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 Laisse-moi te parler des couleurs (Maia)

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MessageSujet: Laisse-moi te parler des couleurs (Maia)   Laisse-moi te parler des couleurs (Maia) Icon_minitimeVen 24 Juil 2009 - 18:40

Laisse-moi te parler des couleurs (Maia) Rji45i Laisse-moi te parler des couleurs (Maia) Svjuhx

    Mal à la tête, beaucoup trop. Pas idée d'avoir cours le lundi. A 9h00. Alors que sa nuit n'est même pas terminée. La fatigue engourdit tous ses membres. Les grands escaliers du bâtiment semblent insupportables. Une fille qui le salue. Il ne la connaît pas. Ou peut-être que si. Sûrement une de ces silhouettes de la soirée de la veille. Elle vient vers lui, toujours souriante. Mince, évidemment il ignore son prénom. Est-ce qu'il lui a parlé hier ? Aucun souvenir, il était tellement ailleurs. Fatigué. Il ne prêtait attention à rien, aujourd'hui tout est flou. Même les traits de cette demoiselle. Heureusement, quand elle l'approche, elle lui demande de lui rappeler son prénom. Ouf, ils n'ont pas du tant sympathiser que ça. Ou peut-être que si.

      Fille - C'est fou, de parler pendant des heures aux gens de tout et de rien, et d'oublier leur prénom hein ? Il faut dire que j'étais bien éméchée !
      Dorian - Oh, oui
      Fille - Enfin, je suppose que tu ne m'en veux pas, tu avais l'air bien toi aussi
      Dorian - Fatigué
      Fille - Oh oui oui je comprends, bon on se revoit plus tard hein ? Bye !


    C'était donc elle. Celle qui lui avait tenu la jambe pendant une heure trente à lui parler de ses études de physique et de la formation du monde. Une fille intelligente au demeurant, un chouïa superficielle, peut-être. Assez jolie. Il ne savait toujours pas son prénom. Tant pis, elle avait le nez de travers de toutes façons. Dorian sourit. Lui aussi était superficiel, d'une certaine manière. Il n'y avait que certaines beautés artistiquement parfaites qui le fascinaient. Elle ne faisait pas partie du lot, la malheureuse. Peut-être qu'il pourrait se balader avec un papier dans sa poche, une sorte de carte de visite. Avertissant les demoiselles qu'il était toujours très flou, très lointain. Qu'il se laissait souvent aller, pour une nuit, parfois deux ou trois. Mais qu'il oubliait tout, ou faisait mine de tout oublier dans la journée. Au moins elles auraient été prévenus. Doriàn Alex Blueberry, rêveur démuni, fils du Hasard et du Désarroi, ça faisait bien sur une porte d'entrée non ?

    La vie, c'est comme un escalier. On monte, on descend. L'impression de toujours faire le même chemin. Alors que c'est parfois si différent. Tout dépend des gens qu'on croise, des obstacles qu'on rencontre. Un labyrinthe d'escaliers. Indéfini et solitaire. Personne pour nous guider. Moult possibilités de se tromper, de devoir retourner sur ses pas. Les gens courent partout. Alors qu'il suffit de se poser et de réfléchir. Se confronter à soi-même, la seule alternative conduisant au succès. Nourrir des pensées rêveuses, le seul moyen de fuir réellement, en étant sûr de n'être jamais retrouvé. Nous sommes notre propre escalier. Drôle de considération, songe Dorian en souriant.

    Des images de la soirée reviennent en pagaille. Les verres de champagne dans lesquels il trempe ses lèvres. Les cigarettes qu'il roule. Qu'il remplit de trucs illicites. Et qu'il passe à d'autres. Il n'a pas perdu la main, on apprécie ses cônes. Mais pour lui, les soirées ont désormais des limites. Qu'il ne franchira pas. Plus. Plus jamais. S'il faut faire absolument quelque chose pour ne pas être déconnecté de leur délires divers et variés, alors il boira. Il fumera. Des cigarettes. Il se soulera de fatigues et de pensées complexes. Il entrera dans son monde. Son monde si personnel, et partagé en même temps, d'une certaine manière, par tous les shootés qui l'entourent. Il leur expliquera qui ils sont, avec des intonations de vieille voyante extra-lucide. Puis il rira, et on oubliera. Oui, il se souvient encore bien.

