EVY • carry on my wayward son

« Nous allons commencer par le plus simple. Comment vous appelez-vous ? »

La jeune femme soupira bruyamment et le regarda d’un air blasé avant de se taire quelques instants.

Citation :

Il y a vingt quatre années, par une belle matinée printanière, un bébé vu le jour à Paris, en France. Ce bébé était une petite fille, un peu bouffit mais tellement mignonne. Sa naissance ne provoqua aucune complication, mais le bonheur de son père et de sa mère qui pour la première fois, accueillaient dans leur cocoon un petit être fragile et doux. Evelyn Bellone Rose Carnahan Hannigan. Oui cela fait long pour une simple petite fille, mais Kathlyn Carnahan n’aimait pas les choses simples et trop courantes. Ses prénoms furent choisis avec le plus grand soin et beaucoup d’amour. John Hannigan, homme à l’apparence froid et distant, semblait transformé par l’arrivée de sa petite-fille, sa princesse comme il aime l’appelait, même après vingt-quatre ans. La petite américaine naquit en France, un pays qu’elle n’affectionne pas particulièrement, après tout ce n’est pas son pays, mais elle y porte tout de même de l’affection. Le vin et le Louvre sont les seuls choses qu’elle adore de ce pays, en plus de son histoire et de ses coutumes. Il y a vingt quatre ans, Evy n’était qu’un bébé, une petite fille entrant dans le monde. Aujourd’hui, elle a changé, et elle ne regrette pas sa vie et ses choix… Enfin en partie.

« Je ne vois pas ce que ça peut vous faire à vous… Appelez-moi Evy.»
« Enchanté Evy. Moi je suis le docteur Robson, mais appelez-moi Henry si vous le souhaitez. Bien, maintenant parlons de votre enfance et de vos parents d’accord. »

Evy le regarda et se demanda un instant comment elle a pu accepter une telle connxrie. Venir voir un psychologue, pour qu’il dise quoi ? L’entendre parler de choses censées et de le voir vous regarder de haut. Ou encore de le voir gribouiller sur son petit carnet, en faisant semblant de vous écouter, alors qu’en réalité vous n’êtes qu’une personne de plus, posant votre derrière sur son sofa écru et doux.

Citation :

Son enfance n’a pas était très compliquée ou encore mouvementée. Elle était plutôt heureuse, elle était bien traitée et aimait ses deux parents. Evy a grandit à San Francisco, dans une belle maison victorienne située à l’écart du centre de la belle et grande ville. Jusqu’à ses douze ans, la jeune fille ne faisait pas grand-chose. Peut-être un peu de vélo entre copines de l’école et les jeux d’enfants qui accompagnent cette période. Jusqu’à ses huit ans, tout se passa extraordinairement bien. Son père et sa mère semblaient amoureux. Le problème c’est qu’ils ne l’étaient plus depuis bien longtemps. Kathlyn et John finirent par divorcer, en posant inconsciemment un ultimatum à la petite fille qui ne savait quoi répondre. Chosir entre sa mère, qu’elle ne verra pas beaucoup à cause de son travail contraignant, ou alors suivre son père au Nouveau-Mexique et finir par expédié chez sa mère ou sa grand-mère. Evy choisis de rester avec sa mère et supporta sans rien dire le divorce assez difficile de ses parents. Elle se sentait seule et trahie. Un sentiment normal après tout. Puis, après cette période assez dure il faut l’avouer, Evy continua le cours de son enfance sans évènement de supplémentaires. Bonne élève à l’élémentaire mais assez bavarde, la petite Evelyn passa son enfance comme la plupart des autres enfants et arriva à l’adolescence. Plus vite qu’elle ne l’aurait voulue.

« Je n’ai pas eu une enfance malheureuse si c’est ce que vous voulez savoir. Mes parents ont simplement divorcés, pas de quoi en faire un cake si ? Et puis qu’est-ce que vous écrivez sur votre cahier là ?»
« Evy, vous n’avez pas à avoir de retenue envers moi, je suis là pour vous aider vous savez. Vous pouvez parler et vous vider. J’écris seulement ce que vous me dites. Et autant dire qu’il n’y a pas grand-chose. »

Henry lui montra son petit carnet, et effectivement, il disait la vérité. Evy le regarda et se sentie bête. Elle et sa carapace. La jeune femme se calla dans le sofa écru et se remémora son adolescence.

