« — comody. » ; terminé !

paris, 18 décembre 1989. Un hôpital du centre ville.
protagonistes ; camélia & filip jakeson.

Spoiler:

Je crois que l'appellation amour vache intitulerait tellement bien l'amour qui unissait Camélia et Filip. Ils s'aimaient sincèrement, oui. Mais dans le fond, ils s'aimaient d'un amour sincère et inconditionnel. Elle, la bohème à l'esprit plus qu'ouvert sur le monde et lui, l'aristocrate français guindé autant dans ses valeurs que dans ses attitudes. Et pourtant, ils avaient eu ce qu'on nomme un coup de foudre réel et persistant. Ils s'aimaient toujours comme au premier jour après un an et demi, et c'est ainsi qu'ils décidèrent d'avoir un enfant. Pour en quelque sorte officialiser leur amour, une sorte de trophée à brandir aux yeux et aux vus de tous. C'était une merveille de bébé avec des yeux d'un bleu lagon captivant et déjà quelques touffes de cheveux bruns fins et lisses sur le crâne. Elle était jolie, avec ses traits délicats et son visage angélique. Elle ressemblait déjà beaucoup à sa mère. Beaucoup trop. Et pas assez en même temps. Et au milieu de tout ça, il y avait la mère de Filip qui ne supportait pas Camélia et que Camélia ne pouvait voir en peinture. Dommage, contradictoire, ennuyeux, source d'ennuis. En tout cas, les dîners de famille étaient toujours plus que folkloriques et une équipe de reality show y auraient sûrement trouvé un principe d'émission intéressante. Quoiqu'il en soit, Camélia sortit de l'hôpital et la vie reprit son cours, avec un bébé en plus sur les bras. C'était un bébé modèle qui faisait ses nuits sans interrompre le sommeil de ses parents et qui avait un appétit fourni, et qui ne pleurait jamais trop longtemps. Et par dessus tout, elle rigolait tout le temps et était très éveillée, pour le bonheur de ses deux géniteurs comblés. Leurs amis s'extasiaient souvent devant cette petite merveille de la nature, et cela par dessus tout les comblaient de bonheur...

chapitre second; children are always right, do you know..

paris, 20 juillet 1992, place du trocadéro.
protagonistes : camélia & comody jakeson.

Elle avait une jeunesse parfaite depuis 4 ans. Par jeunesse j'entends bien sûr petit enfance, pas cette période post adolescente ou l'on se croit jeune – à raisons - & ou l'on se permet toutes sortes de choses avec la bonne excuse que « nous sommes jeunes et nous profitons de la vie ». Non, Comody était encore à l'étape bienheureuse ou profiter de la vie se résume à avaler goulument une marmelade de fruit, piquer du chocolat dans la grande armoire familiale ou encore, se questionner sur la couleur appropriée pour colorier un lapin sans fautes de gouts. Elle avait donc quatre ans en 1992 quand le scandale éclata. Pour clarifier un peu le tableau de la famille Jakeson, il y avait donc le côté paternel: riche, ternes, insipides, droits, omniprésents et pourtant très vieux jeu. Et puis, le côté maternel – Ullial: fous, imprévisibles, colorés, ouverts d'esprits. En clair, tout ce que l'un détestait était présent chez l'autre, et pourtant, Filip & Camélia étaient fous l'un de l'autre. Les différences attirent toujours, dans un premier temps. Avant qu'elles ne séparent définitivement les personnes. Ce jour là, Camélia prit la main de sa fille, et l'emmena faire une ballade place du Trocadéro, prétextant de profiter de la vue qu'elle offrait. Comme d'habitude dans le métro, la petite s'amuser à coller son nez contre la vitre à chaque station, faire des grimaces aux autres passagers et à engager de passionnantes conversations sur « un lapin est t'il plus réaliste colorié en blanc ou en noir? » avec les passagers qui au mieux, trouvaient cette conduite embarrassante pour la mère mais très mignonne venant d'une petite fille aux yeux bleus en amandes et aux épais cheveux bruns. Une fois sur la place, elle la fit asseoir sur les marches & la regarda droit dans les yeux, les larmes aux yeux et un sourire peiné aux lèvres.