    Tiens, là-bas, assise au coin d'un banc. Dorian se sent honteux des pensées festives qui vrombissent dans son esprit. Alors que celle en face de lui n'aura jamais ses images en tête. Jamais. D'ailleurs, le présent n'a plus d'images pour elle, il ne lui reste que le passé. Maia.. Il a oublié son nom de famille. Au moins il se souvient du prénom, hein. Et puis, elle n'est pas comme les autres. Aveugle, on s'en fiche. Une horrible malédiction, certainement. Mais ce n'est certainement pas ça qui fait d'elle une fille différente. C'est la force qui en découle. Et cette capacité qu'elle a eu, qu'elle a encore, de se confronter à soi-même. Oui, cela même que Dorian prône, et qui le fascine. Maia l'a acquis, au plus profond d'elle-même. Elle ne bouge pas, le vent qui joue dans les herbes ne la perturbe pas, une balle qui manque de lui arriver dessus ne la fait pas sourciller. Aveugle. On dirait une statue de pierre.

      Doriàn - Tu sais depuis combien de temps elle est là ?
      Un Delta Nu - Longtemps, peut-être deux heures. Pas très causante hein ?
      Doriàn - Oui je sais. Ca me dérange pas.
      Un Delta Nu - Tu me diras, t'es pas très causant non plus


    L'autre part dans un rire amical. Doriàn arrange ses cheveux, comme chassant de la main la discussion qui vient d'avoir lieu, et les pensées qui l'habitaient quelques minutes auparavant. Il s'assied à côté d'elle, si près qu'elle doit sûrement sentir sa présence. Peut-être le reconnaître, peut-être pas. En même temps, si elle a l'ouïe assez fine, elle a du percevoir leur discussion. L'étudiant n'a jamais bien compris à quel point ses autres sens étaient développés. Egoïstement, il ne s'y intéresse pas plus que ça. Le fait est qu'il n'y pense simplement jamais.

    • A quoi penses-tu ?


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MessageSujet: Re: Laisse-moi te parler des couleurs (Maia)   Laisse-moi te parler des couleurs (Maia) Icon_minitimeJeu 30 Juil 2009 - 0:57

    Les images, les sons, défilaient dans sa tête. Elle se rappelait encore de son visage, de la manière dont elle s'installait dans son fauteuil favoris, celui dont elle refusait absolument de se débarrasser. Puis, ensuite, c'était les sons qui lui revenaient en tête. Sa voix. Le bruit de ses pas. Les phrases habituelles qu'elle aimait prononcer, ses expressions. Et son odeur surtout. Maia aimait tout ce qui pouvait la lui rappeler. Et à présent que sa grand-mère n'était plus là, elle avait peur, si peur de tout oublier. Cette femme pendant plusieurs années avait été presque une mère de substitution pour elle. Elle s'était occupée d'elle, et surtout, ne s'était pas apitoyée sur son sort. Elle avait su lui montrer que son existence n'était pas terminée, et que c'était à elle de prendre sa vie en main. De tout recommencer. Cela avait été dur. Très. Et aujourd'hui, si elle s'en était sortie, c'était grâce à elle. Qui n'était plus, à présent. Cette fuite de gaz, cette explosion. Tout cela n'aurait jamais dû arriver. Elle n'aimait pas cuisiner. Elle n'y avait jamais touché. Or c'était de là, que provenait la fuite, apparemment. Un accident dont était victime une vieille dame un peu sénile. Absurde. Elle en était certaine, ce n'était pas un hasard. Elle se rappelait ce jour où le doyen de l'université l'avait fait appelée dans son bureau pour lui apprendre la terrible nouvelle. Elle se rappela comme elle eut envie de hurler. Le pire fut de ne pas pouvoir rentrer chez elle, sentir encore un peu sa présence. Les dégâts étaient bien trop importants, et ne pouvant vivre seule, elle allait et venait chez les amis de la défunte qui acceptaient de l'héberger. Ce n'était pas idéal, mais mieux que rien. Et pour le moment, elle n'avait pas de meilleure solution.