Citation :

Une fois l’enfance passée vient l’adolescence. Sûrement la période la plus bizarre et la plus compliquée dans une vie. Entre l’acné, les amours et les cours, les parents sur le dos et les obligations, nous ne prenons pas le temps de remarquer la chance que nous avons. Evy entra au collège, puis au lycée. Elle suivit son cycle normalement, avec quelques petits chamboulements mais rien de terribles. Mise à part le fait que son père ne donnait plus aucuns signes de vie. Elle lui en voulait, cet homme lui avait dit qu’il reviendrait et que jamais il ne l’a laisserait. Et bien il lui a bien menti. Evy attendait son père jour après jour. Devant son école, devant son ancienne maison, même devant le super marché où son père avait l’habitude d’aller. Mais rien, pas un mot, pas une lettre pendant plusieurs années. Il était absent dans la vie de sa fille, et cela ne se rachète pas. Evy commença à oublier et à faire avec, à vivre avec son absence. Il n’avait pourtant aucune raison de ne pas être là pour elle. Mais passons. Evy finit le lycée, elle choisit une voie et une spécialité, elle aidait sa mère quotidiennement sans rechigner. Puis un jour, une lettre, une lettre de son père, John Hannigan. Il s’excusait, il lui demandait pardon, mais Evy n’avait pas la réponse à sa question. Pourquoi cette absence ? Elle finit par le revoir mais toujours la même question. Finalement après plusieurs tentatives, elle oublia et décida de passer outre et de profiter de ses parents qui semblaient ne plus se crier dessus que lorsqu’elle avait huit ans. L’adolescence lui parut être un passage éclair dans sa vie. L’adolescence finit, elle pouvait enfin se consacrer à sa future vie d’adulte, et à son futur travail, sa passion et son moteur.

« Bon, je vais vous épargner l’adolescence d’accord. Parlez-moi juste de votre vie maintenant, de ce que vous aimez, de ce que vous pensez de cette ville. Je vous écoute Evy, vous pouvez parler, ou ne rien me dire, à vous de voir. »

Citation :

Evy est une vraie tête de mule, et lorsqu’elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs. C’est dur de lui faire changer d’avis, c’est quasiment mission impossible. Depuis petite elle adore l’histoire, surtout l’histoire antique, les reliques et toutes autres choses ayant un rapport, de loin ou de près avec l’histoire. Archéologue, un long métier, au moins huit années d’études vous savez. Ce n’est pas évident en plus. Le salaire ne vole pas haut, mais après tout, l’argent est-il plus important que la passion et l’amour pour un métier ? Il vaut mieux qu’elle se plaise dans ce qu’elle fait, même avec un salaire qui ne lui permettra pas d’aller chaque semaine à Cuba, qu ‘un gros cachet qui lui permettra de vivre comme Cléopâtre, mais sans passion derrière tout cela. Après ses examens, elle a donc décidé d’entrer dans une école pour apprendre son futur métier, l’archéologie. Seulement elle arrive dans une nouvelle ville où elle ne connait pas grand monde, et ce n’est pas évident. Elle a réussit à avoir un travail, un logement, et même un rendez-vous chez un psy tiens. En parlant de travail, Evy est serveuse dans un bar de la ville. Elle fait cela pour financer ses études, et puis cela ne lui déplait pas forcément. Elle voit du monde, certes parfois de gros lourds pervers et complètement torchés, mais elle voit également des gens intéressants, et qui donnent un bon pourboire. Mais ce qui chiffonne a jeune femme avec la ville où elle a atterrit, ce sont les évènements assez étranges qui s’y déroulent. Heureusement elle n’est pas directement impliquée, et ne compte pas l’être, mais son côté curieux ressort et elle ne peut s’empêcher de se coller d’un peu trop près à tout cela. Evy a entendu de drôles histoires à ce sujet là, mais elle n'y croit pas réellement. Pour elle ce bois n'est rien d'autre qu'une connxrie pour effrayer les gens. Rien de plus...

« Mais vous êtres drolement curieux. Et dire que je me suis laissé prendre au piège. Bon, si vous voulez savoir, je veux devenir archéologue. Et je suis serveuse pour payer mes études. Je ne suis pas une junkie, ni une femme suicidaire ou quoi que ce soit d'autres, alors mon cas n'est pas très intéressant pour votre chiffre d'affaire. Mais je dois avouer, que ça ne fait pas d emal de parler un peu... »
« Votre heure est terminée Evy. Vous voyez, ce n'était pas la mort. »

Voilà en quelques lignes l'histoire d'Evelyn Hannigan, une jeune femme forte, ironique, douce, fonceuse, rancunière, jalouse, sincère, observatrice, arrogante, fidèle, bornée, protectrice, parfois vulgaire dans ses propos et j'en passe. Elle croit dur comme fer en ses idées et en ses choix, et il faut y aller pour lui enlever une idée de la tête. Elle sait ce qu'elle veut, et elle aime obtenir ce qu'elle désire. Evy peut être un ange avec vous, vous protéger quoi qu'il arrive, vous soutenir et vous écouter. Comme être pour vous une plaie telle les plaies d'Égypte, vous en faire baver. Mais attention, ce n'est pas une peste ou une jeune femme qui se pense supérieur, non. Si elle a quelque chose contre vous, ce n'est certainement pas elle qui se trouve en tord.