîche et en formes généreuses jusqu’aux toilettes les plus proches. Sans prendre la peine de vérifier que c’est bien face à des « dames » que je me retrouverais. Je m’en moque. J’ai l’alcool mauvais, l’alcool lucide, et pourtant l’alcool arrogant. J’ai l’arrogance -et je me plais à croire qu’il ne s’agit pas de prétention- de croire que je peux tous me les faire, et dans ma bouche l’expression ne sonne jamais très suggestive, car même ceux qui ne me connaissent ni d’Eve ni d’Adam sentent bien que cela n’a rien d’une proposition d’ordre sexuelle. A défaut d’avoir la fièvre du samedi soir, j’ai la fureur de vivre et ça m’est amplement suffisant. Je claque la porte, par frime, parce que je suis en état de le faire, parce que je me sens permise de tout, et surtout, surtout, parce que je suis dans un état d’esprit tel qu’un manque aussi flagrant de subtilité ne me choque même pas. Je ne me ressemble pas, je ne me ressemble plus. Je ne claque jamais les portes. Je les referme doucement, docilement, derrière moi, sans faire le moindre bruit. Et puis je m’y adosse, un sourire équivoque aux lèvres. J’aime sourire quand rien ne me pousse à le faire.

Les filles, à l’intérieur de la petite salle trop étroite, me regardent fixement de leurs yeux globuleux, dont les traits disgracieux sont accentués par une peut-être trop généreuse couche de mascara qui atteste d’un manque profond de goût pour l’exercice rigoureux qu’est le maquillage. Puis, elles se regardent entre elles et se mettent à glousser. Je ne porte pas de mascara. Je ne suis même pas coiffée. Ai-je seulement des bijoux ? Je ne le sais plus. J’esquisse un pas sur le côté, comme un fauve en cage qui recherche le meilleur angle d’attaque, afin de venir à bout de ce dompteur audacieux qui s’est cru capable de gérer une telle puissance offensive. Il fait chaud, très chaud. L’atmosphère suffocante me pèse, j’ai envie d’air frais mais, sous ce désir de sortir d’ici se cache un autre, plus profond ; comme une envie latente de rester à souffrir de cette moiteur hautement désagréable et de ces pimbêches hautement affligeantes, consternantes, et d’autres mots avec la même terminaison que les minces notions de décence qui me restent m’empêche d’écrire. Moi, j’ai envie d’être pédante. Mais ça ne produirait strictement rien de concret, ça ne leur ferait aucun effet, alors, à la place, je replace consciencieusement mes bagues, pointe les articulations en dehors, et assène un violent coup de poing à la fille la plus proche.