    Elle n'avait plus éprouvé ce type de sensation depuis son accident. Elle savait à présent qu'il s'agissait du même processus. Le deuil. Dire adieu à la personne qu'elle ne reverrait jamais, comme elle l'avait fait pour celle qu'elle était, autrefois. Elle s'était rendue au cimetière, très tôt ce matin là. Elle n'arrivait pas à dormir. Elle avait demandé à ce que l'une de ses amies l'y dépose. Mais elle s'était alors aperçue qu'elle était tout simplement incapable de retrouver la tombe qu'elle recherchait. Et cette simple constatation suffit à laisser échapper quelques larmes de ses yeux. Elle s'était donc assise dans l'herbe. Elle avait besoin de réfléchir, de se retrouver. Être seule. Et le cimetière était l'endroit le plus paisible qu'elle aurait pu espérer trouver. Elle serait restée la journée entière, si elle l'avait pu. Mais son amie ne tarda pas à revenir, et à manifester sa présence par une main sur l'épaule, signe qu'il était temps de partir pour se rendre à l'université. Obéissante, Maia ne broncha pas et la suivit sans un mot.
    Elle n'avait pas réellement l'intention de se rendre à ses cours. Elle n'en avait pas la moindre envie, elle qui se refusait pourtant habituellement à les manquer. Mais aujourd'hui, elle ne pouvait rester à l'intérieur sans avoir l'impression d'étouffer. Alors, elle se dirigea vers le parc qui bordait les bâtiments. Elle savait à peu près dans quelle direction trouver le banc, et continua jusqu'à ce qu'elle le heurte de sa canne. Elle s'en approcha progressivement, à tâtons, et finit par s'y assoir, posant l'objet près d'elle. Elle n'avait pas pris la peine de retirer les lunettes de soleil qu'elle ne portait habituellement pas au sein même de l'université. Elle écoutait vaguement les conversations autour d'elle, n'y prêtant en réalité pas une très grande attention. Elle essayait simplement de vider son esprit. Il était ensuite plus facile de se remémorer certaines choses.

    Ce fut alors que son oreille perçut une conversation qui attira davantage son attention, sans doute car il était évident qu'elle en était l'objet. Et pourtant, elle y était habituée. Être handicapée d'une quelconque manière que ce soit vous amenait obligatoirement à devenir le centre d'attention des autres. Elle l'avait très rapidement compris, et avait fini par s'y faire. On s'habitue à tout. Cependant, elle fut persuadée de reconnaître l'une des deux voix. Mais à cette distance, elle n'aurait pu le jurer. Elle ne savait depuis combien de temps exactement elle se tenait là, immobile. Trop longtemps sans doute. Assez pour attiser la curiosité, puis la lassitude. On finit par s'habituer à cette fille, statue de glace sur ce banc, et par ne plus la regarder. Elle faisait partie du décor à présent, et l'on ne s'étonnait plus vraiment de son étrange comportement.
    Elle fut sortie de ses pensées, par un pas, une présence qu'elle connaissait. Elle avait appris au fil du temps à reconnaître les autres par ce bruit, par leur odeur, et surtout le son de leur voix, spécifique à chacun. Doriàn. Un garçon bien étrange. Il ne ressemblait à personne, et c'était peut-être pour cela qu'elle l'appréciait tant. Aussi peu bavard qu'elle, aussi insolite. Mais ce qui lui importait le plus était qu'il n'avait pas pitié d'elle. Ou du moins, ne le montrait pas. Elle lui en était intérieurement reconnaissante. Parler, sans essuyer la compassion était une chose bien trop rare, et pourtant nécessaire à ses yeux. Et à ce moment précis il était bien la seule et unique personne qu'elle pouvait désirer avoir à ses côtés. Elle n'eut pas besoin de tourner la tête. Elle sentait qu'il était là, assis près d'elle. Nul besoin de salut inutile, de conversation sans substance. Entre eux, c'était direct, franc, court. Peu de mots pour dire beaucoup. Elle avait quelques difficultés à s'exprimer, elle s'en rendit compte, elle qui n'avait pas prononcé un mot depuis l'instant où elle s'était levée.

    « J'essaie de ne pas l'oublier. »
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