CAMELIA – Chérie, il va falloir que maman s'en aille. Pour longtemps.
COMODY – Alors je viens avec toi !
CAMELIA – Non... Tu dois rester avec ton père pendant mon absence.
COMODY – Tu pars longtemps ?
CAMELIA – Oui. Tu seras sûrement très grande quand je reviendrai.
COMODY – Grande comme toi ?
CAMELIA – Oui, grande comme moi mon ange. Tu sais prendre le métro toute seule, hein? Tu te souviens de ce que je t'ai appris? Alors prends ce ticket et retourne à la maison. Ne parle pas aux inconnus et marche vite. Ton père sera sûrement à la maison.
COMODY – Non ! Pourquoi tu pars ?! Pourquoi tu me laisses toute seule ? Tu m'aimes plus, c'est ça ? Tu veux me laisser à papa parce que tu m'aimes plus... Reste ! Ou la malédiction de l'éléphant gris sera sur toi...
CAMELIA – Non, je pars. Je n'ai pas d'autre choix ma Comy. Sois sage, sois prudente. Je serai toujours là... Dans ton coeur. Je t'aime.

Ce jour là en retournant chez elle, la petite fille ne parla pas aux inconnus, ne fit pas de grimaces contre la vitre et se roula en boule sur son siège, sanglotant sous le regard interrogateur des autres passagers. Elle refusa toute aide en secouant vivement la tête et finit par rentrer chez elle, sa bouille d'enfant ravagée par des larmes de tristesse. Elle ne savait pas encore que sa mère était partie à cause de son père, et c'est dans les bras du géniteur qu'elle se réfugia à peine passé le seuil de sa maison. Elle pleura toute la nuit, et se réveilla le lendemain matin avec une incroyable sensation de vide. Le vide que peut ressentir une fillette de quatre ans, à qui on vient d'annoncer qu'elle ne reverrait plus jamais sa mère avant d'être une adulte. Et cette fillette a beau avoir seulement quatre ans, elle est assez grande pour comprendre ce que cela signifie par elle même. Sa mère s'en va, et elle ne la reverra plus. Adulte ou pas cela ne change rien du tout.

chapitre troisième; when I grow up, fucked off !

paris, 5 juin 2003, maison jakeson.
protagonistes : comody jakeson & julàen mcfish.