Je suis dangereuse. Dans la béatitude de cette constatation, je ne remarque même pas que les bras puissants qui me traînent à l’extérieur me considère sans plus d’intérêt que si j’avais été un vulgaire sac de patates. Pour eux, je suis un poids plume. Ca devait se terminer comme ça. Ca se termine souvent comme ça. Plus tard, je me retrouve assise sur un trottoir, une bouteille à la main, une bouteille à la bouche. Je suis une fille à bouteilles. Les verres, ce n’est décidément pas mon truc. Sans prendre en compte les considérations d’ordre pratique (je les renverse systématiquement, ma main ne semble pas adaptée à leur forme et je peine à les porter sans dommages jusqu’à ma bouche) je les trouve purement et simplement laids et dépassées. J’ai passé l’âge de vouloir le verre Pocahontas, avec les petits trucs qui bougent sur le côté, fermement coincés entre deux parois transparentes plus ou moins résistantes. Je n’ai jamais eu de verre comme celui là. J’aurais aimé, mais non. Longtemps, j’ai voulu ressembler aux autres gens de mon âge. Vivre les mêmes expériences, posséder les mêmes jouets, les mêmes gadgets, jouir des mêmes sensations, m'exprimer avec les mêmes termes, les mêmes expressions. Longtemps j’ai aspiré à cet idéal déjà largement convoité par une majorité certaine, longtemps j’ai été déçue de ne pas pouvoir y accéder, malgré mes laborieuses tentatives maintes et maintes fois répétées. J’aurais voulu être comme elles, ces filles qui gloussent, qui ne savent pas mettre de mascara mais ne ressentent visiblement aucune honte à l’idée d’en avoir jusqu’aux sourcils bien que leurs cils en soient épargnés. J’aurais voulu avoir de jolies sandales dorées, j’aurais voulu faire partie d’un tout, d’un ensemble auquel j’aurais pu me rattacher, m’identifier. Je voulais appartenir à quelque chose ou à quelqu’un. J’ai essayé, en vain. Les échecs continuels ont fini par avoir raison de moi, et je suis devenue ce que je suis à présent. Un être indépendant. Trop indépendant ? Et maintenant, alors que mes yeux sont irrémédiablement attirés par ce que je crois distinguer, ce que je qualifierais de fines particules en suspensions, mais qui ne doivent en réalité n’être qu’un début d’hallucination, et maintenant, j’ai honte, terriblement honte, de ces tentatives infructueuses qui ont rempli ma jeunesse, qui ont comblé les moindres petits vides de cette période qui n’aurait jamais du être ainsi, là où aurait du s’étendre librement et à perte de vue espoir, joie de vivre et lucidité. J’aurais voulu appartenir à quelqu’un. J’aurais voulu ne jamais vouloir appartenir à quelqu’un.

J’ai toujours eu cette espèce de pudeur, par rapport à moi même. Non seulement pudeur physique, qui se traduisait par la nécessité de revêtir un maillot de bain quand je prévoyais de passer une petite demi-heure à feindre l’aboulie dans ma baignoire, mais aussi pudeur sentimentale, qui m’empêchait de m’étendre en long et en large sur les points faibles de ma psyché. Ce n’était pas de l’orgueil, puisque mon orgueil se manifestait de manière particulièrement subtile -c’est à dire que j’avais atteint le paroxysme de la fierté, au point où l’on en vient à se sentir supérieur à tous parce que nous admettons nos faiblesses sans difficulté apparente, comme si cela ne nous coûtait rien et ne nuisait à rien à notre suprématie démontrée- non, c’était indéniablement et véritablement une forme particulière de pudeur. Aussi, alors que je réalisais que j’en venais à faire preuve de jérémiades d’un fort mauvais goûts, je me repris immédiatement en main. Mes pensées nébuleuses cherchèrent, en vain, à s’articuler autour d’un véritable trou noir cérébral. Je m’interdisais de penser. Je ne voulais que ressentir. Ma main gauche fermement resserrée sur le goulot de ma compagne de soirée, je tâtonnais le sol de la droite et m’extasiais devant la parfaite rugosité du trottoir. Tous ses petits grains sous mes doigts, tous différentes, tous placés aléatoirement ; il n’y avait rien de réfléchi là dessous, ce n’était pas calculable. Tout m’émerveillait, et ce n’était pas uniquement grâce à cet état particulier dans lequel me plaçait la surconsommation d’alcool, non, c’était en grande partie due à ma philosophie de vie, et à cette insatiable soif de vivre qui me caractérisait. Tout m’émerveillait, les couleurs, les motifs, les silhouettes, les textures, ces trois dimensions qui se mêlent pour n'en former plus qu'une, plus grande, plus spacieuse, plus accueillante, plus chaleureuse. Je sens la chaleur. Les gens marchent, passent près de moi, et ça m’émerveille aussi ; ils ne me voient pas. Peut-être suis-je cachée, peut-être sont-ils préoccupés, je m’en moque bien, au fond. Peu importent les raisons. Sans me relever, je m’efforce de reculer quelque peu, jusqu’à attendre le mur le plus proche, contre lequel je m’adosse. Observatoire de fortune que j’adopte immédiatement. You speak and make time stand still, and each time you walk right on by...
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