C'était le premier à craquer pour ses pommettes roses & pour ses yeux en amandes d'un bleu lagon. C'était le premier à trouver ses cheveux bruns magnifiques. C'était le premier, mais pas le dernier. Quoiqu'il en soit, cela faisait presque trois mois qu'il était le premier et, à cette occasion, elle avait sauté le pas et elle lui avait proposé qu'ils se voient... chez elle. Non pas, qu'elle aie des idées salaces derrière la tête, non, mais elle avait tendance à être gênée de la somptueuse demeure que son père possédait. Elle avait tendance à être gênée des trois Aston Martin garée devant la maison alors qu'elle y vivait seule avec son père et sa blondasse, elle était gênée par le nombre incalculable de gouvernantes, cuisinières, et autres techniciennes de surface, elle était gênée des riches tissus tendus sur les murs et des grandes armoiries Jakeson accrochée au dessus de la cheminée, elle était gênée des énormes jardins avec fontaines ou s'affairaient plusieurs jardiniers de talent. Oui, de toute manière, Comody était dans cette très courte ou on est gêné de tout ce qui concerne la famille, surtout si la famille en question est une des plus prestigieuses du pays. Elle avait donc invité Julàen, à peu près sur qu'il ne s'intéressait pas à elle juste pour son nom de famille et le respect qu'il inspirait. Il eut la réaction appropriée dans ce genre de situation, il ne dit rien. Ce qui rendit la jeune fille très anxieuse. Très anxieuse. Durant la journée, ils se promenèrent dans les jardins, et Comody ne put s'empêcher de tomber dans la plus profonde des fontaines. Morte de rire par le ridicule de la situation, ses bras et ses jambes ne répondirent pas à l'appel de détresse lancé par son piètre cerveau et elle faillit se noyer... de rire. Heureusement que J. plongea à son tour dans l'eau agréablement froide pour repêcher sa princesse très maladroite. Une fois sur le canapé enroulés dans des couvertures - séparées, pas dans la même - comme des dorum de supermarché dans leurs emballages sous vide, et que le dvd fut avalé par la fente du lecteur, elle s'autorisa à détailler le visage de son copain, lequel était étrangement aspiré par le navet qu'elle avait choisi. Elle flippait, et il ne lui adressa plus la parole de la journée. Etait t'il particulièrement impressionné par la demeure de sa copine, ou alors en avait t'il tout simplement marre de ses frasques maladroites ? Ou alors, il était vraiment vexé qu'elle aie vivement retiré la main qu'il avait posé sur le haut de sa cuisse. Elle ne savait pas. En deux mois, ils avaient parlé une fois de sexe et sa position sur le sujet avait été claire. Que ce soit pour qu'ils couchent ensemble ou pour qu'ils commencent par les préliminaires, elle était totalement contre. En fait, elle n'en avait pas envie. Pas avec lui. Elle ne savait pas ce qui cochait chez elle, mais elle n'arrivait pas à trouver d'attirance pour les gens qui semblaient l'apprécier. Elle n'était pas attiré par Julàen alors qu'il l'aimait, elle évitait son père alors qu'il était évident qu'il tenait à elle, elle était exécrable avec sa belle mère nommé Hayley alors qu'elle faisait tout les efforts du monde pour se montrer sympathique... Non, dès que quelqu'un semblait l'apprécier, elle fuyait lâchement. Sûrement encore sous le choc affectif d'avoir été abandonné par quelqu'un qu'elle aimait. Dix ans après, encore en faire des cauchemars, c'est plutot pathétique, non? (Parole de Comody V. Jakeson) Quoiqu'il en soit, après cette journée, elle envoya un lâchement un texto à ce copain entreprenant, lui disant que c'était fini. Etrangement, elle ne l'a jamais revu après. Sûrement parce que dans la lignée de son comportement, elle l'a évité pendant les années qui allaient suivre.

paris, 7 octobre 2005, dans une rue quelconque.
protagonistes : comody jakeson & manollah freeborn.
Evidemment, elle avait bien quelques amis. Du moins, il valait mieux pour elle. Âgée de seize ans à cette époque, elle savait qu'elle pouvait compter sur Manollah. Elles se connaissaient depuis leur naissance, étant nées le même jour et ayant passé le plus clair de leur temps ensemble depuis ce jour là. Manollah avait essuyé seize années de bavardages incessants, de rougissements intenses, de crises de nerfs et de plaintes venant de Comody. Et rien que pour ça, elle méritait une médaille de la bravoure. Sérieux, ouais. En tout cas, en ce 7 octobre, il faisait un froid de faon et emmitouflée dans son écharpe en cachemire et les pieds bien au chaud dans ses Jimmy Choo, la jeune femme accompagnait son amie chez son copain de l'époque. Depuis Julàen, elle avait eu d'autres relations, évidemment. Et pourtant, elle n'avait réussi à être attirée par personne, ce qui faisait qu'elle avait seize ans, et qu'elle était toujours vierge et qu'à ce train là, elle était partie pour le rester encore un moment ce qui avait tendance à beaucoup faire rire ses amies les plus proches. Même si en soit, cette situation n'a rien d'alarmant.